C’était la veille de mon jour de repos. Je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Je m’asseyais sur mon lit et je regardais la place de mon mari. Cette dernière était vide. Il avait certainement du partir en intervention. Depuis quelques mois, ses hommes et lui ne chômaient pas. J’étais bien placée pour savoir qu’ils n’avaient pas toujours le temps de manger avant de partir. Je décidais donc de me lever et j’enfilais ma robe de chambre. Je descendais dans la cuisine et j’allumais la petite télé qui se trouvait là. J’aimais bien avoir un bruit de fond quand je cuisinais.
Je me mettais ensuite au travail. Je faisais tout un tas de choses pour qu’ils puissent avoir le choix. Je faisais des cookies, de la pizza, des muffins, des buns avec différentes choses à l’intérieur. Je les faisais suffisamment riche pour qu’ils puissent bien tenir au corps. Pendant que ça cuisait, je montais m’habiller. Je chargeais ensuite le tout dans ma voiture, et je me mettais en route pour la caserne. Cette dernière était vide, ils étaient donc bien parti en intervention. J’espérais que tout irait bien pour eux. Une fois garée, je déchargeais le tout et j’allais tout mettre en place dans le coin cuisine.
Jarod Russel
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Le sol s’était dérobé sous nos pieds, la chaleur était intense, tellement que je peinais à respirer. Nous n’avions que peu de visibilité, peu d’accroches, en somme peu de perspectives. Pourtant, nous nous étions entraînés des dizaines de fois, au cœur d’une fournaise fictive, mais au plus près des conditions réelles pour être le plus performant possible. Les incendies sont malgré tout, ce que redoutent le plus les soldats du feu et malgré la préparation, jamais on ne peut savoir ce qu’il adviendra. Avec Tony, je me voyais encore avancer, nous étions parvenus à faire sortir la plupart des locataires de l’immeuble, mais il restait encore celles et ceux qui se trouvaient au plus près. L’insalubrité de l’immeuble, nous avait empêchés jusqu’alors de nous occuper de l’étage supérieur. Il restait encore une famille dans un appartement… Le sol s’était dérobé sous nos pieds, nous ramenant au plus près de l’enfer. Tony n’avait pas réfléchi et défonça la porte tandis qu’au-dessus de nous, les camarades se préparaient à nous remonter avec les derniers locataires de ces lieux funestes.
C’était une famille dite « monoparental » une mère et deux enfants, des petites filles. Elles furent les premières à sortir. Je revois encore le feu gagner en intensité. Tony s’empressa de guider la mère de famille dans le couloir où je me trouvais encore. Je me revois l’aider à monter sur l’échelle improvisée que nous avions mise en place dans le trou du plafond dont nous étions responsables. Il ne restait plus que nous, moi et Tony. Aaron n’était pas loin. Étant le capitaine, Tony insistait pour être le dernier à partir. C’était absurde, je n’avais personne, pas de femme, pas d’enfants, pas de famille, alors pourquoi devais-je partir avant lui ? Je le revois encore me pousser vers l’échelle alors que lui tombe un étage plus bas. Je voulais sauter pour aller le chercher. Je le lui devais, c’était mon ami, mon sauveur… Les autres ne m’ont pas laissé le choix, c’était trop tard, on ne pouvait plus rien faire pour Tony, mais je m’en fichais, je voulais me donner une chance d’y arriver. Mais ils furent plus forts que moi, tous autant qu’ils étaient. Les gars me ramenèrent sur le toit et à partir de là, je ne me souviens plus de rien, si ce n’est de ma culpabilité et de cette perte.
L’intervention était terminée, nous ne déplorions aucune victime parmi les habitants de l’immeuble, du moins pas pour l’instant. Des intoxications au monoxyde de carbone étaient à déplorer et il faudrait de ce fait, veiller de très près sur ces personnes. Cependant, nous nous avions une perte à déplorer. J’étais silencieux, incapable de comprendre comment nous en étions arrivés là. Je me sentais coupable, tellement que je demeurais incapable de lier mes pensées entre elles pour sortir une phrase cohérente. Nous venions de perdre Tony. Et voilà qu’à présent, nous devions regagner la caserne. Le trajet fut silencieux, personne n’osait parler. Que pouvait-on dire ? Et alors que le camion regagnait la caserne et que ce silence de mort insupportable régnait encore, je la vis. Lexa était là, souriante, avec les gâteaux qu’elle avait préparés. Mon cœur se serra instantanément, car je compris que j’étais celui qui allait devoir lui annoncer la funeste nouvelle.
(c) MR. CHAOTIK
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Le camion de pompier venait d’arriver et j’étais prête à les accueillir. Les hommes commencèrent à sortir et ils n’étaient pas beau à voir. A en juger par l’état dans lequel ils étaient, l’intervention avait vraiment du être compliquée pour eux. Tony n’était pas là et je ne comprenais pas pourquoi. Ce n’était pas dans ses habitudes. Quand il allait à l’hôpital avec des victimes, il n’y allait jamais seul. Je m’avançais vers les hommes de mon mari en croisant les bras. Ils avaient tous un air sombre que je n’aimais pas du tout. Où était-il ? Faisait-il parti des victimes ?
« Ou est Tony ? »
Mon coeur était en train de ce serrer et il commençait à battre bien trop vite. Quand on est une femme de pompier, on sait très bien qu’un accident peu arriver sur une intervention. Mais je ne me doutais pas du tout de ce qui allait suivre. Personne ne me répondait et ça ne faisait qu’accentuer mon anxiété. Je me dirigeais alors vers Jarod. J’étais vraiment proche de lui et je savais que lui allait me répondre. Je posais ma main sur la sienne. Il était couvert de suie mais je m’en fichais pas mal.
« Jarod, où est Tony ? »
Jarod Russel
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Mon cœur battait à s’en rompre à mesure que le silence s’intensifiait dans le camion. Nous étions tous sous le choc et sûrement incapables de trouver les mots. Moi, dans ma tête, je revivais le film de notre rencontre avec Tony. Ma mémoire ne me faisant point défaut malgré le drame que je venais de vivre, je parvenais encore à me souvenir de la scène comme si j’y étais encore. Tony était là, avec son pick-up, aux abords du Centre, il y a de cela un an. Mon cœur battait lui aussi à un rythme soutenu de par la course effrénée que je menais pour échapper à mes poursuivants. Sans se poser la moindre question, Tony m’avait embarqué et permit de mettre le plus de distance possible avec mes tortionnaires. Il m’avait sauvé la vie en me permettant d’être libre. Et moi, je n’étais en retour, même pas parvenu à lui sauver la vie. À quoi bon avoir autant de facultés si c’est pour faillir. J’étais hagard, complètement perdu et esseulé dans ma tristesse. J’avais beau me refaire encore et encore le film de cette funeste intervention, rien n’y faisait, quoiqu’il arrive, je demeurais coupable et je sentais peser sur moi quelques regards qui donnaient plus de véracité à mon sentiment de culpabilité.
Lorsque le camion se mit à ralentir, je compris que nous étions tout près de la caserne. Il allait falloir annoncer la nouvelle au reste de l’équipe si ce n’était pas déjà fait. Chacun sorti donc du véhicule, j’étais le dernier, observant pendant quelques secondes, la place que Tony occupait encore quatre heures plutôt. « Jay… » entendis-je au loin avant de me rendre compte que ce n'était qu'une douloureuse illusion. Je n’allais plus entendre la voix de Tony, ni l’entendre rire, il n’était désormais plus qu’un souvenir. C’est donc le regard perdu, suivit de près par Buck, que je quittais le camion. Qu’elle ne fut pas ma surprise de voir Lexa.
Déjà les autres commençaient à se désolidariser de moi. J’étais celui qui devait annoncer la nouvelle, et il me fallait un espace nécessaire pour le faire. Du moins je crois. Je n’étais sûr de rien, ni de la façon de le dire, ni des mots à choisir. Jamais encore je n’avais eu à annoncer une telle nouvelle à quiconque et je m’en voulais de laisser l’hésitation me figer de la sorte. Lexa venait-elle, de prendre son courage à deux mains et s’approcha de moi avant d’apposer sa main sur la mienne. Je ne pouvais détourner le regard, ni m’enfuir.
« - Je… » commençais-je en avalant difficilement ma salive. Comment fait-on pour dire à une personne, que l’amour de sa vie ne reviendra plus jamais ? Je pouvais sentir sa main serrer la mienne un peu plus fort chaque seconde, tandis que l’humidité dans son regard, gagnait en intensité. « - Lexa, il va falloir être forte, pour toi, pour les enfants. Je suis désolé, je n’ai rien pu faire. » Ce terrible aveu d’échec, le pire de tous, me faisait si mal que je me demandais si ma place était vraiment ici. Mais pour l’heure, je préférais me focaliser sur Lexa, car elle avait besoin de moi. Alors sans attendre, je lâchais ses mains pour la prendre dans mes bras.
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La nouvelle venait de tomber. Mon mari était mort. Le seul et unique amour de ma vie était mort ? Non, je ne pouvais pas accepter ça, ça ne pouvait pas être vrai… Quand on est femme de pompier, on se doute parfaitement que tout peu arriver sur une intervention, mais on pense plutôt à des brûlures graves sans plus. La phrase de Jarod raisonnait dans ma tête, Tony était mort ? Non, c’était impossible, je ne pouvais pas croire une chose pareil ! Je repoussais Jarod. « Non ! Tu mens ! Ce n’est pas possible ! » Je sentais que mes jambes ne me portaient plus et je tombais à genoux en hurlant.
Qu’est-ce que j’allais devenir ? Comment est-ce que j’allais faire pour continuer sans lui ? Je ne serai pas assez forte. J’allais devoir l’annoncer aux enfants. Mon Dieu, mais comment j’allais leur dire ça. Je criais tout ce que je pouvais, je n’avais jamais ressenti une telle douleur. Je ne reverrai plus jamais mon mari. Certes, nous nous disputions parfois, mais on s’aimait malgré tout. Même si ces derniers temps, notre couple rencontrait certaines difficultés, nous allions voir un psychologue pour pouvoir trouver des solutions et réapprendre à communiquer.
J’espérai vraiment que tout ceci n’était qu’en fait qu’un simple mauvais rêve comme j’avais pu le faire des dizaines de fois. Mais je me réveillais toujours dans les bras de mon mari et je passais ma main dans ses cheveux en souriant et en le regardant dormir. Sauf que pas cette fois, la nouvelle m’avait tellement choqué, que j’étais en pleine crise d’hystérie et je n’arrivais vraiment pas à me calmer. Pourquoi le destin avait-il décidé de me prendre mon mari de cette manière ? Lui qui avait toujours été serviable envers les autres et qui avait vraiment le coeur sur la main ?
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Le cœur, organe vital par excellence, me faisait défaut à présent. Et nul doute que si j’avais pu le faire taire pour le mettre sur pause, je l’aurai fait. Mais non, malheureusement pour moi, je ne pouvais me résoudre à de telles fantaisies. Je devais vivre avec la douleur et pire encore, je devais briser métaphoriquement parlant le cœur d’une autre personne. Et ça aussi ça me faisait mal, mais je ne pouvais me dérober, je le devais à Tony, autant que je le devais à Lexa, devenue par la force des choses, une véritable amie. Mais comment faire ? Comment annonce-t-on à quelqu’un la mort de son grand amour ? J’étais perdu, autant que j’étais dévasté d’être dans un monde où Tony n’était plus. Alors puisqu’il fallait s’armer de courage, sans calcul, prêt à me fracasser, je me lançais les yeux humides de tristesse et le cœur lourd de culpabilité. Lexa, qui n’acceptait pas cette réalité que je venais de lui dépeindre, me repoussa presque aussitôt, me rendant encore plus coupable de n’avoir rien pu faire pour ramener son époux.
« - J’aimerais pouvoir te mentir, mais j’en suis incapable. Je… » Les mots ne venaient plus, j’étais comme bloqué, alors que la femme de Tony, en pleurs, tomba au sol hurlant sa douleur à pleins poumons, ce qui me fit sortir de mon mutisme. À mon tour et pour être à sa hauteur, je me mis à terre. « - Il… Il n’en a fait qu’à sa tête en jouant les héros… » J’avais les larmes aux yeux touché par la détresse de mon amie. « - Je suis tellement désolé, j’aurai préféré être à sa place cela aurait été plus logique. » Je voyais bien que mes mots ne suffisaient pas et que déjà tous les regards se braquaient sur nous. La nouvelle s’était sûrement vite répandue dans toutes la caserne. « - Lexa… » Je me rapprochais à nouveau pour venir la serrer dans mes bras. Je sentais son corps tremblant et ses larmes couler sur la peau de mon cou. Elle tremblait encore et semblait incapable d’amoindrir cet état. « - Apportez-lui de l’eau ! » lançais-je aussitôt en tâchant moi-même de reprendre le contrôle pour l’épauler. « - Tu es en état de choc. Je vais t’aider à te relever d’accord ? »
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Jarod continuait de me parler mais je ne l’entendais plus. Les seuls mots qui tournaient dans ma tête, s’était que mon mari était mort. Avait-il souffert ? J’espérais que non. Car mourir brûlé, doit vraiment être quelque chose d’horrible quand on y pense. Comment est-ce que j’allais annoncer une nouvelle pareil à mes enfants ? Avant toute chose, il fallait déjà que j’arrive à la digérer moi-même, et ce n’était pas gagné. J’étais en état de choc et en pleine crise d’hystérie pour le moment. Pour moi, personne n’était responsable de sa mort, je savais très bien que Jarod et les autres ne l’aurait jamais laissé derrière eux.
Jarod voulait m’aider à me relever. Pourquoi faire ? Je ne lui répondais pas. Mais je le laissais faire. Il me soulevait comme si je ne pesais rien. Mes yeux était rempli de larmes. J’avais besoin de voir le corps de mon mari, ce serait le seul moyen pour que je puisse faire mon deuil et constater que Tony était vraiment mort et que par conséquent, il n’y aurait pas de retour en arrière n’était possible. Je refusais l’eau que l’on m’apportait. Là, j’avais clairement besoin de quelque chose de plus fort que ça.
« Ou est-il ? »
C’était la seule chose que je voulais. C’était la seule chose dont j’avais vraiment besoin. Je devais lui dire adieu et je devais aussi voir s’il était en état pour que nos enfants puissent le voir une dernière fois. En revanche, j’allais vraiment avoir besoin de Jarod pour m’aider dans les démarches. Je ne me sentais vraiment pas capable de tout faire toute seule. Il y allait avoir tellement de choses à faire, et je ne pouvais pas demander de l’aide à mes enfants. Je n’avais personne, Tony était un enfant unique, ce qui n’allait pas faciliter la chose.
Jarod Russel
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« J’aurais préféré que ça soit moi. Cela eût été plus logique. » À présent, plus rien n’avait de sens, sauf cette phrase qui n’avait de cesse de résonner dans ma tête. Bien sûr que cela été logique. Moi qui n’avais rien ni personne, j’aurais dû partir avant lui. C’est bien sur moi que la fatalité aurait dû s’acharner plutôt que de prendre la vie d’un père de famille. Ça n’avait pas de sens. J’avais beau me triturer les méninges, je demeurais incapable d’être cohérent dans mon raisonnement comme si tout d’un coup mes capacités cognitives me faisaient défaut. « Non Jarod, tu ne peux pas, tu n’as pas le droit. » Me répétais-je pour tenter de sortir de ma torpeur. Lexa avait besoin de moi et je ne pouvais me dérober, ni laissait la culpabilité m’anéantir. Le cas échéant, tout cela n’est qu’égoïsme et je ne suis pas fait ainsi. Je me devais d’être fort, de me reprendre et de laisser mon désespoir dans le vestiaire. C’est un peu comme quand on part en intervention finalement. On laisse une part de soi ailleurs pour mieux se concentrer sur l’essentiel.
« — Aller ma belle. On ne peut pas rester au sol comme ça. » C’était venu tout seul, comme si tout d’un coup, mon état de veille avait cessé d’être. Je reprenais le contrôle, remarquant que tous les regards étaient à présent braqués sur nous. « — Lexa… » réitérais-je en demandant à ce qu’on m’apporte de l’eau. Elle restait figée, accablée par le désespoir et fermée à tout contact. En pleurs, ses yeux embrouillés laissaient échapper un flot ininterrompu de larmes sur ses joues légèrement rougies. La voir ainsi me faisait tant de peine, mais je ne devais plus faillir à présent.
Un camarade attentionné m’apporta une petite bouteille d’eau que la femme de Tony refusa presque aussitôt. Elle trouva cependant le courage de croiser à nouveau mon regard et me posa une question que je redoutais d’entendre. « — Il… » Commençais-je avant de faire « non » de la tête, les mots tardant à arriver. « — Il est resté derrière. » Lâchais-je. Mes mains tremblaient à nouveau, me ramenant bien malgré moi en arrière, au moment où j’ai vu le sol se dérober sous Tony, l’emportant bien malgré nous, un étage plus bas, encerclé par les flammes.
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Jarod finissait par me relever et je le laissais faire. Je ne comprenais pas comment j’arrivais à tenir debout. J’avais du mal à respirer, comme si un énorme poids était en train de comprimer ma poitrine. Je demandais à Jarod où se trouvait Tony et il me répondit qu’il était resté derrière. Je comprenais donc que le corps de mon mari se trouvait encore là-bas. C’était une plaisanterie ? Ils l’avaient laissé derrière eux ? Ils n’avaient même pas prit le temps de sortir son corps de se brasier ? Il était clair que j’allais piquer une crise et que la seule chose qui pourrait me calmer, ce serait une piqure.
« Tu es en train de me dire que le corps de mon mari est toujours en train de brûler dans l’incendie ? »
Je le giflais. Sur le coup, ce geste avait été purement impulsif, je n’avais pas du tout réfléchit et j’étais clairement en train de regretter mon geste. Mais pour tout dire, je ne savais plus du tout où j’en étais. Je mettais ma main devant ma bouche. Il n’y avait pas plus adorable et serviable que Jarod. Il ne méritait clairement pas le geste que je venais de faire.
« Je suis désolée Jarod... »
Je voulais que l’on récupère la dépouille de Tony. J’en avais vraiment besoin. Sans ça, je ne serai pas capable de faire mon deuil et nos enfants non plus. Mon Dieu les enfants ! Ils n’allaient pas tarder à rentrer et ils allaient, eux aussi, se demander où se trouvait leur père. Je ne serai pas capable de leur annoncer ça toute seule. Mais après la baffe que je venais de donner à Jarod, je me doutais parfaitement que ce dernier ne viendrait pas avec moi. Ce qui était logique quand j’y pensais.
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Le cœur ; vous savez cet organe qui nous permet de vivre. Un organe que l’on présente comme le centre névralgique de nos sentiments. Le mien cognait douloureusement contre ma poitrine à mesure que je prenais pleinement conscience des choses. C’était douloureux, autant que de capter la détresse de Lexa. Une douleur qui me donnait envie de plonger le poing dans ma poitrine pour saisir cet odieux organe et le faire taire bien qu’anatomiquement parlant, cela soit une hérésie. Je venais d’annoncer à Lexa, la mort de son mari et le fait qu’elle ne puisse probablement pas récupérer le corps. Je m’en voulais tellement, mais je ne pouvais me résoudre à lui mentir, j’en étais incapable. J’aurais tant voulu au moins essayer, mais c’était tout bonnement au-dessus de mes forces.
« — Lexa… » Je n’eus pas le loisir de continuer, car sa main venait de s’abattre sur ma joue. Cette douleur n’en demeurait pas moins gérable comparée à la tristesse qui m’habitait. Mais je ne pouvais lui en vouloir malgré la violence du geste, moi-même si j’avais pu le faire, je me serais giflé sans retenue. « — Tu es en colère, c’est normal tu n’as pas à t’excuser. » Dès lors, je passais la main sur ma joue rougie avant d’acquiescer péniblement, les mâchoires plus serrées qu’à l’ordinaire. Je me demandais quoi faire pour pallier à sa détresse et la mienne par extension. C’est alors qu’un membre de l’équipe s’approcha avec précaution. De toute évidence, il était porteur d’une nouvelle qui me faisait défaut.
« Les types de l’autre caserne ont réussi à… » Il peinait à trouver ses mots, lui aussi étreint par l’émotion, mais nous ne lui en tenions pas rigueur. « Vous allez pouvoir enterrer Tony… » finit-il par faire entendre en posant une main bienveillante sur l’épaule de la pauvre Lexa avant de s’éloigner à nouveau.
« — Est-ce que tu veux que je sois à tes côtés pour l’annoncer aux enfants ? » finis-je par demander conscient du fait que je puisse à nouveau me prendre une gifle.
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Je ne savais plus où j’étais ni ce que je faisais. Mon monde venait de clairement s’écrouler en quelques secondes et s’était vraiment dur à encaisser. Je me tenais debout mais je ne savais pas du tout par quel miracle. Je devais retrouver le corps de Tony, il méritait d’être enterrée avec tous les honneurs dont il avait droit. Je ne voulais pas d’une tombe vide, c’était absolument hors de question… Je savais que j’aurai besoin de m’y rendre pour me recueillir ainsi que mes enfants quand ils seront prêts. Je n savais pas comment ils allaient réagir à cette nouvelle.
Un des collègues de mon feu mari vint nous interrompre en me disant que son corps avait été récupérer. Il posa sa main sur mon épaule et les larmes se remirent à couler sans que je ne puisse les contrôler. Jarod se proposait de venir m’aider à annoncer cette horrible nouvelle à mes enfants. Il était clair que j’allais avoir besoin d’aide et de soutient. Je préférais que ce soit Jarod car j’étais proche de lui, il était un très bon ami de la famille. Je me contentais de dire oui de la tête, je n’arrivais pas à parler pour le moment.
Je me remettais dans mes bras de Jarod et j’éclatais en sanglot durant de longues minutes. Oui, je sais, c’était répétitif mais je ne me contrôlais absolument pas sur ce coup-là. Je finissais par me calmer car à ce stade, mon corps ne devait plus avoir de larme. J’essuyais mes yeux et je reculais en prenant une grande respiration. Je passais une main dans mes cheveux et je plongeais mon regard dans celui de Jarod. Je lui prenais la main, la mienne tremblait mais vu le choc émotionnel, rien d’étonnant à ça pour le moment en tout cas.
« Je suis désolée d’avoir mouillé ta chemise… Mais pour répondre à ta question, oui, j’ai vraiment besoin que tu viennes avec moi. Je ne me sentirai jamais capable de le faire toute seule… Je ne sais même pas par quoi commencer Jarod, il va y avoir trois tonnes de paperasses à faire… Mais j’aimerai déjà commencer par aller voir Tony… J’en ai vraiment besoin car je ne réalise toujours pas que c’est vraiment en train de se passer et que je ne suis pas en train de faire un cauchemar… »
Je devais me calmer et ne pas devenir hystérique, je sentais que mes mains tremblaient.
Jarod Russel
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Perdre Tony, en plus d’accroître mon sentiment de culpabilité, me permis bien malgré moi de savoir ce que cela faisait de perdre un proche. Bien sûr, j’avais déjà été confronté à la mort, mais devoir gérer le deuil d’un véritable ami était une première pour moi. Je luttais à présent pour que mes tremblements ne se voient pas ; Lexa avait autant besoin de moi que le reste de la caserne. D’ailleurs, je sentais déjà peser sur moi le regard de certains, qui se demandaient, à juste titre ce qui allait se passer à présent ; une interrogation à laquelle je n’avais pas l’ombre d’une réponse à leur apporter. Et si d’ordinaire l’avenir est flou, mon manque d’omniscience le rendait plus incertain encore ; jusqu’à ce que je pose mon regard sur Lexa.
Pour l’heure, elle et les enfants devaient être ma seule priorité, la caserne pouvait attendre. Mais comment amener la chose ? Comment dire à deux adolescents que leur père ne reviendra plus, qu’il a péri dans les flammes ? Que devions-nous dire ? Quels mots devait-on employer ? Tant de questions accaparaient mon esprit, assez pour me donner l’impression d’avoir le cerveau en ébullition. Je voulais tellement bien faire, que je demeurais incapable de savoir comment m’y prendre. Mais il m’était tout bonnement impossible de mentir. J’aurais préféré lui dire que le corps de son mari était en bon état, qu’elle pourrait sans mal le mettre en terre et voir son visage une dernière fois ; mais la probabilité que le corps soit indemne était tellement incertaine, que je n’avais pas le droit de lui faire espérer une telle perspective.
Mon cœur se serra à nouveau, lorsque par réflexe je tentais de me mettre à sa place avec toutes les informations que j’avais en ma possession. Ce n’était pourtant pas une simulation, rien ne m’obligeait à m’infliger ça, mais c’était plus fort que moi, comme une pulsion incontrôlable, un besoin presque irrépressible pour mieux comprendre ce par quoi Lexa était en train de passer. Tout se bousculait dans ma tête, bon nombre de sentiments contradictoires, mais tous plus douloureux les uns que les autres. Elle avait passé tant d’années avec Tony, assez pour être indissociable de lui. Imaginer un quotidien sans sa moitié, devait lui être insupportable. À cela s’ajoutait cette magnifique famille qu’il avait construite ensemble. Tony était l’une des fondations de cette construction. Je sentis soudainement une grande injustice m’envahir. Moi je n’étais la fondation d’aucune construction, il aurait donc été plus logique que ça soit moi qui disparaisse et non un père de famille. J’étais honteux d’en arriver à un tel constat.
Et alors que je m’enfonçais un peu plus dans mes pensées, on nous fit savoir que le corps de Tony avait été récupéré par une autre caserne. Je ne pouvais m’en réjouir malgré tout, car désormais tout devenait concret, Tony était mort et rien ni personne ne pourrait changer ça. Mais je devais me reprendre pour ne pas laisser Lexa et de ce fait, lui apporter tout le soutien nécessaire, je le devais bien à son époux pour tout ce qu’il avait fait pour moi. C’est donc tout naturellement que je lui proposais mon aide pour gérer tout ce qu’elle aurait à gérer sous peu, à commencer par la confrontation avec les enfants. Elle s’était contentée d’un « oui » de la tête, pas encore prête à s’exprimer, ce que je pouvais comprendre. Elle se mit alors à sangloter à chaudes larmes dans mes bras. Puis de longues minutes s’écoulèrent sans que je n’ose faire quoique ce soit, peut-être que ça lui faisait du bien d’ainsi se décharger sans avoir à se justifier. Au bout de quelques minutes, l’accalmie survint enfin, obligeant Lexa à se défaire de l’étreinte pour me faire face et ainsi se répandre en excuses.
« — Non, ne t’excuse pas ! Une chemise, ça se lave et puis ce n’est que de l’eau salée, ça finira par sécher. » commençais-je en me retenant de développer davantage mon argumentaire sur la constitution d’une larme. « — Je m’occuperai de tout ce qui relève de la paperasserie, ça ne sera qu’une formalité pour moi, ne t’en fais pas. Et pour ce qui est de Tony, laisse-moi juste prendre quelques renseignements auprès de l’autre caserne. On fera tout ce qu’il faut, ne t’en fais pas. En attendant est-ce que tu veux que je te ramène chez toi ? »
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Je savais très bien que Jarod faisait tout son possible pour m’aider et me soutenir. Mais malgré toute la bonne volonté donc ce dernier faisait preuve, il ne serait pas capable de reboucher le trou que je ressentais dans mon coeur. Je savais très bien que mon mari faisait un métier risqué, mais jamais je n’aurai pensé qu’il en mourrait. Je ne savais vraiment pas comment j’allais réussir à gérer cette perte. Tony était tout pour moi, même si parfois, ils nous arrivaient d’avoir envie de nous étrangler mutuellement. Ma mère ne cessait de me dire que les disputes renforçaient le couple.
J’allais devoir me reprendre et je le savais mais pour le moment, j’avais surtout besoin de craquer une bonne fois pour toute afin de pouvoir évacuer toute la tristesse et l’injustice que je ressentais en ce moment précis. Je ne devrais pas craquer devant mes enfants qui allaient avoir besoin de moi plus que jamais. Mais pour tout dire, j’avais vraiment peur de la réaction de mon fils. Il était plutôt du genre rebelle en ce moment et ses réactions étaient totalement imprévisible. Notre relation soudée me manquait tellement. Plus le temps passait, plus il s’éloignait de moi sans que je comprenne pourquoi.
Pleurer dans les bras de Jarod, m’avait vraiment fait du bien. Je ne savais pas combien de temps ça avait duré, j’avais même oublié que nous n’étions pas seul pendant un court instant. Un des pompier vint nous informer que le corps de mon mari avait été retrouvé. Je me doutais parfaitement que la seule chose qui serait intacte, ce serait son alliance, c’était quelque chose que je voulais vraiment récupérer, c’était tout ce qui restait de notre amour après tout et j’étais certaine que cette bague avait survécu. Je me raclais la gorge et je levais les yeux vers Jarod.
« Oui, je veux bien s’il te plaît… Il faut vraiment que je puisse le voir, j’en ai vraiment besoin. »
Même si je savais très bien que ce n’était pas une bonne idée, je préférais me souvenir de mon mari autrement qu’en voyant son corps complètement carbonisé par cet incendie qui lui à couté la vie. « Est-ce que tu sais combien de temps ça va te prendre ? Car il faut vraiment que je prévienne mes enfants. » Mon Dieu, comment est-ce que j’allais réussir à leur annoncer ça sans m’écrouler ?
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Je ne savais ni quoi dire ni quoi faire à présent et cette inutilité constante ne faisait qu’accroitre ma culpabilité. Tony ne voudrait pas de cela. Je suis prêt à parier qu’il m’enverrait un regard noir avant de poser une main bienveillante sur mon épaule pour me faire entendre que « je n’ai rien à me reprocher. Que j’ai réalisé tout ce qu’il fallait pour sécuriser l’immeuble et sauver ses habitants ! » Mais même si j’essayais — non sans mal – de m’en convaincre, rien n’y faisait ; je demeurais alourdi par la culpabilité et incapable de m’en défaire totalement pour le moment. Putain ! À quoi bon avoir tant de capacités si c’est pour finalement être incapable de sauver une personne qui, plus que quiconque, méritait de vivre encore de belles années, entourée d’une famille aimante.
Dans notre malheur, nous pûmes compter sur la réactivité de l’autre caserne en présentiel lors de l’incendie. Ils étaient parvenus à récupérer le corps de Tony ; lui offrant la possibilité d’avoir une sépulture décente. C’était une faible consolation, que nous acceptions de prendre Lexa et moi faute de mieux. Nous avions compris que tout cela n’était pas un cauchemar ; alors nous nous raccrochions à tout ce que nous pouvions pour nous maintenir à flot. Du regard, puisque les mots venaient à manquer, je remerciais le collègue annonciateur du semblant de « bonne nouvelle ». Je tâchais dès lors de me reprendre pour soutenir au mieux la veuve de Tony. Je ne pouvais la laissait traverser cette épreuve seule, ni se confronter à leurs enfants pour leur annoncer la funeste nouvelle. D’un mouvement de la tête, car incapable de mieux pour l’instant, Lexa répondit par l’affirmative. Je pouvais dès lors l’accompagner dans le processus.
Elle se remit ensuite à sangloter à chaudes larmes pendant de longues minutes. Moi, je restais fermement ancré au sol, la tenant dans mes bras sans broncher. J’étais prêt à rester toute la fin de journée dans cette position si cela pouvait aider Lexa. J’en arrivais même à me demander si je ne devais pas contacter Parker. Puisqu’elles étaient amies, peut-être était-il préférable qu’elle soit prévenue pour venir soutenir son amie dans cette épreuve difficile. Ou peut-être que pour une fois, je ne devais pas m’en mêler et me contenter d’être là, dans l’instant. La main tremblante de la femme de Tony saisit la mienne, me ramenant presque aussitôt à la réalité.
« — Non, ne t’excuses pas pour la chemise, ça va sécher, ce n’est pas grave je t’assure. » Cela me paraissait surtout futile, ce n’était qu’une chemise, remplaçable contrairement à Tony. « — Je suis là Lexa. Tu n’es pas seule d’accord ? D’ailleurs, tous les gars de la caserne seront là également. » Elle recommençait à trembler à l’évocation de Tony et de son envie de voir le corps pour commencer à entamer les différentes phases du deuil. « — Reste là je reviens ! » Et sans attendre, je me dirigeais d’un pas certain vers le collègue venu nous informer de la récupération du corps de Tony par une autre caserne. Sans quitter Lexa du regard et dans un murmure, je tâchais de m’enquérir de l’état du corps. Il était en bon état, assez pour être présentable. J’étais soulagé quelque part, car je me voyais mal interdire à Lexa de voir Tony une dernière fois, mais je redoutais plus que tout l’état du corps pour ce dernier au revoir.
Après avoir à nouveau remercié le jeune homme, je revenais sur mes pas, conscient que je détenais une information importante pour Lexa, assez pour ne pas faire trainer le suspens. « — On va pouvoir aller le voir. Tu es prête ? »
(c) MR. CHAOTIK
Halloween is the only night when our fears become invitations.
Heureusement que je n’étais pas seule pour traverser cette épreuve. Mon mari avait toujours eu beaucoup de personnes bienveillantes autour de lui, et Jarod en faisait parti. C’était un très bon ami de la famille et je réalisais la chance que j’avais de l’avoir dans ma vie. Je n’aurai jamais supporter de traverser cette épreuve toute seule. Je n’étais pas vraiment le genre de fille à avoir des amis. Ce n’est pas parce que je n’étais pas sociable, c’était surtout parce que je ne me donnais pas le temps d’entretenir des relations amicales . Je passais beaucoup trop de temps à travailler, trop même, et la mort de Tony n’allait clairement pas arranger les choses…
Mais ne pas pouvoir voir mon mari une dernière fois, je ne savais vraiment pas comment j’allais pouvoir vivre avec ça. Quand on est pas frappé par un tel malheur, on ne se rend pas compte à quel point les petites attentions de la vie quotidienne peuvent avoir de l’importance. Quand il partait travailler, j’aurai du l’embrasser comme s’il s’agissait de la dernière fois que je le voyais. Mais on ne pense pas à ce genre de chose. En revanche, mon souhait fut exaucé, son corps avait été retrouvé.
Je savais qu’il fallait que j’arrête de pleurer. Ca ne le ramènerait pas et ça ne m’aiderais pas non plus. Mais je ne voyais pas comment évacuer autrement. Certaines personnes agissait avec violence, moi en pleurant. Je restais dans les bras de Jarod. Je m’y sentais en sécurité et je savais qu’il me soutiendrait aussi longtemps que j’en ressentirai le besoin. A force de pleurer, je n’avais plus de larmes qui coulaient et nous avions tout un tas de choses à faire, il était donc temps pour moi de clairement me reprendre. Je prenais une grande inspiration.
« Oui, tu as raison, ce n’est qu’une chemise... » Je faisais oui de la tête à ce qu’il me disait. « Oui, merci Jarod... » Jarod me laissa durant quelques minutes et je croisais mes bras que je ramenais contre ma poitrine. Il ne mit pas longtemps à revenir. Est- ce que j’étais prête ? Je ne le savais pas… Etais-je prête à voir le corps de mon mari calciné ? « Je ne sais pas… Mais allons-y.. J’en ai besoin.. » Je ne savais pas si j’allais y arriver, mais je me devais d’essayer. Si je ne lui disais pas aurevoir, j’allais le regretter toute ma vie et je savais que je n’allais pas avoir de deuxième chances.