Il avait suffit d’une minute. Une minute d’inattention pendant laquelle je lisais le texto que j’avais reçu et tout avait dérapé. La chaussée étant glissante, mes roues avaient dérapées et ma voiture avait fait plusieurs tour sur elle-même, j’avais eu le temps d’en compter trois avant de perdre le compte et de reprendre conscience en s’abattant violement contre un petit mur, sous l’impact l’ensemble de mes airbags explosèrent me coupant ainsi la respiration en me plaquant avec violence contre mon siège. Sans que je m’en aperçoive je perdais connaissance me retrouvant dans le noir le plus complet tandis que mes oreilles sifflaient de manière assourdissante pendant que mon esprit tentait de comprendre ce qui venait de se passer. Or il n’y avait une pensée qui revenait de manière récurrente : Liam Carter. Bizarrement dans un tel moment j’étais uniquement capable de pensée à cette manière désappointée et en colère qu’il aurait pour avoir pris un risque démesuré uniquement pour un simple texto. Pourtant, je savais qu’il ne fallait pas faire cela. Je pense que c’est une sorte de déformation professionnelle, j’étais incapable de ne pas répondre surtout lorsqu’il s’agissait de mon boulot et plus encore lorsque la sonnerie annonçait une potentielle information sur ma nouvelle obsession or mis Liam à savoir le centre. On pouvait dire que j'étais une bourreau du travail. Ma soeur disait souvent celà pour m'insulter et faire passer mes obsessions pour une sorte de folie. En mon sens elle avait tord, j'étais pas plus folle qu'elle avec ses envies de comabttre le crime. Elle était comme moi mais ne voulait pas l'accepter, moi je resolvais les mystères au même titre qu'elle sauf que moi je ne protégeais pas la population. Je me fichais que Lisa soit d'accord ou non avec moi. De toute manière nous étions jamais d'accord sur rien. La tête avachie contre l’airbag, j’entendais des pas venir dans ma direction, mais j’étais bien incapable de m’en formaliser, j’étais là sans être là.

Kassie flânait tranquillement dans les rues de Blue Cove. La nuit commençait à tomber, et elle avait admiré le coucher de soleil sur l’eau avant de reprendre sa marche. Cela faisait une semaine qu’elle s’était échappée du Centre et elle commençait à prendre ses marques dans cette ville qu’elle se refusait à quitter tant qu’elle n’était pas parvenue à libérer les autres prisonniers des sous-sols. Elle s’était trouvé un petit job payé au black qui lui avait permis de se trouver un endroit où loger. Loin d’être un palace, ce petit appartement un  peu miteux représentait malgré tout beaucoup pour elle. C’était un semblant de « chez soi ». Elle faisait aussi du bénévolat dans un dispensaire, ce qui lui permettait de faire profiter les autres de ses capacités en médecine.

Il avait plu en fin d’après-midi, et la chaussée était encore bien humide. Emmitouflée dans sweatshirt qui lui tenait suffisamment chaud, Kassandra marchait tranquillement, profitant de la légère brise dans ses cheveux, lorsque soudain elle entendit un crissement de pneu inquiétant et un bruit sourd de fracas. Elle se précipita alors en direction de l’origine du bruit et découvrit avec horreur une voiture qui venait de heurter avec violence un mur. Ce coin de la ville n’était pas habité et peu  fréquenté à cette heure-là, elle ne savait pas vraiment comment appeler les secours, étant dépourvue de tout téléphone mobile. Elle se précipita vers la voiture, remarquant au passage les traces de pneu au sol qui indiquaient plusieurs têtes à queue effectués par la voiture avant de s’écraser contre le mur. L’avant droit était enfoncé et tous les airbags s’étaient déclenchés, ayant probablement sauvé la vie de la conductrice.

Par chance, Kassie parvint à ouvrir la portière et observa la jeune femme avant de tenter quoi que ce soit. Elle ne voulait pas risquer de la paralyser si elle la manipulait mal, surtout si sa colonne était touchée.

-Madame, vous m’entendez ?

Elle voyait bien qu’elle était à semi consciente.

-Je m’appelle Kassandra, je vais m’occuper de vous avant l’arrivée des secours. Surtout n’essayez pas de bouger. Vous avez un téléphone portable ?

Tout en lui parlant d’une voix la plus rassurante possible, la jeune femme essaya de trouver de quoi appeler les secours, mais la voiture était dans un état catastrophique à cause de l’accident, et le contenu du sac à main de la conductrice s’était déversé un peu partout. Kassie glissa ses mains dans celle de la conductrice pour essayer d’évaluer son degré de conscience.

-Vous pouvez serrer mes mains ? Bien. Vous avez mal quelque part ? Essayez de respirer doucement, de manière régulière. Ça va aller, tentait-elle de la rassurer.

Mes oreilles sifflaient. J'avais mal. J'étais dans le flou le plus total et même si j'entendais déjà Liam me sermoné je ne savais plus où j'étais. Je n'avais même pas entendu ma portière s'ouvrir. La voix de la jeune femme me parvenait comme un bourdonement sourd. Elle me parraissait si loin, loin à des lieux de la voix que je voulais entendre. Comme souvent dans un moment difficile je désirais entendre mon père, et mon esprit me le montra. Il était comme avant sa mort. La douceur de son regard me transperçait de toute part et je me sentais rempli d'un amour certain pour l'homme qui m'avait elevé, enfin j'étais sereine jusqu'à ce que le souvenirs de sa mort ne se rappel à mon souvenir. Il était mort. Etais-je morte ? La voix de l'inconnue me parvenant à nouveau je me raccorchais à elle. Je n'étais pas morte. Au moment où j'acceptais de l'entendre, le bourdonnement me repris et la lueur de l'extérieur me brûla les yeux tandis que je grimaçais en gémissant.


Où suis-je ?

Des mains saisissant les miennes, je tournais les yeux vers l'inconnue, tandis que cette dernière me demandait de lui serrer les mains. Je m'executais tandis que je tentais de me souvenir de ce qu'elle m'avait dit précédement. Elle s'était présentée.
J'en étais certaine, mais j'étais foutrement incapable de me souvenir de son nom.Par contre j'avais retenue qu'elle voulait mon portable. Pourquoi le voulaut-elle ?

Tout le monde a un portable non ? Je sais pas où est le mien je l'avais dans ma main et je l'ai plus pourquoi ?

Tentant de me dégager de l'air bag, je grimaçais à nouveau avant de reporter mon attention sur la demoiselle pour demander légèrement honteuse

Navrée mais qui êtes-vous ?

Cette jeune femme avait choisi son moment pour avoir un accident de voiture ! A la tombée de la nuit, dans un coin sans personne alentour… La poisse ! Kassandra cherchait un moyen d’alerter les secours ou du moins quelqu’un qui pourrait les appeler, mais pas un chat dans ces foutues ruelles. L’inconnue semblait désorientée, mais c’était normal après le choc qu’elle venait d’encaisser, et fort heureusement, sa ceinture de sécurité était bouclée et son airbag s’était déclenché, c’était ce qui lui avait sauvé la vie. La demoiselle revenait peu à peu à elle tandis que la brunette lui parlait pour l’obliger à garder conscience.

-Vous êtes dans votre voiture, vous avez eu un accident. Ça va s’arranger, ne vous inquiétez pas.

Il fallait la rassurer, qu’elle ne panique pas. Sa remarque sur le téléphone fit sourire Kassandra qui s’affairait à essayer de détacher la ceinture de sécurité en touchant le moins possible la victime.

-Eh bien, moi je n’en ai pas… J’aimerais utiliser le vôtre pour appeler une ambulance pour vous emmener à l’hôpital. N’essayez pas de bouger mademoiselle. Quel est votre prénom ? demanda-t-elle calmement alors qu’elle était enfin parvenue à dégager cette ceinture avec des gestes doux et lents.

Elle devait être encore dans les choux quand Kassie s'était présentée.

-Je m’appelle Kassandra, répéta-t-elle. Vous pouvez me dire où vous avez mal ? Et évaluer la douleur sur une échelle de 1 à 10 ?

C’était important afin de savoir où regarder et où placer ses mains pour la sortir de la voiture qui était dans un état critique. De la fumée sortait du capot, ça n’indiquait rien de bon. Déjà, la cause de l’accident semblait évidente au vu de ce que la demoiselle disait : elle devait téléphoner en conduisant. Classique. A quoi pensaient les gens ? Ne prêtant pas plus d’importance à ces questions-là, Kassie préférait s’occuper de l’état de la conductrice. Au moins, elle était réactive à présent, et ça, c’était une bonne chose.

Je détestais être en position de faiblesse. Mon corps me faisait mal. Ma tête refusait de fonctionner. Je devais lutter pour respirer parce que la poussière que les airbags dégageaient m’empêchait de respirer sereinement. D’ailleurs je commençais à tousser tout en grimaçant face à la douleur que cela me provoquait. La jeune femme était quant-à elle adorable. Elle patientait et m’expliquait jusqu’au détail le plus évident de la situation, elle tentait de me rassurer et ne s’offusquait même pas devant mon manque de tact lorsque je la traitais presque d’ovnis en affirmant que tout le monde avait un portable. Cette dernière m’expliqua qu’elle n’en avait pas et me demanda la permission de prendre le mien pour appeler une ambulance avant de me demander mon prénom tout en me demandant de ne pas bouger. Sourcil froncé je reportais mon attention sur la jolie brune pour répondre d’une voix légèrement étouffée :

« Vous pouvez utiliser le mien il doit être du côté passager ou a l’arrière de la voiture. »

Toussant une fois de plus je gémissais de douleur avant de répondre à une autre de ses questions :

« Everleigh, je m’appelle Everleigh mais tout le monde m’appelle Ever. »

Tentant de repousser l’airbag avec mon bras pour me donner un peu plus d’air, je m’efforçais de respirer tout en demandant à la jeune femme de me rappeler son prénom que j’avais honteusement oublié, le comble pour une journaliste. Cette dernière toujours aussi gentille s’exécuta m’apprenant qu’elle s’appelait Kassandra avant de me demander d’évaluer la douleur sur une échelle de un a dix. Sa question déclencha un léger rire avant que je ne me stoppe sous le coup de la douleur.

« Je dirais cinq, voir peut être six. J’arrive plus à respirer Kassandra ses airbags me bloquent la respiration »

Toussant une fois de plus je gémissais avant de serrer les dents, je me maudissais d’avoir voulu lire ce maudit SMS, je ne savais même plus qui me l’avait envoyé. J’imaginais déjà les flics arriver et voir ma petite sœur débarquait et me faire la moral non pas parce qu’elle avait peur pour moi mais surtout parce que je l’aurais fait sortir en intervention pour rien. Cette idée me faisant sourire j’ajoutais à l’intention de Kassandra :

« N’appelez pas la police s’il vous plait »

La victime ne devait pas paniquer. Elle était consciente et réactive, elle respirait, c’était une bonne chose. Elle souffrait surement, c’était bien normal, elle venait d’avoir un accident. Kassandra gardait son calme pour le lui insuffler et la manipulait avec précaution. La conductrice parut étonnée qu’elle ne possède pas de téléphone portable, ce qui fit sourire Kassie. De toute façon, elle n’avait personne à appeler et personne qui l’appellerait, et puis elle serait sans doute trop facilement repérable par le Centre avec un tel gadget. Néanmoins, elle se rendait compte que dans ce genre de situation, c’était très utile.

-Bien, ne bougez pas, essayez de respirer calmement, Ever.

Elle venait de lui dire son prénom, et pendant ce temps, Kassie avait repéré l’appareil. Elle l’attrapa et composa le numéro d’urgence tandis qu’Everleigh évaluait sa douleur sur une échelle de un à dix.

-Ca va aller.

Elle mit le téléphone en haut-parleur pour avoir les mains libres et continuer à s’occuper d’elle. La victime disait étouffer à cause de l’airbag, et c’est vrai que la position n’était pas des plus confortables pour respirer.

-Je vais vous remettre contre le dossier, ne vous crispez pas. Cet airbag ainsi que votre ceinture de sécurité vous ont sauvé la vie. Vous avez probablement une ou deux côtes fêlées ou cassées, c’est pour ça qu’il faut prendre des précautions dans les mouvements.

Alors que doucement, après que la ceinture ait été défaite, elle la replaçait contre le dossier de son fauteuil, le samu avait répondu. Kassie parla fort pour qu’ils l’entendent, décrivant l’accident et la personne accidentée et donnant le nom de la rue, expliquant les dommages qu’avait subi Everleigh. Ils raccrochèrent après avoir dit qu’ils envoyaient une ambulance. Kassandra sourit avec bienveillance à la demoiselle.

-Vous voyez, les secours arrivent. Pourquoi aurais-je appelé la police ? s’étonna-t-elle, d’autant qu’Ever souriait. Alors, Everleigh, comment se fait-il que vous ayez eu cet accident ? Vous alliez trop vite ? Et avec ce téléphone en main ? Evitez de le dire à votre assurance.

Elle regarda la route et les traces de pneu qui montraient le tête à queue de la voiture. C’était impressionnant et réellement, l’airbag avait justifié sa présence.

-Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? demanda-t-elle en souriant.

Elle essayait, par ses questions, de lui maintenir un niveau de conscience jusqu’à ce que l’ambulance arrive, il fallait éviter qu’elle ne perde connaissance.

Je n’étais pas censée paniquer, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. J’avais honte de moi, avoir un accident de voiture à cause de mon portable. C’était tellement cliché. Tellement pathétique et si ma sœur arrivait sur les lieux je savais qu’elle ne manquerait pas de me faire deux ou trois remarques bien sentie. Elle était particulièrement doué pour cela encore plus quand il s’agissait de m’attaquer sur mon amour pour mon travail. La demoiselle répondant au nom de Kassandra quand a elle mettait tout en œuvre pour me rassurer. J’appréciais ses efforts. Elle n’était pas obligée d’y mettre autant les formes pour assurer mon maintien dans cette voiture, je n’étais même pas certaine d’être capable de marcher sereinement surtout avec mes magnifiques escarpins noirs. Tel un médecin Kassandra expliqua chacun de ses gestes en me libérant de ma ceinture puis de l’air bag qui comme elle me l’avait si bien dit m’avaient sauvé la vie.

« Merci »

Lâchais-je en une grimace lorsque la pression de ses derniers ne s’exerça plus sur mon corps. Regardant du coin de l’œil la demoiselle appeler les secours, je me surprenais à la détailler, jugeant son appartenance dans le monde actif. Elle pouvait appartenir à n’importe quel corps de métier. Lorsqu’elle raccrocha en m’apprenant que les secours étaient en route, j’hochais la tête en signe d’accord grimaçant une nouvelle fois avant de me reprendre et de sourire.

« Parfois lorsqu’on appelle les secours la police vient également. Je non je n’allais pas trop vite enfin il ne me semble pas. J’ai reçu un texto, c’était la sonnerie du travail alors j’ai voulu regarder, mais j’ai oublié la courbe et j’ai perdu le contrôle de mon véhicule. »

Toussant légèrement, je grimaçais une fois de plus avant de laisser un léger rire s’échapper de mon corps : grand erreur. Le réprimant en un gémissement de douleur je poursuivais :

« Mais vous avez raison je vais taire cette information »

M’humectant les lèvres je regardais Kassandra du coin de l’œil, tandis que cette dernière enchainait en me demandant qu’elle métier est-ce que je faisais. Sa manière de me répondre au tact au tact que prouvait qu’elle avait peur que je perde connaissance. Ce n’était pas impossible j’étais exténuée, mais en mon sens la douleur allait me maintenir éveillé coute que coute cependant une partie de moi sentait que je ne devais pas répondre à sa question du moins pas maintenant :

« Vous essayez de me maintenir éveillé n’est-ce pas ? Si tel et le cas ne parlons pas de mon travail, parlez moi plutôt de vous, qui êtes vous ? Que faites vous dans la vie or mis sauvé des demoiselles en détresse ? »

Les secours ne seraient plus très longs, et Kassie avait la satisfaction de voir que sa patiente improvisée restait bien éveillée. Il fallait dire que la caméléone faisait son maximum pour la garder en état de conscience. Même si elle avait l’air d’aller globalement bien, il faudrait impérativement lui faire passer un scanner pour évaluer l’état de ses cervicales au vu du choc qu’elle avait reçu contre l’airbag qui l’avait rattrapé. Elle aurait surement quelques douleurs, et le plus important était ses côtes également, à cause de la ceinture de sécurité. Everleigh la remercia, et la brunette secoua la tête en souriant. Pour elle, c’était normal, n’importe qui aurait fait de même, cela semblait évident. Elle s’affairait donc à lui parler, lui poser des questions pour la faire parler, et au passage satisfaire sa curiosité, savoir ce que faisaient les gens « normaux », ceux qui avaient toujours vécu à l’extérieur, et non dans un sous-sol.

Ever expliqua alors que pourtant elle ne roulait pas si vite, et décrivit les circonstances de l’accident. Elle avait simplement été déconcentrée par ce SMS provenant de son travail et avait oublié le virage, d’où le mur qu’elle s’était payé. Kassandra hocha la tête, faussement compréhensive. A vrai dire, elle n’avait jamais conduit de réelle voiture, même si théoriquement elle savait le faire, via des simulations. Mais ce n’était pas le contexte extérieur. Il faudrait qu’elle se crée une identité avec un nom de famille et qu’elle passe son permis de conduire. Ou alors elle pourrait en fabriquer un faux, mais n’avait pas vraiment envie d’être dans l’illégalité. Elle conseilla à Ever d’éviter de dire à son assurance qu’elle avait son téléphone en main au moment de l’accident, pour être sure d’être prise en charge pour les réparations de son véhicule. La conductrice acquiesça. Elle voulut néanmoins éviter de parler de son travail et se pencha davantage sur Kassie, lui posant des questions, ce qui la mit mal à l’aise. Que pouvait-elle lui répondre ? Sa « vraie » vie venait seulement de commencer…

-Moi ? Rien de bien intéressant, je n’ai pas de voiture, ni même mon permis alors je n’ai pas d’anecdote à vous raconter à ce propos. Je suis bénévole au dispensaire de l’hôpital, où j’aide à sauver d’autres demoiselles et damoiseaux en détresse, ajouta-t-elle avec un petit rire. Votre métier semble vous passionner pour que vous preniez le risque de répondre à un message. Que faites-vous ? Je peux peut-être essayer de deviner…

A la regarder, elle était si jolie et élégante, Kassie l’aurait bien vue dans la mode.

-Vous êtes styliste ? Ou alors vous travaillez pour un magazine de mode ? tenta-t-elle.

Après tout, le but était de la faire parler, la maintenir éveillée, alors lui poser des questions aiderait sûrement, même si elle était loin de la vérité.

Mon métier finissait toujours par me rattraper quoi que je fasse, même à l’agonie dans ma voiture je ne pouvais pas m’empêcher de chercher des informations sur ma sauveuse. Cette réflexion personnelle me fit sourire, avant de grimacer et de m’humectait les lèvres attendant que la dénommée Kassandra qui était dépourvue de téléphone portable ne m’offre une réponse qui manquait légèrement de profondeur. Elle noyait le poisson, supposais-je avant de froncer les sourcils lorsqu’elle me demanda une fois de plus qu’elle était le métier que je faisais. Une fois de plus je toussais après avoir rigolais face à sa proposition de jouer aux devinettes. Laissant échapper un gémissement de douleur je lui accordais le droit en un signe de tête amusé par son idée. Lorsqu’elle me demanda si j’étais styliste, je souriais une fois de plus avant de répondre d’un ton légèrement étouffée et clairement amusée :

« Bien essayé, mais je ne suis pas syliste qu’est-ce qui vous fait croire cela ? »

Demandais-je avec curiosité, avant de me redresser légèrement tout en faisant attention de ne pas trop bouger les conseils de la demoiselle renaissant dans mon esprit avant que je n’ajoute :

« Ok je vais vous donner un indice, je ne travaille pas pour un magazine de mode mais mon travail à en effet un rapport avec l’édition ! »

Plusieurs optique s’offrait désormais à elle, l’édition était un domaine large, mais j’étais persuadée qu’elle finirait par deviner, peut-être même tout de suite. Comme toujours, lorsque je me retrouvais mise au pied du mur et mise à nu par une personne je lui faisais subir le même sort :

« Vous m’avez dit que vous étiez bénévole au dispensaire de l’hôpital, pourquoi ne pas avoir cherché un vrai job dans ce milieu ? Vous semblez douée et pour être honnête vous pourriez être une très bonne infirmière. »

Ma gentillesse offerte, je souriais tandis que le son des alarmes des secours commençait à se faire entendre discrètement. Une fois de plus je souriais avant de fermer les yeux pour annoncer patiemment :

« La cavalerie arrive, soyez gentille si vous voyez une voiture de police avec à son bord une rouquine pourvue d’un air ahuri empêchez là d’avancer, ça sera ma sœur cadette. »

Dans son objectif de garder l’automobiliste accidentée éveillée, Kassandra essaya de lui parler de son travail qui semblait tant tenir à cœur à Everleigh. Elle sembla soudain rester évasive, alors la caméléone prit le parti d’essayer de deviner quel pouvait être son activité professionnelle. Elle avait d’abord opté pour styliste ou quelque chose dans la mode, mais visiblement ce n’était pas ça.

-Oh, eh bien vous êtes si jolie, si bien apprêtée que j’ai tout de suite pensé à ça.

C’était forcément un peu impressionnant pour une fille comme Kassie de voir d’autres jeunes femmes si douées pour prendre soin d’elles, bien s’habiller, se maquiller, se coiffer, alors qu’on ne lui avait jamais vraiment appris ni même montré. Les seules exemples qu’elle avait, avant, c’était les femmes scientifiques qui travaillaient au Centre, alors autant dire que sous une blouse ce n’était pas facile de savoir ce qu’elles portaient et si c’était joli ou non. Une fois dehors, la brunette avait essayé de se fondre dans la masse en choisissant des vêtements passe-partout. Mais Ever était vraiment très belle et vraiment bien habillée, du moins du point de vue de sa sauveuse du jour.

-En rapport avec l’édition ? Alors j’opterai pour journaliste peut-être ? ça vous irait bien, avec votre curiosité et perspicacité.

Elle lui sourit, un peu mal à l’aise de devoir parler d’elle. Ca l’ennuyait de devoir mentir à cette fille qui semblait si gentille, mais néanmoins, si elle était réellement journaliste, la vérité pouvait être dangereuse pour elle.

-Oh, je l’envisagerai peut-être mais je viens d’arriver en ville, alors je me laisse le temps de la réflexion.

Ce n’était pas si faux que cela après tout. Soudain, le son des sirènes la ramena à la réalité. Enfin les secours arrivaient, et Everleigh semblait toujours inquiète d’y voir sa sœur.

-Vous serez bientôt soulagée de vos douleurs, rassurez-vous. Et oui, je vous le promets, si je vois votre sœur, je ne parlerai pas de vous. Détendez-vous, ça va aller.

Le camion des secouristes ne tarda pas à se garer et Kassie alla vers l’un d’eux pour exposer la situation, expliquer ce qu’elle avait fait et comment elle avait trouvé la victime. Ils sortirent un brancard avec du matériel et allèrent voir Everleigh immédiatement.

Les compliments de Kassandra me faisaient sourire, était-elle sincère ? Ou disait-elle cela uniquement pour me donner de quoi me raccrocher à quelques choses de concret ? J’en savais rien, cette femme n’avait pas l’air mesquine au point de dire l’envers de ce qu’elle pensait, bien que je voyais clairement qu’elle se donnait à fond dans sa mission : me garder éveillé jusqu’à l’arrivée des secours et son jeu tombait à pique. En général c’était moi qui menait la danse dans ce genre de situation mais je lui laissais cet avantage et me pliait à la triste tâche qu’est celle de donner des indices sur la chose recherché en l’occurrence mon travail. Rapidement Kassandra finissait par trouver et je sentais mon visage se fendre en un sourire sincère et amusé avant que je ne frappe doucement et délicatement dans mes mains pour la féliciter :

« Félicitation Kassandra, vous avez découvert mon sombre secret »

Lançais-je avec humour, riant légèrement de ma propre remarque avant de ma raviser en soupirant :

« Arrg plus jamais je ne répondrais en roulant »

Promettais-je avant d’entendre des sirènes retentirent et que l’angoisse de voir arrivé ma cadette ne reprenne toute sa place dans mon esprit. Rapidement et avec le plus grand sérieux cette fois je faisais promettre à ma sauveuse de ne pas laisser une rouquine au air ahuri m’approcher. Comme je le pressentais, elle accédait à ma promesse mais une part de moi sentait qu’elle ne serait pas de taille face à la seconde Lov. La remerciant en un signe de tête j’apercevais l’ambulance s’arrêter a quelque mètres de moi avant que deux secouristes ne prennent la place de Kassandra eux me reconnaissant du premier coup avant que ses derniers ne me sortent de la voiture pour me mettre sur un brancard en me demandant s’ils devaient prévenir quelqu’un. En misérable soumise je songeais à Liam avant de me rétracter et de déclarer haut et fort qu’il n’y avait personne a contacté, avant de disparaitre dans l’ambulance je leur demandais de s’arrêter pour appeler :

« Kassandra !! »

Ce dernier arrivant prêt de moi, je lui souriais avant d’ajouter :

« Merci de m’être venue en aide, j’espère qu’on pourra se revoir dans de meilleure circonstance ! »