Il n’y avait plus aucune certitude et malgré les efforts des pompiers en présence pour rassurer les personnes qui se trouvaient sur les canots, la peur avait assailli les regards et la perspective de s’en sortir indemne s’éloignait tout comme eux du bateau. Jarod lui avait essayé non sans difficulté de faire le vide autour de lui éclipsant les gestes et les paroles de tout à chacun. Il ne restait plus que lui et ses pensées, entremêlées autant que pouvaient l’être les fils colorés de cette bombe artisane et mortifère à bien des égards.
Il était parvenu à ouvrir le boitier pour mettre à nu l’intérieur de la bombe. Repérant la pièce centrale non soudée, il en vint à se dire qu’il fallait la soulever pour voir quels fils y étaient connectés. Certains passagers détournèrent le regard, là où d’autres tâchaient de ne manquer aucune action. « - Le bleu et le vert ! » telles furent les paroles du caméléon qui s’en réfléchir davantage sectionna les deux fils ce qui eut pour effet de ralentir le minuteur sans l’arrêt pour autant. Et alors que le prodigue échangeait un regard désolé avec son mentor, le bruit significatif des pales d’un hélicoptère se fit entendre.
« J’ai réussi à avoir des renforts ! » lança l’un des équipiers de Jarod en désignant les hélicoptères des garde-côtes qui se rapprochèrent rapidement des sinistrés pour vite les évacuer. « - Passez avant moi Sydney ! » Il aida de ce fait l’Européenne sans quitter le yacht du regard. Le cœur lourd, il se demandait si tout se passait bien là-bas, lui qui était le dernier à prendre place dans l’hélicoptère. D'ailleurs, il retrouva sans mal Sydney. « - Elle… J’espère que tout le monde est indemne ! »
L’appareil commença à reprendre de la hauteur, suivi de près par l’autre hélicoptère mais pas assez pour totalement éviter les explosions. Toutefois, il en fallait plus pour ébranler les pilotes qui parvinrent à stabiliser les appareils pris dans le souffle des détonations. Jarod chercha presque aussitôt la main de sa mère de substitution et la serra fort avant de se raviser.
En à peine quelques minutes, tous regagnèrent la terre ferme. Jarod le savait, il ne pouvait prendre le risque d’attirer l’attention de mademoiselle Parker qui n’était plus qu’à quelques mètres. « - Sydney, Jack n’est pas loin et semble aller bien. Vous devriez le retrouver. Et puis de vous à moi je ne peux pas t’attarder plus longtemps. Prenez soin de vous ! » Il ne lui laissa pas le temps de renchérir et rejoignit ses collègues en pourparlers avec un officier de police auquel il confia ses coordonnés avant de disparaître, ravi d’avoir échappé à Parker, mais plus encore rassuré de la savoir indemne.
You are my greatest weakness.
Les amours impossibles sont ceux qui durent le plus longtemps, qui laissent les souvenirs les plus durables, qui blessent le plus profondément, et qui nous marquent à jamais. aeairiel
Bon sang, nous avions vraiment eu chaud aux fesses… Heureusement, nous étions sain et sauf sur la terre ferme. Je connaissais les hommes qui se trouvaient là. La plupart d’entre eux étaient justement sous mes ordres. Les bombes finirent par exploser. Je regardais le canot brûlé en me disant que ça avait vraiment était moins une. S’ils étaient venu deux minutes plus tard, on aurait était tous mort. Quel ne fut pas mon soulagement en sentant le bitume sous mes pieds. Les pauvres invités avaient du avoir la peur de leur vie tout comme moi d’ailleurs. J’allais rapidement vers mes hommes.
En tant que leur supérieur, je n’avais pas besoin de convocation. En revanche, je cherchais ma femme du regard. Je me doutais que cette dernière ne devait pas être loin. Dire que j’aurai pu la perdre. Mes jambes se mirent à trembler à cette idée. De ambulances arrivèrent aussi pour donner les premiers soins à celles et ceux qui en avaient peut-être besoin. Je me passais une main dans les cheveux et je regardais la photo de famille que j’avais toujours sur moi. C’était une très belle photo de vacances. A cette époque, Sarah allait parfaitement bien d’ailleurs. Dire qu’elle aurait pu nous perdre tous les deux aujourd’hui.
Nous ne parvenons pas à arrêter la bombe... Et le temps passe très vite. Il reste moins de cinq minutes... Je sens que nous allons tous y rester... Mais soudain des hélicoptères sont font entendre ! Je remonte en même temps que les autres sur le pont. Nous sommes sauvés ! Enfin j'espère car il restait vraiment peu de temps avant que la bombe explose.... Peter me pousse sans un mot vers l'hélicoptère pour que je monte avant lui. Ouf je suis dedans ! Le rapide voyage se passe en silence. Et soudain des explosions se font entendre et notre moyen de transport bouge dans tous les sens. Je me replie sur moi-même et pose mes mains sur mes oreilles priant pour qu'on s'en sorte sain et sauf. Je n'ai qu'une hâte, voir si Sean va bien... Pourvu qu'il ait pu monter dans l'autre hélicoptère... Au moins je sais que Peter va bien c'est déjà une bonne chose mais j'aimerais être rassurée vis à vis de mon meilleur ami...
Finalement nous touchons terre. Je sors rapidement et cherche du regard Sean. Où est-il ??? Lorsque je le vois je me précipite vers lui en pleurant. J'ai eu si peur... Les chiffres défilaient si vite sur la bombe... J'ai cru notre dernière heure arrivée... Je regarde Peter qui parle avec Liam et me concentre ensuite sur mon meilleur ami.
- Comment tu vas ? Tu n'as rien ? J'ai eu si peur... Je veux rentrer à la maison. Tu peux me raccompagner ?
Je n'ai pas envie d'être seule... Je vais sans cesse repenser à ce qui vient de se passer. Qui a pu mettre des bombes sur le yacht et les canots de sauvetage ? Qui était visé ? Pourquoi on a voulu nous tuer ? D'abord on retrouve un cadavre et maintenant quelqu'un cherche à tuer plein de gens... Des policiers prennent nos numéros pour qu'on soit convoqués plus tard... Il faudra donc revivre cette scène atroce en racontant tout... Alors que j'ai juste envie d'oublier cette histoire...
C'est fichu pour désamorcer la bombe. Il reste bien trop peu de temps. Heureusement des pompiers sur le bateau ont appelé des collègues pour qu'ils viennent nous récupérer en hélicoptère. Nous remontons sur le pont pour les voir arriver. D'ici quelques minutes nous allons exploser. Par réflexe je pousse Lexie en avant. Je veux qu'elle monte avant moi dans notre véhicule de sauvetage. Hors de question que je passe avant elle. Une fois qu'elle sera à l'intérieur je pourrais souffler. Je n'ai pas envie de la perdre même si nous nous parlons plus. Elle a bien trop de valeur à mes yeux.
Durant le court trajet dans les airs je ne la quitte pas du regard. Même quand nous sommes secoués à cause des explosions. J'ai envie de la tenir dans mes bras, lui prendre la main pour la rassurer mais je me retiens. Une fois de retour sur la terre ferme je la laisse rejoindre son ami. Elle me fait mal au cœur et je suis très inquiet pour elle. Je n'aime pas la voir pleurer... Mais je ne peux vraiment pas aller la réconforter pour l'instant. Elle me repoussera et il faut de toute façon que j'aille voir Liam pour lui prêter main forte.
- Je reste avec toi Liam. Si tu as besoin de quoi que ce soit tu sais que tu peux compter sur moi.
La police arrive en même temps. Je leur donne mes coordonnées et je réponds immédiatement à quelques questions. Il va falloir qu'on réfléchisse à qui pourrait vouloir du mal à mon meilleur ami. Ou aux gens qui étaient présents aujourd'hui. Cette histoire est vraiment très bizarre. La personne qui a mis les bombes sur le yacht et les canots savaient pour la fête. Elle a donc du recevoir une invitation non ? Ou alors elle connaît Liam et savait ce qu'il préparait... J'espère qu'on trouvera vite le coupable et qu'on aura des réponses à nos questions... Je n'arrive pas à comprendre ce qui s'est passé...
Accueil
Mer 26 Aoû - 17:50
