Ivy Lov venait de tout donner pour sauver sa petite-soeur. Son discours sortait de ses tripes. Elle l'avait bien hurlé. Il était hors de question que ces brutes torturent sa frangine pour le plaisir. La jeune femme ne tenait plus. Ses interrogations demeuraient légitimes et fondées. Si la journaliste pouvait corriger le tir, elle le ferait. Ivy n'obtenait pas les réponses attendues mais bien plus. Leurs bourreaux quittaient la pièce, devenue sombre car les filles étaient plongées dans le noir. Ces derniers avaient besoin de poser les choses, de réfléchir. Une policière se trouvait dans une périlleuse équation. Alors, il ne fallait pas effectuer n'importe quoi. Leur stratégie méritait d'être rediscutée. Un bon point pour les soeurettes ? Assurément. L'aînée des deux souffrait pas mal. Or, elle ne montrait rien. Pourtant, peu vêtue, elle avait froid. La gravure réalisée sur son ventre ne l'aidait pas à envisager une belle suite. Le sang chaud qui coulait détenait quelque chose de rassurant mais d'éphémère. D'autres paramètres existaient également : la soif, la faim, le manque de repères malgré la présence de la jeune Lisa. Ivy dissimulait tous ces faits pour éviter d'inquiéter inutilement sa sœur. Celle-ci n'avait rien demandé et elle se voyait mêlée à une histoire pas très claire. La journaliste restait responsable de toutes ces merdes. Elle culpabilisait énormément. A coup-sûr, cet épisode de sa vie aurait un impact sur son existence future. Elle ne l'oublierait jamais. Lisa était en danger par sa faute. Il s'agissait d'un élément qui tuait littéralement Ivy à petit feu. Présentement, elle exprimait des sentiments partagés et contradictoires. En effet, la plus âgée des deux était un peu rassurée par la situation présente et angoissée par la situation future. Elles possédaient un moment de répit. Cela allait durer combien de temps ? Que serait la suite ? Allaient-elle crever dans ce lieu très lugubre ? Il était temps d'échanger sur ce contexte bien inquiétant. Un bilan s'imposait. Lisa demeurait très claire et précise. Elle n'édulcorait pas la réalité. Elle ne visualisait pas une porte de sortie. Par contre, elle avait tenté de prévenir ses collègues. Seulement, avec le temps qui filait, elle imaginait que ses camarades ne se préoccupaient pas du tout d'elle. Était-elle si bien intégrée au commissariat ? Cela n'était plus si sûr. Ivy essayait de la consoler.

Je suis certaine que tes collègues ont eu le message et qu'ils vont débarquer. Ils sont assurément un peu crétins mais pas totalement cons, ils ne vont pas risquer la vie d'une collègue. La police c'est comme une famille, papa le disait. Tu ne crains rien. Il faut juste qu'ils rassemblent les bonnes informations. Tu es formidable Lisa et tu as pris une décision très professionnelle et réfléchie. Je suis fière de toi. Je te remercie.

Ivy ressentait toute la fragilité de sa frangine. Cela la touchait beaucoup. Alors, elle reprenait son rôle de grande sœur et elle tentait de rassurer au mieux son interlocutrice. Dans une autre pièce, les kidnappeurs réévaluaient leurs plans. Devaient-ils garder Lisa ? Écouter le deal proposé par Ivy ? Tuer les deux sœurs et passer à autre chose ? Continuer les tortures ? Cela les amusait tellement. Les filles étaient tombées sur des fous. Ce qu'ils ne voyaient pas, c'était la présence discrète des collègues de Lisa qui avaient bien eu le message. Un sauvetage se préparait. Il fallait opérer discrètement et efficacement, donc plutôt rapidement. Les minutes étaient comptées. Leur collègue se situait dans cet entrepôt avec une innocente, elles risquaient gros. Pour sûr, les secours étaient présents. Comment ce sauvetage se déroulerait-il ?

Les deux victimes se retrouvaient seules, dans une pièce sombre et dans un contexte très dangereux. Elles risquiaient leur vie. Les sœurs vivaient ce cauchemar ensemble. Ivy Lov culpabilisait énormément car elle se sentait très fautive. Pour elle, tout était uniquement de sa faute. Lisa jouait un rôle dans tout cela car elle avait eu le pouvoir de stopper les actes de la journaliste et elle ne l'avait pas fait. Ivy ne pensait même pas à cela. Elle demeurait la seule responsable de la situation. Les filles étaient blessées. Du sang coulait. Leurs agresseurs jouaient à un jeu absolument fou et incompréhensible. La torture représentait leur amie. Ils tenaient celle qui avait mis fin à leurs rêves. Ils pouvaient aisément la tuer. Or, ils préféraient kidnapper la frangine et s'amuser avec les nerfs des deux jeunes femmes. Présentement, Ivy ressentait toute la fragilité de Lisa. Cette dernière possédait certainement les larmes aux yeux. Sa voix tremblait un peu. Elle était très touchante. Ivy interprétait son rôle d'aînée. Elle mettait de côté sa peur, sa douleur, tout ce qui pouvait la rendre faible. Pourtant, elle crevait à petit feu. Sa santé en prenait un sacré coup. La plus âgée commençait à rassurer sa jeune sœur. Des paroles positives les aideraient plus à tenir plus longtemps. Ivy pensait chacun de ses dires. Elle pesait bien ses mots. Elle évoquait une bonne issue et une réactivité des collègues de Lisa tout en rappelant un fait : la police qualifiait un grande famille. Rire nerveux de la part de la représentante des forces de l'ordre. Elle n'y croyait pas du tout. Elle dépeignait un tableau très négatif de son travail. Le pensait-elle réellement ? Cela surprenait Ivy.

Tu sais comment ça marche. Tout se prépare, ils ne peuvent pas improviser... . Elle poursuivait doucement. Oui la société est égoïste mais ce n'est pas une généralité. Tu penses vraiment ce que tu dis ? Vous vivez des choses tellement difficiles, je crois que cela doit vous rapprocher, comme une famille. Il faut du soutien dans ces moments-là. Donc, j'ai du mal à croire à ce que tu dis. Ivy persistait. Elle s'épuisait mais elle tentait le tout pour le tout afin de rassurer son interlocutrice. Cette dernière avait agi sans réfléchir pour venir au secours de la journaliste. Elle était incroyable. Ivy resterait à jamais reconnaissante, elle était si fière de sa soeurette. A l'instant, Lisa précisait un élément oublié par les malfaiteurs : le scalpel. Comment pouvait-elle l'apercevoir dans le noir ? Certainement grâce au filet de lumière qui traversait la pièce et qu'Ivy ne visualisait pas. Où ça ? Tu es plus proche ou j'en suis plus proche pour l'attraper ? Faut être prudentes et pas faire de bruit.

Le G.I.G.N. et les collègues de la jeune Lisa étaient présents. La policière avait tord. Ses collègues avaient bien reçu les signes, le message. Regretterait-elle ses paroles sur ces derniers ? Il était nécessaire d'agir prudemment. La vie des deux jeunes femmes était mise en jeu. Ils ne devaient pas effectuer de faux pas. Heureusement, ces hommes restaient bien formés à ce genre d'exercices. Ils savaient quoi faire. Ils avançaient tranquillement, armées et déterminés, à sauver deux innocentes et surtout une collègue. Ils allaient pénétrer dans l'entrepôt. Pendant ce temps, les ravisseurs se disputaient concernant la stratégie à abattre. L'un voulait continuer les tortures pour rigoler, l'autre préférait tuer sans préavis la journaliste devant sa sœur, les femmes semblaient sur la réserve : choquées et dépassées par les faits. Ils ne trouvaient finalement pas de terrain d'entente. Une porte au rez-de-chaussée était enfoncée. La pièce était plongée dans le noir. L'ouverture de la porte ramenait de la lumière. Ils découvraient les victimes : attachées, blessées, et apeurées. Ivy sursautait, craignant que les malfrats s'en prennent encore à sa sœur et à elle. Mais non, il s'agissait de leur porte de sortie, de leurs sauveurs. De suite, les nerfs se relâchaient. Des larmes coulaient. Les hommes se pressaient de détacher les filles et de s'inquiéter de leur état de santé. D'autres professionnels choisissaient de se disperser dans les autres pièces. Ils allaient forcément tomber sur les malfrats... .

Lisa Lov s'était un peu confiée sur des aspects de son travail, inconnus pour sa frangine. La brunette restait ciblée car elle représentait « la fille de... ». Alors, elle ne semblait pas très appréciée. Les jugements dominaient. La jeune femme devait effectuer ses preuves. Cela ne paraissait pas toujours si simple. Ivy comprenait mieux les doutes de sa petite-soeur à l'égard de la bonne volonté de ses collègues à lui porter secours. Les collègues de Lisa allaient-ils les laisser sur le carreau ? Si cela demeurait les cas, les filles étaient fichues et déjà mortes. La journaliste ne rebondissait pas sur les paroles de son interlocutrice. Elle comprenait mieux la réalité et cela lui faisait craindre la suite.

Présentement, les sœurs n'avaient pas le temps d'échafauder un plan, ni d'imaginer des scénarios encore plus pires que la mort. En effet, les secours étaient finalement présents. Ils venaient de pénétrer dans la pièce où se situaient Lisa et Ivy. Cette dernière n'y croyait pas du tout. Les larmes coulaient toutes seules. Rassurée ? Pas totalement, Ivy n'était pas sortie d'affaire. Ses blessures parlaient pour elle. Lisa vivait des retrouvailles avec ses collègues pendant que son aînée galérait grandement à se lever. Il fallait rappeler son état ? Sans chaussures, tenue légère (t-shirt blanc plus tout à fait blanc et short en jean qui ressemblait à rien également), deux jours enfermée dans le noir sans réellement boire ni manger, torturée... autant dire que son état de santé craignait. Ses ravisseurs avaient réussi leur pari. Leur vengeance fonctionnait. A l'instant, Lisa intervenait. Elle s'inquiétait pour sa sœur. Ivy la trouvait exceptionnelle. La policière devenait son héroïne. Elle risquait sa vie pour une personne proche qui lui avait fait tant de mal. Elle était impressionnante. Ivy restait fière de Lisa et très reconnaissante des choix effectués pour la benjamine de la famille Lov.

Non... non, ca ne va pas très bien. Elle manquait de tourner de l'oeil en tentant de se lever une seconde fois. La révélation qui suivait la soulageait : les malfrats s'étaient rendus sans réellement résister. Tu crois que je risque quelque chose moi aussi à cause de mon article ? Ivy n'avait jamais posé la question mais elle y pensait. Puis, Lisa soutenait sa sœur pour l'aider à se relever. Un collègue, très attentif, l'accompagnait également. Oui sortons. Merci. Doucement mais sûrement, les filles quittaient cet endroit cauchemardesque. Ivy se retournait en sortant. Cette expérience allait vraiment la traumatiser. On pouvait lire dans ses yeux la terreur subie pendant toutes ces heures passées là-bas. A peine le temps de se poser pour souffler, des soignants prenaient en charge les sœurs Lov. Ivy ne préférait pas s'opposer aux soins mais elle ne répondait pas aux questions, Lisa s'en chargeait pour elles. Cette dernière affichait une assurance et une exemplarité à toute épreuve. Préoccupée par la plaie sur le ventre de Ivy, l'infirmière se taisait quelques secondes. Cette plaie était juste affreuse, dégoûtante et très douloureuse. Les paroles du leader de la bande raisonnaient dans la tête de la journaliste : je me suis appliqué et j’ai bien appuyé pour marquer les esprits et le corps avec mon art. Il ne disait que la vérité. D'ailleurs, la blessure était très préoccupante. La recoudre semblait la meilleure solution. Pour cela, il fallait endormir la jeune femme. Arrivés à l'hôpital, il s'agissait du programme envisagé pour la journaliste. Il fallait parer au plus pressé. Lisa subissait une batterie d'examens. Ivy les vivrait aussi par la suite. Nettoyée et endormie, recousue surtout, Ivy ouvrait les yeux. Quelqu'un se présentait dans sa chambre. Lisa. Elle paraissait en bonne forme. Ivy était heureuse de la voir. Elle aimait tant sa frangine.

Coucou Lisa, mieux et toi ? Ils t'ont fait quoi ? Elle poursuivait lentement. Je tenais réellement à te remercier d'être venue à mon secours et d'avoir pris tous ces risques pour moi. Je t'aime Lisa. Tu es ma sœur et ce que tu as fait... je t'en suis très très reconnaissante : merci. Si elle le pouvait, elle la prendrait dans ses bras. Lisa accepterait-elle ce geste ? Ivy n'avait pas le droit de se placer en position assise à cause des soins et de sa blessure surtout. Alors, elle pouvait que tendre les bras... .

Ivy Lov se posait une question. Allait-elle subir les conséquences de ses actes ? La jeune femme avait mis en danger la vie d’une représentante des Forces de l’Ordre. Son article très intrusif sur les actes douteux d’une figure locale, provoquait des tourments. La journaliste enfreignait quelques lois afin de parvenir à la réalisation de ses objectifs. Pour cet article, elle n’avait pas hésité à pénétrer illégalement dans le Centre pour fouiller dans un bureau en particulier : celui de l’amant de la politicienne visée par l’écrit d’Ivy Lov. Les proches de la victime choisissaient la vengeance comme réponse d’où l’enlèvement et la prise de contact avec Lisa Lov. Tout était de la faute de la journaliste qui n’écoutait que sa propre curiosité. Risquait-elle pénalement des représailles (malgré un statut de victime actuellement) ? Lisa ne souhaitait pas apporter de réponse à cette interrogation. Ivy verrait cela bien plus tard.

Présentement, il fallait se remettre de ses blessures, de ses émotions, de son traumatisme vécu. Cela n’allait pas être simple. Ivy passerait par bien des étapes : surtout celle de l’enfermement et de la terreur comme compagnie. L’hôpital proposait aux sœurs de consulter un psychologue après cet événement. La carte de ce dernier restait posée sur la table de nuit, placée dans la chambre occupée par Ivy. Elle l’oublierait par la suite. La jeune femme n’avait pas écouté tout ce qu’on lui disait. Les soins prenaient toute la place. La blondinette demeurait assez touchée par les attaques de ses assaillants. Recoudre son ventre représentait la priorité et cela était effectif. La journaliste vivrait avec quelques soins à domicile pendant quelques temps. Elle se couperait du monde pour revenir tout doucement, avec comme visites : son infirmière, sa mère et sa meilleure amie. Elle prendrait des nouvelles de Lisa par le concours de leur mère. Il lui faudrait du temps pour avancer avec ce poids... .

A cet instant, Lisa était présente dans la chambre de sa sœur. Elle semblait en forme, pas épuisée par la batterie d’examens suivie. La benjamine avait réalisé des exploits ce jour. Il serait impossible de mettre de côté cette donnée. La brunette qualifiait un vrai modèle de courage. Sa prouesse la rapprochait de sa frangine qui ramait pour instaurer un bon lien. Il fallait un drame pour arriver à se parler. Ivy ne remercierait jamais assez sa petite-sœur d’être venue la sauver. Qui aurait pensé cela de la part de la plus jeune ? Cette dernière détestait sa sœur. La sachant en danger de mort, elle avait accouru pour lui venir en aide. C’était complétement fou mais héroïque ! Son geste avait fonctionné. Elle méritait d’être récompensée, remerciée dans un premier temps. Ivy s’exécutait. Avant, elle prenait des nouvelles de son interlocutrice.

J’espère que tu vas vite t’en remettre. Ivy parlait dans tous les sens du terme. Elle n’aimait pas que sa sœur soit blessée ou autres. Il lui était inconcevable que quelqu’un lui fasse du mal. Lisa n’avait pas choisi le métier le plus soft de la branche. Alors, imaginer que rien ne lui arriverait… cela semblait un peu utopique. Elle vivrait certainement des aventures, pas toujours marrantes. Avec humour, la policière affichait une once de reconnaissance d’un lien qui paraissait à tout jamais enterré : celui de sœurs. Tu aurais pu les laisser agir sans rien faire… après tout je suis coupable et je… je n’ai pas été là pour toi alors l’inverse aurait été compréhensible. Je suis fort touchée par ton geste et admirative. Ivy venait de tendre les bras pour remercier sa frangine. Cette dernière n’hésitait pas à la prendre dans ses bras. La journaliste était la plus heureuse du monde. Ce moment, elle en rêvait depuis des lustres. Merci encore à toi. Elle lui caressait les cheveux. Alors la suite ? Perso, je dois rester encore en observation un ou deux jours. Tu sais à quoi ressemble le dessin sur mon ventre ? Ça me perturbe car je vais en garder une cicatrice d'après l'infirmière. Le leader du groupe avait bien insisté sur cette « œuvre d’art ». Il était normal de s’interroger sur la teneur de celle-ci. A Lisa, Ivy pouvait en parler. La jeune femme avait malheureusement assisté à la scène.

Lisa Lov faisait toujours preuve d'un certain humour, même dans les pires situations. C'était sans rappeler celui de leur paternel. Lisa possédait tellement de points communs avec lui. Il leur manquait beaucoup... . Arraché injustement à la vie, cet homme s'était montré droit dans ses baskets. Lisa suivait ses traces. Forcément, Ivy craignait pour la vie de la benjamine de la famille. La journaliste ne représentait peut-être pas la meilleure grande-soeur du monde mais elle était humaine et elle aimait sa frangine. La remarque de cette dernière la faisait rire. Fine et frêle, forcément, il était facile de prendre Lisa pour une personne très fragile. Son jeune âge ne l'aidait pas non plus. Or, il ne fallait pas se fier aux apparences. Lisa le prouvait encore et toujours.

Je le sais bien, je suis fière de toi et très reconnaissante pour ton geste. L'heure se trouvait aux confidences. Ivy n'hésitait pas à se livrer. Le contexte amenait certainement cet état des faits. J'ai vraiment merdé... je t'ai trahi et j'ai rien fait pour me rattraper sauf pire que mieux... ce qui nous a amené ici. Je suis désolée pour tout cela. Le fait que tu me rejettes... je le comprends, c'est mérité. Je me mets à ta place et tu as vécu la pire trahison de ma faute. Je ferai tout me rattraper... .

Lisa tentait d'apaiser la situation. Elle affichait un côté responsable et mature que sa sœur ne lui connaissait pas par le passé. Cela avançait un élément : le temps passait plus vite qu'il n'y paraissait. Présentement, Ivy allait le passer à l'hôpital car elle avait connu deux jours compliqués : séquestration, mauvais traitements, etc... . La liste pesait lourd. Lisa pouvait repartir. Son état de santé ne nécessitait pas de soins particuliers sauf du repos. Bien-sûr, elle devrait voir un psy. La jeune femme proposait de rendre visite à sa frangine et de lui apporter à manger chaque jour comme elle n'allait pas travailler un moment. Pleine de reconnaissance, Ivy le voulait bien... mais, rien n'allait se passer comme prévu à sa sortie : enfermement, enfer présent, le traumatisme prendrait le pas sur tout. Ivy verrait simplement son infirmière, sa mère et June sur le tard... . La prise de nouvelles se ferait à distance et surtout les sœurs se reverraient qu'une quinzaine de jours après les faits. La journaliste vivrait des instants très très complexes à surmonter et à avouer.

Oui tu peux regarder. Je préfère que tu me dises à quoi cela ressemble car je vais vivre avec cette œuvre d'art pour toujours. La cicatrice serait bien profonde et présente. Ivy possédait de la chance d'être encore là car elle avait perdu beaucoup de sang. La blondinette savourait le câlin avec sa sœur. Elle en avait rêvé depuis des années. Je suis contente que tu vas bien et que tu puisses sortir de suite. Pense à toi et surtout entoure-toi bien c'est important. Tout peut te revenir par la suite alors lâche rien. Moi, je ne bouge pas d'ici jusqu'à nouvel ordre. Lisa se montrait très maternelle et affective. Aussi, elle ne loupait pas l'occasion d'exprimer le fond de ses pensées. Oui je ferai attention. Cet épisode risque de me faire réfléchir à la suite... j'suis pas prête à m'en prendre de nouveau à la carrière ou à l'intégrité d'une autre personne. La culpabilité s'installait. Lisa évoquait June. Non non, faut inquiéter personne. Une révélation la surprenait. Elle a essayé de recoller les morceaux ? Ah... c'est June ça ! Désolé pour toi mais... elle n'aime pas nous savoir en froid. Elle t'adore tu sais et tu lui manques aussi. J'espère que ça n'a pas été trop loin ?!!! Elle baissait les yeux. Tu vas prévenir quelqu'un toi de ce qui vient de se passer ? Faut pas que tu restes seule. N'hésite pas à en parler avec maman, tu la connais... elle va être très stressée.

Cette terrible épreuve était passée. Or, elle était loin d'être derrière les frangines. Pour le moment, l'heure semblait accès sur la décontraction, la détente et le repos. Or, l'une des deux sœurs ne s'échapperait pas du tout de ce cauchemar. En effet, Ivy Lov allait subir les conséquences d'un réel traumatisme. Elle s'enfermerait une quizaine de jours sans voir personne sauf Alice, l'infimière pour les soins journaliers et sa mère, totalement inquiète, qui aiderait sa fille pour les courses principalement. Ivy ne saurait pas placer des mots sur cette expérience pendant quelques jours donc elle éviterait tout le monde, même Lisa ou June. Elle vivrait comme lors de l'enlèvement : dans le noir, sans répondre à ses besoins primaires comme manger ou boire, en recréant la situation à sa manière. Elle ne parlerait pas de son mal-être si facilement. Pour l'instant, les deux sœurs Lov n'envisageaient pas ce scénario et elles pensaient à se voir et prendre soin l'une de l'autre. Pendant son absence, Ivy ne cesserait pas de penser à Lisa et de demander des nouvelles de cette dernière à leur mère. Une quinzaine de jours après cet épisode de l'hôpital, elle irait revoir sa petite sœur qu'elle aimait et admirait tant. La policière s'était montrée tellement exemplaire. Ivy lui devait beaucoup. Elle restait très reconnaissante. Présentement, la benjamine acceptait d'observer la blessure de la journaliste pour lui dire ce qu'elle garderait à vie, gravé sur son ventre. Ivy ne sourcillait pas quand Lisa enlevait le pansement pour regarder. Celle-ci affichait une douceur sans nom. Elle acceptait de revoir cet élément vécu dans la douleur et le partage de cette dernière. Ivy ne baissait pas les yeux. Hors de question de voir cela. Elle écoutait son interlocutrice.

D'accord. Je ferai avec, il y a pire non ? Il fallait le prendre avec philosophie. La vengeance était méritée. La journaliste avait cherché son malheur. Elle garderait un souvenir bien gravé de son acte. Lisa rassurait un peu sa sœur. Tout pouvait se corriger. Oui, ça sera peut-être à envisager. Pour le moment, la situation de Lisa préoccupait plus son aînée. La représentante des Forces de l'Ordre pouvait rentrer chez elle. Ivy espérait la savoir entourée. De suite, Lisa rectifiait chaque donnée. Elle se montrait forte et précisait n'avoir besoin de personne. Était-ce vrai ? Saurait-elle surmonter cette épreuve seule ? Leur mère n'allait pas la lâcher... . Pourrait-elle vivre une vie normale ? Comme avant ? Je vois mais fais attention à toi. La suite la touchait. Tu n'en auras pas besoin, je vais gérer seule au début, quand je sortirais. Tu es trop chou, maman va passer, ne t'inquiète pas avec tout cela. Elle poursuivait en souriant. Cela ne risque pas ! Je ne veux pas des cicatrices partout, je tiens quand-même à ressembler encore à quelque chose de potable. Elle riait légèrement. Lisa aimait jouer le rôle de la grande-soeur même si celui-ci ne lui appartenait pas. Puis, les filles en venaient à évoquer June. Le sujet demeurait très intéressant. Je comprends... . Lisa avait dû se sentir agressée par Myers. Je pense aussi. Elle souriait. La plus heureuse était Ivy : la réconciliation était devenue presque inaccessible.... . Les réactions de Lisa faisait encore sourire Ivy. Fais comme tu veux mais tu sais qu'elle représente ta plus grande alliée. Faut pas en avoir peur. De toute façon, leur mère saurait tout. Lisa ne pourrait pas ignorer cette donnée. Le futur n'allait pas respecter les desseins de la jeune flic. Tu restes encore un peu ? La fatigue commençait à envahir la journaliste mais elle tenait à profiter de la présence de son interlocutrice.