sean & patrick

Encore une journée qui commençait pour le docteur Hamilton. Quoi ? Non, je ne parlais pas de moi à la troisième personne, je ne faisais qu'énoncer un fait. J'étais arrivé à Blue Cove il y a quelques années, suivant une piste pour retrouver mon fils. Oui, je sais, je suis tenace. Tant que j'aurais un souffle de vie, je n'arrêterai jamais les recherches. Mon fils est là, quelque part et même si à présent il doit être âgé d'environ trente ans, je désire le retrouver plus que n'importe quoi d'autres sur cette fichue planète. Ainsi, j'avais suivi une piste jusqu'à Blue Cove, je m'étais fait embaucher à l'hôpital de la ville, après tout on a toujours besoin d'un pédiatre, mais à peine étais-je arrivé que la piste que j'avais suivi si ardemment s'était envolé. Oh j'aurais pu quitter la ville, mais pourquoi faire ? Je n'avais aucun indice qui me disait que Sean n'était pas ici...et rien de concret qui me disait qu'il y était. Bref, j'étais finalement resté en ville et j'avais continué ma petite vie, partagé entre mes patients à l'hôpital et mon appartement. Depuis que j'avais divorcé d'avec la mère de mon fils, je n'avais jamais refait ma vie. Non pas que je n'en ai jamais eu l'occasion, mais je ne réussissais jamais à construire quelque chose de solide, alors j'avais arrêté d'essayer, préférant consacrer mon énergie à la recherche de mon enfant.

Actuellement, j'étais à mon bureau, mettant à jour le dossier de certains de mes patients. Cela faisait un moment que j'aurais dû faire cela, mais je n'avais jamais trouvé le temps pour. A présent que j'avais environ une heure de disponible avant mon premier patient, je n'allais pas repousser éternellement cette tache.  Tandis que je mettais le point final au premier des dossiers que je devais compléter, une annonce se fit entendre.

"On demande le Docteur Hamilton à la pharmacie. Le docteur Hamilton à la pharmacie. Merci"

Bon, ce n'était pas aujourd'hui que j'allais pouvoir compléter mes dossiers. Poussant un soupire, je me levais de mon bureau et sorti de la pièce. Mon bureau était au sixième étage de l'hôpital. La pharmacie étant au rez-de-chaussée, je décidais de prendre l'ascenseur pour la rejoindre. J'aurais pu prendre les escaliers pour aller plus vite, mais aujourd'hui je n'avais pas envie d'être sportif. J'en profitais pour relire quelques conclusions que j'avais rendu sur l'opération d'un patient. Oui, je ne sortais jamais de mon bureau sans un dossier sous le bras.  

L'ascenseur arriva enfin et les portes s'ouvrirent devant moi. J'entrais dans la cabine, saluant distraitement un jeune homme qui se trouvait déjà dedans. Je ne l'avais encore jamais vu à l'hôpital. Un patient sans doute. J'appuyais sur la touche du rez-de-chaussée et replongeais dans la lecture de mes conclusions. L'ascenseur n'avait pas atteint le quatrième étage qu'il s'arrêta entre le cinquième et le quatrième. La brusque secousse me tira de ma lecture et je levais les yeux vers le panneau où se trouvaient les boutons.

- Il ne manquait plus que cela.

Poussant un soupire, je pressais le bouton d'appel d'urgence puis je me tournais vers le jeune homme qui était avec moi.

- J'espère que vous n'êtes pas claustrophobe ?

sean & patrick

Je suis vraiment Fatigué. Mes recherches sur mes parents ont finis par porter leur fruits et je suis à peu près certains de qui et d'où se trouve mon père biologique. Il est ici même à Blue Cove ! Le Centre n'est pas aller bien loin pour me trouver. J'étais là sous leur nez et ils n'ont cas eu à se servir. Je suis écœuré en pensant à leur actes ! Tout chez eux me donne envie de vomir ! Avec Jarod nous essayons vraiment de mettre au point un plan pour les faire couler, mais le Centre et ses nombreux soutiens ont des racines partout y compris dans les plus hautes sphères de notre Gouvernement. Je me suis demandé comment ils avaient pu commettre tant d’atrocité sans éveiller aujourd'hui je sais...

Je prends un grande inspiration avant de me glisser par les portes des Urgences et de là je me rends au service pédiatrique, l'endroit même où celui qui pourrait bien être mon père biologique Patrick Hamilton travail. Il a très bonne réputation et je suis terriblement intimidé à l'idée de le rencontrer alors j'ai organiser les choses de façon à ce que notre rencontre paraisse dû au hasard. A vrai je me voyais mal débarquer à son bureau et lui dire de but en blanc que je pense être son fils disparut il y a 30 ans de cela !

Le timming est parfait. L'annonce préprogrammé retentit et voilà le docteur Hamilton qui sort dossier sur le bras pour se rendre à la pharmacie. Je glisse alors dans l’ascenseur et Patrick m'y rejoins pas très longtemps après. Oh mon dieu ! Mon palpite et manque bondir hors de ma poitrine quand les portes ce refermes sur nous deux. Nous sommes seul et enfin, entre deux étages, grace à mon smart phone je commande au dispositif de l’ascenseur de ce bloquer. Je me sens mal ! Ma maudit claustrophobie va peut être me tuer avant que j'ai pu parler avec Hamilton mais je ne voyais aucun autres moyens...

Il pianote sur les boutons, mais évidemment sans succès. Il se tourne ensuite vers moi en me demandant si je suis claustrophobe. Je lui souris en épongeant légèrement mon front et je lui répond : "Je pense que si nous sommes libéré assez rapidement ça ira et pour vous Dr Hamilton ?" Je m'appuie ensuite le dos contre le fond de l’ascenseur lorsque le téléphone d'urgence de celui-ci retentit. Les secours pensent surement pouvoir nous aider mais ils se trompent ! Moi seul pourra débloquer la situation et ce n'est pas encore le moment de le faire.

sean & patrick

La journée qui avait plutôt bien commencé avait l'air de vouloir se dérouler très mal. Je n'étais pas claustrophobe à proprement parlé, mais si je pouvais éviter de me retrouver coincé dans une cage d'ascenseur pour une durée indéterminée, j'avoue que je préfèrerai. Surtout que j'étais attendu à la pharmacie et j'avais horreur d'arriver en retard, mais bon le point positif dans l'histoire, c'est que l'information de la panne de l'ascenseur sera diffusée rapidement dans les services, si bien qu'on ne s'étonnera pas de ne pas me voir arriver quasi-immédiatement. Heureusement que j'étais médecin parce que si le jeune homme près de moi faisait une crise d'angoisse à cause de sa claustrophobie, je pourrais l'aider. Oui, parce que comme si être coincé dans un ascenseur ne suffisait pas, j'allais peut-être devoir gérer une crise de panique. Bon, reste calme Patrick, ce n'est pas la faute de ce jeune si la technologie a décidé de dérailler.  Je hochais la tête à la réponse du jeune homme.

- Ne vous en faites pas, ça va aller. Ils ne vont pas nous laisser moisir ici. Et puis si vous faites une crise, ce n'est pas grave...vous avez la chance d'être coincé avec un médecin, autant en profiter.

J'eus un sourire bienveillant, je ne voulais pas l'inquiéter outre mesure, mais je doutais un peu de l'efficacité de l'équipe de secours. Après tout, quand j'ai eu besoin de secours, personne n'était là pour m'aider, quand j'ai voulu de l'aide pour retrouver mon fils, ils ont fait semblant de chercher, mais n'ont pas poussé les recherches très loin. Quoi ? Oui, je sais que rechercher son fils et être coincé dans un ascenseur ce n'est pas du tout la même chose, mais laissez-moi me défouler comme je le souhaite d'accord ?

- Moi ? Oh et bien je ne suis pas vraiment claustrophobe...même si je vous avoue que me retrouver coincé dans un ascenseur ne faisait pas vraiment parti de mon programme de la journée.

Je m'adossais ensuite à l'une des parois, plongeant mon regard dans celui du jeune homme. Puisque nous étions coincés ici, autant en profiter pour discuter et puis, qui sait, cela lui permettra peut-être de se détendre un peu.

- Bien, puisque nous sommes ici, autant en profiter pour parler un peu. Vous connaissez mon nom et ma profession, mais vous...comment vous nommez-vous ? Que faites-vous dans la vie ?

J'eus un petit rire nerveux.

- Désolé, j'ai conscience que ça sonne comme un interrogatoire, mais c'est dans l'unique but de nous faire passer le temps.

sean & patrick

Je suis nerveux et pas seulement car je suis coincé dans cet ascenseur avec mon potentiel père biologique. Je déteste être enfermé ! Par l'enfer mais pourquoi est-ce que j'ai toujours des idées complètement barré de ce genre moi ? Je suis claustrophobe et je me coince moi même dans l'endroit le plus étroit qui existe ! Bon c'est pour la bonne cause mais j'aurais pu trouver autre chose tout de même... Il ne vont pas nous laisser moisir ici ? Ca s'ouvrira seulement quand moi je le veux et je le veux là tout de suite ! Mais je dois prendre sur moi. "Oui, oui j'imagine bien que si ça reste bloqué assez longtemps les autorités de l’hôpital vont finir par réagir et nous sortir de là..."

Je me crispe de plus en plus. Patrick fait pourtant preuve de sympathie mais c'est plus fort que moi. A mesure que le temps passe je transpire de plus en plus, mon cœur bat vite, beaucoup trop vite. J'ai envie de hurler à l'aide, puis je me souviens que c’est moi le seul à pouvoir ouvrir cette satané porte d'ascenseur ! Il n'est pas claustrophobe. Si ça se trouve je ne l'étais moi non plus avant ma vie cauchemardesque au Centre. "C'est bien pour vous. Moi je il se trouve que je le suis devenu durant mon enfance..." Je n'en dit pas d'avantage. Si il n'est pas mon père biologique il n'a rien à savoir de plus sur le sujet. Ca le mettrait en danger et il ne mérite pas ça. Nous ne devons en aucun cas mettre des personnes innocentes dans la confidences des activités du Centre. Il serait capable de tous les tuer pour couvrir leur races. C'est ce se qu'ils font à chaque fois...

Merde il me pose des questions. Mais normalement c'est moi qui doit l'interroger ! Enfin remarque vue mon état c'est peut-être mieux ainsi. "Heu... Hum... Je travail dans le grand complexe en bord de mer le Centre. Je suppose que vous n'avez pas pu le manquer ? Ce n'est pas comme-ci il passait inaperçue dans le paysage."  Dis-je en tentant de sourire... Je m'appuis ensuite contre le mur de l'ascenseur en passant ma main sur mon front. Je me me sens vraiment trop trop mal.

sean & patrick

Les autorités de l’hôpital hein ? Ouais, il ne valait mieux pas me demander mon avis au sujet des autorités. J’esquissais un petit sourire rassurant en direction du jeune homme. Ce faisant, je ne pouvais m’empêcher de l’observer. J’essayais de le faire de la manière la plus discrète possible. A vue de nez, il devait certainement avoir le même âge qu’aurait mon fils. Ce serait une situation assez...ironique que ce jeune homme connaisse mon Sean. Je sais ce que vous vous dites « franchement après toutes ces années, tu devrais laisser tomber, peut-être que ton fils n’est plus de ce monde depuis quelques années déjà ». Et vous auriez probablement raison, cependant je ne veux pas abandonner, je ne veux pas baisser les bras. J’ai l’intime conviction que mon fils est vivant, quelque part, j’espère sincèrement qu’il a été bien traité durant toutes ces années. Que penserait-il de moi si il venait à apprendre que j’ai laissé tomber les recherches...Non, je ne veux pas qu’un jour on puisse lui dire quelque chose comme ça. Retrouver mon fils est l’unique but de ma vie. Le fait qu’il soit encore en vie me donne la force de me lever chaque matin et de continuer les recherches, même si je le fais avec un peu moins d’ardeur qu’avant.

Plus j’observais ce jeune homme et plus je le voyais se crisper. Il ne fallait pas qu’il nous fasse une crise ici, je n’avais rien sous la main pour le soigner, je pourrais juste tenter de l’aider à se détendre. Il était impératif qu’il garde son calme.  Il évoqua son enfance très brièvement simplement pour me dire que c’était à cette période de sa vie qu’il était devenu claustrophobe.

- Ah oui ? Un incident en particulier ?

Non, je n’étais pas curieux...simplement comme je le disais, il était impératif qu’il garde son calme et le meilleur moyen que j’avais trouvé était de le faire parler un peu pour détourner son attention de l’endroit où nous nous trouvions. Je lui demande ensuite qui il est. J’espérais sincèrement qu’il allait me dire un peu plus qu’une seule phrase parce que c’est un peu compliqué d’entretenir une conversation lorsque votre interlocuteur vous répond par monosyllabes. Bien qu’il ne m’ait pas donné son nom et son prénom, les mots qu’il prononça me firent me tendre et ouvrir grand les yeux. Le Centre...il travaillait pour Le Centre. Entendons-nous bien, je ne connaissais pas Le Centre, parce que je n’avais pas réussi à trouver d’information dessus, la seule chose, c’était que c’était un nom que j’avais vu quelques fois pendant mes recherches. J’avais la très nette sensation que Le Centre était lié de près ou de loin à l’enlèvement de mon fils. Tel un diable sortant de sa boîte, je me rapprochais vivement du jeune homme.

- Le Centre ! Vous travaillez pour eux ? Qui sont-ils ? Que font-ils exactement ? Je…..

Prenant conscience que je pouvais potentiellement l’effrayer, je me reculais doucement, me collant de nouveau contre la paroi de l’ascenseur, à l’opposé du jeune homme. Je baissais doucement les yeux.

- Je….je suis désolé. Veuillez pardonner mon emportement. C’est juste que….

Je poussais un profond soupir et sortis de ma poche une gourmette. Sur celle-ci était inscrit le nom de mon fils avec, au dos, sa date de naissance. Sa mère et moi avions acheté ce bijou pour fêter ses un an. Je la montrais au jeune homme en face de moi.

- Cela fait vingt-cinq ans quasiment que cette gourmette ne me quitte pas. Elle appartenait à mon fils.

Après lui avoir montré la gourmette, je l’avais rapproché de moi et je caressais délicatement du pouce les lettres du prénom de mon fils, c’était comme un automatisme.

- Il nous a été enlevé à sa mère et à moi alors qu’il n’avait que cinq ans. Depuis pas un jour ne passe sans que je ne le recherche. Il y a dix ans...mes recherches m’ont mené ici, vous savez le fameux Institut Catherine Parker. Pendant mes recherches, le nom du Centre est apparu très souvent, mais rien ne filtrait sur son activité. Je me disais qu’en restant ici je finirai par en apprendre un peu plus, mais...Pourtant je ne désespère pas, je refuse de baisser les bras, je sais que mon fils Sean est là quelque part….et peu importe contre quoi je devrais me battre...je le retrouverai, je….

Je fronçais les sourcils. L’homme face à moi était de plus en plus pâle. Je m’approchais doucement de lui à nouveau.

- Respirez fort….sans vouloir vous alarmer, vous n’avez pas l’air d’aller bien. Prenez une profonde respiration et fermez les yeux. Imaginez-vous dans un endroit calme, un endroit spacieux, un endroit apaisant. Essayez de vous y transporter en pensée.

Le médecin avait repris le dessus. Je ne savais pas pourquoi je m’étais laissé aller à cette confession, mais actuellement, il me fallait mettre de côté mes propres problèmes pour aider ce jeune homme.