L'état de détresse émotionnelle d'Asher préoccupait énormément Kassandra. Il n'était aucunement question de le laisser livré à lui-même, même si, elle le savait, il avait son petit caractère et pouvait se montrer assez revêche, après tout il l'était déjà avant sa perte de mémoire, néanmoins la brunette ne pouvait se résoudre à ne rien faire. Le voir ainsi en proie à de terrifiants cauchemars qui lui tiraient des cri de terreur à chacun de ses réveils rendait la caméléone extrêmement triste, elle qui était su empathique, bien plus que la moyenne en sa qualité de caméléon. Chaque fois, elle regrettait de n'avoir pas réussi à apaiser Asher suffisamment pour qu'il dorme bien. Cet homme, elle l'aimait de tout son cœur et il avait tant fait pour elle, qu'elle espérait pouvoir à son tour l'aider un minimum.

Ce soir-là n'avait pas été différent des précédents. Kassie ne savait que trop bien ce que c'était que de subir ces visions nocturnes plus vraies que nature lorsqu'on était endormi, et elle lui avait suggéré quelques trucs dont l'écriture, qui avait aussi été conseillée par la psy.

- Moi je trouve les encyclopédies super intéressantes.

Son enthousiasme naturel et presque enfantin sortait tout seul par moments. Elle s'amusa de le voir constater qu'il était caractériel. Sourire aux lèvres, elle hucha la tête.

- Tu dis parfois des gros mots.

Il avait consenti au bain et s'y était installé, et semblait enclin à ce qu'elle l'y rejoigne. Surprise mais contente de pouvoir rester avec lui, elle ne se fit pas prier pour se déshabiller. Avec lui, elle ne cachait pas ses cicatrices, vestige de certains mauvais traitements d'un certain Dr Raines, loin d'être aussi patient que le précepteurs de avec les jeunes caméléons en pleine crise de résistance.
Une fois nue, elle entra dans l'eau avec délicatesse pour ne pas faire mal à son convalescent. La chaleur de l'eau était plaisante. Elle le regarda alors qu'il lui parlait. Il lui sembla alors le retrouver. Ce regard brillant, ce sourire charmeur... C'était comme si sa mémoire n'était pas partie. Kassandra sentit son cœur se serrer un peu. Elle lui rendit son sourire, incapable cependant d'émettre sciemment une notion de séduction dedans.

- Je savais pas qu'on pouvait partager un bain. On l'a jamais fait je crois.

Elle le vit alors se rapprocher. La brunette sentit son cœur s'emballer. Il lui manquait tant. Machinalement, elle passa ses mains dans le dos de son fiancé tandis qu'il disait qu'il était bien avec elle. Une déclaration qui lui tira un sourire ému.

- Moi aussi...

Et soudain, leurs bouches se retrouvèrent. Kassandra avait l'impression que cela faisait une éternité qu'ils ne seraient pas embrassés. Son cœur s'emballa de plus belle tandis qu'elle répondit à son étreinte buccale. Sa main se posa avec douceur sur la joue de l'ancien militaire alors que leurs bouches se séparaient.

- Ça va ?

Ce n’était pas facile pour Asher qui à la suite de l’accident, avait dû réapprendre tout ce qui pouvait l’être, à commencer par vivre. De sa vie passée, il ne subsistait rien, si ce n’est quelques flashbacks par intermittence. Mais rien d’assez limpide pour comprendre. Et la nuit, les cauchemars le taraudaient, lui rappelant son passif militaire qu’il tâchait d’apprivoiser faute de mieux. Mais dans cette histoire, il subsistait une lueur d'espoir en la personne de Kassandra. Elle était l’image même de la bienveillance et pourvue d’une patience à toute épreuve, même pour quelqu’un d’aussi caractériel qu’Asher.

Si la faiblesse lui faisait honte autant que le fait d’être dépendant de quelqu’un d’autre, avec elle, il acceptait cela. Mieux que quiconque, elle le comprenait. De plus, elle pouvait se targuer de le connaître. Ce qui faisait d’elle une sacrée alliée dans cette bataille de la mémoire. Ajoutons à cela un charme fou du fait de sa grande candeur. Ash’ ne pouvait que fondre face à un tel bout de femme.   — Tu trouves les encyclopédies intéressantes ? Hum… Je viens de comprendre qui est la tête pensante dans notre couple.  Comment ne pas être charmé devant un tel enthousiasme ? Il avait de la chance de l’avoir et une fois encore il en prenait la pleine mesure.  — Je vais essayer de dire moins de gros mots alors. 

Il accepta sans mal de quitter sa chambre improvisée pour regagner l’étage et prendre un bon bain. Et alors que la demoiselle s’apprêtait à le laisser, l’ancien militaire l’invita à le rejoindre. La demande n’était pas due à l’envie de lui faire plaisir ou de la remercier. Non, il en avait vraiment envie, autant que d’essayer de se rapprocher d’elle pour retrouver les sensations passées d’une histoire qu’il se refusait à conjuguer à l’imparfait.

 — Eh bien si l’on ne l’a jamais fait, pourquoi ne pas commencer aujourd’hui ? 

Une fois la demoiselle à ses côtés, il ne résista que très mal à la tentation de se rapprocher pour combler la distance. Il en avait besoin, même si par fierté, il ne le faisait pas entendre. Tout était encore trop neuf pour lui, il lui fallait encore un peu de temps pour se roder à cette vie. Mais le contact de la peau de la brunette contre la sienne éveilla une certaine familiarité et une chaleur aussi agréable que celle de ses mains dans son dos. Alors, se sentant en sécurité et plus à l’aise qu’à son arrivée, il prit le risque de tenter une première approche en l’embrassant. Il revit leur première rencontre et sourit de plus belle lorsqu’ils se séparèrent.

— Il pleuvait quand on s’est rencontré n’est-ce pas ? 

Voir qu'Asher avait accepté la proposition d'écriture et ensuite du bain donnait de l'espoir à Kassandra, car même si au départ l'ancien militaire n'était pas convaincu, peu à peu il semblait s'ouvrir aux possibilités. Être ouvert faisait partie des clés pour mieux appréhender les choses et peut-être que cela l'aiderait aussi dans sa guérison, au-delà du simple exercice d'écriture ou de la simple détente musculaire et mentale apportée par un bon bain chaud qui délassait comme jamais un corps meurtri. Le petit échange à propos des encyclopédies amusa la caméléone qui eut un petit rire.

- Ma mère m'a dit que quand j'étais petite, j'avais lu le dictionnaire en entier, et après l'encyclopédie. J'avais six ans. C'était avant de...

Elle baissa le regard, ne voulant pas évoquer son enlèvement. Ce n'était pas le moment de réveiller des angoisses, ni chez l'un ni chez l'autre.

- Tu peux dire des gros mots si c'est plus simple pour toi. Ça fait partie de ta personnalité après tout. Ne cherche pas à changer qui tu es. Je t'aime comme ça moi.

L'invitation dans le bain la surprit mais elle y consentit sans se faire prier. Chaque occasion de passer du temps avec lui était bonne à prendre, elle qui avait l'impression de le coller, là c'était lui qui demandait. Kassie avait encore beaucoup à apprendre sur ce qui était normal ou non, et prendre un bain à deux était une première. Depuis qu'ils avaient la maison, ils n'avaient jamais eu le temps d'essayer cela. La brunette s'installa donc en face de son fiancé à la mémoire défaillante.
Elle fut encore plus ravie lorsqu'il vint l'embrasser. Un baiser d'abord chaste plusbplus empreint de passion, ce qui réveilla bien des sensations chez la jeune femme. Elle voulut s'enquérir de l'état de son amoureux qui lui souriait. Ce sourire, il lui avait tant manqué qu'elle sentit son cœur bondir de joie. D'autant plus lorsqu'il évoqua leur rencontre.

- Oui c'est vrai. C'était la nuit. Je suis montée clandestinement à l'arrière de ton pick-up. Ça t'a mis très en colère quand tu l'as remarqué, ajouta-t-elle avec un sourire espiègle.

Sur le coup, elle avait eu la peur de sa vie, étant donné qu'il la braquait avec un fusil, la prenant pour une voleuse, mais depuis, ils en riaient.

- Est-ce que ça t'est revenu ? s'enquit-elle, espérant de tout son cœur cette petite victoire dont il avait tant besoin.

Plus il passait du temps avec elle et plus il appréciait ces petits moments. Kassandra était d’un très grand soutien et était parvenue à faire taire la méfiance d’Asher qui posait sur elle un regard plus doux. Il n’était pas encore certain de comprendre les sentiments qu’il éprouvait pour la jeune femme, mais ils étaient forts, autant que son attachement pour la future médecin.

 — Je ferais de mon mieux pour dire autant de gros mots que possible , déclarait-il presque de façon solennelle pour ensuite redevenir moins pompeux.  — J’espère que je retrouverai celui que j’étais, car être aimé par une personne comme toi, c’est comme gagner au loto, ça n’arrive pas souvent.  Il lui offrit dès lors son sourire le plus sincère avant que la salle de bains ne devienne une nouvelle étape. Pour lui, il était naturel de partager la même baignoire puisqu’ils étaient un couple. Il était loin de se douter que ce bain à deux était une première.

Le contact de l’eau chaude sur sa peau était agréable et lui faisait du bien autant que le rapprochement qu’il avait opéré auprès de Kassandra. L’embrasser lui sembla tout aussi naturel. Et alors que le plaisir était enclin à se répandre, quelque chose d’étrange se passa. Il revoyait certaines images, ressentait la froideur de la nuit et d’une pluie tombante. Avant de comprendre qu’il était question d’un souvenir.

 — Oui, je crois que je m’en souviens. J’avais bu plusieurs verres, du whisky, je crois.  Il marqua une pause pour tenter de se concentrer un peu plus. Il était sur une bonne voie, il parvenait même à sentir l’odeur du cuir usé du siège sur lequel il se trouvait en ingurgitant son troisième verre.  — Je crois que ça me revient. Je t’ai braqué avec une arme. Tu étais apeuré.  Les images d’abord floues devenaient de plus en plus claires à mesure qu’il se concentrait. — Mouais vous ne constituez aucun danger, c’est un fait, mais vous et vos miches, avez pénétré ma bagnole sans mon consentement et ça voyez-vous, c’est problématique.  D’une traite, il était parvenu à lui lancer l’une des premières répliques cinglantes qui lui avait offert leur du premier échange.

 — Je crois que ça revient. Je vivais dans une caravane à l’époque c’est ça ? 

Kassandra posait sur Asher un regard plein d'amour et de douceur. Ce soir-là, elle avait l'impression de le retrouver. En fait, île tait toujours, malgré les souvenirs lui faisant défaut, c'était toujours lui, sa gentillesse, son humour... Il était là.

- Ça ne m'étonne pas de toi, dit-elle avec un petit rire suite à sa promesse de dire des gros mots. Tu vois, c'est toujours toi, ta gentillesse, ton humour, ton caractère, tout est là. Les souvenirs suivront.

I'm faudrait faire simplement preuve d'un peu de patience, malgré que ce ne soit pas le fort de l'ancien militaire, qui ne semblait pas avare de compliments cerre nuit.

- Tu parles comme un amoureux, tes paroles ne sont aos objectives, même si ça fait plaisir à entendre. Merci. Ne t'en fais pas, tu es toujours toi, répéta-t-elle.

Elle posa une main affectueuse sur sa joie après qu'un baiser fut échangé. Cela lui fit un hein fou, elle eut l'impression de le retrouver à nouveau. Mais quelque chose avait semblé l'ébranler, alors, inquiète, elle voulut s'enquérir de la situation. C'est là qu'elle eut le bonheur de constater qu'il commençait à se rappeler de quelque chose, et pas des moindres, puisqu'il s'agissait de leur rencontre. Si Kassie lui en avait parlé, évidemment, elle n'avait pas évoqué la pluie, un détail qu'Ash rapporta tout seul. Le sourire de la caméléone s'agrandit, d'autant que d'autres suivaient.

- Oui en effet, tu sentais l'alcool à plein nez.

Elle hocha la tête.

- Ça, tu peux le dire, j'étais terrorisée.

Elle fut néanmoins impressionnée de l'entendre dire mot pour mot la phrase qu'il lui avait sortie lors de leur premier échange. Les larmes lui montèrent aux yeux.

- Oui c'est ça, c'est exactement ça !

Prise par l'émotion, elle se jeta a son coup, renversant un peu d'eau par-dessus la baignoire.

- Tu vois, tu commences à te rappeler certaines choses, c'est merveilleux !

Collée contre lui, elle le serrait dans ses bras aussi fort qu'elle le pouvait.

- Je suis si fière de toi.

Kassandra était la douceur incarnée et Asher se félicitait de l’avoir dans sa vie. Indubitablement, notre rustre avait coché le bon numéro et il était prêt à remercier la divine providence d’avoir mis cet être magnifique sur sa route. D’ailleurs, le regard qu’il posait sur elle ne trompait personne. Il l’aimait et même si sa mémoire était défaillante, cette certitude ne le quittait plus dorénavant. C’est donc tout naturellement qu’il lui proposa de se joindre à lui dans la baignoire, afin de profiter ensemble, d’un bon bain.

Un peu plus décontracté, l’ancien militaire faisait parler son humour, qui de toute évidence, ne l’avait jamais quitté et à en juger par le grand sourire qui prenait vie sur le visage de la belle brune, il s’en sortait plutôt bien.  — Bon au moins je suis rassuré de savoir que je suis gentil. Mais je pense que cette gentillesse était surtout réservée à une jolie demoiselle plus qu’au reste du monde. Pour ce qui est des souvenirs, tant que tu es là, j’y crois. Je ferais preuve de patience, même si je suis quasiment sûr d’être la personne la moins patiente du monde. Et j’ai beau être amoureux, rien ne m’empêchera de te dire à quel point j’ai de la chance de t’avoir.  Il ferma les yeux au contact de sa main sur sa joue avant de l’embrasser avec délicatesse. Et alors qu’il se répandait en douceur, un miracle sembla se produire. D’abord assailli par de curieuses impressions, il commença à ressentir la froideur d’une pluie nocturne avant de se rappeler un souvenir on ne peut plus précis ; leur première rencontre.

 — J’ai bu trois verres ce soir-là donc j’imagine que ça justifie le fait que mon haleine ne sentait pas la rose. Quel abrutit j’étais de te menacer ainsi.  Ne baissant point sa garde, il continua à se concentrer pour livrer son récit. Il était même parvenu à faire entendre mot pour mot, l’une des répliques qu’il avait adressées à Kassandra.  — Ce n’était pas dans la grande poésie effectivement.  La demoiselle avait les larmes aux yeux tant ce revirement de situation semblait inespéré. Dès lors, elle se rua sur son homme qui vint l’accueillir avec joie ; ne s’offusquant pas de l’eau qui venait d’être renversée.

— J’aurais préféré un souvenir plus sympathique, comme la fois où je t’ai appris à faire des pancakes par exemple.  Il lui sourit, de toute évidence le brouillard commençait à se dissiper dans sa tête.  — Je me souviens aussi que tu as bien bichonné mon pick-up. 

Chaque jour avait son lot de progrès. Ils avaient été d'abord physique, puisque sorti de son coma, il avait fallu mobiliser de nouveau les muscles du patient qui, fort heureusement xetaot de base plus musclé que la moyenne. Les progrès de ce côté-ci dmfurenr donc rapides. Le côté psychique en revanche peinait à accéder à ce niveau de rémission. Malgré tout, Kassie n'avait jamais perdu espoir car les statistiques étaient là.
Et ce soir, dans cette baignoire, le miracle avait eu lieu. Après un baiser, un premier souvenir semblait avoir fait son apparition, et avec une grande précision, si bien qu'Asher avait été en mesure de ressortir mot pour mot une des premières phrases qu'il avait dite à Kassie alors tout juste évader du Centre et terrorisée. La brunette était si heureuse de le voir enfin se souvenir et être satisfait de lui, car comme toujours, jusque là, il s'était montré très sévère envers lui-même.

- Asher, tu t'en sors à merveille. Oui tout ces détails sont exacts.

Émue, Kassandra avait les larmes aux yeux. Les émotions la submergeaient : la joie, le soulagement, le bonheur, et les émotions d'Asher aussi.

- Tu n'as jamais été un abruti. Disons plutôt que c'était ta façon d'être prudent... proposa-t-elle avec un petit sourire.

Puis, il sortit une autre phrase qui la laissa bouche bée.

- Oh, tu te souviens aussi des pancakes ? Oui c'est toi qui m'as appris... C'était la seule chose que je savais cuisiner. Maintenant ma mère m'a appris deux autres choses.

Elle hocha la tête tout en le serrant fort dans ses bras.

- Oui ton pauvre pick-up, il avait dû manquer quelques révisions avant que j'arrive. Oh Ash, je suis si fière de toi. C'est super ! Tu te souviens de trois choses en détail. Un énorme progrès !

Se pourrait-il que ce baiser soit à l’origine d’un petit miracle ? Et le croire n’était-il pas adhéré à une croyance aussi naïve qu’improbable ? Ash’ se posait d’innombrables questions à présent, mais il ne pouvait nier qu’il venait de se passer quelque chose après avoir déposé ses lèvres sur celles de Kassandra.
Cette baignoire serait-elle l’endroit d’un nouveau départ ? Peut-être, toujours est-il que certains souvenirs se rappelaient à la mémoire défaillante de l’ancien militaire qui ne cacha point sa fierté quant au fait d’être capable de restituer avec autant de fidélité, sa toute première rencontre avec celle qui partageait sa vie.

— Il faut croire que tes baisers sont magiques.  Il en profita pour passer ses bras autour d’elle tout en lui embrassant le sommet du crâne. — Il me faudra plus de bains avec toi alors.  Il fixa le plafond avec le sourire aux lèvres. Il semblait enfin voir le bout du tunnel et ne boudait pas son plaisir de partager ce qui lui semblait l’une de ses plus belles victoires avec Kassandra qui, encore une fois, trouvait les mots justes pour qu’il cesse de se rabaisser.

 — Alors c’est ça ? Je ne suis pas un abruti, mais juste un type trop prudent ?  tentait-il avec humour en continuant à serrer la jeune femme contre lui. Tout était si simple avec elle et la vie si belle, assez pour entrevoir l’avenir malgré les quelques défaillances toujours d’actualité.

— Comment ne pas se souvenir des pancakes. Je crois que c’est la seule chose que je suis censé maitriser avec les pâtes. Je suis sur la bonne voie ? Je suis un piètre cuisinier c’est bien ça ? En tout cas, j’ai la chance d’avoir une fiancée qui connait au moins trois recettes à présent. Il me tarde de goûter à tout ça. D’ailleurs, je me disais que je pourrais rencontrer ta famille. Qu'est-ce que tu en penses ? Je présuppose que comme tu évoques ta mère, ça veut dire que tu as retrouvé tes parents. J’ai tout bon ? 

Ensuite, ils évoquèrent le fameux pick-up au centre de toute leur histoire d’amour. Un véhicule que Kassandra avait bichonné plus encore après l’accident.  — Tu sais, je crois que je ne suis pas prêt à reconduire ce véhicule, ni aucun autre. J’ai l’impression que mon esprit fait comme une sorte de blocage. Tu crois que c’est normal ? 

Le bonheur de voir Asher recouvrer enfin quelques souvenirs était si intense que Kassie en avait les larmes aux yeux. Toute à sa joie, elle félicitait son fiancé qui lui attribuait ce progrès à la magie de ses baisers, ce qui fit rire la brunette.

- La magie n'a aucune valeur scientifique, c'est plutôt une croyance. Mais le fait de nous embrasser peut avoir rappelé des choses à ton subconscient. C'est le cas quand le patient fait des actions qu'il avait l'habitude de faire.

Blottie contre lui, elle souriait à s'en faire mal aux zigomatiques.

- Ce n'est pas moi qui dirai non pour le bain ensemble, je trouve ça très agréable, surtout quand j'ai des bisous en prime.


Elle profitait de cet instant, cette étreinte, elle qui en avait été privée tout le temps du coma d'Asher et depuis son retour à la maison. Elle n'osait pas trop le coller puisque jusqu'à présent il l'a voyait comme une étrangère, chose normale au vu de son état. Mais là, il commençait à progresser enfin et cela leur mettait du baume au cœur à l'un et l'autre.

- Exactement, un type prudent, et très gentil, mais qu'il ne faut pas chercher et dont il ne faut pas squatter le pick-up sans permission, s'amusa la caméléone.

Les détails dont il se rappelait étaient d'une précision chirurgicale et c'était un excellent début sont Kassandra ne se privait pas de le féliciter.

- C'est vrai tout ça. Et je ne sais pas cuisiner à part couper des choses pour faire de la salade et les fameux pancakes. Mais ma mère m'a appris à faire des lasagnes et aussi de la tarte aux pommes. Je voulais t'en faire la surprise le soir de ton accident... Je vais t'en préparer aujourd'hui si tu veux. Oui en effet j'ai retrouvé mes parents, c'est grâce à Lexie. Qui est en fait ma sœur. C'est assez rocambolesque comme histoire. Mais bien sûr que tu vas les voir. En fait tu les as déjà rencontrés, mais ça te reviendra plus tard ne t'en fais pas.

Elle se décala un peu pour lui faire face.

- Bien sûr que c'est normal, tu as vécu un traumatisme. Je le conduirai, ne t'en fais pas, tant que tu ne te sens pas prêt. Ça va revenir, tu adorais conduire ton pick-up. Et d'ailleurs tu n'aimais pas trop me le laisser, je ne sais pas pourquoi.

Elle lui souriait chaleureusement comme elek savait si bien le faire.

- Tu vois que c'était une bonne idée le bain.

Sa mémoire défaillante l’était de moins en moins à force d’être stimulée. Mais Ash n’était pas assez naïf pour se dire que le retour de ces quelques souvenirs signait la fin de son errance. Rien n’était acté et il allait encore devoir se battre comme un beau diable pour s’en sortir. Mais il n’était pas seul et la présence de Kassandra était surement la plus belle des excuses, pour ne rien lâcher et lui rendre celui qu’elle avait tant aimé.

« — Ah toi et ton premier degré. Je me souviens que tu avais toujours une explication scientifique pour contre carrer ce que ton esprit cartésien se refuse à accepter. Mais je n’en demeure pas moins convaincu qu’un baiser peut être magique surtout si on le partage avec la personne qu’on aime. » Il la serra un peu plus contre lui pour mieux savourer ce contact agréable et rassurant tout comme cette intimité qui reprenait vie peu à peu.

« — Et en plus avec un bain pour deux, on fait des économies d’eau. » Il était question d’humour et non de premier degré contrairement aux apparences. « — Mais je dois reconnaître que la perspective d’avoir une jolie fille nue contre moi et ma fiancée qui plus est, c’est tout aussi agréable autant que les quelques bisous en prime. Si bien que j’en arrive à me demander pourquoi n’y ai-je pas pensé plutôt ? Et dis-moi, qu’est-ce qu’on n’a pas encore tenté d’agréable, outre les bains à deux ? » Il déposa son menton sur son épaule avant de souffler sur la mousse qui y avait élu domicile et qui s’envola donc au contact du souffle de l’ancien militaire. Puis il reprit là où il s’était arrêté dans son énumération mémorielle.

« — Pourtant, qu’on se le dise, ce pick-up est vieux au moins autant que moi. Alors je ne vois pas pourquoi j’étais aussi excessif avec. Bon sache que maintenant, je ne le serais plus. » Et puisqu’il n’avait pas l’intention de le conduire, le laisser à Kassandra était la meilleure des solutions.

« — Je crois que j’adore la tarte aux pommes avec un peu de cannelle dessus. Hum, je peux déjà sentir l’odeur de ce chef-d’œuvre. Il va falloir que tu m’apprennes à en faire une, car je n’ai pas l’intention de débarquer les mains vides chez tes parents lorsqu’ils nous inviteront à nouveau. À moins de les faire venir jusqu’ici si tu préfères. Et j’ai hâte d’entendre l’histoire rocambolesque qui t’a conduit jusqu’à ta sœur. »

Si la bonne humeur était de mise, évoquer à nouveau le pick-up et la conduite, fit émerger une certaine appréhension qu’il n’hésita point à manifester auprès de Kassy qui entreprit de se décaler pour mieux lui faire face et ainsi être plus à même de le rassurer si besoin.

« — Il est à toi maintenant. Je crois qu’il va me falloir du temps avant de me remettre derrière un volant. Et puisque cette bagnole était précieuse à mes yeux, autant qu’elle te revienne. J’espère juste que nous sommes bien desservis en matière de transport en commun, parce que je ne veux pas faire de toi mon taxi, c’est hors de question. Au pire, je m’achèterai un vélo puisqu’à présent ils sont électriques. Et dis-moi joli cœur, loin de moi l’idée de mettre à mal cette douce ambiance, mais j’ai une question d’ordre pratique à te poser. Est-ce que j’avais un travail ? »

Kassandra pouvait en attester, les progrès d'Asher étaient fulgurants. Jusqu'à présent, aucun souvenir et là, cette nuit, trois d'un seul coup et d'autre détails encore de la vie quotidienne. C'était merveilleux. Surtout pour le patient qui commençait jusqu'alors à se décourager, la patience n'étant pas son fort.

- Oui c'est vrai... Je n'ai pas été habituée au second degré, mais tu m'enseignes ça très bien, souligne-t-elle.

Elle eut un petit rire suite à sa remarque sur les bains à deux, économiques et agréables.

- Je ne sais pas pourquoi tu n'y as pas pensé plus tôt surtout que c'est toi qui as les bonnes idées d'habitude. Et euh... J'avoue que je sais pas trop ce qu'on n'a pas essayé d'agréable. Je suis pas vraiment une spécialiste des trucs agréables, c'est toi qui me les fais découvrir en général. Je suis sûre que tu vas trouver quelque chose pour aujourd'hui.

Comme c'était agréable d'être tout contre lui, dans ses bras, sentir sa tête se poser sur son épaule frêle, ce sentiment de sécurité quand il l'entourait. Kassie appréciait cet instant.

- Je crois qu'on a assez stimulé ta mémoire pour le moment. N'oublie pas que le mieux est l'ennemi du bien.

Elle en voulait surtout pas risquer de provoquer l'effet inverse alors que les progrès avaient été significatifs.

- Pour ton pickup, je sais pas trop, je dirais que c'est parce qu'il te suit partout depuis très longtemps. Peut-être j'en sorte de nostalgie ?

Le sourire gagna le visage de la caméléone et s'étira presque d'une oreille à l'autre en l'entendent dire qu'il aimait la tarte aux pommes avec un peu de cannelle.

- Parfait, alors on tient le menu de ce midi. Je te prépare ça tout à l'heure et je te raconterai la fabuleuse histoire de nos retrouvailles avec les Watson. Et oui bien sûr, ils peuvent venir ici, ils l'ont déjà fait. Quand Lexie a voulu présenter officiellement Peter aux parents. C'est d'ailleurs ce jour-là qu'on a révélé qui je suis par rapport à eux.

Il semblair que le traumatisme d'Asher le hantait encore avec la voiture et le fait de conduire. Kassie ne voulait pas le forcer, mais il faudrait quand même qu'il finisse par prendre sur lui.

- J'en prendrai soin mais quand tu seras prêt, il te reviendras. Pour les transports... Il faut marcher environ un kilomètre pour atteindre l'arrêt de bus le plus proche. Mais on a un vélo quelque part dans le garage si tu veux. Casque obligatoire, ajouta-t-elle.

Sa dernière question sur son potentiel travail la figea.
Devait-elle le lui dire ? Elle était bien incapable de lui mentir de toute façon.

- Tu enseignes les sports de combat dans un établissement spécialisé pour les personnes surdouées. Mais... Cet établissement est relié à celui où j'étais captive. Je pense qu'il serait dangereux que tu reprennes contact avec eux maintenant.

C’était une délivrance, bien que tous les souvenirs ne soient pas encore restitués. Cependant, l’essentiel était là, il se souvenait de sa toute première rencontre avec Kassandra, cette femme merveilleuse avec qui il partageait sa vie avant l’accident et qui partageait désormais un bain avec lui.

« — Finalement c’était une bonne idée  ce bain. Autant que de le partager en aussi bonne compagnie. Du coup, comme tu viens de me dire que j’étais celui qui avait les bonnes idées, je propose dans un souci écologique de s’octroyer au moins un bain collectif par semaine, avec option mousse et fiancée évidemment. Qu’est-ce que tu en dis ? » Inspiré, il l’était et il fallait bien reconnaître que ce moment agréable et cette atmosphère empreinte de légèreté contribuaient grandement à inspirer l’amnésique en progrès. Cependant, Kassandra semblait encline à la prudence et ne voulait pas que son militaire force davantage, bien que les progrès soient fulgurants.

« — J’imagine que comme tu es dans le domaine médical, je devrais prendre le temps de t’écouter. Donc on oublie la mémoire pour aujourd’hui. Une chose qui ne risque pas d’être compliquée pour moi. Je me contenterai de retenir que je suis nostalgique et que de ce fait, je suis prêt à garder un tas de ferraille. »

Par la suite, la jeune interne en médecin évoqua sa famille après avoir proposé de réaliser une tarte aux pommes à Ash. Rien que le fait d’y penser, lui mettait le cœur en émoi, plus encore s’il y avait un peu de cannelle dans la recette. Il adorait ça et ne semblait pas encore comprendre d’où lui venait cette passion dévorante pour la tarte aux pommes. Toujours est-il qu’il se languissait d’en apprendre davantage sur Kassandra et sa famille oubliant le fait qu’il ignorait tout de la sienne.

Le pick up fut de nouveau au centre de la conversation. Malgré les efforts plus que significatifs, Asher se voyait mal conduire à nouveau. Il allait donc devoir se contenter des transports en commun, qui n’étaient pas tout près. « — Le vélo avec un casque est une bonne alternative. Et puis je ferais attention, car je ne vais pas me risquer à avoir un autre traumatisme crânien et perdre le peu de souvenirs récupéré. Je serais prudent, je te le promets. » Puis vint le moment fatidique du présent et du métier qu’il exerçait avant l’accident. De toute évidence, cela valut une hésitation à Kassandra qui se lança malgré tout.

« — Attends ?! Donc je bossais pour l’organisme à l’origine de ton enlèvement ? Mais ça n’a pas de sens. J’étais au courant de tout ça ? Je travaillais déjà chez eux avant de te rencontrer ? J’imagine qu’ils ne savent pas pour nous. Et du coup, ils me pensent mort c’est ça ? Voilà pourquoi tu penses qu’il serait dangereux que je reprenne contact avec eux ? »

Quel bonheur d'entrevoir de nouveau une vie normale, pour le peu que Kassandra l'avait connue, et de retrouver un tant soit peu son Asher. C'était étrange, quelques souvenirs seulement étaient revenus mais ils étaient précieux et Kassie les chérissait.

- J'approuve ton plan de bain collectif obligatoire hebdomadaire.

Tout ce qui permettait de passer du temps ensemble avait l'approbation de la brunette. Cependant, elle estimait que pour aujourd'hui, la mémoire de l'ancien militaire avait suffisamment été sollicité. Asher sembla coopératif. La façon dont il parla de son précieux pick-up en le traitant de tas de ferraille, chose qu'il n'aurait jamais faite avant l'accident.
La caméléone lui proposa l'alternative de prendre le vélo s'il voulait se déplacer autrement qu'en voiture, cependant elle ne trouvait pas forcément cela plus sécuritaire.

- La prudence est de mise, en effet mais tu sais, tu serais bien plus en sécurité dans l'habitacle de ta voiture plutôt qu'en vélo. Mais c'est toi qui vois.

Elle ne voulait pas non plus trop le materner ou l'infantiliser. Il était assez grand pour prendre ses décisions en connaissance de cause. De toute façon il était encore tôt pour ça.

La question suivante fit perdre son sourire à Kassandra. Elle dut lui avouer que le travail qu'il effectuait était relié au Centre. Son cœur se serra face à la réaction de son fiancé.

- Attends, calme-toi. Quand on s'est rencontrés, effectivement tu allais commencer pour eux, et tu ne savais pas pour moi. Tu travailles dans leur école pour surdoués, donc ce n'est pas directement eux mais cette école est une sorte d'écran de fumée en plus de leurs laboratoires officiels. Je ne sais pas s'ils te pensent morts ou non, je n'ai pas osé aller pirater leur système informatique... Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai de sérieux doutes quant à ton accident. Je sais que tu es quelqu'un de prudent, tu n'aurais pas pris de risques, tu m'avais envoyé un message en me disant que tu avais beaucoup à me raconter suite à ce rendez-vous duquel tu revenais... Je ne pense pas que tu aurais commis des imprudences. Je trouve qu'en effet, il serait prudent de garder tes distances avec eux.

Rien n’était simple malgré les efforts de chacun. Kassandra tâchait de ménager Asher sans trop l’infantiliser. Il percevait tout ça et l’en remerciait d’un regard, sans avoir besoin de se répandre en paroles inutiles. Mais il ne voulait pas non plus être une source d’appréhension pour la jolie brune. Peut-être que le vélo n’était finalement pas la meilleure des solutions en de telles circonstances. Malgré tout, il se refusait à considérer l’hypothèse de reprendre le volant, c’était trop tôt, assez pour le braquer. « — Je trouverai une solution autre », lâchait-il alors que l’interne en médecine essayait de le convaincre qu’il serait plus en sécurité dans l’habitacle de sa voiture. Pour dire vrai, Asher voulait changer de sujet, malheureusement pour lui et pour Kassandra, la quiétude ne semblait plus à l’ordre du jour. Et une fois n’est pas coutume, le Centre s’invitait dans l’échange.

« — Comment veux-tu que je me calme ? Je travaillais pour eux. » Il était désemparé. Et comment ne pas l’être après une telle révélation ? Il s’en voulait, sans même savoir. Heureusement que la caméléonne, ne souffrant point de l’impulsivité de son compagnon, parvint à attirer toute son attention en lui narrant le fin mot de l’histoire. « — Je ne savais pas ? » Sa voix emplie d’incertitude aurait presque pu faire croire que la timidité le gagnait.

« — Donc tu crois qu’ils ont un lien avec mon accident ? Mais pourquoi ? J’avais des informations compromettantes ? Sais-tu qui je devais rencontrer lors de ce rendez-vous ? » L’envie d’élucider ce mystère se faisait de plus en plus pressante et voilà qu’un bon nombre de questions faisaient surface. Ainsi, le Centre était-il à l’origine de cet accident ? Un accident dont en théorie nous ne sommes pas censés sortir indemne. « — Ils voulaient me faire taire. » De toute évidence, la question n’en était pas une.

« — Dis-moi, est-ce que le nom “Sullivan” ça te parle ? » Il avala bruyamment sa salive tout en tâchant de se remémorer cette étrange vision qu’il avait eue lorsqu’il était encore dans le coma.

« — Dans le coma, je me suis vu sur une vaste plage ensoleillée. Il y avait un type avec moi. Il avait beau me parler, je demeurais incapable de comprendre ce qu’il me disait. J’avais beau lui parler, rien, nada, le néant. Puis il a fini par me montrer l’horizon où j’ai vu une voiture qui prenait l’eau et commençait à s’enfoncer peu à peu. Puis plus rien, l’homme, la voiture, tout avait disparu. Et sans que je ne sache combien de temps il s’était écoulé, l’homme est revenu sur la plage. Je continuais à lui poser des questions, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Jusqu’à ce qu’il pose une main sur mon épaule. Oui, je revois la scène. »

Asher était euphorique et revivait son rêve dans le moindre détail. L’homme venait donc de lui poser une main sur l’épaule. « — Et il m’a dit mot pour mot, Asher Sullivan. N’oublie pas fiston ! » Ce fut comme une révélation pour l’ancien militaire. « — C’était mon père ! Le gars de la plage, c’était mon paternel. Sullivan, c’est mon véritable nom. Kassie, je crois que j’ai débloqué un truc là. C’était peut-être lui que j’allais rencontrer avant mon accident. »

Ce pauvre Asher était catastrophé d'apprendre qu'avant l'accident, il travaillait pour l'organisme qui avait fait tant de mal à Kassandra et sa famille. La caméléone était désolée de lui infliger de tels sentiments et essayait de le rassurer en lui rappelant qu'il n'avait effectivement aucune idée des réels agissements du Centre au moment de leur rencontre.

- Non, tu ne savais pas, insista-t-elle en lui prenant les mains.

Hélas, Asher n'avait pas eu le temps de lui parler de ce rendez-vous si important pour lui.

- Tout ce que je sais, c'est que c'est Elizabeth Fitzgerald qui t'avait donné le tuyau pour ce fameux rendez-vous. C'est aussi elle qui t'a fait engager à l'institut. Je sais que toi, tu lui faisais plus ou moins confiance parce qu'elle avait des informations sur toi. Pour ma part, quiconque a un pied dans le Centre n'aura jamais ma confiance, pour des raisons évidentes...

Sa question suivante lui tira un haussement de sourcil, eooe secoua la tête de gauche à droite.

- Non, Sullivan, ça ne me dit rien.

La suite de l'explication cependant paraissait extrêmement riche en informations.et prometteuse également pour la guérison du pauvre amnésique.

- Asher, tout ça ressemble à des réminiscences de ton passé, celui que tu avais oublié déjà avant l'accident. Ça se pourrait bien que ce soit des pistes. Je ne veux pas mettre la charrue avant les bœufs, ça pourrait etre aussi le reflet de certains angoisses profondes. Peut-être qu'on devrait travailler là-dessus, qu'est-ce que tu en dis ?

Peut-être que le temps du bain etait révolu.

- Est-ce que tu veux qu'on sorte de là et quon fasse des recherches sur les Sullivan qu'on trouvera ?

Kassie était si heureuse que quelque chose finisse par sortir de la mémoire d'Asher. Elle voulait s'engouffrer dans cette brèche, sans pour autant brusquer le patient, ce qui pourrait être contre-productif comme elle le lui avait déjà fait comprendre. Les émotions par lesquelles il passait étaient fortes et il ne fallait pas les négliger.

- On va prendre notre temps, d'accord ?