Un nouveau départ pour notre vie. Un moment que nous n'attendions pas et aucune espérance. Juste la vie à deux tout simplement.
Nous avions pris une grande décision. Celle de tout abandonner dans le Denver pour nous rapprocher de notre fille cadette. Ça n’avait pas été facile. Oh non. Rose n’était pas enthousiaste à cette idée au départ. Elle aimait certes, sa fille, mais elle comprenait également son besoin d’indépendance. J’avais réussi à la convaincre, mais j’étais loin de me douter que toute cette histoire allait également nous rapprocher de notre fille aînée disparu. J’avais pris soin de tour organiser pour le voyage. J’avais trouvé la maison, mon travail et les déménageur. Rose n’allait s’occuper de rien mise à part les cartons. Elle en avait suffisamment sur les épaules. Je me tournais vers notre maison en sentant mon coeur se serrer . J’y laissais les souvenirs de notre Kassandra adorée. Je retenais mes larmes en mettant mes lunettes soleil sur mon visage. Je ne pensais pas qu’abandonner cet endroit serait aussi difficile.
Nous nous mettions en route pour Blue Cove et je conduisais calmement. Kassoulet regardant dehors sans arrêt et jappant parfois. Ma main était posée sur la cuisse de ma femme avec une immense douceur. J’arrivais finalement devant notre nouvelle maison dans les montagnes. Elle était superbe. Encore mieux qu’en photos. Je ne l’avais pas visité. J’avais laissé l’agent d’immeuble s’en charger. Je me stationnais en coupant le contact et je regardais le bâtiment avec un petit sourire en coin. - Ah bah c’est un peu grand hein.
Je sortais en amenant Kassoulet qui se jetait dans le gazon pour faire son premier trou. Ce n’était que le début et je le laissais faire. J’allais ouvrir la porte de la maison en laissant ma femme explorer les lieux. Nos meubles étaient arrivés quelques jours avant nous et étaient tous recouvert de couvertures. Je retroussais mes manches pour m’attaquer aux cartons. Il fallait en défaire un maximum car nous commencions à bosser dans les jours suivants.
- Aller hop au boulot.
Je me mettais au travail sans voir les heures passer. Au final, je me retrouvais à regarder la vieille horloge grand-père de ma mère vers 20h00 et je me passais une main dans les cheveux. J’allais dans le salon et d’un geste vif, je retirais la couverture blanche qui recouvrait mon piano Steinway black diamond à queue noir. Je caressais l’instrument avant de l’ouvrit et de vérifier que tout était en ordre. J’avais mis une somme astronomique dans ce dernier plusieurs années auparavant. Je décidais de jouer un morceau pour me calmer un peu intérieurement. C’était notre nouveau départ. Je me laissais emporter par Prélude en C majeur de Bach. Je fermais les yeux et je jouais ce morceau que je savais par coeur. Aucune besoin de partitions. C’était le morceau que j’avais jouer le soir que j’avais rencontré Rose.
(c) DΛNDELION
Dernière édition par Aaron Watson le Mer 29 Avr - 23:06, édité 1 fois
Un nouveau départ pour notre vie. Un moment que nous n'attendions pas et aucune espérance. Juste la vie à deux tout simplement.
Cette décision n'avait pas été prise à la légère et c'était très difficile pour moi d'accepter ce déménagement. Premièrement, nous quittions la maison qui avait vu grandir mes enfants et tous nos souvenirs de Kassandra. Deuxièmement, Lexie avait également voulu prendre ses distances avec nous et il fallait respecter son choix. Toutefois, nous avions conclu de réaliser ce déménagement. Mon époux s'occupait de tout, de mon côté, je me concentrais sur les cartons et je lui en étais grandement reconnaissante.
La journée du déménagement arrivait. Tout avait été préparé pour notre arrivée et les boîtes avaient été installées dans le camion. Nous allions tourner la page pour commencer notre nouvelle vie. Lorsque je faisais une dernière fois le tour de la maison pour m'assurer que nous ne laissions rien derrière. Je m'arrêtai devant la porte ouverte de la chambre de Kassandra. Je laissais un petit soupir s'échapper de mes lèvres tremblantes sous l'émotion en refermant la porte derrière moi. Une larme silencieuse coulait le long de ma joue en relâchant la poignée de porte. Je prenais une grande respiration avant d'essuyer ma joue. Puis, je sortais rejoindre mon mari et notre chien pour prendre la route vers notre nouveau chez soi.
Je souriais doucement à mon amour en enlaçant mes doigts contre les siens. Notre gentil Kassoulet démontrait vocalement son appréciation de la balade et je lâchais un rire devant sa réaction en regardant la banquette arrière. Nous n'avions pas eu la chance de voir de nos propres yeux notre nouvelle propriété, mais les photos étaient prometteuses. Quelle n'était pas ma surprise lorsque Aaron se stationnait devant une si grande maison! Elle était sublime, mais... immense! Je ne m'attendais véritablement pas à ça!
- Oui, c'est... très grand! Parcontre, elle est superbe, les photos n'ont pas menti!
J'accompagnais mon amour en sortant à mon tour de l'habitacle du camion. Je regardais notre gros bêta inaugurer le gazon.
- On pourrait peut-être installer une clôture autour du jardin cette fois! lâchais-je en riant faiblement!
Puis, nous nous entrions dans notre demeure. Voyant l'étendue du travail que nous allions devoir réaliser pour nous installer convenablement, nous n'avions pas une minute à perdre! Mon époux Aaron était visiblement du même avis. Je m'attelais à mon tour à notre tâche en me concentrant sur les articles de la cuisine.
Vu la somme considérable de travail que l'on venait d'accomplir, le ciel commençait à s'assombrir. Je nous préparais un petit café, lorsqu'une musique que je reconnaîtrais entre mille commençait ses premières notes. Immédiatement, un sourire s'affichait sur mon visage et je me rendis au salon. Mon regard contemplait avec joie ce tableau qui s'offrait à moi. Il était si beau, encore plus beau que la première fois où je l'avais aperçu sur la scène.
Silencieux ne voulant pas interrompre son morceau, je m'accoudai contre le mur pour l'écouter.
(c) DΛNDELION
Dernière édition par Rose Watson le Mer 1 Juil - 18:22, édité 1 fois
Un nouveau départ pour notre vie. Un moment que nous n'attendions pas et aucune espérance. Juste la vie à deux tout simplement.
J’étais dans ma bulle la plus personnelle. Depuis combien d’années est-ce que je n’avais pas jouer devant un public? Depuis la disparition de Kassandra. J’avais, bien évidemment, diminué les concert après la naissance de ma fille, mais j’aimais bien faire des contrats parfois. C’était une qui me manquait profondément. Je jouais généralement plusieurs heures par jour et avec le déménagement, je n’avais pas pus assouvir ce besoin viscéral que j’avais au fond de moi depuis tellement d’années. À la fin du morceau, je rageais un peu. Il ne sonnait pas comme je voulais. Je me levais en grognant et en soupirant avant de me tourner pour aller chercher mes outils.
Je tombais sur Rose qui me regardait adossée contre le mur avec un café. Je ne pouvais me retenir un petit sourire en coin et je m’approchais doucement d’elle. Je trouvais ma femme toujours aussi magnifique après toutes ces années. Nous étions mariés depuis un peu plus de 30 ans. J’avais toujours pris un grand soin d’elle. Je lui volais le café des mains pour en prendre une gorgée et je grimaçais. Elle avait mis du sucre dans le sien. C’était immonde. - Comment tu fais pour boire un truc aussi dégueulasse?
Je lui redonnais la tasse en rigolant et je passais une main pour retirer une mèche de cheveux bruns de son visage avec douceur. - Je me doutais bien que tu allais rappliquer en entendant ces notes.
Je continuais de lui sourire et je volais un baiser sur ses lèvres. J’avais toujours été un pianiste exigeant envers moi-même. Certains pensaient parfois que c’était une blague car j’étais une armoire à glace. Mon ancien côté militaire ne m’avait jamais quitté sans aucun doute à cause de la discipline ainsi que de la volonté de fer qui venait de mon père.
- Le piano est désaccordé. Je vais devoir m’occuper de ce gros bébé un peu. Il sonne comme une mouette qu’on égorge et tu sais à quel point j’ai horreur de ça.
J’avais toujours eu une sainte horreur d’entendre un instrument mal accordé. Évidement, je ne faisais pas de cas avec ceux que possédait l’école où je travaillais. Ça n’avait rien à voir. Je donnais parfois des cours de piano en privé et j’aimais que ce dernier soit dans un état irréprochable. Kassoulet arrivait alors que je posais une main au niveau de la taille de ma femme. Il se mit entre nous deux pour nous séparer et je levais les yeux au ciel.
- Jalousie c’est très mal Kassoulet. On va dehors mon gros? Hein? On va chercher les outils de papa dans le cabanon? Aller grosse canaille.
Nore husky partait à la course vers la porte arrière dans la cuisine et je regardais ma femme.
- Tu me servirais un café avec un peu de lait et SANS sucre?
J’avais pris sa main avec douceur et je la baisais avec le regard amoureux. Kassoulet se mettait à japper car il ne voulait qu’une chose : sortir de la maison. Je lâchais Rose en soupirant et je marchais pour aller rejoindre l’animal. - Ça va j’ai compris! J’arrive! Seigneur que tu es impatient! Arrête de japper !
Un nouveau départ pour notre vie. Un moment que nous n'attendions pas et aucune espérance. Juste la vie à deux tout simplement.
Admirative, j'écoutais avec joie l'artiste qui faisait jouer ses doigts sur le clavier de son piano. J'adorais le regarder jouer et après toutes ces années, cela n'avait pas changé. Complètement concentré dans la mélodie qui s'installait, il ne remarquait aucunement ma présence dans la pièce.
J'étais tellement prise dans mon observation, que j'en avais oublié ma tasse fumante entre mes mains. Puis, il s'arrêtait et visiblement, il était agacé par le résultat du morceau. Je ne pus contenir un petit sourire devant ce spectacle de mon époux mécontent. Il avait toujours été pointilleux sur la tonalité de son instrument et de la précision de ses notes.
Il remarquait enfin ma présence lorsqu'il se retournait vers moi. Un petit sourire étirait les délicieuses lèvres de mon époux en s'approchant de moi. Il prenait ma tasse avant que je ne puisse émettre un petit avertissement sur son contenu. Il en prenait une gorgée qui ne lui avait plu aucunement visiblement. Mon sourire s'élargissait en le regardant.
- J'ai toujours préféré le sucré à l'amer!lui répondais-je avec un petit rire en reprenant la tasse.
Ses lèvres venaient chercher les miennes et je les accueillais avec joie. Il se décollait légèrement de moi afin de reprendre la conversation. Ses prochains mots qui confirmaient mes observations advenues un peu plus tôt me faisaient conserver mon sourire sur mes lèvres. Il avait été plus que désappointé par sa petite prestation qui n'était pas à la hauteur.
- Oui... tu veux que je nous prépare un petit quelque chose à manger pendant le temps que tu accordes ton piano?
Remarquant les mouvements de mon aimé, je déposais la tasse sur l'un des meubles couverts d'une toile blanche afin de me serrer davantage contre lui. Avant que je ne puisse l'embrasser à nouveau notre gentil Kassoulet débarquait dans la pièce et nous séparait. Je poussais un soupir dans un léger sourire. Notre bébé poilu manquait d'attention et il nous en demandait avec... très peu de subtilité! Aaron me relâchait avant de se retourner vers notre foreur explorateur.
Notre chien s'élançait vers la porte arrière, je le suivais d'un regard avant que mon homme me fît une demande. Mon sourire s'élargissait avant de lui répondre.
- Ne t'inquiète pas, il est en route déjà!
Je le laissais prendre ma main en lui échangeant le même regard à son baiser. Kassou faisait son impatient et je retournais vers mon amour.
- Vas-y avant qu'il défonce notre moustiquaire!
Je lui tapais gentiment l'une de ses fesses avant de me rendre à la cuisine avec un petit sourire aux lèvres avec ma tasse. Je prenais une gorgée avant de m'atteler à ma tâche pour terminer ce café laissé en attente. Je sortis des petits biscuits faits maison dans une assiette afin d'apaiser ma dent sucrée. Je ne pouvais me retenir face à la tentation et j'en prenais un que je savourais immédiatement. Mon amour refaisait son apparition avec l'essentiel pour sa tâche et je suivis son mouvement vers le salon avec sa tasse et l'assiette remplie. Je déposais son café sans sucre sur la table basse découverte de sa couverture protectrice avec l'assiette non loin. Je retournais à la cuisine pour aller ma propre tasse avant de refaire mon apparition dans le salon.
(c) D?NDELION
Dernière édition par Rose Watson le Mer 1 Juil - 18:59, édité 1 fois
Un nouveau départ pour notre vie. Un moment que nous n'attendions pas et aucune espérance. Juste la vie à deux tout simplement.
Est-ce que j’avais entendu avant qu’il ne défonce le moustiquaire? J’étais rapide, mais pas suffisament pour notre gros explorateur impatient. Je me passais une main dans les cheveux en voyant l’état de la porte qui menait à l’extérieur. Monsieur se roulait dans l’herbe en faisant de la belle façon.
- Ah beh il n’y a plus de moustiquaire hein … Fais chier.
J’avais marmonner. Je fermais la porte pleine derrière moi. Rose allait déjà gueuler pour la porte et le chien et … les trous. Il s’était déjà mis à creuser dans un coin du jardin. Je le sifflais et il venait vers moi avec la queue en l’air tout heureux de me rejoindre dans le cabanon. Je lui caressais le museau avant de déverrouiller la porte. Là, je cherchais mon coffre pour le piano et je tombais sur une boîte avec inscrit « Kassandra » dessus. Je sentais mon coeur se serrer rapidement.
Je prenais le carton dans mes bras et je le posais sur l’établi. Je l’ouvrais avec précaution pour en regarder le contenu. Des livres, des cahiers d’école, des vêtements, et des jouets. Les larmes me montèrent aux yeux rapidement alors que je voyais son ourson en peluche favori. Elle l’avait appelé Darwin. Quel enfant appelait un ourson Darwin à 7 ans aussi? Les larmes coulèrent sur mes joues et je serrais la peluche dans les bras en pleurant dans le cabanon.
La douleur ne s’estompait jamais malgré les années. Le deuil n’était jamais fait et j’entendais encore mon père me dire que j’étais un lâche car j’avais abandonné les recherches. Combien de fois nous étions-nous pris la tête à ce propos. Mes pleurs se transformèrent en sanglots profond. J’aurais dût prendre le cadre de porte dans l’ancienne maison avec les mesures de nos filles. J’avais besoin de me reprendre et rapidement. Je ne voulais pas que Rose me voit dans cet état. Je me devais de rester fort pour nous. Je l’avais toujours été, mais le fait est que je pleurait plus souvent la disparition de ma fille que je ne l’aurais voulu. Ce fut le museau humide de Kassoulet qui me ramenait à la réalité et je lui caressais la tête en séchant mes larmes. J’ignore combien de temps je restais dans le cabanon à me reprendre, mais facilement une trentaine de minutes.
J’entrais finalement dans la maison avec la peluche et mon coffre à outil. Je voulais que cette maison ait un petit quelque chose de notre adorable fille. Je posais le tout sur la table de la cuisine et j’allais prendre mon café sans rien dire. Mes yeux étaient sans aucun doute rougis. Je me lavais les mains avant de boire une gorgée de café.
- Il est bon ce café Rose …
J’avais encore un peu de sanglot dans la voix. C’était tellement difficile.
Un nouveau départ pour notre vie. Un moment que nous n'attendions pas et aucune espérance. Juste la vie à deux tout simplement.
Avant que mon époux puisse rejoindre notre petit monstre à quatre pattes, celui-ci passait au travers du moustiquaire. Il laissait un immense trou à son passage. Bien que cela avait été poussé en tant que plaisanterie, elle se révélait malheureusement réelle... " Ah merde! Kassou... " Pensais-je en soupirant. Ah... ce chien était véritablement incroyable! Notre gros idiot pouvait être détestable parfois!
- Il va falloir réparer ça maintenant! Demain, on ira chercher ce qu'il faut à la quincaillerie... la clôture ne serait peut-être pas une mauvaise idée!
Affairée à la cuisine pour faire son café au lait avec un petit encas pour combler la dent sucrée qui m'assaillait après son départ, je ne remarquais pas vraiment du temps qui s'écoulait. Je me dirigeais vers le salon afin d'approcher le breuvage chaud près de son piano. Le bruit de la porte indiquait que Aaron était de retour. Je relevais la tête vers mon époux lorsqu'il refaisait son apparition dans la maison.
Je m'avançais vers mon amour avec un petit sourire aux lèvres quand il s'approchait de moi. Cependant, ce faible sourire s'effaçait doucement de mon visage en voyant ses yeux bouffis et rougis qui apparaissaient sur son visage. Que lui arrivait-il? Je l'observais silencieusement avec une touche de nervosité qui s'installait doucement en moi. Mon regard se posait sur la table de cuisine et je voyais l'ourson en peluche appartenant à notre petite Kassandra avant de reporter mon attention sur celui-ci à nouveau avec un air inquiet.
Il prit le café en y goûtant une gorgée sans rien me dire d'autre qu'un compliment sur son café. Sa voix... elle vibrait sous l'émotion déchirante du moment qui semblait le tirailler. Pourquoi avait-il pleuré dans le cabanon?
- Qu'est-ce qui se passe mon ange? Si tu veux m'en parler, je suis là pour toi, tu sais!
(c) D?NDELION
Dernière édition par Rose Watson le Mer 1 Juil - 19:01, édité 1 fois
Un nouveau départ pour notre vie. Un moment que nous n'attendions pas et aucune espérance. Juste la vie à deux tout simplement.
Je fixais l’extérieur avec le café dans les mains après avoir répondu à mon épouse. J’étais dans ma bulle. Une bulle noire que je tentais de lui cacher le plus possible. Il y a des moments comme ça, lorsque l’on perd un enfant, où l’on replonge sans préavis. La moindre chose peut nous faire décliquer. Comme un carton ou un ourson en peluche avec un nom comme Darwin. Je fermais les yeux en portant une main à mes sourcils pour les frotter lentement en essayant de ne pas craquer à nouveau. Un seul mot, un nom, sorti de ma bouche.
- Kassandra …
Rien d’autre. J’étais incapable de dire autre chose. La douleur de sa disparition me reprenait de plus belle et les larmes me remontèrent aux yeux. Je me mettais à pleurer en silence et j’essuyais mes larmes avec ma main libre avant de me tourner pour regarder mon épouse dans les yeux. Je passais mon bras autour de ses épaules en la regardant et en marchant vers le salon avec le piano. Je gardais ma tasse à café dans les mains avant de lâcher mon épouse pour prendre mes outils. J’avais posé un baiser sur le dessus de sa tête avec douceur. J’allais faire ce que je savais le mieux faire. Tout garder. Tout intériorisé et faire de la musique jusqu’à une heure interminable dans la nuit. Je crachais rarement le morceau lorsque j’étais dans cet état. J’avais horreur qu’elle me voit ainsi. Je posais le coffre sur le banc de bois et je prenais un outil pour ajuster mon magnifique piano. Le silence en disait long sur ce que je retenais. Je savais que les choses pouvaient éclater.
- J’aurais dut apporter ce foutu morceau de bois lorsque nous sommes partis …
Je parlais du cadrage de porte avec les marques de nos filles qui avait grandi dans cette maison. Je balançais une clef dans la coffre à outil avant d’en reprendre une autre aussi durement. Je m’en voulais et je culpabilisais à nouveau. Kassoulet se coucha dans un coin de tout son long. Il avait l’habitude.
Un nouveau départ pour notre vie. Un moment que nous n'attendions pas et aucune espérance. Juste la vie à deux tout simplement.
Silencieuse et attentive aux moindres réactions de mon aimé, j'attendais qu'il me réponde. L'inquiétude était toujours belle et bien présente dans mon esprit. Il avait dû être victime de douloureuses remontées de souvenirs en découvrant le carton rempli des effets de notre Kassandra.
Un mot sortait enfin de son mutisme émotif, le nom de notre fille disparue. Un petit ressentiment faisait surface un bref instant en moi également et je ne pouvais retenir un regard vers la vieille peluche assise sur la table de notre cuisine. Oui, elle était donc l'origine de ce mal être bien apparent de mon époux par ces larmes. Je détestais le voir dans cet état, mais je n'y pouvais rien! Je m'efforçais de rester forte en coupant court à mes propres ressentiments douloureux et je lui laissais donc, un petit sourire rassurant à son égard lorsqu'il s'approchait de moi. Ensuite, je suivais son mouvement vers le salon en apportant l'assiette garnie de notre encas que je déposais sur la table basse.
Je prenais place sur le divan non loin de mon amour qui s'activait à accorder son précieux piano. Même si j'étais bien consciente de la difficulté d'Aaron à s'ouvrir sur la disparition de notre douce Kassandra, je n'étais pas moins préoccupée par son bien-être. Le lourd silence qui planait était véritablement inquiétant... j'avais un mauvais pressentiment!
Il craquait en malmenant sa boîte à outils. Je me relevais et approchais de lui afin de lui faire face. Je déposais la clef que mon mari tenait entre ses doigts dans l'un des compartiments doucement avant de le prendre dans mes bras en le serrant contre moi un moment. Puis, je me décollais doucement avant de prendre la parole dans un soupir.
- Peut-être que nous avons la chance de faire la paix avec nous-même maintenant et ainsi partir sur une nouvelle base dans notre nouveau chez nous.Je lui laissais un second petit sourire malgré l'émotion qui faisait vibrer ma voix à cet instant. Faisons-nous de nouveaux souvenirs avec notre merveilleuse Lexie ici à Blue Cove en conservant les bons souvenirs de notre vie à... quatre!
(c) D?NDELION
Dernière édition par Rose Watson le Mer 1 Juil - 19:04, édité 1 fois
Un nouveau départ pour notre vie. Un moment que nous n'attendions pas et aucune espérance. Juste la vie à deux tout simplement.
Je n’avais pas remarqué l’assiette préparé par Rose. J’étais trop pris dans cette boule d’émotions que je refoulais comme je pouvais. Le temps n’avait pas arrangé les choses. Non… Au contraire. Plus les années passaient, plus elles devenaient intenses à vivre lorsqu’elles arrivaient. Je ne remarquais pas que ma femme s’était levé. Je ne levais le regard vers elle qu’une fois cette dernière en face de moi. Elle me retirait l’outil des mains avec une immense douceur avant de me prendre dans ses bras. Elle avait toujours eu ce don pour m'apaiser au maximum. Je fermais les yeux à son contact alors que les larmes envahissaient mes yeux. Cette douleur profonde ne disparaissait jamais. J’avais appris à vivre avec elle, mais parfois, c’était invivable et la soupape éclatait en mille morceaux.
- Je ne veux pas oublier Kassandra… Hors de question. Je veux qu’elle revive à sa façon ici. Je l’ai abandonné en fermant les recherches et tu sais parfaitement que mon père m’en veux pour ça. Je suis un lâche qui n’a même pas été foutu de poursuivre les recherches pour trouver sa propre fille.
J’avais mis ma vie en veilleuse durant des années pour les recherches. J’avais participé à des émissions de télévision, mais comme toutes les personnes qui disparaissent longtemps, Kassandra Watson était tombé dans l’oublie. Je soupirais en fermant les yeux. Je savais que Rose avait raison. Je le savais, mais je ne pouvais pas me faire à l’idée de mettre notre fille dans une boîte. Nous n’avions même pas eu le luxe de l’enterrer. J’aurais préféré la savoir morte d’une certaine façon. Je n’aurais pas été dans le trou noir de la disparition qui me faisait souffrir beaucoup plus j’ai l’impression. Je me détachais un peu de ma femme pour la regarder dans les yeux. Elle était toujours aussi magnifique malgré le temps. Jamais elle ne s’était laissé aller.
- Mais je sais que tu as raison… Peut-être cet endroit nous aidera à tourner la page sans oublier le reste. Et n’oublie pas que nous sommes quatre hein. Hein mon gros?
Kassoulet sentait que la poussière était retombée et s’avançait lentement vers nous en étant tout heureux. Je me mettais à genoux pour lui caresser les oreilles avec force comme il aimait.
- Hein le garçon à papa? Oh oui tu fais partie de la famille. On accorde le piano? Hein? On accorde le piano ensemble?
Je remettais à l’ouvrage en prenant un morceau de nourriture sur la table basse avant de voler un baiser à ma femme au passage.
Un nouveau départ pour notre vie. Un moment que nous n'attendions pas et aucune espérance. Juste la vie à deux tout simplement.
Malgré la douleur émotionnelle bien éprouvante de Aaron, notre étreinte était bercée par l'amour que je lui portais. Lentement, notre accolade s'arrêtait et sa voix déchirée ajoutait des paroles qui serraient atrocement mon coeur. Je tentais de rester forte et lui laissais un petit sourire rassurant à son égare. Jamais je ne lui demanderai ça. Non, mon seul souhait était qu'un jour il parvienne à se pardonner pour qu'il puisse vivre plus facilement avec les souvenirs de notre précieuse Kassandra. Je ne voulais pas qu'il l'oublie, non, c'était simplement impensable, mais simplement qu'il puisse faire la paix avec lui-même.
- Non évidemment, nous ne devons pas l'oublier... ce serait au-dessus de mes forces de toute façon. Je... je n'ai pas envie de tirer complètement un trait sur nos souvenirs, mais nous devons faire la paix avec nous pour que nous puissions avancer dans l'avenir! Et comme ça... elle vivra à travers nous, ici!
Je savais pertinemment que la réaction de ton père lui avait fait bien du mal par le passé et pourvu qu'un jour notre famille puisse tourner la page sur cette douleur. Était-ce mal de désirer cela... je ne savais pas, mais je ne pouvais plus vivre avec cette douleur. La vie nous offrait une nouvelle chance de repartir sur une nouvelle base, j'avais qu'un seul envie, saisir cette chance! Visiblement, je n'étais pas la seule à voir cela ainsi, car, mon aimé était de mon avis que moi. Je ne pouvais retenir un petit sourire malgré la boule au ventre qui se formait doucement. " Alors, je t'en prie... pardonne-moi Kassandra chérie! "
La suite me faisait sourire doucement en regardant les deux hommes de ma vie qui égayait tranquillement l'atmosphère morose. " Oui, j'ai beau dire plein ce que je veux sur son cas... je l'aimais notre gros bêta. "
Puis, je me dirigeais vers notre encas et attrapais un biscuit que je dégustais avec ma bonne tasse de café. Les dires de mon époux coupaient ma gorgée.
- Ah... bonne question, mais si la réponse est oui j'espère pour lui qu'il est un gentleman et qu'il ne blesse jamais notre fille adorée! Puisque je ne crois pas qu'on laissera passer ça! lâchais-je très sérieuse en lui échangeant.
Un nouveau départ pour notre vie. Un moment que nous n'attendions pas et aucune espérance. Juste la vie à deux tout simplement.
J’étais un père possessif et poule. Je le savais. La disparition de notre aînée avait accentué ce trait de caractère chez moi. Je ne pouvais me retenir de couver ma belle Lexie. Je devais me faire violence pour ne pas la mettre dans un nid douillet à l’abri de tous les dangers possible. Je voulais qu’elle soit heureuse et je ne voulais pas qu’un malheur aussi intense que le nôtre lui arrive. Je ne pourrais sans aucun doute pas y survivre un seconde fois. Je continuais de bosser sur mon piano avant de regarder ma femme dans les yeux avec un petit sourire en coin.
- Oh, il vaut mieux pour lui qu’il ait un gilet pare-balles. J’ai encore mon permis d’armes à feu et mon fusil à pompe ne demande qu’un petit entraînement. En fait, je crois que Lexie devrait rester pure jusqu’au mariage tiens! Non, c’est idiot de ma part. Clairement notre fille à largement dépassé ce stade.
Je me mettais à rire avant de regarder ma femme. Le temps passait trop vite. Kassoulet s’approchait cependant discrètement de nos encas avant de voler plusieurs amuses-bouches d’un coup. Je le voyais du coin de l’oeil et je me mettais à rigoler.
- Tu viens de te faire voler tes bouchées ma chérie. Toujours mettre les plateaux hors de portée des enfants ou du Kassoulet.
J’éclatais d’un beau rire vif alors que mon gros bêta se couchait sur le dos en regardant sa mère humaine avec un regard de «je suis désolé c’est pas ma faute maman». Il était mignon quand il s’y mettait en fait. Je continuais ma réparation avant de regarder ma femme en ouvrant la bouche. - Moi aussi j’en veux un bout! On partage Rose dans la vie avec les autres êtres vivants! Oui, oui, on partage même avec les Aaron et les Kassoulet.
Mon chien éternua et je ne pouvais me retenir de rire. Finalement, j’avais réussi à passer ma vague de nostalgie intense et j’avais retrouvé ma bonne humeur et c’était une bonne chose en soi.
Un nouveau départ pour notre vie. Un moment que nous n'attendions pas et aucune espérance. Juste la vie à deux tout simplement.
Sa question pour détourner notre conversation sur un sujet plus léger avait le mérite d'avoir joué son rôle à merveille. Oui, le sujet de notre petite Lexie adorée nous a toujours tenu à coeur tous les deux et ce n'était pas près de changer. Oh non loin de là! Donc, la question de la possible existence d'un petit ami dans la vie de notre fille avait toutes les raisons de nous intéresser. Ma réaction démontrait sans mal ce fait, oui elle avait été plus qu'instinctive, alors c'était des plus sincère. J'ignore ce que je serais capable de faire si j'apprenais qu'elle était malheureuse à cause d'un homme. Ce qui était sûr c'était que je la protégerais et la soutiendrais toujours au mieux de mes capacités.
Puis, les dires de mon époux me faisaient rire faiblement, mais les derniers mots m'estomaquaient. Je lâchais un soupir dans un sourire avec une petite tape sur le bras.
- Chéri... Interdiction de faire une telle chose... on trouvera bien une autre solution si ce cas se présente à nous. Et pour être franche, je préfère ne pas penser à notre bébé dans ce sens-là Aaron. Dis-je avec un petit sourire presque dépasser... oui elle grandissait trop vite!
Je voyais du coin de l'oeil notre charmant fils à quatre pattes. Il... il chapardait quelques petits amuse-gueules que j'avais préparés pour moi et mon mari!? " Ah... le petit chenapan! " Je lâchais sous la surprise un petit hoquettement.
- Kassoulet... Ce n'était pas pour toi! dis-je en éloignant, un peu trop tard, l'assiette à présent à moitié pleine.
Ce mignon voleur tentait maintenant de m'amadouer en m'attendrissant avec son air innocent, mais je n'étais pas dupe! Le rire contagieux de mon tendre amour m'atteignait aussitôt. Alors, je conservais mon sourire en secouant la tête doucement. Mon mari me demandait une petite part des biscuits restants, j'en prenais un et le glissais entre ses lèvres. J'essuyais la commissure de sa bouche et déposais un baiser sur sa joue en le laissant travailler sur son piano. Je prenais place sur le canapé près de lui. L'ambiance dans la pièce était plus agréable et le nuage noir qui voltigeait au-dessus de nos têtes s'était tranquillement dissipé. Une pensée venait à moi. " Je crois que nous avons retrouvé le calme. Je sens que cette maison sera notre chez nous. J'espère que de belles années nous attendent ici à Blue Cove. J'ai hâte de voir ce que l'avenir nous réserve."
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