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 Le Poids des Loyautés

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Jarod Russel
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Message# Sujet: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Dim 26 Mai - 15:28

Painful revelations




Deux jours étaient passés depuis que j’avais parlé à Kassandra. En rentrant chez moi ce soir-là, je m’étais jeté dans le travail, espérant que l’épuisement physique pourrait étouffer le tourbillon de pensées et d’émotions qui me rongeaient. Les incendies, les sauvetages, les urgences, tout me donnait un répit temporaire. Mais chaque fin de service ramenait à la réalité. Une réalité implacable autant que pouvait l’être mademoiselle Parker.

À chaque fin de service, je me sentais happé par cette réalité que je cherchais à fuir lâchement depuis ma difficile conversation avec Kassandra. J’avais fini par afficher clairement ma loyauté à son égard, au nom de notre vieille amitié, mais il m’était difficile de ne pas penser à Parker et à ce semblant de bonheur que je croyais avoir auprès d’elle. Peut-être avais-je été trop naïf, ou simplement refusé de voir la vérité. Mon esprit demeurait tourmenté par toutes ces pensées contradictoires. Face à la souffrance de Kassandra et de nos amis communs, tous mes doutes devaient être mis de côté.

Je devais les aider coûte que coûte, car je n’en demeurais pas moins un être humain capable de compassion, bien décidé à réparer ce que le Centre avait détruit. Assimiler Parker à tout ça me brisait le cœur. Comment allions-nous nous en sortir ? Était-il possible de trouver un équilibre après la tempête ? Plus encore, je me demandais si ce plan d’évasion faisait sens, maintenant que je m’étais attelé à d’autres priorités.

Alors que je m’interrogeais sur l’avenir, je me retrouvai dehors, assis sur un fauteuil en rotin, faussement confortable, à observer l’horizon. Le parfum salin de l’océan embaumait l’air, se mêlant à la fraîcheur du crépuscule. Le soleil descendait lentement vers l’horizon, peignant le ciel de nuances flamboyantes. Les couleurs se mélangeaient dans un dégradé spectaculaire, passant du doré éclatant au rouge incandescent, puis au rose tendre, avant de s’évanouir dans un violet profond. Les nuages, flocons légers suspendus dans l’éther, se teintaient d’orange vif et de pourpre.

Les derniers rayons du soleil caressaient doucement la surface miroitante de la mer, transformant les vagues en une mer d’or liquide. Le clapotis des vagues, régulier et apaisant, se mêlait au cri lointain des mouettes, créant une symphonie naturelle qui berçait mes pensées. Les ombres s’allongeaient, s’étirant langoureusement sur le sable, tandis que la lumière mourante projetait des éclats étincelants sur l’eau, créant une myriade de scintillements qui dansaient au gré des ondulations.

Les étoiles commençaient à percer timidement le voile du crépuscule, scintillant doucement comme des éclats de diamant sur un fond de velours indigo. La nuit s’annonçait, et je continuais à savourer ce spectacle de beauté tranquille.

Puis je dus me résoudre à reprendre pied dans la réalité. Portable en main, j’entrepris de déverrouiller l’écran d’accueil pour accéder à l’application que j’avais conçue avec l’aide d’un ami calé en informatique. En somme, elle fonctionne sur le principe du VPN, mais m’offre quelques sécurités supplémentaires. On n’est jamais trop prudent avec le Centre. Et me voilà à nouveau sur l’écran d’accueil, cliquant du bout des doigts sur la conversation entamée avec la demoiselle de mon cœur. Voilà plus d’une semaine qu’aucun message n’a été échangé entre nous. Les plus romantiques pourront s’offusquer et ressentir un manque, pas nous visiblement.

« Salut… » Puis je m’arrête, pas convaincu par cette introduction sommaire. Peut-être devrais-je m’enquérir de son état, comme le font les gens ordinaires lorsqu’ils rédigent un SMS. Sommes-nous des gens normaux ? Non ! « Salut. Si tu es libre, on devrait se voir, non ? » J’hésite encore. La formule me déplaît, car j’ai l’impression de faire abstraction de tout ce que Kassandra vient de me raconter, comme si je continuais à vivre ma petite histoire d’amour normalement. J’efface donc l’amorce pour quelque chose de plus protocolaire : « Salut, il faut qu’on se parle. » Je ferme les yeux, serre la mâchoire. Toujours pas convaincu, je décide malgré tout d’appuyer sur la touche « envoyer. » Les dés sont jetés. Désormais, me voilà suspendu à la réponse de Parker.


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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Mar 28 Mai - 10:56

Le poids des loyautés




Voilà trois jours que l'opération Carla avait eu lieu et capoté en beauté. J'avais été si près du but. Ramener deux caméléons sur trois au Centre m'aurait offert cette liberté dont je manquais cruellement et qui m'aurait permis de gagner du temps pour enfuir avec Jarod. À présent, je redoutais les conséquences. La Division avait vu que les deux caméléones se connaissaient, la sécurité était encore davantage renforcée pour s'assurer de les cueillir si elles essayaient de quitter la ville. Mais Jarod dans tout cela ? Lui aussi était en danger à cause de l'échec de cette opération. Je redoutais tant qu'il puisse être débusqué que je n'osais même plus reprendre contact avec lui, pas même via cette appli sécurisée qu'il avait mise au point pour nous permettre de discuter. À vrai dire, je n'avais même pas songé que l'une des deux ait pu le mettre au courant de ce qui s'était passé dans ce ranch. J'étais plutôt traumatisée par le fait d'avoir dû tirer sur des agents de la CIA. Avais-je tué des agents de terrain américains qui ne faisaient que leur travail ? Pire, si tel était le cas et que cela s'apprenait, finirais-je ma vie en prison ? Ma vie n'était-elle déjà pas une prison après tout ? J'étais à peu près sûre que les agents de la Division avait fait un plus gros carton que moi, mais tout de même, j'avais frôlé la mort et ja aus vu ces agents se faire massacrer. Je devais reconnaître que je n'en menais pas large. Sydney se plaisait à jouer les psy depuis deux jours et je détestais ça.

Quatrième jour. J'ouvris les yeux bien avant que le soleil soit assez haut pour signifier qu'il était grand temps de se lever. Je pris mon téléphone portable et vis une notification en provenance de cette application secrète. Le cœur serré, je l'ouvrais pour découvrir le message de mon caméléon. Je me mordis la lèvre inférieure.

"Passe quand tu veux avant 8h".

J'envoyai le message, fermant les yeux. Était-ce trop tôt pour un scotch ? 6 heures du matin... Je me levai pour aller prendre une douche qui acheva de me réveiller. J'avais un mauvais pressentiment à propos de cette rencontre à venir avec Jarod, mais je ne pouvais pas me défiler. J'enfilai un doux peignoire blanc en éponge avant de me diriger vers la cuisine pour enclencher la cafetière, puis je m'allumai un cigarette.


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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Lun 3 Juin - 18:29

Painful revelations




Je n’avais pas attendu longtemps avant que mon portable vibre. Je l’attrapai aussitôt, sentant une tension monter en moi. Son message était court et direct. Le ton était sec, à l’image de ce que je connaissais de miss Parker, mais quelque chose d’autre transparaissait. Une urgence, peut-être même une détresse dissimulée sous son masque habituel de froideur. « Non, Jarod, c’est ce que tu aimerais croire. Si urgence il y avait, Parker aurait déjà cherché à me contacter autrement. »

Il était à peine 6 heures du matin. Je pris une profonde inspiration, essayant de me préparer mentalement à cette rencontre. Les dernières révélations de Kassandra pesaient lourd sur mes épaules. Et qu’en était-il de Parker ? Était-elle perturbée par les récents événements ? Sans réponse et dans l’incertitude la plus grande, je ressentais une certaine appréhension à l’idée de la revoir, malgré les circonstances.

Une douche rapide s’imposait, une tentative désespérée pour apaiser mon esprit tourmenté. L’eau chaude coulant sur ma peau offrait un répit temporaire, mais mes pensées continuaient de tourbillonner, indisciplinées et insaisissables.

Sorti de la douche, je m’enveloppai dans une serviette, fixant mon reflet dans le miroir embué. Les traits tirés, les cernes sous les yeux, tout indiquait la fatigue accumulée de ces derniers jours. Une tasse de café noir, pensai-je, cela m’aiderait à éveiller mes sens et à me concentrer sur la rencontre imminente avec Parker. La cuisine, habituellement un refuge de calme, était aujourd’hui une scène de préparation fébrile. J’attrapai la cafetière, versai le liquide sombre et amer dans une tasse, et pris une gorgée brûlante. La chaleur du café se répandit en moi, mais elle ne parvint pas à dissiper le froid qui m’habitait.

Mon esprit ne cessait de se tourner vers Kassandra et vers Parker. Kassandra, avec sa douleur et sa souffrance évidentes, représentait une responsabilité inéluctable. Notre amitié ancienne exigeait que je sois à ses côtés. Cependant, penser à Parker évoquait des sentiments plus complexes, mêlant affection, désir et culpabilité. La tension entre mes obligations et mes sentiments était palpable, presque étouffante.

Je m’habillai rapidement, optant pour des vêtements simples et discrets. Une chemise sombre, un pantalon confortable, des chaussures pratiques. Rien de trop voyant, rien qui puisse attirer l’attention. Une fois prêt, je pris la route le cœur lourd. Le trajet se fit dans un silence pesant, chaque minute écoulée me rapprochant de la confrontation que je redoutais et attendais à la fois.

Arrivé à quelques encablures de la demeure de pierre de la demoiselle, je restai un instant dans la voiture, hésitant. Je regardai l’heure : 7 h. L’aube commençait à poindre, teintant le ciel de nuances de rose et d’orange. Je pris une profonde inspiration, tentant de calmer les battements rapides de mon cœur. Puis, je sortis de la voiture et me dirigeai vers la maison, prenant soin de demeurer invisible pour le commun des mortels.

Je frappai doucement, tentant de ne pas paraître trop nerveux. Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit, dévoilant miss Parker en peignoir blanc, une cigarette à la main. Elle semblait épuisée, mais son regard était toujours aussi perçant.

« — Salut », dis-je, tentant de garder une voix posée.

Elle se décala presque aussitôt et me laissa entrer sans un mot. La tension dans l’air était palpable. Je la suivis jusqu’à la cuisine où une cafetière débitait encore du café fumant. Elle m’en servit une tasse sans poser de question, et je l’acceptai avec gratitude avant de m’asseoir face à elle, cherchant ses yeux, essayant de lire au-delà de son masque impassible. Je posai ma tasse sur la table, me penchant légèrement en avant.

« — Parker », commençai-je, incertain. « — J’ai parlé avec Kassandra. Elle n’a, je crois, omis aucun détail. Pourquoi as-tu brisé la rotule d’Asher ? » J’avais conscience de la naïveté de ma question, mais il fallait bien lancer l’épineuse conversation.

« — Et puis Carla, avec ses bébés. Des bébés, bon sang ! Des êtres innocents qui ne sont même pas en capacité de se défendre. »

Un silence s’installa, j’étais perdu dans mes pensées, incapable de trouver mes mots. Je n’avais de cesse de me refaire le film de notre échange avec Kassandra. Pourquoi était-ce si compliqué ? Et pourquoi n’en prenais-je conscience que maintenant ?

« — Je l’ai abandonnée une première fois. Je ne peux pas recommencer. Elle est mon amie, je tiens à elle. Je ne veux pas qu’elle retourne au Centre, qu’elle perde sa famille, ses amis et l’homme qu’elle aime. »

Le silence à nouveau se fit entendre, sauf que cette fois, j’étais incapable de le briser à nouveau. Je regardai Miss Parker, cherchant une réaction, un signe, quelque chose.


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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Mer 19 Juin - 21:41

Le poids des loyautés




Une heure s'était écoulée entre le moment où j'avais répondu au message de Jarod et celui où il avait franchi le seuil de ma porte. Ces soixante secondes étaient passées si vite, comme si le temps m'avais figée. Je lui avais ouvert la porte et nous étions allés dans ma cuisine. Je n'avais pas eu le temps de m'habiller. Tout s'était fait machinalement, j'avais à peine répondu un "Salut" avant que nos pas ne nous portent dans la cuisine. Je lui avais servi une tasse avant d'en faire de même pour moi. Je restai adossée contre le plan de travail, la tasse fumante posée à côté de moi, ma seconde cigarette en main, tandis que mon caméléon entama les hostilités. Il voulait parler du soir où j'avais failli faire d'une pierre deux coups. Carla et Kassandra, c'eut été le coup du siècle pour le Centre et pour moi.

- Bien, tu lui as parlé. Tu n'as qu'à me dire où elle habite, répondis-je en soufflant ma fumée de côté.

J'esquissai un sourire ironique à sa question sur la rotule d'Asher. Je croisai les bras.

- Il avait pris mon flingue. Tu sais que j'aime pas beaucoup qu'on touche à mes jouets.

Il renchérit avec Carla et ses foutus rejetons.

- Personne ne veut de mal à ses bébés. Qu'y puis-je si elle se prend pour une poule pondeuse ?

Je ne pus m'empêcher de rouler les yeux.

- Jay, arrête de croire au père-Noël, je t'en prie. Pour qu'on soit libre, il faut que Carla et Kassandra retournent au Centre.

Il parlait de Kassandra et son amitié avec elle. Sans que je ne comprenne pourquoi, entendre cela provoqua en moi une colère incontrôlable. Étais-je jalouse ? Aucune idée, mais je ne supportais pas l'idée qu'il puisse faire passer cette morue avant moi.

- Qu'est-ce que je dois comprendre ? articulai-je entre mes dents, sentant la colère monter encore davantage.

Ne comprenait-il pas que nous n'avions aucun choix possible ? Je DEVAIS ramener au moins un voire deux caméléon pour que nous ayions la paix. Les ramenant au bercail, nous pourrions mettre notre plan à exécution et nous enfuir. Si je laissais les deux caméléones dehors, ils continueraient à les chercher nous finirions par être débusqués nous aussi. Je ne pouvais croire qu'avec l'intelligence supérieure qui caractérisait Jarod, il ne parvienne pas à intégrer l'information. Je ressentis soudain une souffrance me tordant l'estomac. Jarod allait-il renoncer à moi, à nous, au nom de son amitié avec l'autre caméléone ? Était-ce seulement possible ? Je me sentis soudain nauséeuse à cette idée.


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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Mer 26 Juin - 12:54

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Je la regardai, cherchant dans ses yeux une once de la femme que je connaissais derrière ce masque de dureté. Son ironie mordante et son sarcasme n’étaient que des défenses, je ne le savais que trop bien. Pourtant, sa froideur semblait indomptable. Je pris une longue inspiration avant de répondre, mais je restai anxieux à l’idée de dire n’importe quoi.

« — Parker, tu ne comprends pas. Ce n’est pas seulement une question de les ramener ou non au Centre. C’est une question de vie ou de mort. Kassandra ne survivra pas une nouvelle fois à l’intérieur. »

Je marquai une pause, tentant de canaliser les émotions qui bouillaient en moi. Les souvenirs des expériences, des simulations diverses et des horreurs vécues là-bas refirent surface. Le Centre m’avait tout volé, à commencer par ma famille, mon enfance, ma vie, et surtout ma liberté. Après y avoir goûté, il était inconcevable de devoir y renoncer. Et pour Kassandra, qui venait de retrouver sa famille, cela représentait un sacrifice encore plus grand, trop grand pour que je puisse m’y résoudre, même au risque de provoquer le courroux de Parker.

« — J’ai fait une promesse à Kassandra, » continuai-je, la voix plus basse. « — Une promesse de la protéger, de ne jamais la laisser tomber. Je ne peux pas trahir cette promesse, Parker. Pas encore une fois. »

Ses doigts jouaient nerveusement avec sa cigarette, laissant échapper de minces volutes de fumée. La tension entre nous était palpable, presque suffocante, mais je devais continuer.

Je pris une gorgée de café, essayant de dissiper le froid qui m’habitait. Le liquide noir et amer glissa lentement dans ma gorge, mais il ne réussit pas à calmer les battements frénétiques de mon cœur. Je savais que ce que je demandais à Parker était énorme, peut-être même insurmontable, mais je ne pouvais pas reculer maintenant.

« — Je sais ce que nous risquons. Je le sais mieux que quiconque. Mais il doit y avoir un autre moyen. Nous sommes plus intelligents qu’eux, Parker. » Je tentai de capter son regard, de lui montrer ma détermination. Mais elle continuait de jouer nerveusement avec sa cigarette.

« — Écoute, je dois créer quelque chose qui les occupera suffisamment longtemps pour me permettre de mettre mes amis en sécurité et de disparaître pour de bon avec toi. »

Je savais que mes paroles étaient audacieuses, peut-être même irréalistes. Mais je devais au moins essayer. Pour Kassandra, pour Carla, et pour nous. Je ne pouvais pas les abandonner, et je ne pouvais pas non plus abandonner Parker. Je la regardai de nouveau, essayant de lire au-delà de son masque impassible.

« — Je ne peux pas trahir ceux qui comptent pour moi, tu le sais. Je suis comme ça. » Je me redressai, prenant une profonde inspiration. « — Mais ça ne veut pas dire que je renonce à nous. »

Dès lors, je ne résistai que très mal à l’envie d’être près d’elle, ne serait-ce que de la frôler. Ma main se glissa dans la sienne, mon pouce caressant délicatement son index. « — Tu n’as pas besoin de revêtir ton masque avec moi et tu le sais. »


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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Mer 10 Juil - 21:53

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J'étais certaine, à présent que la conversation était lancée, que l'issue ne me plairait pas. Jarod était en train de tenter de me faire un chantage affectif, me parlant de ses idéaux, ses promesses faites, selon moi, à tort et à travers, puis de ses idées pour occuper le Centre. Ne comprenait-il pas qu'il courait après des licornes ? Il était impossible de duper le Centre, il était impossible de les faire renoncer à leur traque des caméléons, il était impossible de sauver tout le monde, tout simplement. Il y aurait des dommages collatéraux, forcément, et très personnellement, je préférais que ce soit Kassandra et Carla plutôt que lui. Je l'écoutai parlé, soupirant intérieurement. J'étais tiraillée entre l'envie de hurler et celle de m'obstiner à lui faire comprendre ce qu'il se refusait à voir.

- Ça c'est tout toi, Wonder Boy, faire des promesses que tu ne peux pas tenir.

Mon regard se posa finalement dans le sien alors que sa main s'était posée sur la mienne. Je supportai soudain difficilement ce contact, me sentant quelque part trahie. Il préférait préserver son amie de mes deux plutôt que nous. Il avait beau dire le contraire, ce n'était pas l'impression que j'avais.

- Arrête de rêver Jay, tu veux ? Tu crois encore au Père Noël ou quoi ? Ce que tu dis n'arrivera pas. Va falloir faire un choix. Mais j'ai l'impression qu'il est tout fait.

Je retirai ma main de la sienne et me décalai d'un pas. Je me sentais mal, j'avais soudainement mal au coeur. J'inspirai fortement avant de reprendre une taffe de cigarette, rejetant la fumée sur le côté.

- Arrête, arrête de faire ça, de jouer les psy. Je n'ai pas de masque, pas plus que tu n'es un super héros. Il serait temps que lises un peu moins de bandes dessinées et un peu plus les journaux. La vie, c'est pas une histoire où tout finit bien juste parce qu'on l'espère très fort. C'est bien gentil de tirer des plans sur la comète, mais sois réaliste, on ne peut pas lutter contre le Centre. Tes amies se feront choper tôt ou tard. Et arrête de dramatiser, elle va pas crever, ta copine. Les caméléons sont précieux pour le Centre, ils la laisseront pas mourir, ne t'en fais pas. Goodman se fait un sang d'encre pour elle, alors relax.

Je savais que ce que je dirais ne changerait pas ce qu'il pensait et qu'il n'allait pas me livrer Kassandra ou Carla, mais au moins je restais réaliste. Je me sentais blessée du fait que j'avais l'impression qu'il choisirait ses comparses caméléones plutôt que moi et cela me ramena à la folie que j'avais eue de laisser des sentiments s'immiscer dans ma vie. Je n'avais visiblement pas le droit ni la possibilité d'aimer, et évidemment aimer un caméléon était d'une stupidité incroyable. J'avais été conne sur tout la ligne et maintenant, cela me pétait au visage. Il allait tout simplement me laisser en plan et se tirer avec ses amies au cerveau hors norme, et je passerais le restant de mes jours à les chercher, suivant comme un chien les indices qu'il me laisserait. Est-ce que je voulais vraiment de cette vie ? Pas du tout. J'étais en colère, un peu contre lui, mais davantage contre moi.

- On n'aurait jamais dû se projeter autant. C'était une connerie.

Mes mains s'étaient mises à trembler.




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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Ven 12 Juil - 3:36

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Je la regardai longuement, cherchant des mots capables de traverser le mur de sa colère et de sa déception. La douleur dans ses yeux était palpable, et je me sentais impuissant face à sa souffrance. Elle pensait que je faisais des promesses en l’air, que je vivais dans un monde de fantasmes, mais ce n’était pas le cas. Chaque mot que j’avais prononcé venait du plus profond de mon être, chaque promesse était un engagement que je prenais très au sérieux.

« — Parker, je ne cherche pas à jouer les héros. Je sais que le Centre est puissant, que c’est une machine implacable, mais je ne peux pas abandonner ceux qui comptent pour moi. »

Je fis un pas en avant, tentant de réduire la distance qu’elle avait mise entre nous. Mes mains tremblaient légèrement, mais je ne pouvais pas m’arrêter maintenant. Je devais lui faire comprendre, même si cela signifiait me mettre à nu devant elle.

« — Tu penses que je fais des promesses que je ne peux pas tenir, mais chaque parole que j’ai dite, je les pensais. Kassandra et Carla comptent sur moi, et je ne peux pas les laisser tomber. Mais ça ne veut pas dire que je ne te choisis pas, Parker. Toi aussi, tu comptes pour moi, et je veux que tu le saches parce que j’ai l’impression que tu en doutes. »

Je pris une autre gorgée de café, essayant de calmer mes nerfs. La situation était critique, mais je refusais de céder au désespoir. Malgré tout, sa réplique ne me laissa pas indemne. Je sentis une vague de contrariété monter en moi. Ses paroles mordantes me frappaient comme des coups. La condescendance dans sa voix, la façon dont elle balayait mes préoccupations et mes promesses, tout cela alimentait ma frustration et l’impression que finalement je ne la connaissais pas si bien.

« — Parker, je ne joue pas les psys, et ce ne sont pas des bandes dessinées qui me font agir comme ça. Ce que je dis, c’est la réalité que nous vivons. » Ma voix était plus ferme, laissant transparaître mon irritation. « — Peut-être que tu as raison sur certains points, peut-être que c’est difficile de lutter contre le Centre, peut-être même impossible. Mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas essayer. »

Je pris une inspiration profonde, essayant de calmer le tourbillon d’émotions qui m’envahissait. Mais c’était difficile de rester impassible quand elle minimisait tout ce qui comptait pour moi.

« — Et pour Kassandra, ce n’est pas juste une question de précieuse ressource pour le Centre. C’est une question de survie, de dignité humaine. Tu parles de lire les journaux, mais peut-être que c’est toi qui devrais ouvrir les yeux sur ce qui se passe vraiment là-bas. »

Je croisai les bras, tentant de contenir ma colère. « — Ce que je propose n’est pas juste un rêve ou un plan tiré par les cheveux. C’est une chance, une infime chance de faire quelque chose de bien. »

Mon regard chercha le sien, espérant percer son masque de froideur. « — Je ne dramatise pas, Parker. Je suis réaliste. Et la réalité, c’est que je ne peux pas abandonner. Ni Kassandra, ni Carla, ni toi. Si Goodman s’inquiète pour elle, alors il sait probablement mieux que quiconque ce que cela signifie. »

Je fis un pas vers elle, ma voix se radoucissant légèrement malgré la tension. « — Je ne cherche pas à te blesser, Parker. Je veux juste que tu comprennes que tout cela compte vraiment pour moi. »

Je laissai un silence s’installer, espérant que mes paroles auraient un impact, qu’elle verrait au-delà de sa colère et de sa peur. Puis je me décidai à lui tendre la main, espérant qu’elle accepterait à nouveau mon contact. Son retrait m’avait blessé. Mais je devais lui montrer que je n’étais pas prêt à abandonner ni elle ni notre mission.

« — Parker, je ne suis pas un super-héros, et je ne prétends pas l’être. Je suis juste un homme qui essaie de protéger ceux qu’il aime. »

Je marquai une pause, essayant de capter son regard une fois de plus. Je voulais qu’elle voie la détermination dans mes yeux, qu’elle comprenne que je n’abandonnerais jamais. Puis je pris une profonde inspiration, laissant les mots s’imprégner dans l’air entre nous. La tension était palpable, mais je devais croire qu’elle pouvait encore voir la vérité dans mes paroles, qu’elle pouvait encore croire en nous. Mais sa dernière réplique m’ébranla considérablement. Elle doutait de « nous ». Ses mots étaient douloureux et poignants, son rejet me frappait en plein cœur, mais je savais que je devais rester calme et trouver une issue à cette situation désespérée.

« — Peut-être que c’était une connerie, Parker. Peut-être que se projeter était naïf, même dangereux. Mais est-ce vraiment une erreur de vouloir quelque chose de mieux, de vouloir croire en un futur où nous pourrions être libres, heureux ? Oui, c’est difficile et risqué. Mais ça ne veut pas dire que c’était une erreur. Peut-être que c’est moi qui ai été aveugle à la réalité, qui ai trop espéré. Mais je ne peux pas croire que ce que nous avons vécu ensemble n’a aucune valeur. Si se projeter était une erreur, alors je suis prêt à faire cette erreur encore et encore, parce que c’est ça qui me donne l’espoir. »

Je marquai une pause, cherchant à apaiser la tension. « — Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, Parker. Mais je sais que je veux que tu en fasses partie. Je t’aime, Parker. Et je ne veux pas te perdre. » Je tendis la main vers elle, espérant qu’elle accepterait à nouveau mon contact.



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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Mar 16 Juil - 23:26

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Je fixai Jarod avec une mélange de frustration et de tristesse, j'avais du mal à dissimuler mes sentiments face à lui. Pourtant, j'étais habituée à brandir un masque, mais c'était comme si devant lui, toutes mes défenses tombaient malgré tous mes efforts et cela ne faisait qu'accentuer ma frustration. Ses paroles résonnaient en moi, mais ma colère ne faiblissait pas. Kassandra et Carla étaient comme des ombres entre nous, et je ne pouvais m'empêcher de ressentir une jalousie cuisante à chaque fois qu'il parlait d'elles et pire encore, quand je savais qu'il prenait des risques pour elles.

- Jarod, tu ne comprends pas , commençai-je d'une voix rauque, mes yeux lançant des éclairs. Tu parles de loyauté envers Kassandra et Carla comme si c'était la seule chose qui comptait. Sauf que tu ne peux pas tout faire, tout avoir, tout sauver. Il faut faire des choix.

Je détournai le regard un instant, tentant de maîtriser mes émotions. Je me refusais à être dominée par elles.

- Je ne remets pas en question tes intentions, Jarod. Mais où est-ce que ça nous mène si nous perdons ce que nous avons ?

J'avais du mal à maintenir un ton posé, j'avais juste envie d'exploser. Je voulais qu'on s'en tienne au plan initial, programmer notre disparition. Pourquoi fallait-il que ces deux parasites de caméléones entrent dans l'équation. Je croisai les bras, me sentant à la fois lasse et bouleversée, esquivant une nouvelle fois le contact qu'il essayait d'instiguer.

- Tu penses sûrement que je suis égoïste. Peut-être que je le suis.

Je ne pouvais pas m'en empêcher. Un silence pesant s'installa entre nous, chargé de sentiments non exprimés et de regrets. Je voulais croire en Jarod, en notre relation, mais mes peurs et mes doutes étaient trop profondément ancrés. Finalement, je relevai les yeux vers lui, cherchant à lire ses pensées derrière son regard déterminé.

- Je veux croire en cet avenir ensemble, Jarod. Mais j'ai besoin de savoir que tu es prêt à faire des compromis, à faire en sorte que nous soyons une priorité aussi. Et en l'état actuel des choses, je n'en ai pas l'impression.

Il rétorquait sur ce qui se passait au Centre, mais que pouvais-je y faire ? Avais-je mon mot à dire ? Bien sûr que non ! Moi aussi j'étais piégée, embourbée dans ce nid de vipères.

- C'est en ça que je te dis que tu vis d'illusions. Je sais ce qui se passe, mais que veux-tu que j'y fasse ? On ne peut pas sauver tout le monde, Jay, mets-toi ça dans le crane. Que ça te plaise ou non, malheureusement c'est ainsi que va la vie, et personne n'y peut rien, pas même toi.

J'hésitai un instant avant de tendre ma main vers la sienne à mon tour, bien que cela me coûtait. Mon geste fut arrêter par ses dernières paroles. Mon regard azur se braqua dans le sien doté d'une brillance nouvelle. Venait-il de dire qu'il m'aimait ? J'avais senti mon coeur se serrer comme jamais à l'entente de ces trois mots que seuls mes parents m'avaient dits.

- Je ne veux pas te perdre non plus. Mais ce doit être une décision que nous prenons ensemble, pas seulement toi.

Je me sentais faible. Non, vulnérable. Et je détestais cela. Qu'avait-il fait de moi ? J'avais l'impression qu'en cet instant, un simple coup de vent pouvait me balayer tel un château de sable.

- S'il te plaît, arrêtons tout ce cirque. Partons maintenant, juste tous les deux, sans nous retourner. Faisons cette mise en scène dont nous avons parlé et fuyons. Je t'en prie. Si ce n'est pas maintenant, j'ai peur de ne pas avoir la force de le faire. Arrêtons les belles paroles et les rêves illusoires, contentons-nous de foutre le camp.

Mon regard n'avait jamais été aussi suppliant. Pour la première fois de ma vie d'adulte, je dépendais de la décision de quelqu'un et je savais que selon la réponse qu'il me donnerait, tout pouvait changer dans ma vie du tout au tout.





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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Mer 17 Juil - 0:37

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Je regardai Parker, sentant mon cœur se serrer à mesure qu’elle parlait. Chaque mot, chaque geste, chaque regard exprimait une douleur et une incertitude qui fissuraient mes certitudes. Ses paroles résonnaient en moi, et je savais qu’elle avait raison sur bien des points. Mais je ne pouvais pas simplement tourner le dos à tout ce qui comptait pour moi. Je ne pouvais pas abandonner Kassandra, mais je ne pouvais pas l’abandonner non plus.

Je pris une profonde inspiration, tentant de rassembler mes pensées. Je devais trouver un moyen de lui montrer que je comprenais, que je l’entendais, et que j’étais prêt à faire des compromis. Mais comment concilier cela avec mon besoin de protéger ceux qui comptaient pour moi ? C’était un dilemme que je n’avais jamais voulu affronter, et pourtant, il était là, devant moi, incontournable.

« — Parker, je sais que tu as raison » commençai-je doucement, cherchant ses yeux pour qu’ils s’ancrent dans les miens. « — Je sais que nous ne pouvons pas tout sauver, tout avoir. Mais je refuse de croire que nous devons abandonner tout espoir. » Je fis un pas en avant, essayant une fois de plus de réduire la distance entre nous. Mes mains tremblaient, mais je devais rester fort. Pour elle. Pour nous. Parce que malgré la folie de cette idée, je voulais y croire plus que tout.

Je sentais son regard peser sur moi, chargé d’une méfiance que je comprenais, mais que je voulais désamorcer. Chaque seconde était précieuse maintenant. « — Parker, je suis prêt à faire des compromis et à faire de nous une priorité. D’accord ? »

Je pris sa main dans la mienne, sentant la chaleur de sa peau contre la mienne. C’était un contact fragile, mais il représentait tellement plus. C’était un lien, une promesse, et une tentative de réconfort à travers la tempête émotionnelle que nous traversions chacun à notre façon.

« — Si partir maintenant est ce dont tu as besoin, alors faisons-le. Fuyons ensemble. » Étais-je devenu fou ? C’était si soudain, je n’avais même pas pris le temps de réfléchir. Mais j’en avais envie, je me sentais happé par cette douce folie. Cependant, avant tout, il me fallait souscrire à la raison une dernière fois.

Je pris une autre gorgée de café, essayant de calmer mes nerfs. La situation était critique, mais je refusais de céder au désespoir. Ses yeux brillaient d’une lueur que je n’avais jamais vue auparavant, et cette vulnérabilité à peine voilée me toucha profondément.

« — Sache que, quoi qu’il arrive, je resterai à tes côtés. Laisse-moi juste quelques jours. Une semaine tout au plus, et nous partirons. Je te le promets. » Je relâchai sa main, mais pas avant de lui avoir donné une légère pression, comme pour accentuer ma demande. Je pris une profonde inspiration, laissant les mots s’imprégner dans l’air entre nous. La tension était palpable, mais je devais croire qu’elle pouvait encore voir la vérité dans mes paroles, qu’elle pouvait encore croire en nous.

« — Est-ce que cela te convient ? Une petite semaine et nous disparaîtrons ? »

Je marquai une pause, espérant que mes paroles auraient un impact, qu’elle verrait au-delà de sa colère et de sa peur. Mon regard cherchait le sien, tentant la rassurer sans mots. Je voulais qu’elle comprenne que cette décision n’était pas prise à la légère, mais avec tout mon cœur et toute ma volonté de protéger ce qui était précieux à mes yeux.




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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Lun 22 Juil - 16:47

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Les paroles de Jarod résonnaient dans ma tête, mêlant ce désir d'avenir dont nous avions ébauché les fondatins et le désespoir de voir notre rêve commun se réaliser. Je sentais mon cœur battre la chamade, partagée entre la peur de perdre encore et l'espoir fragile d'un avenir différent, un avenir meilleur pour nous deux. Chaque fibre de mon être criait de fuir, de ne pas risquer de perdre encore plus, surtout pas Jarod. Mais lui semblait prêt à prendre des risques que je jugeais inconsidérés pour ses amies qui me sortaient par les yeux. Pourtant, son regard était sincère et sa voix empreinte d'une détermination que je ne pouvais ignorer. Je faisais de mon mieux pour ne pas trembler d'énervement, d'exaspération, de crainte aussi. Crainte de le perdre à tout jamais.

Je l'écoutais, incapable de détourner mon regard du sien, cherchant à lire au-delà des mots qu'il murmurait. Une semaine. C'était court pour lui, mais interminable pour moi. Quand j'avais dit "maintenant", j'entendais "sur-le-champ". Que comptait-il faire pendant ces sept jours ? Revoir encore cette Kassandra qui lui faisait prendre tous les risques ? Ma jalousie envers leur proximité était un poids lourd à porter mais je ne supportais clairement pas qu'ils se côtoient, principalement à cause du risque qu'il se fasse attraper par le Centre.

Je serrai doucement sa main, sentant la chaleur apaisante de sa peau contre la mienne. Un frisson parcourut mon échine alors que je tentais de trouver les mots justes, les mots qui ne trahiraient pas ma peur, mais qui ne compromettraient pas non plus notre avenir.

- Jarod... ma voix était à peine un murmure, un souffle fragile dans l'air tendu entre nous. Une semaine... C'est trop. Je veux partir tout de suite, là, sur l'heure.

Les questions tournoyaient dans mon esprit, chacune apportant avec elle une bouffée d'anxiété que je peinais à contenir. Mais ses yeux, empreints d’une conviction inébranlable, semblaient briller d’une lueur d’espoir que je voulais désespérément croire.

Je baissai les yeux un instant, rassemblant mes pensées, mes émotions enchevêtrées. Puis, relevant les yeux pour rencontrer à nouveau les siens, je pris une inspiration profonde.

- Je veux te croire, tu sais. Je veux croire en nous. Mais... tu ne m'aides pas avec tous tes compromis.

Mes paroles étaient à la fois un aveu de ma propre faiblesse et une requête désespérée pour préserver ce que nous avions trouvé ensemble, dans ce monde incertain et dangereux.

- En une semaine, tout peut arriver, et surtout le pire. Si tu veux de cet avenir ensemble, on part maintenant. Je prends mes affaires, je t'emmène prendre les tiennes, et on décampe.

Je lui lançai un regard intense, implorant une compréhension mutuelle au-delà de nos peurs et de nos différences. Nos destins semblaient s'entrelacer, déterminés à traverser cette épreuve ensemble ou à se briser dans l'adversité. Mais la seconde option me semblait inenvisageable, trop difficile à supporter. Il fallait qu'il entendre raison.






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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Lun 22 Juil - 18:18

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Je sentis la tension palpable entre nous, chaque mot de Miss Parker amplifiant le conflit intérieur que je ressentais. Mon désir de la protéger et de maintenir notre lien se heurtait à mes obligations et à ma loyauté envers ceux que je m’étais juré de protéger. Mes yeux scrutèrent les siens, cherchant un signe de relâchement, une ouverture, une lueur d’espoir aussi folle soit-elle. Mais tout ce que je voyais, c’était une détermination inflexible et une peur palpable qui me nouait l’estomac et asséchait ma gorge.

Je pris une profonde inspiration, essayant de calmer le trouble qui m’assaillait. Je savais que chaque seconde comptait, plus encore pour elle, et que la moindre hésitation pourrait être fatale à notre relation. Je devais donc choisir mes mots avec soin, car je n’avais plus d’autre alternative pour l’heure.

« — Parker, je te comprends, vraiment. Et je sais que chaque minute passée à attendre peut sembler une éternité. Mais il y a des choses que je dois impérativement régler avant de pouvoir partir. Je ne veux pas te mettre en danger ni nous précipiter dans une situation où nous serions vulnérables. » Ma voix était douce, mais ferme. Je savais que mes paroles pouvaient sembler creuses face à l’urgence qu’elle ressentait, mais je devais trouver un moyen de lui faire comprendre la complexité de la situation.

Je relâchai doucement sa main, faisant un pas en arrière pour marquer une distance nécessaire à la réflexion. Mes yeux se posèrent sur la fenêtre, contemplant un instant le paysage extérieur comme pour y puiser la force et la clarté nécessaires à cette conversation des plus difficiles.

« — Je ne te demande pas de comprendre ou d’accepter sans questionnement. Ce que je te demande, c’est de me faire confiance. Je te promets que je ne prendrai pas cette décision à la légère. »

Je sentis un frisson parcourir mon échine, j’avais peur, mais je n’en demeurais pas moins déterminé. Je savais que mes prochains mots seraient cruciaux, et je devais les choisir avec soin. Je me tournai à nouveau vers elle, mon regard empreint d’une intensité presque palpable.

« — Si tu veux vraiment partir maintenant, je te suivrai. Mais sache que cela signifie abandonner tous ceux qui comptent sur moi. Cela signifie laisser derrière moi des amis, des alliés, des personnes qui ont encore besoin de moi. »

Je sentis mon cœur se serrer à la perspective de la perdre, de la voir s’éloigner à cause de ma propre incapacité à concilier mes engagements. Mais je devais être honnête, avec elle et avec moi-même. Je ne pouvais pas trahir mes propres valeurs, même par amour.

« — Donne-moi ces quelques jours. Je te le demande comme un ultime acte de foi en nous. Je te promets que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que nous soyons prêts à partir ensemble, en sécurité. »

Je me rapprochai de nouveau, prenant doucement son visage entre mes mains, mon regard plongeant dans le sien avec une intensité presque désespérée. Je voulais qu’elle ressente la profondeur de mon engagement, de mon amour, de ma détermination à faire de notre rêve une réalité, qu’elle ne cesse d’y croire malgré tout.

« — Parker, je t’aime, plus que tout. Et c’est justement pour cela que je te demande ce temps. Pour que nous puissions partir sans regret, sans peur, avec la certitude que nous avons fait ce qu’il fallait. Je ne veux pas que notre fuite soit teintée de doutes ou de remords. Je veux que ce soit une nouvelle vie, un nouveau départ pour nous. »

Je relâchai doucement mon étreinte, mes mains glissant le long de ses bras jusqu’à ses mains que je serrai une dernière fois avec une douceur infinie.

« — Alors, je te le demande une dernière fois. Fais-moi confiance. Accorde-moi ces quelques jours. Et je te promets que nous partirons, ensemble. »

Mes yeux ne quittaient pas les siens, cherchant un signe, une réaction, quelque chose qui me dirait qu’elle pouvait encore croire en moi, en nous.



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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Dim 28 Juil - 15:06

Le Poids des Loyautés




Plus Jarod parlait, plus j'avais l'impression de me faire embobiner. Je lui demandais une chose simple : que nous partions dès maintenant. Mon but était qu'il évite de se mettre en danger pour d'autres personnes qui, certes comptaient peut-être pour lui, mais dont moi, je n'avais strictement rien à carrer.  Je n'arrivais pas à me détacher de ce sentiment d'être manipulée. Ses belles paroles, son ton suppliant, tout cela ne faisait que renforcer ma colère et ma frustration. J'avais l'impression qu'il utilisait encore une fois son talent de caméléon pour me convaincre, pour me faire oublier ce que je savais être la bonne décision. Malgré tout, je voulais le croire, vraiment. Mais chaque minute passée ici, face à face dans ma cuisine, augmentait le risque pour lui et pour nous. Je ne pouvais pas ignorer les dangers, les menaces qui planaient au-dessus de nous. Je ne pouvais pas me permettre de rester passive alors que la situation demandait de l'action, maintenant.

-Jarod, tu sais très bien que chaque jour passé ici est un jour de trop. Les risques augmentent, les chances de nous en sortir diminuent. Tu penses pouvoir protéger tout le monde, mais tu ne réalises pas que tu te mets en danger et que tu mets en danger ceux qui comptent sur toi. Y compris moi.

Je sentais mes mains trembler légèrement alors que je parlais. C'était difficile de lui dire ces choses, de le confronter ainsi, mais je ne voyais pas d'autre choix. Je contenais de mon mieux mes émotions, je n'étais pas habituée à les montrer, mais là, le flot me submergeait.

- Tu parles de confiance, mais cette confiance doit aller dans les deux sens. Tu me demandes des jours sans me dire ce que tu comptes faire exactement... Et toi, tu dois aussi me faire confiance quand je dis que nous devons partir maintenant. Pas demain, pas dans quelques jours. Maintenant. Pour notre sécurité à tous les deux.

Je le regardai, espérant voir une étincelle de compréhension dans ses yeux. Une reconnaissance de la gravité de la situation. Mais il semblait toujours accroché à son idée, convaincu qu'il pouvait tout gérer, tout contrôler. Et c'était bien ce qui m'énervait le plus.

- Moi aussi je t'...

Je soufflai. Ces mots étaient difficile pour moi à dire.

-C'est pour ça que je te demande de faire ce sacrifice. De laisser derrière toi ce qui doit être laissé. De penser à nous, à notre avenir, à notre survie. Parce que si nous restons, il n'y aura peut-être pas de futur pour nous. Tu crois que moi, je n'abandonne rien, peut-être ? Je n'ai peut-être pas autant de proches que toi, mais il y a des gens auxquels je tiens. Mais malgré tout, je te fais passer avant, je NOUS fais passer avant.

Je savais que mes paroles étaient dures, peut-être même cruelles. Mais il fallait qu'il comprenne, qu'il voie les choses de mon point de vue. Nous n'avions pas le luxe du temps. Pas ici, pas maintenant.

- Alors s'il te plaît, pour une fois, écoute-moi. Fais ce que je te demande. Partons maintenant. Avant qu'il ne soit trop tard.

Je sentis mes yeux s'embuer, mais je refusais de laisser les larmes couler. Je devais rester forte, pour lui, pour nous. En espérant qu'il comprenne enfin l'urgence de la situation et surtout ce besoin pressant qui m'animais. Avec ce qui s'était passé à la grange, le Centre et la Division étaient sur le qui-vive et je redoutais à chaque instant que mon caméléon ne soit découvert. Jarod refusait de l'entendre, mais il leur en fallait un.




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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Mer 31 Juil - 23:49

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Je sentis un coup au cœur, comme si chaque mot qu’elle prononçait était une lame tranchante s’enfonçant un peu plus dans ma poitrine. La colère et la frustration dans sa voix étaient palpables, et je me rendis compte à quel point elle était déterminée. Chaque fibre de mon être voulait résister, lui expliquer encore une fois pourquoi il était crucial de rester. Mais les émotions qui émanaient d’elle étaient trop fortes pour être ignorées.

Je relâchai ses mains lentement, sentant une vague de désespoir m’envahir. Le silence qui suivit était lourd, chargé d’une tension presque insupportable. Je pris une profonde inspiration, cherchant à calmer les battements frénétiques de mon cœur. Mes pensées tourbillonnaient, cherchant un moyen de concilier nos deux perspectives, mais aucune solution ne semblait se profiler à mon plus grand désespoir. Je me sentais comme pris entre deux feux, incapable de savoir quoi faire maintenant.

Je la regardai, ses yeux remplis d’une détermination féroce que je connaissais trop bien, à l’inverse de cette peur qui ne lui ressemblait pas. Mon esprit repassa en revue toutes les fois où j’avais dû faire des choix difficiles, mais rien ne semblait aussi déchirant que celui qui se présentait maintenant. Je devais accepter l’idée que peut-être, pour une fois, je devais mettre de côté mes engagements pour la personne que j’aimais le plus au monde.

« — Parker… » commençai-je, ma voix trahissant mon trouble. « — Je sais ce que tu ressens, et je ne veux pas te perdre. » Je pouvais sentir mes yeux s’humidifier, mais je refusais de laisser les larmes couler. Je devais rester fort, pour elle, pour nous. Je déglutis difficilement, rassemblant tout mon courage pour accepter ce que je savais être la seule option viable.

« — Si partir maintenant est ce qu’il faut pour nous sauver, alors je te suivrai. » Les mots me brûlaient la gorge, mais je savais qu’ils étaient nécessaires. « — Je ne peux pas supporter l’idée de te perdre, de te mettre en danger par ma propre obstination. »

Je serrai ses mains un peu plus fort et mon regard plongea dans le sien, cherchant cette connexion qui nous avait toujours liés et qui semblait être notre force plus que jamais à présent.

« — J’ai toujours cru que je pouvais tout gérer, tout contrôler, mais peut-être que je me trompais finalement. Tu as raison, nous devons partir maintenant. Pour nous assurer notre avenir ensemble. »

Je laissai échapper un long soupir, sentant le poids de la décision s’alléger légèrement de mes épaules. C’était comme si un fardeau immense venait de se dissiper, remplacé par une nouvelle résolution, une nouvelle détermination. Et même si, de prime abord, cela pouvait paraître égoïste, je ne le regrettais pas : Parker en valait le coup.

« — Tu comptes plus que tout pour moi. » Je relâchai doucement ses mains, me préparant mentalement à ce qui allait suivre. « — Préparons nos affaires et mettons les voiles. » Ses derniers mots, presque des murmures, résonnèrent en moi. Elle n’avait pas fini sa phrase, mais ce qu’elle n’avait pas dit était clair comme de l’eau de roche. C’était la première fois qu’elle laissait transparaître une telle vulnérabilité, et cela me touchait profondément. Je me retournai lentement vers elle, mon cœur battant à tout rompre.

« — Moi aussi. » Je pris son visage entre mes mains, effleurant ses joues du bout des doigts. « — Et si finalement, ma vraie liberté, c’était toi. »

Je la regardai, cherchant à imprimer chaque détail de ce moment dans ma mémoire avant de lui offrir un baiser empreint de toute l’intensité et de l’amour que je ressentais pour elle. Puis, je relâchai enfin mon étreinte, sentant une nouvelle énergie me gagner. « — Alors, c’est parti ? On va le faire ? »



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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Jeu 8 Aoû - 20:22

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Les mots de Jarod résonnaient en moi comme un écho, se mêlant à la tempête émotionnelle qui se déchaînait en moi. Voir cette lueur de vulnérabilité dans ses yeux, sentir son hésitation et finalement sa décision de me suivre, tout cela m'atteignait profondément. J’avais attendu ce moment avec une impatience mêlée d'appréhension, espérant qu'il comprendrait l'urgence de la situation, mais je n'avais jamais imaginé que ce serait aussi difficile. Je comprenais les compromis qu'il faisait, je voyais à son visage et au son de sa voix qu'accepter ma requête lui coutait beaucoup.

Je sentais une vague de soulagement et de tristesse se mélanger en moi. Soulagement, parce qu'il avait accepté de partir, de mettre de côté ses propres objectifs pour notre sécurité. Tristesse, car cela signifiait qu'il devait abandonner une partie de ce qui le définissait, ce qu'il chérissait, et moi de même. Sa déclaration, bien que remplie de sincérité, me pesait lourdement. Je savais à quel point il tenait à ses convictions, à ses engagements, et voir cette partie de lui se dissoudre sous la pression de la situation était à la fois réconfortant et déchirant. Mais je tâchais de ne rien laisser paraître, comme d'habitude.

Je pris une profonde inspiration pour chasser les larmes qui menaçaient de couler. La détermination qui m’avait poussée jusqu’ici était toujours présente, mais elle était maintenant accompagnée d'une vulnérabilité inattendue. Je m'efforçais de rester concentrée, de garder la tête froide malgré la chaleur de l’émotion qui brûlait en moi. Les paroles de Wonder boy, son acceptation de partir et sa déclaration de son amour me touchaient plus que je ne voulais l'admettre. J'avais toujours essayé de maintenir une certaine réserve mais à cet instant, tout cela semblait se dissoudre. Je sentais le poids de la responsabilité que je portais, non seulement pour ma propre sécurité mais aussi pour celle de Jarod. C’était une responsabilité que je prenais très au sérieux, mais qui devenait de plus en plus lourde à porter.

- On va le faire, répétai-je dans un murmure presque pour moi-même.

La détermination dans sa voix, l'éclair de résolution dans ses yeux, tout cela me donna une nouvelle énergie. Nous avions pris la décision cruciale de partir, et maintenant, il fallait agir rapidement. Je me dégageai du plan de travail de ma cuisine après qu'il m'ait offert ce baiser qui avait scellé la décision, et me dirigeai vers la porte de ma chambre. Chaque mouvement était chargé d'une importance nouvelle. Chaque étape que nous faisions maintenant nous rapprochait de la liberté, cette liberté que nous recherchions désespérément. Les derniers préparatifs seraient cruciaux, et je savais qu'il fallait agir avec une précision et une rapidité absolues. Nous avions précipité notre départ, il fallait en tenir compte.

Je me retournai vers lui, un léger sourire aux lèvres, essayant de masquer l'angoisse sous une façade de calme.

- Nous devons être rapides et efficaces. Chaque minute compte. On va partir dans quelques minutes.

Je pris un moment pour me concentrer, pour organiser mes pensées et planifier les prochaines étapes. Chaque détail devait être pris en compte, chaque risque évalué. Le temps de l'hésitation était passé. Il était temps d'agir, de se préparer pour ce qui pourrait être notre dernière chance de quitter cette situation dangereuse. Je sortis une grosse valise de mon armoire et commençai à y fourrer divers vêtements, chaussures, sous-vêtements, avec soin mais quand même un certain empressement. Je partis à la salle de bain pour récupérer des affaires de toilette que j'ajoutai à cette valise, puis je laissai tomber mon peignoir, dévoilant mon corps nu, dans le but de m'habiller.




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Message# Sujet: Re: Le Poids des Loyautés   Le Poids des Loyautés Icon_minitime1Jeu 8 Aoû - 23:36

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Je restai immobile quelques secondes, les yeux fixés sur la porte de la chambre où miss Parker venait de disparaître. Mon esprit était envahi par un tourbillon de pensées confuses et d'émotions contradictoires. Les mots que j'avais prononcés résonnaient encore en moi, lourds de sens et de conséquences. La décision que je venais de prendre, bien que douloureuse, me semblait inévitable. Je savais que c’était la bonne, mais cela n'en rendait pas l'acceptation plus facile, à ma grande surprise.

Je balayai la pièce du regard, conscient que tout ce que je voyais allait bientôt faire partie du passé, tout comme la vie que je menais jusqu'à présent. Il n'y avait pas de place pour la nostalgie ou les regrets à cet instant, pourtant, je sentais une légère amertume s'installer. Mais je n'avais pas le temps de m'attarder sur ces pensées.

Prenant une profonde inspiration, je me dirigeai vers la porte de la chambre. J'ouvris doucement, respectant l'intimité de Parker. Elle était là, déjà en train de se préparer, concentrée sur les détails pratiques de notre fuite. La voir ainsi méthodique et déterminée, me rappela pourquoi je l’aimais tant, et pourquoi j'étais prêt à tout sacrifier pour elle.

Sans un mot, je me dirigeai vers l'armoire où j'avais laissé quelques affaires lors de mes visites. J'en sortis un sac de voyage en toile noire, suffisamment grand pour contenir l’essentiel, même si je savais que peu de choses y trouveraient leur place. Je pliai quelques vêtements, les plaçant méthodiquement dans le sac. Puis, satisfait malgré le maigre contenu, je refermai la fermeture éclair, le bruit résonnant dans la pièce silencieuse. C’était comme si accepter cette fuite avait apaisé une tempête intérieure qui menaçait de me submerger.

Je me rapprochai ensuite de la porte de la salle de bain, entendant le léger bruit de l'eau qui s’arrêtait, signe que Parker finissait de se préparer. J'attendis qu’elle sorte, mon cœur battant à un rythme régulier, ma respiration lente et contrôlée. Lorsqu’elle réapparut, je posai doucement une main sur son épaule, cherchant son regard. Nos yeux se croisèrent, et je pus y lire la même détermination que je ressentais en moi, mêlée à une vulnérabilité à laquelle je n’étais pas habitué, bien que plus familier que la plupart des gens. Je lui offris un sourire que j'espérais rassurant, un sourire qui, je l’espérais, lui donnerait un peu de courage.

« — J’ai récupéré les quelques rares affaires que j'avais laissées dans ton armoire. Il faut encore qu’on passe chez moi. Mais je suis prêt, » murmurai-je d'une voix douce. « — Parker, je veux que tu le saches, quoi qu’il arrive, je suis à tes côtés. D’accord ? » Je savais que rien ne serait facile, mais j'étais prêt à tout affronter pour ce "nous" que j'avais toujours rêvé de construire, même inconsciemment.

Je relâchai doucement son épaule et ajustai la sangle du sac sur mon épaule. Je jetai un dernier coup d'œil autour de moi pour m'assurer que je n'avais rien oublié, puis je me tournai vers elle, prêt à la suivre. « — Allons-y, » soufflai-je, mon regard ancré dans le sien. Le moment était venu, et le plan était en marche.



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when our fears become invitations.



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