Un nouveau son... une seconde chance.

J’avais vraiment envie de disparaître, nos histoires étaient complètement différents, mais à côté d’Aaron, c’était vraiment rien du tout. Perdre un enfant devait être quelque chose d’atroce, mais être dans l’ignorance la plus totale, ça devait vraiment être la pire des tortures. Je n’osais pas imaginer dans quel état devait se trouver son épouse. Attention, je ne dis pas qu’Aaron n’aime pas sa fille, je ne me permettrais jamais de dire une telle chose. C’est juste que pour une maman, s’est encore pire car nos enfants, ont les a senti grandir en nous, on a enduré l’accouchement et beaucoup d’autres choses.

« Je ne sais pas Aaon, tu as peut-être raison… Mais je n’arrête pas de me dire que je n’ai peut-être pas voulu le voir si ça se trouve. Avec mon fils, nous étions tellement proche et du jour au lendemain, plus rien… C’est là que j’aurai du me méfier. Je me suis juste dit qu’il devait être en pleine crise d’adolescence. J’ai complètement merdé… »

Je me passais une main dans les cheveux. Franchement, je me sentais tellement idiote. Et le pire, c’est qu’au lieu de lui poser des questions, je me suis aussi éloignée de lui en me disant qu’il viendrait peut-être me parler quand il serait prêt. Je sentais les larmes me monter aux yeux. Je serrais moi aussi la main d’Aaron dans la mienne. Je savais que ce geste était purement affectif. Il m’obligeait à lever la tête et à le regarder. Je le faisais à contre coeur, je ne voulais pas re craquer devant lui.

« C’est gentil Aaron. Ceci dit, je ne pense pas que Tony apprécierait… Il pense aussi qu’il est un mauvais père, ça ne ferait qu’aggraver les choses. Mais avoir une oreile attentive, tu n’imagines pas le bien que ça me fait. »

Je lui faisais un petit sourire et j’éclatais de rire après son explication. Quand j’y pensais, je me disais que ce n’était pas totalement idiot comme idée. Mon fils avait clairement besoin d’autorité et je trouvais que ça lui ferait du bien. J’étais d’ailleurs à deux doigts de l’envoyer à l’armée, mais je n’avais pas encore parlé de ça avec Tony.

« Tu sais que blague à part, ce serait une excellente idée ? Je suis à eux doigts de l’envoyer dans un camp militaire. Je me dis que ça ne lui ferait pas de mal un peu d’autorité. »

Un nouveau son... une seconde chance.

Je ne voulais pas prendre la place de Tony, loin de là. Il devait cependant comprendre que sa femme et sa famille avait besoin de son soutient. Si Lexa ne pouvait pas se confier à lui à coeur ouvert alors c’était qu’il y avait un problème quelque part. Je regardais la jeune femme dans les yeux avant de prendre la route.

- Toujours là pour t’écouter Lexa ou même écouter de la musique dans la voiture. C’est un peu mon échappatoire en quelque sorte tu sais. Ça a été très lourd avec Rose durant un moment. Nous avons été détruit par la perte de notre enfant. Il a fallu des années pour retrouver un semblant de communication dans notre couple mais nous ne nous en portons que mieux maintenant. Je ne suis pas fier de comment j’ai agi avec elle. J’ai hurlé plus que de raison et le ton de voix est monté souvent mais nous en sommes sortie plus fort ensemble. Cette femme est une véritable sainte.

Oh oui, Rose Watson était une sainte. Elle était une femme aimante et délicate. Elle était une puissance de la nature qui avait fait ses preuves durant des années. Je l’aimais comme un dingue. Je crois que cela pouvait se voir dans mon regard. Je me rappelais encore comment elle était habillé en venant à se concert que je donnais. Elle était belle dans sa robe rouge avec des paillettes. Une belle robe de soirée longue avec une décolleté rond et des bretelles fines. J’avais ensuite parlé de mon père à la jeune femme. Il était de nouveau près de moi et ça me faisait bizarre.

- Si tu veux des références pour un camp militaire ou de la discipline, je te donnerai son numéro. Il se fera un plaisir de t’aider. C’est un vieux grincheux mais il a la discipline à coeur. Je te laisse imaginer comment c’était chez nous lorsque j’étais jeune. J’avais intérêt à me tenir à carreaux mais j’étais un petit con. On m’a dehors des marines et je suis devenu pianiste. Il m’en a toujours voulu. Il n’arrête pas de dire que je fais un boulot de tapette. Il est de la vieille école mais il n’est pas bien méchant sauf si tu touches à sa famille. C’est un homme au grand coeur.

Oh oui, mon père avait un coeur immense. Je me mettais à sourire en pensant à ma mère. Elle aimait tellement cet homme. Je me souvenais de son visage rayonnant alors qu’il la faisait danser dans la cuisine sur du Elvis Presley.

- Ma mère est morte peu de temps après mon mariage avec Rose. Je crois que je n’ai jamais vu un homme aimer une femme comme ça. Elle était sa douceur. Il n’a jamais eu d’autres femmes dans sa vie. Pour lui, il n’y a que sa Betty.

Un nouveau son... une seconde chance.

Savoir que je pouvais me confier à Aaron était autant un soulagement qu’une déception. J’aurai du avoir cette conversation avec mon mari, mais en ce moment, il y avait des soucis de communication et je savais que c’était ma faute. Mais j’avais tendance à avoir besoin de parler de mes soucis à une personne qui avait un point de vue extérieur. C’était vraiment un soulagement de ne pas se faire juger et de ne pas se faire dire que j’étais une mauvaise mère. Même si j’avais un peu de mal à me convaincre du contraire. Mais ça, c’était une autre histoire.

« Je suis heureuse de voir à quel point ton couple est solide. Tu as vraiment de la chance Aaron. »

Je me doutais de la douleur que Rose devait ressentir. Mais comme je me doutais que c’était un sujet douloureux pour lui, je préférais parler de mon fils que de sa fille disparue. Ce n’était pas pour être égoïste au contraire, je pensais juste bien faire. Pour moi, c’était le destin qui avait mit cet homme sur ma route. J’allais pouvoir envoyer mon fils dans un camp qui aurait une très bonne réputation et j’espérais vraiment que ça l’aiderait.

« Oui, je veux bien, est-ce que tu penses que je pourrais directement aller en parler avec lui ? Je pense que ce serait plus simple de lui expliquer la situation de vive voix que de le faire par téléphone. En effet, je me doute que ça devait filer droit et je trouve que ça t’a plutôt bien réussi ! Je suis certaine qu’il est très fier de toi même s’il ne le montre pas forcément. » Je me doutais que les militaires ne devaient pas être les hommes les plus démonstratifs de la terre en vue de leur profession.

« C’est beau comme histoire. C’est tellement rare les hommes qui aiment leur épouse avec une telle intensité. J’ai l’impression d’être rentrée dans une routine avec Tony. Il n’y a plus de surprise, plus d’étincelle dans ses yeux comme avant. Je sais qu’il m’aime mais je ne sais pas, je trouve que c’est vraiment différent depuis que les enfants sont plus grands. Je sais cependant que nos professions nous prennent beaucoup de temps, mais je pense que ce serait bien que l’on essaie de se retrouver un peu. Est-ce que tu penses que l’on peut retourner au restaurant à présent ? J’ai beaucoup apprécié ce petit break mais j’ai encore du travail. »

Un nouveau son... une seconde chance.

Rien n’est plus terrible que de voir l’amour que l’on croyait invincible mourir devant ses yeux sans être capable de réagir. C’était bon autant au sens propre que figuré. Je regardais Lexa du coin de l’oeil en me mettant en route pour le restaurant. Je prenais le même chemin en mettant de la musique. Je parlerais clairement de son fils à mon père et peut-être saurait-il mettre du plomb dans la tête de l’adolescent. Je commençais à croire que j’avais fait mon temps dans l’éducation. Il faut dire que j’avais envie de faire quelque chose de différent. Oh, je ne comptais jamais abandonner le piano mais j’avais bien envie de faire quelque chose de plus physique. Moi, qui avait tant chercher à éviter d’être comme mon père me voilà qui pensait emprunter une voie différente de la sienne.

Mon père n’avait jamais démontré la moindre fierté quand à mes choix de vie. Il était un homme borné et je comprenais son point de vue. Pour lui, j’étais totalement différent des autres. J’étais à côté de la plaque et je faisais un métier pour les homosexuels. Je ne le changerais jamais, mais je continuais de croire qu’un jour il allait en finir avec ses préjugés.

- Ne t’inquiète pas, je ne comptais pas aller plus loin Lexa.

Je continuais le chemin en écoutant la musique jusqu’à arriver au Bellagio. Je me stationnais et je fermais le contact. Je saluais la blonde en lui faisant un sourire et je me disais que je venais peut-être de faire la différence dans la vie de cette femme. Nous avions tous besoin d’un ami pour nous écouter lorsque nous en avions besoin. Étrangement, j’étais heureux d’avoir parlé de ma Kassandra à Lexa. Elle nourrissait étonnamment un espoir en moi qui m’amenait à croire que ma fille était encore peut-être en vie. J’étais loin de me douter que le lieutenant général Watson allait débarquer quelques semaines plus tard pour s’établir dans cette ville sans la moindre particularité. J’étais loin de me douter que j’allais croiser une femme dangereuse qui allait faire naître un doute dans mon esprit. Oui, les choses allaient changer et j’ignorais à quel point. Le décompte était lancé dans 3 ...2 ...1