Mon coeur manque des battements, mes sens sont aux aguets, l'adrénaline prend le dessus et je deviens fous de rage. Où est ma fille ? Où est Kassandra
Je me souviens de cette journée dans les moindres détails. C’était un mercredi. Je me souviens avoir passé une partie de la nuit debout à bercer Lexie entre les boires pour donner un répi à Rose car elle avait de la difficulté à reprendre le dessus depuis l’accouchement qui avait pénible. Je me souviens également d’avoir entendu ma grande fille se lever pour préparer son petit déjeuner. J’avais laissé Rose et le bébé dormir pour aller me faire un café. J’avais pris le petit déjeuner avec ma belle grande fille aux cheveux bruns. Nous discutions de tous et de rien en écoutant de la musique. Elle aimait tant tout savoir dans les moindres détails.
Je lui avais deux tresses dans les cheveux ce jour-là. Elles n’étaient pas égales l’une et l’autre, mais Kassandra était heureuse que je l’ai fait. Elle portait une salopette de jeans avec un chandail à manches courtes blanc avec des rayures roses et des baskets à paillettes rose également. Elle voulait toujours les mettre même si elles devenaient usé. Nous avions pris la route pour l’école en écoutant du Bach. Plus précisément son morceau favori en boucle dans la voiture : Toccata et Fugue en D mineur. Elle pouvait l’écouter en boucle. Je me stationnais devant l’école en l’embrassant avec tout mon amour.
J’étais ensuite partie pour travailler au Lycée malgré la fatigue qui me prenait. J’avais prévu aller chercher ma fille après les cours. Mon désarroi fut grand en arrivant près de mon véhicule vers 15h00. J’avais une crevaison. Je lâchais un juron bien sonné et je m’occupais de réparer le véhicule. J’allais être en retard pour aller chercher ma fille. Je lui avais promis que si je finissais tôt nous irions passer du temps au Musem d’histoire naturelle. Je regardais l’heure : 15h30. Elle avait déjà terminé depuis une quinzaine de minutes. Je mettais rapidement en route pour aller la chercher et je me stationnais dans la cours. Je sortais de ma voiture pour regarder autour. Très peu d’élèves et étrangement, je ne voyais pas ma fille. J’haussais un sourcil. Elle savait pourtant que j’avais horreur des retards.
Je m’approchais doucement des surveillants présents pour leur demander où était ma fille. Ils me dirent qu’ils ne l’avaient pas vu. Je commençais à ressentir un certain stress. Elle était peut-être à la bibliothèque pour passer le temps? Je me rendais dans l’école et j’allais à la bibliothèque. Je me heurtais à une porte fermée. Je commençais à courir en appelant son nom.
- KASSANDRA? KASSANDRA?
Je continuais d’arpenter les couloirs pour finalement tomber sur un institutrice qui me mentionnait avoir vu ma fille partir vers 15h15 avec des amis à ma femme et moi.
- C’est impossible. Je devais venir la chercher. Nous n’avons envoyé personne!
La panique s’emparait de moi. Avec ma fille était-elle partie au juste? Ça ne pouvait pas être mon père. Il était spontané dans ses cadeaux, mais jamais il ne serait venu la chercher sans même nous aviser. Je prenais le volant de ma voiture et je roulais rapidement vers le maison. Avec un peu de chance, c’était Rose qui avait envoyé quelqu’un. Je me stationnais en trombe et j’entrais dans la maison. Il était 16h12. - KASSANDRA? TU ES LÀ? KASSANDRA?!
Je montais les marches jusqu’à sa chambre quatre à quatre. J’ouvrais la porte à la volée. Elle claquait fortement contre le mur. Le lit était parfaitement fait comme ce matin et ses effets n’avaient pas bouger. Je descendais les marches aussi rapidement et je sortais dans le jardin. La panique et l’adrénaline envahissait chaque cellule de mon corps.
- KASSANDRA? KASSANDRA? KASSANDRA TU PEUX RENTRER MA PUCE! KASSANDRA!
Complètement prise au dépourvu, je suis perdu! Que se passe-t-il? Aaron où est notre... fille? Où est Kassandra?
Je reprenais tranquillement mes forces après cet éprouvant accouchement qui m'avait pris beaucoup d'énergie. Les premières nuits avaient été très difficiles! Heureusement, Aaron avait été à mes côtés pour les surmonter. La nuit du mardi au mercredi matin avait été paisible. Je n'avais pas à m'occuper de notre petite Lexie car mon époux y veillait.
Je m'éveillais peu de temps avant que ma famille parte pour leur école respective. Je souhaitais bonne journée à mes chéris avant de me préparer un café pour partir cette nouvelle journée avec ce petit fouet d'énergie liquide.
La journée passait rapidement et je tentais de m'occuper au mieux des tâches ménagères ainsi que de mon enfant. Je n'arrivais pas malgré mon épuisement agaçant à rester en place très longtemps. Je lui donnais le biberon avant que le bébé s'endorme paisiblement pour quelques heures.
Assis dans le salon avec le berceau à mes côtés, j'y déposais Lexie avant de la couvrir de sa petite couverture. Je regardais l'heure qu'affichait notre horloge, il était 15h00. Kassandra avait bientôt fini l'école. C'était mon mari qui était en charge d'aller la chercher afin de passer un peu de temps seul avec elle. Je fis un petit sourire en pensant: " J'espère que leur soirée Père et fille se passera bien! Je me demande à quelle heure, ils vont rentrer? "
Je prenais mon livre du moment et je continuais sa lecture. J'étais complètement emportée par l'histoire qu'installaient ces pages. Je berçais de temps à autre le lit de Lexie. J'avais perdu un peu le fil du temps pendant ma lecture. Je sursautais à l'entrée brutale de mon époux qui s'élançait immédiatement à l'étage en appelant le nom de notre fille aînée à tue-tête.
- Aaron, mais...Je refermais le livre avant de jeter un coup d'oeil à Lexie avant de le suivre.
Il accourait à la chambre de Kassandra en ouvrant violemment la porte dans la volée. Mais qu'est-ce qui lui arrivait?
- Aaron, qu'est-ce qui se passe?
Il se dirigeait maintenant comme une flèche vers la porte menant à notre cour arrière et l'ouvre avant de sortir.
- Mon amour elle n'est pas ici... Dis-moi ce qui se passe, pour l'amour du ciel!disais-je en le suivant dans le jardin avec l'inquiétude qui frôlait le début de la crise de nerfs s'il ne parlait pas.
(c) DΛNDELION
Dernière édition par Rose Watson le Mer 1 Juil - 19:55, édité 1 fois
Mon coeur manque des battements, mes sens sont aux aguets, l'adrénaline prend le dessus et je deviens fous de rage. Où est ma fille ? Où est Kassandra
JComment l’école avait-elle pu être aussi négligente? Pourquoi est-ce que je n’étais pas arrivé à l’heure comme prévu? Qu’est-ce que j’avais raté? Je n’écoutais pas Rose dans la maison et le bébé hurlait sa peur de m’avoir entendu hurler de la sorte de prénom de notre fille aînée. Je me retournais vers Rose alors que je me prenais la tête à deux mains en réfléchissant. L’angoisse prenait le dessus. Je prenais ma femme par les épaules.
- Rose! Dis-moi que tu as envoyé quelqu’un chercher Kassandra à l’école! Dis-moi que tu as envoyé Briget et Glenn!
Briget et Glenn était un couple voisin à nous avec qui nous étions fortement proche. Je n’avais pas l’habitude de crier de la sorte et les pleurs du bébé augmentaient en intensité. La panique s’emparait de moi comme jamais. Mon coeur battait à un rythme inhabituel. Je fixais ma femme dans les yeux.
- Seigneur Dieu Rose! Réponds-moi! Est-ce qu’ils sont allé chercher Kassandra à l’école?!?!
Je n’avais pas l’habitude de parler aussi fortement à ma femme. Le voisin de droite sortie pour nous observer croyant sans aucun doute à une chicane de ménage. Jamais, je ne lèverais la main sur ma femme. Jamais et encore moins sur nos deux merveilleuses filles. Je voulais savoir où était ma petite Kassandra et si elle était en sécurité. Je craignais le pire et j’avais totalement raison. J’ignorais alors le gouffre dans lequel nous venions de plonger tête première. Je sentais au plus profond de moi que quelque chose clochait. Rose m’aurait avisé si Briget et Glenn étaient allé chercher notre fille après la classe. Elle aurait sans doute appelé à l’école pour éviter que je me retrouver dans cet état.
Complètement prise au dépourvu, je suis perdu! Que se passe-t-il? Aaron où est notre... fille? Où est Kassandra?
Complètement envahie par l'inquiétude qui filait désagréablement dans tous les membres de mon être, je suivais aux pas l'avancée de mon époux visiblement très perturbé. Que lui arrivait-il bon sang? Qu'est-ce qu'il s'était produit pour qu'il soit dans cet état? D'effroyables pleurs résonnaient à présent dans la maison toute entière. Lexie s'était réveillé brutalement avec l'agissement étrange de son père. Je me retournais brièvement vers la provenance du son avant que Aaron m'attrape par les épaules.
Mon attention se reportait sur mon mari dans tout ses états. Sa voix et ces questions ne faisaient qu'augmenter mon étonnement et mon angoisse déjà bien vigoureuse du moment. Je n'arrivais pas, ou je devrais dire plutôt que je ne voulais pas à assimiler les informations que me donnaient ces interrogations! N'était-il pas censé aller la chercher à l'école après son travail pour leur soirée en tête à tête alors, pourquoi notre fille n'était-elle pas avec lui... mais où était Kassandra maintenant?!
Là, mon rythme cardiaque commençait à s'affoler rapidement sous la panique que m'apportaient mes propres questions troublantes. Ma voix tremblante sous l'émotion répondit enfin à Aaron avec difficulté.
- Non, je n'ai envoyé personne comme tu avais prévu de passer la soirée avec elle!Je prenais un moment avant de poursuivre en le regardant sous une vague de panique qui attaquait mon esprit avec de multiples scénarios catastrophes.Aaron... qu'est-ce qui se passe? Où est notre fille... où est Kassandra, si elle n'est pas avec toi?
J'avais terriblement peur de la réponse qu'il allait me donner à cet instant d'horreur... OÙ ÉTAIT MA FILLE? OÙ ÉTAIT KASSANDRA? Des larmes commençaient à me menacer de couler!
(c) D?NDELION
Dernière édition par Rose Watson le Mer 1 Juil - 19:56, édité 1 fois
Mon coeur manque des battements, mes sens sont aux aguets, l'adrénaline prend le dessus et je deviens fous de rage. Où est ma fille ? Où est Kassandra
JJe tombais dans un gouffre immense et sans fond. Je l’ignorais alors, mais se serait le début de la pire épreuve et de la pire nuit de toute ma vie. Je regardais ma femme dans les yeux avant de la lâcher en me passant les deux mains dans les cheveux. Je n’avais jamais été du genre violent et colérique, mais là, c’était différent. Rose n’avait envoyé personne chercher Kassandra à l’école et l’école l’avait laissé partir avec des inconnus visiblement. Je regardais Rose dans les yeux alors que les siens se remplissaient de larmes. Elle allait craquer et Lexie avait besoin de sa mère.
- C’est justement ça le putain de problème Rose! Je ne sais pas où elle est! Va chercher Lexie. J’appelle la police.
J’entrais dans la maison en tremblant comme jamais. Je ne devais pas pleurer oh non. Je ne pouvais pas me permettre ce luxe. Je cherchais le téléphone sans fils en retournant la maison. Je le trouvais finalement sous une couverture du canapé et je composais le «911». La voix de la femme retentit à l’autre bout du fil après une seule sonnerie.
«911 j’écoute»
J’étais incapable de répondre. Ma gorge était dans un étau et j’avais mal comme jamais. Elle était peut-être allé au parc avec les Steven? Non, leurs enfants vont à l’école et la surveillante me l’aurait dit clairement.
«Allô? Pouvez-vous parler?»
Je me raclais la gorge en me passant une main dans le visage. - Oui je … Je … Ma fille a disparu.
«Depuis combien de temps monsieur?»
Je regardais l’heure. 1H30 s’était écoulée depuis la fin de la classe. Je babillais la durée en sentant les larmes me monter aux yeux.
«Nous envoyons une voiture de police à votre domicile. Votre adresse s’il vous plaît»
- 1247 rue Jefferson …
Je raccrochais avant de lever le regard vers Rose. Lexie pleurait encore un peu. Je ne savais pas quoi dire. Je ne savais pas quoi répondre. Je devais me remémorer ce que ma fille portait aujourd’hui et son emploi du temps.
Complètement prise au dépourvu, je suis perdu! Que se passe-t-il? Aaron où est notre... fille? Où est Kassandra?
Les réactions de Aaron sous cet instant de panique pur n'étaient pas habituelles et me déconcertaient légèrement. Là, la réalité vint à moi avec une telle force que des larmes douloureuses et silencieuses coulèrent sur mes joues. J'écoutai la réponse que je redoutai affreusement. Notre... fille bien-aimée avait disparu! Je ne pouvais pas le croire... Notre douce Kassandra manquait à l'appel, où était-elle? Avait-elle été kidnappée ou... ou pire? Cette alternative me serra douloureusement la gorgée et je déglutis difficilement. Sous ce tumulte émotif, je ne pus que laisser un signe de tête affirmatif pour sa demande. Je rentrai dans la maison toujours en pleurs et me rendis immédiatement dans le salon afin de m'occuper de Lexie qui pleurait terriblement.
Je tentai désespérément de calmer mon enfant affolé en la berçant comme je pus. Évidemment, mon propre stress n'aidait aucunement à la situation. " Ah ma chérie... où es-tu? " Cette pensée se percutait horriblement sans cesse dans mon esprit perturbé. Aaron entra dans le salon et chercha le téléphone qui était sur le canapé non loin de moi. Les pleurs de notre bébé diminuèrent et je m'efforçai à faire de même en suivant la conversation téléphonique que je perçus.
Silencieuse, j'attendis qu'il coupe la ligne pour enfin réagir, mais je n'arrivais simplement pas à parler dans cette situation. Aucun mot ne voulait sortir, j'avais bien peur que mes larmes pussent reprendre le dessus à tout moment. Je me contentai de calmer notre fille et je fis un petit signe de tête pour confirmer ma compréhension de son information. La police était en route vers notre domicile. Nous devions la retrouver! " Ah... pour l'amour de Dieu... faites que rien ne lui arrive et que nous la retrouverons rapidement! "
Mon coeur manque des battements, mes sens sont aux aguets, l'adrénaline prend le dessus et je deviens fous de rage. Où est ma fille ? Où est Kassandra
JMon cerveau était en mode alerte maximale. Je tournais en rond dans la maison. J’avais refait le tour de cette dernière. J’avais même été dans le grenier. Kassandra avait parfois des idées tellement particulières. Je ne pouvais pas lui en vouloir d’être aller s’aventurer quelque part. Je répétais sans cesse à voix haute qu’elle devait sortir de sa cachette, que papa et maman ne le gronderait pas. J’aurais tant aimé voir sa petite tête sortir d’une armoire en rigolant comme si elle nous avait jouer un mauvais tour. Mais le soulagement de la voir ainsi ne serait jamais présent. Jamais. Nous allions vivre un enfer des plus ardant. Nous allions perdre pieds dans ce monde infernal. J’appelais mon père et je me prenais la tête avec lui. Évidemment, j’étais le premier à être coupable de négligence à ces yeux. Pourtant, je n’avais eu qu’une crevaison et j’avais eu un peu de retard. Quel parent appelait de l’aide pour 15 minutes? Pourtant, j’aurais dut le faire et je m’en voulais profondément.
J’allais finalement ouvrir la porte aux policiers et je répondais à chacune de leurs questions en me rongeant les sangs. Je regardais ma femme qui était perdue autant que moi. Je savais qu’elle pouvait me hurler dessus. J’étais le seul responsable de ce malheur. C’était moi qui avait eu du retard. Je décidais de partir avec des voisins pour fouiller les environs et les boisés. Une alerte Amber fut rapidement lancée par les policiers pour retrouver notre fille à travers le pays. Je rentrais finalement au petit matin en étant épuisé. Lexie dormait et je voyais Rose assise dans la cuisine. J’aurais aimé lui ramener notre fille. Je restais avec mon manteau sur le dos et je posais mes clefs sur le buffet. Mon père avait pris le premier avion pour nous rejoindre et j’allais m’asseoir dans le salon pour finalement me mettre à pleurer en prenant la tête.
- C’est de ma faute Rose … Pardonne moi … C’est de ma faute…
J’aurais préféré retrouvé son petit corps. J’aurais préféré savoir ce qui était arrivé, mais ce n’était que le néant et l’inconnu. Le pire sentiment au monde pour un père ou une mère. Ne pas savoir et se sentir impuissant. Les journalistes allaient sans aucun doute venir à la maison. Je devais appelé un avocat pour nous représenter en cas de besoin. J’étais détruit. Je n’étais plus Aaron Watson. J’étais l’ombre de moi-même.
Complètement prise au dépourvu, je suis perdu! Que se passe-t-il? Aaron où est notre... fille? Où est Kassandra?
Complètement sous le choc, mes émotions s'amusaient à se déchaîner intérieurement. J'étais assise sur le canapé avec ma petite Lexie que j'étais parvenu enfin à calmer... comparer à moi qui ne l'était vraiment pas! Mon esprit tumultueux n'arrivait plus à émettre quelque chose de positif. Je cherchais toujours une solution ou une quelconque explication pour répondre à la disparition mystérieuse de notre fille Kassandra, mais rien de plaisant à entendre ne me venait.
Puis, nous la cherchions partout dans la maison... malheureusement, comme je le pensais, elle n'était pas ici!" Où se trouve-t-elle, mais où est notre fille non de dieu? J'ai l'impression de vivre un véritable cauchemar que tout parent craint... l'un de nos bébés est porté disparu! Qu'est-ce que l'on doit faire maintenant? "
L'on toquait à notre porte, c'était les agents de la police venus pour nous aider à trouver Kassie. Les policiers interrogeaient mon mari sur le déroulement des événements et celui-ci faisait de son mieux pour répondre aux questions. Malgré toutes les possibles frustrations qui pouvaient naître en moi avec la situation actuelle, je perdais tout la minute d'après! Comment pouvais-je garder une rancoeur en voyant l'état lamentable d'Aaron à cet instant? Je ne le pouvais simplement pas! Alors, mon époux, aidé de quelques voisins, entreprenait de faire des recherches dans les environs afin de dénicher une trace de notre enfant.
Plusieurs longues et interminables heures avaient passé depuis le départ de mon aimé. Moi, j'étais resté à la maison pour m'occuper de notre bébé. Je venais de mettre notre enfant au lit avec difficulté. L'horrible boule toujours présente dans la gorge, je m'asseyais à la table de la cuisine avec une tasse de thé entre les mains. Rapidement, mes pensées s'envolaient vers ma douce Kassandra; l'ignorance qui planait sur son état et les événements passés me faisaient pleurer à nouveau. La porte d'entrée s'ouvrit sur un Aaron seul et anéanti. Il se dirigeait vers le salon et s'affalait sur le canapé. Il... il se mettait à pleurer et m'implorait mon pardon. Mon coeur se déchirait en voyant cet affreux spectacle.
Donc, je m'empressais à le prendre dans mes bras en faisant taire mes propres larmes.
- On... on va la retrouver! Je tentais d'avaler mes inquiétudes et incertitudes pour le bien de mon époux. Je ne pouvais pas le laisser dans cet état.Oui... la police est sur le coup... on va la retrouver!
Mon coeur manque des battements, mes sens sont aux aguets, l'adrénaline prend le dessus et je deviens fous de rage. Où est ma fille ? Où est Kassandra
Plus jamais de Bach dans mes oreilles. Plus jamais une partition de Bach ne résonnerait dans cette maison. Plus jamais de Bach dans la voiture. La douleur que je ressentais était plus qu’immense et frappante. Elle me rongeait l’âme. Où avais-je failli. Rose gardait espoir alors que moi j’étais dans le désespoir. Mon père était enfin arrivé chez nous et nous nous étions pris fortement la tête et en venant aux mains. Il m’avait frappé en plein visage avec son poing de marine en colère et moi j’avais répliqué en le poussant contre le mur et en le prenant par le collet.
- TU NE SAIS PAS DE QUOI TU PARLES!
Non, il ignorait ce que c’était que de perdre un enfant. Il ignorait ce que c’était que de perdre l’une des personnes auquel on tient le plus au monde. J’étais ensuite sortie et j’étais allé dans le cabanon. Je fouillais pour en ressortir une batte de baseball en métal. Plus de une semaine sans la moindre nouvelle de Kassandra. J’allais directement dans mon bureau alors que mon père me demandant ce que je faisais. C’est alors que j’éclatais. Je prenais mon élan et je frappais sur ma collection de disque de musique classique. Je frappais alors que des morceaux de disques compacts se rependaient dans les airs. Le temps me semblait au ralenti. Je pleurais et je hurlais alors que mon père arrivait derrière moi en me prenant mon arme. Il reçut un simple coup de coude en plein visage et reculait en titubant alors que je détruisais les trablettes de bois avec mes partitions et mes prix. Plus rien n’avait d’importance. Je sortais ensuite pour aller dans le salon. Le piano… CE PUTAIN DE PIANO! Cette fois, ce fut Rose qui se mettait au travers de mon chemin et qui m’empêchait de détruire l’objet qui me dictait ma vie depuis toutes ces années.
Je laissais tomber mon arme sur le sol dans un bruit sourd. Heureusement, Lexie était chez des amis pour la nuit. Je ne supportais plus de l’entendre pleurer. Je regardais ma femme dans les yeux avec le visage baigner de larmes. Je n’avais jamais autant pleurer de toute ma vie. Ma Kassandra était partie. Je tombais à genou pour la première fois totalement. Démuni. Mon armure venait de flancher. Mon père s’approchait derrière moi et prenait la batte de baseball avec douceur avant de poser une main sur mon épaule avant d’aller dans la cuisine en prétextant aller faire du thé. Je m’accrochais à ma femme en hurlant ma douleur. Oh Rose … Je ne voulais pas craquer. Je voulais être fort, mais j’en étais incapable maintenant. On le savait tous au fond … Plus jamais nous n’aurions la chance d’avoir notre fille dans nos bras. Plus jamais nous ne verrions son sourire ou entendrons ses rires. Plus jamais nous ne l’entendrons compter chaque vis et mémoriser des milliers de trucs avec de la facilité.
- Plus jamais de Bach Rose … Plus jamais…
Pourquoi Bach? Il était le compositeur favori de notre fille bien aimé. Je le détestais profondément pour ses brillantes partitions. Je le maudissais pour toutes ses heures à jouer dans la voiture en boucle pour les oreilles de ma petite chérie. Plus jamais de Bach.
Complètement prise au dépourvu, je suis perdu! Que se passe-t-il? Aaron où est notre... fille? Où est Kassandra?
Une longue et terrible semaine passait dans cet état d'incertitude. L'ambiance dans la maison était si lourde que j'avais du mal à garder le cap et notre petite Lexie semblait le ressentir, car elle était souvent inconsolable. Plus les jours avançaient et plus mes espoirs de retrouver ma fille diminuaient. Allait-on réellement la retrouver? Serait-elle... seulement en vie? Cette horrible pensée tournait durement en moi en boucle et je n'arrivais pas la faire taire malheureusement. Je ne tenais plus du tout... et l'un de nos amis me proposait de l'aide avec notre bébé, ce que nous acceptions aussitôt.
L'état mental de Aaron dégradait à vue d'oeil. C'était si affligeant comme spectacle... mais je n'avais pas la force de l'aider même si je le voulais. Mon beau-père venait nous donner un coup de main... même si j'avais nettement l'impression que cela empirait le mal être chez son fils. Il allait sombrer d'une minute à l'autre dans cette colère latente qui le rongeait à petit feu.
Puis, son père lâchait le commentaire de trop qui déclenchait la tempête à tel point qu'ils en venaient aux mains. Impuissante, j'assistais à cet échange brutal entre père et fils. Aaron quittait la maison et revenait après un moment avec... une batte à la main!? Il s'élançait dans la maison sans même me regarder en direction de son bureau. Notre aîné se dépêchait de le questionner, mais nous étions sans réponse. Mais que faisait-il? Là, la panique me prenait! Je suivais donc, le mouvement des deux hommes.
Un immense bruit retentait... avec des cris déchirants. La vision qui m'accueillait me secouait, mon époux saccageait absolument tout! Je posais ma main sur mes lèvres en voyant l'état déplorable de la pièce... de mon amour! Les larmes grimpaient en moi en un éclair et l'escalade de violence continuait. Mon regard accablé continuait de le suivre au travers de notre demeure lorsqu'il se dirigeait vers... le piano! Là, c'était trop, je devais intervenir. Je m'interposais entre l'instrument de musique et le musicien dévasté.
- Aaron... arrête, je t'en prie! Ma voix était secouée par l'émotion et mes larmes qui coulaient le long de mes joues.
Il s'arrêtait enfin en laissant retomber son arme sur le sol avant de lui-même, flancher le genou dans les larmes et les cris de douleurs. Mon beau-père ramassait la batte avant de nous laisser seuls. Je le voyais s'accrocher à moi en s'éclatant de plus belle. Mes propres sanglots faisaient écho aux siens et je le rejoignais au sol afin de le prendre dans mes bras. Je devais nous rendre à l'évidence; plus jamais... nous ne reverrons son sourire, ni même avoir la chance de la voir... grandir! Quelqu'un nous avait retiré ce plaisir en nous l'arrachant aussi cruellement.
Les paroles de mon époux ne faisaient qu'approfondir le sentiment brutal que m'apportait la triste vérité que je me tuais à amoindrir... elle était partie!