Je me demandais encore si ce que je faisais était juste et apportait une aide quelconque à Lexa qui pleurait la disparition de son époux. Mettre en exergue ma culpabilité et l’exacerber n’était sûrement pas la meilleure des solutions. Lexa avait besoin de soutien, pas d’une personne qui se lamente. Ça, je le ferais plus tard et seul de préférence. J’avais appris avec le Centre et la multitude de caméras constamment braquées sur moi, que la faiblesse ne devait être montrée ; une faiblesse réprimée au Centre, qui me laissait encore un goût amer en bouche rien que d’y penser. À ceci prêt que je n’étais plus enfermé là-bas à présent et qu’il m’était tout à fait possible de laisser parler mes émotions sans craindre une réprimande. Mais ne dit-on pas que les mauvaises habitudes ont la vie dure ? Force est de constater que je peinais encore à trop m’épandre en émotion et que je préférais garder la tête froide pour Lexa.
Ce n’était pas la première fois que je soutenais quelqu’un dans le deuil, je devais donc faire abstraction de ma culpabilité et de l’amitié que j’approuvais à l’égard de Tony. Déjà, je sentais quelques regards pesaient sur moi, comme si tout d’un coup toutes les responsabilités de Tony me revenaient et qu’il fallait de ce fait compter sur moi pour les décisions à venir. Non, je me refusais à penser à tout ça, c’était encore trop tôt. Pour l’heure, je devais me focaliser sur Lexa. Nous venions d’apprendre que le corps de Tony avait été retrouvé ; une information qui semblait soulager la jeune femme qui pouvait dès lors se recueillir et commencer à faire son deuil. Je pourrais en faire autant, sans me défaire de la culpabilité qui telle une fidèle compagne, ne me lâchait pas d’un iota.
— Bien sûr que ce n’est qu’une chemise. Ça n’a donc aucune importance. Je voyais bien qu’elle tentait, tant bien que mal, de reprendre du poil de la bête, alors que déjà autour de nous, les activités reprenaient. Nous devions rester mobilisés malgré la perte que nous venions de subir. Et je voyais bien dans le regard des autres que cette journée allait être dure. En attendant, je devais me préparer pour une autre salve d’émotion. Étais-je seulement prêt ?
— Oui allons-y, ne trainons pas. Ce sont sur ses mots que chacun d’entre nous mobilisa ses dernières forces pour quitter la caserne et ainsi se confronter à une réalité que nous aurions sûrement préféré fuir tous les deux.
(c) MR. CHAOTIK
Halloween is the only night when our fears become invitations.
Un petit buffet gratuit pour vous remercier. Feat Libre