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 Foolish game

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Jarod Russel
Jarod Russel
Caméléon
ARRIVE(E) LE : 07/01/2017
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Message# Sujet: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Jeu 13 Mai - 19:23

Jarod & Parker
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J’étais rationnel, autant que faire se peut. Revenir à Blue Cove après mon évasion, n’en demeurait pas moins une erreur. Et ce n’est qu’une fois accompli, que l’on réalise l’ampleur d’une mauvaise décision. Lorsque j’étais interné au Centre, je n’avais pas le droit à l’erreur. Chaque jour était une nouvelle épreuve, je devais sans cesse me renouveler. Je ne pensais que trop rarement à moi et ce fut pire à mesure que le temps passe. Si bien que lorsque je me suis évadé, tout était à faire à commencer par être moi. J’ai parcouru tout le pays durant des mois. J’ai mis à disposition mes capacités pour des personnes qui en avaient bien plus besoin. J’ai découvert tout un monde dont je connaissais l’existence, mais qu’il m’était interdit de découvrir. Je mentirais si je disais ne pas avoir profité de ma liberté. Puis, pour une raison qui m’échappe encore, je suis revenu à Blue Cove, tout en continuant de me jouer de mes assaillants, du moins pour un temps. Là encore je pouvais prétendre être rationnel et prudent de surcroît. Mais ça, c’était avant que je ne laisse mes sentiments prendre le dessus et fortement m’inciter à rester, alors qu’il aurait été préférable que je parte, que je cherche un autre endroit. J’ai naïvement pensé que je pourrais moi aussi goûter aux joies d’une vie normale.

Je m’en veux tellement de m’être ainsi laissé prendre. Je n’aurai pas dû rester, ni m’attacher à toutes ces personnes. Je n’aurai pas dû mettre de côté le Centre comme s’il ne représentait que l’arrière-plan d’un tableau plus vaste. J’ai perdu confiance, j’ai perdu Tony, Kassandra a failli se faire prendre. Je ne sais pas ce qui m’a pris de croire que Parker pourrait se soustraire à l’emprise du Centre. Par sa faute, tout s’est embrouillé dans ma tête, au sens propre, comme au figuré. Alors je suis parti, j’ai à nouveau fui Blue Cove, sans un mot. J’ai probablement abandonné des personnes qui comptaient sur moi, mais je n’avais pas d’autre solution pour contrer cette impuissance qui menaçait de me submerger après la mort de Tony. Alors oui, je suis parti, j’ai mis le plus de distance possible entre moi et Blue Cove.

Un mois plus tard.

Le front contre la vitre du bus, je regardais le paysage défiler. Malgré la familiarité des lieux, je ne me sentais pas chez moi ici et si je n’avais pas reçu l’appel de Kassandra, il est fort à parier que je n’aurais pas quitté l’endroit où je me trouvais encore quelques jours plutôt. Mais je ne pouvais me résoudre à abandonner mon amie, qui venait de subir un drame, un de ceux qui vous oblige à revenir sur vos pas, alors qu’en amont vous vous étiez juré de ne plus revenir. Cette fois, j’avais pris quelques précautions pour ne pas être traqué. Mes leurres n’étaient pas qualitatifs, mais me permettaient pour l’instant de mener mes assaillants en bateau. Mais avant toute chose, il me fallait retrouver le seul endroit où j’étais en sécurité. Quoique, si Parker a cédé aux sirènes de la dénonciation, il ait fort à parier que je n’ai plus d’endroit où me cacher. Dans le doute, je pris toutefois la direction du parking où se trouvait la voiture louée en amont. Paré de mon véhicule, je pris ensuite la route pour rejoindre la plage et par extension cette petite cabane de pêcheur retapée avec l’aide de mes amis. Je me sentais mal vis-à-vis d’eux, mais je n’avais point le temps de m’apitoyer. Le cœur lourd, je regagnais donc les lieux. La clé se trouvait sous une fausse pierre. J’avais vu ça dans un film un jour. Sur le coup, je trouvais l’idée ridicule, mais pas assez pour m’empêcher d’en faire de même. Je déverrouillais donc la serrure avant de passer le seuil de la porte. Quelque chose m’intrigua, mais je demeurais incapable de définir l’origine de mon trouble.

- Il y a quelqu’un ? tentais-je dans le doute




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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Ven 14 Mai - 21:13

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Ma vie n’était qu’une succession d’échecs. Professionnellement parlant déjà, j’avais beau être compétente, je ne parvenais pas à mener à bien une mission qui m’avait été confiée voilà maintenant un an et demi passé. Mon père était déçu, c’était vrai. Mais il n’y avait pas que cela. Ma réputation commençait à en prendre un coup, et la pression mise sur mon équipe et moi-même était omniprésente, bien plus forte chaque jour. Sentimentalement, n’en parlons pas. Outre décevoir mon père, j’avais aussi déçu Jarod, visiblement, puisqu’il avait décidé de ne plus donner signe de vie depuis un mois. Depuis cette réception au Bellagio où Novàk et moi avions décidé de capturer Kassandra. Jarod aussi était là, c’était lui ou elle. Et je préférais largement la capturer elle ! Alors, j’avais détourné les pistes pour que la présence du premier caméléon évadé passe à la trappe et que l’on se concentre sur la seconde fugitive en date. La mission aurait pu être un succès si Jarod et d’autres, probablement des amis de Kassandra, ne s’étaient pas lancés à notre poursuite. Aujourd’hui encore, je ne comprends pas comment nous avions pu être mis sur la touche par eux et cet échec me reste en travers de la gorge.

Mais ce qui m’atteignait le plus, bien que cela me fasse mal de l’admettre, c’était la réaction de Jarod. Ne voyait-il pas que j’avais fait tout ça en partie pour le sauver lui ? J’avais tout fait pour que sa présence passe inaperçue et pour que la seule personne capturée ce soir-là soit Kassandra. Mais non, il avait fallu qu’il s’en mêle d’une part, et qu’il réagisse mal d’autre part. J’étais désemparée.

Quatre longues semaines que j’étais sans nouvelles. Je le faisais bien sentir à mon équipe, ma mauvaise humeur était au beau fixe. J’enchaînais cigarette sur cigarette, le regard rivé sur mon écran. Ce fut au bout de la première semaine que je m’étais décidée à aller chez lui, dans son repaire secret, sa cabane de pêcheur où je l’avais suivi après la soirée Halloween. Il n’était pas là. Pire, beaucoup de ses affaires avaient disparu… IL avait disparu, il avait foutu le camp. Ce constat m’avait serré le coeur, bien plus que je n’aurais voulu l’admettre, bien plus que cela aurait dû. Mais les faits étaient là : son absence me blessait.

J’avais pris l’habitude de venir le vendredi soir chez lui. Je savais que je trouverais la maison vide, mais sans vraiment savoir pourquoi, être ici m’apaisait. N’avait-il pas dit que je pourrais passer quand je le voudrais ? J’ignorais si cette invitation était toujours de mise, mais ces mots avaient été prononcés et non révoqués officiellement, et moi, j’en avais besoin. Toujours le même rituel, je prenais la clé sous le pot de fleur, je déverrouillais la porte, puis je replaçais la clé et m’enfermait de l’intérieur. Et quand je décidais de partir, je faisais pareil.

Ce vendredi soir -là n’avait pas dérogé à la règle, j’avais replacé la clé et m’étais enfermée dans la maison. J’avais laissé la maison plongée dans l’obscurité, j’étais sur le balcon surplombant l’océan, le regard vers l’horizon, une cigarette à la main, sœur des dizaines de celles qui jonchaient le cendrier posé sur la rambarde. Un verre de bourbon posé à côté. Seule le point rouge de l’extrémité de ma cigarette fendait la noirceur de la nuit. J’étais pensive, si bien que je n’avais pas entendu la porte s’ouvrir. Mais soudain, une voix retentit depuis l’intérieur. Des cambrioleurs ? J’écrasai bien vite ma cigarette avant d’attraper mon pistolet et d’entrer dans la maison.

Je crus que mon coeur manquait un battement en voyant de qui il s’agissait.

- Jarod ?! Tu… t’es revenu ! soufflai-je.

Je n’avais rien de mieux pour l’instant. Je posai immédiatement mon arme sur le comptoir de sa cuisine avant de croiser les bras.

- ça fait un mois, tu comptais donner des nouvelles ?





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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Sam 15 Mai - 1:32

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Officiellement, mon retour était dû à Kassandra et à l’épreuve qu’elle traversait. En de telles circonstances, je me devais de revenir pour lui apporter tout mon soutien. Mais officieusement, une deuxième personne m’incitait fortement à revenir, bien que par fierté, je me refusais encore à l’admettre. Parker m’avait déçu, un sentiment qui au début semblait facile à alimenter, autant que les braises d’un feu sur lesquelles on souffle. Mais peu à peu et en faisant bien malgré moi, ce que je savais faire le mieux à savoir appréhender les agissements de tout un chacun, j’avais compris qu’elle avait délibérément porté toutes les attentions sur Kassandra occultant ma présence aux yeux des autres. De prime abords, je n’avais pas vu cela, sûrement à cause de l’adrénaline et du plan que nous échafaudions dans le pick-up pour délivrer Kassandra. Mais cela me paraissait clair dès lors, elle s’était parjurée pour moi.

Durant des jours, j’ai pensé à ça, hésitant à prendre mon téléphone pour donner des nouvelles. La tentation fut rude, mais je devais m’y tenir, autant que je devais égoïstement me déconnecter de tout ça. Et puis j’avais aussi ma culpabilité à gérer. La mort de Tony me hantait constamment, si bien que je demeurais incapable d’avoir une nuit complète à cause des cauchemars. Je revivais encore et encore l’intervention ayant coûté la vie de mon ami. Les sols étaient instables, n’importe qui aurait pu le voir. De ce fait, j’aurai dû être en mesure de le sauver, quitte à prendre sa place, moi qui n’ai aucune famille. Rien que d’y penser, mon cœur se serre à nouveau et je sais, qu’en revoyant Lexa, il me sera d’autant plus difficile de ne pas me sentir mal. Mais pour l’heure, j’achevais de regagner le seul endroit où j’étais à peu près sûr d’être en sécurité. Cependant, sans que je ne sois en mesure de me l’expliquer, le doute m’assaillit au moment d’entrer chez moi. Et je compris trop tard, que désormais, je n’étais plus seul.

- À ce que je vois, tu as pris tes aises. Bonsoir au passage. Parker était là, face à moi visiblement surprise, mais plus assez pour continuer à me pointer de son arme qu’elle abaissa aussitôt pour ensuite venir la poser. Ce geste me surprit, mais je tâchais de rester impassible même après son attaque en bon et due forme.

- Écoute, j’avais besoin de m’éloigner de Blue Cove. Je me surprenais à être aussi sincère, sans chercher à me jouer d’elle où même à instiguer comme à l’accoutumée, une réplique digne de notre sacro-saint jeu du chat et de la souris. À présent je l’observais, elle venait de croiser les bras, elle se refermait et ne cachait pas sa déception de par ce positionnement corporel. - J’en déduis que tu attendais des nouvelles. Je fis un pas dans le salon pour venir poser mon sac sur le canapé avant de la confronter à nouveau. - En fait, j’ai cru qu’il était préférable pour moi de me tenir à bonne distance de toi. Oui, je t’en ai voulu énormément… Ainsi, je laissais ma phrase en suspens histoire de voir ce qu’elle aurait.





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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Jeu 20 Mai - 2:18

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Mon coeur, ce sale traître, battait la chamade comme jamais. Jarod était dans la maison, SA maison, il allait bien. Je m’étais fait un sang d’encre pour lui, quatre semaines sans nouvelles ce cet homme avec qui j’entretenais une relation particulière que je n’aurais su définir, c’était long, très long, trop long… Oui, j’avais été inquiète, je m’étais même fait des tas de films où il lui arrivait malheur, avant de tenter de me raisonner, me disant qu’un génie comme lui qui avait réussi à échapper au Centre autant de temps ne pouvait trépasser aussi bêtement. Mais après tout, n’avais-je pas réussi à le trouver ? Et n’était-ce pas uniquement mon attirance envers lui qui lui avait sauvé les fesses ? S’il s’était agi de Novàk le soir d’Halloween et qu’il avait pris sa filature à ma place, le caméléon, premier évadé du Centre aurait regagné ses sombres pénates depuis des mois…

- Oui bonsoir… répondis-je.

J’étais en colère qu’il m’ait ainsi laissée m’inquiéter, lui qui pourtant n’avait pas manqué de m’appeler quand au début je ne le voulais pas. Alors pourquoi me torturer ainsi maintenant, alors que tout avait changé entre nous ?

- Bien sûr que j’attendais des nouvelles ! Je me suis fait un sang d’encre, imbécile !

Me voilà à le sermonner alors qu’il était chez lui… mais après tout j’étais comme ça, les convenances, ça n’était plus mon truc depuis bien longtemps. Je l’entendis déclarer qu’il avait fait exprès de se tenir à bonne distance de moi, et qu’en plus il m’en voulait. Incrédule, je haussai un sourcil alors qu’en réalité, cette remarque m’avait poignardée en plein coeur.

- Pardon ? Tu m’en as voulu ?! Alors que j’ai tout fait pour te protéger ?

J’eus un petit rire ironique en secouant la tête et machinalement, je me rallumai une cigarette. Il me faudrait au moins ça pour me calmer.

- C’est une plaisanterie, j’espère ! J’ai fait exprès de te menotter à la cuisine de Lexa pour que personne ne te trouve, parce que je savais pertinemment que tu irais fourrer ton nez là où ça sentirait le roussi pour tes fesses, mais non, même ça il a fallu que tu n’en fasses qu’à ta tête ! Tu te rends compte que tu aurais pu te faire choper ? Novàk était là, et mon collègue Weather aussi, je n’aurais pas pu te laisser filer !

Oui, je venais de renier oralement mes principes, mon travail, ma fidélité au Centre et à mon père, devant Jarod. J’étais si énervée qu’il se soit mis en danger, faisant fi de ce que j’avais fait pour le préserver, que je tirai sur ma cigarette inlassablement.

- Je peux savoir pourquoi tu m'en veux, en fait ? D'avoir voulu sauver ton cul ?



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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Ven 21 Mai - 17:22

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C’est plus facile d’être en colère que d’essayer de comprendre. Et j’en faisais l’amère expérience. Elle, cet être que je m’étais efforcé de tenir à bonne distance, durant des semaines. Elle, cette femme qui faisait palpiter mon cœur comme personne. Elle, la tentation, celle pour qui la raison n’avait aucun sens. Elle, que j’avais essayé de haïr, en vain, car j’étais tout bonnement incapable de haïr, surtout cette personne. Elle, à qui je n’avais donné aucune nouvelle, mais à qui je pensais presque chaque jour. Mademoiselle Parker était indubitablement là, autant qu’elle me mettait mal à l’aise, tant j’avais en moi, de sentiments contradictoires à son égard. Mais elle était là, seule, chez moi qui plus est. Et à en juger par son attitude, elle avait pris au pied de la lettre, ce que je lui avais dit, la dernière que nous nous sommes retrouvés ici.

« - Comment ça, tu t’es fait un sang d’encre ? » Si seulement, je pouvais être insensible, ça m’éviterait d’être ainsi ébranlé de l’entendre dire sans chercher à le déguiser, qu’elle s’était inquiétée pour moi. D’habitude, elle ne s’exposait pas aussi facilement, elle pour qui les apparences sont une question de survie surtout dans un milieu aussi hostile que le Centre. « - Je ne pensais pas que nous en étions là, au point d'être rongé par l'inquiétude sans nouvelles. » Et voilà que soudainement je me sentais con et particulièrement mal à l’aise non pas par le fait d’être sermonné chez moi, mais parce que je lui avais causé de la peine. « - Écoute, les dernières semaines ont été particulièrement dures… » commençais-je incertain, alors qu’elle semblait bien décidée à faire entendre ce qu’elle avait à me dire et ce qui lui pesait depuis des semaines. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’était pas dans la demi-mesure, mais bel et bien dans l’attaque.

« - Que j’aille fourrer mon nez là où ça sentait le roussi pour mes fesses ? Attends, on parle de Kassandra. Tu n’en as sûrement rien à faire d’elle, mais c’est mon amie et ce qui s’approche le plus d’une famille pour moi. Tu sais, la famille, ce dont le Centre m’a privé durant toutes ces années. Donc je n’allais pas rester à me tourner les pouces dans la cuisine pendant que tu œuvrais avec les autres, à mettre à mal sa liberté. Je lui devais mon aide, je n’avais pas le droit de l’abandonner à nouveau et tant pis si pour ce faire je devais renoncer à ma propre liberté. » Nous étions tout les deux tendus au possible, moi face à elle sans bouger, alors qu’elle se fumait une cigarette, se souciant peu des soucis que pouvait engendrer une telle pratique sur sa santé. Mais elle toujours aussi pugnace, ne se démontait pas.

« - Si tu m’avais laissé continuer tu n’aurais pas à poser la question. Est-ce que tu t’aies rendu compte que j’étais dans cette bagnole quand tu t’es mise à nous tirer dessus ? Et quand bien même, jusqu’où aurais-tu pu aller pour arrêter la voiture ? Quand je t’ai vu sortir ton arme pour nous tirer dessus, j’ai ressenti tellement de colère… Mais ça, c’était sans prendre en considération le fait que tu ignorais peut-être que j’étais là. En fait, je crois que j’ai éludé volontairement ce paramètre. Être en colère contre toi semblait soudainement plus facile et ça l’est devenu plus encore lorsque Lexa a perdu son mari. Je… Je n’ai pas pu le sauver… J’ai… Ce n’est pas cohérent comme raisonnement mais dès lors il me paraissait comme évident que je devais tenir à distance les gens pour ne pas m’attacher et ressentir cette douleur qui te prend le cœur lorsque quelqu’un à qui tu tiens perd la vie. C’est comme si on t’arrachait un membre, la douleur est si forte que tu te demandes si un jour tu t’en relèveras. Donc oui, je me suis dit qu’il serait plus facile d’être en colère contre toi et de faire de toi la coupable de tous mes maux parce que je ne voulais pas ça… Je… Je crois que le simple fait de m’imaginer confronté à ta perte, fait naître en moi un tel désespoir. Mais je n’ai pas le droit de te dire de telles choses, cela laisserait présupposer que j’ai des sentiments qui vont bien au-delà du fait d’aimer m’envoyer en l’air avec toi. »






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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Mer 2 Juin - 13:56

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Après le soulagement de le revoir sain et sauf, la colère m’avait étreinte, la colère après lui pour m’avoir laissée sans nouvelles de sa part et de m’être rongée les sangs, la colère après moi de réagir ainsi alors que je n’aurais pas dû être aussi concernée… Mais pourtant c’était ainsi. Alors j’avais explosé, je lui avais balancé tout ce que j’avais sur le coeur, d’une façon sans doute trop abrupte que Sydney m’aurait reprochée.
J’interprétai la réflexion de Jarod comme de l’ironie. On n’en était pas au point d’être rongés par l’inquiétude sans nouvelles ? C’était une blague ? Cette remarque me fit serrer les mâchoires tandis que je le foudroyais du regard, mais je le laissai parler suite à ce que je venais de lui dire, et force était de constater que le caméléon avait des choses à dire. Je tirai sur la cigarette que je venais d’allumer, soufflant une bouffée de fumée avant de secouer la tête.

- Si je dois choisir entre Kassandra et toi, le choix est vite vu. J’ai pas le choix de toute façon ! C’est ridicule, nom de dieu ! Tu nous refais le complexe du putain de héros ou quoi ?!

Il évoqua alors la course-poursuite en voiture et le fait que j’ai tiré sur eux. Enfin, sur eux… c’était un bien grand mot.

- Là ou pas, je ne tirais pas sur des personnes, j’essayais de vous forcer à ralentir. Que je sache, je n’ai touché aucun être vivant ! Par ailleurs, j’ai vu seulement après avoir commencé à tirer que tu étais là. Et tu n’aurais pas dû y être, je t’avais menotté à la cuisine du Bellagio pour CETTE raison !

J’eus soudain un pincement au coeur quand Jarod évoqua le mari de Lexa décédé. Je n’étais pas au courant, et je réalisai que j’avais manqué plusieurs appels de mon amie. Quelle piètre amie je faisais… Mais pour l’heure, je me concentrai sur Jarod. J’étais soudain triste de le sentir blessé par ce qu’il avait vécu, d’avoir perdu son collègue et ami sans avoir pu faire quoi que ce soit pour le sauver. Je savais combien l’on se sentait démuni, j’avais ressenti la même chose quand j’avais perdu ma mère, si jeune.
Je l’écoutais et plus il parlait, moins je ne savais comment réagir. J’étais totalement paumée. Je terminai ma cigarette que j’écrasai dans le cendrier que j’avais ramené sur le comptoir de la cuisine avant de croiser les bras.

- Je suis sensée répondre quoi à tout ça ? Je veux pas que tu souffres, je veux pas te pourchasser, mais tu dois y mettre du tien. Je suis désolée que tu aies perdu ton ami et que Lexa ait perdu son mari, mais ça n’a rien à voir avec cette histoire. Quant aux sentiments…

Mon coeur se serrait. Évoquer ce qu’on ressentait était comme être sur une corde raide. Je n’en étais pas capable. Jarod semblait moins bloqué que moi à ce niveau.

- Putain tu parles beaucoup trop ! Ferme-la cinq minutes !

J’étais un peu trop émue à mon goût, je me sentais faible et j’avais horreur de ça, et néanmoins, je m’approchai d’un pas décidé de Jarod pour le serrer fort dans mes bras.



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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Mer 2 Juin - 17:20

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J’aurais dû m’y préparer, évaluer ce paramètre, à savoir la présence de Parker ici, dans cette zone que nous avions consentie d’un commun accord, à rendre neutre. J’aurais dû prévoir, le simple fait, qu’elle prenne au mot, ma proposition, celle qui l’invitait à venir ici quand elle le voudrait. Mais je ne suis pas omniscient et si mon intelligence est grande, je n’ai malgré tout aucun contrôle sur les autres et encore moins sur mademoiselle Parker. J’avais beau essayer de garder un peu de distance, sa franchise me désarma et plus encore le fait de l’entendre dire qu’entre moi et Kassandra, son choix était fait.

« — On a le choix quand on le veut… » dis-je entre mes dents, regrettant déjà d’avoir laissé mes pensées précéder ma réflexion. « — Pour ta gouverne, je ne souffre d’aucun complexe ! » rétorquais-je aussitôt, offensé par le ton qu’elle venait de prendre tout en tirant longuement sur sa satanée cigarette. J’étais sur les nerfs, je ne pouvais le nier. Moi qui espérais un peu de solitude pour souffler à nouveau, je me retrouvais confronté à une tornade brune prête à tout envoyer valdinguer sur son passage. Plus encore lorsque nous en arrivâmes à évoquer cette fameuse course poursuite qui aurait pu coûter bien plus qu’une liberté.

« — On devrait arrêter… » commençais-je avant de reprendre pour que cette pause ne soit pas mal interprétée. « — Ce que je veux dire, c’est que l’on devrait arrêter de parler de ça. Je n’ai très clairement pas l’envie ni la force de t’affronter. » Ce qui m’obligea à lui parler de ce que j’avais vécu, de la perte de Tony et de ce sentiment de culpabilité qui m’étouffait un peu plus chaque jour. Le simple fait d’en parler, contrairement à ce que l’on pouvait croire, ne me faisait aucun bien, au contraire. « — Et voilà que je ponds encore un long monologue. À n’en pas douter, je ferais la richesse d’un psychologue si je décidais d’en consulter un. » Chose qui n’était pas près d’arriver.

Me voilà donc à pousser un long soupire, car incapable de trouver mes mots. Parker m’en voulait autant que je lui en avais voulu et je ne m’attendais pas à ce que le débat s’apaise. Son corps parlait pour elle, et les bras qu’elle venait de croiser me confortaient malheureusement dans mon hypothèse. « - Tu n’as rien à dire… » commençais-je avant de l’entendre dire quelque chose qui mit à mal bon nombre de mes certitudes. « — Tu… Tu ne veux pas me pourchasser ? » Je me sentais idiot d’ainsi poser la question, car après tout ce qui s’était passé, il était évident qu’elle ne voulait plus me poursuivre. Et alors que j’étais aux prises avec mes doutes, elle m’intima de me taire avant de s’approcher d’un pas décidé et de passer ses bras autour de moi. D’abord statique, car surpris, je laissais peu à peu mes bras l’entourer, me détendant peu à peu tout en fermant les yeux pour ensuite venir poser mon front sur son épaule.  

« — Je suis désolé. J’ai été égoïste avec toi. » Je préférais me détacher à présent pour mieux lui faire face. Ma main vint aussitôt se poser sur sa joue avant de remettre l’une de ses mèches rebelles derrière son oreille. « - Je ne voulais pas l’admettre, mais tu m’as vraiment beaucoup manqué et je ne parle pas que de nos fougueux ébats. On fait la paix ? As-tu dîner au moins ? »




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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Dim 20 Juin - 23:34

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La discussion était loin d’être agréable, et je savais que j’aurais dû me concentrer sur l’essentiel, à savoir le fait que Jarod était en vie, qu’il allait bien, et que le Centre ne lui avait pas encore mis le grappin dessus… Néanmoins, j’étais en colère pour diverses raisons que je ne m’étais pas gênée pour évoquer. Nous étions sur la défensive tous les deux et nous balancions au visage des paroles pour le moins blessantes, mais finalement, mon caméléon demanda une trêve. Arrêter de parler de la cours-poursuite. Grand dieu, je préfère me gifler que de le dire à voix haute, mais au début, mon coeur s’était serré de peur qu’il veuille arrêter ce « nous » qui n’aurait jamais dû exister. J’étais perdue mais tâchai de garder la tête haute. Je l’écoutai parler avant de reprendre à mon tour, m’ouvrant un peu trop à mon goût. Il en sembla même surpris. Comment pouvait-il croire qu’après tout ce qui s’était passé entre nous, je le pourchassais de mon plein gré ? Je n’avais jamais voulu cette situation.

C’est alors que je me surpris à faire quelque chose que je ne faisais jamais d’ordinaire : serrer quelqu’un dans mes bras. A croire que Jarod me transformait. Cela me faisait peur, mais je n’avais, pour l’heure, aucune envie de partir sur un débat philosophique avec moi-même. Je sentis finalement ses bras m’entourer à leur tour, et mes lèvres s’étirèrent en un léger sourire. J’étais bien, sentant son front contre mon épaule. Puis il se détacha. C’était trop court, mais tant pis, je respectai son choix. Sa voix était plus douce et j’appréciai ce son. Je lui avais manqué ! Je me sentis rassurée, et aussi sotte qu’une adolescente.

- J’aurais pu pensé que tu avais trouvé quelqu’un d’autre pour de fougueux ébats, comme tu dis, déclarai-je avec un sourire en coin. On fait la paix, répondis-je à sa demande en répétant ses mots.

Il me demanda si j’avais dîné.

- J’ai fumé quelques clopes, ça compte ? demandai-je en haussant les épaules.

A la vérité, en son absence, j’avais perdu l’appétit, j’étais si troublée, énervée, retournée… bref mes émotions m’empêchaient d’agir normalement.



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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Jeu 24 Juin - 17:12

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Je m’étais convaincu de la tenir pour coupable de mes maux. Et l’expression « loin des yeux, loin du cœur », bien qu’abstraite par sa nature, avait une part de vraie dans l’énoncé. Mettre de la distance rendait les choses plus faciles et avait, je le confesse, donnait plus de force à mon projet d’éloignement. Malheureusement, rien ne dur ; plus encore lorsque des sentiments aussi forts vous habitent. Ma rancune avait bien piètre figure à présent et malgré notre échange houleux, j’étais incapable de la tenir responsable de quoi que ce soit ; pire, je me sentais éhontément coupable. Je la poussais dans ses retranchements, la contraignant à la sincérité et donc à une pleine exposition, sans cette armure érigeait autour d’elle pour se protéger des sentiments. Je m’attendais à tout sauf à ça et peut-être aurais-je préféré me prendre un tabouret dans la figure ; cela aurait rendu les choses plus simples. Peuvent-elles l’être ? Vaste question à laquelle je n’ai aucune réponse. N’est-ce pas ironique ? Je parle plusieurs langues, je maitrise bien des domaines, je peux exercer le métier que je veux, mais lorsqu’il est question de sentiments humains, je suis complètement largué. Une gravité accrue lorsqu’une certaine demoiselle est au cœur de l’équation. Et rien n’y fait, je demeure incapable de la tenir responsable de mes maux, de lui en vouloir ; et plus encore, je suis incapable de garder une bonne distance et de continuer à entretenir un semblant de tension après que nous ayons tour à tour fini de vider notre sac.

Bien au-delà de l’aspect confessionnel de notre échange, ce qui me surprit fut le geste, autant que les mots. Je pouvais prétendre la connaître, assez pour savoir qu’elle n’était pas le genre de personne à être démonstrative. Quelle ne fut donc pas ma surprise en la voyant s’approcher de moi pour me serrer dans ses bras ? D’abord réticent, car un tantinet méfiant, je ne pus résister bien lointain à l’appel de l’étreinte en passant mes bras autour d’elle. Un geste simple, voire anodin pour le commun des mortels, mais pas pour nous deux. L’affection nous avait tant fait défaut, qu’il n’était facile ni pour l’un ni pour l’autre de paraître naturel, sans être légèrement gêné. ; ce qui m’amena à mettre un terme à cette étreinte fugace. Une maladresse qui m’incita à faire montre d’un peu plus de douceur pour faire comprendre à Parker que la trêve était à nouveau de rigueur ; et aussi à reconnaître l’égoïsme dont j’avais fait preuve à son égard. J’étais loin de me douter à quel point ces petits riens lui faisaient du bien, autant qu’ils m’en faisaient.

« — Ah je crois en toute sincérité qu’il est difficile de trouver quelqu’un d’aussi inspiré que toi lorsqu’il est question de fougueux ébats. Donc non, tu n’as pas à t’en faire, je n’ai pas été voir ailleurs si l’herbe est plus verte. C’est bien ce qu’on dit ? » Mon sourire s’était agrandi en voyant paraît cette divine esquisse sur son visage. J’avais soudain l’impression de me trouver face à une tout autre personne dont le visage illuminé par un sourire inspirait la joie et bon nombre de sentiments positifs. « — Ravi toutefois de savoir qu’on fait la paix. » Le clin d’œil était de rigueur, la légèreté aussi, comme si tout d’un coup nous reprenions là où nous nous étions quittés avant que diverses péripéties ne mettent à mal notre si précieuse petite accalmie.

« — Les clopes, ça ne compte pas. Donc on va partir du principe que tu n’as pas dîné. » Joignant les gestes à la parole, je m’approchais du frigo avant de constater sans surprise qu’il était quasiment vide après un rapide examen de ma part. « — Ah oui effectivement… » commençais-je en fixant le cadran de ma montre. « — Bon il est un peu tard pour faire des courses et l’on ne peut pas dire que j’ai suffisamment de matière pour réaliser un repas digne de ce nom. » J’avais beau avoir quelques capacités dans le domaine culinaire, je n’étais pas sûr d’être à même de sublimer du contenu en boîte. Mon regard et mon air désolé se posèrent conjointement sur Parker. « - Bon et bien je ne vais pas pouvoir t’impressionner à nouveau avec mes talents culinaires. Cela dit, je connais un excellent Japonais qui livre à domicile. Ça te va ? Si oui, on se fait livrer et l’on va s’installer dehors pour savourer un vrai repas. Et tu vas voir, c’est magique de juste se poser sur le sable et de manger un sushi en regardant la mer. On se fait ça ? »





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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Lun 12 Juil - 15:21

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Nous avions arrêté de nous balancer nos rancoeurs au visage et il fallait reconnaître que je préférais, et de loin, nos moments calmes. La tendresse était une chose dont j’avais cruellement manqué depuis le décès de ma pauvre mère, mais j’avais l’impression que Jarod était la seule personne à être capable de combler ce vide. Je me sentais bien avec lui, hélas, un peu trop. Pourquoi les choses étaient-elles si compliquées ? Pourquoi voulais-je toujours ce que je ne pouvais avoir ?
L’accalmie revenue, nous pouvions reprendre ces petits habitudes que nous avions prises de nous taquiner un peu. Il m’amusait en parlant de « fougueux ébats », ce qui n’était pas faux concernant nos rencontres clandestines précédentes.

- L’herbe plus verte ailleurs ? C’est pas vraiment le genre d’expression qu’on utilise dans ces circonstances-là, mais bon, venant de toi c’est drôle.

Son sourire… j’aimais tant le voir. Et je savais que si je faisais mon travail, si j’étais fidèle à mon père et au Centre, je ne le reverrais plus.
Jarod voulait qu’on dîne. Maintenant qu’il était revenu, sain et sauf, mon appétit était revenu lui aussi. Et mon envie de fumer clope sur clope s’estompait. Le caméléon observa son frigo pour constater qu’on allait devoir se faire livrer.

- Qui sait, peut-être que la prochaine fois, c’est moi qui t’impressionnerai avec des talents culinaires inédits…

Je me surpris moi-même à sortir ça, je venais de repenser à la conversation que j’avais eue avec Lexa peu avant que Jarod fiche le camp je ne sais où.

- OK, on se fait livrer mais c’est moi qui commande. Tu prends trop de risques ici.

Je dégainai mon téléphone portable et tapai le nom du restaurant japonais de mon hôte. Je le lui tendis pour qu’il choisisse ce qu’il veut et une fois que je l’eus fait à mon tour, la commande fut réglée et envoyée.

- On a plus qu’à attendre. Ça dit vingt-cinq minutes. T’as une idée de ce qu’on pourrait faire en attendant ?

Je n’avais aucun mal à nous imaginer dégustant nos sushis assis au bord de l’eau avec le reflet de la lune et des étoiles sur les vagues. Une vie normale l’espace d’une soirée, sans traque, sans voyages mouvementés à travers le pays, sans violence. Y aurais-je droit sur le long terme un jour ? Ces moments privilégiés que j’appréciais tant avec Jarod, combien de temps encore pourrais-je y avoir droit ? Je me posai beaucoup de questions en l’espace de quelques secondes où mon regard s’étant posé dans celui de cette personne exceptionnelle qui me faisait face.

- Dis-moi, tu t’es bien gardé de me dire que tu connaissais Lexa Black, soulignai-je soudain avec un air faussement suspicieux. J’imagine que tu sais, vu que tu sais tout, que c’est une amie de longue date.



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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Lun 12 Juil - 18:59

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J’étais loin de me douter que dans la tête de mademoiselle Parker, se jouait un dilemme qui mettait à mal bon nombre de ses certitudes. Et si j’avais eu pleinement conscience de ce que cela implique pour elle, peut-être ne serais-je pas revenu ; ou du moins, j’aurai fait preuve de bien plus de discrétion. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire et je suis à peu près sûr qu’on ne construit pas sa vie sur des « si ». Et c’est bien ça le problème, les certitudes me faisaient défaut et j’étais comme qui dirait condamné à ne pas me projeter tant que le Centre perdurerait. J’avais donc appris à vivre au jour le jour et ce mode m’allait, du moins il était plus facile à exécuter avant que je ne goûte à un semblant de normalité et que j’y prenne goût. Et cette normalité m’était inspirée par mademoiselle Parker en personne, par ces petits moments que nous partagions loin du regard de tous, ces petits riens qui avaient le pouvoir d’arrêter le temps et de mettre à mal la fatalité. Quel paradoxe ! Elle qui avait pour mission de me capturer pour me ramener au Centre, était ici la promesse indicible d’un semblant de normalité. Ici, dans cette zone neutre, nous n’étions plus le chat et la souris et une fois encore, je prenais goût à ça, trop peut-être ; mais je me refusais à le faire entendre de peur de la braquer et de perdre ce bonheur éphémère et si précieux qui nous était offert de temps à autre.

« Vider son sac. » Cette expression m’était inconnue avant que je ne franchisse le seuil de la caserne. Je me demandais sans cesse pourquoi nous devions vider notre sac pour ensuite nous sentir mieux. Je dois bien reconnaître que le caractère métaphorique de la catharsis me faisait défaut. Et croyez-le ou non, avant de comprendre, j’ai fait des recherches. Je voulais à tout prix savoir pourquoi le sac et quelle en était sa symbolique ? Saviez-vous que cela venait de l’univers juridique ? En effet au cours du XVIIe siècle, les avocats rangeaient les documents nécessaires à leur plaidoirie dans des besaces. Et de ce fait, à mesure de leurs plaidoiries, ils déballaient leur sac, le vidant entièrement pour fournir aux juges tous les éléments nécessaires à la défense de leur client. Le terme a perduré allant jusqu’à s’étendre au langage courant. Fort de mes recherches, j’ai donc compris ce que voulait dire « vider son sac » et, je crois, sans me tromper, que c’est ce que nous venions de faire. Un mal pour un bien qui me faisait me sentir moins coupable et elle aussi à en juger par le regard qu’elle posait sur moi et l’exquis sourire qui prenant vie sur ses lèvres toutes aussi exquises. Nous semblions même enclins à nous taquiner, preuve que les choses rentraient dans l’ordre ici.

— Donc je prends note dans mon carnet invisible, que je ne suis pas encore au point sur les expressions, mais que je n’en demeure pas moins drôle. Il ne faut jamais sous-estimer le ressort comique très chère. Mais bon, si j’ai l’air d’un imbécile à chaque fois, on va se demander d’où je sors. J’aurai peut-être besoin d’une personne légèrement patiente, charmante au demeurant, et maitrisant les expressions usuelles pour m’apprendre. Tu es libre ? demandais-je un brin moqueur en lui souriant ; un sourire qui ne la laissait pas indifférente au vu de son langage corporel. Et à bien y réfléchir, je crois qu’elle a toujours aimé ce sourire sans oser le faire entendre ; autant que j’appréciais (et j’apprécie encore) sa présence lorsque je n’avais aucune notion de liberté.

Mais traite de plaisanterie, j’avais faim, tellement que je pouvais cacher les quelques grognements émanant de mon estomac. Malheureusement pour moi, le contenu de mon frigo laissait à désirer, si bien que même avec mes capacités, je ne pouvais rien faire. Et alors que je cherchais encore un semblant de solution, Parker laissa entendre qu’elle pourrait peut-être m’impressionner avec des « talents culinaires inédits. » Un brun septique je me redressais, refermant au passage la porte du frigo. — On en reparle de la fois où pour la fête des Pères tu as voulu préparer quelque chose ? C’était une tarte, il me semble. Après, peut-être que tu as eu le temps de t’améliorer et que tu es passé au stade “mangeable” dans tes préparations. Nous adorions nous taquiner enfant et je prenais encore plus de plaisir à le faire à présent, fort de plus de maturité et d’audace ; car de ce que j’avais compris, personne n’osait se moquait de la demoiselle, même gentiment. — Mais je suis prêt à me faire surprendre. Cependant pour ce soir, nous devions opter pour la commande et à ma grande surprise, mon invitée prit les devants pour m’empêcher de prendre des risques inutiles ; preuve qu’elle voulait vraiment me préserver. Je tâchais de ne rien laisser paraître, mais il fallait bien reconnaître que ce geste m’avait touché d’ailleurs, le regard que je portais sur elle parlait sûrement pour moi.

— J’ai un nom d’emprunt, tu sais. Mais si tu y tiens. Je me saisis alors du portable qu’elle venait de me tendre avec sur l’écran tactile le menu du restaurant. — On va partir sur une formule variée, ça me permettra de savoir ce que tu aimes pour la prochaine fois.  La commande réglée, je lui rendis son cellulaire ; il nous restait une bonne vingtaine de minutes à attendre avant de recevoir notre commande. Mon regard se posa alors sur l’extérieur, il ne faisait pas encore nuit, l’on pouvait donc aisément profiter de la vue. — Mes collègues m’ont offert une super bouteille lors de la pendaison de crémaillère. On pourrait se prendre deux verres et s’installer dehors en attendant la commande. Rassure-moi, tu aimes le vin ? J’attendis sa réponse, avant de retourner dans la cuisine pour en sortir deux verres imposants. Et alors que je cherchais avidement la fameuse bouteille, je fus soumis à un léger interrogatoire qui raviva aussitôt ma culpabilité.

— En fait c’est une longue histoire, une de celle qui se raconte avec un verre. Et sans attendre, je sortis mon « bon » cru pour remplir les deux verres.  — Viens, on va se poser dehors et promis, je te raconte tout.






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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Mer 28 Juil - 14:09

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J’aurais pu longtemps continuer à accabler Jarod de reproches, lui faire comprendre que son attitude lors de la traque de Kassandra avait été dangereuse non seulement pour lui mais également pour moi, car en essayant de ne pas le toucher, et tout faire pour ne pas l’attraper, j’aurais pu me faire griller. Mais tout deux avions décidé de calmer nos ardeurs. Après tout, nous avions compris l’un et l’autre ce que l’autre nous reprochait et il ne tenait qu’à nous d’en prendre bonne note et mieux gérer à l’avenir.

La conversation étant revenue à un degré plus calme, nous redevenions nous-mêmes. Avec lui, j’étais sans masque, c’était rare pour moi et je me sentais bien, un peu trop pour que je l’admette ouvertement. Je l’écoutais employer des expressions à mauvais escient ce qui ne manqua pas de m’amuser.

- Je vais tout simplement t’acheter « Les expressions pour les Nuls », ça doit bien exister Parce que la patience, c’est pas vraiment mon fort, comme que tu le sais.

Ah ce sourire. Pourquoi est-ce qu’il me faisait autant d’effet ? Je me sentais prise au piège quand il souriait, parce que je ne pouvais rien faire d’autre que me rallier à sa cause.
L’estomac du caméléon criant famine, nous ous mîmes à parler cuisine et voilà qu’il sous-estimait mes capacités. Avec le plus grand séreux, je haussai un sourcil.

- Comment tu connais l’histoire de la tarte de la fête des pères toi ?

Je soupirai, il savait beaucoup trop de choses sur moi.

- C’était il y a une éternité, tu vas pas me juger sur ça quand même… Je te surprendrai, tu verras.

Et là, je comptais fort sur ma chère Lexa.
Puis, j’utilisai mon téléphone portable pour procéder à la commande, laissant Jarod choisir ce qu’il voulait. Ceci fait, nous pouvions patienter sagement.

- Bien sûr que j’aime le vin. Qui n’aime pas le vin ?

L’idée de s’installer sur la terrasse était excellente. Je le laissai prendre ce qu’il fallait et j’ouvris la porte fenêtre pour que nous y allions. J’avais des questions, notamment concernant le fait qu’il connaisse Lexa. J’avais dîné avec elle voilà quelques soirs et elle m’avait parlé de Jarod, me donnant même ses coordonnées.
Je m’installai dans un fauteuil en bois face à la mer, contemplant l’horizon où un infime rai de lumière trahissait les derniers instants de vie du soleil avant le lendemain.

- Je t’écoute, dis-moi tout. Et s’il te plaît, dis à tes amis d’être prudents. Si j’ai pu obtenir de Lexa tes coordonnées, ça veut dire que d’autres le pourraient aussi.

Bien entendu, Lexa ne cherchait pas à mal, je lui avais parlé de la dangereuse Kassandra que je recherchais et elle m’avait dit qu’elle l’avait croisée chez Jarod. Une autre personne du Centre aurait fait coup double.



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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Jeu 29 Juil - 19:33

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J’étais tout bonnement incapable de rester en colère, car là face à elle j’étais désarmé, comme pris au piège. Elle m’avait manqué même si j’avais tenté de me convaincre du contraire et ceux à de nombreuses reprises. Mais rien n’y faisait, il me suffisait de plonger mon regard dans le sien pour comprendre que c’était une perte de temps et d’énergie. Ici, nous ne courrions aucun danger et partant de ce constat, je me refusais au moindre affrontement. Alors d’un commun accord, nous parvînmes à calmer nos ardeurs, laissant les mauvaises ondes derrière nous. Et je crois que mademoiselle Parker était prête à quelques concessions à commencer par le fait de reconnaître à mi-mots ses erreurs. De ce fait, je ne pouvais ne pas en faire autant. C’est ainsi que la conversation reprit sous de meilleurs auspices et voilà que peu à peu, Parker se délestait de son masque de chasseresse m’offrant un spectacle dont j’étais le spectateur privilégié. J’étais chanceux et j’en prenais la pleine mesure en posant mon regard sur elle. Son attitude, ses gestes, ses quelques sourires ne trompaient personne surtout pas moi ; elle se sentait bien ici, avec moi, peut-être même qu’elle se sentait libre qui sait ?

« — Je ne sais comment le prendre. Mais partant du principe que c’est un cadeau je vais délibérément omettre le côté “pour les nuls” et me satisfaire d’avoir un cadeau de ta part. Ça me fera un peu de lecture comme ça. Mais peut-être que de mon côté, si cela existe, je devrais t’offrir “la patience pour les nuls” voire “la cuisine pour les nuls” non ? » Une pique toute trouvée pour la suite de notre échange. J’étais alors loin de me douter qu’il m’était possible de la désarmer rien qu’avec un sourire. Heureusement, sinon quoi nul doute que j’en aurais éhontément abusé. En attendant, c’est de sa patience que j’abusais en la titillant ; un risque que je prenais sans la moindre hésitation.

— Quoi ? C’était quoi ce haussement de sourcil ? Je te signale que c’est toi qui me l’as raconté cette histoire. Aurais-tu la mémoire qui flanche, mademoiselle Parker ? Et laisse-moi te dire que l’éternité n’étant pas quantifiable, ça ne compte pas. Cependant, puisqu’au moins deux décennies se sont écoulées, tu peux invoquer la prescription. Je ne vais donc pas te juger sur cette sombre histoire de tarte. J’étais loin de me douter qu’elle parlait sérieusement et qu’elle était bien décidée à m’impressionner. Toujours est-il qu’à présent et parce que mon estomac semblait peu conciliant, nous fîmes preuve de raison en commandant notre repas. Une raison qui s’appliquait jusque dans le choix du mobile. Parker était prévoyante, c’en était touchant, mais je préférais ne rien laisser paraître pour ne pas la mettre mal à l’aise et face à ses contradictions.

La commande passée, il nous fallait attendre et donc trouver un nouveau sujet de conversation. Le vin et de ce fait la superbe bouteille que l’on m’avait offerte pour la pendaison de crémaillère me semblait la meilleure des excuses à présent. — Je crois que c’était une question rhétorique. Parce que j’imagine qu’une admiratrice de whisky sait apprécier le vin. Pour ma part, ce n’est pas l’alcool que je préfère, mais j’imagine qu’une bonne bouteille peut nous faire oublier beaucoup de choses à commencer par nos a priori. C’est donc armé d’une bonne bouteille et des verres adéquats que je pris la direction de la terrasse, l’endroit que j’appréciais le plus ici et pour cause, à cette place je pouvais aisément observer l’océan ; un privilège dont le Centre m’avait éhontément privé durant toute ma captivité.

Chacun de nous prit place et je voyais bien dans le regard de Parker que quelque chose l’intriguait. Elle s’installa en face de moi, dans l’un des deux imposants fauteuils qui trônaient sur la terrasse. Puis je vis son regard se perdre l’espace d’un instant, fixant l’horizon avec intensité avant qu’elle ne reporte toute son attention sur moi ; une cassure dans le rythme qui me surprit. — Que je te dise tout, mais encore ? Tu sais j’ai beau être intelligent, je ne lis pas dans les pensées. Je savais de quoi elle parlait, mais je ne pouvais m’empêcher de la titiller, c’était plus fort que moi. — Mais c’est aussi ton amie de ce que j’ai compris. Tu t’inquiètes ? Ma main vint trouver la sienne sans que je ne puisse me m’expliquer. Ce contact me semblait juste adéquat et si naturel. — Lexa était l’épouse de Tony. C’est lui qui m’a aidé à m’éloigner du Centre, il y a un an quand je me suis évadé. Bien sûr, il ne savait rien de ce qui se tramait là-bas. Lui, il passait dans le coin avec son vieux pick-up. Il m’a embarqué sans se poser la moindre question et m’a permis de quitter Blue Cove. C’était vraiment quelqu’un de bien, un type génial même. J’étais en intervention avec lui quand… Mâchoires crispées, je me refusais, par pudeur à aller plus loin dans mon récit.

— Tu sais parfois je me demande à quoi cela sert d’avoir autant de capacités si l’on ne peut sauver les personnes qui nous sont chères ? Comment va Lexa ? On pourrait… Peut-être que l’on pourrait l’inviter ici ? À diner ? Je n’étais sûr de rien et je regrettais déjà d’avoir tendu cette perche.





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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Mer 11 Aoû - 19:34

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Passées ma rancoeur et mon inquiétude que j’avais extériorisées, nous voilà Jarod et moi discutant dans le calme, comme si de rien n’était. Je devais reconnaître que cette normalité qui faisait défaut à ma vie me plaisait. Je repensais souvent à cette conversation que j’avais eue avec Lexa. Avoir des amis, quelqu’un à qui à parler autre que mes partenaires de travail, me sentir bien avec quelqu’un comme je l’étais avec Jarod, et ce sans me soucier du reste… Y avais-je droit ? Etait-ce seulement possible pour quelqu’un comme moi ? Lexa avait l’air de dire que oui, mais la pauvre, elle ne savait pas qui j’étais réellement ni ce que je faisais.
En attendant, j’étais là face à Jarod, retrouvant ma rare bonne humeur. Nous voilà à discuter et plaisanter un peu comme lorsque nous étions enfants, une période que j’avais fait mine d’oublier. Mon idée de cadeau sembla l’avoir fait réagir et je ne pus retenir un sourire ironique.

- Ah ça doit piquer pour le petit génie que tu es, d’être associé au terme « nul », pas vrai ? Ça fait mal à l’égo, pas vrai wonder boy ?

Je pris un air faussement étonné quand il parla de patience ou de cuisine « pour les nuls ».

- Tu n’as pas le droit de m’offrir le même type de présent, voilà c’est la nouvelle règle.

La cuisine pour les Nuls… je t’en mettrais moi de la cuisine pour les nuls ! Lexa t’as du pain sur la planche ma belle !

Je ne comptais pas me laisser faire aussi facilement. Me voilà en train de projeter de préparer un truc à Jarod sans le cramer ou le louper et ce avec le concours de notre amie commune… Non mais n’importe quoi ! Ma conscience n’en ramait plus une visiblement, et contre toute attente, je me sentais bien. Bien, et quelque peu décontenancée par ce sourire que mon caméléon me tendait. J’ignorais ce qui était en train de m’arriver, c’était nouveau pour moi.

- Oui bon… la tarte de fête des pères, c’était pas ma plus grande réussite dans la vie, je le confesse sans problèmes… Au moins deux fois prescription, ça suffit pour qu’on n’en parle plus, c’est très bien.

La commande passée au resto qui nous livrerait sous peu, nous voilà sur sa terrasse à profiter de la douceur de la nuit, du bruit des vagues et du parfum des embruns salés.

- Whisky et vin sont très différents tu sais. Mais le vin, c’est appréciable pendant un repas. Le palais s’éduque, c’est normal de pas forcément apprécier le vin les premières fois.

Installés avec nos verres, je ne pus me résoudre à ne pas poser les questions qui me taraudaient. Je voulais savoir ce qui le liait à Lexa, je voulais m’assurer qu’il ne se mette pas en danger plus que de raison. Même si de mon point de vue, se mettre en danger n’était jamais raisonnable.

- Bien sûr que je m’inquiète ! répondis-je un peu vivement avant que le contact de sa main ne me calme, faisant faire un bond à mon coeur.

J’écoutai donc les explications de Jarod. Je compris alors que Tony, le mari de Lexa, avait péri. Bouche bée, je regardai mon bel interlocuteur. Je ne le savais pas, et je n’avais de ce fait pas pu être là pour Lexa. Mes pensées partaient sens dessus-dessous, je songeais à la détresse de mon amie à qui je n’avais plus parlé depuis un moment, et je commençais à comprendre pourquoi. Je me promis alors d’aller très vite la voir. C’est alors que Jarod me demanda comment elle allait. Je levai les yeux vers lui en secouant la tête.

- Je… j’en sais rien. Je l’ai plus vue depuis avant que tu te tires… Je suis pas une bonne amie. Je sais pas l’être…

Jarod proposa alors d’inviter Lexa chez lui. Avec un « on ».

- Tu as raison, tu pourrais la voir. Mais sans moi, je veux pas qu’elle fasse un lien entre nous deux, ça pourrait être dangereux pour toi. Pour moi aussi d’ailleurs. Et pour elle, n’en parlons pas.

Je pensais à ses deux gamins, elle m’avait montré des photos. J’avais perdu ma mère, je savais combien c’était difficile de grandir sans l’un de ses parents.


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Message# Sujet: Re: Foolish game   Foolish game Icon_minitime1Dim 15 Aoû - 22:28

Jarod & Parker
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post accident


Je tentais non sans mal de la regarder avec discernement, essayant d’oublier cette fascination inavouable qui me prenait lorsqu’elle me souriait. C’était comme si le temps s’arrêter tant le geste était rare et je me savais privilégié d’assister à un tel spectacle. Tout comme je me savais privilégié de la voir enfin sans son masque et tous ces artifices qu’elle arborait sans fierté pour se protéger. Depuis la mort de sa mère, mademoiselle Parker s’était construit une armure que personne n’arrivait à percer. J’aurais tant voulu y parvenir plutôt, mais le Centre s’était chargé de nous séparer et de faire de nous, deux antagonistes que nous n’étions plus ici. Mais qu’étions-nous à présent telle était la question ? Des amis qui se retrouvent de temps à autre pour se couper de la folie du monde ? N’était-ce pas plus compliqué à définir et notre lien n’était-il pas plus intense qu’un lien amical ? Avais-je seulement le droit d’oser imaginer la considérer comme autre chose que mon amie ? Pourquoi pas, tant que ça reste ici ? Jarod, tu es, semblerait-il, sur une pente glissante. Je préférais dès lors ne pas trop me focaliser sur ma réflexion pour me concentrer sur elle, seulement elle et l’instant présent. On réfléchira plus tard.

— Si ça pique, non je ne crois pas. Du moins, je n’ai ressenti aucune piqure. Et pour ta gouverne, je n’ai jamais prétendu être parfait, j’ai des failles comme tout à chacun. Donc non très chère, mon égo se porte à merveille. Et puis la vie n’est-elle pas faite pour apprendre ? Ça te laisse de l’espoir pour ce qui est de la cuisine.  Je souriais à mon tour, un tantinet moqueur, mais jamais méchamment surtout pas ici, avec elle faussement étonné par ce que je venais de laisser entendre, me semblerait-il. — Quoi ? demandais-je par curiosité. — Tu prends ton air faussement outré. Je suis à peu près sûr que tu vas me sortir quelque chose. Je ne m’étais pas trompé et de toute évidence, nous — enfin moi — étions soumis à une nouvelle règle. — J’ignorai qu’il y avait un règlement en vigueur. Mais j’imagine que cela s’applique aussi pour toi non ?

Sacrée Parker, tu n’auras de cesse de me surprendre. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot…

— Donc je vais devoir trouver une alternative à “la cuisine pour les nuls” ? Un stage peut-être ? Ah oui, je t’imagine tellement avec une toque sur la tête et un tablier blanc. Tu aurais une sacrée allure. J’étais incapable de me retenir de rire en l’imaginant ainsi vêtue, c’était plus fort que moi et ça me faisait tellement de bien après tout ce que j’avais vécu récemment. J’avais enfin l’impression de lâcher prise grâce à elle et je lui en étais reconnaissant sans oser toutefois le formuler. Je voulais juste ne plus me sentir coupable de quoique ce soit et profiter de cette magnifique légèreté aussi éphémère soit-elle.

— Ah oui effectivement, ça n’était pas ta plus grande réussite. Mais je ne peux contester la prescription votre honneur. J’imagine que nous avons toutes et tous le droit à une seconde chance, même toi sur le plan culinaire. Je vais donc me laisser surprendre et consentir à être ton cobaye si d’aventure tu te lances. Rien que le fait de l’imaginer cuisiner pour moi me réchauffait le cœur et tant pis si ce n’était pas de la grande cuisine. J’étais prêt à tout subir juste pour lui faire plaisir et continuais à la voir sourire.

La commande passée, nous regagnâmes la terrasse pour profiter au mieux de cette douce et agréable soirée de retrouvailles à la belle étoile avec une bonne bouteille que je me plaisais à déboucher pour venir emplir nos verres de ce délicieux nectar. — Ah oui effectivement j’ai pu m’en rendre compte que c’était différent. J’ai expérimenté tu sais, pas tous les alcools, mais pas mal histoire de rattraper le temps perdu et l’ivresse des premières fois. L’expérience n’était pour ainsi dire pas très concluante. Mais le palais s’éduque hein j’ose espérer qu’il en est de même pour la tolérance à l’alcool.

Je m’apprêtais à porter un toast, mais de toute évidence la curiosité de mademoiselle Parker était trop grande pour être refrénée ce soir. Elle en était venue à me poser des questions sur Lexa, son amie et je compris au vu de cet intérêt soudain, qu’elle s’inquiétait pour elle et pour le danger que nous pouvions représenter. Mais à mon tour et en consentant à lui expliquer le pourquoi du comment de notre lien, j’en venais à penser à Tony et à toute la peine que son décès avait engendré en moi.

— Tu sais, moi non plus je ne suis pas un bon ami. Je me suis tirais, j’ai pensé à moi avant de penser à elle alors qu’elle avait besoin de moi, toi aussi d’ailleurs. Tu sais le palais s’éduque, mais le cœur aussi. Je lui proposais ensuite d’inviter Lexa, ne prenant garde au fait que j’avais assimilé Parker à cette perspective de dîner. Cela me faisait mal de l’admettre, mais elle avait raison, c’était une prise de risque inutile.

— Eh bien j’irai la voir et tu pourrais plus tard lui rendre visite. Elle a besoin de se sentir entourée. Et puis qui sais, peut-être qu’elle accepterait de t’apprendre à cuisiner. Je lui souris à nouveau avant de me rapprocher, en vain, car la sonnerie venait de retenir.  — C’est sûrement le dîner. Ne bouge pas, je m’en occupe. Je ne lui laissais que peu d’alternatives. Prévoyant toutefois, je pris le temps d’observer le livreur à travers le judas de la porte avant d’enfin ouvrir la porte pour récupérer notre commande. — Merci à vous bonne soirée ! Je m’empressais dès lors de refermer la porte à clés et de revenir sur mes pas pour apporter le repas sur la terrasse. — Le dîner est servi !





    You are my greatest weakness.
    Les amours impossibles sont ceux qui durent le plus longtemps, qui laissent les souvenirs les plus durables, qui blessent le plus profondément, et qui nous marquent à jamais. aeairiel
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