June Myers et Ivy Lov étaient amies depuis plus de vingt ans. Elles restaient fusionnelles comme deux sœurs pouvaient l'être. Ivy avait une sœur de sang : Lisa. Or, elles ne demeuraient pas proches du tout. La journaliste en souffrait beaucoup. Tout était de sa faute. Elle le savait mais elle souhaitait changer les choses. June était fille unique. Hormis cela, les jeunes femmes possédaient pas mal de points communs. Elles avaient partagé de nombreux moments à deux. Elles connaissaient tout l'une de l'autre. Tout et rien représentait un prétexte pour se retrouver. Elles s'entraidaient dans toutes les épreuves de la vie. Elles vivaient chaque événement ensemble. Leur lien était magnifique et indestructibles. Ce samedi, June était invitée à manger chez la mère de Ivy ainsi que cette dernière. Cela changeait du traditionnel repas du dimanche midi. Le risque était de croiser Lisa. Celle-ci faisait tout pour éviter sa frangine. Modifier une habitude qualifiait un danger pour l'équilibre de la famille. Leur mère avait certainement réussi à prévenir Lisa. Les coutumes étaient bousculées. Or, il fallait composer avec le planning de Myers. June restait toujours la bienvenue. Elle en avait conscience. Les trois femmes parlaient de la pluie et du beau temps tout en dégustant un bon plat préparé par les soins de Madame Lov. Elle réussissait à les tenir au moins jusqu'à dix-sept heures en proposant un jeu de cartes.

Par la suite, June avait opté pour un passage au New Nebula. Ivy ne disait jamais « non » à sa meilleure amie. D'ailleurs, elle devait partager quelques détails avec la brunette. La journaliste évoquerait sa rencontre malencontreuse avec des membres de La Division . June les détestait par dessus tout. Servait-il à quelque chose de l'inquiéter ? Ivy racontait tout à sa sœur de cœur. Elle n'oublierait pas de parler de la façon dont elle s'était enfuie de manière remarquable et notable. Aussi, elle développerait ses retrouvailles fortuites avec Lisa. Cette rencontre s'était mal passée. Ivy avait besoin de vider son sac car petit à petit, elle perdait réellement sa sœur. Cette histoire touchait June qui prenait le temps de se mettre à la place des autres. Elle était fortement humaine, une jeune femme incroyable et terriblement admirable. June détenait certainement des aventures à échanger également. En couple, elle vivait quelques péripéties avec son compagnon comme tous les couples, rien de bien grave mais cela était toujours intéressant à écouter. Présentement, les filles s'installaient. Elles avaient commandé une bière chacune. L'heure ne comptait pas pour elles. Il s'agissait d'un petit plaisir. Ivy choisissait de briser le léger silence qui venait occuper cet instant.  

Ça va ? Pas trop fatiguée d'entendre toujours les mêmes histoires ? Ma mère et sa fascination pour les exploits de mon père... . Ah, elle est irréparable ! Personne ne peut l'oublier avec elle. Elle riait. Franchement, chapeau ! Tu nous as eu au jeu de cartes. Pour une fois... ! Nouveau rire. Alors parle-moi de toi, de tes nouveautés : j't'ai pas vu depuis un petit moment.

Les deux meilleurs amies étaient installées dans le bar « New Nebula ». Ce lieu atypique représentait un bon endroit pour passer d'excellents instants. Les filles choisissaient de boire des bières dès dix-sept heures. Elles l'avaient bien mérité, Madame Lov n'avait pas hésité à les tenir de longues heures notamment pour évoquer des souvenirs avec feu son mari. Il s'agissait de la famille donc les deux jeunes femmes ne se méprenaient pas. Elles partageaient généreusement ce moment avec une personne de leur entourage, qui malgré un accompagnement de ses proches et amis, restait plus que jamais seule et triste. Ivy faisait tout pour aider et soutenir sa mère. Elle l'aimait de tout son cœur. June Myers était très démonstrative aussi, elle ne cachait pas son affection pour ce clan. Elle côtoyait ce dernier depuis très longtemps. L'attachement était si fort. Alors, ce repas leur avait fait le plus grand bien. La conversation débutait sereinement. Les amies étaient posées, toujours à l'aise ensemble. Elles ressemblaient à des sœurs, une pensée avancée par plusieurs personnes, même extérieures. Cela faisait plaisir. Ivy possédait une sœur de sang. Or, Lisa ne lui parlait plus. La présence de June l'aidait fortement à surmonter cette absence.

Tu es trop cool avec elle, elle a de la chance de t'avoir. Tu es sa famille toi aussi. Elle t'aime beaucoup. Ivy souriait. Ce constat était plaisant à développer. D'ailleurs, Myers avait le droit à tous les sujets concernant la famille. J'adore parler de mon père. C'est important de se souvenir. Alors non, ce n'est pas dur, au contraire. Ivy y croyait. Elle rendait souvent visite à son père, au cimetière. Elle se sentait proche de lui. Tous les jours, il ne quittait pas ses pensées. Elle enquêtait sur sa mort. June en avait connaissance. La souffrance laissait place à un esprit de vengeance et de nostalgie. Les filles se moquaient de la capacité de June à perdre aux jeux de cartes. J'avoue, tu es une gagnante dans l'âme mais pas à la fin des parties. Tu as eu un coup de chance ! Ensuite, elles se concentraient sur le quotidien de la brunette. L'écrivaine se livrait un peu. Ivy était à fond dans les dires de son interlocutrice. Un nouveau parcours pour courir et tu ne me l'as pas encore montré ?!!! Lov imitait la colère pour finalement éclater de rire. Demain soir, on tente ? La suite la surprenait positivement. C'est bien, je suis fière de toi. J'ai vraiment hâte de découvrir ton roman. Tu en parles avec ton chéri ? Il en pense quoi ? Il n'imagine pas que tu veux des enfants avec cela ? Elle souriait. La question se posait, le choix du livre demeurait surprenant et très ciblé. Après, Ivy comprenait que les enfants ne qualifiaient pas le sujet de June et son compagnon, plutôt les mauvaises habitudes de ce dernier : il était si secret. Tu peux développer. Tu m'en as déjà parlé alors qu'est-ce qu'il fait de plus que la dernière fois de... bizarre ? La curiosité de Ivy restait piquée au vif. La journaliste devenait inquiète. Elle acquiesçait à la suite, pour le plateau de fromage. Le grignotage les tiendrait encore plus dans cet endroit.

June Myers représentait une personne douce et attentionnée comme il en existait peu dans la société actuelle. La brunette voulait le meilleur pour tout le monde. Elle n'était pas du genre à faire des histoires ou faire parler d'elle. Elle préférait écrire les histoires. Elle brillait par son intelligence et sa sensibilité. Elle qualifiait un vrai modèle. Bien-sûr, elle savait exprimer ses désaccords, ses craintes ou autres. June n'allait pas non plus se laisser marcher sur les pieds. Ivy Lov adorait sa meilleure amie. Elles se connaissaient depuis tellement d'années. La journaliste était plus proche de June que de sa propre sœur. Cela n'était pas volontaire. Lisa avait choisi d'éjecter sa frangine de sa vie suite à une trahison. Impossible de se faire pardonner. Était-il trop tard ? Ivy croyait à une possible réconciliation. Elle assumait sa connerie. La jeune femme savait qu'elle avait été trop loin. Elle désirait fortement se rattraper. Elle aimait très fort sa petite-soeur Lisa. Elle lui manquait beaucoup. Son silence la travaillait chaque jour. Heureusement, sans servir de « bouche-trou », June restait très présente. Ce lien réparait tous les maux de la terre et il apportait le bonheur. L'écrivaine qualifiait un réel soleil. La mère d'Ivy ne cessait pas de le dire. Elle appréciait tellement la jeune Myers. Elle soulignait souvent ses qualités. June était validée à cent pour cent dans cette famille. Elle appartenait même à cette dernière. June affichait une reconnaissance sans nom. Elle était tellement chou. Des personnes comme elle, il n'y en avait pas cent.

Merci pour elle. Ivy écoutait attentivement son interlocutrice qui lui apprenait un élément. Non, elle a oublié de me le dire. Elle a de la chance de t'avoir, moi aussi j'ai de la chance. Elle lui lançait un bisou volant. June se confiait sur sa propre mère. Acquiesçant aux dires de la brunette, Ivy poursuivait. C'est sûr qu'on ne passe pas tous les jours les voir. Elles ont leurs amis mais ce n'est pas pareil. Le soir, elles restent seules avec leurs souvenirs. Je comprends... ta mère a bien fait de s'inscrire à des ateliers. La mienne fait du bénévolat. La suite la faisait sourire. Merci. Ivy ne se méprenait pas quand on parlait de son père. Au contraire, elle avait aussi besoin de développer des éléments le concernant. June usait de termes très élogieux sur les Lov. Elle était si adorable. La bonne humeur l'emportait. Ah l'esprit de la winneuse... faut gagner tout court. Je t'apprendrai à jouer aux cartes si tu veux. Ivy riait. Elle aimait charrier sa meilleure amie. Cette dernière partageait sa découverte : un nouveau terrain pour courir. Tu es la meilleure ! Je suis sûre que tu l'as bien choisi. J'ai hâte de le tester aussi. June confiait également son projet d'écriture. Elle excellait dans ce qu'elle faisait. Ivy était si fière d'elle. Quel honneur ! J'ai de la chance. Tu sais à quel point je suis curieuse donc ça me fait plaisir. Je suis sûre que tu vas encore pondre une tueurie ! Je demanderai au journal de faire ta pub pendant un moment, quand le roman sortira. C'est cool que ton chéri te pousse, ça aide et c'est très important. Pour les enfants, ça viendra mais il aurait pu croire à une sorte d'appel... . La journaliste souriait de nouveau. Les filles étaient bien installées et les sujet s'enchainaient. L'attitude du compagnon de June était questionnée. Myers partageaient ses doutes. La restauration c'est pas simple, ça reste fatiguant et prenant. La fatigue vient peut-être de là. Dans ce cas-là, qu'il change de travail. Tu devrais le placer face à ses défauts, lancer une discussion sérieuse. Je ne pense pas tromperie mais il cache peut-être quelque chose, il faut toujours se méfier même si tu penses bien le connaître. Quelque chose l'embête mais il faut trouver quoi, je crois que c'est en rapport avec son boulot, pas avec toi. Il lui faut un électrochoc. Parle-lui.

Les deux sœurs de cœur passaient un agréable moment au « New Nebula ». L'ambiance était appréciable. S'entendre restait possible, le son de la musique n'allait pas fort. La conversation se déroulait convenablement. Les filles buvaient des bières et mangeaient des morceaux de fromage. Tous les sujets possédaient de l'importance. Elles partageaient tout et elles se disaient tout : deux réelles confidentes. Leur lien demeurait indestructible. Il existait depuis de nombreuses années. Elles avaient construit une solide amitié, basée sur l'authenticité. Les jeunes femmes n'hésitaient pas à user de compliments et à prouver tout leur amour. Les déclarations pleuvaient. Ivy Lov était très touchée par les dires de son interlocutrice. Alors, elle répondait avec sincérité aux mots de cette dernière. On t'aime aussi, tu le sais. Je serai toujours là pour toi, ma sœur. La journaliste le pensait réellement. Elle savait que June Myers était fille unique. Cette relation amicale lui faisait du bien. Elle en avait besoin. En dehors de sa mère, son cercle familial était réduit. Donc, ce lien était devenu indispensable. Ivy vivait la même chose. Elle s'attachait davantage à June. Un truc dans la voiture ? Quelle connerie tu as encore fait ? Ivy souriait. La brunette, qui lui faisait face, n'en ratait pas une. Elles ne se voyaient pas chaque jour mais cela ne les empêchait de penser l'une à l'autre. Les meilleurs amies parlaient de la situation de leur mère. Je suis d'accord avec toi, des modèles ! Petit moment de pause. Euh... j'sais plus, tu lui demanderas. La suite les poussait à rire. Mauvaise, va ! Je gagne presque à tous les coups. Tu es juste jalouse. Puis, les deux sportives évoquaient un nouveau terrain pour courir. June avait effectué quelques recherches. Elle donnait des petits conseils à son amie. A cette présentation, certains feraient demi-tour. La force du mental prenait tout son sens. Ivy l'écoutait sans répondre. Elle avait juste hâte de tester cette course. Ensuite, June révélait son projet : l'écriture d'un roman destiné aux plus jeunes. Ivy proposait d'en faire la publicité. Bien-sûr, je te donnerai mon avis avant et quand tu te sentiras prête : je publierai un article sur ton roman. C'est normal de t'aider. Je suis certaine que ça va faire un carton ! La jeune femme y croyait fortement. June avait du talent, un don pour l'écriture. Les filles enchainaient sur l'attitude du petit-ami de Myers. Il se comportait étrangement mais cela ne voulait rien dire... . Ivy tentait d'ouvrir les yeux de June. Il ne fallait pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Je te comprends, le sujet viendra au bon moment. Là, ce n'est pas évident. Tu es contrariée car il est peu présent. Je sais que tu peux inverser la tendance. Tu le connais mieux que personne. Capte le bon moment et parle-lui, il faut le forcer à parler. Il te doit des comptes malgré tout. Discute avec lui et prenez des résolutions ensemble. S'il ne les tiens pas... on avisera mais ne pense pas au pire... il faut s'accrocher : ça va aller, c'est ton chéri. C'était important pour Ivy de conseiller sa meilleure amie. Alors... j'ai évité une arrestation par les membres de la Division. J'ai réussi à m'enfuir grâce à un beau jeune homme qui a fait diversion. Ma curiosité a encore débordé. J'ai eu un tuyau, j'ai vérifié l'info et je suis tombée sur un truc de malade. Le Centre est compromis. Elle le disait tout bas, je reste sur ma pensée.

June et Ivy venaient de se faire de belles déclarations. Cela leur faisait du bien et elles en avaient besoin. Les deux jeunes femmes se fichaient d'être entendues et du jugement des autres. Le partage était de mise. L'instant changeait du tout au tout. Qui pouvait imaginer qu'elles sortaient de table à peine deux heures plus tôt et qu'elles s'étaient battues à un jeu de cartes sans pitié ? A l'instant, elles profitaient d'échanger et de boire tranquillement une bière tout en grignotant des morceaux de fromages divers. June précisait qu'elle avait un cadeau pour son interlocutrice. Elle était partie, le temps d'un week-end, avec son chéri. Cela ne l'avait pas empêché de penser à sa sœur de cœur. Cette dernière restait touchée, voire gênée. Myers en faisait trop ! Plus adorable qu'elle ? Cela n'existait pas. Il ne fallait pas. J'ai de la chance, merci beaucoup. La suite la faisait sourire. June adorait le fromage. D'ailleurs, il ne ferait pas long feu avec elle. La brunette possédait toutes les raisons du monde de se lâcher un peu. Ivy lui laissait ce loisir. Les filles parlaient de leurs mamans et de cette générosité qui leur appartenait. Elles évoquaient le côté courageux et exemplaire de ces femmes fortes qui avaient perdu l'homme de leur vie. June complimentait son amie tout en se moquant gentiment d'elle juste après. Tu as cela en toi aussi. La journaliste le pensait réellement. June représentait une personne forte, une réelle battante. Les pertes de mémoire de Ivy permettait à June de rire. J'ai de la mémoire pour ce que je souhaite. Soudainement, Lov recevait un flash. Elle se rappelait des causes défendues par sa mère. Or, elle choisissait de ne pas développer le sujet. Elle profitait plutôt de ridiculiser son interlocutrice en soulignait son manque de chance aux jeux de cartes. Elle en riait. Puis, les conversations sérieuses s'installaient. Parfois, il fallait passer par cette case. Ivy tentait de soutenir June au mieux. Celle-ci vivait une période compliquée et floue dans son couple. Elle doutait de son homme. Son attitude ne la rassurait pas. Pour Ivy, la prudence était de mise. Rien ne servait de s'affoler de suite. La communication qualifiait la clé. Il manquait cela à June et son compagnon. Il avait besoin d'une bonne discussion pour recadrer les choses. Ils se devaient des comptes. S'ils voulaient que leur histoire fonctionne, donner du sien demeurait une étape indispensable. Ivy ne revenait pas sur l'écriture du livre de Myers. Elle préférait se concentrer sur l'élément qui troublait June. Je ne doute pas de ta douceur envers lui. Aussi, tu as raison de ne pas te laisser faire. Je te comprends, tu as besoin qu'il comprenne les choses, qu'il te rassure et balaie tes doutes. C'est normal. Ton idée est bonne, agis pendant un moment qui vous appartient pour tout déballer. C'est pour votre bien, échanger est la solution sinon l'écart va encore plus se creuser. C'est tout à ton honneur d'agir pour ton couple. Elle souriait aux dires de l'écrivaine. Merci beaucoup, la même tu sais. Ensuite, June s'éclipsait deux minutes pour donner son cadeau : un beau porte-clé avec une magnifique inscription. Waouh, j'adore merci beaucoup ! C'est tout : nous !Elle se levait pour faire un bisou sur la joue de June avant de se replacer sur sa chaise. Ivy racontait son aventure avec la Division lors de la traque concernant Carla. Je n'ai pas eu le temps de prendre son numéro mais c'était vraiment sympa de sa part. Elle buvait une nouveau gorgée de sa bière. Merci, j'ai eu un peu peur je dois l'avouer car j'étais coincée. J'ai vraiment cru que je n'allais pas en ressortir entière. Finalement, tout s'est bien passé pour moi mais pas pour celle que La Division traquait. C'est des vrais sadiques ! La fugitive a perdu les eaux... et eux, ils ont choisi de ne pas lui laisser le choix. J'pense pas que cette histoire se soit bien terminée. J'ai tracé donc je n'ai pas vu la fin de la scène. Plus bas, La Division est mauvaise, ses membres ont voulu arrêté tous ceux qui aidaient la jeune femme. Le Centre cautionne de drôles d'opérations... j'aimerai savoir ce qu'ils ont fait à cette femme. Elle reprenait plus haut, fin' bref c'était pas beau à voir. Sinon... comment te dire ? J'ai revu... j'ai revu Lisa. Un pur hasard. Elle ne tournera jamais la page. Pourtant, j'ai tenté de présenter des excuses. A croire que je ne suis pas convaincante.

Les filles s'amusaient bien. Elles partageaient un verre et quelques morceaux de fromage mais surtout des anecdotes et des histoires personnelles. Il s'agissait de se donner des petites nouvelles, de se retrouver et de faire le point. Comme des sœurs fusionnelles, les deux jeunes femmes se disaient tout. June Myers se moquait de son interlocutrice qui était morte de rire. En effet, elle possédait de la mémoire pour ce qu'elle souhaitait. Elle oubliait pas mal de choses à cause de son travail qui était très prenant. Parfois, il lui arrivait volontairement de placer des informations sur le côté afin d'avancer dans ses propres dossiers. June rappelait la caractéristique masculine de ce défaut. Cela n'était sans rappeler le côté garçon manqué adopté par Ivy lors de l'adolescence. Les meilleures amies en avaient vu ensemble. Présentement, Ivy écoutait l'écrivaine. Cette dernière se confiait sur ses problèmes de couple. Son compagnon se montrait très secret et absent. Cela tuait littéralement la brunette. Elle craignait qu'il lui cache quelque chose. La journaliste lui conseillait de communiquer, de placer son homme devant ses incohérences afin d'obtenir des réponses. Myers affichait une volonté de s'en sortir. Elle ne validait pas son propre comportement car elle devenait elle-même plus dure avec celui qu'elle aimait. Elle ne devait pas se reconnaître. Ivy devait la soutenir. C'était son rôle en tant que meilleure amie et sœur de cœur.

Ne culpabilises pas, tu réagis en conséquence. Il est différent, distant et froid donc ça te frustre car tu ne comprends pas pourquoi et tu veux connaître la raison de tout ce cirque. Alors, tu te cales sur son attitude, c'est inconscient. Tu ne le veux pas mais c'est automatique, humain même je dirai. Tout le monde aurait la même réaction que toi. Ne t'inquiètes pas trop. La discussion vous aidera, dans le bon ou le mauvais sens, le bon j'espère... mais ça on ne peut pas le prédire, le tout c'est de savoir la vérité. Préviens-moi quand tu comptes le faire, je serai là pour toi. A la suite, elle souriait. Elle ne voulait pas qu'on la complimente. Elle disait ce qu'elle pensait. Il n'était pas question d'abandonner son amie. Elle la comprenait totalement. Ivy rencontrait un vécu dans ce domaine. Alors, elle pouvait conseiller sans souci. Lov avait le droit à une accolade. Elle serrait très fort la brunette. Celle-ci avait besoin de soutien. Ivy prouvait qu'elle était là. Puis, Myers choisissait de s'éclipser pour apporter son petit présent. Elle n'en ratait pas une. Merci tu es vraiment fofolle ! C'est tout nous j'avoue c'est bien choisi et j'adore. June avait le droit à un bisou. Ensuite, Lov déballait ses nouvelles. Elles semblaient digne d'un film. Elle le savait, sa vie n'était de tout repos notamment grâce ou à cause de son travail. June n'hésitait pas à placer une petite morale. Merci, tu sais que je fais attention. Je gère et je n'ai pas peur du danger. En gros, c'était tendu mais ils ont eu ce qu'ils voulaient : la femme. Ils ne lui ont laissé aucune chance, même après une perte des eaux. C'est vraiment fou comme histoire ! Ne t'en fais pas, je ne suis pas leur priorité et ils m'ont déjà oublié. Ivy acquiesçait aux dires de June. Oui, après j'pense qu'ils ont pris cher derrière car j'ai entendu des coups de feu. Je ne sais pas qui et pour quelle raison mais c'est super louche. La journaliste ne dévoilait pas plus de détails. Elle en avait assez dit et aussi, June saurait tout en privé. Ce n'était pas prudent de discuter de cela dans un lieu public. Enfin, Ivy évoquait ses retrouvailles avec Lisa. De suite, Myers prenait la défense de sa meilleure amie. Elle était si adorable. Elle m'en veux et pour elle, je ne fais plus partie de sa vie. Cela ne sert à rien de lui parler... . Lisa et June avaient un lien elle aussi. Ivy restait marquée par ce moment intense et si compliqué à vivre. Lisa avait prononcé des horreurs. Alors, à l'interrogation de June, Ivy ne contrôlait pas cette larme qui coulait le long de sa joue. Mal. Elle me déteste. Pas moi, j'ai besoin d'elle. C'est ma famille mais elle m'a rayé de son existence. Elle soufflait un coup tout en essuyant cette maladroite larme. Je l'ai perdu.

Les verres se vidaient, il était temps de commander une deuxième bière. Tout en discutant, Ivy effectuait la demande. Les filles développaient la situation amoureuse de June. Dernièrement, tout se compliquait pour elle. Myers ne reconnaissait plus l'homme qui partageait sa vie. Il se comportait différemment. La jeune femme subissait ces changements. Elle ne supportait plus la situation. Alors, elle adoptait également une autre attitude. Cela ne lui ressemblait pas. Donc, elle allait encore plus mal. June avait besoin des conseils de sa sœur de cœur. Cette dernière ne se privait pas de donner son avis et surtout de soutenir sa meilleure amie. Ivy n'aimait pas le fait que June souffre. Elle se couperait en mille morceaux pour la brunette et elle ferait tout pour l'aider et la protèger. Myers pouvait compter sur Lov et inversement. La deux jeunes femmes étaient très proches. Elle se confiaient tout comme des frangines. Ce constat ne faiblissait pas après les années, au contraire, il se renforçait. Je te comprends. Tu ne contrôles pas cette réaction. L'amour... . La journaliste soufflait. Il s'agissait de dire que chaque élément ne demeurait pas contrôlable à cause de ce sentiment. Tenir à quelqu'un poussait les gens à réagir différemment, à dévier de la norme. L'attitude de June restait très entendable. Ne t'en fais pas. La situation ne restera pas longtemps comme cela. Myers avait raison de ne pas se laisser faire. Ivy était si fière de son amie. Je serai toujours là, ne me remercie pas. Tu sais que je t'aime. Ivy le pensait réellement. June représentait sa famille. Elle n'avait donc pas honte de le dire à haute voix. La suite tournait autour de la condition d'Ivy. En effet, elle côtoyait le danger chaque jour. Elle osait l'affronter dans peur. June s'inquiétait. Elle était très adorable. Arrête d'avoir peur pour moi. Avec l'expérience, je maîtrise. Je ne crains rien. Je sais ce que je fais, c'est mon travail. La jeune femme souriait. Tu l'as dit toi-même. Je vais toujours m'en sortir. Elle poursuivait. J'ai merdé la dernière fois car j'ai eu un vertige avec la hauteur, on était sur un toit. C'est bête, je sais. Petit rire. Si j'ai bien compris, Carla s'est enfuie du Centre, c'est un... plus bas, un caméléon. Elle reste donc une cible principale. La pauvre... elle va subir là-bas ! Elle n'a certainement pas accès à son enfant qui vient de naître, quelle torture ! En tout cas, tu as raison. C'est digne d'un film. Les coups de feux sont arrivés au moment de mon départ. Je les entendais de loin. Je ne sais pas comment la scène s'est terminée. Les filles se comprenaient. Elle ne validait pas les agissement des membres de La Division. Le Centre qualifiait une bête noire selon elle. Leur vécu leur permettait d'affirmer cette donnée. Enfin, les deux amies évoquaient les retrouvailles avec Lisa. Ivy ne dissimulait pas sa tristesse. Avec June, elle pouvait être qu'entière. Myers avait la consoler, elle détenait les bons mots entre ses mains. J'imagine qu'elle souhaite que je fasse un acte, un geste désintéressé pour montrer ma fidélité, comme un repentir, que je présente des excuses à vie et que je m'écrase. Franchement, elle a bien changé... elle est dure. Elle m'a dit clairement que je ne fais pas partie de sa vie et que cela l'arrange, elle est heureuse sans moi à ses côtés. Ivy recevait les gestes de sa sœur de cœur comme le plus grand réconfort. Merci June. Tu es la meilleure. Je ne sais pas si tu la feras changer d'avis, elle n'est plus la même... . Je représente rien à ses yeux. Savoir cela la rendait mal. Je sais bien que cela passera un jour, je le souhaite. Tu en penses quoi ? Tu la connais bien.

Ivy Lov écoutait attentivement sa meilleure amie qui se confiait sur ses problèmes de couple. Les sœurs de cœur étaient toujours présentes pour s'entraider. Il s'agissait d'une valeur en amitié. Le soutien faisait beaucoup. Il n'était pas question de dire ce que l'autre rêvait d'entendre mais plutôt de révéler sa pensée ou son opinion sur telle ou telle question. June supportait mal la situation qui la plaçait au rang d'ennemi pour son compagnon. Ils ne se comprenaient plus. Lui se montrait secret et elle n'avait plus confiance. Cela donnait lieu à des moments théâtraux où des rôles étaient joués à la perfection afin de faire face à la situation. Myers ne voulait plus de cela. Ivy savait que tout se réglerait. Elles les connaissaient bien. Ils vivaient une épreuve dans leur relation. Ils allaient passer au dessus de tout cela. Il fallait que la communication reprenne tous ses droits.

J'ai confiance en vous. Vous allez survivre à cet obstacle. J'en suis sûre. Merci à toi de tout partager, je sais que ce n'est pas facile.

En effet, June pouvait dépeindre un tableau peu flatteur d'elle tant son attitude ne lui ressemblait pas du tout. Ivy n'était pas là pour juger son amie. Bien au contraire. Les filles se déclaraient leur amour, comme deux sœurs fusionnelles. La brunette remerciait beaucoup son interlocutrice. Cette dernière développait juste son idée sur la chose : tout se passerait bien. Lov affichait un enthousiasme monstre, une certaine assurance et confiance mêlées à une inconscience phénoménale. Elle allait en subir les conséquences quelques jours plus tard suite à un enlèvement. Pour le moment, elle affirmait qu'affronter le danger représentait une sacrée formalité. June évoquait ses peurs. Elle savait que la journaliste possédait la maîtrise des ses faits et gestes. Or, elle s'inquiétait tout simplement pour Ivy.

Je sais mais tu ne vas pas me perdre. Je suis capable de tout et je sais me défendre, tu me connais bien. J'avoue, les autres, on ne sait pas leurs réactions. Jusque là, j'ai la maîtrise de mon côté.

Myers était réellement adorable. Son discours restait emprunt d'une bonté sans nom. June qualifiait une bonne personne contrairement à Ivy. Celle-ci n'hésitait pas à se servir d'autrui pour arriver à ses fins. Lov racontait l'histoire vécue quelques jours plus tôt. Elle ne pouvait pas en dire plus. Un homme les observait intensément. Avait-il compris ce qui se disait ? Ivy haussait donc des épaules. Elle ne détenait pas toutes les réponses aux questions de sa meilleure amie. Puis, elles discutaient des retrouvailles entre les sœurs Lov. Ivy se confiait à son tour. Elle était triste. Lisa lui avait balancé tellement de méchancetés au visage que... Ivy commençait à avoir du mal en une possible réconciliation.

Oui, elle se venge. Ça se comprend, j'ai vraiment mal agi et je l'ai trahi par le passé. Elle est restée sur ça, je la comprends quand-même mais elle a été trop dure dans ses propos. Je ne l'ai pas reconnu et ça, c'est le plus dur. Merci June, je sais pas si cela va fonctionner... . Myers prouvait sa fidélité jusqu'au bout. Elle désirait aider son interlocutrice, elle compatissait. Ivy la laissait agir. June arborait une bonne perception des choses. Les bières se vidaient bien rapidement. Tu veux aller chez moi ? J'ai peur qu'on boit de trop... encore ! Elle riait. On sera plus au calme, tu en penses quoi ? Ron veut te voir en plus. Tu lui manques à ce petit chat d'amour.