Bon, j’avais filé un petit coup de stress à Lexa avec mon histoire sur Kassandra, mais après tout c’était mon job de la rattraper et la ramener au bercail. Au moins, mon amie ne se laisserait pas embobiner par cette garce.

- Ne t’en fais pas, je suis sure que tes gamins ne risquent rien, je vais faire de mon mieux, je te le promets. Juste, n’en parle pas autour de toi, il ne faut pas semer un vent de panique inutilement.

Et puis maintenant que je savais qu’elle et Jarod se connaissaient, il ne fallait pas qu’elle lui en parle et que l’autre caméléon démente ce que je disais.
Entendre parler Lexa d’amour et d’âme-sœur, toutes ces conneries auxquelles je ne croyais pas, ça me faisait bizarre d’autant plus que je pensais à Jarod au même moment. J’essayai de noyer le poisson parce que franchement, je n’étais pas à l’aise avec ce sujet. Je me mis à rire face à sa réaction quand je demandais si elle avait un chien aussi, le gros cliché de la famille modèle américaine.

- Le chat, c’est moins cliché mais ça marche aussi. Y en a un qui vient squatter chez moi de temps en temps, ça compte ?

Je repris du vin à mon tour, il fallait dire qu’il était délicieux. Décidément, l’établissement de Lexa était une référence en tous points.
Quand je lui donnai mon adresse, Lexa sembla surprise qu’on ne se soit jamais croisées.

- Tu es dans ce coin-là aussi ? Incroyable !

Quelle coïncidence ! Bon il était vrai que les maisons étaient toutes très espacées les unes des autres dans ce quartier, aussi, à moins de vraiment le vouloir, on ne connaissait pas forcément ses voisins, et vu mon degré de sociabilité, ça m’allait parfaitement.

- T’as qu’à m’appeler quand tu veux passer et je te dirai si je suis à la maison, répondis-je avec un petit sourire.

Recevoir quelqu’un chez moi… Quand était-ce arrivé pour la dernière fois ? Je crois que la seule personne que j’aie jamais reçue était mon père… Mais en tout cas, j’étais motivée pour apprendre à cuisiner.

- On commence par un truc simple hein ? Je veux pas prendre peur tout de suite, dis-je en riant.

Lexa proposa de passer au dessert et j’en salivais d’avance. J’avais englouti tout le contenu de mon assiette, c’était si bon !

- Si je savais cuisiner ne serait-ce qu’un dixième aussi bien que toi, je crois que je serais déjà très heureuse. Allez, c’est parti pour le dessert alors, j’ai hâte de voir ça.

Bien entendu que je serais là pour défendre Lexa et sa famille en cas de besoin et si je le pouvais. Mais je savais très bien que Kassandra n’irait pas leur faire du mal. Pour la première fois, je m’en voulais d’avoir un peu déformé la vérité pour le bien de mon travail… mais avais-je le choix ? Lexa avait vu Kassandra chez Jarod et si je voulais choper l’une en protégeant l’autre, je n’avais pas eu le choix.
Au moins, j’appris que ma seule amie vivait non loin de chez moi et je trouvais cette coïncidence plutôt marrante. Tant mieux. Mais il ne fallait pas qu’elle passe à l’improviste, on ne savait jamais.

- Oui comme tu dis, le monde est petit, répétai-je avec un sourire.

Et elle accepta de me donner des cours de cuisine. Au moins, nous passerions du temps ensemble et cela me changerait un peu de mon quotidien. Sydney serait fière de moi.

Nous passâmes finalement au dessert. Je terminai mon verre de vin pendant que Lexa se levait pour aller chercher les assiettes. Je n’avais pas le droit d’aider alors je restai à table avec mon verre. J’aimais beaucoup son vin et je pris note mentalement du nom sur la bouteille. Je l’observai ensuite revenir. Les deux assiettes étaient si jolies à regarder ! L’azur de mes yeux ne pouvait s’en détacher, les couleurs, les formes, tout donnait l’eau à la bouche, mais en même temps, cela ressemblait à une œuvre d’art, comment oser y toucher ?

- Waow Lexa ! Nom de dieu mais tu pourrais exposer cette assiette dans un musée ! C’est magnifique !

Elle me proposa alors un café.

- Si tu en prends un, je prends aussi.

Je mourais d’envie de goûter à ces magnifiques petites choses colorées et sucrées, mais j’étais quand même un tant soit peu civilisée, j’attendis que mon hôtesse s’assoit avant de prendre ma cuillère.

- Par quoi on commence ?

Finalement, je décidai de démarrer par le tiramisu. Je fermai les yeux en sentant ces saveurs délicieuses dont celle du café.

- Hummm c’est divin ce truc ! Mon dieu heureusement que je ne sais pas le faire, sinon j’en mangerais toute la journée !

Depus quand n’avais-je pas passé une soirée aussi délicieuse en bonne compagnie ? Si on omet les quelques soirées clandestines passées avec Jarod bien sûr… Je crois que cela remontait à beaucoup trop longtemps. Ma vie avait été mise entre parenthèses, et j’avais hâte que ma mission s’achève pour pouvoir la reprendre.

Passer cette soirée avec Lexa m’avait fait du bien, je me sentais normale à nouveau, sans que ma vie ne soit, l’espace de quelques heures, dirigées par mes obligations professionnelles qui prenaient le pas sur absolument tout.
Lexa revint avec des cafés qui sentaient divinement bon. Cette boisson, avec un bon petit bourbon de temps en temps, était devenu mon partenaire de travail.

- Ah, on a ce point en commun pour le café.

Je crois que je ne m’étais jamais, ou rarement, autant régalée au cours d’un repas, et ce de l’entrée jusqu’au dessert et même au café. Je me délectai de chacune des petites bouchées que je goûtais, découvrant ainsi des desserts dont je n’avais jusqu’alors qu’entendu le nom sans vraiment savoir ce que c’était.

- Ton père était un génie alors, c’est tellement vrai. Félicitations, quel talent !

Jamais je n’aurais la patience de faire toutes ces petites choses qui avaient l’air de demander un savoir-faire d’une précision d’orfèvre.

- C’est moi qui te remercie, Lexa, c’était une très bonne idée. Et crois-moi, pour que je reconnaisse qu’une idée qui n’est pas de moi est bonne, il en faut ! dis-je en plaisantant. Oh oui bien sûr, de toute façon il faut que je foute le camp aussi, je dois vérifier encore des trucs pour le boulot.

Le repas s’acheva donc avec une dernière bouchée, un macaron aux amandes et une dernière gorgée de café. Je me levai, mon amie me serra dans ses bras ; Ce genre d’éteinte auquel je n’étais pas habituée, mais pour Lexa je pouvais faire des exceptions.

- Merci encore.

Je la quittai, me promettant d’essayer d’être un peu plus régulière pour la revoir, sans savoir que je mettrais à mal cette promesse alors qu’elle traverserait sous peu un événement tragique.
je rentrai donc chez moi, vérifiant mes mails au cas où une information soit remontée. Toujours rien. Je pris une douche et décidai d'aller me coucher, demain serait un autre jour et sans doute qu'il faudrait encore trouver à gagner du temps auprès de la Tour pour les calmer, nos recherches étant toujours infructueuses.