J'étais à côté de la plaque et je somnolais de plus en plus avec le dernier médicament que l'on m'avait donné. J'allais avoir besoin de l'aide de James pour écrire mes choses. Mon esprit était complètement embrumé. Je n'entendais même pas ce que James me disait à propos de Kassoulet. Je dormais avec le téléphone dans mes mains. Je n'avais rien écrit au final. J'ouvrais les yeux et je sursautais. Seigneur que j'avais cette sensation en horreur.

- On disait quoi au juste ? Ah bordel ... Je perds des bouts, je crois. Tu veux bien me ... réexpliquer ... s'il te ... plaît...

Je somnolais à nouveau en posant ma tête contre lui. Mon téléphone tombait sur mes cuisses. L'infirmière entrait dans la chambre. Je luttais pour soulever mon bras alors qu'elle me mettait le brassard. La fatigue des derniers jours et le début de la grossesse venaient de m'avoir au détour. Je continuais de dormir malgré tout. Elle rassurait James en lui disant que c'était normal et que je risquais de dormir ainsi durant les prochaines heures. Au final, je n'avais même pas fait de liste à mon mari.

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J'ai passé les trois journées suivantes avec la tête dans le cul. Autant être franche. J'avais eu beaucoup de difficulté à reprendre le dessus. Je mangeais surtout des potages et des compotes de fruits. Mon estomac était vachement difficile. Le bébé allait bien heureusement. Je n'avais même pas réussi à ouvrir mon ordinateur et lorsque James venait me voir, j'étais incapable de tenir une conversation. On remercie les effets secondaires des médicaments. Je me passais une main dans le visage alors que la porte de la chambre s'ouvrait mon bel homme avec son veston et son pantalon. Il me faisait sourire.

- Oh un visiteur de choix.

Miracle, j'avais repris quelques couleurs et je ne dormais pas. C'était déjà bien non ? Je retirais mes lunettes de vue et je lui faisais un beau sourire. Seigneur que j'étais amoureuse de mon homme. Je lui tendais la main en bougeant les doigts pour qu'il approche plus vite. Je voulais ses bras et sa chaleur moi. J'avais hâte de rentrer, de voir notre fille et de dormir contre lui. Kassoulet devait faire bien des misères chez Eric encore. Pauvre bébé velu à sa maman. Il adorait venir se coucher sous mon bureau lorsque James était absent au bureau. Il me tenait chaud et m'embêtait bien, mais je ne l'aurais changé pour rien au monde.

J’avais l’impression de revivre un peu depuis que les médicaments faisaient effet. J’avais été tellement à l’ouest depuis trois jours. J’étais restée somnolente la grande majorité du temps et James n’avait sans doute pas dû apprécier de me voir dans cet état. Même bourrée, j’étais bien plus en forme que présentement et je tenais mieux une conversation. J’avais donc le sourire aux lèvres de voir mon mari entrer dans ma chambre. Sa présence me faisait tellement de bien. Je me sentais complètement ailleurs lorsqu’il était présent. Nous bossions main dans la main tous les jours de notre vie. Je lui faisais un beau sourire. Je pourrais sans doute manger un peu de solide avec de la chance. Un bon potage de champignons me ferait le plus grand bien d’ailleurs. J’avais une folle envie de consommer ce légume.

- Le plus bel homme du monde.

Je le pensais complètement. À mes yeux, James était l’homme le plus beau de l’univers. Je lui faisais un grand sourire avant qu’il ne prenne ma main pour y déposer un baiser. Le baiser suivant allait sur mes lèvres et il me faisait le plus grand bien. Je continuais de lui sourire. Une petite teinte de rose sur les joues.

- Je me sens mieux aujourd’hui. Je crois que les médicaments ont enfin commencé à faire bien effet. J’ai même faim tu imagines ? Le gynécologue a dit que si je tolérais le prochain repas, je pourrais sans aucun doute rentrer à la maison pour me reposer avec des comprimés.

Sourire sur mes lèvres. Je me sentais bien avec cette idée de rentrer à notre domicile familial. Je voulais retrouver notre chien et notre grande fille. Je me doutais qu’elle devait être inquiète et mon gros Snow devait se morfondre. Le pauvre avait vu sa maman s’écrouler sur le sol et perdre le contact avec la réalité. Je faisais de la place dans mon lit pour laisser James s’installer près de moi. J’avais besoin de son contact contre mon corps. Ça me manquait beaucoup trop.

- Tu as pu lire l’histoire à Sarah ? Tu as discuté avec elle ou tu n’as pas eu le temps ?

Je me mettais à rire alors qu’il me disait que mes médicaments étaient puissants. La dose avait vachement diminué depuis les derniers jours et j’étais capable de faire des petites choses. Ce qui me manquait le plus, c’était ma famille. J’avais envie de me blottir dans le lit de ma fille et de faire des câlins à notre beau Snow. Cet animal qui avait sans doute eu la peur de sa vie en me voyant au sol. Heureusement, Eric était arrivé juste à temps. J’aurais pu me blesser sévèrement en tombant entre les voitures.

- Tu sais parfaitement que je le pense depuis le premier jour où j’ai posé le regard sur toi.

Le soulagement sur le visage de James alors que je lui disais que j’avais réussi à manger et que j’aurais potentiellement le droit de rentrer à la maison. Je savais que ça serait un immense soulagement pour ce dernier de me savoir à la maison. Je pourrais travailler sur des dossiers à distance et lui donner un coup de main. Je lui faisais de la place et je me blottissais contre lui avec douceur. Sa chaleur m’avait tellement manqué. Je fermais les yeux. Je ne savais même pas s’il avait pu le faire dans les derniers jours. Je respirais son parfum que j’aimais tant. Pas de nausées en ce moment. Ça me faisait un bien fou.

- Ça sera la surprise du chef. J’espère que ça ne sera pas du boeuf. J’ai horreur de la cuisson de la viande ici. Nous devrions le savoir dans quelques minutes de toute façon.

Effectivement, une préposée arrivait avec un plateau et le posait sur la table avec des roulettes avant de l’approcher de moi. Je me redressais lentement avant d’ouvrir la soupe. Petite moue devant le liquide sans grande satisfaction. Je soulevais la cloche principale ensuite et je poussais un soupir de soulagement.

- Dieu merci ! Des pâtes sauce blanche avec du poulet. Je vais passer mon tour pour la soupe aux légumes par contre. Tu peux la prendre si tu veux.

Je prenais mes ustensiles avant de commencer à manger lentement. Je prenais mon temps avant d’ouvrir ma bouteille d’eau qui venait avec le plateau. Je me tournais pour le regarder avec un petit sourire. Les choses se passaient bien.

- J’espère que Sarah sera contente pour son petit frère ou sa petite soeur. J’ai tellement envie de la voir sourire si tu savais. Oh tu sais ce que j’aimerais manger quand nous serons à la maison un soir ? Une pizza napolitaine du Bellagio avec du basilic frais. Il n’y a que là-bas que j’aime la pizza et j’ai une de ses envies de m’en enfiler une … Pourquoi tu me regardes comme ça ? James McCoy !

Je continuais de manger et je le tapais doucement sur le torse en rigolant. J’avais retrouvé un peu d’énergie et de bonne humeur.

Le simple fait de reprendre le dessus et de passer du temps en pleine conscience avec mon mari me faisait tellement de bien. J'espérais être en mesure bien tolérer le repas de ce soir et donc, m'offrir enfin une sortie de cet endroit. Je me doutais que je devrais être calme durant les semaines à venir encore et me concentrer sur un travail plus administratif. Ce n'était pas le temps de secouer bébé et lui faire des misères. James avait même préparé des petits plats pour moi à la maison. Il n'était pas le meilleur cuisinier, mais cette délicate attention me touchait profondément. Surtout lorsque l'on savait les horaires de dingue qu'il pouvait avoir par moment. Je le laissais s'installer avec moi dans le lit et manger le souper. Le beau brun ne devait pas avoir mangé beaucoup dans les jours précédents. Je me doutais qu'il avait dû «oublier» de se nourrir à cause du stress.

- J'aimerais beaucoup aussi. Sa voix et son rire me manquent. Nous avons la chance de l'avoir encore avec nous. Je me dis que c'est déjà ça même si sa santé est fragile pas possible.  Je le sais, je suis un peu trop couveuse à ce niveau, mais la dernière pneumonie a bien failli nous l'arracher et je ne veux pas revivre une telle chose et je pense que tu ne veux pas non plus. Je ne souhaiterais même pas cette sensation à mon pire ennemi.

James en profitait ensuite pour pouffer de rire devant mon envie intense de pizza et je lui donnais un coup sur le torse en fronçant les sourcils. Je poussais un soupir en rigolant. Je savais qu'il me taquinait.

- Oh la grosse violence conjugale en cours. Tu vas devoir porter plainte.

Je lui faisais un clin d'oeil et je terminais mon repas en entier, dessert compris. J'étais assez fière de moi. Le gynécologue passait nous voir et me disait que je pouvais avoir mon congé. Soulagement complet alors que l'infirmière venait me retirer mes perfusions et le reste. Je pouvais enfin rentrer chez nous. J'avais deux sortes de médicaments pour les nausées à prendre, des antireflux en plus de mes vitamines. Un sacré cocktail en soi. Je me changeais et j'enfilais des vêtements que James m'avait apportés. Legging enfilé avec un chandail et une veste chaude. Je quittais le département en tenant le bras de James. Il faisait déjà assez noir à l'extérieur et donc, Sarah serait déjà couchée probablement. Je montais dans la voiture et je mettais ma ceinture.

- Je veux toujours cette pizza James.

Mon regard qui se plantait dans le sien. Sérieuse pas possible. Je voulais ma pizza et la bouffer à la maison voilà !

J’aimais mon mari comme une folle depuis tellement d’années. Il était un peu le phare dans une tempête qu’était notre vie. Il était mon pilier et jamais je ne pourrais imaginer ma vie sans lui une seule seconde. Il était ma moitié et mon tout. J’étais tellement heureuse d’être tombée enceinte à nouveau de lui. Je voulais lui donner un autre enfant même si les choses n’avaient pas réellement démarré de la bonne façon avec cette grossesse. J’avais trop poussé et je n’avais pas fait attention. Je comptais bien me reprendre maintenant que mes médicaments faisaient pleinement leurs effets et que notre bébé se portait à merveille.

- Violence conjugale mon cher que ça s’appelle.

J’étais bien loin de le battre. Il approuvait mon envie de pizza et j’en étais fortement heureuse. Impossible de me sortir ce plat de la tête alors que j’en mangeais très rarement en temps normal. Je montais sur le côté passager et je prenais sa main en lui volant un baiser avant qu’il ne se mette en route pour ma quête de femme enceinte avant que je ne devienne complètement irritable. Nous nous sommes rendus ensuite à la maison. Peu de lumières dans cette dernière. Notre fille dormait donc. Notre chien serait de retour demain et je me doutais parfaitement qu’il serait en mode fusion avec moi.

- Tu ne vas certainement pas me le dire deux fois.

Je prenais les pizzas avant d’entrer dans la maison. Notre infirmière était soulagée de me voir rentrer et je la laissais partir. J’ouvrais la première boîte de pizza et je prenais une profonde inspiration de cette odeur délicieuse. Je ne prenais même pas une assiette. Je m’assoyais sur le comptoir et je mangeais ma pointe comme ça. La dernière fois que j’avais fait un truc pareil, c'était dans notre premier appartement.

- Ah mon Dieu ! C’est presque aussi bon que de faire l’amour avec toi James ! Ou alors c’est le contraire. C’est meilleur que de faire l’amour avec toi ?

Autant le taquiner un tantinet et le provoquer un peu. Je trouvais toujours ça rigolo et je le regardais entrer dans la cuisine.

- Hummm monsieur McCoy, vous êtes diablement sexy ce soir.

Je n'étais pas état encore de faire des galipettes, mais je pouvais bien l'agacer un peu.

Du bonheur plein la tête malgré mon hospitalisation. Nous avions tellement de chance de vivre à nouveau une grossesse. La première avait été difficile à obtenir et l’accident de notre fille avait mis un frein à nos essais à l’époque. J’aimerais tellement que cet accident n’ait pas eu lieu. Un accident bête dans un module de jeux comme il en arrive des centaines par an. J’étais heureuse de sortir de cet endroit pour rentrer dans notre maison. Notre chien me manquait comme jamais et j’avais de le revoir. Sarah aussi me manquait avec son petit sourire et je risquais de faire la sieste près d’elle en cajolant ses longs cheveux. Je ne pouvais pas travailler en ce moment, mais je comptais bien faire quelques dossiers de la maison. Rien ne m’empêchait de le faire en fait. Je me mettais à rigoler alors que James s’offusquait faussement de ce que je venais de dire. Ces moments de complicité entre nous étaient tellement importants. Ils n’avaient jamais diminué malgré les années et ça, c’était absolument fantastique.

- J’espère bien que tu ne regardes aucune autre femme que moi car là, j’aurais un vrai motif pour commettre un meurtre !

Je le regardais à genoux et je continuais de rire. Légèreté et bonne humeur dans notre maison alors que je continuais de manger ma pointe de pizza. Je faisais signe que «oui» avec ma tête alors qu’il me disait que j’avais la solution facile. Je savais que j’avais raison. Je passais une main dans ses cheveux avant de tendre le bras pour prendre une seconde pointe. Morte de faim j’ai dit !

- Absolument et divinement sexy je te le dis. Tu es comme un bon vin, tu deviens meilleur avec l’âge et je t’aime encore davantage.

Regard enjôleur avec un sourire en coin. Bouchée de pizza pliée en deux pour couper le glamour de la chose. Ça aurait été excellent avec un bon verre de vin ceci-dit. C’était ce genre de moment qui me faisait encore fondre d’amour pour lui. J’avais hâte de me blottir dans ses bras en regardant la télévision. Ça ferait changement que de bosser en restant dans ses bras.

- Mais les hommes sexy doivent manger et non, je ne suis pas sur le menu mon cher !