* Je possède de nombreux tatouages sur le corps, mais le plus gros reste mon dos en entier.

* J'ai de nombreuses cicatrices sur le haut du corps. Coup de couteaux et de balles notamment.

* J'ai un fils de quatre ans qui se nomme Eliott et il est le centre de mon univers.

*Tu touches ma moto, je te casse les jambes. Il s'agit d'une Harley Freewheeler 2021 neuve. J'ai aussi une Harley plus âgée, mais elle reste souvent dans mon garage. Je n'ai pas terminé de la restaurer.

*Je fume beaucoup trop et je le sais merci.

«Papa !» Je me retournais pour voir mon petit bonhomme qui entrait dans le garage alors que la grande porte était ouverte. Mon fils arrivait et je lâchais ce que je faisais pour le prendre dans mes bras et le serrer avec force. Je posais un baiser sur sa joue avec mon ex-femme s’approchait en ondulant les hanches. Je laissais le petit faire le tour alors que je ramenais mon attention à la moto que je réparais. Une belle Harley des années 80 que je remettais à neuf pour son propriétaire.

- Tu sais que la route est longue pour venir dans ce putain de trou perdu Jeff ?

Je me mettais à rigoler. J’avais choisi Blue Cove pour éviter d’avoir les putains de flics dans mon cul. Ici, j’étais tranquille et je pouvais faire mes activités sans le moindre souci. J’allais sur l’établi de métal et je prenais mon paquet de clopes. Je m’appuyais contre ce dernier et j’allumais mon bâton cancérigène en levant le regard vers elle avec un petit sourire en coin.

- Pose la valise du petit dans la maison et casse-toi d’ici Alex. J’en ai rien à foutre de ton opinion.

- Connard…

La mère de mon fils embrassait ce dernier avant de faire ce que je lui avais demandé. Pourquoi elle le faisait ? Parce que je lui avais demandé tout simplement. C’était elle qui avait merdé et pas moi. Enfin, peut-être un peu des deux, mais c’était elle qui s’était enfilé un de mes potes. Rien à foutre. Je regardais sa voiture partir et j’allais prendre mon fils de quatre ans dans mes bras pour l’amener dans la maison après avoir fermé le garage. Il venait vivre avec moi pour plusieurs mois. L’avantage qu’il n’aille pas à l’école. J’avais trouvé une charmante dame pour s’occuper de lui quand j’en aurais besoin durant la journée, mais il serait à la maison, près de moi. Je faisais ma routine de père et je rigolais de le voir jouer avec ses jouets. La routine du soir se passait bien et il allait dormir dans sa petite chambre. La maison n’était pas neuve, mais c’était chez moi. Je le regardais dormir en m’appuyant contre le cadre de porte avant de refermer lentement cette dernière. J’allais m’asseoir devant la télévision avec une bière et je vérifiais les messages sur mon cellulaire. La cargaison était partie déjà pour la ville suivante et les affaires roulaient bien et en silence. Je ne pouvais pas souhaiter quelque chose de mieux.

Mon père était un putain de flic comme le prouvait la seule photo que j’avais de lui sur le mur. Une vieille photo avec ma mère. Il était mort en service juste après sa mutation à Chicago. Un véritable enfer pour ma mère qui s’était donné la mort quelques semaines plus tard. C’était moi qui avais trouvé son corps alors que je rentrais de l’école. Pendue au milieu du salon. C’était génial pour les souvenirs. J’avais donc été pris en charge par ma tante Laurie. Elle avait une petite maison de ville à Chicago et son mari une superbe Harley. Je ne les connaissais pas vraiment. Ma mère s’entendait très mal avec sa soeur, mais je n’avais pas compris pourquoi.

En réalité, son mari était un Hells Angels. Le genre de type qui fait partie d’un club de bikers, mais qui a beaucoup trop d’activités illégales dans le cul. Étonnamment, je l’ai pris comme modèle. Ils étaient mes «parents» après tout et c’était comme ça que je devenais rapidement un adolescent qui passait plus de temps dans le garage et à faire de mauvais coups qu’à étudier pour ses cours de physiques et de chimies. Enfin … La physique des filles ça, j’aimais bien par contre ! J’ai donc suivi les traces de mon oncle et je suis devenu un prospect. Je voulais tellement faire comme lui et avoir sa puissance. Il était le président du club de Chicago. Une grosse pointure et il m’appelait toujours fils.

J’éviterais de penser à toutes les embrouilles que j’ai eu dans cette putain de ville. Un véritable carnage surtout avec ce connard de McCoy au cul. Non, mais ce type n’avait rien d’autre à faire que de nous faire chier en vrai. On faisait simplement notre business en réalité. Qui ça dérangeait ? Les gangs de rues ? On les tenait par les couilles ceux-là. Étonnamment, en dehors d’un joint ici et là, je n’avais jamais été porté sur la drogue. Le whisky restait un grand amour, mais sans grande surconsommation.

J’avais vingt-huit ans lorsque je tombais amoureux d’une belle gazelle brune avec des courbes parfaites. Cette femme, c’était la grosse connasse d’Alex. Cette pute, qui allait ruiner mon existence alors que je lui donnais tout ce que je pouvais pour faire son bonheur. J’ai même osé me marier avec elle. Une grave erreur en mon sens, car je partais en taule juste après. Une petite arrestation pour trafic de drogues. J’en avais miraculeusement pris pour deux ans. Les choses avaient cependant changé lorsque je revenais. Alex était plus distante et elle tombait enceinte par accident. J’assumais cependant pleinement mon rôle de père. J’étais fier de mon petit homme qui voyait le jour alors que j’avais 32 ans.

C’est sans grand étonnement que ma relation avec Alez devenait de plus en plus compliquée jusqu’à ce que la trouve dans mon propre lit avec un pote du club. Vous n’imaginez pas à quel point ce type a eu la gueule défoncée. La police a dû intervenir et j’ai fini la nuit derrière les barreaux. Comment reprocher à un homme de réagir ainsi hein ? Étant le Vice-Président de Chicago, le grand président des Hells demandait à ce que je prenne la relève dans un endroit paumé, mais qui roulait hyper bien. C’était donc ce qui me poussait à déménager à Blue Cove. J’avais déjà l’habitude des grandes responsabilités après tout. J’étais loin de me douter que j’allais atterrir dans la même ville que mon pire ennemi à Chicago. Beaucoup de plaisir en perspective. Je suis simplement ici pour vivre ma vie après tout. Merde … Où est mon putain de briquet …

L'équipe municipale de Blue Cove