Ce jour, il était prévu qu'Ivy Lov aille chercher sa petite-soeur à son travail pour aller boire un verre et se promener un peu. Lisa avait une pause de deux heures dans son emploi du temps entre 16h et 18h. La jeune femme travaillait beaucoup. L'aventure vécue trois semaines plus tôt ne l'empêchait pas d'avancer un pas devant l'autre. Agissait-elle ainsi pour oublier ? Se noyait-elle dans le travail pour ne plus penser à cet épisode traumatisant partagé avec son aînée ? Les filles ne s'étaient pas vues depuis cet événement. La faute à qui ? La journaliste. En effet, Ivy avait subi une belle dépression après l'enlèvement et la torture rencontrés. Il lui avait fallu du temps pour sortir de nouveau dehors. June Myers aidait énormément sa meilleure amie. Seules la mère et l'infirmière de la trentenaire avaient pu l'apercevoir lors de sa phase d'enfermement. Lisa avait obtenu des nouvelles par téléphone environ quinze jours après les faits. Leur mère partageait certainement les informations concernant Ivy avec Lisa comme elle le faisait avec la plus âgée des deux. Ivy s'était largement coupée du monde. Sa mère effectuait ses courses à sa place puisque la blondinette avait mis du temps à remettre les pieds à l'extérieur. Lisa avait précisé qu'elle passerait tous les jours pendant leur moment passé à l'hôpital. Elle voulait s'occuper de sa frangine. Or, Ivy ne lui avait pas laissé le choix que d'agir autrement. Elle préférait que Lisa prenne du temps pour elle et qu'elle pense à autre chose. L'éloigner restait la meilleure chose à faire. Leur entente devenait très correcte. Cet état allait-il tenir ? Ivy l'espérait. Elle aimait tant sa petite-soeur et elle ferait tout pour elle. Son éloignement ne demeurait pas du tout volontaire. La dépression parlait plus qu'autre chose. Lisa pouvait comprendre. Ivy le savait. Cette dernière allait mieux. Elle avait repris le travail depuis deux jours. Pour le moment, elle ne se promenait plus sur le terrain. Elle plaçait son pouce dans sa bouche. Il n'était plus question de faire de vagues pour le moment. Ivy se faisait toute petite. Présentement, elle entrait dans le commissariait qu'elle connaissait bien. Une pensée lui traversait l'esprit : celle de son père. Il était temps qu'elle repasse sur la tombe de ce dernier et qu'elle reprenne son enquête pour trouver les responsables de sa mort... . Bref, elle avançait vers le bureau de Lisa mais... pas de Lisa en vue. Que faisait-elle ? Ivy avait hâte de serrer sa frangine dans ses bras. Elle lui manquait terriblement.
I'm Not A Poison
I'm so tired of pretending Where's my happy ending ?
Un certain temps s’était écoulé depuis notre enlèvement. J’avais eu du mal à passer par-dessus cette épreuve. Je ne cessais de regarder derrière moi quand je marchais dans la rue, je faisais des cauchemars. Bref, ce n’était pas vraiment la joie. Le commissariat m’avait obligé à voir une psychologue. Sans ça, je n’avais pas le droit de retourner sur le terrain. Ceci dit, parler de ce qui mettait arrivé m’avait quand même fait du bien. Mais hors séeance, j’avais besoin de rester seule chez moi. Je ne sortais pas trop car au fond de moi, j’avais quand même peur. Je ne voulais pas que ma mère me voit comme ça, alors je me faisais livrer mes courses.
Après avoir terminé mes séances obligatoires, je pouvais enfin reprendre le travail. Mon chef préférait que je reprenne progressivement et au fond il avait raison. Je risquais d’avoir des réactions trop violente dûes à mon traumatisme. Ce dernier avait donc prit la décision de me mettre aux appels d’urgences. J’avais trouvé cette idée inteligente. Je n’utilisais donc plus mon bureau pour le moment. Et puis je devais bien reconnaître que j’aimais bien ce nouveau poste. Je ne risquais pas de faire de vagues au moins.
J’avais rendez-vous avec ma sœur, on avait prévu de se voir pour boire quelque chose. Elle n’avait pas voulu que je la vois à partir du moment où elle était rentrée chez elle. Je ne pouvais pas lui en vouloir, je ne voulais pas voir grand monde moi non plus. Elle me donnait des nouvelles par téléphonne et ça me suffisait largement. Je regardais ma montre, cette dernière venait d’affichait 16h00. Je mettais donc mon poste en pause et je retirai mon casque d’appels. Je retirais ma veste de service et je la laissais sur le dos de ma chaise.
Je traversais les différents couloirs pour me rendre à mon bureau. Ivy ne pouvait pas deviner que je n’y étais plus. Cette dernière finissait par être dans mon champs de vision et un sourire se dessina sur mes lèves. A première vue, elle avait l’air d’aller bien. Elle ne m’avait pas vu alors un peu avant d’arriver vers elle, je me raclais la gorge afin de lui faire part de ma présence. Je ne voulais pas lui faire peur. « Salut frangine, tu es prête à me supporter pendant deux longues heures? » Je lui faisais un câlin.
Ivy Lov attendait sa petitie-soeur. Elle se situait devant le bureau de la jeune policière. Cette dernière ne s'y trouvait pas. Avait-elle changé d'avis ? Était-elle souffrante ? Elle n'avait peut-être pas rencontré le temps de le dire à la journaliste. Impossible de lui en vouloir. Fallait-il réfléchir maintenant à tout cela ? Non ! Quelques secondes s'étaient écoulées. Pas de quoi dramatiser la situation … . Soudainement, quelqu'un se raclait pas gorge, non loin d'Ivy, plutôt dans son dos. La blondinette sursautait légérement. Elle n'appréciait pas trop cela. Il fallait qu'elle surveille ses arrières si elle ne voulait pas qu'une catastrophe se reproduise. Présentement, pas de risque, la jeune femme se trouvait dans un commissariat. Ivy choisissait de se retourner. Le visage de sa frangine apparaissait. Elle rayonnait. Ivy était rassurée de l'apercevoir en bon état. Un grand sourire se dessinait sur ses lèvres. Celui-ci ne la quittait plus. La joie l'emportait sur tout le reste. Lisa manquait tellement à son aînée. Leur vécu récent et commun renforçait considérablement leurs liens. Les filles se prenaient dans les bras. Incroyable mais vrai ! Quelques semaines plus tôt, cela ne serait jamais arrivé ! L'instant était magique. Ivy le savourait grandement.
Lisa ! Elle se reculait. Oui je suis super contente de passer du temps avec toi ! Tu m'as manqué ! Tu vas... Un type la coupait, un ancien collègue de Lisa puisqu'elle avait changé de service. Les deux frangines réunies, p**** c'est beau ! J'peux prendre une photo ? Il bousculait Lisa. Il s'agissait de la taquiner. Ivy laissait échapper un petit rire. Il devait savoir deux, trois éléments sur les relations compliquées entre les sœurs Lov. Allez, j'vous laisse mais j'fais quand-même ma photo. Sans préparer ses interlocutrices, il se permettait de sortir son portable et s'exécuter. Salut les filles ! Au revoir. Il est spécial lui... pourquoi tu n'étais pas dans ton bureau ? J'avais peur d'avoir loupé un détail. Comment vas-tu ma belle ? Elle la prenait par le bras. Les filles avançaient vers l'entrée. J'suis garée là-bas, Ivy montrait son véhicule. Tu veux y aller en voiture ou à pied ? Tu veux aller où d'ailleurs ? Perso, j'aime bien le "New Nebula" : tu connais ? Les questions fusaient. La curieuse Ivy était de retour. Rien de malsain ou de malvenu, il était juste question d'établir un programme pour profiter des deux heures auxquelles elles pouvaient prétendre, ensemble. Aucune tension. Les sœurs allaient enfin vivre un vrai moment à deux sans se disputer... le partage semblait de mise.
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J’étais tellement contente de voir ma sœur. Les épreuves que nous avions traversées toutes les deux avaient renforcées notre lien. Mais une voix familière vint totalement casser l’ambiance. Je levais les yeux au ciel et je soupirais avant de me retourner. « Tu sais où tu peux te la mettre ta photo? Casse-toi… » Il finit par s’en aller et je tournais ma tête pour faire face à ma sœur. « C’est un abruti… Oh… Parce que pour le moment, ma psychologue m’a conseillé de ne pas reprendre le terrain trop tôt. Je suis donc aux appels des urgences. Cela dit, c’est sympa aussi. Oh je vais bien. Toi aussi on dirait. »
Elle me prit par le bras et on se mit en route. Je riais à toutes ses questions. « Oh là, doucement madame la journaliste. Non, je ne le connais pas, mais je veux bien que tu me le fasses découvrir. » Je me souvenais que lorsque nous étions plus jeunes, Ivy ne cessait de poser des questions à la vitesse de la lumière quand elle se trouvait dans une situation de stress. Est-ce que cette sortie la stressait? « Est-ce que tu te sens bien frangine? Je te sens vraiment stressée par contre. »
Je n’étais pas encore allée revoir ma mère. Je ne me sentais pas assez en forme ces derniers temps. Mais depuis que j’avais repris mon travail, ça allait mieux moralement. Je ne me retournais plus dans la rue lorsque j’entendais une personne derrière moi. Je ne me méfiais plus non plus des voitures qui passaient à côté de moi. J’avais repris une vie normale, mais je ne pouvais pas m’empêcher de me faire du souci pour ma sœur. Je ne savais pas si cet enlèvement lui avait servi de leçon, mais je l’espérais en tout cas.
Les sœurs se retrouvaient. Il n'était pas question de se disputer, ni de se tirer dans les pattes. Les jeunes femmes avaient vécu une épreuve traumatisante, ensemble. Cela les rapprochait. Se revoir après cet événement très particulier demeurait une étape importante pour avancer. Ivy galérait à trouver sa frangine. Cette dernière ne se situait pas dans son bureau. Elle finissait par arriver par un autre chemin. De suite, un collègue ne se gênait pas pour casser l'ambiance et taquiner Lisa. La brunette ne paraissait pas très ravie. Dans La Police, les plus jeunes étaient bien souvent chariés par les plus expérimentés. Les mecs aimaient bien embêter les nanas aussi. Il s'agissait d'un monde plutôt macho. Lisa devait s'y habituer. Ivy conservait le sourire. Son interlocutrice venait de critiquer son collègue. Puis, elle se confiait un peu. La journaliste comprenait mieux la situation de sa petite-soeur.
D'accord, elle a sûrement raison. Le principal c'est que tu aimes bien ton nouveau poste. Faudrait pas te sentir... mise au placard et forcée de faire des choses que tu n'as pas envie de faire. Elle poursuivait. J'ai repris le travail depuis deux jours. Je ne pouvais pas retourner sur le terrain de suite, pas besoin de psy pour le comprendre... je ne quitte pas le bureau, j'y vais par étape.
Ivy prouvait que c'était encore assez compliqué pour elle même si elle se portait mieux. Son travail l'avait amené dans ce pétrin. Elle avait entrainé Lisa avec elle dans sa chute. Alors... il fallait un peu de temps pour redevenir la Ivy d'avant. Cela n'allait pas tarder mais elle ne précipitait pas les choses. Présentement, les sœurs se dirigeaient, bras dessus bras dessous, vers la sortie. Ivy proposait un plan. Elle posait beaucoup de questions. Ce détail inquiétait la benjamine des sœurs Lov.
Allez viens, je vais te faire découvrir le « New Nebula », j'adore y aller avec June. Cet endroit est top ! Elle répondait aux inquiétudes de Lisa. Non, j'suis pas stressée, juste trop contente de passer du temps avec toi. Je suis la reine des interrogations ! Tu me connais, non ? Je n'ai pas changé. Les filles prenait le temps de marcher afin de rejoindre leur lieu de prédilection. Lisa ne semblait pas dans son assiette. Son visage changeait, elle se crispait. Elle paraissait très inquiète. Ça va soeurette ? J'suis là tu sais, il ne va rien se passer. L'épisode de l'enlèvement était ancré dans les mémoires et les corps. Lisa affichait un peu plus de faiblesse que son aînée. Il fallait qu'elle se débarrasse de ce frein. La brunette méritait d'être bien dans sa peau et heureuse.
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Je préférais ne rien dire à ma sœur et faire bonne figure mais en ce qui me concernait, j’avais horreur de ce poste. Je n’étais vraiment pas le genre de personne qui était fait pour rester assise derrière un bureau avec un casque sur les oreilles. Vous n’imaginez pas à quel point c’est frustrant ce sentiment d’impuissance que vous ressentez lorsqu’une personne hurle à l’aide dans son combiné de téléphone et que vous, vous ne pouvez rien faire à part envoyer des secours et prier pour que vos collègues arrivent avant qu’il ne soit trop tard. Non, je préférais ne pas le lui dire.
« Disons que c’est une manière différente d’aider les gens. Il arrive parfois que des personnes qui se sentent seules appellent pour avoir un peu de compagnie. Surtout les personnes âgées. Je trouve ça triste. » Je cessais de marcher et je tirais doucement sur le bras de ma sœur pour lui faire comprendre que je voulais qu’elle s’arrête. « Ivy, j’ai ma fierté tout comme tu as la tienne. Il est clair que l’on tient se trait de papa. Mais écoute moi pour une fois… Oui, tu as clairement besoin d’une psy et ce serait bien que tu arrête de croire que non… Son aide va bien au-delà de ce que tu penses et si ça peut t’aider, on pourrait faire des séances toutes les deux. Moi non plus au début je ne voulais pas et je trouvais ça stupide. Mais je peux te dire que tu as des blessures que tu n’imagines pas et que tu ne pourras pas régler sans son aide. Je ne te force à rien et je respecterai ta décision mais pour une fois, écoute moi… » Je ne pouvais pas et je ne voulais pas la forcer mais il fallait qu’elle arrête de se mentir à elle-même…
On reprenait la marche et on abordait un sujet de conversation plus léger, l’endroit que cette dernière voulait me faire découvrir. Mais pour moi, ma sœur était mal même si elle prétendait le contraire. « Je n’y suis jamais entrée, ça va être une première. Oui justement, je te connais et je sais que quand tu es hyper stressée tu pars dans tous les sens et tu poses tout un tas de questions à la vitesse de la lumière. Exactement comme tu fais là. » J’haussais un sourcil à sa question. « De quoi tu parles? Je vais très bien. »
P.S. : :
Coucou ma chérie, merci vraiment pour ta patience. Je n'ai pas compris la fin de ta réponse XD. Lisa n'a jamais montré qu'elle n'allait pas bien XD
La jeune Lisa se retrouvait aux appels des urgences. La brunette avait plus l'habitude du terrain, elle aimait foncer comme son père à l'époque. Or, sa psychologue lui conseillait de ne pas reprendre de suite, de ne pas précipiter les choses. La policière venait de vivre une expérience assez traumatisante. Lisa se faisait suivre pour cela. Ce constat semblait très important et indispensable pour elle. Ivy ne comptait pas sur cette aide pour avancer. Elle se debrouillait seule avec le soutien de sa meilleure amie et de sa mère. Lisa était présente également. Cela semblait lui convenir. La benjamine des sœurs Lov ne paraissait pas du tout d'accord avec les paroles de son interlocutrice qui affirmait ne pas avoir besoin d'un psy pour reprendre sa vie en main. Ivy mettait plus de temps que Lisa à s'en remettre moralement et physiquement. La plus jeune des soeurettes possédait sa propre explication. Il fallait un suivi pour s'en sortir. Elle conseillait à la journaliste de copier son exemple. Elle ressentait les difficultés d'Ivy à oublier cet épisode horrible de son existence. Cette dernière en garderait des cicatrices à vie, dans tous les sens du terme. Lisa se montrait très mature et responsable. Elle souhaitait accompagner sa sœur dans cette épreuve. Elle comprenait tout à fait ce qu'elle vivait. Alors, elle proposait de se soutenir. Cela pouvait que renforcer leur lien, si fragile à la base. Ivy écoutait attentivement Lisa.
En écoutant ces personnes, tu les aides. Je sais que ce n'est pas pareil que le terrain mais tu dois suivre les recommandations, c'est pour ton bien. Après, tu seras hyper contente quand tu pourras reprendre ton poste précédent. Je te le souhaite. La jeune femme souriait. Les filles étaient à l'arrêt. Lisa avait imposé cette pause dans leur rythme de marche. Elle empruntait un ton sérieux comme Ivy ne lui connaissait pas. Cette petite avait bien grandi et mûri. Lisa était impressionnante ! Ivy le pensait à chacune de leur rencontre. Lisa développait sa théorie sur l'état de santé, plutôt mental, de sa frangine. Elle insistait donc pour qu'elle se fasse aider. Ok... Lisa. Je vais t'écouter et faire ce que tu dis. La brune avait un pouvoir sur elle. Ivy voulait tout faire pour réparer ses conneries donc respecter les souhaits de sa sœur représentait une priorité parmi d'autres. J'irai voir quelqu'un, seule... . Elle soupirait. J'vais mieux tu sais mais je dois quand-même t'avouer que ce n'est pas simple tous les jours. Ivy ne développait pas trop le sujet. Elle vivait des étapes très compliquées depuis sa libération. Lisa avait raison : sa sœur ne pouvait pas gérer ce retour à la vie normale sans être épaulée. Cela devait être la même chose pour la représentante des forces de l'ordre qui ne cachait pas ses rendez-vous avec un psy. Elle n'en avait pas honte, elle cherchait sûrement à avancer et à retrouver sa vie d'avant. Elle ne rencontrait pas le choix si elle désirait être de nouveau sur le terrain. Les filles reprenaient leur marche, bras dessus, bras dessous. J'espère que je ne te déçois pas, confiait Ivy. En tout cas, mon bar ne va pas te décevoir lui ! Lisa sentait tout le stress de sa sœur. Oui je suis stressée mais surtout très contente d'être avec toi et de sortir un peu. La suite la rassurait. Ah, j'ai cru que tu regardais quelque chose ou quelqu'un. Ca va, tu arrives à ne pas te méfier de tout le monde avec ce qui nous est arrivé ? Si oui, tu fais comment ? J'ai toujours cette impression qu'on va m'enlever dans la rue, comme l'autre fois... . Je suppose que ça va passer, comme le reste. Ah c'est pas facile tout cela ! On pourra boire un coup à nous deux en tout cas ! On est là et en vie ! Ivy restait enjouée. Être avec Lisa qualifiait l'un des meilleurs moments de toute sa vie, elle n'oublierait pas ceci.
HJ : Tu m'as trop manqué, heureuse de te retrouver by RP . Lisa est trop touchante avec sa Sis !
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Ma sœur avait entièrement raison dans ce qu’elle me disait. J’aidais ces personnes moralement et j’essayais de les rassurer comme je le pouvais quand la situation se présentait. Cette tâche était temporaire et je me le répétais souvent. J’aimais ce que je faisais mais c’était vraiment le terrain qui me faisait le plus vibrer. « Oui je sais que tu as raison. Je pense que c’est une crainte infondée car je sais que lorsque mon supérieur me jugera prête, il me remettra sur le terrain. » Et ce jour-là, je retrouverai ma vie. Arriva ensuite la partie où je lui faisais un peu la morale.
Je voyais dans son regard qu’elle n’avait pas vraiment envie de se faire aider mais elle en était à un stade où elle en avait vraiment besoin. J’étais vraiment inquiète pour elle et elle le comprenait. Elle me promettait qu’elle allait voir quelqu’un et je fus rassurée. « Merci. Tu sais que je t’aime et avec ce qui t’es arrivé, tu ne peux pas me reprocher de me faire du souci pour toi. » Je lui prenais la main. « Je sais, moi aussi j’ai des petits moments de faiblesse. Tu sais que je suis là si tu as besoin de parler. »
Je savais que ce n’était pas facile tous les jours. Je ne le montrai pas mais pour moi aussi. Je la regardais avec des yeux ronds. « Attends une minute. Me décevoir? Mais de quoi? Pourquoi tu dis ça? » Le seul moment où ma sœur m’avait vraiment déçu, c’était le fameux jour où elle avait publié mon journal intime. Mais je lui avais pardonné depuis et j’avais réussi à enfin tourner la page. Ce qui n’avait pas vraiment été évident pour ma part. Mais nous passions sur une note plus joyeuse, le bar où elle voulait m’emmener.
« Ah mais je suis certaine que ton bar sera parfait. Non, je ne regardais personne. Je me méfie toujours de tout le monde tu sais. Sinon je ne serai pas policière. Mais oui, je sursaute quand une voiture passe devant moi très rapidement et freine d’un coup… Mais tu verras, je suis certaine que ça va passer tout ça. Boire un coup? Boire une bouteille tu veux dire. » Répondis-je en éclatant de rire. Je ne voulais pas me mettre une murge, mais j’avais clairement besoin de décompresser un peu après cette journée.
Lisa Lov démontrait de grandes qualités, dans son travail et dans sa vie personnelle. Elle avait bien mûri. Elle ne représentait plus la gamine de l'époque... . Ivy ne pouvait que constater cette belle évolution. Sa sœurette changeait, toujours en bien. Il ne fallait pas qu'elle suive une autre route. Elle irait très loin ainsi. C'était important de le souligner. Cela pouvait aider Lisa à s'épanouir, dans sa vie, en tant que jeune femme. Elle était épatante. Le jour de l'épisode traumatisant vécu ensemble, la brunette avait également attesté d'une force et d'une immense maturité. Lisa prouvait qu'on pouvait avancer, qu'importe les obstacles placés sur le chemin. D'ailleurs, elle balayait les querelles du passé. La trahison de son aînée ne demeurait pas oubliée mais elle ne primait plus sur le reste. Des liens se retissaient. Cela était très agréable. Ivy pouvait être présente pour sa petite-soeur : l'accompagner et la protéger représentaient ses devises depuis toujours, même avec l'éloignement.
Présentement, les frangines évoquaient le travail de Lisa. Cette dernière ne se situait plus directement sur le terrain. Elle prenait les appels d'urgence : une expérience formatrice, différente et tellement humaine. Pour sûr, la jeune femme préférait être dans le feu de l'action. Or, elle comprenait que ses supérieurs agissaient pour son bien. Il lui fallait du temps pour se remettre de ses émotions. Ils la comprenaient et la laissaient reprendre le boulot sans interférer avec son processus de guérison. Quand ils la jugeraient « prête », ils la replaceraient sur le terrain. Lisa devait prendre son mal en patience. Elle allait y parvenir. Ivy avait confiance en elle. Elle l'encourageait en ce sens.
Tout à fait, tu vas retrouver le terrain très rapidement j'en suis sûre mais il faut le temps. Ne presse pas le temps. Tout vient à point à qui sait attendre. Tu seras heureuse de retrouver tes habitudes. Tu vas les savourer. Une chose à la fois.
Par la suite, Lisa jouait le rôle de l'aînée. Elle conseillait à la journaliste, d'accepter un suivi psy. La brune n'était pas dupe et elle constatait la souffrance et la difficulté pour Ivy d'avancer. Elle restait marquée par les derniers événements. Elle se portait mieux mais le mental avait pris un sacré coup. Ivy tentait de mettre un pas devant l'autre sans intervention extérieure, sauf celle de sa meilleure amie et de sa mère, voire de sa frangine. Or, elle devait aussi mettre des mots sur son vécu afin d'aller de l'avant pour de vrai. Sous la demande de Lisa, Ivy acceptait de consulter quelqu'un. Elle irait seule. La promesse était réalisée. Bien-sûr, elle partagerait le contenu de ses rendez-vous avec l'instigatrice de tout cela, au besoin. Même si la blonde essayait de se convaincre que tout allait bien, cela n'était totalement le cas. Elle écoutait attentivement les mots de son interlocutrice. Ceux-ci résonnaient pleinement dans sa tête. Le « je t'aime » prononcé avait un réel impact. Une petite larme coulait le long de la joue d'Ivy. Elle était émue. Elle aimait tellement sa petite-soeur. Entendre l'inverse, c'était fort ! La journaliste essuyait cette larme. Elle secouait la tête pour arborer sa compréhension des faits.
Je te remercie Lisa, tu mérites un gros câlins. Elle s'exécutait quelques secondes. Ce moment faisait réellement du bien. Je t'aime aussi. C'est pour cela que je vais t'écouter, tu as raison. Merci pour tes mots et je te comprends : je ne cesserai jamais de m'inquiéter pour toi. Elle souriait. Je te retourne la proposition, si tu en as besoin : je peux et je veux t'écouter. Tu es adorable... j'ai tellement de chance de t'avoir dans ma vie ! Ivy éludait la question suivante : celle sur la déception. Par contre, elle se concentrait sur la suite. J'me doute que ton côté « policière » te joue des tours et qu'il ne te quitte pas. C'est en toi et ça reste un réflexe. Là, nous ne sommes pas au boulot. Va pour la bouteille, je t'invite soeurette ! Tu bois quoi ? Allez viens. Elle tirait sur son bras. Arrivées dans le bar, Ivy lui présentait chaque recoin et elle commandait la bouteille désirée par Lisa. Pour le premier verre, on trinque ? Euh... ça ira pour reprendre ton service ? Elle riait. Les verres claquaient. Raconte-moi ta plus belle cuite ? Je veux tout savoir ! L'atmosphère se détendait. Des sujets plus légers étaient abordés.
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Dernière édition par Ivy Lov le Lun 22 Juil - 20:35, édité 1 fois
La vie reprenait doucement son court. Je ne voulais plus parler de l’enlèvement pour le moment. Je voulais profiter des retrouvailles avec ma sœur et de se rapprochement qui avait lieu. Cette dernière vint me faire un câlin et je la serrai fort contre moi. On se rendait ensuite dans ce fameux bar et on allait s’installer à une table. Et puis, la question de ma sœur vint me frapper en plein visage. Elle avait raison sur sa question, j’étais en service et je n’avais pas le droit de boire. Je mettais ma main devant ma bouche. « Oh merde… Tu as raison, c’est vrai que je suis censée reprendre le travail après… »
Je devais me sortir rapidement de là car revenir ivre sur mon lieu de travail n’allait pas vraiment m’aider à retrouver le terrain et à faire voire que j’allais mieux. « Bon, ce n’est pas grave, j’ai des horaires arranger donc je vais prévenir mon responsable de service actuel que je suis trop fatiguée et que je préfère rentrer chez moi. J’ai de la chance, il est super compréhensif. » Je posais ma main sur le poignet de ma sœur. « Et je préfère passer du temps avec toi si je dois choisir. »
La commande arriva et je remerciais le serveur. J’attendais que ce dernier s’en aille. Ma sœur voulait connaître ma plus belle cuite, elle allait clairement être déçue de ma réponse. « Eh bien si tu veux tout savoir, je ne me suis jamais pris de cuite de ma vie. Je ne comprends vraiment pas l’intérêt de faire ça, c’est complètement débile. A part être malade comme un chien le lendemain et ne pas se souvenir de ce qu’il s’est passé c’est quoi l’intérêt? Tout comme je n’ai jamais touché à la cigarette où aux autres drogues diverses et variées. »
La plupart de mes amis me traitaient de fille coincée et superficielle mais très franchement, ça me passait clairement par-dessus la tête. Je n’étais pas un mouton et j’étais assez grande pour réfléchir par moi-même. Mais je me doutais que ma sœur ne devait pas être innocente sur ce point. Je nous servais les verres tout en lui parlant. « Et toi? Je suppose que tu as certainement dû t’en prendre quelques-unes? » Avec un peu de chance, j’allais complètement me planter et très franchement je l’espérais. Mais si elle me posait la question, c’était forcément pour faire un comparatif.
L'instant se situait à la joie et au partage. Les sœurs Lov se retrouvaient après un épisode traumatisant de leur existence, partagé ensemble. Cela les avait rapproché. La réconciliation existait. Lisa passait à autre chose et elle balayait la trahison de sa frangine, d'un seul revers de manche. Ivy restait très reconnaissante et émue par ce geste. Sa petite-soeur montrait des marques d'affection et cela la touchait énormément, dans le bon sens bien entendu. Elle rêvait tellement de cet instant... ce dernier paraissait presque onirique. La journaliste restait enchantée par cette trêve. Elle aimait tellement fort la benjamine de la famille. Elle ferait tout pour elle pour la défendre et la protéger, également pour lui apporter du soutien et du bonheur. Lisa était si importante à ses yeux ! La vie les avait rassemblé sur la même route et désormais, elles ne se quittaient plus. La maman des filles demeuraient la plus heureuse dans cette histoire ! Elle n'omettait pas de le souligner. Les repas en famille devenait possible et acceptable. Qui l'aurait cru ? Présentement, les sœurettes allaient boire un coup, à l'intérieur du bar préféré d'Ivy. Lisa possédait un temps de pause assez conséquent donc il leur était possible de se voir. La brunette souhaitait vider une bouteille avec son interlocutrice. En rencontrait-elle le droit en plein service ? Même si elle était en pause, elle devait reprendre après. Ivy se permettait de le dire. De suite, Lisa ralentissait la cadence. Elle comprenait qu'elle ne pouvait pas effectuer ce faux pas. Elle affichait un réel sérieux. Pour deux minutes... la jeune femme trouvait le moyen de s'arranger. Elle allait prétexter de la fatigue. Son chef qualifiait un homme compréhensif. Cette excuse passerait assurément comme une lettre à la Poste. Ivy retrouvait le sourire. Lisa usait de phrases très sympathiques à l'égard de sa frangine. Celle-ci était ravie.
Parfait si ça marche. On fait comme cela. S'il faut appeler pour toi, je peux le faire. C'est top d'avoir un patron qui peut te comprendre et qui t'écoute, ça me rassure pour toi. Ivy le pensait vraiment. Je suis trop contente que tu acceptes de passer du temps avec moi. On va en profiter à fond ! L'enthousiasme s'invitait à la partie. Ivy invitait sa partenaire de beuverie. Elle payait la bouteille et elle validait totalement la commande de Lisa. Elles allaient boire la même chose. Ivy s'intéressait à la plus belle cuite de sa sœur. Cela faisait partie des choses qu'elle avait loupé d'elle. Tout l'intéressait à propos de la représentante des forces de l'ordre. La réponse était pour le moins... surprenante. La brunette ne s'était jamais mis la tête à l'envers. Elle ne voyait pas l'intérêt de tout cela. Elle n'avait jamais même tenté la drogue ou la cigarette. Un vrai modèle. Ivy restait fière de sa petite-soeur. Impressionnant. Je suis fière de toi, tu n'as pas cédé à tous ces vices. Ta vocation te poursuit depuis toujours on dirait. Nouveau sourire. Allez trinquons ! Les verres étaient remplis. A nous sister ! Ivy buvait une gorgée de son verre puis elle le reposait pour répondre sincèrement à la question de Lisa. J'en ai pris pas mal à vrai dire, même encore maintenant. Je ne rencontre pas le souhait de me retourner la tête mais souvent je me laisse dépasser par les événements et cela ne me dérange pas. Le pire, c'était chez maman à l'adolescence. Une fois, j'suis rentrée ivre morte, à ne plus tenir debout. Tu étais petite. Maman m'attendait dans le salon. J'avais promis d'être sage comme une image. Bah, elle a bien été déçue ce jour-là. J'ai tout fait ce fameux soir d'ailleurs ! J'ai entendu parler du peuple pendant de longues semaines. Cela ne m'a pas refroidi pour autant. Elle riait. June m'a souvent accompagné dans ces beuveries. Faut bien que jeunesse se fasse ! Aujourd'hui, je vais me tenir pour toi au besoin. Je ne voudrai pas qu'il t'arrive quelque chose si tu finis la bouteille. N'est-ce pas ?
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Cette sortie avec ma sœur me faisait beaucoup de bien. J’étais contente de m’être réconciliée avec elle et je ne voulais plus jamais que l’on aborde le sujet de notre éloignement. A présent, un nouveau départ s’offrait à nous et il était hors de question que je le gâche. Sauf si bien sûr, ma grande sœur refaisait une bêtise tellement grosse que je ne lui pardonnerai pas. Mais à mon humble avis, tout ceci avait dû lui servir de leçon. Mais je n’étais pas là pour lui faire la morale. Je l’avais déjà fait. Je voulais juste me détendre et rattraper le temps perdu avec elle.
« C’est vraiment super gentil mais je n’ai pas besoin que tu appels pour moi. Je suis largement capable de me débrouiller toute seule et je vais lui dire que je suis fatiguée pas que je suis en train de mourir. » Je riais avant de reprendre. « Je suis très contente moi aussi. » Je posais ma main sur la sienne. « Tu m’as manqué… » Car même si je l’avais vraiment détesté, elle m’avait vraiment manqué. Il y’avait eu plein de choses que j’aurai pu partager avec elle ou que j’aurai voulu.
Boire à ne plus savoir ce que l’on fait ce n’est vraiment pas mon truc. Je trouve ça sans intérêt et très franchement, ça ne m’a jamais attiré. Ma sœur me félicita. C’était rare les gens qui me félicitaient. La plupart des gens se foutaient de moi et me traitaient de fille coincée. Grand bien leur face. Je retirai ma main et je m’adossais contre ma chaise car notre commande venait d’arriver. « C’est gentil merci beaucoup. » Je prenais mon verre. « A nous. » Je le tapais doucement contre celui de ma sœur et je buvais une gorgée.
Contrairement à moi, ma sœur avait eu de nombreuses cuites qui avaient été assez mémorable d’après ce qu’elle me racontait. Je me pinçais l’arête du nez en fermant les yeux. Ah ma pauvre maman… Elle avait dû en voire de toutes les couleurs avec ma sœur. Le pire, c’est que cette dernière ne semblait pas calmée pour autant. Je lâchais mon nez et j’ouvris les yeux pour la regarder en secouant la tête. « Ah ben bravo. » Dis-je en riant. Pauvre maman, tu lui en as vraiment fait voir de toutes les couleurs. « Tiens en parlant de June, ce serait sympa que l’on se refasse des soirées comme avant qu’est-ce que tu en penses? »
Les sœurs Lov allaient enfin profiter d'un moment de détente ensemble. Elles se reparlaient depuis peu. Cela restait appréciable pour elles et leurs proches. Leur maman n'en revenait toujours pas. Elle pouvait réaliser de vrais repas en famille le dimanche midi. Ses filles savaient se voir et discuter. Elle ne se disputaient plus ou alors elles ne s'ignoraient plus. La fuite en avait représentait de l'histoire ancienne. Lisa tournait la page sur la trahison de sa frangine. Ivy se plaisait à pouvoir assumer son rôle d'aînée. D'ailleurs, elle ne manquerait pas de prononcer les quatre vérités d'Allison Frey sous le ton de la menace, à la principale intéressée lors d'une rencontre fortuite à l'hôpital. Il s'agissait de protèger Lisa. Allison trempait dans des affaires louches et elle copinait avec le Centre. Elle réalisait des missions pour cette firme afin que les soins de sa petite soit payés. Si le Centre lui demandait de tuer un élément potentiellement gênant, le ferait-elle ? La loyauté de Frey était remise ne doute et Ivy ne désirait pas que Lisa se retrouve au milieu de tout cela. Était-ce trop demandé ? La journaliste jouait son rôle de grande-soeur. Elle veillait sur la benjamine comme elle l'avait toujours fait, même malgré une certaine distance. Présentement, elle proposait à Lisa, d'appeler son chef à sa place afin de partager la raison de son absence de retour à son service : une fatigue prétextée. La brunette choisissait de le faire elle-même. La situation semblait la faire sourire.
Pas de problème, je te laisse gérer. Si besoin, comme pour tout, tu sais que tu peux compter sur moi ?! Alors, n'hésite pas. Je ferai toujours tout pour toi. Les déclarations pleuvaient. Or, les sœurs avaient failli perdre la vie donc cela restait justifié. Le besoin de tout se dire, avant une possible fin, devenait réel. Il fallait le temps de digérer les derniers événéments. Les gestes d'affection existaient également. Les filles retrouvaient une forme de complicité. Lisa évoquait un manque. Elle était adorable. Cela touchait Ivy qui avait ressenti ce vide durant de nombreuses années. Je suis là maintenant. Tu m'as manqué aussi. Plus de silence radio entre nous, d'accord ? La commande arrivait et les sœurs trinquaient à leur lien et à leurs retrouvailles. L'instant était magique. Lisa remerciait son interlocutrice de l'inviter. Celle-ci ne répondait pas, c'était normal. Les confidences étaient de mises. Le sujet était l'alcool. Lisa se montrait très sérieuse. Elle ne franchissait aucune limite. La plus âgée avouait tout le contraire, sans en avoir honte. La réaction de sa sœur la faisait rire. Ses mimiques demeuraient mémorables. Eh oui ! Maman peut t'en raconter. C'est sûr que je n'ai pas été tendre avec elle. Que veux-tu ? J'étais jeune et bête, ça on le sait ! Elle souriait. La suite lui plaisait totalement. On retrinque à de futures soirée entre toi, June et moi ! Second bruit de verres qui se cognent et seconde gorgée pour les filles. Alors quelqu'un en vue ? Je veux tout savoir sur toi. Tu fréquentes un garçon en ce moment ? Ou une fille ? Euh... une gêne était notable, je ne sais pas si tu es hétéro, homo ou bi. Désolé, c'est vraiment pas une remarque à faire ! Il s'agissait de refaire connaissance... .
I'm Not A Poison
I'm so tired of pretending Where's my happy ending ?
La soirée se passait vraiment super bien et je ne voulais pas que qui que ce soit vienne l’interrompre. Ma sœur était vraiment adorable de vouloir me sauver la mise, mais j’avais toujours été le genre de personne à prendre mes responsabilités et je ne voulais pas que ça change. Cette dernière me disait qu’elle serait toujours là pour moi et qu’elle était prête à tout pour moi tout comme je l’étais moi aussi pour elle. Je buvais une gorgée et je posais mon verre devant moi. Je lui faisais un très joli sourire. « Non, plus jamais de silence radio entre nous, je te le promets. »
« Ouais, je veux bien croire que tu as dû lui en faire voir de toutes les couleurs à notre pauvre maman. Ça me va très bien. » On retrinquait encore une fois et je prenais une nouvelle gorgée de mon verre avant de le reposer au même endroit. Je n’avais pas lâché la main de ma sœur pour autant. J’éclatais de rire en voyant le malaise et la tête que faisait ma sœur sur ma vie sentimentale. « Relax, il n’y a pas de mauvaise question et tu as le droit de le savoir. »
Je poussais un soupir et je buvais une autre gorgée avant de poser mes yeux sur ma sœur. « Eh bien pour tout te dire, non, il n’y a personne. Mais ce n’est pas grave. » j’haussais les épaules. « Je suis très bien toute seule tu sais. On exerce des professions où c’est quand même délicat d’avoir une vie de famille. » Je ne voulais pas lui dire que je n’arrivais pas du tout à oublier le frère de Zoé. Je pensais très souvent à lui d’ailleurs. Je me raclais la gorge. Je devais absolument changer de sujet.
« Tu ne veux pas que l’on se commande de quoi manger avec notre bouteille? Car j’ai peur que l’alcool monte trop vite et je ne veux pas finir ivre. » J’étais policière, je jouissais quand même d’une certaine réputation à préserver. Mais dans le fond je craignais un peu que ma sœur continue avec ses questions. Car elle était journaliste et je me doutais qu’elle arrivait à trouver ce que l’on pouvait cacher. J’avais clairement hésité un nombre incalculable de fois à reprendre contact avec lui mais j’avais toujours laissé tomber l’idée. C’était peut-être une erreur de ne pas le faire?
L'entente entre les sœurs était au beau fixe. Leur complicité renaissait. Chaque instant, passé ensemble, devenait un pur plaisir et il représentait déjà un excellent souvenir. Les frangines recréaient une histoire commune. La distance rétrécissait au fur et à mesure des rencontres. Qu'en serait-il si l'épisode de l'enlèvement n'avait pas eu lieu ? Cet événement avait permis à Lisa de prendre conscience des choses, notamment de l'importance d'un tel lien. Ivy ne rencontrait pas le besoin de subir une telle épreuve pour le comprendre, telle était sa punition pour tant de curiosité... . Sans cela, il aurait été fort probable qu'Ivy nage encore dans la soupe afin de retisser des vrais liens avec la benjamine. Il fallait réfléchir à tout cela, le principal élément qualifiait ces belles retrouvailles. Présentement, le partage s'installait. Les filles échangeaient de bonnes pensées l'une pour l'autre, un immense soutien également. De plus, elles échangeaient des anecdotes ou informations les concernant. Elles apprenaient presque à se connaître. Tant d'années s'étaient écroulées... . Heureusement, le temps faisait bien les choses. Des promesses s'invitaient à la partie : éviter les silence radio. Lisa le promettait. Arriverait-elle à respecter cette affirmation ? Le temps le dirait. Les filles trinquaient aux réelles retrouvailles, celles qui redonnaient du baume au cœur de leur maman qui subissait la querelle des sœurs Lov. Ivy osait les questions plus personnelles. Elle souhaitait savoir ce qui entourait la vie de la représentante des Forces de l'Ordre. Elle évoquait la partie : « amour ». Lisa répondait sans hésitation. Elle était seule donc célibataire. Elle développait un parallèle intéressant : sa vie professionnelle et personnelle, incompatibles.
Tu mérites de trouver l'amour comme tout le monde, toi plus bien-sûr. Flic ou pas, tu as le droit à une vie de famille si cela t'intéresse. Tu ne dois pas te priver. Tu as le droit au bonheur. Lisa glissait une idée de fatalité. Ivy tentait de la raisonner un peu. Je sais que notre vécu... ne t'a pas donné le bon exemple mais nos parents ont existé ensemble et le plus longtemps possible, malgré la profession de notre père. Le résultat n'est pas le même pour tout le monde. Tu peux quand-même espérer créer quelque chose toi aussi. J'ai aussi un job prenant, délicat et dangereux mais je ne désespère pas... heureusement, il faut rêver. Tu es jeune en plus. Cela sera du gachis de ne pas profiter un peu et essayer de s'ouvrir aux autres. Tu comprends ? La journaliste prouvait aussi son célibat. Elle collectionnait plus les petites histoires mais elle n'abandonnait pas. A la suite, elle acquiesçait à la proposition de Lisa. Tu as raison, tu es bien raisonnable ! Tu veux manger quoi ? Je t'invite soeurette, profite ! Leur carte est assez variée, tu verras. J'adore ce bar, je te l'ai déjà dit ?! Question rhétorique. Tu as déjà eu un copain ou une copine au moins ? C'était quoi ta plus longue histoire ? Je veux tout savoir. Tu m'as lancé.
I'm Not A Poison
I'm so tired of pretending Where's my happy ending ?