La rencontre avec Jeff quelques semaines plutôt m’avait rendue le sourire. Je n’avais pas affiché ce dernier depuis la mort de Tony. Enfin si, j’en faisais, mais uniquement pour faire bonne figure pour ma clientèle qui venait dans mon établissement pour y passer un bon moment. Je devais quand même bien reconnaître que la drague de Jeff m’avait fait du bien. Car oui, il m’avait dragué sans la moindre gêne ni la moindre retenue d’ailleurs. J’avais envie de le revoir mais sans arrière pensée. Mon mari était le seul homme que j’avais connu et je n’étais pas le genre de femme à avoir des plans cul.
Un jour de repos, j’avais prit mon courage à deux mains pour trier une partie des affaires qui traînaient dans le grenier. J’avais demandé à Tony de me le faire un nombre incalculable de fois, mais il ne s’était jamais attelé à cette tâche. Je mettais donc mise au travail avec de la musique pour me motiver au maximum. Dans un carton, je retrouvais des affaires qui avaient appartenues à mon fils quand ce dernier était petit. Il y avait des vêtements et des jouets qui était parfait pour le fils de Jeff.
Je mettais donc les deux cartons dans le coffre de ma voiture et je partais me laver et me changer. Une fois propre, je prenais ma voiture et je me rendais à l’adresse où se trouvait Jeff. Ce fut facile à trouver d’ailleurs. Je me garais et j’allais frapper plusieurs fois à la porte, mais personne ne répondait. Je décidais alors de me rendre au niveau du garage. Il semblait y avoir quelqu’un car j’entendais de la musique et des bruits d’outils. Bingo, Jeff était là, en train de changer des pièces d’une moto. Je me raclais la gorge mais la musique était trop forte pour que ce dernier m’entende. Comme je ne voulais pas hurler, j’allais baisser un peu le son de la musique.
Quelques semaines depuis que j’avais croisé le regard de la charmante propriétaire du restaurant italien. Je ne la connaissais pas plus que ça et elle n’était jamais venue me voir depuis. Je n’en faisais pas de cas. Tout le monde était libre de faire ce qu’il désirait en fait. J’étais donc dans le garage et j’écoutais de la musique tranquille. Mon fils était parti à la garderie pour la journée. Un gros câlin avant de le laisser avec son éducatrice qu’il adorait. Petite tête blonde de quatre ans qui me rendait fier. Mon ex me foutait bien la paix dans l’immédiat.
La journée avançait et j’écoutais de la musique calmement sans rien dire. J’étais dans mon petit monde et je travaillais. Pas de truc pour le président des Hells Angels aujourd’hui. J’étais ailleurs et je me demandais ce que je ferais pour le repas du soir. Des pâtes sans doute. Mon petit homme avait une passe où c’était la seule chose qu’il désirait manger. Je rigolais tout seul à l’idée de voir sa tête alors que je ferais cuire la sauce et les pâtes pendant qu’il regarderait la Pat Patrouille. Je n’en pouvais plus de cette émission, mais il l’adorait. Qu’est-ce que je pourrais endurer pour lui. Il manquait un chien motard dans cette émission.
Je n’entendais pas la charmante Lexa venir chez moi. Je ne l’entendais pas non plus m’interpeller alors que la musique était bien trop forte. C’était au moment où elle baissait le son que je me tournais la tête pour la regarder dans les yeux.
- Hey ! Salut Lexa ! Désolé, je ne t’avais pas entendu avec la musique.
Je prenais un vieux torchon de garage pour essayer mes mains. Je m’approchais de la blonde et je venais lui faire la bise sans la toucher.
- Désolé, je suis complètement crasseux. Comment tu vas ma belle ? Qu’est-ce qui t’amène ?
Ce n'était pas vraiment mon genre d aller voir un homme qui m avait ouvertement drague sur mon lieu de travail. Mais je ne sais pas, je crois que j'étais tombée sous le charme de son franc parle et de sa belle gueule. Et oui s'il avait un fils et j avais besoin de me débarrasser de tout un tas d affaire alors c'était ideal comme prétexte pour aller le voir. Si ce dernier avait été célibataire, je ne sais meme pas si j aurai ose. En tout cas, j y étais et hors de question de partir en courant.
Il était en train de bricoler et je devais bien avouer que j avais attendu un peu avant d aller baisser le son de la musique. Il était vraiment bien foutu et ses tatouages étaient vraiment impressionnant. Je lui faisais mon plus joli sourire lorsque ce dernier se tourna vers moi et je m avançais vers lui.
"salut, ce n est pas grave. Y a aucun souci." Je me doutais que son fils ne devait pas être la car dans le cas contraire, il n écouterait pas la musique aussi forte. "Oh mais non ce n est rien. Je vais bien et toi? Je cours toujours partout mais c est une habitude chez moi. Je suis venue t apporter des affaires pour ton fils. Le mien est bien trop grand pour tout ça. J ai des vêtements et des jouets. Les cartons sont dans mon coffre. Tu peux prendre le tout ou donner ce que tu ne veux pas. Je suis désolée de passer a cette heure, mais j ai vu la lumière et j ai entendu la musique alors je me suis dis que j allais oser venir te voir." Je rougissais un peu sans vraiment m en rendre compte.
Musique rock dans le garage et fiston occupé à ... probablement à rendre son éducatrice de garderie complète folle en faisant de mauvais coups et en embêtant les autres. La pomme ne tombait jamais loin de l'arbre de toute façon. Je prenais une grande inspiration avant de sourire en voyant la belle blonde chez moi. Une surprise de taille, car je ne m'attendais pas à la revoir chez moi de si tôt. Je lui faisais un sourire un peu charmeur avant de lui faire la bise chaleureusement sans la toucher. La graisse noire était un enfer à faire partir des vêtements et ce n'était pas pour rien que je portais toujours les mêmes vêtements de travail. Cette femme dégageait quelque chose de différent et j'avais toujours envie de sourire en sa présence. Loin d'être amoureux d'elle hein, mais j'étais attiré, je n'allais pas mentir à ce sujet d'ailleurs.
- Je vais bien aussi ma belle. Tu sais que tu vas faire des petits heureux avec tout ton bazar ? Pour lui, ça sera l'équivalent de la venue du père Noël. Tu as bien fait de passer. Il est encore tôt. Tu as des yeux bioniques pour voir la lumière du garage. Je t'avais dit que tu étais la bienvenue ici.
Je continuais de lui sourire avant d'aller chercher les cartons dans le coffre de sa voiture. Je les mettais dans le salon dans la maison. Ce n'était pas une grande maison et elle était usée, mais c'était la mienne depuis que j'étais ici et elle était discrète. Parfait pour l'homme que j'étais avec le statut qui venait avec. Je ne donnais pas mon adresse à n'importe qui. Je ne voulais pas avoir de problèmes avec des intrus dans mon domicile. Double vie dangereuse et ce qui allait avec. J'entrais le dernier carton avant de me tourner vers la belle.
- Je te sers quelque chose à boire ? Un thé glacé ? Une bière ou un café ?
Pour ma part, je regardais l'heure et je décidais de me faire un café. Je prendrai une bière plus tard. Je mettais la cafetière en marche. Il y avait des jouets un peu partout et les crayons à colorier qui traînaient sur la table de la cuisine avec un dessin de mon petit homme. J'avais pour ordre de ne pas toucher à ce dernier. La vaisselle était faite et le reste rangé.
- Le restaurant roule bien ? Tu as décidé de prendre une journée de congé ?
Intrigué par sa présence alors qu'elle disait être une femme de carrière. Avoir sa propre entreprise n'était pas une mince tâche et je savais de quoi je parlais. Bon, j'avais un garage chez moi, mais tout de même.
Je me sentais un peu mal à l’aise. Jeff avait le sens de l’observation. Non, je n’avais pas vu la lumière de son garage, j’avais juste passé complètement par hasard et j’avais entend qu’il était là. Je n’assumais pas vraiment d’avoir joué l’espionne. Je souriais quand il me disait que son fils allait-être content de voir tout ce que je lui avais apporté. Ca faisait un heureux et pour moi, s’était vraiment le principal. Je préférais donc changer le sujet de conversation.
« Je suis ravie de savoir que ton fils sera heureux avec tout ça. Je n’ai pas vraiment fait de tri mais je pense que tout est fait pour son âge. »
J’allais ensuite l’aider à décharger les cartons et je fermais ma voiture avant de le rejoindre à l’intérieur. La maison manquait d’un petit coup de peinture mais la taille était vraiment idéal. Jeff me proposait un verre que je n’avais pas l’intention de refuser. J’avais envie de passer un peu de temps avec lui.
« Je veux bien un thé glacé s’il te plaît. »
J’étais assez sensible au café, je savais que si j’en prenais un, je ne dormirai pas et j’en avais besoin. Je regardais autour de moi et je cessais ma visite visuelle quand j’entendais la voix de Jeff je revenais à la réalité.
« Oui, le restaurant roule vraiment bien. Disons que prendre congé, ce n’est pas vraiment dans mes habitudes. Mais j’ai besoin de faire du tri et de repartir sur de nouvelles bases. J’ai aussi donné toutes les vêtements de mon mari à une œuvre de charité. »
Je me sentais seule depuis sa mort et depuis que j’avais donné toutes ses affaires, c’était encore pire. Mais je savais que ce n’était qu’un mauvais moment à passer et que tout redeviendrait normal.
Ça me faisait bizarre d’avoir une femme chez moi comme ça. Il faut dire que Lexa ne ressemblait à aucune autre. Elle était complètement différente des autres et je voyais bien que je l’intéressais un minimum. Loin de moi l’idée d’être un gros lourd, mais elle m’intéressait aussi. Elle dégageait quelque chose la belle blonde. Je mettais la cafetière en route alors qu’elle me demandait un thé glacé. Je fouillais dans le réfrigérateur et je sortais un carton tout fait. Je remplissais un verre que je lui donnais avec le sourire avant de remettre le tout dans le frigo. Je sortais le lait pour mon café. Je prenais également mon paquet de clopes et je m’en allumais une dans le plus grand des calmes.
- Il faut prendre des pauses ma belle. C’est important pour ta santé physique et mentale surtout après des épreuves comme celles que tu as vécu. Je ne sais pas la sensation que ça peut faire, mais je me doute que ce n’était pas facile de donner toutes ces choses.
Je prenais ma tasse et je la remplissais avec le café avant de m’installer à côté d’elle. Je fumais tranquillement en prenant une gorgée de mon breuvage chaud et je la regardais dans les yeux directement. Je venais replacer une mèche de cheveux derrière son oreille.
- Tu n’es pas obligé de m’en parler si tu ne veux pas. Je ne t’obligerai jamais à faire une telle chose. On a tous nos secrets et des choses que l’on veut garder pour soi … Et d’autres que l’on veut partager.
Calme dans mes gestes. Mon téléphone sonnait et je me levais avant d’aller répondre. Un vieux fixe accroché au mur.
- Allô ? … Hum … hum hum … J’arrive.
Je raccrochais avant de me tourner vers la blonde.
- Un tour de moto dans mon monde ça te plairait ? J’ai quelque chose à régler.
Ce n’était vraiment pas dans mes habitudes d’agir de la sorte. Moi qui n’avait cessé de me répéter que je ne verrai jamais d’autres hommes, me voilà dans la maison de Jeff. Je ne savais pas vraiment l’expliquer, mais je ressentais de l’attirance pour lui. Je ne savais pas du tout où cette histoire allait me mener, mais je m’en fichais. Pour une fois, j’avais envi de lâcher prise et de ne penser qu’à moi. Je devais bien avouer que le fait que ce dernier ait un fils avait été un excellent prétexte pour passer chez lui avec tous les jouets que j’avais à donner. Je le remerciais pour le verre de thé qu’il posa devant moi.
« Je sais… C’est un très bon conseil, mais lorsque je prends une pause ou que je baisse ma cadence, j’ai tendance à tout de suite trop penser et ça, c’est au dessus de mes forces... »
Il plongea son regard dans le mien et je ne le baissais pas. Je le soutenais. Il prit la peine de me remettre une mèche de cheveux derrière mon oreille et ce geste me fit frissonner intérieurement. Je me mordais la lèvre et j’allais commencer à parler mais son téléphone sonna.
Je profitais de ce moment pour boire une gorgée de thé afin de reprendre un peu mes esprits. Je me sentais encore un peu fragile quand j’abordais la mort de Tony. Ce dernier avait quand même eu une mort relativement violente et je revoyais l’état de son corps. Heureusement, la voix de Jeff me sortit rapidement de ma rêverie et je lui faisais un petit sourire.
« Avec plaisir oui ! Je n’en ai pas fait depuis des années, ça va me faire du bien. »
Je terminais mon verre et j’allais déposer ce dernier dans l’évier avant de le rejoindre.
Elle ne voulait pas penser. Elle ne désirait donc pas vivre ses émotions qui le prenait, mais bien les camoufler derrière le travail. C’était un moyen comme un autre et je trouvais ça un peu triste dans un certain sens. Ça devait être difficile de vivre ainsi. Moi, je vivais au jour le jour. Je regardais la belle dans les yeux et j’allais lui répondre alors que mon téléphone sonnait. J’allais m’occuper de l’appel calmement. Un souci au Clubhouse que je devais absolument réglé. Je me tournais donc vers la belle blonde en la regardant dans les yeux. Je lui faisais une proposition de m’accompagner. Elle disait oui immédiatement et je ne pouvais pas retenir le sourire sur mes lèvres. Je lui faisais un rapide signe de tête avant d’aller dans ma chambre pour enfiler un jeans propre et une chemise. J’allais dans l’armoire de l’entrée et je prenais mon cuir avec mes patchs. Je sortais un casque supplémentaire et un manteau de plus petite taille pour la belle blonde.
- Enfile ça.
Nous sortions ensuite de la maison et j’allais dans le garage. Je fermais ce dernier avant de sortir ma moto de sous sa bache protectrice. Immaculée et parfaitement en ordre. Je l’avançais avant de fermer la porte. Je montais sur cette dernière et je mettais le contact. Boucan intense alors que je donnais un peu de gaz avant de faire signe à blonde de me rejoindre.
- Aller, viens et accroche-toi ma belle.
Elle verrait les détails de mon cuir et elle comprendrait. Elle ne comprendrait peut-être pas chaque patch, mais mon appartenance oui. En avais-je honte ? Absolument pas.
J’avais pris la décision de le suive. J’avais besoin de sortit de mon quotidien et d’aérer mon esprit. Je ne connaissais pas du tout la nature de son coup de fil, mais j’avais vraiment envie de le suivre. Il partit dans sa chambre et revint quelques minutes plus tard. Il était vraiment bien foutu et le cuir lui donnait du charme supplémentaire. Je prenais ce qu’il me tendait et je l’enfilais. C’était parfaitement ma taille. Comme quoi, j’étais peut-être faîtes pour changer de vie après tout. Je le suivais en silence. J’avais hâte de voir sa moto et de monter derrière lui.
Une fois arrivée dans le garage, ce dernier retira la bâche et je découvris la bête qui se cachait dessous. Elle était absolument magnifique. Quand il la mit en marche, je fermais les yeux en souriant. J’avais toujours adorer ce bruit. Mais je faisais quand même partie de ces mamans qui ne voulaient pas que ses enfants en fassent de peur de les voir se blesser gravement voir pire encore… j’avais déjà perdu mon mari, et s’était largement suffisant. Il me demanda ensuite de monter et je m’exécutais rapidement. J’en profitais pour regarder les patchs qui se trouvaient sur son cuir et j’en comprenais certains.
Mais pour tout dire, je m’en fichais bien. Je ne le connaissais pas plus que ça mais j’étais certaine que c’était un homme bon. C’était un excellent père du peu que j’en avais vu et franchement, je n’avais pas besoin de plus. Ce que ce dernier faisait de sa vie ne me regardais pas et pour autant que ni mes enfants ni moi n’étions en danger, il pouvait faire ce que bon lui semblait. J’adorais ce tour en moto même si je me doutais qu’il allait être un peu court, mais j’espérais qu’il allait y en avoir d’autre.
Les gens avaient souvent peur de nous. Pourquoi ? Je me le demandais bien. J’étais un trafiquant de drogues et d’armes, mais j’avais les valeurs à la bonne place. Sans nous, le monde tournerait différemment et un autre groupe aurait sans aucun pris la place. Un groupe moins éthique et avec des valeurs tellement différentes. Un carnage qui pourrait avoir lieu ainsi que la terreur. Je me refusais à cet éventualité. Je dirigeais le Chapter d’une main de fer comme mon oncle m’avait appris à le faire alors que je vivais à Chicago. Je prenais une profonde inspiration avant de fermer les yeux en mettant le contact dans ma bête. Je la regardais vibrer en penchant légèrement la tête sur le côté. Le son de cette moto était le centre de mon univers. Les gens se croyaient davantage en sécurité avec une voiture, mais il y avait plus d’accidents avec ces dernières. Il fallait être prudent et protégé tout simplement. J’avais fait signe à la blonde de monter derrière moi et je la laissais passer ses bras autour de ma taille. Je me mettais ensuite en route.
Je nous laissais guider par la route et le bitume. J’avais sans aucun doute fait un détour d’une quinzaine de minutes pour le plaisir d’avoir la belle derrière moi. J’adorais cette sensation. Celle d’avoir une belle femme derrière avec les cheveux un peu dans le vent. Je venais poser ma main sur sa cuisse pour la caresser par instinct. Sur ce cheval d’acier et de mécanique, elle était mienne et celle de personne d’autre. Je voyais un autre de mes confrères de route de l’autre côté qui me faisait un signe de tête. Je continuais mon chemin tout de suite pour me rendre à notre Clubhouse. La grille s’ouvrait sur mon passage par un des gars et j’allais me stationner à ma place de reculons lentement avant de fermer le contact.
- Bienvenue à ma seconde maison. Tu peux prendre un verre au bar en attendant. Tu n’as rien à payer.
- Jeffrey ! Il est dans ton bureau.
Un signe de la tête alors que je retirais mon casque en me passant une main dans les cheveux. Un baiser sur la joue de la belle avec une main sur sa taille.
- Fais comme chez toi.
Je reculais en la regardant avant que mon vice-président vienne me rejoindre en me parlant à voix basse. Un souci avec une cargaison. Notre homme avait été tabassé et je voulais m’assurer de ce qu’il avait vu. Démarche certaine dans chacun de mes mouvements avec la tête haute. On s’écartait sur mon passage. Une des régulières s’approchait de Lexa en lui indiquant d’entrer pour aller dans la section bar. Musique légère. Rien de particulier. Des motards partout avec le cuir fièrement sur le dos.
Ce tour en moto avait été vraiment plus que délicieux. Je comprenais pourquoi certaines personnes partaient sur plusieurs semaines. Il devait y avoir tellement d’endroit superbe à voir qui ne devaient pas forcément être accessible en voiture. Je sentais la main de Jeff sur ma cuisse et je souriais tout en continuant de me tenir à sa taille. Je finissais rapidement par comprendre que ce dernier avait fait exprès de faire un détour afin que je puisse profiter un peu d’avoir un moment avec lui et sa moto. Elle était magnifique et ça se voyait qu’il en prenait vraiment soin.
Une fois arrivé devant le club, je descendais de la moto et je retirais mon casque. Je me passais, moi aussi, une main dans les cheveux afin de les remettre un peu en place et j’adressais un magnifique sourire à Jeff. Ce dernier me prit par la taille et m’embrassa la joue avant de me dire que je pouvais aller boire un verre au bar et faire comme chez moi. « D’accord, à tout de suite. » Je me rendais donc à l’intérieur et je me commandais un verre de Whisky. Je ne conduisais pas de toute façon, alors autant en profiter .
Je regardais autour de moi tout en buvant mon verre. Il y avait beaucoup de photo au mur. Après avoir promené mes yeux un peu partout, je profitais pour regarder mon téléphone. Je répondais à certains mails car j’avais déjà des réservations pour certains évènements. J’envoyais un message à Aaron pour lui demander s’il serait d’accord de venir jouer quelques morceaux de piano. Je savais que ma clientèle adorait ça. Il fallait dire qu’il jouait vraiment bien et ça mettait une certaine ambiance au sein de mon établissement. J’espérais que tout allait bien pour Jeff. Même si je me doutais que moins j’en savais, mieux je me porterai.
Bienvenue au Clubhouse. L'ambiance étant relativement calme aujourd'hui. Là, j'avais un souci que je devais régler et je savais que Lexa était entre de bonnes mains. Je replaçais mon cuir après avoir laissé la blonde avec d'autres femmes. Quelques motards ici et là qui observaient sans réellement se soucier de sa présence. Pas la première que j'amenais dans cette section et si je décidais qu'elle ne reviendrait pas, elle ne reviendrait pas. Je la trouvais intéressante et je faisais craquer mes jointures en marchant vers mon bureau. Je l'ouvrais et je tapais dans mes mains alors que la porte se refermait derrière moi. Un type qui avait décidé de vendre du stock qu'il n'était pas censé vendre. Je restais calme et relativement paisible. Je prenais mon temps pour faire monter la pression et il savait qu'il était dans la merde. Trahir sa famille était un putain de problème ici.
J'allais le mettre sous surveillance et les gars le savaient. Je ne voulais pas que ça se reproduise et je prenais alors la barre de fer dans un coin de la pièce. Un coup en plein sur sa gueule avant de laisser tomber mon arme. Je le prenais par le collet en me mettant à cheval sur lui. Ma clope ne quittait pas mes lèvres et je le frappais à de multiples reprises. C'était comme ça qu'on réglait les soucis. Fini les bisounours. J'avais pris les rennes et je fonctionnais comme à Chicago. Je me relevais avant de boire le verre de whisky qu'on me tendait. Je poussais le con gémissant avec mon pied.
- Sortez le par derrière et s'il y a le moindre écart, vous me le ramenez ici et je serai beaucoup moins tendre.
J'écrasais ma clope. Jointures rougis sans être fendues. Je sortais en replaçant mon cuir et j'allais rejoindre Lexa au bar avec un petit sourire. Je posais ma main sur le comptoir et je restais debout près d'elle.
- Navré pour le délai. Alors ... Tu veux rester ici ou alors tu as envie d'aller te balader ? Je sais que l'on ne sent pas toujours à l'aise dans cet endroit. On peut se faire un billards aussi si tu veux.
Un de mes gars qui me faisaient signe que le problème était réglé et je faisais un signe de tête avant de replacer une mèche de cheveux derrière l'oreille de Lexa.
C’est bien connu, la plupart des filles sont attirées par les mauvais garçons comme les papillons sont attirés par la lumière. C’était clairement mon cas avec Jeff. Je savais très bien qu’il traînait dans des affaires qui ne devaient pas forcément être légal mais pour tout dire, je m’en fichais pas mal. Je n’avais pas du tout envie de réfléchir. Je me sentais bien avec lui et le reste n’avait aucune importance. La seule chose que je voulais, s’était m’assurer que mes enfants ne soient pas en danger. Car c’est bien connu, les enfants sont une cible facile dans ce genre de cas.
Pendant que Jeff réglait ses affaires, je parlais tranquillement au bar avec une autre fille que je ne connaissais pas du tout. Je n’avais jamais eu de mal à engager la conversation avec qui que ce soit. Une qualité plutôt pratique quand on travaille en restauration. Je sentais Jeff arriver derrière moi et je me retournais en souriant. Mes yeux se posèrent rapidement sur sa main et je le regardais dans les yeux avec mon petit sourire. Je savais que je ne devais pas poser de question et ce ne sera jamais le cas en ce qui me concernais.
« Tu n’as pas à t’excuser. Oh non, j’aime bien cet endroit. Un billard est une idée qui me tente bien, si tu n’as pas peur de perdre. » J’avais fermé les yeux à son geste et je le lui avais chuchoté sensuellement à l’oreille et je me dirigeais vers la table de billard en roulant des hanches. Est-ce que je l’allumais ? Oui, est-ce que j’assumais ? Complètement. J’allais chercher une queue de billard et j’attendais que Jeff me rejoigne. Je ne savais pas pourquoi, mais je me doutais que la partie allait être interessante. J’avais toujours aimé le billard et je n’étais pas nul à ce jeux que j’aimais bien.
« Est-ce que tu veux parier quelque chose ? Je suis le genre de fille qui adore les défis. » Je le dévorais des yeux. A ce moment précis, il y avait juste lui et moi, personne d’autre ne comptait dans la pièce. Je me fichais bien d’avoir du publique, il m’avait manqué et j’avais envie de vivre le moment présent sans me soucier des personnes qui pouvaient se trouver autour. Une fois prête, j’attendais qu’il vienne. J’avais déjà pris soin de tout mettre en place.
J'avais amené un nombre de filles assez conséquentes ici. Un véritable tombeur, mais aucune ne restait jamais bien longtemps. Est-ce que j'étais amoureux de Lexa ? Je ne pourrais pas dire que j'étais indifférent, mais de là à dire que j'étais amoureux d'elle, il y avait clairement un monde entre les deux. Je n'avais jamais été le genre d'homme à avoir des sentiments rapidement pour une femme. Pour moi, tomber amoureux était quelque chose de compliqué. J'aimais prendre mon temps et rendre la fille un peu dingue pour lui faire comprendre dans quoi elle embarquait. Neuf fois sur dix, elle partait d'elle même en me disant que c'était trop et j'appliquais la loi du silence sans quoi c'était de sa vie qu'elle en payerait le prix.
J'offrais donc à Lexa de faire une partie de billard ou encore aller se promener en moto. Autant en profiter pendant que mon petit homme était ailleurs. Lorsque je tombais en mode papa, il n'y avait plus de place pour une femme encore. Je m'occupais de mon fils avec une immense attention. Je voulais qu'il se sente bien. Là, tout de suite, c'était de mon petit plaisir que je m'occupais. Je faisais un signe à mon barman de me servir un verre de Whisky double sans glace et je me retournais lentement pour la voir se déhancher vers le jeu en question. Ah les femmes, elle n'avait pas besoin de se la jouer ultra féline pour me faire comprendre ce dont elle avait envie. Je connaissais bien les femmes. Un des gars venait me dire qu'il me restait trois heures. Je savais ce que ça voulait et je hochais la tête en prenant mon verre de whisky. Démarche lente en trainant un peu les pieds et je prenais une gorgée de whisky avant de réfléchir à un gage.
- Si tu gagnes ... Je suis prêt à faire une activité de ton choix durant une journée. Si je gagne, tu devras venir cuisiner chez moi pour les repas de la semaine avec mes règles personnelles.
Je n'étais pas un grand cuisinier et j'avais horreur de faire cette tâche. Je ne parlais même pas de faire la vaisselle, c'était encore pire et heureusement que j'avais un lave-vaisselle. Je n'allais cependant pas lui dire qu'elle devrait travailler nue avec seulement un tablier et que je comptais abuser de la situation. Je prenais une queue de billard avant de poser mon verre et je plaçais les boules dans le centre dans le bon ordre naturellement. Je l'avais un nombre de fois incalculable. Je prenais mon temps.
- Ou alors si je gagne, tu devras dormir à la maison une nuit, mais je t'avoue que je préfère nettement le gage de la cuisine. Pile je casse et face c'est toi.
Je sortais une pièce de monnaie de ma poche et je l'envoyais en l'air avant de la rattraper et je regardais sur le dos de ma main.
J’aimais vraiment passer du temps avec Jeff. Je me sentais revivre depuis que j’avais accepté de le revoir en dehors de mon établissement. J’avais quand même eu du mal au début, car ça me demandait de tirer un trait sur mon mari, un trait définitif. Ce dernier me proposa une partie de billard que j’acceptais avec plaisir. J’avais toujours adoré cette discipline. Quand j’étais étudiante, il m’arrivait d sortir parfois avec des copines et on faisait des parties de billard en faisant des paris débiles entre nous. J’avais de très bons souvenirs de ces parties. Je n’avais pas rejoué depuis un petit moment.
Une fois arrivée devant le billard, je m’appuyais contre ce dernier et j’attendais que Jeff me rejoigne. Ce dernier me parlait de gage et un sourire se dessina sur mon visage. J’étais une bonne joueuse et j’avais toujours été une bonne perdante. Je l’écoutais avec attention. J’aimais bien son idée. Je prenais ma queue de billard et je regardais Jeff droit dans les yeux. « D’accord, je marche. Peux-tu quand même préciser ce que tu entends par tes règles personnelles ? » J’adorais cuisiner donc ce ne serait pas un fardeau pour moi, même si je perdais.
« Ah mais, c’est toi qui décide. Moi je vais m’y plier. En revanche, si je gagne, tu devras venir chez moi pendre un cours de cuisine. » Je savais qu’il était plein de bonnes volontés. Je voulais surtout qu’il apprenne pour faire de bons plats variés à son fils même si je me doutais qu’en tant que papa, il devait connaître les bases. C’était donc à moi de commencer. Je prenais la queue et je frappais les boules. Je reculais ensuite d’un pas pour lui laisser la place. Je ne sais pas pourquoi, mais je sentais que cette partie allait être interessante.
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