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 Il n'est point de bonheur sans liberté.

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Mortadelle
Asher Collins
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Mortadelle
ARRIVE(E) LE : 21/08/2017
LOCALISATION : The Centre, Blue Cove
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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Dim 5 Nov - 16:04



Il n'est point de bonheur sans liberté


Plus le temps passait et plus la demoiselle lui paraissait intrigante. Bercée de mystère, elle était semblable à une énigme que l'on cherche à résoudre afin de donner plus d'ampleur à ce désir de familiarité. Oui Asher voulait en savoir plus sur elle, plus que ce qu'elle consentait à lui offrir. Quelque chose dans son regard laissait paraître une détresse qu'il ne connaissait que trop bien. Et la vision de toutes ces marques sur son corps étanchèrent sa soif de curiosité. De tous les défauts, la curiosité est certainement celui qui peut nous apporter le plus d'ennuis. Mais délesté de la peur, car étranger à la douleur, Asher se risqua à quelques questions sur le Centre. Oui, ces lieux bercés par les innovations et les secrets, étaient le genre d'endroit où tout pouvait se passer, où les rumeurs étaient légions et mystères quotidiens. Il savait avant même de l'entendre de la bouche de Kassandra, qu'il avait mis un pied en enfer. Et puisqu'ils étaient dans le vif du sujet, l'enseignant en profita pour poser tout un tas de questions, mais il n'omit toutefois pas de faire comprendre à son invitée, qu'elle n'avait rien à craindre de lui et il était sincère, il n'avait aucunement l'intention de la livrer. Elle était désormais son petit secret et dans ce domaine, Asher Collins peut aisément se montrer mué comme une carpe.

« - Oui, je donne des cours de défense et de combats à ces têtes d'ampoules. Au sein de l'Institut Catherine Parker ! » déclara-t-il sans rien cacher à la demoiselle qui venait de lui poser la question. « - Je suis sûr que c'est l'un des trucs qu'ils vantent sur leur site internet ! Comme une espèce de vitrine, je suppose que ça fait écran de fumée ! » À présent, il étayait à voix haute ses suppositions, encore une fois sans prendre la moindre pincette et c'est ainsi qu'il procéda en évoquant les marques présentes dans le dos de Kassandra qui secoua la tête frénétiquement et répondit sur l'instant avec tout autant de frénésie. « - Vous êtes une mauvaise menteuse Kassandra. J'en déduis que je suis dans le vrai ! Pour ce qui est de l'aile interdite, ce n'est qu'une déduction. C'est Elizabeth Fitzgerald qui est venue me chercher et qui m'emploie. Elle n'est pas très avare en détails et m'a communiqué le minimum d'informations concernant le Centre. Certes, je ne suis pas une tête d'ampoule, mais je ne suis pas non plus un crétin fini. Mes sens sont en éveil, je vois des choses, j'en entends, je les perçois. J'étais un soldat dans une autre vie. On nous apprend à survivre en milieux hostiles. Et rien de mieux que l'observation pour cela. J'ai toujours été très doué pour observer les gens, vous savez ! »

Mais plus que la quête de vérité, Kassandra s'inquiétait des éventuelles découvertes de son interlocuteur et n'hésita pas à le faire savoir tout en ne manquant pas de lui faire entendre quelque chose qui lui déplaisait fortement et qu'il contesta sans attendre. « -Non je ne suis pas quelqu'un de bien, mes yeux vous trahissent, c'est évident. Et là c'est vous qui vous vous trahissez en me conseillant de mettre un terme à mes questionnements. Je ne suis pas là sans raison. Mrs Fitzgerald l'a dit elle-même, je suis son cheval de Troie. C'est bien pour une raison non ? Elle veut détruire le Centre de l'intérieur, c'est évident ! » La demoiselle en confiance continuait cependant à laisser la peur s'immiscer dans son regard. Un constat qui toucha l'ancien soldat sans qu'il ne s'y attende le moins du monde. « -Alors nous sommes deux à connaître l'enfer Kassandra. » Il se leva de son fauteuil avec mille et une précaution avant de venir s'asseoir près d'elle. « -Je suis un cheval de Troie ! Si elle m'a choisi c'est pour détruire les lieux. Et si quelqu'un en vient à de telles extrémités c'est pour de bonnes raisons. Et puis je ne saurais me m'expliquer mais j'ai l'impression de connaître ces lieux, alors qu'à ma connaissance c'est la première fois que je viens dans le coin. Vous devez certainement me prendre pour un fou n'est-ce pas ? »

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Kassandra Watson
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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Mar 7 Nov - 10:46



Il n'est point de bonheur sans liberté

Kassandra éprouvait soudain une furieuse envie de fuir, de fuir encore plus loin. Asher était un paradoxe à lui tout seul, il l’intriguait mais également l’effrayait. Sa personnalité suscitait des tonnes de questions dans l’esprit de la jeune femme qui était curieuse de connaître le mode de vie des personne « du dehors ». Mais d’un autre côté, les questions que Ash posaient lui faisaient peur. Il semblait en savoir trop, ou pas assez, mais ce pas « pas assez » était dangereux parce qu’il suscitait chez lui le besoin d’en apprendre plus. Kassie le comprenait, elle était pareille, il fallait qu’elle sache toujours tout sans quoi, elle ne s’arrêtait pas de cogiter sur le sujet en question. Mais là, c’était trop, trop énorme, trop dangereux. Cet homme ne pensait pas à mal, elle le voyait bien, mais il allait inexorablement s’attirer des ennuis à ainsi vouloir déterrer ce qui était si profondément enfoui dans les sou-sols du Centre. Sans le savoir sans doute, il éclairait aussi sa lanterne. Il avait cité le nom que la fugitive avait lu dans les couloirs assombris. L’institut Catherine Parker, du nom de la regrettée épouse du mystérieux Mr Parker. Ash évoqua aussi le site internet du Centre. Aussitôt qu’elle le pourrait, Kassandra devait impérativement savoir de quoi il retournait, il lui faudrait faire des recherches pour essayer de trouver comment faire sortir les autres de cet Enfer, de faire révéler la vérité au grand jour. Il avait vu les marques dans son dos, des stigmates qu’elle avait presque oubliées. Il fallait dire que la jeune femme était loin de passer le plus clair de son temps à se regarder dans le miroir, d’ailleurs elle n’en avait pas. Par contre, chaque traitement qui avait engendré une marque désormais indélébile, elle s’en rappelait et le fait qu’Asher évoque ces cicatrice lui fit comme un électrochoc. Elle ne voulait plus repenser à ça. C’était déjà suffisamment humiliant sur le moment, inutile d’en rajouter une couche. Le propriétaire des lieux la traita de mauvaise menteuse, ce qui était vrai. Et il l’appela même par son prénom complet alors qu’elle ne lui avait donné que son diminutif. Il avait l’esprit vif et c’était désormais trop tard pour essayer de lui cacher quoi que ce soit. Kassie se sentait prise au piège, d’où son envie de partir en courant. Plus jamais elle ne voulait avoir cette impression.

Lorsqu’Asher évoqua le nom de Fitzgerald, la caméléone ouvrit de grands yeux, ne pouvant camoufler ses réticences. Cette femme était comme les autres, peut-être même pire. Elle ne l’avait vue qu’une seule fois, peu de temps après son arrivée, mais avait maintes fois entendu son nom. Elle était haut placée, elle faisait peur, elle était comme les autres. Kassandra retenait sa respiration en écoutant Ash parler. C’était Fiona qui l’avait embauché, comment pouvait-il lui faire confiance ? Elle apprit néanmoins quelques bribes d’informations sur Asher, comme le fait qu’il avait été soldat. Cela expliquait bien des choses. Complètement crispée, la brunette se contenta de hocher la tête. Oui, il était doué pour observer et en tirer des déductions. Il savait aussi peut-être survivre en milieu hostile, mais ce milieu-là était bien différent que tout ce qu’il avait pu voir dans sa carrière de soldat, Kassandra en était sure et certaine. Elle ferma les yeux quelques secondes, l’écoutant reprendre la parole. Elle ne supportait plus d’entendre le nom de Fitzgerald, d’ailleurs aucun nom provenant du personnel du Centre.

-Vous voudriez me faire croire que vous n’êtes pas quelqu’un de bien ? Pourtant vous m’avez abritée de la pluie, vous m’avez prêté un pull sec, vous m’avez fait un thé, alors que je suis montée sans permission dans votre voiture. Vous étiez en droit de me jeter dehors sans ménagement, mais vous ne l’avez pas fait. Vous êtes quelqu’un de bien, vous êtes généreux même si vous vous cachez derrière votre côté bourru de soldat. Et les personnes comme vous malheureusement en voulant bien faire, risque de se faire manipuler. Méfiez-vous de Fiona Fitzgerald, elle ne vaut pas mieux que les autres, c’est évident. Méfiez-vous de tout le monde.


Cette femme essayait de faire croire à Ash qu’elle voulait détruire le Centre de l’intérieur, mais Kassandra avait bien du mal à y croire. Elle regarda son interlocuteur rapprocher son fauteuil d’elle. Elle était méfiante mais de toute façon elle ne pouvait rien faire. Il disait connaître l’enfer lui aussi. Elle le regarda avec compassion.

-Qu’est-ce qu’on vous a fait ? Murmura-t-elle.

Il disait avoir l’impression de connaître les lieux alors qu’il n’était jamais venu. C’était possible, avec ceux du Centre, tout était possible.

-Vous... pensez qu’on vous aurait peut-être déjà fait venir puis fait oublier ?

Kassandra connaissait très bien ces méthodes de lavage de cerveau, d’ailleurs elle en avait fait les frais. Et elle savait que les soldats étaient parfois confrontés à de troubles situations comme celles-ci. Sa curiosité était poussée à son paroxysme désormais et elle ne détachait plus son regard des yeux azur d’Asher.

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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Dim 19 Nov - 22:23



Il n'est point de bonheur sans liberté


Lorsqu'il évoqua Elizabeth Fitzgerald pour la toute première fois, Asher Collins comprit bien malgré lui, que l'une des rares personne en qui il pouvait avoir confiance, était loin d'être aussi irréprochable que ça. Le regard de Kassandra en disait long sur ce qu'elle ressentait vis-à-vis de l'une des têtes pensantes de la Tour. Kassadra hochait la tête, mais n'en demeurait pas moins crispée à l'idée de savoir que Mrs Fitzgerald était derrière tout ça. L'ancien soldat continua cependant à délivrer quelques bribes d'informations tout en se dévalorisant. Une pratique dans laquelle il était passé maître au vu de son débit intarissable. Mais c'était sans compter sur son interlocutrice, qui elle aussi savait trouver les mots. Intrigué, l'homme posa sur elle un regard teinté d'une douceur réservée à de rares privilégiés. Sans trop savoir pourquoi, il délesta son verre et s'approcha d'elle pour prendre place sur le canapé. « - Personne ne m'avait jamais dit ce genre de choses avant » Il approcha une main hésitante et la posa sur la joue de la jeune caméléon. « - J'ai presque envie de vous croire en vous entendant me dire que je suis quelqu'un de bien, que je suis généreux. » Il lui caressa la joue avec douceur et se permit de lui sourire « - Personne ne me manipulera tout comme personne ne vous fera plus le moindre mal. » Sans la connaître, il savait qu'il n'avait nullement besoin de se méfier d'elle. Il la regardait avec humanité, la toucher avec douceur, il n'était plus le même et il avait suffi d'un regard pour qu'elle le perce à jour et lise en lui comme on lit dans un livre ouvert.

« - J'ai vécu l'enfer, mais je n'en ai pas le moindre souvenir. Enfin si. Disons que pour commencer, j'ignore à peu près tout de mon passé. Je ne sais pas quand j'ai poussé mes premiers cris, j'ignore où je suis né, qui était mes parents, le nom, leur prénom. J'ai passé quelques années en foyer. Je ne saurais dire combien. Vous savez, c'est comme une télé mal réglée. Parfois, il m'arrive d'avoir des bribes de souvenirs, mais jamais assez pour reconstituer le puzzle. Et j'ai toujours cette impression horrible de me noyer quoique je fasse. Enfin bref, j'ai vécu en foyer, puis j'ai fait n'importe quoi. Il m'aura fallu la perte d'un être cher pour comprendre que je n'étais pas sur la bonne pente. Par la suite, je me suis engagé pour servir notre pays et me sentir utile. J'ai grimpé les échelons jusqu'à passer les tests de sélection pour entrer dans la Navy Seal. C'était difficile, ces gars-là ne sont pas des tapettes ça, c'est sûr ! Mais je me suis accroché et je suis parvenu à décrocher mon diplôme. Mais au fond de moi, je continuais à me sentir seul. Je n'avais personne avec qui partagé cette fierté. En 2003, deux ans après le 11 septembre, j'ai été envoyé au Moyen-Orient. Nous devions détruire les forces rebelles et les terroristes. L'un de nos hélicos, victime de tir de rocket s'est écrasé. On nous a ordonné de laisser tomber, qu'il n'y avait probablement pas de survivants. Je n'en ai fait qu'à ma tête. « Leave no man behind », c'était la devise de notre unité. Je n'ai pas réfléchi et avec mes hommes nous nous sommes rendu dans le village voisin pour sauver les survivants. »

Asher se tue aussitôt, le souvenir malgré les années passées, n'en demeurait que plus vivace. Il se revoyait foncer dans la gueule du loup et y conduire toute son unité. Tous se sont par la suite fait capturer par les rebelles qui ne les ont pas épargnés. « - Les rebelles nous sont tombés dessus et nous ont tenu captif des jours peut être même des semaines. Ils nous ont torturés encore et encore. Toute mon unité y est passée, sauf moi. C'est vrai que ce n'est pas tout le monde qui peut prétendre souffrir d'une algoataraxie. Les gars m'appelaient Painless d'ailleurs » Un léger sourire illumina son visage avant de totalement disparaître en reprenant le fil de son récit. « - Comme ils n'arriveraient pas à me faire souffrir, les rebelles ne manquaient pas d'imagination. Un jour, ils m'ont enfermé dans un caisson plein d'eau. Et pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment eu peur. À mon retour, les médecins m'ont découvert une aquaphobie tardive. Je crois que je l'ai toujours eu. Ah oui et les toubibs ont aussi découvert ma maladie. Les têtes brûlées de mon genre sont trop dangereuses, ils avaient là le bon prétexte pour me révoquer. Après, je vous épargne les détails, ce n'est pas très jojo. Je crois être alcoolique et accro à la naloxone. » Une fois encore, il marqua un long silence afin de reprendre le fil de son histoire. « -Je n'aspirais à rien jusqu'alors puis cette femme est venue me voir avant de transmettre le relais à Fitzgerald. Je ne saurais vous dire comment et pourquoi, mais en plus de sa douceur, j'ai été frappé par une espèce de familiarité. Elle semblait si triste, comme vous. Elle aussi m'a promis des réponses et j'ai envie de la croire. J'ai besoin de réponse, vous comprenez ? Il me faut les pièces manquantes pour compléter le puzzle. Je me raccroche à ça pour ne pas sombrer définitivement et aussi pour combler un manque qui est en moi depuis toujours. Peut-être qu'en ayant des réponses sur mon passé, je me délivrerais de tout ça. Qu'est-ce que vous en dites ? »

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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Mer 22 Nov - 10:12



Il n'est point de bonheur sans liberté

Asher n’avait probablement aucune idée de ce dans quoi il s’embarquait en acceptant de travailler pour le Centre. Même si l’homme était loin d’être né de la dernière pluie et se doutait que l’organisme était loin de n’avoir rien à se reprocher, il était forcément à des lieues à la ronde de la vérité. Mais il creusait, il voulait savoir, et c’était dangereux. Il était toujours plus dangereux d’en savoir trop.
Kassandra était du genre à dire ce qu’elle pensait, ça s’était souvent retourné contre elle d’ailleurs, mais ici, avec Ash, elle sentait qu’elle pouvait parler librement, surtout pour lui dire des mots que visiblement personne ne lui avait dit. Pourtant, c’était vrai, cet homme était quelqu’un de bien, la jeune femme pouvait le lire dans ses yeux, elle l’avait constaté de par ses actions et du coup, elle ne s’était pas privée pour le lui dire, sans filtre. Lui qui avait d’abord nié, s’était bien vu obligé de reconnaître que personne ne lui avait dit ce genre de chose auparavant. Etonnée, Kassie secoua la tête doucement.

-Ce n’est pas normal, je trouve.

Elle fut surprise qu’il pose une main sur sa joue, mais ce contact chaleureux était agréable. Personne n’avait, depuis son arrivée au Centre, eut la moindre marque d’affection envers elle. Elle avait du mal à se rappeler ses parents qui pourtant, elle en était sure, l’avaient aimée, beaucoup. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres en sentant la chaleur de sa peau contre sa joue. Ce geste ne faisait qu’accentuer ce qu’elle pensait : Asher Collins était un homme bon, qui se cachait derrière une carapace, probablement pour se protéger. Il semblait si sûr de lui, sûr qu’il ne serait pas manipulé, sûr que personne ne s’en prendrait plus à elle. Il n’en savait rien.

-J’ai bien envie de vous croire, vraiment, mais personne ne lit l’avenir, Asher.

Elle voulait en savoir plus sur lui, il la troublait, l’intriguait. Et comme s’il avait entendu ses pensées, l’homme se livra un peu sur lui et sur son passé. Et quel passé ! Du moins le passé récent, puisqu’il expliqua ne pas se rappeler au-delà d’une certaine période. Comme elle ! Lui non plus ne savait plus qui étaient ses parents, ses origines… C’était difficile à vivre, elle en savait quelque chose. Il parla de son expérience dans l’armée. Cet homme était un héros, bien que les choses aient mal tourné. Il voulait bien faire. La compassion se lisait dans le regard de Kassandra, le pauvre, il avait dû tellement souffrir, c’était horrible tout ce qui lui était arrivé. Il lui parla de son problème médical, l’algoataraxie.

-Insensibilité congénitale à la douleur, murmura-t-elle.


Et il avait été torturé, encore. Asher avait souffert, bien plus que la plupart des êtres humains, la caméléone en était sure. Pourquoi les humains s’infligeaient-ils autant de souffrance ? Comment des humains pouvaient-ils faire sciemment autant de mal à leurs congénères ? La petite brune n’avait pas à comprendre ce phénomène. Cela n’arrivait nulle part ailleurs dans le règne animal, seuls les humains faisaient ce genre d’horreurs. Il en vint finalement à expliquer comment il en était arrivé à rencontrer Mme Fitzgerald. Le regard de Kassandra devint fuyant. Chaque nom lié au Centre lui donnait froid dans le dos. Elle venait tout juste d’en sortir, elle n’était pas encore prête à s’en « rapprocher », elle ne le serait probablement jamais.

-Sa douceur ? Ne put-elle s’empêcher de répéter avec sarcasme.

Elle pouvait comprendre le besoin vital de réponse qu’éprouvait Asher, mais certaines choses lui paraissaient invraisemblables.

-Ecoutez, si quelqu’un comprend que vous ayez besoin de comprendre et connaître votre passé, c’est bien moi, je vous assure. Mais ne pensez-vous pas que cette femme peut vous mentir ? Si elle était si bienveillante, pourquoi vous ferait-elle du chantage ? Puisque c’est bien de cela qu’il s’agit, soit vous travaillez pour elle et elle vous lâche au compte-goutte quelques info, soit rien du tout. Quelqu’un qui vous voudrait réellement du bien vous dirait ce qu’elle sait de vous sans contrepartie. Ce que j’en dis, c’est qu’il ne faut pas s’approcher de cet endroit.

Elle en avait des frissons rien que d’imaginer qu’un jour on puisse la ramener là-bas. Elle trouva néanmoins la force de recroiser son regard à nouveau.

-Vous me prenez pour une folle, c’est ça ?

S'il savait tout ce qu'elle avait vécu. Les traces dans son dos n'étaient que la partie supérieure de l'iceberg.

-Ceux qui travaillent là-bas sont tous les mêmes. Des preuves, ils pourraient en avoir très facilement. S'ils ne révèlent rien, c'est bien que ça les arrange. Une question d'argent, sans doute, je ne sais pas, ou l'ambition scientifique peut-être pour certains, mais c'est facile de fermer les yeux, apparemment.

Elle pensait à Adora Kindness, cette femme était surement la plus flippante de toutes. Et Stan, qui pourtant avait toujours été bienveillant avec elle. Lui qui se rapprochait le plus d'un père, il n'avait jamais rien fait pour l'aider à sortir de ce calvaire. Il la faisait travailler sans relâche, bien sûr s'assurant toujours que sa santé ne soit pas mise en danger, mais il lui avait menti aussi depuis le début, promettant qu'elle reverrait ses parents, allant même jusqu'à lui donner de fausses lettres. Comment faire confiance à quelqu'un du Centre après ça ? Kassandra avait même fait une crise d'hypothermie une fois en pensant que si elle parvenait à résoudre le problème de cette affaire, il la laisserait les revoir. A cette époque, sa naïveté était encore présente. Elle s'était bien vite rendu compte qu'elle ne parviendrait jamais à obtenir ce qu'elle demandait.

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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Jeu 23 Nov - 21:40



Il n'est point de bonheur sans liberté


Le contact, la chose la plus basique pour un être humain. Cet appel au rapprochement, ce besoin presque vital d'une proximité avec un autre être, Asher ne l'avait jamais réellement appréhendé, sauf bien sûr pour assouvir quelques pulsions elles-mêmes inhérentes à l'être humain. Il ne comptait plus ses coups d'un soir, une vraie collection, un affront pour les néophytes. S'il avait besoin de s'envoyer en l'air, il le faisait sans se poser de questions et si par mégarde la demoiselle s'attachait, il ne prenait pas de pincettes pour lui faire connaître la nature de ses non-sentiments. Insensible à la douleur, le militaire c'était ainsi forgé une carapace, demeurant aux yeux des belles plantes, une muraille infranchissable. Et puis c'était tellement plus simple de passer pour un gros connard. Personne ne vous approche de trop prêt, nul besoin de sociabiliser, de s'attacher, de souffrir. La vie d'Ash étant une succession de merde, de péripéties, toutes convergeant vers des drames, il ne voulait prendre aucun risque. Et puis la solitude, ce n'était pas si mal ! Mais voilà, la vie n'est pas un éternel recommencement et parfois, blasée de se montrer trop cruelle, elle se réserve le droit de vous faire un cadeau. La main posée sur le visage de Kassandra, le colosse aux yeux d'azur perdait de sa superbe d'enfoiré. La demoiselle le voyait sans filtre, sans carapace, sans tout l'attirail de l'asocial. Elle ne trichait pas elle non plus, ce qui rendait l'approche encore plus déconcertante.

Plus le geste de douceur laissa place à des mots certes moins chaleureux et lourd de sens de part leur véracité. Jamais encore Asher ne s'était livré de la sorte. Il en était d'ailleurs tout chambouler le pauvre. Kassandra l'écoutait sans juger, avec attention, mais sans trop d'avidité sur les détails. Puis elle apportait ses connaissances et toute évidence, elle en avait beaucoup. « - Wow, vous venez de donner la définition exacte de l'algoataraxie. Vous êtes comme ces gamins dont je dois m'occuper c'est ça ? Un génie ? » Puis il continua jusqu'à évoquer sa rencontre avec Elisabeth Fitzgerald d'une part et la première avec une femme dont il ignorait tout jusqu'au nom. Cependant, elle était douce, bien plus que pouvait l'être Mrs Fitzgerald. D'ailleurs Kassandra laissa entendre tout un argumentaire à la décharge de la blonde, toujours vêtue de noir et fumant comme un pompier. « -Attendez Kassandra ! Je crois qu'il y a une méprise. Je commence à comprendre qui sont les opposants et qui sont les adjuvants. Et pour ce qui est de la douceur, je ne parlais pas d'Elisabeth Fitzgerald c'est évident. Cette femme est aussi froide qu'un iceberg. Non, avant de la rencontrer, une femme s'est présentée à moi. C'est de sa douceur dont il est question. Elle semblait si triste et ne m'as aucunement fait du chantage. Elle a bien évidemment évoqué ma rencontre future avec la mère Fitzgerald, mais rien de plus. » Il se tue l'espace d'un instant, se demandant s'il n'en disait pas trop à cette parfaire inconnue. Mais le doute s'il était réel, ne pouvait persister lorsque l'ancien soldat plongeait son regard dans celui de Kassandra. Les menteurs il savait les débusquer, le solitaire qu'il était n'en demeurait pas moins un très bon observateur du genre humain et la demoiselle qui lui faisait face appartenait à une toute autre espèce c'était évident.

« - Si je vous prends pour une folle, qu'en est-il de vous à mon encontre ! Vous êtes…fascinante Kassandra, mais pas folle c'est évident. Je ne saurais dire pourquoi, mais j'ai envie de vous croire, mais plus encore, j'ai envie de vous promettre que plus personne ne vous fera le moindre mal. Parce que je le vois dans votre regard, dans votre façon d'être. On vous a fait du mal, beaucoup de mal » Il se rapprocha un peu plus « - N'ayez crainte ! » Il l'enlaça progressivement « -C'est ce que les êtres humains normaux font pour se rassurer. Je ne sais pas si ça marche ! » Jamais encore, Aster Collins ne s'était montré sous un tel visage, lui-même se surprit à faire preuve d'autant de douceur, sans pour autant être dérangé par cette initiative. « - Je vais vous laissez mon lit d'accord ? C'est beaucoup plus confortable et je pense que vous avez besoin d'une bonne nuit de sommeil ! »

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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Sam 25 Nov - 22:21



Il n'est point de bonheur sans liberté

Asher se montrait si doux avec Kassandra, posant une main chaleureuse contre sa joue, lui apportant probablement sans s’en rendre compte plus d’affection en cinq minutes qu’elle n’en avait eu en vingt ans. Comment cet homme pouvait-il être persuadé ne pas être quelqu’un de bien ? Lui qui avait tant fait pour elle en moins d’une heure alors qu’il ne la connaissait même pas ? La brunette était prise d’une curiosité maladive, voulant en savoir le plus possible sur Asher Collins et sur les « gens de dehors » en général. Elle avait tant à apprendre, surtout pour se mêler à la masse une fois en ville. Pourtant, Ash paraissait ne pas être comme les autres, à l’entendre. Par bonheur, le mystérieux ex soldat consentit de lui-même par parler de lui, et le moins que l’on puisse dire, c’est que lui non plus n’avait pas eu un passé facile. Naturellement, la caméléone s’imprégnait des émotions qu’il avait pu ressentir lors de ce passé trouble et incroyablement difficile. Toute l’empathie dont elle était capable lui était destinée. Et la pathologie dont il souffrait était délicate aussi et il avait d’autant plus souffert psychologiquement. Si personne n’aimait ressentir de la douleur, cette dernière était pourtant essentielle, elle est le signal d’alarme du corps qui nous prévient que quelque chose ne va pas. Les personnes souffrant d’insensibilité congénitale à la douleur se trouvaient souvent blessées, pourvues de traumatismes divers et variés qui pouvaient même écourter leur espérance de vie. Cette pathologie était très difficile à soigner, il n’existait d’ailleurs pas de réel traitement. La naloxone, ce que prenait Ash et dont il semblait dépendant à ce qu’il disait, était adopté si la maladie était due à une trop grande production d’endorphine, mais outre ce traitement médicamenteux, peu d’options subsistaient. Asher demanda alors si Kassie était comme les petits génies dont il allait avoir la charge en tant que professeur. La demoiselle ne savait plus comment essayer de noyer le poisson. Elle fuit son regard, observant le fond de sa tasse vide en secouant la tête.

-C’est une pathologie connue, je l’ai étudiée donc c’est… c’est pour ça que je connais le nom.

Un petit sourire forcé et elle eut le courage d’affronter de nouveau son regard lorsqu’il évoqua Fitzgerald. Les traits de Kassie se figèrent. Ash avait l’air de lui faire confiance, or la caméléone savait que cette femme faisait partie des hautes sphères du Centre et son sang se glaça en apprenant que c’était elle qui l’avait engagé. Ses pensées tourbillonnaient dans tous les sens, à tel point qu’elle avait probablement décroché pendant quelques secondes, ayant des flash de son passé dans les sous-sols, ce qui, sans doute, amena sa confusion.

-Vous avez donc rencontré deux personnes ? Deux femmes ? Je ne sais pas qui peut être la première, celle qui, d’après vous, était douce. Je ne connais personne qui puisse être qualifié ainsi, ou alors ce n’est que de la poudre aux yeux.

Elle était en colère et sans doute un peu dure. Son précepteur n’avait jamais été rude avec elle, mais il n’avait jamais rien fait pour la faire sortir non plus. Elle ne voulait pas qu’Asher soit victime d’un chantage, prisonnier des informations qu’il rêvait d’avoir sur son passé, sur sa famille. Il ne méritait pas ça, surtout après tout ce qu’il avait vécu. Kassandra savait mieux que personne combien c’était difficile de n’avoir personne sur qui compter que soi-même, combien une famille pouvait manquer, et Ash avait le droit de retrouver la sienne, sans avoir à être exploité pour cela. Il ne devait pas vivre ce qu’elle avait vécu.

S’étant rendu compte qu’elle s’était peut-être un peu emportée, elle lui demanda s’il ne la prenait pas pour une folle, et très gentiment, il lui fit comprendre que non et que ses propos à lui n’étaient pas plus sensés pour une personne extérieure à la conversation. D’aucun les aurait probablement fait interner. Tant d’émotions traversaient la tête et l’esprit de la jeune femme, un fort sentiment de colère vis-à-vis des gens du Centre, de la tristesse par rapport au vécu d’Asher qui venait de se confier à elle, de la peur d’être retrouvée et de retourner vivre cet Enfer sur Terre qu’était la vie au Centre pour elle. Et de la gratitude envers Ash qui se montrait si gentil avec elle, qui essayait même de la rassurer en lui promettant que plus personne ne s’en prendrait à elle. Il était d’une telle gentillesse, personne ne l’avait tant été avec elle, jamais, et l’entendre dire avec tant d’exactitude combien elle aussi avait souffert lui fit monter les larmes aux yeux. Elle qui s’était promis que si elle sortait du Centre, elle ne pleurerait plus jamais, ça avait l’air mal parti. Avec douceur, Asher la serra dans ses bras, expliquant  que c’était ce que faisaient les gens pour se rassurer mutuellement. Kassie avait déjà lu une étude sur ça, cela semblait fonctionner d’après les sondages. Pour elle, s’était la première fois et elle sentit son coeur faire une sorte de bond, puis une sorte de chaleur rassurante l’envahir. Oui, après quelques secondes dans ses bras, elle se sentait déjà mieux. Par mimétisme, elle passa à son tour ses bras autour de son torse, sa joue posée contre son épaule.

-Oui, ça marche, dit-elle d’une toute petite voix. C’est scientifiquement prouvé.

Elle ne se lança pas dans une explication d’étude de cas, Ash n’en avait probablement rien à faire. Il était en train de lui dire qu’il laisserait son lit pour la nuit.

-Quoi ? Mais non enfin, c’est votre lit, je n’ai pas à vous le prendre. Vous aussi vous avez besoin de vous reposer. Ça ira, ne vous en faites pas. Je suis déjà restée plusieurs nuits sans dormir, alors dormir même sur cette chaise me conviendra très bien.

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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Jeu 30 Nov - 21:32



Il n'est point de bonheur sans liberté


Que m'a-t-elle fait ? C'est quoi ? Une espèce de sortilège ? Ce n'est tellement pas moi et pourtant, avec elle, je ne m'offusque pas d'être quelqu'un de bien ! Il faut bien reconnaître que l'on sort de la normalité ! Depuis quand je suis attentif aux autres, à leur besoin ? Depuis quand j'enfile les étroits collants du pourfendeur de justice, du protecteur des plus démunis ? Ce n'est tellement pas moi et pourtant, avec elle, je ne m'offusque pas d'être quelqu'un de bien ! Même si de prime abord, j'ai un peu lutté pour ne pas lui faire entendre raison. Car il est vrai, qu'avec toutes les casseroles que je me traîne, il est difficile de voir en moi l'archétype même du type « bien » Et pourtant, elle disait vrai en affirmant que je me cachais derrière un masque. Durant toute ma vie, j'ai cherché à me préserver des autres, pour ne pas devoir m'y attacher. La douleur physique ne m'ébranle pas, il est vrai, mais la psychique ça, c'est une autre histoire. Mon cœur s'est brisé lorsque j'ai perdu Ray, mon premier véritable ami et le dernier. Putain, je ne veux plus jamais ressentir ça, c'est trop dur…


Mais pouvait-il encore lutter après tant d'années de combat ? Face à Kassandra, il n'en menait pas large. Cette femme sortie d'un nul part semblable à l'enfer, le fascinait tellement qu'il ne pouvait plus nier l'attirance qu'il éprouvait pour elle. Aussi fou, qu'inexplicable, il voulait l'écouter lui qui d'ordinaire n'accordait aucun crédit aux autres. Il voulait la protéger lui qui d'ordinaire se fichait d'autrui sans que cela ne pèse sur sa conscience. Il redoublait de douceur avec elle, une douceur qu'elle lui rendait. La conversation en elle-même n'avait aucun sens. Bien sûr qu'il aurait pu (du) la prendre pour une folle, au lieu de ça, il se laissait aller à diverses confessions. Et si cette femme travaillait pour eux et si tout cela n'était qu'un test… Et si ? Non l'instinct d'Asher ne l'avait jamais induit en erreur. Kassandra n'était pas à la solde du Centre, bien au contraire, elle cherchait à le fuir et sa simple évocation la faisait frémir. Elle était comme une enfant paralysait face à son plus grand cauchemar. Ash privilégia dont le contact, chose qui ne faisait jamais sauf bien sûr avec les quelques nanas qu'il se tapait de temps à autre. Mais avec Kassie s'était différent, lui-même se sentait bien, encore plus lorsque la demoiselle consentit à le serrer et déposer sa joue contre son épaule. Quelque chose se passa durant ces quelques secondes. C'était inexplicable, mais vrai, sans calcul, sans réflexion, le temps semblait même s'être arrêté pour leur permettre de mieux profiter. Néanmoins, pas encore coutumier de ce genre de rapprochement, l'ancien soldat se soustrait lentement au contact. « - Oui scientifiquement prouvé comme vous le dites ! On en a la preuve maintenant. »

Ash se releva ensuite en faisant savoir à son invitée d'un soir, qu'elle prendrait son lit pour passer la nuit. Une proposition qui semblait ne trouvait aucun écho chez la demoiselle. « - Oui c'est mon lit et c'est pour cela que je vous le propose. Je ne dors presque pas la nuit, alors autant qu'il serve à quelqu'un qui a réellement besoin de dormir. Kassandra, je ne vous laisse pas le choix ! Suivez-moi ! Allez ! » Sans attendre et sans lui laisser le choix, l'ancien militaire quitta ce qui faisait office de salon et prit la direction de sa chambre. En attendant l'arrivée de Kassandra, Asher remit en place son lit et ramassa les quelques fringues qui traînaient au sol avant de se saisir d'un oreiller qu'il emprunterait pour la nuit. Kassandra fit alors son apparition. « - Pas de non, vous dormirez ici ce soir. Demain vous prendrez un bon petit-déjeuner et je vous conduirez en ville si vous voulez ! »



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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Dim 3 Déc - 0:35



Il n'est point de bonheur sans liberté

La confiance est une chose fragile et précieuse que l’on n’accorde en général qu’une fois. Si la confiance est trahie, il est très difficile de l’accorder à nouveau à la personne coupable de trahison, c’est en cela qu’elle est précieuse. Kassandra n’avait que rarement éprouvé un sentiment de confiance envers un autre être humain et elle avait été déçue. Elle avait eu confiance en Stan quand, peu après son arrivée au Centre, il lui avait dit que ses parents viendraient la voir si elle coopérait. Elle avait coopéré, et de parents jamais. Avec le temps, la jeune caméléone avait appris à être moins naïve et se méfier des gens, surtout de ceux qui travaillaient pour le Centre. Les autres caméléons étaient dans le même bateau,  il n’y avait pas de quoi se méfier. Mais elle n’avait qu’en de très rares occasions le loisir de pouvoir communiquer avec ses congénères. Elle espérait qu’à l’extérieur, la vie serait différente. Elle l’était forcément.

Ainsi, pour la première fois depuis bien longtemps, Kassie se sentait en confiance. Le sentiment de méfiance qu’elle avait ressenti au tout début lorsqu’elle s’était retrouvée avec le canon d’un flingue sous le nez s’était estompé et désormais, elle entrevoyait le véritable visage de cet homme qui se pourvoyait d’un masque de rustre mais qui en réalité était un bienfaiteur, du moins pour elle. N’avait-il pas été, jusqu’à présent, la seule personne à se soucier de son bien-être ? Il venait même de la serrer dans ses bras pour la rassurer, lui-même semblait découvrir cette sensation. Cette étreinte, aussi nouvelle que salvatrice, fit un bien fou à la jeune femme qui, même si elle savait pertinemment que cela n’effacerait pas ses ennuis, se sentait malgré tout un peu mieux. Sourire aux lèvres alors qu’ils se détachaient doucement l’un de l’autre, Kassie acquiesça.

-Il est important de démontrer les théories par soi-même.

La petite brune fut touchée d’entendre Asher affirmer qu’il lui laisserait son lit pour la nuit. La surprise de cette annonce avait fait s’estomper le sourire que Kassie arborait, ne voulant pas le priver d’un lit douillet alors qu’elle s’était en quelques sortes incrustée. Il était formel, il refusait qu’elle dorme ailleurs que dans un lit ce soir. Après cela, comment pourrait-elle encore ne serait-ce qu’accepter de l’entendre dire de lui-même qu’il n’était pas quelqu’un de bien ? Comme elle n’avait visiblement pas son mot à dire, elle se leva et le suivit gentiment jusqu’à sa chambre. Elle prit d’ailleurs soin d’enlever ses chaussures avant d’y entrer. Une chambre, une  vraie. Kassandra ne put s’empêcher de sourire comme une gamine face à un sapin de Noël. Encore plus lorsqu’Asher se retourna en affirmant  que le lendemain, après le petit déjeuner, il l’emmènerait en ville. Complètement délestée des convenances qu’elle devait jusqu’alors à la méfiance, elle se jeta contre lui pour le serrer dans ses bras comme l’aurait fait un enfant.

-Merci beaucoup. Je réitère ce que je disais, vous êtes quelqu’un de bien.

Elle se détacha ensuite, souriant toujours et observant la pièce avant de le regarder à nouveau.

-Il vous faut aussi des couvertures, vous n’allez pas seulement dormir avec un oreiller, n’est-ce pas ?

Elle s’avança et s’assit au bord du lit, toute contente de découvrir cette pièce qui lui paraissait incroyablement douillette par rapport à ce qu’elle avait connu. Elle en culpabilisa même de savoir qu’Asher allait dormir dans l’autre pièce, sans doute moins confortable. Ce lit paraissait si confortable et surtout si grand.

-Pourquoi vous ne restez pas ? Il est bien assez grand pour deux, ce lit. Même pour trois je dirais.


Elle avait proposé cela en toute innocence, évidemment, ne cherchant qu'à être gentille.




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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Ven 8 Déc - 15:08



Il n'est point de bonheur sans liberté


Des promesses ! Asher Collins n'était pas un adepte des promesses. Sous-jacentes à un engagement, les promesses faisaient défaut à l'ancien militaire. Et quand bien même il en faisait, jamais il ne parvenait à les tenir. Alors à quoi bon ?! Mais ce soir, échappant à sa quotidienneté mortifère, Asher sous le charme de Kassandra et tout aussi troublé par cette rencontre impromptue, se laissa aller à quelques promesses, qu'il était prêt à tenir et sans rechigner. À vrai dire, sans parvenir à émettre la moindre explication, pour elle, il se sentait prêt à beaucoup et c'est bien ça qui le troublait. Il rejoignit de ce fait sa chambre, ne lui laissant pas le choix. Ce soir, elle aurait une chambre, la sienne et ce n'était pas négociable. Il avança vers son armoire et en ressortit une couverture et un oreiller avant de se retourner pour faire face à la demoiselle qui venait de retirer ses chaussures. Il lui sourit avant de lui faire savoir que demain après le petit-déjeuner, il la mènerait en ville afin qu'elle puisse prendre un bus et quitter la ville. Et alors qu'il s'apprêtait à mettre les voiles, la jeune demoiselle se jeta sur lui et le serra fort. Troublé, lui qui n'était pas très tactile, il lui fallut de ce fait quelques secondes avant d'accepter pleinement l'étreinte. Puis il ferma les yeux l'espace d'un instant avant de se reprendre pour mieux se détacher. « - C'est normal ! Enfin bref… » De toute évidence, il avait encore du mal avec les compliments. Kassandra, comme enchantée, observa les lieux avant de reporter son attention sur l'ancien soldat qui tenait encore un oreiller et une couverture.

« - J'ai tout prévu ! Ce n'est pas la première fois que j'élis domicile sur le canapé ! » Il tenta un léger sourire avant de la voir s'asseoir sur le bord de son lit. « - Les draps sont propres, j'ai fait une machine ce matin, vous avez du bol ! » Et alors qu'il s'apprêtait à tourner les talons pour s'en aller, la belle brune tenta une dernière approche maladroite, mais qui trahissait une trop grande gentillesse et innocence pour Asher. « - Bonne nuit Kassandra ! » Sans rien ajouter, couverture en main et oreiller sous le bras, le jeune homme referma la porte de sa chambre et regagna très rapidement le salon. Il déposa ses prises sur le canapé avant de débarrasser les tasses. La pluie continuait à tomber dehors, nul doute que les bougies seraient bien utiles en de telles circonstances. D'ailleurs, il fallait en apporter à Kassandra. Ni une ni deux, Ash attrapa deux bougies et reprit la direction de sa chambre. Il toqua doucement contre la porte avant d'entrer. « - Je vous ai apporté des bougies ! » Il s'approcha et déposa le tout sur la table de chevet « - Si vous avez besoin de quoique ce soit n'hésitez pas d'accord ? » Puis il s'en alla à nouveau, retrouva son canapé et souffla longuement avant de s'y allonger. Dehors, les éléments continuaient à se déchaîner, rendant le sommeil incertain. Mais il le fallait, Asher ferma donc les yeux et laissa Morphée l'embarquait durant une petite heure avant que ses cauchemars ne mettent un terme à leur rencontre.

« - Ahhhhhhhhhhhh ! » hurla-t-il le front en sueur et le cœur battant à s'en rompre.




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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Dim 10 Déc - 14:40



Il n'est point de bonheur sans liberté

C’était entendu, ce soir, Kassie dormirait dans un lit, dans une vraie chambre. Elle avait bien du mal à cacher sa joie et son excitation. Un immense lit, somme toute normal pour toute personne ayant déjà vu un lit deux places, mais qui semblait être un vaste océan de confort pour une jeune femme qui n’avait jamais connu plus agréable qu’un simple matelas une place tout fin. La caméléone avait gratifié son sauveur d’un câlin pour le remercié et ne cessait de sourire. Asher expliqua que les draps étaient propres, ce à quoi elle hocha la tête. Il s’éloigna, refermant la porte après lui avoir souhaité une bonne nuit. Elle se retrouva seule dans la chambre de l’ancien militaire et ne put résister à la tentation de sautiller sur le lit, non sans un sourire enfantin aux lèvres. Elle l’entendit revenir et s’arrêta immédiatement, assise sage comme une image alors que la porte s’ouvrait après qu’il ait toqué.

-Merci
, répondit-elle avec un grand sourire alors qu’il déposait des bougies sur la table de nuit.

Il était vrai que la tempête continuait de faire rage dehors, mais cela ne dérangeait pas Kassandra qui était heureuse d’enfin pouvoir entendre pour de vrai le son des éléments. Le vent, la pluie, tout ceci, elle n’en avait plus eu qu’un très vague et lointain souvenir. Aussi était être ravie d’entendre siffler le vent ainsi que le bruit des grosses gouttes qui s’abattaient sur la toiture du mobil-home. La soirée avait été riche en émotions et l’excitation laissait peu à peu place à la fatigue. Ses yeux commençaient à piquer et elle les frotta d’une main en baillant. La brunette retira le pull que lui avait prêté Ash ainsi que son pantalon, elle posa le tout au pied du lit avant de se glisser sous les couvertures en sous-vêtements. Qu’il était confortable ce lit ! Encore plus une fois allongée dans les couettes la tête sur l’oreiller. Kassandra ferma les yeux et laissa Morphée l’envelopper de ses bras.

Une bonne heure s’était écoulée où la jeune femme dormait à poings fermés lorsqu’un cri se fit entendre et la réveilla en sursaut. Assise sur le lit, un peu paniquée pendant quelques secondes, tout lui revint et elle réalisa que ce hurlement venait d’Asher. Elle sauta littéralement du lit et se précipita au salon à son chevet. Il avait l’air en panique totale mais n’était pas vraiment réveillé. Sans doute un cauchemar. Compatissante, elle alla s’asseoir près de lui et lui prit la main.

-Asher, réveillez-vous, tenta-t-elle d’une voix aussi douce que possible. Ce n’est rien, tout va bien, vous avez sûrement fait un cauchemar.

Le pauvre, ce qu’il avait vu dans son rêve devait être terrifiant pour qu’il soit dans un état pareil. Elle n'avait jamais eu à rassurer quelqu'un, aussi ne savait-elle trop que faire à part lui dire qu'il ne risquait rien, a priori.





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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Jeu 14 Déc - 18:06



Il n'est point de bonheur sans liberté



Une voiture venait de quitter la route, les freins sectionnés ne laissèrent aucune chance à ceux qui se trouvaient encore à l'intérieur. L'océan grondait et les vagues tumultueuses emportaient tout sur leur passage. Des cris se firent entendre, Asher faisait encore ce même cauchemar. Il était dans cette voiture qui s'enfonçait peu à peu. Il voyait l'eau autour de lui, envahissant peu à peu le véhicule. Puis tout se brouillait et le ramenait en avant, sur cette chaise où on le torturait, puis dans ce caisson plein d'eau. Il n'aimait pas l'eau, elle l'effrayait sûrement parce qu'elle l'avait presque tuée à deux reprises. Son cœur battait, trop vite pour que cela soit normal et alors qu'il s'apprêtait à partir à nouveau, la vision d'une berline sombre et de deux hommes en costumes noir pourvu d'une cravate de la même couleur, se présenta à lui, ainsi que quelques murmures à peine perceptifs. « le Dr Sullivan pose trop de problèmes » Un crissement familier, mais dont Ash était incapable d'en définir la provenance, se fit entendre. Puis le cri d'une femme attira son attention et le ramena dans la voiture avec cet homme dont le visage n'existait pas « Je suis désolé Asher, pardonne-moi ! Sauve-le »

« - Que je sauve qui ? Et qui êtes-vous ? »

« Sauve-le ! » Les vitres explosèrent, l'eau envahit aussitôt le véhicule. Asher avait beau se débattre, il ne parvenait à s'en sortir. Il continuait malgré tout à se débattre tout en hurlant dans la réalité. C'est alors qu'il se redressa ruisselant de sueur, incapable de reprendre pied. Dehors, la tempête continuait à s'abattre avec intensité sur la côte. Kassandra quitta immédiatement la chambre pour rejoindre son hôte. Le pauvre, il était comme tétanisé et regardait le mûr sans faire montre d'aucun sentiment. Son regard était totalement vide. Toutefois, le contact de la main de Kassandra contre la sienne, le ramena aussitôt dans le monde des vivants à la grande joie de la jolie brune. « - Kassandra ? Qu'est-ce qui se passe ? » Il lui caressa la joue avec douceur. « - Je vous ai réveillé c'est ça ? Pardon, ce sont mes foutus cauchemars. J'en fais depuis des années, toujours le même. » Il se massa les tempes et quitta le canapé pour retrouver la cuisine et sa fidèle bouteille qu'il vida dans le premier verre qui lui tomba sous la main. « - Retournez-vous couchez ça ira, je vous assure ! »



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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Dim 17 Déc - 20:10



Il n'est point de bonheur sans liberté

Le cri qui avait retenti, réveillant Kassandra, avait de quoi glacer le sang. Après un réveil en sursaut, la jeune femme, qui avait compris que c’était Asher, s’empressa de le rejoindre au salon, ne prenant même pas le temps d’enfiler un pull. Elle était en sous-vêtements et fort heureusement, il ne faisait pas aussi froid que dehors où, la nuit et la tempête ayant toujours leurs droits, il devait vraiment « cailler ». Le gaillard suait à grosses gouttes, il faisait visiblement un cauchemar effroyable. La caméléone ne savait que trop bien ce que c’était et essaya, du mieux qu’elle put, de le réveiller en douceur. Elle lui avait pris la main, espérant l’apaiser en parlant avec douceur. Ash se réveilla alors et sembla reprendre peu à peu ses esprits, demandant ce qu’il se passait. C’était plutôt à elle de poser cette question. La brunette tâcha de lui sourire pour le rassurer.

- Ce n’est rien. Allons, ne vous excusez pas, ça arrive à tout le monde de faire des cauchemars.

Il expliqua alors qu’il en faisait depuis des années. Toujours le même. Kassie savait que lorsque ça arrivait, c’était souvent que c’était lié à un traumatisme du passé. En général lors de l’enfance. Elle vit alors Asher se lever pour se servir un verre. La jeune femme esquissa une petite moue. Ce n’est pas en buvant autant qu’il parviendrait à chasser ses démons. Elle le rejoint et lui prit avec douceur le verre des mains.

- Nos cauchemars révèlent nos désirs inassouvis et nos peurs d’enfants. Certains nous préviennent que nous nous mettons en danger et que nous devons changer.

Elle reposa le verre sur le rebord de la cuisinière avant d’attraper une serviette pour lui éponger le front.

- Vous voulez m’en parler ? Ca fait parfois du bien de discuter de ce genre de choses.

Kassandra parlait souvent de ses cauchemars à Stanley, et ça l’aidait. Elle dormait avec le doudou qu’elle s’était fabriqué en arrivant avec un oreiller et des lacets pour pallier l’absence du sien et quand elle avait trop peur la nuit, elle le serrait tout contre elle. Elle se demandait d’ailleurs à qui elle pourrait en parler désormais, mais ce n’était pas suffisant pour que l’idée de vivre Centre ne devienne nostalgique. Le pauvre Asher devait être terrifié pour avoir crié comme ça, et s’il faisait ce genre de cauchemar souvent, ses nuits ne devaient pas être bien reposantes. Elle remarqua aussi qu’il n’avait pas de doudou. Courageux. Kassandra alla s’asseoir sur un coin du canapé, invitant du regard son hôte à en faire de même.

- Je me refuse à vous laisser comme ça.






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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Mar 16 Jan - 16:57



Il n'est point de bonheur sans liberté


Le cœur battant la chamade et le souffle haletant, Asher tentait tant bien que mal de reprendre ses esprits. Toutes ses nuits étaient semblables depuis le retour, mais il ne parvenait à s'y habituer. Kassandra était à ces côtés, attentive et exempte de peur malgré le hurlement qu'il avait poussé. Ash en était presque désolé d'avoir mis un terme aussi violemment à son sommeil, tellement qu'il déposa une main bienveillante sur sa joue. Un geste qui l'étonna lui-même. Ainsi était-il encore capable de faire preuve de douceur à l'encontre d'une autre personne ? De toute évidence oui, mais c'est quelque peu gêné qu'il préféra mettre de la distance et quitta le canapé. « - Ouais tout le monde fait des cauchemars, c'est évident ! » Mais pas comme les siens. Il se massa à nouveau la nuque, c'est un geste qu'il effectuait en général lorsqu'il était tendu. Il lui arrivait aussi de faire craquer ses cervicales, il préféra toutefois s'abstenir cette fois et migra jusqu'à la cuisine pour récupérer sa fidèle bouteille. Comme à l'accoutumée, sa main gauche se mit à trembler. Il lui fallait encore un peu de temps pour se remettre, un temps qu'il ne s'octroyait pas comme d'habitude.

Puis il retrouva le salon et son invitée, lui faisant savoir, pour la rassurer qu'elle pouvait retourner se coucher. Il avait la situation en main. Après quelques gorgées, il savait que Morphée pointerait à nouveau le bon de son nez et que cette fois serait la bonne. Mais il n'avait pas pris en considération les réactions de Kassandra qui venaient mettre à mal ses plans de boisson. Avec douceur, tout en étant ferme, la jeune femme lui subtilisa le verre qu'il s'apprêtait à remplir. Intrigué il l'observa tout en restant silencieux et attentif à ses paroles emplies de sagesse. « - Je ne me noie pas dans l'alcool si c'est ce que vous cherchez à me faire dire » lança-t-il légèrement hostile alors que son interlocutrice déposait le verre sur le rebord de la cuisinière tant en attrapant un torchon qu'elle approcha du visage de l'ancien militaire. Sans le quitter du regard, elle tapota avec douceur son front pour le délester des quelques gouttes de sueur qui y perlaient encore.

« - Je n'ai pas besoin de parler ! » lança-t-il froidement avant de se soustraire à la proximité instaurée par Kassandra. Mais de toute évidence, il en fallait plus pour la désarçonner. Sans rien ajouter, elle rejoignit le canapé. Ash soupira longuement, puis accepta, sans trop savoir pourquoi, de prendre place à ses côtés. « - Je ne veux pas de votre pitié, si c'est de la pitié ok ? On a tous nos problèmes, c'est comme ça ! » Mâchoires serrées, il regardait droit devant lui, tordant ses doigts à mesure qu'il s'exprimait. Son cauchemar ne quittait plus ses pensées, tout comme les nouveaux éléments venus s'y greffer. Il restait silencieux, mais se délesta peu à peu de sa froideur, inutile en de telles circonstances, Kassandra n'étant pas un danger. « - Vraiment, retourner vous couchez ! » Il se tourna vers elle et posa son regard sur le sien avant de saisir sa main. « - Ca va aller je vous assure ! Je vais me rendormir et ça ira cette fois. S'il vous plaît Kassandra ! » Il se leva lui tendit la main comme s'il s'apprêtait à l'inviter à danser, puis il la reconduit dans sa chambre « - Reposez-vous ! Demain est un autre jour ! » Il s'approcha et déposa sur sa joue un léger baiser avant de mettre à nouveau les voiles pour regagner son clic-clac.

Cette fois fut la bonne. Morphée le trouva à nouveau et lui octroya quelques heures de sommeil sans cauchemars. À son tour, la tempête qui s'acharnait sur Blue Cove, mit les voiles pour offrir un répit bien mérité aux habitants. Asher fut le premier à se lever. Il prépara des pancakes, du thé et du café ne sachant comment contenter Kassandra. Il disposa le tout sur la table et attendit qu'elle se réveille. Lorsque leurs regards se croisèrent à nouveau, il ne put s'empêcher de lui sourire avec bienveillance. « - Salut ! J'espère que vous avez bien dormi. J'ai préparé un semblant de petit-déjeuner. Je vous laisserai ensuite le temps de vous préparer avant de vous amener à bon port. Continuez à faire comme chez vous. Je vais aller me prendre une douche » Sans plus attendre, il quitta la pièce de vie et regagna sa chambre pour délester sa penderie de quelques fringues avant de rejoindre la salle de bains. Il se déshabilla progressivement, se regarda dans la glace, laissant paraître par le biais de son reflet, cette éternelle tristesse dans le regard. Peut-être devait-il lui dire de rester « Non ! » pensa-t-il aussitôt. Elle devait partir regagner un ailleurs qui lui permettrait de se construire un semblant de vie. Ash souffla longuement puis entra dans la douche, qui fut aussi rapide que sa nuit.

Durant tout le trajet, il se terra dans le silence, la radio allumée, leur assurait cependant un fond sonore. Asher fixait la route et tenait fermement le volant de son pick-up. Ils arrivèrent enfin à bon port après plus de dix minutes de trajet. Asher fut le premier à sortir et vint ouvrir la porte à Kassandra. Il sortit de sa poche plusieurs dollars qu'il lui tendit « - Ce n'est pas grand-chose, ça vous permettra de payer le trajet. » Il déposa le tout dans sa main. Son regard valdinguait de-ci de-là, sans jamais oser croiser celui de la jeune demoiselle. « - J'espère que vous trouverez ce que vous cherchez et que ça se passera bien pour vous » Les mots peinaient à sortir, Ash n'étant pas un grand causeur. « - Prenez soin de vous ! » Il hésita l'espace d'un instant, avant de s'approcher pour prendre la jeune femme dans ses bras et lui glisser à l'oreille. « - Il y a un papier avec mon numéro avec les billets ! » Il se détacha ensuite et tenta de reprendre un peu de contenance. Un bus entra en gare, certainement celui qui garantira à Kassandra la destination vers une nouvelle vie. « - Faites bien attention à vous d'accord ? » Il attendit sa réponse, lui sourit une dernière fois avant de tourner les talons pour s'éloigner. Il ne voulait pas s'attarder, cela rendrait le départ plus difficile et pour elle et pour lui. Il devait partir, mettre de la distance, la laisser s'en aller à son tour et vivre sa vie. C'était la meilleure des solutions et aussi la meilleure des alternatives pour ne pas s'attacher davantage.



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    —and i know for me, it’s always you.
    #aeairiel
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Citrouillon
Kassandra Watson
Kassandra Watson
Citrouillon
ARRIVE(E) LE : 03/01/2017
LOCALISATION : Quelque part à Blue Cove, avec Asher
OREOS : 2084
LOISIRS : Faire du roller, manger de la glace et des frites, faire du roller, apprendre de nouvelles choses, savourer sa liberté et oh faire du roller

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Message# Sujet: Re: Il n'est point de bonheur sans liberté.   Il n'est point de bonheur sans liberté. - Page 2 Icon_minitime1Dim 21 Jan - 20:18



Il n'est point de bonheur sans liberté

Asher était têtu, au moins autant que pouvait l’être Kassandra, mais elle ne le connaissait pas et ne voulait pas insister. Il ne voulait pas parler, il ne voulait pas parler de ses cauchemars, de son mal-être et des raisons de tout cela, mais au moins, il savait que si le besoin se faisait sentir, il pouvait le faire. La jeune femme lui avait retiré gentiment l’alcool des mains et se heurta à une réaction un peu vive dont elle ne s’offusqua pas, gardant sa douceur et son calme pour essayer de l’apaiser. Elle ne savait que trop bien à quel point on était chamboulé en se réveillant d’un terrible cauchemar.

-OK, OK, on reste calme. Et ce n’était pas de la pitié, Asher, mais de la compassion. C’est très différent. Vous êtes loin d’inspirer un sentiment de pitié, croyez-moi. Mais je sais ce que c’est, et je sais que ce n’est pas enviable.

Plus elle regardait cet homme et plus il la troublait. Elle avait l’impression de déceler tant de similitudes en lui, lui rappelant parfois sa propre histoire. Mais elle mettait tout cela sur le compte de l’émotion, le psychique jouait parfois de drôles de tours, elle l’avait appris, et l’évasion inespérée qui était la sienne avait eu de quoi la chambouler, elle en était consciente. Ash insista pour qu’elle retourne se coucher, alors elle obtempéra. Elle se leva du canapé sur lequel elle avait pris place, espérant le pousser à parler un peu, et lui sourit une dernière fois.

-Bien, je vous écoute. Bonne nuit Asher.

Puis elle regagna la chambre qu’il lui avait si gentiment prêtée et se réinstalla sous l’épaisse couette forte appréciée. Elle n’en avait jamais eu de telle et cette sensation lui plaisait beaucoup.
La nuit se déroula ensuite sans encombre avant qu’elle ne s’éveille au petit matin. Les oiseaux chantaient, signe que la tempête avait cessé toute activité, et surtout signe qu’elle n’avait pas rêvé, elle était belle et bien libre ! Un immense sourire se dessina sur ses lèvres à ce constat et elle s’empressa d’enfiler ses vêtements, pliant avec soin le pull que lui avait prêté Asher. Puis, elle sentit une délicieuse odeur qui émanait de la pièce principale du mobil-home. Curieuse, et surtout mourant de faim, elle ouvrit la porte et découvrit le maître des lieux qui déposait le petit déjeuner sur la table. Le sourire qu’il lui tendait lui semblait aussi réconfortant qu’un rayon de soleil.

-Bonjour Asher. Oui, très bien bien dormi, merci, et vous ça a été ?

Elle posa les yeux sur la pile de pancakes qu’il avait préparé, elle n’en avait jamais mangé et ça lui paraissait bien appétissant. Il y avait aussi du café et du thé.

-Alors c’est ça qui sent si bon ? demanda-t-elle en désignant les pancakes des yeux et s’asseyant à table.

Elle le regarda s’éloigner en souriant et goûta donc à sa création culinaire. C’était absolument divin et ça semblait vraiment très élaboré. Puis elle goûta au café qu’elle n’avait eu que peu d’occasion de boire quand son regard se posa sur la cafetière, un objet qu’elle n’avait encore jamais vu et encore moins utilisé. Prenant un dernier morceau de pancake, elle s’approcha de la « bête » pour mieux l’observer, et la débrancha pour la regarder sous toutes les coutures. Elle voulait comprendre comment elle fonctionnait, et pour ça, quoi de mieux que de la démonter ? En quête d’outils, la jeune femme en avait complètement oublié qu’Asher allait revenir d’une seconde à l’autre. Ce qu’il fit avant qu’elle n’ait eu le temps de mettre son plan à exécution. Ash revint et ce fut à son tour d’aller prendre une douche qui lui fit le plus grand bien. Pour une fois, elle pouvait prendre son temps et c’était Ô combien appréciable. Lorsqu’elle ressortit à son tour, l’ancien militaire l’accompagna comme promis à la gare routière de Blue Cove. Elle resta aussi silencieuse que lui sur le trajet, même si elle mourrait d’envie de lui poser tout un tas de questions et surtout d’essayer de le convaincre de ne pas s’approcher du Centre. Perdue dans ses pensées alors que le pick-up s’arrêtait, elle entendit sa portière s’ouvrir. Ash avait fait preuve de galanterie ce qui émut Kassie.

-Oh, merci.

Elle descendit du véhicule et fut surprise de se voir offrir quelques dollars. Bouche bée par tant de gentillesse, elle en avait presque les larmes aux yeux.

-Asher… non, c’est… Oh merci, merci pour tout.

Elle le serra dans ses bras alors qu’il avait pris l’initiative de l’étreinte. Ce contact lui fit du bien et elle n’avait pas envie d’y mettre fin. Pourtant, il le fallait bien. Elle lui sourit alors qu’ils se faisaient face à nouveau.

-Vous aussi, faites bien attention à vous, je vous en prie. Soyez prudent. Et merci encore.

Elle resta plantée là, le regardant s’éloigner avant de n’être plus visible. Puis elle se tourna vers la gare routière, poussant un soupir. Elle observa le ciel bleu, heureuse de voir le jour en vrai pour la première fois depuis bien longtemps, et le sourire se dessina sur ses lèvres à nouveau. Entrant dans la gare, elle se mit à réfléchir à ce qu’elle allait faire : partir ou rester. Après vingt longues minutes à peser le pour et le contre, elle se décida finalement à rester. Il lui faudrait trouver un logement, un travail… Elle ramassa un journal laissé à l’abandon sur l’un des sièges de la salle d’attente et lut les petites annonces avant d’ensuite étudier le plan de la ville, puis se lança à pied à la découverte de la ville, essayant d’être la plus discrète possible au cas où des agents du Centre la chercheraient en ville.





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