On pouvait penser que j’étais un gros connard, mais je n’étais pas un homme si méchant. J’avais mon caractère bien trempé, mais règle générale, j’étais assez posé. J’avais eu une grosse semaine. Un souci avec une cargaison et Eliott était arrivé au même moment. Autant le dire, j’avais envie de passer du temps avec mon fils, mais le temps me filait littéralement entre les doigts. J’étais donc assez crevé pour le coup et j’avais demandé à mon petit bonhomme ce qu’il désirait manger ce soir en lui promettant de passer la soirée avec lui à regarder un film et jouer aux Legos. Ce n’était pas un gros délire, mais il en était bien heureux et son sourire me faisait chaud au coeur. Il désirait une pizza et je me rappelais en avoir mangé une excellente dans un restaurant de Blue Cove Bay. Lexie m’avait recommandé l’endroit en me disant que son père y bossait parfois. Je me disais que c’était l’occasion de renouveler l’expérience.
Je passais donc la journée à bosser avec de la musique comme toujours. Je prenais soin de passer un appel à mon vice-président pour lui dire qu’à moins d’une urgence, je restais à la maison ce soir pour passer du temps avec mon fils. Il le comprenait parfaitement et c’était légitime dans un certain sens. Il n’avait pas à discuter mes ordres de toute façon. Je terminais donc de bosser et j’allais prendre une bonne douche avant d’aller me changer. Je laissais mon cuir à sa place pour ce soir, car je ne prenais pas ma moto pour aller chercher la pizza et le petit. Je me contentais donc d’un hoodie et d’un t-shirt avec un jeans. J’avais mon arme sur moi comme toujours et je montais dans mon pickup pour me rendre au Bellagio. Il était environ 16h30 lorsque j’arrivais et je m’approchais du comptoir. Une très belle femme se tenait là et je lui faisais un petit sourire en coin.
Une serveuse passait et elle s’arrêtait à ma hauteur pour me saluer. Je me rappelais de cette fille. Elle était dans un bar où j’étais et disons que vous avions passer un petit moment à s’envoyer en l’air. Je n’étais pas mal à l’aise alors qu’elle m’interpellait.
- Jeff ? Qu’est-ce que tu fais ici ?
- Rien de particulier, je viens commander à manger.
- Oh! Tu manges ici ?
Je faisais «non» de la tête alors qu’elle repartait. Je rapportais mon attention sur la femme en face de moi et je regardais le menu rapidement. Je n’avais pas envie de me casser la tête alors j’allais me la jouer client qui ne sait pas trop ce qu’il veut.
- Bonsoir madame. J’aurais besoin de deux pizzas pour emporter. J’imagine que vous êtes en mesure de bien me conseiller à ce niveau. Quelle est la meilleure et quelle est la pire ?
Je continuais de lui sourire en attendant sa réponse.
Cela faisait à présent plusieurs mois que mon mari avait quitté cette terre. J’avais vécu des moments relativement difficiles, mais heureusement, j’étais une personne bien entourée et j’avais des vrais amis autour de moi. Jarod et Aaron avaient été plus que présent. Les enfants ne vivaient pas bien cette situation et je ne pouvais pas leur en vouloir. Mais je n’étais pas le genre de mère à tout leur céder tout prétexte que leur père est mort. Oui, cette perte a été tragique et oui on va avoir du mal à nous en remettre, mais je sais que tout ira bien.
Ma fille était comme moi, elle s’était plongée à corps perdu dans les études. Quand à moi, je bossais comme une folle. Je ne savais même plus à quand remontait mon dernier jour de repos. Quand à mon fils, il était en cure, mais je ne savais pas s’il allait y rester. Il avait quand même tenté deux fois de se sauver de l’établissement. Mais heureusement, ce dernier était ultra sécurisé et vu combien je payais, encore heureux j’ai envie de dire. Il était temps pour moi d’ouvrir les portes de mon établissement. Beaucoup de personnes prenaient à emporter en ce moment.
J’étais derrière le comptoir en train de prendre des notes, lorsqu’un homme m’aborda. Je levais les yeux vers lui. Bon sang, il avait des yeux absolument magnifiques. Je lui faisais un petit sourire en coin. Apparemment, il avait besoin de commander deux pizzas, mais il était un peu perdu sur le choix. J’allais me faire un plaisir de l’aider.
« Bonsoir Monsieur, oui en effet, vous imaginez bien. Eh bien, tout dépend de vos goûts. C’est moi qui ait créé la carte et il y en a pour tous les goûts. A première vue, je dirais que vous êtes le genre de personne à adorer la viande ? Je peux vous proposer la cannibale et pour la deuxième, est-ce que cette dernière est aussi pour vous ? Je n’aimerai pas mal vous conseiller. »
Je lui faisais un petit sourire en coin, je ne portais plus mon alliance, ça avait été un grand pas pour la retirer mais je me devais de commencer mon deuil, sans quoi, je ne m’en sortirai jamais. Tony était quand même encore bien présent chez moi. Je n’avais pas encore eu le courage de retirer toutes ses affaires. Un pas après l’autre….
C’était que l’ambiance était bonne dans ce restaurant. Je me sentais bien et je me disais que je pourrais revenir avec Eliott lorsqu’il aurait envie de voir un autre décor que notre petite table à manger près de la cuisine. C’était un bon petit garçon et contrairement à ce que l’on pouvait croire, je l’élevais du mieux que je pouvais et avec des valeurs familiales. Sa mère n’étant rien de plus qu’un grain de poussière dans mon esprit. Je n’avais pas envie de penser à cette pute d’Alex. J’avais envie de concentrer mes efforts sur la charmante blonde qui prenait ma commande. Elle avait un petit quelque chose et je devais avouer qu’elle était rudement jolie la charmante dame.
- Qu’est-ce qui vous fait dire que je suis du genre à aimer la viande ? Je n’ai pas l’air d’un de ces végans extrémistes et écologistes avec une chemise en poche de patates ? Je croyais pourtant que ça se voyait.
Je lui fais un clin d’oeil avec un sourire en coin. La journée où je serai vegan, je serai forcément mort et j’aurai renié mes propres origines. Mon oncle me tuerait si j’arrivais avec une idée pareille. Le dernier végétarien que nous avions eu chez les Hells n’avait pas vraiment fait long feu avant de recommencer à bouffer de la viande. Ça, c’était une autre histoire. Je regardais donc la belle femme en face de moi avant de lui répondre pour la seconde pizza.
- La seconde pizza est pour mon fils de quatre ans. Pepperoni et fromage ça sera parfait pour lui. On peut bien sauter un repas avec des légumes une fois par semaine non ? Vous devriez venir prendre une glace à la maison un de ces jours.
Non, je n’avais aucune gêne. Elle ne portait pas d’alliance et elle était magnifique. Je n’allais pas rater une occasion de profiter d’une pareille opportunité pour passer un bon moment. Je laissais le menu de côté pour me concentrer sur la belle femme et son regard.
- Sauf si votre tendre moitié refuse de vous laisser sortir pour manger une glace avec un père célibataire et son petit garçon bien entendu. Ce n’est pas bien méchant manger une glace après tout. Je vais prendre la cannibale avec un extra bacon histoire de bien me boucher les artères. Vous êtes une meurtrière en fait. J'aime bien ça.
Subtilité et Jeffrey Savage n'allaient pas ensemble dans la même phrase. Je me foutais bien qu'elle soit en couple en vrai. C'était tellement facile d'avoir une femme dans son lit. Elle, elle avait quelque chose de plus. Quelque chose comme la fille de Jed lorsqu'elle était vivante. C'était agréable de ressentir une attirance un peu à nouveau. C'était vraiment bizarre.
Je riais à sa remarque. Il avait vraiment beaucoup d’humour. Il aurait eu tout à fait le droit d’être vegan, mes cartes étaient ouvertes à tout le monde, autant vous dire que j’avais du choix. Je ne voulais que personne ne se sente à l’écart peu importe son régime alimentaire. Je connaissais bien assez la clientèle masculine pour savoir que plus il avait de la viande, plus s’était apprécié. Je me mordais la lèvre en reprenant mon sérieux.
« Hélas non, j’en suis désolée. Mais je ne sais pas, on m’a toujours dit que j’avais un sixième sens pour cerner le goût de mes clients. C’est peut-être pour cette raison que mon établissement fonctionne aussi bien après tout. Même si je sais qu’on dit qu’il ne faut pas juger un livre à sa couverture, je reste quand même convaincue que vous adoré la viande.» Je lui faisais un clin d’oeil. Oui bon, je mettais un peu ventée, mais en même temps, j’étais plutôt fière du chemin que j’avais parcouru pour en arriver là où j’en étais. Je réalisais que je ne l’avais jamais vu dans le coin. Il venait peut-être d’emménager. Mais je ne voulais pas jouer la commère de service.
« Bien je vous note ça. Ah mais tout à fait ! Nos enfants ont aussi le droit de se faire plaisir avec un repas pas équilibré si le coeur leur en dit ! Je suis complètement d’accord avec vous sur ce point. » Il venait de m’inviter chez lui ? Je n’avais pas rêvé ? Il me connaissais depuis trois secondes. Je levais les yeux de mon écran. « C’est vraiment gentil et je garde cette invitation dans un coin de ma tête, mais pour le moment, je vais avoir un peu de mal à me libérer. »
Je n’allais pas lui sortir que j’ étais veuve d’entrée de jeux. Il allait me pendre pour la fille désespérée qui saute sur tout ce qui bouge. Une fois sa commande passée. « Désirez-vous voire quelque chose en attendant la préparation de votre commande ? » Tiens, il avait un enfant alors pourquoi ne pas lui donner un petit sac de surprises, je savais que tous les enfants adoraient ça.
- Oh je n’aime pas que la viande que l’on retrouve sur une pizza.
Double sens complètement voulu. Oui, je pouvais être un gros lourd par moment. Elle m’intéressait et je n’allais pas me priver de lui faire du charme. Elle était vachement sexy et probablement de mon âge environ. Je n’allais pas laisser une chance pareille de profiter de la situation dans tous les sens du terme. Je mettais cartes sur table et je lui souriais. Elle avait une grande confiance en son établissement et sa cuisine. J’aimais les femmes confiantes. Pas les grosses putes qui se pensaient toutes permises dès qu’elles s’installaient derrière moi sur ma moto.
- Un peu de mal ? Je ne pense pas que vous travaillez vingt-quatre heures sur vingt-quatre et je suis un animal qui dort relativement peu.
Je fouillais dans mon portefeuille et je lui filais une carte de mon garage. Il était chez moi après tout. L’adresse y était ainsi que mon numéro de portable. J’avais posé la carte avec l’argent pour la commande en lui faisant toujours un sourire.
- Vous devriez trouver facilement le chemin. Simplement à m’envoyer un petit message avant.
Je me redressais un peu pour regarder autour alors que la belle blonde me lançait une phrase qui me faisait éclater de rire. Je m’assoyais au bar juste à côté en la regardant dans les yeux.
- Vous me demandez réellement ce que je veux voir ? J’aimerais bien savoir votre joli prénom avant de passer à l’étape suivante. Ça donne une certaine intimité pour voir les choses. Sinon, je prendrais bien une bière bien froide.
La langue de la belle avait fourché et moi, j’avais complètement profité de la situation. J’aimais bien ce genre de moment où je n’avais pas besoin de trop me casser la tête. Les Hells Angels devenaient de plus en plus présents dans la ville reprenant le statut qui était le leur. Nous avions été trop dans l’ombre depuis longtemps dans le Delaware et nous devions reprendre le contrôle. C’était pour ça que j’étais ici. C’était pour ça que j’avais laissé Chicago. Pour reprendre le contrôle des affaires avec Jed. Étonnamment, je me plaisais à Blue Cove. Cette ville était mignonne et l’ambiance relativement bonne en dehors de quelques incidents auxquels nous n’étions pas mêlés. Peu importe qui toucherait à nos plates-bandes, il allait le regretter amèrement. Nous étions la loi du plus fort. Nous étions là depuis plus de soixante-quinze ans. Ça n’allait pas cesser aujourd’hui. Aujourd’hui, j’étais habillé en civil. Pas de cuir sur mon dos pour montrer mon titre, mon appartenance et mes patchs. J’étais là pour ramener des pizzas à la maison avant de passer un bon moment avec mon petit garçon.
- Vous avez des enfants ?
Je devais bien meubler ce silence. Hors de question de rester à fixer le vide. Je voulais en apprendre davantage sur la belle blonde.
Il était clairement en train de me draguer ouvertement, et je devais bien avouer que je n’en avais plus vraiment l’habitude. Tony avait été le seul et l’unique amour de ma vie. Je me mettais une mèche de cheveux derrière mon oreille en souriant. J’avais essayé de décliner poliment son invitation, mais il n’était pas né de la dernière pluie comme on disait. Je mettais jetée dans le travail et ça me convenait très bien, ça m’évitait de trop penser. J’avais passé la période où je passais toutes mes nuits à pleurer, ce qui était déjà un grand effort pour moi.
« Vous seriez surpris du temps que cet établissement peu demander et des choses qu’il y a à régler. »
Je prenais la carte qu’il me donnait et je la lisais. Tiens, il possédait un garage et il y avait aussi des motos. Ah les motos, le truc que je trouvais super dangereux et que j’avais toujours interdit à mon fils qui ne cessait de me traiter de mère indigne car je ne voulais pas qu’il se tue. J’avais déjà perdu mon mari, c’était déjà largement suffisant. Donc non, moi vivante, mon fils ne ferait jamais de moto en tout cas, pas pour autant qu’il vit sous mon toit.
« D’accord, merci beaucoup. J’ai dit voir ? Mon Dieu je suis fatiguée, je voulais dire boire. Je m’appelle Lexa. Très bien c’est partit. »
J’allais lui préparer sa bière. Je laissais les verres dans le frigo pour que cette dernière soit servie le plus frais possible. Je prenais un sous verre et je posais la bière devant lui. Il commençait à me poser des questions et ça ne me dérangeait pas du tout de lui répondre, pourtant, je n’étais pas vraiment le genre à raconter ma vie aux personnes que je ne connaissais pas.
« Oui, j’ai des jumeaux de dix huit ans. Un garçon et une fille. »
Je n’avais pas vraiment envie de lui dire que c’était vraiment très compliqué avec mon fils en ce moment. Heureusement, ma fille était parfaite. La mort de son père l’avait secouée ce qui était normal, mais elle était restée dans le droit chemin et elle faisait de son mieux pour traverser cette douloureuse épreuve. On essayait de se soutenir au mieux. J’aimerais bien que mon fils pense pareil que sa sœur. Mais pour le moment, ce n’était pas gagné du tout.
- Vous seriez surprise du temps que je peux avoir avoir de libre dans une journée
Je me mets à rigoler alors que je m’installais au bar pour attendre mon repas. J’étais complètement détendu en ce moment. Il n’y avait pas de soucis avec le club et je me sentais parfaitement à l’aise. Je me passais une main dans les cheveux avant de la narguer un peu. La langue de la belle avait fourché et c’était à mon avantage dans un certain sens. Je continuais de sourire comme jamais. Ça faisait un moment que je n’en avais pas eu l’occasion.
- Le subconscient nous fait parfois dire de belles choses Lexa.
Que la bière soit froide ou tiède, en bouteille ou en verre, je m’en foutais. J’avais l’habitude d’en boire, mais j’avais un petit faible pour le whisky. Je lui posais une question à savoir si elle avait des enfants. J’étais grandement surpris. Des jumeaux de dix-huit ans. Soit elle les avait eus très tôt ou alors elle cachait bien son âge. Elle n’était pas si botoxée que ça.
- Je ne m’attendais pas à ça comme réponse. Ça doit être du sport avec la fin de l’adolescence. Le palier avec l’âge adulte est parfois difficile et éreintant. J’étais assez turbulent moi-même. J’espère qu’ils sont respectueux avec vous. Les enfants doivent respecter leurs parents.
À cet âge, j’étais déjà un Hell Angels et je bossais avec mon oncle. Je faisais mes preuves tout en travaillant comme garagiste. Je me faisais la main. Aujourd’hui, j’avais un immense respect pour le président de Chicago. Cet homme droit et dur qui m’avait appris à devenir un homme après la mort de mes parents. Je sortais une clope et je commençais à fumer tranquillement en mettant la cendre dans le cendrier. Vive les bars dans un certain sens et je ne faisais chier personne en cet instant.
- Mon petit homme est beaucoup plus jeune. Il est dans la fleur de l’innocence avec ses grands yeux qui découvrent le monde. Je suis intrigué de savoir votre âge, bien que mon petit doigt me dit que nous avons probablement le même ou presque. Dans tous les cas, je tiens à vous dire que vous êtes magnifique Lexa.
Je le pensais. Elle était magnifique. Je ne disais pas une chose que je ne pensais pas.
« Vous avez de la chance. En ce qui me concerne, je ne me souviens même pas à quand remonte ma dernière journée de libre. »
En même temps, s’était moi qui m’imposait ce rythme. Depuis la mort de Tony, je me fondais encore plus dans le travail. Mes enfants étaient arrivé à un âge où ils n’avaient plus vraiment besoin que je sois autant présente que lorsqu’ils étaient plus jeune. Ma fille était à fond dans ses études et mon fils se fichait complètement de moi et de la vie en général. J’étais fatiguée de me battre avec lui en permanence.
Je faisais un jolis sourire à Jeff et je me mettais une mèche de cheveux derrière mon oreille. C’était un véritable miracle, je n’avais pas rougi et pourtant, j’en avais été relativement proche. Je ne savais même pas pourquoi je lui avais dit ça. Je lui servais une bière bien fraîche que je posais devant lui sur un sous-verre. Je faisais toujours en sorte de servir de la première qualité à mes clients. Je les servais comme s’ils faisaient partie de ma famille ou comme j’aurai aimé que l’on me serve si j’étais à leur place. J’étais exigeante envers mes employés. Je voulais un service parfait.
« De belles choses ? A mon niveau, je dirai plutôt de drôle de choses. »
Et s’était à mon tour d’éclater de rire. J’allais me servir un verre d’eau et j’en buvais une gorgée avant de me retourner pour lui faire face. Je lui avais dit pour mes enfants et je me doutais qu’il y avait peu de chance que je puisse refaire ma vie un jour. La plupart des hommes n’aiment pas vraiment les mères célibataires. Mais pour le moment, ça ne me vient pas à l’idée. Tony est encore trop présent.
« Oh ça oui… Ma fille ça va, mais on va dire que mon fils n’est pas dans une bonne période et le décès de son père ne l’a vraiment pas aidé non plus… Ma fille oui, elle a eu une crise adolescence mais ça lui est rapidement passé. En revanche, mon fils ne connaît pas vraiment le mot respect ou reconnaissance. Je suis son ennemie et ça me fait mal… Quand il était petit, nous étions très fusionnel. Je ne comprends pas ce que j’ai mal fait pour que nous en arrivions là. Mais je ne veux pas vous ennuyer avec ça. »
Je l’écoutais en souriant. Ca se voyait que son fils était tout pour lui et il avait vraiment l’air d’être un bon père. Mon cuisinier appuya sur sa petite sonnette pour me faire dire que la commande de Jeff était prête. J’allais donc chercher les cartons que je posais devant lui avec le sac de jouets pour son fils.
« Oui, cette période me manque. Mes enfants étaient tellement mignons à cet âge là. Méfiez-vous, ils grandissent vraiment très vite. Vote petit doigt a vu juste. J’ai 36 ans. Oh merci, c’est vraiment très gentil comme compliment. Vous devez aussi en faire tourner des têtes. Tenez, voici votre commande. J’ai aussi mit des cahiers de coloriage pour votre fils avec des crayons. Si jamais il tâche une table ou un meuble, ça part à l’eau. »
Lexa Black dégageait quelque chose qui m’attirait. Je ne saurais pas dire si c’était son sourire ou encore sa manière d’agir, mais j’étais loin d’être insensible au charme de la belle blonde. Je me contentais donc de lui faire du charme de la moins subtile des façons et elle semblait l’accepter avec une certaine once d’étonnement. S’imaginait-elle qu’elle était dépourvue de désirs ? Dans tous les cas, elle me rendait heureux en cet instant. Le destin avait voulu qu’elle prenne ma commande ce soir et c’était une excellente chose.
- Alors dans ce cas, je vais me voir dans l’obligation de vous kidnapper pour vous offrir une journée de congé.
J’apprenais beaucoup de choses sur la femme en face de moi qui m’avait servi une bière. Son mari était donc décédé à ce que je pouvais comprendre et la situation avec ses enfants semblait difficile. Je pouvais comprendre que la perte d’un proche pouvait nous secouer. J’aurais sans doute du mal à survivre à la mort de mon oncle qui était le président du chapter de Chicago.
- Vous ne m’ennuyez pas du tout avec ce que vous me dites. J’ai l’habitude avec les gamins turbulents. Il est important que votre fils comprenne qu’il vous doit un minimum de respect. Vous restez sa mère après tout. Vous n’avez probablement rien fait de mal. Il a peut-être de mauvaises fréquentations qui le poussent dans ses retranchements.
Les pizzas arrivaient trop vite à mon goût. J’aurais aimé continuer de discuter avec la belle blonde, mais je ne voulais pas la retarder dans son travail. Je regardais le petit sac avec les crayons et les activités. J’avais un petit bonhomme qui allait littéralement sauter de joie en voyant cette belle surprise.
- Un grand merci pour la surprise. Je connais un petit garçon qui sera bien heureux de s’amuser avec ça. On va profiter de notre moment entre garçons avant de faire la routine du soir. C’était un réel plaisir de parler avec vous. J’espère que nous serons en mesure de nous revoir bientôt. Vous savez où me trouver.
Clin d’oeil charmeur avant de me lever avec mes pizzas pour sortir du restaurant. Je me rendais à mon camion avant de démarrer. Direction la garderie. Mon fils était heureux de me voir et encore plus heureux de sentir l’odeur des pizzas dans la voiture. Soirée entre hommes à regarder un film de Tortues Ninjas en mangeant des pizzas. Un moment comme je les aimais avant de lui raconter une histoire et de le coucher. Je prenais le moniteur pour bébé et je me rendais dans mon garage dans la cour. J’avais encore du boulot. Un de mes gars venait me voir pour me parler d’une transaction et je lui donnais des explications claires et précises. Il quittait après et je retournais à mon petit boulot en écoutant de la musique. Je ne me couchais jamais tôt de toute façon.