June & Mlle Parker C'est vous qui êtes laids, même les plus beaux. Tu marmonnes. Non… Tu grommelles ? Même pas, non plus. Tu rages ! Oui, c’est ça. Depuis ce matin, tu pestes en silence parce que tu commences à ne plus en pouvoir de ta classe, des autres élèves et surtout de cet idiot de Jones qui se croit meilleur que toi. Comme si tu avais besoin de ça ? Comme si cet échec ce matin n’avait pas suffi à te mettre au fond. Comme si… Comme si tu avais besoin de son aide.
Alors voilà pourquoi tu n’es pas dans ta chambre, ce soir, alors qu’il est largement l’heure de dormir. Tu es là, dans la salle d’entrainement, et tu frappes encore et encore dans ce foutu sac de 15kg. Tu as échoué dans ton duel. C’était de la lutte, et toi, le corps à corps, ce n’est pas ton point fort. Encore plus contre un garçon musclé et prêt à tout pour te mettre la honte. Même si tu as senti le trouble quand tu t’es jeté sur lui, ou plutôt contre lui, tu n’as pas su te saisir de l’occasion pour le finir. Pourquoi ?
Ça résonne dans ta tête, encore et encore. Tu sais que tu ne trouveras pas de réponse dans cet état, mais tu ne peux pas éviter d’y penser, de chercher, de creuser et, immanquablement, de râler comme tu es en train de le faire. Ton poing cogne contre le sac, t’arrachant un cri plus douloureux que les autres. Ton épaule droite est encore endolorie de ce duel. Ce maudit Jones t’aura eu en te faisant céder de douleur, le bras le relevé à être brisé dans ton dos…
« Tous des incapables… tous des idiots ! Un jour je leur prouverai que je suis meilleure, et que je les ai semés depuis des années… Un jour ce sera moi et pas eux ! »
Ton but, le rêve suprême, c’est que tu deviennes un agent de terrain de renommée. Que ce soit à toi que l’on confie les missions qui comptent, et qu’eux, ils soient relégués qu’à être des pions. Tu es si énervée que tu te dis même que tu t’en fiches qu’ils soient sacrifiés sur la route… mais ça, c’est une idiotie de colérique.
Tu décroches le sac, finalement, vidée de ton énergie quand tu entends un bruit. Une porte qui s’ouvre, tout près ? Dans la pénombre de la salle d’entraînement, tu te figes, le sac dans les bras, les yeux brillants d’une haine profonde et ton corps luisant de fatigue. Qui est-ce ? Si un de tes profs te surprend à cette heure tardive, tu risques de te faire sacrément engueuler et ça sera inscrit dans ton dossier.
June & Mlle Parker C'est vous qui êtes laids, même les plus beaux.
Je n’arrivais plus à trouver le repos. Cette affaire me prenait toute mon énergie… Les caméléons… échappés du Centre. Ça avait commencé avec Jarod... Jarod que j’avais rencontré à maintes reprises étant enfant, j’avais joué avec lui, j’avais fait les quatre-cents coups dans ces sous-sols lugubres. Pourquoi ? Dans quel but m’avait-on fait rencontrer ce garçon ? Aujourd’hui, je devais le traquer. Peut-être finalement que j’avais été choisie pour cette raison : le temps passé ensemble. Peut-être que cette espèce de lien étrange causerait sa perte. Et que dire que Kassandra ? Six moi après l’évasion de Jarod, cette petite peste avait aussi réussi à prendre la fuite. A croire que la sécurité au Centre était défaillante. Ou alors avaient-ils bénéficié d’une aide extérieure ? Je tournais et retournais toutes les possibilités dans ma tête depuis des mois, et autant dire que j’en avais souvent la migraine. Mais j’avais passé un pacte avec mon père. Retrouver les caméléons serait ma dernière mission avant que je ne puisse retrouver ma liberté et voler vers d’autres cieux. J’avais récemment eu une idée. Ça s’était passé tandis que je hurlais sur Sydney et Theodore, les traitant d’incapable, me plaignant de cette équipe de bras cassés qu’on m’avait refilé… Même si pour le coup, c’était assez injuste pour Sydney qui connaissait Jarod mieux que personne. J’avais interrogé des dizaines de fois le précepteur de Kassandra aussi, Stanley. Il semblait innocent de la moindre aide envers sa protégée, mais je tenais les précepteurs pour responsables. Après tout, n’étaient-ils pas ceux qui connaissaient le mieux leurs rats de labo ? N’étaient-ils pas sensés faire en sorte qu’ils se tiennent à carreau ? Bref, en gueulant comme un putois sur mon équipe, il me vint l’idée folle de me trouver une équipe officieuse. Immédiatement, je songeai à la Division. Les personnes formées sur place étaient redoutables. J’en venais presque à jalouser leurs capacités physique et leur mental d’acier, pour avoir un jour assisté à une séance de formation.
C’est ainsi qu’après une longue journée à enquêter et faisant chou blanc, je me trouvais à entrer dans les locaux. J’avais un passe-droit évidemment, j’étais la fille du directeur du Centre. Mon intention était de fouiner un peu dans les dossiers des jeunes recrues pour voir un peu qui pourrait m’être utile. Mais je fus arrêtée dans mon élan en entendant du bruit. Sur mes gardes, la main posée sur mon neuf millimètres accroché à ma ceinture, j’avançai prudemment en direction de la pièce d’où émanait ledit bruit. La main posée sur la porte, j’inspirai profondément avant de l’ouvrir à la volée.
- Tiens tiens…
Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant une jeune fille en nage, probablement venait-elle de s’entraîner. Je restai malgré tout prudente, on ne savait jamais ce qui pouvait leur passer par la tête, ces jeunes étaient formés pour être des tueurs.
- Je peux savoir ce que tu fous là ? Vous êtes pas sensés avoir un couvre-feu, vous les bleus ? :copyright:️ 2981 12289 0
June & Mlle Parker C'est vous qui êtes laids, même les plus beaux. Tu te figes quand la porte s’ouvre et qu’une voix se fait entendre. Tes sourcils se froncent, et tu prends une attitude agressive, sur le coup. Si c’est un prof’, tu vas te faire sacrément enguirlander. Si c’est un intrus, tu pourrais te faire une réputation en l’arrêtant par toi-même. Et tu ne vois pas vraiment qui ça peut être d’autre ? Un aîné ? Mouais.
Avec une souplesse dans tes bras qui prouve encore combien tu as de l’énergie à revendre, tu laisses retomber le sac de frappes à tes pieds et tu t’appuies de ton coude dessus, l’air relâché. C’est une femme, et tu n’es pas certaine de l’avoir déjà vu. Pourtant, ton éducation te pousse à rester sur tes gardes. Il y a dans le maintien de cette femme, dans la sècheresse de sa voix et dans la droiture de ses épaules quelque chose qui te met en garde.
Pourtant, quand elle te rappelle qu’elle est ta place, tu ne retiens pas le sourire qui s’étire sur tes lèvres rougies. Avenant, doux comme un agneau, et pourtant par-dessus cette marque de soumission tes yeux luisent de provocation.
« J’ai toujours trouvé ça drôle comment d’un jour à l’autre, je cesserai d’être un bleu aux yeux des autres. Un soir, je serais encore une pauvre enfant perdue et en formation, et le lendemain, je serai égale aux autres, sur le terrain et acclamée, je l’espère bien. »
Tu viens appuyer ta tête contre la paume de ta main sans sembler inquiéter par la présence de cette femme puissante. Tes yeux la détaillent, y cherche une faiblesse ou un indice pour avec un levier en ta faveur, mais rien ne transperce. Jusqu’à ce que tu croises ses yeux et que tu comprennes.
« Qu’est-ce que la renommée Mlle Parker vient faire ici ? Je peux certainement vous aider. »
Que ça se fasse ou pas, tu as décidé de ne pas lui céder une once de terrain, et tu comptes bien t’illustrer face à elle. Tu ne risques rien après tout, tu as bien assez de conviction pour tenir la tête droite face à celle qui dirige le Centre.
Te remettant brusquement en mouvement, tu reprends le sac sur ton épaule et tu vas le déposer dans l’espace de stockage. Attrapant ta serviette et la posant contre ta nuque humide tu reviens vers la femme, sans baisser les yeux.
« Je m’appelle June Camden, je serai bientôt diplômée. Et sur ça, tu lui tends une main que tu as séchée au préalable, comme si tu faisais face à une égale. » :copyright:️ 2981 12289 0
Mlle Parker
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June & Mlle Parker C'est vous qui êtes laids, même les plus beaux. Alors que j’entrais dans ce qui faisait visiblement office de salle d’entraînement après avoir salué à ma façon la demoiselle qui s’y trouvait, je constatai que la recrue en question faisait effectivement des heures supplémentaires, le sac de frappe qu’elle venait de lâcher au sol en attestait. Cogner dans un sac, voilà qui me ferait du bien… Mais je n’étais pas là pour ça. J’étais là pour éplucher les dossiers et voir si je pouvais officiellement me constituer une équipe. Après tout, les membres de la Division était formés pour être des hackers et tueurs d’élite. J’avais un informaticien doué dans mon équipe, mais visiblement pas assez et cela durait depuis trop longtemps. La voix de la demoiselle me sortit de cette pensée, bien que je sois toujours concentrée, et je ne pus m’empêcher d’éclater de rire.
- Acclamée, carrément ? T’es pas en formation pour être une rockstar, bichette ! lâchai-je en roulant des yeux.
Quel caractère, ils savaient trouver des perles ! A vrai dire, cette petite me faisait un peu penser à moi-même. D’ailleurs en parlant de « moi-même », elle m’avait reconnue et savait qui j’étais. Alors que je ne l’avais jamais vue, j’aurais pu le jurer. Je préférais me dire que les formateurs montraient des photos des personnes importantes du Centre et qu’elle ait ainsi su que j’étais la fille du directeur, plutôt que d’imaginer qu’elle ait pu faire des recherches sur moi. C’eut été glauque. Et alors qu’elle affirma pouvoir m’aider, une lumière s’alluma dans mon cerveau. Se pouvait-il qu’une recrue en formation soit la personne que je cherche ? Je la regardai aller ranger son sac et revenir vers moi. Je ne pris pas sa main, avançant à mon tour pour la contourner, la regardant de haut en bas avec un sourire carnassier. Elle venait de se présenter.
- Camden comme le quartier de Londres ?
Je croisai les bras, continuant à la dévisager.
- Bien, Camden. Je vois que tu as la bougeotte. Et moi je cherche quelqu’un de compétent. Je suis sure que tu te qualifies de compétente, n’est-ce pas ? Alors je t’en prie, balance-moi tes capacités, que je sache si June Camden peut être la personne que je cherche pour cette mission très spéciale et de la plus haute importance.
J’avais besoin d’assurances que cette fille n’irait pas tout faire foirer. Bon, la situation pouvait difficilement être pire, mais savait-on jamais. Si elle pouvait m’aider à en choper au moins un des deux, ce serait le nirvana. :copyright:️ 2981 12289 0
June & Mlle Parker C'est vous qui êtes laids, même les plus beaux. « Non, je suis là pour servir la Division, et je le ferai mieux que personne. »
T’es mordante et t’as même eu le culot de répondre ça sur un ton insolent, comme si tu ignorais encore à qui tu avais affaire. Tu t’en fiches dans le fond. Tu te sens trop douée pour être jetée de la Division, et tu as complètement foi dans ce que tu fais, dans tes qualités. Tu sais qu’un jour, tu seras à la place d’Isis ou des agents les plus forts. Pas par le combat, mais par le nombre de missions menées à bien.
Et tu ne t’offusques même pas qu’elle refuse ta main. Tu as affaire à une Grande, une de celle que tu ne devrais pas croiser parce que toi, tu es une petite en formation, alors tu t’en fiches bien qu’on puisse te prendre de haut. Tu viens croiser les bras sur ta poitrine, et tu regardes la femme venir titiller ta curiosité avec justesse. Elle n’est pas agent ici, mais elle a des qualités qui auraient pu servir la Division.
« Camden comme le quartier de Philadelphie. Tu rétorques, avec ce sourire moqueur qui est le tien, ce soir. C’est moins prestigieux que Londres, mes excuses mademoiselle. »
Tu ploies légèrement l’échine comme pour lui dire qu’elle a une prise sur toi, que tu es prêt à la servir sans trop poser de questions. Dans le fond c’est vrai, tu es prête à te rendre utile, mais pourtant tu n’es pas du genre à obéir sans réfléchir. Non, tu es bien plus subtile que ça, et ce mouvement de tête, où tes yeux peuvent encore attraper les siens malgré l’angle, lui annoncent la couleur.
« Bien entendu que je suis compétente, sinon je ne serais pas ici. Tu te redresses et reprends ta posture plus droite, comme si tu voulais t’agrandir de quelques centimètres face à elle. Je suis en formation pour devenir agent de terrain. Je sais me battre, tuer et tirer, mais ça, ils savent tous le faire. Par contre, ce n’est pas mon domaine de prédilection… Tu laisses quelques secondes délicieuses s’étirer entre vous. Je suis une espionne remarquable, une menteuse parfaite. Je joue le rôle que l’on me donne, j’investis les groupes, je double les pensées et je récupère les informations. Bien sûr je peux aussi tuer sans effusion de sang, dans l’ombre, mais je me pense meilleure comme agent infiltré. »
Tu as toujours ce sourire calme, maîtrisé et faussement ouvert. Tu es toujours à soutenir son regard. Et tu sais que tu seras toujours une impertinente qui vend ses qualités en faisant fit de l'humilité quand cela sert tes intérêts. Comme cette femme, certainement.
« Et vous Mlle Parker, que cherchez-vous dans les Agents de la Division ? »
Tu n’as pas lâché le morceau, tu veux savoir ce qu’elle vient faire ici et si tu peux utiliser sa présence pour toi. Tu finis tout de même par enfin briser la confrontation visuelle pour essuyer ton visage et ta nuque luisants avant d’aller t'asseoir sur le banc derrière elle, en attrapant une bouteille d’eau dans ton sac au passage. :copyright:️ 2981 12289 0
Mlle Parker
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June & Mlle Parker C'est vous qui êtes laids, même les plus beaux. La demoiselle devant moi était pleine d’effronterie, d’insolence et de prétentions, et en temps normal, cela m’aurait agacée. Mais pour une raison que j’ignorais, en cet instant, je trouvais cela amusant et presque intéressant pour mes projets.
- Bien…
Elle avait été bien formatée, servir la Division, et donc par extension le Centre, semblait être une priorité. Je souris en hochant la tête. Elle semblait sure d’elle et de ses capacités. J’aimais cela même si l’expérience m’avait démontré que parfois, on tombait de haut avec ce genre de certitudes. La dénommée June Camden m’étalais son curriculum vitae après m’avoir reprise sur l’évocation géographique de son nom de famille. J’avais un sourire en coin aux lèvres, amusée par la répartie dont elle faisait preuve. Ils savaient recruter à la Division, on ne pouvait pas le leur enlever. Et à entendre ce dont elle était capable, je devais bien reconnaître que June Camden pouvait m’être utile.
- Intéressant, lâchai-je finalement.
Je finis par m’approcher d’elle, lui faisant face tandis qu’elle s’était assise sur un banc. Les poings sur mes hanches, je la dévisageai toujours. Elle en voulait, cette petite, elle avait certainement un brillant avenir à la Division, enfin, si un avenir de bon petit pion était brillant… Toujours était-il que ses qualités, si elles étaient vraiment avérées, sauraient servir le Centre. Mais pour l’heure, je voulais qu’elles me servent à moi… Même si mes objectifs étaient ceux du Centre. - Parfait, j’imagine qu’une fille comme toi sait garder un secret.
Je fis volte-face pour me laisser tomber assise à côté d’elle. - Comme tu le sais peut-être, je dirige une équipe de nettoyeurs. Ce que tu ne sais pas, c’est que deux caméléons se sont échappés. Ma mission est de les récupérer. Et comme mon équipe de bras cassés patauge dans la semoule, je suis à la recherche d’une équipe parallèle officieuse pour m’aider.
Disant cela, j’avais fixe mon regard sur le mur à l’opposé de nous. Ça m’avait fait mal d’admettre que nous en étions toujours au point mort, mais au moins, cet aveu stimulerait peut-être la demoiselle pour qu’elle se dépasse et m’aide.
- Si le temps de mener à bien la mission, la collaboration doit rester secrète, en revanche, si c’est grâce à toi que je les chope, ou au moins l’un des deux, je promets de donner cette information pour que ta carrière fasse un bond en avant.
Cela lui éviterait des mois voire des années de missions à deux balles pour faire ses preuves, ça c’était certain. Je lui offrais une chance en or, en fait. Et moi, ça m’arrangeait d’avoir quelqu’un de sûr. Je savais que les jeunes recrutés à la Division était formatés pour fermer leurs gueules à propos des missions qu’on leur confiait, j’étais donc à peu près sure de miser sur le bon cheval. :copyright:️ 2981 12289 0
June & Mlle Parker C'est vous qui êtes laids, même les plus beaux. Tu continues de regarder la femme qui te fait face en cherchant sa faille. Tout le monde en a une et toi, tu es l’experte pour les trouver. C’est comme ça que tu entres dans les groupes, que tu forces pour avoir les informations que tu veux. Quand on a pas le physique pour tuer d’un tranchant de main un homme agressif, on apprend à cultiver autre chose. Dans ton cas, l’analyse.
Mlle Parker se tourne vers toi et te domine de sa stature en te répondant. Elle te parle de garder un secret et ton sourire s’étire encore plus. Il devient lumineux, parfait, terriblement séduisant alors que tu hoches la tête. Bien sûr que tu sais garder un secret. La Division t’a formée à le faire, mais toi, petite intrigante que tu es, tu le sais encore mieux que tout le monde. C’est pour ça que tu as repoussé tout le monde de ta vie. Pour garder tes secrets bien au chaud.
« Vous pataugez avec votre unité dépêchée pour l’occasion ? Et bien, soit ce sont vraiment les bras et jambes cassés qu’ils ont, soit vos deux fugitifs sont beaucoup plus intelligents que vous ne le pensez. »
Tu lèves la main aussi sec, comme pour plaider non coupable ou, dans ton cas, pour lui demander de ne pas surréagir à ta réponse. Tu enchaines presque aussi vite.
« Je ne dis pas que vous n’êtes pas consciente de ce qu’ils sont, qu’on se comprenne. Il faut juste parfois reconnaître l’intelligence de ses proies pour adapter la traque en conséquence. Et en l’occurrence, faire appel à une autre unité dans le plus grand secret me prouve que vous avez sûrement abouti à la même réflexion que moi. »
Tu souris encore quand elle s'assoit et que tu conclues sur ces mots. Ta tête se pose contre le mur et pendant quelques instants, tu restes là, en silence et les yeux fermés. C’est comme si tu te reposais après cette séance d’entraînement musclée, mais en vérité tu es déjà en train de réfléchir à une stratégie, à ce que tu peux proposer où nous. Tu es jeune, encore en formation. Ça va être difficile de travailler pour cette femme en plus de ton emploi du temps habituel. Difficile, mais pas impossible, comme on dit.
« Le deal me va. Je ne compte pas attendre des années de faire reconnaître mon utilité à la Division… Ta voix ralentit, alors que tu reprends lentement. Ceci dit, je ne peux pas non plus me mettre à 100% sur cette mission sans attirer les soucis et donc trahir votre quête dans l’ombre. L’idéal serait pour moi de travailler à mi-temps à l’extérieur, me mettre sous le couvert d’un job comme n’importe qu’elle jeune femme et entrer en contact avec une sphère qu’ils pourraient fréquentés. »
Ça y est, t’es lancée, et maintenant on ne t’arrêtera plus. Tu te redresses, bois encore un peu d’eau avant de te tourner vers elle pour plonger tes yeux directement dans les siens, sérieuse et dès à présent méticuleuse.
« Vous savez quoi sur eux ? Et j’devrais bosser avec qui dans cette affaire ? » :copyright:️ 2981 12289 0
Mlle Parker
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June & Mlle Parker C'est vous qui êtes laids, même les plus beaux. Le hasard fait bien les choses. C’était une expression qui trouvait ce soir tout son sens. Je venais de tomber sur une perle, la perle rare que je cherchais, j’en étais désormais de plus en plus persuadée, espérant ne pas trop fantasmer les capacités de cette demoiselle. A vrai dire, je commençais à désespérer d’un jour parvenir à remplir ma mission et donc recouvrer ma liberté. J’exposai donc l’idée à June concernant une « seconde équipe » que je souhaitais avoir, mais cette équipe pouvait n’être constituée que d’une personne, tant que ladite personne était efficace… La jeune recrue de la Division résuma à sa manière les faits, je ne pus m’empêcher de hausser un sourcil de mécontentement, mais je savais qu’elle avait raison. Je n’aimais simplement pas me l’entendre dire, après tout, j’étais assez grande pour faire le constat de mes propres échecs… Finissant par m’asseoir près d’elle, je continuais sur ma lancée avant de la laisser parler. Elle était intelligente, elle saurait être utile, je n’avais plus aucun doute là-dessus. Et l’argument que j’avançai en guise de contrepartie pour elle sembla lui plaire. Nous avions un marché, j’étais ravie, même si loin de me réjouir trop vite. J’avais déjà fait cette erreur par le passé dans cette traque des caméléons, et à présent, j’avais tendance à être plutôt sur la réserve quant à une victoire qui serait trop facilement acquise. A son tour, la recrue Camden exposa ses idées.
- ça me va. Même à mi-temps, si tu sais te montrer utile, ce sera parfait. Si tu arrives à les repérer, ou au moins un des deux dans un premier temps, te lier peut-être avec et susciter la confiance, ce sera facile de les isoler et les attraper.
Elle était vive de corps et d’esprit, elle voulait déjà tout savoir et lorsque son regard se planta dans le mien, je souris d’un air carnassier. Nous avions un deal, j’avais un nouveau membre dans mon équipe et pas des moindres.
- Tu bosseras exclusivement avec et pour moi. Je préfère que tout ceci reste entre nous, au moins dans un premier temps. Je ne voudrais pas que l’un des deux autres avec qui je travaille ne risque d’ébruiter l’affaire. Ils sont un peu trop… disons « doux ».
Je me raclai la gorge avant de reprendre la parole. Il fallait que je lui dresse un topo sur les deux caméléons échappés.
- Jarod, un des plus anciens caméléons, pour ne pas dire le plus ancien. La quarantaine. Son précepteur était Sydney Greene. Echappé il y a treize mois. Il m’a fait courir dans tous les états des Etats-Unis d’Amérique, résolvant des affaires de meurtres dont le Centre avait une part de responsabilité parfois, de près ou de loin. Il est assez polyvalent et a travaillé parfois avec d’autres caméléons. S’est ajouté à cela voilà six mois la fuite de Kassandra, une petite trentaine. Son précepteur était Stanley Goodman. Elle possède un génie scientifique et mathématiques hors norme, à ce que j’ai lu dans son dossier. Comme tous les caméléons, ses émotions peuvent être une faille.
Je sortis mon téléphone portable pour lui montrer les photos des deux rats de labo à mesure que je décrivais les cibles. J’espérais que cela l’aiderait, et m’aiderait par extension. :copyright:️ 2981 12289 0
June & Mlle Parker C'est vous qui êtes laids, même les plus beaux. Tu l’écoutes avec une attention qui prouve, une fois encore, que tu es bien plus mature et sérieuse que ton jeune âge ne peut le prédire. Tu sais depuis des années que tu feras un bon agent de terrain. Tu luttes depuis que tu as 20 ans pour prouver que tu as ta place parmi les autres agents. Si tu avais entrevu une manière d’être “diplômée” avant l’âge, tu sais que tu auras tout fait pour t’engager dans la brèche.
« Les trouver c’est une chose, entrer en contact avec eux, j’aurai besoin de plus. Si vous avez un dossier sur chacun de ces évadés, que je puisse voir quel levier utiliser avec eux pour me rapprocher, ça me serait utile. Et puis il me faudrait aussi autre chose… »
Tu hésites, tout à coup, parce que tu sais que tu en demandes beaucoup. Déjà, que tu puisses avoir accès à leurs dossiers, ça te semble risqué. Ça prouve dans le fond que tu veux faire ça bien, mais également que tu es prête à mettre ton nez dans des affaires qui ne te concernent pas. Tu sais que tu mets un pied dans un sacré tapis de merdes, mine de rien.
« Une identité. J’ai besoin d’être quelqu’un d’autre que June Camden, parce que s’ils sont aussi intelligents qu’ils le paraissent, ils finiront par se douter de quelque chose, s’ils creusent. J’ai besoin d’être… quelqu’un d’autre. Je vous laisse choisir. »
Et tu la regardes s’asseoir, tu restes à contempler son visage, à écouter ses précisions. Instinctivement, tu notes tout ce que tu peux dans ta tête sur eux. Jarod et Kassandra. Tu essaies d’apercevoir des idées, des solutions, des moyens d’entrer en contact. C’est comme si tu étais déjà parti pour la mission. Tu as complètement laissé derrière toi, l’étudiante de la Division…
Et tu finis de t’essuies la nuque et les bras, tu te remets sur tes jambes. Tu te doucheras en revenant dans ta chambre. Tu retires juste tes affaires, en en ayant que faire de ta nudité devant elle (à la Division, tu as perdu beaucoup de choses, être pudique en fait partie), et tu enfiles un short et une blouse manche courte et aérienne propre.
« Je peux vous poser des questions dérangeantes ? Tu attends quelques instants, mais ta décision est déjà prise, de toute façon. Lui, est-ce qu’il peut être attiré par une minette ? Est-ce qu’il a ce genre de goût ? Et elle, est-ce qu’elle pourrait se sentir concernée pour une gamine à cause de l’instinct maternel de toutes les femmes ? »
Et oui, tu as déjà trouvé des pistes, tu veux juste savoir laquelle sera la plus utile. Et ce que tu dois prendre en compte. Tu t’asperges de déodorant à la fleur de monoï, et tu t’étires comme un chat en perdant tes yeux dans le vide de la nuit. :copyright:️ 2981 12289 0
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June & Mlle Parker C'est vous qui êtes laids, même les plus beaux. J’étais ravie, je tenais la parfaite petite espionne. Elle serait capable de s’infiltrer, de mettre mes cibles en confiance et même de les neutraliser physiquement au besoin avant que je n’arrive pour les cueillir et les ramener au Centre. C’était parfait.
- Ce sont des caméléons, agent Camden. Ils ont été traités comme des robots humanisés toute leur vie, ce sont des rats de labo, rien de plus. Leurs sentiments et appréciations n’ont jamais compté, il n’y a rien de tout ce la dans aucun dossier les concernant. Ils sont dotés d’une grande empathie, plus importante que la moyenne, tout comme leur intelligence. C’est ça, le point à savoir.
La jeune femme demanda autre chose et j’attendais, roulant des yeux, qu’elle énonce ce qu’elle voulait. J’étais assez impatiente, il fallait le reconnaître.
- Je vous écoute.
Elle voulait une fausse identité. C’était sensé. J’esquissai un petit froncement de nez. - Bien, je demanderai ça au geek de mon équipe. Vous avez une préférence pour le nom ou je lui laisse carte blanche ? Je vous ferai une nouvelle carte d’identité, vous pouvez choisir l’histoire de votre personnage. Tout ce qui compte, c’est que vous puissiez trouver et entrer en contact avec l’un d’entre eux. Ils peuvent être partout. Jarod nous a déjà mené en bateau dans plusieurs états. Quant à Kassandra, elle se montre plus prudente, aucune trace d’elle.
June me demanda si elle pouvait me poser des questions dérangeantes. J’acquiesçai avec une légère impatience. Aucune question ne pouvait être dérangeante, je voulais juste qu’on avance. Je finis par hausser les épaules.
- J’imagine que oui. Comme je vous l’ai dit, personne ne s’intéressait à ce qu’ils pouvaient ressentir, aussi bien l’un que l’autre. Ils étaient des objets d’étude. j’imagine que leur empathie poussée à l’extrême les pousse à être sensibles à la cause d’autrui, Jarod l’a déjà démontré en jouant les bons samaritains un peu partout. Ce doit être pareil pour l’autre. Si vous les localisez, ce sera déjà un énorme pas en avant.
Mais je ne doutais pas qu’avec ses capacités, Camden parviendrait à me surprendre. Je me levai du banc et me tournai vers elle.
- Je vous retrouve demain ici-même, même heure, avec votre nouvelle carte d’identité. Surprenez-moi, vous avez carte blanche. Je les veux juste vivants. Seuls leurs cerveaux comptent, ajoutai-je avec un petit sourire carnassier.
Puis, je me dirigeai vers la sortie, ravie de cette nouvelle alliance qui, je l’espérais, ferait des merveilles. :copyright:️ 2981 12289 0
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