Lorsqu'un animal vient à votre rencontre il y a deux issus possibles : il a envie de jouer ou ressent un danger et désir vous mordre. Parfois il ne veut que jouer.
Le soleil commençait à peine à pointer le bout de son nez et mon réveil matin sonnait. Je grognais un peu et je me blottissais contre ma femme en posant un baiser au niveau de sa nuque et en embrassant son cou avec douceur. Elle me repoussait dans un grognement plutôt mignon et je souriais. Je me levais toujours à l’aube pour aller courir avec mon petit monstre à quatre pattes. Impossible pour moi de ne pas faire cette activité avant de partir travailler, sinon j’allais avoir de sacré problème à la maison. Je me levais lentement en m’étirant et j’ouvrais le rideau doucement pour regarder à l’extérieur. C’était un bel endroit en soi. J’allais dans la salle de bain me passer de l’eau dans le visage alors que mon énergique Husky entrait pour quémander quelques caresses. - Bon matin mon vieux. Comment tu vas hein? Tu as bien dormi.
Je m’accroupissais à sa hauteur et je caressais son pelage avec douceur. Je prenais soin de ne pas faire trop de bruits pour ne réveiller Rose inutilement. Je souriais avant de m’habiller avec un pantalon de sport et un chandail à manche courte blanc. Je descendais rapidement dans la cuisine pour me faire un petit café en regardant les nouvelles distraitement. Kassoulet en profitait ainsi pour aller dehors et soulager ses besoins primaires matinaux. Je fermais finalement la télévision pour mettre mes écouteurs de sports brancher à mon téléphone que je mettais à mon bras. Il était temps. Je ne mettais pas la musique en route immédiatement. J’enfilais mes basket de course « tout-terrain » comme je me plaisais à les appeler. C’était des souliers conçus pour la course à pied dans les montagnes. J’allais me farcir un petit 10 kilomètres avec mon gros poilu et l’épuiser bien comme il faut si Dieu me le permettait.
Je mettais le harnais à mon gros hystérique en essayant de le calmer et je prenais sa laisse. Il me suivrait comme à son habitude et je ne voulais pas l’embêter avec quelque chose comme sa laisse au grand désespoir de ma femme qui le trouvait trop fuyard à son goût. Je me mettais finalement en route avec mon animal. Nous prenions un sentier de randonnée et je profitais de l’air pur matinale et du soleil qui se levait tranquillement. C’était parfait. Je courrais à une bonne vitesse avec la musique classique dans mes oreilles. J’étais dans ma petite bulle et Kassoulet était juste devant moi. C’était l’heure parfaite pour mon chien car il n’y avait généralement personne qui pouvait détourner son attention. Cependant, je me trompais ce matin. Il y avait une autre personne sur le sentier. Je le voyais partir comme une flèche et j’accélérais la vitesse. J’espérais que ce n’était pas encore un foutu écureuil.
Mon chien allait vers l’homme avec toute sa joie et sa bonne humeur. Il avait envie de faire connaissance et sa queue battait l’air comme jamais. Il aboyait après ce dernier. J’étais trop loin pour voir de qui il s’agissait. Kassoulet décidait qu’il avait envie de jouer avec l’inconnu et aboyait toujours en se couchant à moitié. J’avais définitivement le pire cabot de toute cette planète.
- Kassoulet ! Non laisse cette personne tranquille!
Un jour pourtant, je le sais bien, Dieu reconnaîtra les chiens
Qui appelait son chien Kassoulet ? fut la première question qui surgit de l'esprit de Russell alors qu'il revenait à la raison. Être un peu effrayé par un chien, ça passait. Avoir envie de le caresser, à la rigueur, mais les deux en même temps, ça n'avait rien de bien sérieux. Et Russell était de ce genre de personne exigeant avec lui même qui ne s'autorisait aucune faille. Alors il grimaça.
Tout avait commencé, quand sa propre journée avait commencé. Il avait eut besoin de réfléchir en extérieur, comme ça pouvait lui arriver. C'était rare, mais il arrivait que juste rester assis devant un bureau n'arrangeait rien. Alors il s'était levé de bon matin et était parti d'abord en extérieur. De toute façon, il était compétent. Qu'il n'arrive pas tout à fait à l'heure, ou pas, ne changerait rien, tant que ses résultats étaient bon et qu'il prévenait.
Et il n'avait pas cours ce matin là. Donc il pouvait se permettre.
C'était donc là, que le chien avait aboyé pour manquer de se jeter sur lui, l'air tout heureux d'exister et d'être là. Et que Russell s'était retrouvé immobilisé par cette grosse boule de poil qui l'avait pris par surprise. Le coupant dans ses pensées. Il l'observa un instant et secoua la tête pour essayer de se reprendre. Mais c'est là que le maître paru crier après et que Russell apprit le nom de l'animal :
- ...Mon pauvre, tu as un nom pas croyable....
Les chiens sentaient la peur, mais celui ci, sentait surtout qu'il avait besoin de jouer avec Russell. Le professeur se pencha vers lui. Le chien posait ses pattes sur lui et alla chercher ses mains comme pour les lécher :
- Tu devrais retourner vers ton maître, je ferais un très mauvais maître.
Russell oublierait forcément de nourrir le chien ou même juste de le promener. Il avait trop tendance à se concentrer sur son travail pour ça. Il regarda la bestiole et se tourna vers son maître :
- Il ne m'a pas attaqué. Il est énergique dès le matin....
Et, comme un automatisme, il vint à caresser la tête du chien avec un léger sourire.
Lorsqu'un animal vient à votre rencontre il y a deux issus possibles : il a envie de jouer ou ressent un danger et désir vous mordre. Parfois il ne veut que jouer.
Ce chien était officiellement une plaie dans tous les sens du terme ! Il devait sans aucun doute venir entre les grenouilles et les sauterelles dans les plaies d’Égypte. J’arrivais rapidement auprès de l’homme en soufflant un peu. Mon gros idiot poilu se laissait totalement faire avec la caresse que lui offrait l’homme sur le dessus de la tête. Je rigolais aux propos de ce dernier avant de mettre la laisse à mon poilu national. L’homme avait l’air gentil, mais je me fiais rarement aux apparences. Elles étaient parfois trompeuses. J’en avais fait les frais avec la disparition de ma fille Kassandra. Elle avait fait confiance à un inconnu et était partie pour ne jamais revenir auprès de nous. Les recherches avaient été abandonnées à mon grand et profond désespoir. On ne terminait jamais le deuil d’un enfant. Jamais. C’était une chose impossible. Mon père me rappelait ma lâcheté chaque fois que j’osais lui donner un coup de fils. Lui, il n’avait jamais arrêté les recherches. J’en mettrais ma main au feu. - Oh vous savez, si vous n’êtes pas un écureuil ou un lapin, vous ne risquez absolument rien avec ce gros bébé.
Je souriais à la mention du nom de mon animal de compagnie. Je l’avais appelé ainsi car il était gourmand, mais j’avais modifié l’orthographe de ce dernier en hommage pour ma petite Kassandra, mais ça l’inconnu n’avait pas à le savoir.
- Faire dans l’originalité est dans mes gênes semble-t-il. Aaron Watson.
Je lui tendais la main pour le saluer. Autant faire les présentations adéquatement. Rose et moi n’étions pas en ville depuis si longtemps et je connaissais peu le voisinage ainsi que les gens qui composaient la communauté. J’avais commencé à donner mes cours de musique à l’école locale et j’aimais bien mes collègues même si je ne m’étais pas encore lié d’amitié avec l’un d’eux.
- Visiblement, je ne suis pas le seul homme à être un peu trop matinal dans cette ville.
La journée commençait à peine dans les faits et je profitais de la fraîcheur du matin pour courir. C’était mieux qu’à midi ou 14h00 alors que la chaleur atteignait son maximum.
Un jour pourtant, je le sais bien, Dieu reconnaîtra les chiens
Russell s'était bien douté que le chien n'était pas agressif. Il était clair que l'animal avec les yeux brillants de plaisir, d'envie de jouer, et de joie. Russell n'avait peut-être pas d'animal, mais il savait un minimum les décrypter. Et puis, à y réfléchir, l'idée d'obtenir un doctorat de zoologie, lui avait déjà effleuré l'esprit, même si en vérité, la zoologie était un domaine vaste. Puisque cela pouvait contenir aussi les insectes ou même les poissons qui étaient un domaine d'étude à eux seuls. Dans tous les cas, Russell s'était déjà intéressé au sujet, et il observait le chien avec un tout petit sourire.
L'autre se présenta en précisant qu'il faisait dans l'originalité. Aaron Watson ? Ce nom ne lui disait rien, mais ça aurait été surprenant que ça soit le cas. Après tout, le monde était vaste. Russell ne savait pas s'il devait se présenter ou non. Parfois, Alfwin lui manquait. Il savait quoi faire avec les gens en règle général.
- Je vois.... Je suis le docteur Russell Linzy.
Si ses élèves l'appelaient professeur, ses collègues le nommaient docteur. Il avait après tout assez de doctorat pour mériter ce titre. Il fini par serrer sa main en entendant Aaron parler d'heure matinal.
- Disons que j'aime l'adage qui dit que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. Même si je ne fais aucun sport....
Il voyait bien, à la tenue d'Aaron, que celui ci devait en faire, quand il avait perdu son chien. Chien vers lequel il se tourna pour caresser encore la tête, puisque l'homme ne semblait pas lui avoir interdit :
- C'est un beau chien. Et à l'air robuste... Le compagnon idéal pour votre pratique de sport, non ? Si on omet les moments où il doit vouloir s'amuser.
Il semblait évident que Russell aimait les chiens. A vrai dire, il aimait les animaux en règle général. Il estimait qu'on ne pouvait rien attendre d'eux vu qu'ils faisaient déjà de leur mieux, et que donc, c'était des êtres magnifiques. Et puis, à étudier, ils étaient encore plus intéressants. Peut-être qu'ils n'étaient pas plus intelligent que les humains, mais peu importe.
- Vous profitez qu'il n'y ait personne pour ne pas le distraire, ou vous travailler juste tôt ?
Est ce que Russell aimait émettre des hypothèses pour les vérifier ensuite ? Oui.
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Mar 28 Avr - 13:37
