Deux jours plus tôt, Ivy rentrait du travail. Il était très tard. En effet, la journaliste ne possédait pas des horaires de bureau. Vingt-deux heures, elle allait retrouver son petit chat dans son appartement. La jeune femme se garait plus loin. Il lui restait un petit bout à effectuer à pied. Crevée, elle ne voyait pas cet homme grand et fin, vêtu de noir, qui la suivait. Ce dernier attendait qu'elle ouvre la porte de l'immeuble pour l'enlever. Il plaçait doucement un chiffon imbibé de cloroforme devant le visage de sa victime, afin qu'elle respire le préparation. Ce type ne faisait aucun bruit, il affichait une discrétion sans nom. Pas de témoin. Il tenait fermement Ivy. La blondinette se débattait sans succès. Le produit servait à l'anesthésier. Soudainement, le gars se mettait à siffler. Une camionnette apparaissait. Elle se trouvait juste à côté d'eux. Les feux étaient éteints et elle ne paraissait pas suspecte sur le coup. La fenêtre passagère ouverte permettait à un autre homme de repérer le signe. Ils avaient Ivy. Sans attendre, elle se retrouvait allongée à l'arrière du fourgon. Elle était endormie.

Le trajet semblait plutôt long. Lov ne pouvait pas le ressentir. Les deux types se félicitaient et se marraient. Ils insultaient Ivy en évoquant l'affaire de la politicienne démise de ses fonctions à cause l'article de la journaliste. Celle-ci avait mis en avant l'adultère de la personnalité publique. Elle n'avait plus de mari, de travail et son niveau de vie en prenait un sacré coup. Ivy avait réussi son coup... . Comme le disait Lisa, elle venait de bousiller gratuitement la vie d'une innocente. Sur la route, Ivy ouvrait les yeux, difficilement. Elle voyait flou. La jeune femme décidait de se relever pour y voir plus clair. Or, ses agresseurs ne lui laissaient aucune chance. L'un des deux hommes se retournait à cause du bruit. Surpris, il choisissait d'assommer Ivy avec n'importe quel objet qui lui tombait sous la main. Ni une ni deux, la blonde, toujours affaiblie et dans les vapes, se retrouvait de nouveau en position allongée, endormie. Elle n'avait rien pu voir. Elle se situait dans le flou total. Du sang coulait. Le type ne l'avait pas raté. Ces gars détestaient la jeune femme. Qui étaient-ils ? Réponse : les frangins de la politicienne, abîmée par l'article de la journaliste. Plus tard, ils arrivaient dans un grand et vieil entrepôt.

Deux femmes les rejoignaient, leurs épouses. Ils détenaient une volonté : celle de nuire à la journaliste et son entourage. Elle leur avait fait trop de mal. Eux aussi payaient les pots cassés de tout ce cirque. Ils ne pouvaient plus profiter de la fortune de la politicienne. Un des types portait Ivy, elle n'était pas très lourde. Ensemble, ils l'enfermaient dans une pièce de l'entrepôt, au rez-de-chaussée. La pièce était plongée dans le noir. Ils s'aidaient d'une lumière pour l'attacher à une chaise. Pieds et mains liés, ils préféraient mettre un sotch épais devant sa bouche, comme cela elle ne ferait aucun bruit. L'endroit était immense et comporté plusieurs pièces de ce style, trois à l'étage et deux en bas. Celle où était enfermée Ivy, arborait le fameux article destructeur sur le mur : ce dernier en était tapissé complétement. Une grosse lampe demeurait proche de leur victime mais éteinte. Pas de fenêtre dans la pièce. Ivy restait prise au piège.

Les heures passaient, deux jours précisément depuis l'enlèvement. Ivy ne possédait pas de notion du temps, ni de l'espace. L'obscurité habillait son nouveau quotidien. La jeune femme ouvrait doucement les yeux. Elle n'observait rien du tout. Elle sentait du sang frais couler le long de son bras, celui sur son visage avait séché. Sa mâchoire était douloureuse. Elle ne souvenait pas de l'interrogatoire subi quelques minutes plus tôt. Présentement, elle pensait à la mort. La blondinette n'avait pas peur. Elle comptait s'en sortir. Elle avait l'habitude de côtoyer le danger même si à l'instant, il était plus intense que de coutume. Sauter vers la porte avec la chaise ne servait à rien. Le risque de tomber exister et dans le noir, elle ne savait pas où gagner la sortir. Hurler ne représentait pas une option. Le ruban adhésif, collé devant sa bouche, l'empêchait de se faire entendre. Ses liens étaient très bien serrés. Il fallait qu'elle saisisse une occasion de s'enfuir. Que s'était-il passé pendant deux jours ? La faim la tenait. Pour sûr, ils se fichaient de sa santé. Elle allait finalement peut-être crever dans cet endroit. Elle n'entendait pas Lisa. La policière se trouvait dans le lieux. Étrangement, elle venait sauver sa grande-soeur qui lui avait fait tant de mal. C'était courageux de sa part. La brunette était filmée par des caméras, observées par les assaillants. Ils se marraient intérieurement de la voir si... affectée et stressée. Il était certain que Lisa allait passer également un sale quart d'heure. Pour le moment, les agresseurs s'amusaient de la présence de la représentante des forces de l'ordre. Les sœurs en baveraient sérieusement.

Le temps ne possédait pas de limite. Il défilait sans hésiter. L'espace ne rencontrait pas de barrières. Il s'étirait à volonté. Dans le noir, Ivy ne détenait plus aucun repère. Elle ne savait pas dire, depuis combien de temps, elle se trouvait sur cette chaise et dans cette pièce gelée. La jeune femme se souvenait juste être rentrée du boulot et certainement jamais n'avoir pénétré l'entrée de son logement. Elle n'avait plus sa veste en jean sur elle, juste son short en jean et son t-shirt blanc. Ses baskets blanches avaient également disparu. Elle comprenait mieux pourquoi elle avait un peu froid. Que s'était-il passé ? Qui profitait de cette situation ? Pourquoi se situait-elle dans cet endroit ? Allait-elle mourir ? Ces questions traversaient son esprit. Ivy pouvait que penser, réfléchir, pas agir. Elle était coincée dans ce lieu sombre et peu avenant. La journaliste était blessée, pas de manière mortelle mais assez pour l'affaiblir. Impossible d'hurler, personne ne l'entendrait. Lov comprenait qu'elle s'était placée dans de beaux draps.

Bien-sûr, c'était sans savoir que sa petite sœur venait d'accourir pour la sauver. Incroyable mais vrai ! Lisa n'avait pas réfléchi un seul instant. Elle venait seule, non armée et pleine d'inquiétude. Son acte de bravoure restait à souligner. Pour quelqu'un qui détestait sa frangine, elle ne le montrait pas tout à fait. Son devoir de flic la travaillait assurément mais pas que... Lisa ne voulait pas avoir la mort de sa sœur sur la conscience. Elle affichait un intérêt monstre pour la situation de Ivy. Cette dernière le saurait dans peu de temps.

Présentement, Lisa venait de franchir le seuil du vieil entrepôt. Le silence régnait. De suite, elle remarquait les caméras présentes dans le bâtiment. Les ravisseurs représentaient des gens fourbes et très joueurs. Ils s'amusaient de la situation. Ils observaient la brunette. Celle-ci osait s'adresser ouvertement à eux. La policière ne craignait rien. Elle arborait une forme d'assurance. De loin, Ivy pouvait entendre des sons, sans trop distinguer lesquels. L'espoir renaissait.

Soudainement, un homme sortait de sa cachette. Il était masqué : une tête de singe. Il s'approchait de Lisa, doucement. Il possédait une arme blanche dans les mains. Il ne la dissimulait pas. Ah tu es là, tu es venue : seule et non armée, je l'espère. Tu sais... il avançait, agitant son couteau, c'est toi qui devrait avoir peur de nous ! Ni une ni deux, son épouse qui marchait discrètement vers Lisa, par derrière et sans bruit, se précipitait pour assommer la belle jeune femme. Elle avait utilisé une batte. Lisa se retrouvait face au sol, probablement dans les vapes. Il était temps pour tous les protagonistes de peaufiner leur scénario. Ils rejoignaient Ivy pour attacher sa petite-soeur de la même façon, pieds et mains liés : face à face, la lumière disposée entre elles et allumée pour le coup. Ivy voyait tout et elle criait en tentant de bouger pour aider Lisa mais elle ne pouvait rien faire. Toujours masqués, les ravisseurs cachaient les yeux des deux filles avec un bandeau et enlevaient le scotch de Ivy autour de la bouche. Putain, pas Lisa ! Vous êtes vraiment des connards ! Je vais vous massacrer. Ils riaient et laissaient les deux frangines ainsi avec la lumière toujours allumée. Le scénario les pousserait à se parler sans se voir. Ivy avait observé clairement les coupures des journaux tapissées sur les murs de la pièce, juste avant d'avoir les yeux bandés. Elle saisissait mieux les enjeux de tout cela : la vengeance. Lisa... Lisa, réveille toi. Je suis désolée... . Elle culpabilisait à mort, la représentante des Forces de l'Ordre ne méritait pas de subir cela.

Kidnappées, les deux sœurs se retrouvaient ensemble. Lisa Lov était venue au secours de sa grande-soeur. Pourtant, elles demeuraient en conflit depuis quelques années. Jouait-elle son rôle de représentante des forces de l'ordre ou celui de frangine ? Impossible à dire. Pour sûr, la brunette rencontrait le sens du devoir comme son père. Celui-ci serait très fier d'elle s'il était encore en vie... . Ivy se situait en position de faiblesse. La journaliste représentait une innocente à sauver. Elle risquait sa vie. Ses bourreaux pouvaient agir à leur guise. Désormais, ils avaient le dessus sur les deux sœurs. Ivy n'en revenait pas de savoir Lisa à ses côtés. Elle ne possédait pas tellement le temps d'y penser mais cet élément lui traversait l'esprit. Sa vie comptait quand-même pour la policière ? Il s'agissait d'un argument très touchant et qui venait lui réchauffer le cœur. Elle gardait un mauvais souvenir de leurs retrouvailles. Ivy ne détenait pas de doléances contre sa frangine. Au contraire, elle souhaitait partager plus de moments avec elle. L'inverse ne paraissait pas vraiment possible. Lisa restait rancunière. Elle ne pardonnait toujours pas la trahison d'Ivy. Lors de leur dernière recontre, elle lui avait mal parlé et peu considéré. La journaliste n'oubliait pas cet instant. Présentement, Lisa s'intéressait à l'état de santé de sa sœur. Cela lui importait réellement ? Il n'était pas envisageable d'épiloguer sur le sujet. Ivy savait que son interlocutrice était blessée. Elle avait pu s'en apercevoir avant que ses ravisseurs choisissent de leur masquer la vision. Elle s'inquiétait aussi. D'ailleurs, elle était rassurée : la jeune femme se réveillait et elle prenait la parole, cela était bon signe. La voix de l'aînée tremblait.

Oui ça va... enfin je crois, et toi Lisa ? Tu as été assommée si je t'ai bien observé. Ta tête, ça va ? Elle n'évoquait pas ses propres blessures, pas la peine d'affoler Lisa. Elle souffrait, notamment de la mâchoire. Pourquoi tu es venue ? Tu es seule ? Tu n'aurais pas dû... . Tu es en danger maintenant. Ivy ne connaissait pas les actions de la jeune flic même si elle admettait le côté pragmatique des agents de police. Lisa avait fait le nécessaire. Qu'allait-il se passer ? Les collègues de Lisa arriveraient-ils avant le problable retour des ravisseurs ? Ces derniers s'amusaient de la situation. Ils voulaient faire souffrir leurs victimes et surtout se venger. Ivy avait encore été trop loin dans ses actes. Son article avait brisé une énième vie. La jeune femme ne pouvait pas nier les raisons de sa présence dans cet endroit : elle avait aperçu la décoration de la pièce. C'était dur mais elle le méritait, pas Lisa. Ses assaillants réussissaient : ils la persécutaient complétement. Comment cette histoire allait-elle se terminer ? Pour sûr, il y aurait de la casse. Lisa s'interrogeait sur la situation. Oui je sais. J'ai encore bien merdé. Tu sais l'article que je voulais sortir l'autre fois... bah... il a provoqué cette réaction de la part des gens qui nous retiennent. Le juge aurait vraiment dû m'empêcher de le sortir. Tu avais raison. En gros, les proches de la personne visée par mon article, se vengent car je crois... je crois que mon écrit a eu un impact sur leur vie. Elle soupirait, je sais ce que tu vas dire. Je le mérite mais pas toi. Je me répète, fallait pas me chercher. Je réceptionne les conséquences de mes actes. Toi, tu n'as rien fait. P***** je suis désolée, je n'imaginais pas que tu viendrais pour m'aider et je ne veux pas qu'il t'arrive malheur.

Les deux sœurs pouvaient échanger. Elles se situaient dans la même pièce. Ivy Lov culpabilisait énormément. Sa petite-soeur n'avait rien à faire dans cet endroit. Elle ne méritait pas le traitement qu'elle subissait. Tout était de la faute de la journaliste. Son appétit pour le danger commençait à déborder et à créer de gros dégâts. S'il arrivait quelque chose à Lisa, Ivy ne s'en remettrait jamais. Il fallait quitter ce lieu au plus vite et en évitant les risques. Plus facile à dire qu'à faire. Ivy ne possédait pas la notion du temps. Si elle savait... cela faisait un moment qu'elle se trouvait dans cette pièce, enfermée. Présentement, elle se concentrait uniquement sur l'état de santé de la benjamine. Cette dernière faisait de l'esprit, il s'agissait de sa marque de fabrique : diminuer les faits pour ne pas inquièter et aussi par pur égo. Elle ressemblait à sa frangine pour le coup. Elle ne pouvait pas le nier. Ivy arborait un léger sourire, imperceptible. La suite la secouait un peu. Oui, elle posait la question : pourquoi Lisa était-elle venue ? Lors de leurs retrouvailles, elle avait bien précisé tirer un trait sur son aîné. Cet acte prouvait bien le contraire. Alors, la journaliste devait quand-même le souligner. La réponse lui donnait presque envie de rire. Ironie ou pas, sans le vouloir, Lisa détendait un peu l'atmosphère avec ses phrases percutantes. La brunette choisissait d'évoquer clairement la dose d'humour dont elle faisait preuve. Lisa était venue seule. Cela cassait tous les espoirs de sa grande-soeur. La représentante des forces de l'ordre n'oubliait pas d'enfoncer son interlocutrice. Elle n'avait pas tord. Ivy merdait encore et toujours. Sa culpabilité ne cessait d'augmenter.

Désolé pour mes questions à la con. J'ai compris : toi tu fais les choses bien et moi, j'agis très mal. Sauf que... je n'ai jamais voulu te mettre en danger comme maintenant. J'men veux Lisa. Une larme se retrouvait bloquée par le bout du tissu qui lui barrait la vue. J'avoue que j'ai choisi le mauvais plan. Je mérite mon sort mais pas toi. S'ils peuvent te laisser partir et me garder... cela serait justifié et normal, tu n'as rien à voir dans cette histoire. Faux. Lisa avait décidé de relâcher Ivy ce soir-là. Elle aurait pu la garder au poste, l'empêcher de sortir son article en usant de ses contacts. La jeune femme avait faibli et laissé sa sœur repartir, sans être appréhendée pour son geste totalement illégal. Voilà l'article était sorti ! Alors, Lisa restait responsable aussi de cette situation. Moins que Ivy mais elle jouait un rôle dans cette possible tragédie. La vérité pouvait faire très mal. Lisa poursuivait son interrogatoire. J'pense qu'ils veulent me torturer, m'envoyer plus bas que terre sans forcément me tuer : te kidnapper en est l'exemple. Le plan de Lisa se dessinait dans sa tête. La policière était maligne. Elle se savait certainement écoutée donc elle tentait le tout pour le tout, Ivy allait dans son sens. Ouais j'peux faire ça. J'suis prête à provoquer l'effet inverse.

Soudainement, quatre entrées bruyantes s'effectuaient dans la pièce : leurs assaillants. Toujours masqués, ils enlevaient les bandeaux des soeurettes qui pouvaient enfin se voir. En cercle autour des filles, ils parlaient tour à tour : « La loi et l'ordre », « le non-respect des règles », « la gentille sœur droite et honnête, pourtant plus jeune », « la mauvaise sœur sans valeur et sans âme », « la flic », « la journaliste », « l'une aurait pu éviter le scandale », « l'autre aurait pu éviter d'écouter ses fantasmes », « vous faites la paire », « l'une en paiera le prix », « l'autre observera l'autre souffrir et inversement », « par qui va-t-on commencer ? », « DESTRUCTION ». Des vrais malades. Ivy criait de suite : PAS LISA, pas Lisa s'il vous plaît ! Elle n'a rien fait. Je vous ai détruit ! C'est de ma faute. J'ai vu les articles sur les murs. J'ai merdé, je suis vraiment désolée. Le plus âgé de tous lançait un dés. On va jouer ! Rires très sonores de la part de tous. La tension était à son comble. Une fine lumière perçait un coin de la pièce. Ivy l'avait aperçu lors de sa captivité, sans trop lui donner raison car elle s'imaginait rêver puisqu'elle ne possédait plus de repères. Or, elle existait. C'était un détail qui rencontrait son importance. Une fenêtre se cachait derrière les coupures de journaux étalées partout dans la pièce. Sans nuls doutes, les filles étaient présentes à cause de l'article. Elles allaient en baver... .

Ivy Lov culpabiliserait très longtemps pour cette situation. Selon elle, sa petite-soeur n'avait à faire dans cette histoire. Elle ne méritait absolument pas son sort. La journaliste ne souhaitait pas de mal à sa jeune sœur. Elle voulait que son bonheur. Elle l'aimait tellement fort. La voir souffrir représentait un énorme supplice. Ses kidnappeurs avaient gagné. Ils se servaient de Lisa pour atteindre Ivy et cette manœuvre fonctionnait. Ivy ne cessait de s'excusait pour tout. Elle s'en voulait royalement. De suite, la benjamine tentait de rassurer son interlocutrice et elle lui demandait de se reprendre. Elle apportait un discours plus positif. Elles allaient s'en sortir. Était-ce réellement le cas ? Elle précisait qu'elle était coupable également car elle n'avait pas effectué correctement son travail le fameux soir où leurs retrouvailles avaient sonné. Ivy ne souhaitait pas entendre ses paroles. Pour elle, tout était principalement de sa faute. Sa curiosité maladive et débordante les avait amené dans cette misérable situation. Les deux femmes étaient en danger. Quelqu'un les retrouverait ? Rien ne demeurait sûr et certain, comme les chances de s'enfuir de cet endroit.

Ivy ne rencontrait pas le temps de répondre. Une entrée fracassante venait les perturber. Un scénario ficelé était très bien exécuté. Des masques. Des paroles dérangeantes. Les malfrats entouraient les filles. Elles étaient prises au piège. Ivy flippait pour la vie de sa frangine. Alors, elle ne le cachait pas. Elle paniquait et défendait Lisa. Il ne fallait pas qu'il lui arrive quelque chose. Il s'agissait d'une mission pour Ivy qui allait se montrer forte et courageuse. Un jeu de dés venait alimenter cette effroyable mise en scène. La scène était glaçante et tellement terrifiante. Ces étrangers s'amusaient de la situation. Le résultat : Ivy allait connaître un petit moment fortement désasgréable, pas le premier à en voir son état mais certainement : le plus difficile à subir. Une des protagonistes tenait la tête de Lisa, bien fermement. Regarde.

Un scalpel faisait son apparition. Un défi était proposé à l'aînée des sœurs Lov. Cette dernière tremblait mais retenait ses larmes. Elle n'y croyait pas. Où étaient-elles tombées ? Un p***** de vrai film d'horreur. Fais ce que tu veux, je m'en fous mais ne touche pas à ma sœur ! Il ajoutait en observant Lisa. Tu as de la chance, savoure le spectacle. Après, ça sera ton tour ma belle. Il choisissait le tatouage. Il soulevait le t-shirt de la journaliste pour graver quelque chose sur son ventre. Il prenait son temps et Ivy ne pouvait rien voir. Les autres se marraient, surtout en matant la réaction de Lisa. Ivy ne criait pas bien qu'elle souffrait. Une fois le dessin terminé, son air se voulait très menaçant, elle essayait de tenir bon même si ses larmes coulaient finalement. Un article vous fait réagir comme cela ? Je peux changer la donne. Si mes mots ont un pouvoir, je peux inverser la tendance. En quoi, il vous touche ce p***** d'article, c'est qu'une histoire de cul entre une politicienne et un gérant du Centre ? Vous avez perdu quoi dans cette histoire ? Je peux tenter de vous le rendre. S'il vous plaît, relâchez Lisa ! Elle n'a rien fait ! Elle occupait le temps histoire qu'il ne torture pas la policière. En même temps, elle adoptait la tactique de Lisa. Celle-ci se montrait réfléchie et intelligente. Elle espérait qu'ils arrêtent leurs délires. Lisa, Lisa, Lisa, elle t'aime ta sœur ! Et toi tu préfères... un tatouage, le même que ta sœur ou... perdre une jolie dent toute blanche ? On a le temps, je pourrai même toutes les enlever tu sais, j'suis très patient ! J'espère que vous aussi les filles ?!!!! Quarante secondes ma belle... . TIC TAC TIC TAC. La tension était à son comble... .

La séance de torture avait repris. En effet, il fallait rappeler qu’Ivy Lov était présente depuis quasiment deux jours. La jeune femme avait déjà subi quelques contacts avec ses assaillants. Présentement, sa petite-sœur l’avait défendu. Lisa s’impliquait beaucoup pour aider sa frangine. Or, son cri restait lettre morte. Le roi du scalpel sévissait malgré tout. Ivy se montrait courageuse malgré la douleur. Il ne fallait pas accorder du crédit à ces moins que rien. La journaliste ne pouvait pas observer l’œuvre d’art sur son ventre. Elle sentait juste le sang tout chaud qui dégoulinait tranquillement. Le mal était passé, cette sensation devenait presque réconfortante. Cela demeurait presque paradoxal.

Ivy choisissait de meubler la discussion pour éviter le pire. Elle ne désirait pas que ces inconnus s’en prennent à Lisa. Alors, elle posait des questions. Il s’agissait de la base de son travail. Elle cherchait à comprendre le pourquoi du comment. Ses interrogations étaient fondées et elles méritaient une réponse. Or, le leader semblait plus enclin à s’occuper de la jeune policière. Il proposait un scénario encore plus macabre à la brunette. Il poursuivait son petit jeu et cela les amusait tous. Ils riaient beaucoup entre eux. Le deal était soulevé et Lisa choisissait de répondre violemment à son détracteur. Elle lui crachait au visage. Ni une ni deux, elle recevait une belle gifle en pleine figure. Ivy serrait les dents. Elle n’appréciait pas le fait d’être impuissante face à la situation. L’une des protagonistes, celle qui tenait la tête de Lisa quelques secondes plus tôt, ajoutait : Attention, elle est flic, ne va pas trop loin !

Le leader se calmait malgré la réponse très agressive de sa captive. Lisa usait de menaces. Elle ne craignait pas les retombées de ses propres actes. C’était clairement de la provocation. L’homme soufflait un grand coup. Il ne devait pas céder à la violence immédiate et écouter ses camarades, plus raisonnés. Il continuait donc son jeu. Ivy ne comprenait pas les motivations de ces gens. Elle avait tenté de les faire parler. Elle allait réessayer. Alors alors, tu ne prends pas les quarante secondes, pas grave : je vais choisir pour toi. Dent, mutilation, mutilation, dent. Allez, je vais te faire le même petit dessin qu’à ta frangine. Tu aimes ? Je me suis appliqué et j’ai bien appuyé pour marquer les esprits et le corps avec mon art. Même rituel. Soulèvement du t-shirt. Scalpel mis en avant. Il débutait une incision quand… Ivy se mit à hurler afin de le perturber. Cela fonctionnait. Pourquoi ? Pourquoi tu fais cela ? Je t’ai dit que je peux faire marche arrière, contrebalancer la nouvelle. Quel impact cet article a eu sur vous ? Sache que je n’ai jamais voulu vous faire de mal. Je sais que j’ai merdé.

Silence. Ce dernier s’éternisait. Le leader avait stoppé son incision. L’interruption d’Ivy faisait son effet. Soudainement, contre toute attente, le groupe se retirait. Ses membres n’avaient cessé de se regarder après les paroles de la journaliste. Allaient-ils négocier ? Revoir leurs positions ? Quelque chose les amenait à se réunir. En effet, après avoir éteint la lumière et repris leur matériel, ils laissaient les filles comme cela. Le calme était de mise. Ils préféraient s’entretenir et réfléchir à la suite. Ils rencontraient le besoin de faire le point. Les filles pouvaient y apercevoir un instant de répit. Qu’allait-il se passer ? Ivy respirait fortement. Elle reprenait ses esprits. On dirait bien que ma manœuvre a fonctionné. On a un peu de temps devant nous, je ne sais pas comment on peut faire pour sortir d’ici. Tu as une idée ? Je crois que si ça continue, on va crever ici.