La journée était comme d’habitude. Eliott était partie pour la crèche histoire de profiter de la présence de ses amis et moi, je bossais. Je bossais dans mon garage avec la musique à fond comme toujours. Il y avait de quoi rendre les voisins complètement dingues, mais je n’en avais rien à foutre. Les petits bourgeois étaient tous partis bosser à cette heure. Moi, je bossais de la maison pour gérer mon propre horaire. De toute façon, j’étais incapable de tolérer un mec qui me disait quoi faire. Les affaires roulaient bien et j’étais tranquille aujourd’hui. Je profitais de la température pour laisser la porte du garage ouverte. Clope dans le bec, je réparais le moteur de ce pauvre bébé malade. Je prenais mon temps. Mon expertise coûtait la peau du cul. Chaque chose se payait dans la vie. Ma maison ne reflétait clairement pas mon portefeuille et c’était parfait comme ça. Je préférais me la jouer discret depuis de longs mois.
Je prenais finalement une pause sur l’heure du dîner et j’entrais dans la maison pour me faire un sandwich et je bouffais dans la petite salle à manger. Rien d’extraordinaire là non plus. Je regardais les messages sur mon cellulaire avec nonchalance avant de recevoir un message de Peter. Je souriais en coin et je décidais de l’appeler. Je préférais être direct avec ce dernier. J’avais mon fils avec moi sans arrêt, mais je trouvais toujours un moment pour passer du temps avec mon ami.
- Salut mon vieux, comment tu vas ? … Ah bah je sais que j’aurais pu t’envoyer un message texte, mais ta voix de soprano me manquait que veux-tu… On peut se faire une soirée sans problème, je demanderai à la jolie voisine de garder Eliott. Je vais venir quand il dormira… À ce soir.
Évidemment, c’était sous toute réserve. Si je me faisais contacter pour un problème au club, ça allait passer avant. Je terminais donc ma journée avant de prendre mon gros pickup pour aller chercher mon petit homme. Il était tout content de passer du temps avec moi et je devais avouer que ça me rendait de bonnes humeurs également. Je cuisinais pour lui alors qu’il décidait d’écouter Cars pour la … Je dirais que l’on a dépassé les deux cents visionnements de ce putain de film en fait. Routine du soir effectuée et jolie demoiselle pour surveiller le gamin, j’enfourchais ma Harley pour me rendre dans Blue Cove Bay. Peter avait une sacrée baraque. Tout le contraire de la mienne dans un certain sens. Je me rendais là-bas en faisant quelques excès de vitesse comme d’habitude et je m’engouffrais dans l’allée avant de fermer le contact. Je retirais mon casque avant de me diriger vers la porte d’entrée. Je cognais lourdement avant d’entrer sans attendre qu’il ouvre.
Cette journée au boulot est interminable. J'ai du mal à me concentrer. Mais pour ma défense, hier j'ai rencontré le père de Lexie et cela s'est très mal passé... D'ailleurs il m'a frappé... J'aurais su de qui il s'agissait j'aurais parlé autrement, enfin surtout, je n'aurais pas parlé de ma vie sentimentale... On devait le faire avec Lexie... Depuis, je sais qu'il a envoyé plusieurs messages à sa fille mais qu'elle l'évite. Elle a peur qu'il ne m'apprécie jamais et je pense la même chose qu'elle. Je m'en veux d'avoir été aussi con. C'est pour cela que j'ai passé toute la journée à ressasser cela, essayant de voir ce que j'aurais pu changer. Essayer de voir si j'aurais pu deviner qu'il est son père.
Finalement n'y tenant plus j'envoie un message à mon pote, Jeff. J'ai besoin de boire un verre avec lui pour oublier tout cela. Je préviens pour le coup également Lexie qu'on ne se verra pas ce soir. Je ne lui cache rien, elle connait Jeff et approuve totalement le fait que je passe du temps avec lui. Ils ont l'air de bien s'entendre ces deux là et cela me fait grandement plaisir. Il m'appelle au lieu d'écrire. Cela me fait toujours rire quand il fait ça. Il ne pense pas que je suis peut être en réunion ou avec du monde dans mon bureau. Heureusement, je suis seul.
- Oh ma voix te manque mon chou ? T'es adorable. Si tu viens ce soir je te murmurais des petits mots doux à l'oreille pour te faire vibrer. Mec, j'ai hâte que tu débarques. Ma porte est toujours ouverte pour toi, passes quand tu peux.
Ralala, nous avons des délires bien à nous tous les deux. J'adore ce mec, il est génial. Sauf peut être quand il débarque assez tardivement chez moi et que je suis en compagnie de ma chérie... Mais je lui pardonne toujours. Par contre je lui demande à chaque fois de sortir de la chambre d'ami habillé. J'ai confiance en Lexie, il n'y a pas de souci, mais quand même... Je ne veux pas partager Jeff avec mon amoureuse.
Au final il est enfin l'heure de rentrer chez moi. Je me prépare un petit repas rapide et appelle Lexie. Nous restons plus d'une heure au téléphone. En voyant l'heure je lui dis que je dois la laisser et file sous la douche. Je sors en serviette pour me rendre dans la chambre. Soudain, une voix retentit. Je souris en reconnaissant l'individu. Jeff est enfin arrivé. Bon timing.
- Mon preux chevalier je suis dans la chambre à poil. Je descends dans deux secondes.
J'enfile rapidement un caleçon et un pantalon. Tout en sortant de la pièce pour le rejoindre. Parce que ouais je suis pressé de voir mon pote. Arrivé devant lui je lui fais un petit sourire coquin et enfile mon tee-shirt.
- Purée que c'est bon de te voir mon frère ! J'avais bien besoin d'une soirée entre potes. Ta jolie voisine a pu se libérer pour ton fils ? Comment il va d'ailleurs ? Il manque à Lexie...
Ouais... Depuis qu'elle a rencontré l'enfant de Jeff elle m'en parle souvent. Elle se propose sans arrêt pour le garder pendant qu'on sort boire un verre. C'est une warrior. Elle suit des études de médecine mais elle est prête à garder un enfant alors qu'elle doit réviser ses cours. Je l'admire.
Ce soir, je passais la soirée tranquille avec celui que je considérais comme mon meilleur ami. Je n’en avais rien à foutre qu’il soit occupé dans une réunion ou un truc du genre alors que je l’appelais en pleine journée. Ce n’était pas mon problème. J’avais rigolé à ses propos. Nous avions un humour bien à nous qui avait la fâcheuse tendance à faire lever les yeux de la belle Lexie dans les airs. Oui, nous restions des garçons et j’avais beau être le président d’un grand club de motards, j’aimais bien relâcher la pression au maximum. Je ne parlais jamais des affaires du club à Peter. Je ne voulais pas mêler à tout ça et c’était parfait ainsi. Je pouvais cependant parler de cette pute d’Alex sans le moindre souci.
J’entrais donc dans la maison de mon pote sans même attendre qu’il vienne m’ouvrir. Je signifiais simplement ma présence avant de rigoler en entendant sa réponse. Je ne pouvais pas me retenir de lui répondre dans toute ma splendeur masculine. J’avais posé mon casque sur le petit meuble de l’entrée avec mes clefs avant de verrouiller. Lexie ne semblait pas présente et c’était sans aucun doute une bonne chose vu le nombre de conneries que nous risquions de dire.
- À poil ! Attends je monte mon trésor !
Je rigolais avant de retirer mon sac de mon épaule. Il arrivait rapidement torse nu et je lui faisais un petit regard enjôleur en réponse au sien alors qu’il enfilait son tee-shirt.
- La jolie voisine est toujours disponible pour garder Eliott lorsque j’en ai besoin. Elle aime bien les petits extra lorsque je rentre. Il va bien. Il est chez moi depuis une semaine et sa mère me casse les couilles trois fois par jour pour savoir s’il respire. Je l’amènerai un après-midi lorsque ta douce sera présente. On pourra boire quelques bières alors qu’il s’amusera dans la piscine avec elle.
Lexie était une fille vraiment bien et je trouvais qu’elle allait bien avec Peter. Je m’entendais bien avec cette dernière et je ne cherchais pas à la séduire, bien qu’elle m’avait déjà vu torse nu à plusieurs reprises. Je sortais toujours en pantalon de la chambre d’ami et puis si je me baignais avec Eliott j’étais en maillot. Je n’allais pas cesser de vivre pour une femme, ce n’était pas mon genre. Je me rendais dans la cuisine avec Peter et je sortais une bouteille de whisky Jack Daniel’s de mon sac pour la poser sur le plan de travail. Je retirais également mon arme et mon couteau de ma ceinture pour les poser.
- Je sais pas pourquoi, mais je pense que je vais dormir ici ce soir moi. Comment tu vas ? T’as de la bouffe ? Putain, je boufferais un éléphant … Ou des Nachos Oh ouaiiiiis ! On se fait des nachos bien dégueux avec trop de fromage, des jalapenos et du bacon. Lexie n’est pas là pour surveiller ton taux de cholestérol.
Je taquinais mon meilleur ami sachant que sa copine allait probablement faire de grands yeux en voyant à quel point nous pouvions devenir des gros porcs quand nous le voulions. Cette soirée allait être sympa.
Eh oui, entre Jeff et moi il n'y a aucune gêne, aucun tabou et on se parle comme les deux meilleurs potes que nous sommes. Ce mec n'existerait pas il faudrait l'inventer. Il est ma petite pilule du bonheur. Avec lui je suis sûr à mille pour cent de passer un superbe moment. Mais attention on ne fait pas que déconner ensemble, on peut être parfois très sérieux et très à l'écoute l'un pour l'autre. Il a été un putain de pilier pour moi quand Jane a eu son accident et que j'ai passé ma vie à l'hôpital. C'est pour cela que je l'apprécie autant. Il sait quand il est l'heure de rire et quand il est l'heure d'être sérieux.
Lorsqu'il m'entend il répond que j'arrive. Cela ne me surprendrait même pas. Mais je fini par le rejoindre en bas. J'explose de rire en le voyant me regarder comme il le fait. Je comprends pourquoi il fait craquer les nanas. Heureusement que Lexie m'aime d'un véritable amour et qu'entre Jeff et moi on ne se pique pas les filles parce que sinon j'aurais du souci à me faire.
- Si c'est toi l'extra je confirme il est tout petit mais il vaut le coup je n'en doute pas. Oui il faut que tu le ramènes, Lexie veut le voir. Et je ne peux rien lui refuser. Et la mère d'Eliott fait chier, bien sûr que ton fils respire, il est heureux et en sécurité avec toi. Faut qu'elle te lâche la grappe c'est pas possible.
Non mais sérieux c'est vrai quoi. Il est un super papa qui prend soin de son fils et qui fait tout pour lui. Je ne sais pas si je serais capable de faire ce qu'il fait. Élever un enfant comme il le fait tout en bossant et en ayant une vie sociable... Cela me semble totalement impossible de mon côté. Mais je sais que plus Lexie passera du temps avec le fils de Jeff plus elle aura envie d'un bébé... Je ne me sens pas prêt mais je risque de ne pas arriver à lui refuser cela car mine de rien, un petit nous serait un merveilleux cadeau... Oula il faut que je cesse de penser à ça moi. Elle n'a encore rien dit et je prie pour que cela dure encore un peu...
Je le suis jusque dans la cuisine. Il sort alors une bonne bouteille de Whisky et pose son arme et son couteau. Je ne suis pas très à l'aise avec ce genre de trucs mais bon. Je ne lui dirais rien. Je ne pose jamais de questions là dessus. Je l'écoute et j'éclate encore une fois de rire. Monsieur l'estomac sur pattes...
- Tu vas dormir ici parce que tu ne pourras plus marcher ou monter sur ta bécane. Tu vas seulement pouvoir rouler car tu seras trop saoul et que tu auras trop mangé. J'ai fait les courses avant que tu n'arrives. J'ai pris tout ce que tu aimes ne t'en fais pas. Par contre il n'y avait plus d'éléphant, juste ses couilles, j'espère que cela t'ira. Et tu dois me jurer de ne jamais dire à Lexie tout ce qu'on va manger ce soir sinon effectivement j'aurais le droit à une surveillance de cholestérol et à une bonne remontrance. Et si pour se venger elle décide de faire la grève du sexe je te le ferais payer en inventant n'importe quoi pour que toi aussi tu couches pas.
En vérité Lexie est peu regardante sur ce que je mange car je suis plutôt raisonnable, mais dès que je suis avec Jeff je me moque de faire attention, ce qui compte c'est que nous nous fassions plaisir. Je me souviens d'une fois où on a fait barbecue dans le jardin et j'avais eu le droit à une petite dispute toute mignonne car j'avais un peu abusé. Nous avions fini par éclater de rire tous les deux.
- Bon allez viens m'aider ma chérie. J'ai besoin que tu m'aides en cuisine. Et si tu veux te mettre à l'aise mets toi en caleçon je te prêterais un tablier pour te rendre sexy. Même si tu es toujours sexy qu'importe ce que tu portes. Plus sérieusement tu m'as manqué mec. Ça fait un bien fou de faire cette soirée entre mecs. J'ai plein de trucs à te raconter.
Ouais cela va me faire du bien de me confier à lui au sujet de la famille de Lexie. Et j'espère que lui aussi à plein de choses intéressantes à me raconter. J'adore ses potins. À chaque fois que je le vois je me demande ce qu'il va bien pouvoir me raconter de nouveau. Nos langues vont se délier au fur et à mesure des verres que nous allons boire. D'ailleurs je sors deux verres pour qu'on commence dès maintenant à boire un coup.
- Pete … Pete ! Ce n’est pas la grosseur qui compte, mais comment on s’en sert ! Tu devrais le savoir comme ça te prend une loupe pour la voir.
J’évitais de parler de cette connasse d’Alex, car je n’avais pas envie de ruiner ma soirée. J’allais donc dans la cuisiner avec Peter en gardant mon sourire. J’étais de bonne humeur après tout et je n’étais à une soirée de garçon en plus ou en moins au compteur de toute façon. Du moment que l’on ne m’appelait pas pour le club. Ça ne serait pas la première fois que je me rendrais sur place complètement bourré. Je l’avais déjà fait à la mort de la fille de Jed. J’avais gerbé comme un malade dans la poubelle, mais ça, c’était une autre histoire.
- Tu es en train de dire que je suis gros ?
Je soulevais mon tee-shirt et je me donnais une claque sur les abdominaux parfaitement dessinés. J’éclatais de rire sur la suite de ses propos. La grève du sexe. On aurait tout vu. Un beau brin de gars comme Peter n’aurait qu’à claquer des doigts pour se trouver une femme dans le temps de le dire. Heureusement que Lexie n’était pas jalouse.
- Trésor, une soirée avec moi dans un bar. UNE. Un cuir sur le dos, une moto et une arme et je te jure, sur la tête de mon oncle Charles, que tu te trouves une meuf en moins de cinq minutes. Enfin … faudrait que tu prennes un peu de masse, car tu deviens un mollusque. L’amour fait prendre des kilos. Je vais devoir t’amener à la salle de sport. Eliott soit soulevé plus lourd que toi !
Je lui prenais les verres des mains en faisant comme si j’étais chez moi. Je les remettais dans l’armoire pour prendre de vrais verres à whisky. Putain qu’il était distrait quand il voulait celui-là ! Pas de champagne pour moi. Oh que non ! J’aurais dû prendre du Moonshine de contrebande ! Il aurait chialé comme une pauvre fillette lors de son dépucelage.
- Tu veux que je fasse quoi ? Putain bébé ! Je cuisine à longueur de semaine. Commence par boire ça avant de me faire pleurer tellement je suis touché par ce que tu viens de dire. Ça manque de musique ici.
Du rock bien sûr. N’allez pas me parler de putain de rap, je n’étais un membre de gang dégueulasse avec des bandanas de fillette. J’allais donc sur son enceinte avant de mettre une playlist que j’avais en branchant mon téléphone. Le truc allait faire un sacré boucan si je recevais un message, mais au moins je l’entendrais. Je levais mon verre en approchant de lui et je le buvais cul sec avant de lâcher un cri de victoire. Je remplissais mon verre et je regardais le sien.
- Tu termines ton verre sinon je ne cuisine pas avec toi Franfeluche ! Alors, tu voulais me raconter quoi ? Lexie est en cloque ?
Je lui faisais une grimace. Je ferais un oncle super. J’aimais les gamins et j’en aurais probablement eu plusieurs si je n’avais pas épousé une connasse. Je commençais donc à cuisiner avec cul-cul praliné en voyant une poignée de fromage pour la mettre dans ma bouche. Lexie m’aurait tué de faire un truc pareil. Cuisiner avec moi dans les parages c’était comme cuisiner dans le vide.
- Je sais bien que c'est pas ça qui compte sinon j'aurais rompu depuis longtemps avec toi ma beauté... Eh ouais pour mater ton engin je dois prendre une loupe mais on s'y habitue.
Je ne peux m'empêcher de lui caresser la joue du bout de l'index pour accentuer mes dires. Je fini par éclater de rire. Décidément on est vraiment cons tous les deux, mais cela fait un bien fou. Lexie commence à se faire à cette amitié si folle que j'entretiens avec Jeff. Elle accepte beaucoup et c'est ce qui fait que je l'aime un peu plus chaque jour.
Mon dieu, il n'a rien compris... Il a un corps parfait ce con, bien mieux dessiné que le mien. À côté de lui je fais pâle figure.
- Je dis pas que tu es gros idiot... Je dis que tu vas le devenir avec tout ce qu'on va manger ce soir... Arrête de me montrer ton corps parfait... Tu me donnes envie de manger des tablettes de chocolat.
C'est sur qu'avec un cuir sur le dos, une moto entre les jambes et une arme j'aurais l'air d'un bad boy et cela plairait à pas mal de filles mais une seule m'intéresse même si je dois faire ceinture.
- Je veux bien porter un cuir et faire de la moto mais ce serait juste pour te plaire. Aucune femme ne m'intéresse en dehors de Lexie et si je devais aller voir ailleurs ce serait dans ta chambre que j'irais mon lapin. Je trompe Lexie qu'avec toi, aucune autre femme n'arrive à vos chevilles. Par contre pour la salle de sport je ne dis pas non... J'ai vraiment perdu depuis quelques temps...
Pour confirmer je soulève à mon tour mon haut. Je ne suis pas gros, je suis même assez musclé mais moins qu'il y a quelques mois, voire années... Heureusement je suis encore assez bien foutu pour porter ma femme.
Il me retire les verres. Effectivement je viens de me rendre compte que je n'ai pas sorti les bons. J'ai pas fait attention à ce que je prenais et pour être franc d'ici quelques verres on va s'en foutre de savoir dans quoi on boit. Surtout que je pense qu'on voit boire plus que de raison.
- Tu fais tout ce que tu veux amour, tant que tu m'aides un peu. Et moi aussi je... Ah non... J'ai Lexie qui cuisine pour moi, je commande souvent aussi... En fait je cuisine très peu...Bon allez je vais faire le plus gros pour que tu te reposes un petit peu. Mais comme tu dis il va falloir que je prenne un verre avant de m'y mettre et si jamais tu veux pleurer tu sais que j'ai une bonne épaule pour que tu puisses y poser ta tête. Ou je peux te faire un câlin si tu préfères.
Je lui tapote l'épaule pour faire comme si je compatissais. J'attends qu'il lance sa musique. Le son est assez fort. Heureusement que j'aime le rock. Je lève mon verre et bois mais contrairement à Jeff je prends mon temps. Lorsqu'il me dit qu'il ne va pas m'aider à cuisiner si je ne le termine pas je bois la fin cul sec mais je recrache tout. J'ai juste eu le temps de tourner la tête pour éviter d'atteindre Jeff. Je viens de m'étouffer à cause de sa dernière phrase. Lexie enceinte ? Non... Pourquoi il pense ça ? Elle lui a dit quelque chose ?
- Attends pourquoi tu dis ça ? Tu sais quoi ? Elle t'a dit quoi ? Non elle n'est pas enceinte, pas que je sache. Et ne va pas lui mettre cette idée en tête. Tu ferais un tonton parfait mais je ne sais pas si je ferais un bon père alors on va essayer d'attendre encore un peu. Resserres moi au lieu de dire des bêtises.
J'ai besoin d'un autre verre. Il me resserre et cette fois-ci je bois cul sec mon verre sans me faire prier. J'entreprends ensuite de couper en morceau différents ingrédients. Je fais les gros yeux à Jeff lorsqu'il pique du fromage mais je fais comme lui. Lexie n'est pas là pour veiller au grain et vérifier qu'on ne fait pas n'importe quoi.
Un moment sans mon fils et sans affaires appartenant au club. Je me sentais bien et j’aimais notre niveau d’humour. Une sorte de sarcasme permanent qui avait le don de me faire rire. Un gars du club me parlerait ainsi que je lui aurais décroché une droite en pleine gueule pour manque de respect. Peter avait ce privilège, car il ne connaissait rien à mon monde et c’était sans doute ce qui me faisait le plus de bien. Il ne savait rien et c’était parfait. Il n’était pas con et sa copine non plus hein ! Ils avaient bien vu mon cuir, mon arme, mon couteau et ma moto. Je ne me cachais pas et je n’avais pas honte cependant. J’étais qui j’étais. J’étais un sons des Hells. J’étais le fils d’un président et j’étais devenu le président du chapter du Dellaware. Une grande reconnaissance de mes capacités d’une certaine façon. Je menais les affaires d’une main de fer et avec Jed comme vice-président, j’avais un soutient absolu. Je défiais la moindre personne de venir foutre la merdre chez nous. Nous allions répliquer comme nous le faisions à Chicago : Dans le feu et le sang.
C’était une période assez calme au final. Je me sentais bien et je roulais mon garage sans le moindre souci. La présence de ma tante et de mon oncle me manquait un peu. Eliott les aimait tellement, mais il s’était bien adapté à son nouvel environnement et je prenais grand soin de lui accorder un maximum d’attention. Je n’oubliais pas que j’étais un homme également.
- Salle de sport avec plaisir. Je vais te faire pousser de la fonte et te rendre dingue. Lexie ne te reconnaîtra plus dans quelques mois.
Je grimaçais à l’idée des câlins. Je pouvais bien faire un câlin à une femme, mais un homme c’était au-dessus de mes forces. Je tentais donc de mettre de l’ambiance dans notre petite soirée avant d’aider mon pote à faire la cuisine. Oh oui, heureusement que sa femme n’était pas présente. Enfin, sa petite amie, car sa femme était dans un sacré état à l’hôpital et je savais qu’il n’aimait pas en parler. Je ne le poussais jamais à le faire. Je le laissais m’en parler lorsqu’il en ressentait le besoin tout simplement.
- Si tu continues, je vais vraiment me demander si tu es amoureux de moi et de Lexie.
J’éclatais de rire avant de parler la bouche à moitié pleine. Il s’étouffait littéralement avec son verre alors que je mentionnais une idée qui m’avait traversé l’esprit. Je continuais de rire en haussant les sourcils à plusieurs reprises. Je bouffais un morceau de poivron en le regardant.
- Si je suis capable d’être un père, tu en es capable toi aussi. J’ai confiance à tes capacités et tu as une vie plus stable que la mienne. Faut te lancer avec tes couilles doivent servir à quelque chose sinon autant te castrer. Je m’en occupe si tu veux, mais la cicatrice risque de ne pas être jolie.
J’avais déjà retiré les testicules à un violeur. Ça avait pissé le sang comme jamais. L’idée aussi de s’en prendre à la fille de l’un des nôtres. Je faisais un petit sourire machiavélique avant de nous resservir deux verres bien pleins de whisky. Mon pauvre ami n’avait pas trop l’air de savoir ce qu’il voulait au final pour son avenir. Lexie en ferait partie, c’était plus que clair, mais quoi d’autre ? Je l’ignorais complètement. Je fouillais dans la poche arrière de mon pantalon et je ressortais un paquet de clopes écrasé avec un briquet zibo en métal. Je m’allumais une clope directement sans trop me poser de question. Le paquet et le briquet allant rejoindre l’arme avec le couteau sur le comptoir.
- Non plus sérieusement il se passe quoi dans ta vie ? J’ai envie que tu me sortes des trucs qui me feront oublier que je dois payer une putain de pension alimentaire sous peine de ne pas revoir mon fils.
J’avais pourtant la garde pratiquement complète d’Eliott en échange de fric. Elle recevait le fric et elle fermait sa gueule. Elle pouvait continuer sa vie, mais elle préférait me casser les couilles trois fois par jour pour savoir si mon fils respirait. Il était mieux avec moi, car je lui offrais de la stabilité. Enfin … stabilité étant un terme assez large me connaissant. Je ne comptais pas finir en taule prochainement de toute façon. Je continuais de fumer avec ma clope dans la bouche tout en coupant les légumes avant d’ouvrir un pot de salsa. Lexie allait gueuler, mais rien à foutre.
Je sens que je vais prendre cher à la salle de sport, surtout si j'ai Jeff comme coach. Il ne va pas me lâcher jusqu'à ce que j'atteigne mon objectif. Je le connais par cœur. Et il va même me faire dépasser mes limites juste pour le plaisir de me voir souffrir et de m'entendre dire qu'il avait raison, que j'en étais capable. Mais au moins, avec lui à mes côtés, je sais que je vais reprendre la masse musculaire que j'avais perdu ces derniers temps. Lexie n'en reviendra pas. Bon après c'est juste une remise en forme entre potes mais je pense que le résultat se verra.
- N'importe quoi poulette. Elle me reconnaitrait qu'importe mon apparence et je n'ai pas tant que cela à reprendre... Et surtout je ne compte pas déformer mon corps avec des muscles trop prononcés. J'aime être moins fort que toi pour que tu puisses te sentir supérieur quand je t'appelle à l'aide. J'aime savoir que tu es mon prince.
Je me retiens de fredonner lorsqu'il lance la musique. Je chante faux et je ne voudrais pas casser les oreilles de mon meilleur pote. J'explose de nouveau de rire lorsqu'il me dit qu'il se demande si je suis pas amoureux de Lexie et de lui. Comment il a deviné ? Ro suis-je suis transparent que cela ? Bien évidemment je rigole, je n'aime qu'une personne est c'est Lexie. Et jamais je ne pourrais être attiré par Jeff, tout d'abord parce que c'est un homme et ensuite parce que je le considère comme mon frère.
- Poses-toi la question tu as raison. Avec ton corps parfait et ton regard coquin, je ne peux qu'être sous le charme...
Le con se moque de moi en mangeant tranquillement son poivron. C'est un pur crétin. Il n'y a rien de drôle sur le fait qu'elle pourrait être enceinte. Et sur le fait que je ne sais pas si je ferais un bon père. Cela n'est pas drôle du tout, au contraire même. Pourtant, lorsqu'il me répond, je me rends compte que moi aussi je suis con de pouvoir penser que je ne ferais pas un bon père. Il a peut être raison dans le fond. Et vaut mieux avoir un enfant avec Lexie que de laisser Jeff me couper les couilles.
- Ok, je ferais un bon père, mais je me vois pas en parler à Lexie. C'est peut être trop tôt, elle n'en veut peut être pas avec moi. Mes couilles servent souvent je te remercie mais il est vrai qu'elles n'ont pas encore servi à la reproduction, pour l'instant on ne fait que s'entrainer. Alors non merci, ne me les coupe pas. Surtout que je ne veux pas de vilaine cicatrice sur moi. Tu m'aurais dit que tu en feras une très propre j'aurais peut-être dit oui, mais là il en est hors de question.
Rien que de penser à cela je grimace. J'imagine la douleur qu'on ressent lorsqu'on se fait couper les couilles. J'ai même envie de placer mes mains dessus pour les protéger mais je me retiens. A la place je continue de préparer le repas. Enfin durant une seconde ou deux car il me resserre un verre. Je le bois assez rapidement mais pas cul sec. J'essaie de ne pas penser à mon absence de couilles, ou à un petit bébé Lexie. Mais cette image est très forte et belle et me donne envie... Raaahhh nonnn sortez-moi cette idée de la tête.
Il souhaite que je lui raconte ce qui se passe dans ma vie. En dehors du boulot je ne vois pas trop. Ah si, je pourrais parler de ma rencontre avec beau-papa... ça va le faire rire je n'en doute pas.
- Alors voyons voir. Je ne parlerais pas boulot ce n'est pas intéressant. Par contre niveau amour ou plus précisément de sexe, j'ai fait plaisir à Lexie et si tu veux je peux rentrer dans les détails pour te faire baver d'envie.
Bien évidemment je rigole, jamais je ne pourrais raconter ce que je fais avec Lexie pour la préserver.
- Ou alors te parler de ma rencontre avec son père ? Ce fut court mais intense...
J'espère sincèrement qu'il va choisir la deuxième histoire. Parce que dans tous les cas c'est le seul choix possible. Je continue de prépare notre repas du soir avec l'aide de mon pote qui fume tranquillement tout en ouvrant le pot de salsa. Lexie va me tuer si elle sent l'odeur de la cigarette. Elle déteste cela. Ce que je peux comprendre. Fumer est néfaste mais Jeff est assez grand pour faire ce qu'il veut.
Je ne venais pas de cette ville. Je n’y étais pas depuis bien longtemps. Un peu plus d’une année et pourtant, j’étais devenu très ami avec Peter. Je pouvais même dire que c’était mon meilleur pote hors club. Il était une sorte de sécurité s’il y avait un problème chez moi. Je savais que mon petit Eliott serait toujours le bienvenu chez cet oncle de coeur. On ne savait jamais ce qui pouvait arriver et Peter n’était pas con. Mon cuir et mes nombreux patchs sur ce dernier disaient tout. Président, 1%, Sons, American, Pain Killer, C. Killer, avenger, jail killer, loyalty, dead angel Chicago, Delaware et twenty notamment. Une grande expérience dans un certain sens. Il me poserait des questions sur la signification de ces derniers que je lui expliquerais avec une immense fierté. Je n’avais pas honte. C’était ce que j’étais et une grande partie de mon histoire.
Je riais alors qu’il me disait qu’il était d’accord pour aller à la salle de sport. Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Je m’entraînais généralement à la maison dans mon sous-sol ayant une partie de l’équipement requis. J’allais le faire souffrir et le pousser à bout. Il allait chialer le lendemain comme une vraie demoiselle et c’était absolument trop drôle à imaginer. Quand tu es incapable de t’asseoir pour chier, car les cuisses te brûlent c’est que tu as bien bossé. Je haussais les épaules à la mention de Lexie. C’était loin d’être le genre de femme qui me plaisait. Elle était bien trop caractérielle pour moi. Je préférais les femmes plus douces. Encore étonnant que je me sois marié avec cette pute d’Alex. Je me serais probablement marié avec la fille de Jed en fait … Elle était mon monde et elle était partie trop vite. Putain que j’avais souffert de la perdre, mais je n’avais pas envie de penser à elle.
- T’es vraiment bouché en fait Peter hein ? C’est la masturbation qui te rend sourd ou quoi ? Cette fille est dingue de toi. Vu son âge, il est clair qu’elle va vouloir avoir des enfants. C’est le genre de femme faite pour en avoir. Elle n’est pas comme Alex. Remarque, tu n’as jamais vu Alex et c’est une putain de chance. Cette meuf me sort par tous les orifices. Je ne sais même plus pourquoi je l’ai marié en fait. Je ne toucherai pas à tes couilles, promis.
Je fumais sans la moindre gêne en cuisinant alors que je lui demandais ce qu’il y avait de neuf dans sa vie. Parler de mon ex-femme allait clairement me rendre agressif de plus en plus et je n’avais pas envie d’avoir l’alcool dépressif ce soir. Je faisais une fausse mine de dégoût en le voyant me parler de sa sexualité avec sa meuf.
- J’ai fait voeu de chasteté mon vieux. Mes pauvres oreilles.
Dit le gars qui se tapait la voisine, la mère de la voisine, la fille du restaurant, la fille du bar, la charmante étudiante majeure et la première assez sexy pour me faire solidement bander. Je prenais une gorgée de whisky alors qu’il me disait qu’il avait rencontré le père de la charmante demoiselle. Là, ça devenait intéressant.
- Et c’est maintenant que tu me racontes ça ?! Il était difficile à gérer le charmant papa ? Je sais que c’est une sacrée pièce d’homme. Je l’ai croisé une fois alors qu’il était avec sa femme à faire des courses. Il a des bras plus imposants que les mains. T’as fait quoi comme connerie pour te le mettre à dos ? En dehors de faire crier sa fille de plaisir on s’entend. AH OUIIII PETER ENCORRRREEEEE.
J’éclatais de rire en fumant avec nonchalance. Bordel ce que l’on pouvait être con. J’avais bien un joint dans mon sac en plus. Nous allions pouvoir nous détendre comme des adultes.
Qui pourrait croire qu'on se connait lui et moi depuis si peu de temps ? J'ai connu Lexie avant lui. En un an je me suis confié à lui plus qu'à quiconque. Il est devenu un frère pour moi, un homme à qui je pourrais confier ma vie en fermant les yeux. Je serais toujours là pour lui quoi qu'il arrive et surtout je serais toujours là pour son fils. Lexie et moi l'avons vite adopté, il faut dire que c'est un sacré petit bonhomme qui empli nos vies de joie à chaque fois qu'on le voit.
Je sens que j'ai pactisé avec le diable ; je vais bientôt avoir rendez- vous en enfer, enfin dans une salle de sport. Je sais que je vais y souffrir et cela fera bien plaisir à Jeffrey. Il pourra raconter à ma douce combien je suis faible comparé à lui, que j'ai perdu en masse musculaire depuis que je sors avec elle. Mais cela ne me fera pas de mal, au contraire. Il n'a pas tort dans le fond, j'ai pris quelques kilos et perdu du muscle.
On vient à parler bébé et j'avoue qu'une petite graine est entrain de germer dans mon cerveau. C'est de plus en plus tentant d'avoir un mini nous que Jeff pourra voir pour lui apprendre plein de bêtises. Il n'a pas tort, Lexie veut sans doute des enfants et elle est en âge d'en avoir... Je crois que je vais devoir en parler avec elle, pour savoir où elle se situe vis-à-vis de cette idée... Mais c'est un si grand pas que nous allons franchir rien qu'en parlant de cela... Est-ce que nous sommes réellement prêts ?
- Je crois qu'effectivement je me la touche un peu trop en pensant à toi et que je deviens sourd... Je sais quelle est dingue de moi, elle me rend fou également, la preuve j'ai envie d'avoir un enfant avec elle. Je n'avais jamais ressenti cela. Je n'en ai jamais parlé avec Jane... Raaaa... Je vais devoir avoir LA conversation avec Lexie... Il est vrai que j'ai de la chance de l'avoir rencontré, elle est parfaite... T'as intérêt à m'aider à devenir un bon père dès que je sais que je vais devenir papa...
Oh que oui, je sens que je vais avoir besoin de mon pote. Je l'ai vu avec son fils, il est parfait. Il sera donc de bons conseils. Mais par contre il n'aura plus le droit de fumer chez moi comme il le fait actuellement.
- Voeu de chasteté ? Tu te moques de moi ? Un beau petit cul comme toi s'envoie forcément en l'air pour éviter de perdre la main.
Je lui souris et tente de me concentrer sur la préparation du repas pendant que je lui parle de la rencontre que j'ai fait avec le père de Lexie... Je grimace. Jeff a croisé son père ? Sérieux ?
- T'es con sérieux si tu continues tu vas me faire bander ! Il ne sait pas que je fais crier sa femme et qu'elle en redemande. Plus sérieusement, en gros je l'ai invité chez moi pour prendre des cours de piano. Je ne connaissais pas son nom de famille, j'avais juste son prénom, donc je ne pouvais pas savoir qu'il est le père de Lexie. On a discuté et il a vu une photo de Jane... Un sujet en entrainant un autre il a compris que j'étais marié mais que je voulais apprendre une mélodie pour ma petite amie... Il en a donc déduis que j'étais infidèle. Dans la conversation j'ai glissé le prénom de Lexie... J'ai eu le droit à un joli petit coup et à de jolies insultes... Je ne savais plus du tout où me mettre, et je n'ai pas pu me justifier comme je le voulais...
Rien que d'y penser j'en ai un frisson. Il m'a fait tellement peur. Je m'en suis voulu d'avoir discuté avec lui. J'aurais aimé que notre première rencontre se passe autrement... Lexie ne m'en a pas voulu heureusement. J'ai besoin de penser à autre chose, je bois donc un autre verre puis mets tous les ingrédients que j'ai préparé dans un bol.
Mon attitude avec Jeff aurait surpris la plupart des hommes qui me connaissaient lorsque j’étais au club. J’avais un putain de caractère de merde et j’étais très autoritaire et violent. Peter était mon meilleur ami. Je ne lui parlais jamais de ce qui se passait dans le club, mais il était loin d’être un gros con dans un certain sens. Il savait que si je débarquais avec mon fils au milieu de la nuit en lui disant de se barrer c’était que quelque chose de grave arrivait. Je ne souhaitais jamais en arriver là. Je ne voulais pas que mon fils perde son père, mais je savais que Peter saurait prendre ce rôle. Ce n’était pas pour rien que, dans l’immédiat, c’était mon nom qui figurait comme tuteur légal en cas de problème après Jed, mon vice-président. De toute façon, si j’étais dans la merde, Jed le serait forcément aussi. Une descente qui prenait les têtes dirigeantes et mon petit bonhomme allait finir avec sa pute de mère et ça, c’était hors de question.
Je me mettais à rire alors qu’il évoquait ma sexualité. Il faut dire que j’avais un don pour taper des filles sans lendemain. Je le faisais toujours «discrètement» pour ne pas perturber mon fils. Souvent, je me tapais une fille en revenant du clubhouse ou au clubhouse même. Je devrais d’ailleurs parler de l’accès à Peter. Je comptais lui donner les codes d’accès en lui donnant le statut de famille avec Lexie. Il allait devoir fermer sa gueule par contre. Chaque chose en son temps.
- Tu aurais dû voir la belle blonde que je me suis tapée hier mon vieux. Elle était chaude comme de la braise. Je vais probablement me taper la babysiter d’Eliott ce soir aussi sauf si je dors en cuillère avec toi.
Je continuais de fumer en écoutant les propos de mon ami concernant le père de la belle Lexie. Je comprenais l’homme. J’aurais eu une fille que j’aurais réagi de la même façon. Il devait avoir des principes que je partageais dans un certain sens.
- Tu n’as pas à te justifier. Si tu avais retiré toutes les traces de ton passe-partout, tu n’aurais pas eu à faire ce genre de chose et il n’aurait pas déduit que tu étais infidèle. Dans un certain sens, je comprends le père de Lexie. Je serais sans doute un père terrible si j’avais eu une fille. Tu imagines si ça aurait été moi le père de Lexie ? Mec … Je crois que tu aurais été défiguré.
Il me connaissait assez pour savoir que je l’aurais fait. Je prenais une gorgée de whisky avec nonchalance avant d’ouvrir la porte du four pour balancer nos nachos ultras épicé et gras. Je le regardais ensuite avant de lui donner une petite tape dans le dos.
- La prochaine fois, ça sera mieux. Tu ne peux pas lui en vouloir. Dans quelques années vous rirez de cette histoire. Y’a rien de mieux pour faire connaissance qu’un bon coup de poing en pleine gueule de toute façon. Ça me fait penser … Je dois te parler d’un truc plus sérieusement.
Je me resservais un verre avant de le regarder dans les yeux.
- Je te considère comme ma famille et il en est de même pour Lexie. Nous allons faire un barbecue pour nos familles au clubhouse … Vous pourriez venir. Eliott serait content et Lexie pourrait peut-être se faire des nouvelles copines. Tu en penses quoi ? Évidemment, il faudra filtrer le langage coloré que nous avons. Je ne peux pas me permettre d’être aussi détendu. En fait, il n’y a qu’ici que je peux me le permettre, mais je ne t’apprends rien.
Je ne peux que rigoler lorsqu'il m'annonce qu'il a déjà prévu de baiser sa babysitter. Il a bien raison de profiter ainsi. Il ne faut jamais se refuser un petit plaisir. Il est célibataire il peut bien faire ce qu'il veut. Moi par contre je suis rangé et cela me va parfaitement. Je suis heureux en amour, j'ai de la chance.
- Purée mec, je n'arrive pas à avoir l'image en tête de toi qui baise avec une blonde, par contre toi en petit cuillère contre moi... J'imagine à la perfection et ça me rend fou de joie.
Ouais j'aime bien sortir ce genre de connerie à mon pote. Y a qu'avec lui que je sors ce genre de connerie. Au boulot je suis professionnel et très sérieux. Avec mes potes je rigole bien mais pas autant qu'avec Jeff. J'adore ce mec. C'est mon pote, mon frère, une partie de moi.
Il n'a pas tort, j'aurais dû retirer les photos de Jane... C'est d'ailleurs ce que j'ai fait une fois le père de Lexie parti. J'ai tout mis dans un carton que j'ai rangé au grenier. Je ne sais pas pourquoi je gardais les photos... Je grimace quand il me demande d'imaginer si c'était lui le père de Lexie. Déjà c'est trop étrange comme image et surtout ouais je sais qu'il n'aurait pas été tendre...
- Je serais aussi un père terrible... Aucun homme ne pourra approcher ma fille ça c'est sur. Et tu sais, moi aussi je comprends son père... Me justifier n'était pas une solution, ça ne servait à rien... Et Lexie est son dernier trésor encore en vie... Ils ont perdu une fille juste après la naissance de Lexie... Donc je comprends qu'il en prenne autant soin...
Je le regarde mettre notre bouffe au four. Ça promet d'être super bon. Je ne sais pas s'il a raison. Est-ce qu'un jour je vais m'entendre avec le père de Lexie ? Je ne suis pas sur... Comme j'ai dit, je lui pique sa dernière fille... Mais j'espère de tout cœur que les prochaines fois se passeront mieux.
Je fronce les sourcils lorsqu'il m'annonce qu'il veut me parler sérieusement. Je me resserre également un verre. Et je l'écoute. Je souris quand il dit que Lexie et moi sommes comme sa famille. Cela me touche profondément. Il veut nous inviter au clubhouse. Je pousse un petit rire lorsqu'il me dit qu'on devra parler sérieusement.
- Zut alors, je pourrais pas te donner des petits noms doux devant les autres ? Montrer à quel point je suis fou amoureux de toi ? Quel dommage.... T'inquiète je déconne, je saurais me tenir. C'est une très bonne idée en tout cas. Merci mon frère. Et Lexie va être tellement contente de s'occuper d'Eliott et de voir du monde nouveau. Et moi de manger un bon barbecue.
J'ai eu peur quand il m'a dit qu'il voulait dire un truc sérieux mais au final ce n'est pas grand chose. Je m'attendais à un truc grave, un truc négatif. Mais là il nous invite juste à manger de la bonne bouffe avec des gens. Le seul truc à retenir c'est que je devrais me tenir avec lui. Pas de main aux fesses, pas de surnom à la con. Ce qui me va parfaitement. En public je reste sérieux. J'ai hâte d'en informer Lexie, elle va être tellement ravie.
Inviter Lexie et Peter au Clubhouse ce n’était pas rien. Ça voulait dire que je les considérais comme de la famille et que j’allais l’afficher. Ils auraient donc une protection qu’ils ne peuvent même pas imaginer. Je crois que Peter le savait au fond de lui, mais il ne le disait pas ouvertement. J’étais certain qu’il ferait un bon père et si je l’avais connu avant, il aurait clairement été le parrain d’Eliott et Lexie sa marraine. Je sortais un joint de ma poche de manteau et je l’allumais sans la moindre gêne dans sa cuisine. Je n’avais pas mon fils alors autant en profiter pour fumer un coup ensemble non ?
- Tu as compris ce que ça signifie au moins Peter ? Ça veut dire que Lexie et toi, vous êtes ma famille et que l’on ne touche pas à ma famille.
Je tirais sur mon pétard avant de rejeter la fumer et de le tendre à Peter. Je me passais une main dans les cheveux pour les rejeter vers l’arrière et je prenais une gorgée de whisky. Je terminais le verre direct.
- C’est important que tu en aies conscience Peter. S’il m’arrivait le moindre truc, je veux que tu t’occupes d’Eliott avec Lexie. Je ne veux pas qu’il aille dans ma famille à Chicago. Je peux faire des papiers en ce sens. Vous faire venir au Clubhouse ça veut dire vous donner accès à mon monde Peter. C’est une marque de confiance profonde.
Je vérifiais les nachos et je rigolais un peu avant de les sortir du four. Je les mettais sur la plaque et je commençais à manger. C’était une amitié pure et sincère. Je ne cherchais rien d’autre et je me doutais que Lexie allait nous botter le cul en rentrant, car on aurait trop bouffé, trop bu et trop fumé comme des gamins.
Je suis vraiment touché par ce qu'il me dit. Bien sur que je sais ce que cela signifie. C'est un véritable frère pour moi et j'ai bien compris qu'il a une vie bien active et qu'il fait des choses avec ses potes, même si je ne sais pas trop quoi... J'ai compris ce que signifie le mot famille pour lui...
- Je sais frère... Je comprends assez je pense. Même si je sais pas tout ce que cela implique vraiment.
Je n'ai pas l'habitude de fumer des joints, mais de temps en temps avec Jeff pourquoi pas. Je l'accepte donc volontiers et en tire une taffe. Je l'écoute très sérieusement. C'est à la fois flippant et hyper touchant ce qu'il me dit. Mais j'ai comme l'impression qu'il va lui arriver un truc... Je n'aime pas ça...
- T'es malade mec ? Tu as un problème ? Je te promets que Lexie et moi on s'occupera de ton enfant comme s'il était de nous. On le protègera. Je te remercie pour cette confiance. Elle me va droit au cœur. Mais putain dis moi pas que tu vas crever mec... Jure que t'es pas malade ! Je pourrais pas me passer de ton petit cul...
Besoin d'un peu d'humour. Cette conversation est tellement stressante. Bien sur que je m'occuperais d'Eliott et bien sur que Lexie serait ravie. Elle adore ce gosse et elle aime bien mon pote. Jamais on ne laissera ce gamin aller à Chicago loin de sa vie d'ici. Et je n'ai qu'une parole, ce que je dis je fais. Jeff peut compter sur moi. Je tire encore une taff de ce joint et picore mon nachos en rigolant également. C'est bien mieux comme ça, détendu.
- Lexie va me tuer mec... Si elle rentre... Elle va NOUS tuer... Et nous castrer...
J'attrape mon verre et le vide. Et je reprends une taffe avant de lui tendre. C'est pas le tout mais je meurs de faim !
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Lun 14 Juin - 15:18
