Ce n’était plus un, ni deux, mais désormais trois caméléons qui s’étaient échappés du Centre. Une véritable malédiction qui foutait en l’air mes plans de liberté. Le deal avec mon père et la Tour stipulait le retour de Jarod, puis six mois plus tard celui de Kassandra, et depuis quelques mois le plus jeune d’entre eux, Caël. Ces petits enfoirés avaient même osé s’infiltrer physiquement pour venir récupérer ce gosse. Pourquoi lui ? Aucune idée, mais toujours était-il qu’encore une fois, on s’était faits avoir comme des bleus.

J’en faisais régulièrement des cauchemars, et j’avais une sainte horreur de me réveiller ainsi en sueur et en panique. Je savais que si je tardais encore à donner du concret à la tour, et que mon équipe et moi continuions à faire chou blanc, cela finirait par se retourner contre nous. Le Centre avait les moyens de nous « motiver » un peu, je le savais, et je ne voulais pas en arriver là. Mon père ne pourrait pas éternellement me protéger, j’en avais conscience.

Je trouvais Sydney un peu molle pour le coup. Elle qui connaissait mieux que personne Jarod, elle n’avait pas l’air d’avoir de grande informations à nous donner. J’avais aussi interrogé Stanley Goodman, le précepteur de Kassandra, et je n’avais décelé aucun mensonge dans le ramassis de conneries qu’il m’avait balancé. J’étais retournée interroger chaque personne qui travaillait sur Centre la nuit de leur petite mission commando qui nous avais valu le départ du troisième dégénéré du bocal, et bien sûr les précepteurs n’avaient pas échappé à la règle, présents ou non ce soir-là. Je crus même que ce bon vieux Stan allait se mettre à pleurer quand je lui avais balancé que j’avais tiré dans l’épaule de sa petite protégée. Bien fait pour sa gueule, cette garce s’était barrée sous mon nez.

Bref, ce fut passablement énervée que j’arrivais au Centre ce jour-là. J’en avais marre que les recherches n’avancent pas. On m’avait filé soi-disant le meilleur informaticien, et je n’avais toujours pas plus de réponse. Ce fut sans frapper que j’entrais en ouvrant la porte à la volée dans son bureau. Quel bordel là-dedans !

- Weather ! On en est où ?

Je m’allumai immédiatement une cigarette, avançant vers lui et me figeant en réalisant ce qu’il portait.

- Je rêve où vous portez un t-shirt de geek ? Nom de dieu, Weather, on vous paie pas assez pour vous offrir des chemises ? Vous croyez bosser où, là, dans un escape game ?

Je ne manquai pas de lui souffler ma fumée au visage avant de m’asseoir nonchalamment dans son canapé.

- Vous avez passé au peigne-fin le dossier de tous ceux qui travaillaient les trois soirs des évasions ? demandai-je d'un air agacé.

Dune - 2020

Absorbé par son travail, Teddy sursauta lorsque la porte s'ouvrit avec fracas… Ou pour être plus exact lorsque la porte fut fracassée par une violente tornade qui empestait la nicotine et l'apostrophait sans la moindre forme de politesse alors qu'elle s'allumait une cigarette… L'odeur ne quitterait pas la pièce avant longtemps… probablement quelques minutes avant que la tornade ne revienne dans la pièce et ne s'allume une nouvelle cigarette.

Se retournant, intimidé par la grande femme qui lui faisait face, il répondit précipitamment:

L'explication fut alors interrompue par ladite Mlle Parker qui ne trouvait rien de plus intéressant que de critiquer son t-shirt avant de lui souffler sa fumée au visage… déclenchant une petite quinte de toux. Mlle Parker l'effrayait suffisamment pour qu'il se soucis plus de lui déplaire s'il osait protester que du fait qu'elle augmentait sévèrement son risque de cancer en lui faisant ainsi respirer des fumées de cigarette… Et vu la nature addictive du produit il craignait de finir par ressentir le besoin physique de fumer lui-même…. Ou pire ! De recevoir la visite de Mlle Parker !

Dit-il alors qu'il regardait Mlle Parker s'asseoir…. Qui était vêtue comme la parfaite femme d'affaire. Ce n'était donc pas la remarque la plus intelligente à faire qui soit. Mais ça lui allait bien, elle était vraiment très belle… Devenant livide à vue d'œil alors qu'il regardait Mlle Parker et sentait son cœur s'affoler, il sursauta tout à coup.

Teddy voyait bien que cela ne suffisait pas à Mlle Parker. Elle voulait plus de concret.

Teddy déglutit alors… Il restait vaguement flou car pour le moment le programme n'avait levé que deux suspects : Mlle Parker et Sydney. Il était préférable donc qu'aucune des deux ne s'intéresse de trop près aux résultats tant qu'ils étaient parcellaires.

Il commençait déjà à m’inonder de blabla inutile et insupportable quand je remarquai sa tenue. Je n’avais pu m’empêcher de lui en faire la remarque et … il avait osé me répondre ? Je le foudroyai de mon regard d’acier avant de hausser un sourcil en analysant le contenu de sa réponse. Le rapport avec le confort ? L’intérêt ? Aucun ; on n’était pas là pour être confortables, on était là pour accomplir un travail, une mission, et de la plus haute importance, qui plus était. Il dut comprendre à mon regard qu’il n’avait pas intérêt à insister.
Je demandai donc où en était son boulot, et il recommença à déverser un flot de paroles explicatives qui n’avaient de concret absolument rien, pour ainsi dire. Je regardai distraitement le mur en lui répondant.

- Vous savez ce que j’entends ? Bla bla blaaa.

Et soudain, je braquai à nouveau mon regard dans le sien, de la même manière que j’aurais braqué mon neuf millimètre. Je frappai de mon poing libre sur son bureau, faisant sauter des feuilles et trembler sa tasse de café.

- Du concret, Weather ! Je veux des noms. Des suspects, comme vous l’avez si bien dit.

Je me penchai alors vers lui, me levant de ma chaise brusquement et attrapant sa main de j’empoignai fermement pour la poser paume contre le bureau.

- Est-ce que vous avez une idée de ce qui pourrait nous arriver, si on ne finit pas par trouver des coupables, et ramener le trio infernal au bercail ?

Je prie de mon autre main la cigarette allumée qui se trouvait entre mes lèvres, soufflant une nouvelle fois la fumée au visage de Theodore, avant de venir écraser le côté avec la centre entre ses doigts.

- Il se pourrait que nous soyons suspectés. Est-ce que vous avez envie qu’on vous suspecte, Weather ?

Il devait certainement se douter de ce qui se passerait dans ce cas-là. Les gorilles armés jusqu’aux dents qui bossaient à la sécurité, et avec un pois chiche à la place de la cervelle, contrairement à lui qui était doté d’une intelligence a priori au-dessus de la normale, n’avaient rien pour laisser place au doute.

- Alors si vous avez une idée, une bonne idée, j’entends par là un raisonnement logique sur une ou plusieurs personnes qui auraient pu, de près ou de loin, se montrer complice ou même coupable d’une aide quelconque pour l’une ou l’autre de ces évasion, c’est le moment de me le dire. Ça fait plus d’un an que Jarod s’est tiré, plus de six mois pour Kassandra, et maintenant plusieurs semaines pour le dernier, vous croyez qu’on va pouvoir essayer une évasion tous les six mois ? Moi je pense qu’à un moment donné, le viseur va se pointer sur nous, lâchai-je sur le ton de la confidence.

Je le relâchai, sans doute un peu trop forte, et croisai les bras après un haussement d'épaule.

- Simple spéculation de ma part, bien entendu.

Je ne savais pas si j’avais réussi à lui faire peur de par mes propos. Je savais que je lui faisais peur physiquement, mais clairement, je n’étais pas la personne la plus à craindre dans tout l’établissement, car il y avait du vrai dans tout ce que je venais de dire. On devait donner des résultats, il le fallait.

Dune - 2020

Une chose était certaine, il était dans la panade… Mlle Parker ne s’intéressait guère aux explications qu’il pouvait offrir. Sentant son cœur s’affoler et ses genoux faiblir, Teddy déglutit alors péniblement pendant que la femme répondait à ce qu’elle considérait comme du babillage de la façon la plus déplaisante et méprisante qui soit. Frappant du poing sur la table elle fit sursauter non seulement le contenu du bureau mais aussi l’homme effrayé et soudain elle lui attrapa la main et se mit à le menacer en posant sa cigarette entre deux doigts tout en lui soufflant au visage…. Que répondre ? Que dire ?
La panique régnait dans le cerveau de Teddy tandis que son corps se montrait faible et entièrement à la merci de Mlle Parker qui aurait très bien pu lui brûler la main au lieu de menacer de le faire.

Répondit très stupidement Teddy alors que Mlle Parker l’interrogeait sur l’idée qu’il se faisait de l’épée de Damoclès qui volait au-dessus d’eux. Clairement l’incompétence pouvait passer pour de la complicité… Mais en même temps le Centre avait formé les Caméléons pour qu’ils surpassent les humains et maintenant il fallait les rattraper, le Centre n’avait il pas fauté et creusé lui-même sa tombe ? Naturellement il n’allait pas répondre cela mais l’idée était tout de même en tête alors qu’il était relâché par sa patronne qui croisait les bras et le toisait. Il était évident pour les deux qu’il était physiquement intimidé par Mlle Parker qu’il savait aussi dangereuse qu’elle était belle… et désirable… et…. Non mais ce n’est pas bientôt fini avec les digressions sur les charmes de la plus redoutable gâchette du Centre ?!? Crétin de narrateur. Revenons au vrai sujet : Se frottant la main qui avait été touchée par la cendre, Teddy prit une voix suppliante et répondit, inquiet de la réaction de Mlle Parker :

L’inquiétude de Teddy était sincère… Etonnant avec tout ce que la sublime Mlle Parker lui faisait subir… Non ?
Teddy attendait maintenant la réponse de sa patronne qui enfumait la pièce, allait-il être sauvé par le gong de son ordinateur trouvant un troisième suspect ou allait-il périr sous les fourches de Mlle Parker avant d’avoir pu dire une phrase de plus ?

Theodore Weather était malin. Il n’avait certes pas l’intelligence supranormale des caméléons, mais qui hormis les caméléons pouvait s’en targuer ? Néanmoins, l’informaticien avait été recruté parce qu’il sortait du lot dans sa catégorie, une catégorie à laquelle je n’entendais rien. L’informatique, ce n’était pas mon truc. Aussi étais-je satisfaite d’avoir dans mon équipe quelqu’un qui savait maîtriser cette chose. Le blondinet n’avait pas l’air de chômer, mais pourtant, ça n’allait pas assez vite à mon goût. Qu’en avais-je à faire que les dossiers n’avaient pas été informatisés avant ? Ne saisissait-il pas l’urgence de la situation ? Cela faisait plus d’un an que Jarod avait mis les voiles, il nous fallait remettre la main sur lui et sur ses deux acolytes, la plaisanterie avait assez duré.

Je me contentai de hocher la tête après avoir écraser mon mégot entre ses doigts, lui faisant ainsi comprendre que la peur et l’éventuelle douleur qu’il aurait pu ressentir si la cendre avait touché sa peau n’était rien en comparaison à ce qui pourrait nous arriver si la Tour décidait que nous étions coupables. Weather reprit la parole et je m’attendais à des suspects auxquels je n’avais pas pensé et me tenait déjà prête à quitter le bureau du geek pour leur tomber dessus, mais je tombais plutôt des nues en entendant les deux noms qu’il me balançait : Sydney et moi !

- Vous vous foutez de ma gueule ?! répondis-je en le foudroyant du regard.

Je soufflai bruyamment avant de me rallumer une cigarette.

- Je peux savoir ce qui a fait déduire ça à votre stupide programme ?

J’eus un petit ricanement sinistre.

- Pour rappel, j’étais à plusieurs centaines de kilomètres le soir où Jarod s’est évadé. J’ai été appelée après pour gérer les recherches. Sydney était peut-être présente sur les lieux, mais pas moi, cela faisait des années que je n’avais pas mis les pieds au Centre. Quant à Kassandra, je n’étais pas non plus présente, et je lui ai tiré dessus le soir de l’évasion du gamin… Je sais pas ce qu’il vous faut. Quant à Sydney, parfois j’ai tendance à la croire complice, c’est vrai, mais en y réfléchissant bien, je crois que son petit protégé lui manque et qu’elle serait bien contente qu’il revienne. Alors non, Weather, vous faites erreur. Reprogrammez votre bidule, ça ne marche pas.

Voilà qu’il évoquait Raines. Ce vieux vampire me filait froid dans le dos. Pourquoi Theodore l’évoquait-il ? Essayait-il de me faire peur ?

- Vous l’avez vu dernièrement ? Nosferatu. Raines, demandai-je en soufflant ma fumée.

Dune - 2020

Une bruyante exclamation, un regard foudroyant et le bruit d'un briquet… Mlle Parker était furieuse et elle allait s'intoxiquer et intoxiquer Weather pour se calmer. Le pauvre Teddy eu l'impression de perdre quelques centimètres et de se ratatiner contre le mur alors qu'elle lui faisait face, dangereuse et menaçante, s'insurgeant contre le programme qu'il avait écrit. Forcément elle n'allait pas plaider coupable… Mais tout de même, Teddy se sentait obligé de répondre:

D'ailleurs Teddy se demandait pourquoi Mlle Parker faisait de son prénom un secret d'état quand il était si facile de l'obtenir… Mais il tenait bien trop à la vie pour le lui demander. Mais soudain il eut une illumination alors que Mlle Parker lui demandait s'il avait vu Nosferatu Raines…

Se précipitant devant son ordinateur il fit ce qu'il n'avait pas osé faire, ouvrir l'alerte sur Mlle Parker… Et aussitôt une très longue liste apparut. Multiples interactions avec un Caméléon pendant sa captivité et après sa libération… Forcément puisqu’elle cherchait à le capturer ! Mais pas seulement…

Demanda aussitôt Teddy en affichant une liste sur l'un des écrans avant de le tourner vers Mlle Parker.

Teddy regarda alors Mlle Parker…

Voilà un pavé jeté dans la mare…. Teddy regardait Mlle Parker avec une sincère inquiétude… Qui avait trois sources… Comment Mlle Parker allait réagir ? Allait-elle être victime d'une cabale ? Serait-il un dommage collatéral de cette histoire ? C'était effrayant.

J’étais excédée par ce que je venais d’entendre. Le programme de Weather m’accusait ? Ce qu’il ne fallait pas entendre, avec le mal de chien que je me donnais depuis plus d’un an maintenant pour choper ce, puis ces énergumènes, il ne manquait plus que je sois accusée de complicité dans leurs évasion ! Comment une chose pareille était-elle possible ?! L’informatique, c’était vraiment de la merde ! Je tirai sur ma cigarette pour tacher de me calmer, sans quoi je risquai de fracasser le bureau de l’informaticien, quand ce dernier se remit à baragouiner des informations sur le fonctionnement de son précieux programme. Je roulai des yeux avant de poser mes pupilles sur lui.

- Venez-en aux faits…

Qu’est-ce que ça pouvait faire, que les dossiers ne soient pas en ordre alphabétiques ? J’étais si énervée que j’avais du mal réfléchir.

- Oui, et ?

Là, notre cher Teddy proposa une hypothèse. Et si Raines était derrière tout ça ? C’était assez capillotracté comme théorie.

- Vous pensez que Raines essaie de nous faire accuser, Sydney et moi ? Impossible, on est les seules à se bouger le cul pour lui ramener ses précieux cobayes, vous pensez vraiment qu’il irait nous mettre des bâtons dans les roues ?

Cela dit, tout était tellement bizarre au Centre… Néanmoins, le fait que les informations aient pu être falsifiées était inquiétant. Si tel était le cas, qui était derrière tout ça ?

- Il va falloir élucider le mystère des informations erronées… En attendant, entrez les bonnes données, il faut qu’on avance, c’est primordial, vous comprenez ?

Il me faudrait parler à mon père, avec prudence, de l’hypothèse de Weather. Ce n’était pas normal que des informations aussi importantes aient pu être falsifiées.

- Vous pensez qu’on peut remonter jusqu’à la personne qui a bidouillé les données pour les modifier ?

Ça, ça nous donnerait une bonne piste… Et il y avait fort à parier que cette personne se prendrait la cross de mon Smith & Wesson dans la mâchoire. Je finis par me lever de la chaise sur laquelle j’étais assise.

- Trouvez une solution, trouvez-moi quelqu’un à interroger. Je veux savoir ce qu’il en est et connaître le fin mot de l’histoire. Je compte sur vous, Weather.

Quel merdier ! Comment allions-nous pouvoir travailler correctement si le peu d’information que nous avions prêtait à confusion ? Si nous devions douter de chaque donnée, on n’était pas sortis de l’auberge… Je soupirai intérieurement en y pensant. J’aurais bien aimé avoir l’avis de Sydney, et sa réaction également.

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Bon la crise était terrible et Teddy était bien plus effrayé par la froideur de Mlle Parker que ses éclats… Quand elle éclatait, la pression diminuait alors que tant qu'elle restait froide, la pression montait en Mlle Parker… jusqu'à la redoutable explosion…  Ainsi lorsqu'elle lui demanda s'il pensait réellement si Raines essayait de les faire accuser, et s'il irait lui mettre des bâtons dans les roues, il répondit:

Aussitôt Mlle Parker lui intima l'ordre d'entrer les bonnes données. Il le savait bien mais clairement ça ne serait pas simple. Mais que répondre à cela ?

Mlle Parker comprendrait peut-être l'aspect matériel avec des analogies simples... Il l'espérait.  La seconde question en tout cas était très intéressante. Était-il possible de remonter aux responsables ? Teddy pensait que oui.

Teddy déglutit alors... Il était probable que Mlle Parker n'apprécie pas ce qu'il disait. Soit elle le prendrait pour un délire complotiste et le lui ferait savoir, soit elle s'énerverait qu'elle doute de ses chances de succès et ne lui donne pas ce qu'elle désirait... Mais ils faisaient face à de dangereux adversaires, des gens bien plus puissant qu'une nettoyeuse.

Ce que Theodore Weather me balançait m’avait fait l’effet d’un couperet. Quelqu’un au Centre avait été en mesure de falsifier des données dans le but de me faire accuser de complicité d’évasion des caméléons… Alors que je leur coursais le train depuis plus d’un an maintenant,  mettant ma vie et ma liberté entre parenthèses… Qui était ce sale petit fils de p… ?! J’étais en colère comme jamais et il était certain que si je mettais la main sur la raclure responsable de ça, il ou elle se prendrait un bon coup de crosse de mon 9 millimètre dans la mâchoire. Pour commencer.

Je braquai mon regard d’acier dans celui de mon collègue informaticien. Quelqu’un de haut placé… Il y en avait quelques uns au Centre, mais qui aurait intérêt à me faire tomber ? Teddy m’éclaira un peu en suggérant que si ce n’était pas moi qui étais visée directement, c’était peut-être mon père… Avait-il des ennemis ? Certainement. Qui étaient-ils ? Je n’en avais pas la moindre idée.

- Bon boulot Weather, continuez, cherchez, fouinez, modifiez ce qui doit l’être. De mon côté, je vais avoir une petite conversation avec mon cher paternel. Sans bien sûr l’informer de but en blanc de votre trouvaille, mais il faut que j’aie quelques éclaircissements.

Weather me ressortait son charabia informatique, mais j’étais concentrée sur autre chose que ça. Je voulais savoir qui voulait ma tête ou celle de mon père, et comment faire pour nous sortir de ce guêpier. Une solution était simple aussi pour faire taire cette potentielle rumeur avant qu’elle ne sorte, ce serait de ramener les cobayes au bercail ! Et pour ça, il nous fallait travailler d’arrache-pied, encore plus que ce que nous abattions depuis tous ces mois, toutes ces semaines. Je relevai les yeux vers lui une dernière fois.

- Je vous trouverai des autorisations, ne vous en faites pas pour ça.

Puis, sans rien ajouter, je quittai son bureau en claquant la porte.

Dune - 2020