Après tout ce temps, je peux enfin te serrer dans mes bras à nouveau.
Nous étions arrivé en ville deux semaines plus tôt. J’avais décidé de prendre mon temps avant de débarquer chez Lexie. Je me demandais surtout comment elle réagirait de nous voir ici moi et sa mère. J’espérais qu’elle serait contente, mais je ne me faisais pas d’illusion. Ma fille nous avait mis à l’écart durant un sacré moment. Elle était une seule fois à Noël et nous une fois également. Je voulais qu’elle soit en sécurité et cette histoire d’agression m’avait poussé à tout abandonné pour venir la rejoindre avec ma femme et notre charmant Kassoulet. J’avais pris un bon café ce matin là et lu le journal après mon infini course à pieds dans les montagnes pour épuiser mon gros idiot à quatre pattes et éviter qu’il ne creuse des trous dans le jardin tout neuf de Rose.
Je regardais l’heure plusieurs fois sur ma montre avant de finalement me décider. Je portais un jeans noir avec un chandail blanc et j’enfilais mon veston de jeans. Je voyais mon gros bébé me suivre partout et je me retournais vers lui.
- Non! Non tu ne viens pas! Je ne peux pas t’amener à la résidence de Lexie…. Ne me regarde pas comme … Ah puis merde! Aller viens!
Il se mettait à courir vers l’entrée et je prenais portefeuille, cellulaire et clefs de mon gros camion tout neuf. Je criais légèrement dans la maison pour signfier que je partais. Je ne voulais pas que Rose sache que j’allais voir Lexie. Je voulais préparer le terrain avant que les deux femmes ne se croisent. - Rose! Je sors avec Kassou! Je serai en ville, tu m’enverras un message si tu as besoin de quelque chose!
Elle n’allait pas se prier pour me faire faire la tournée des grands ducs pour trouver mille et unes choses inutiles pour la maison. Je laissais le chien grimper dans le camion et je mettais le moteur en marche. Il était assis devant et regardait partout. Il était heureux et je posais ma main dans son pelage en souriant. Je m’arrêtais finalement devant la résidence des internes et je regardais mon chien dans les yeux.
- Écoute moi bien mon gros bêta. Tu es sage dans le camion et tu ne bouffes pas le levier de vitesse! Compris? Si tu es gentil, je te laisserai voir Lexie et on ira peut-être faire une balade en montagne et tu pourras creuser des trous … Kassoulet … Écoute moi! Ah puis merde …
Je sortais un os en cuir du coffre à gants. Il ne faisait pas une chaleur intense et je posais un bol d’eau portatif pour lui. La fenêtre du camion étant ouverte, il allait être bien et gare à celui qui allait vouloir entrer dans le camion. J’entrais dans la résidence et je cherchais la chambre de ma fille. J’avais mes lunettes soleil sur le bout du nez et j’arrivais finalement à la fameuse chambre. Je cognais en m’appuyant sur le cadre de porte et j’attendais qu’elle ouvre.
- Bonjour jeune fille.
Je descendais mes lunettes un peu sur le bout de mon nez et je lui souriais. J’étais heureux de la revoir. Elle m’avait manqué et la voir en chair et en os n’avait rien à voir avec un appel téléphonique. Mon coeur était rempli d’amour.
Journée off pour moi. Cela me fait un bien fou, surtout que j'ai strictement rien prévu pour ma journée à part me reposer... Et travailler... Il faut absolument que je révise pour garder de bonnes notes. J'ai même coupé mon téléphone pour ne pas être dérangée. J'ai prévenu avant Sandra et Sean que je ne serais pas joignable durant quelques heures. Ils savent à quel point mes études sont importantes et ils me soutiennent beaucoup. J'aurais pu réviser avec Sandra mais je ne voulais pas la déranger et puis être toute seule fait parfois du bien.
Je file à la douche et je m'habille rapidement. Je dois aller voir la femme de Peter avant de pouvoir ouvrir mes bouquins de cours. Même si je ne travaille pas aujourd'hui c'est une habitude que j'ai prise ; et pas seulement parce que j'espère voir Peter. C'est juste que j'espère être la première à voir des améliorations chez ma patiente... J'y vais donc rapidement et prends ses constances. Il n'y a pas de changement hélas... Aucune amélioration... C'est triste pour Peter. D'ailleurs en parlant de lui... Le voici enfin... Je souris comme une idiote en le voyant et le serre dans mes bras. Nous passons une heure à parler de tout et de rien, évitant de regarder sa femme durant tout ce temps. J'aimerais qu'on se voit à l'extérieur mais je sais que mes leçons m'attendent dans ma chambre et que je dois prendre un peu mes distances avec lui... La situation est vraiment trop compliquée... Et il faut bien avouer qu'à chaque fois que je le vois j'oublie mes bonnes résolutions à notre sujet.Je l'embrasse rapidement d'un petit smack par réflexe et file sans regarder en arrière. Une fois de retour dans ma chambre, je me prépare un café et je m'installe ensuite à mon bureau et ouvre mes manuels ainsi que mon ordinateur pour prendre des notes et annoter des schémas. Je m'en sors plutôt bien mais j'éprouve encore quelques difficultés sur une opération que je vais bientôt devoir faire. C'est pour cela que je révise autant, il faut que tout soit parfait... Heureusement j'ai encore quelques cours pratiques avant de véritablement la faire.
Soudain on frappe à la porte. Qui peut venir me voir ? Mes amis savent que je révise et que je ne veux pas être dérangée... Et je ne pense pas que Peter m'aurait suivi ici. Il sait que je ne veux pas qu'on découvre notre étrange relation. Alors je ne vois vraiment pas qui cela peut bien être. J'ouvre la porte et reste bouche-bée. Papa ? Je fronce les sourcils et le dévisage. Mon papa est là ? Non... Puis mon visage s'illumine. Je me jette dans ses bras pour le serrer fort contre moi.
- Papa !!!! Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Tu vas bien ? Et maman ? Il est arrivé quelque chose de grave ? Je suis si contente de te voir !!!!
Je suis tellement heureuse de voir mon père. Même si je suis surprise de le voir ici. Forcément je m'inquiète un peu. Il prévient toujours avant de venir... Je l'attire à ma suite pour le faire entrer dans ma chambre. Une fois dedans je referme mes livres et mon ordinateur. Heureusement ma chambre est bien rangée mais je met vite ma tasse dans mon évier. Je retourne dans les bras de mon père. C'est si bon de le retrouver... J'adore quand on s'envoie plein de messages mais rien ne vaut un vrai câlin...
- Tu es venu tout seul ? Ou Kass est avec toi ? Et maman ? Que me vaut cette surprise géniale ?
Je croise les doigts mentalement pour qu'il ne m'annonce pas une mauvaise nouvelle... Je ne suis pas très proche de maman mais je n'aimerais pas qu'elle soit malade ou qu'elle ait un souci... J'espère qu'il n'y a rien de grave et qu'il est ici tout simplement parce que sa fille lui manquait...
Après tout ce temps, je peux enfin te serrer dans mes bras à nouveau.
Son air en disait long. Je lui avais manqué. Je souriais en la serrant fortement dans mes bras. Elle était devenue une femme. Une superbe femme, mais elle resterait toujours ma petite Lexie fragile comme le jour de sa naissance. Je posais un baiser sur le dessus de sa tête avec une immense douceur en fermant les yeux. J’étais heureux de la sentir ainsi contre moi. J’étais bien. Je me sentais revivre un peu. Je ne vivais jamais complètement. Pas depuis la perte de ma fille aînée.
- Je vais parfaitement bien et ta mère aussi. Ne t’en fais pas pour ça. Je suis heureux de te voir aussi mon trésor.
Elle me tirait dans son petit chez elle. Je n’allais pas lui reprocher le ménage car je n’étais pas chez moi et elle devait étudier comme une malade en plus de bosser. Je la laissais ranger livres et ordinateur. Je ne voulais pas lui balancer comme ça que papa et maman était en ville pour y rester. Elle allait me hurler dessus et me mettre dehors directement. Je mettais les mains dans mes poches en regardant autour. Elle revenait dans mes bras et je la serrais fort en reposant un baiser sur sa tête. Ça faisait changement de l’avoir dans mes bras et non par message texte. - Kassoulet est dans le camion. J’ignorais si je pouvais le monter dans la résidence. Il va être content de te voir. Ta mère avait autre chose à faire à la maison.
Nous restions loin de Blue Cove. Je prenais ma fille doucement par les épaules et je la reculais pour la regarder de haut en bas.
- Regarde toi Lexie. Tu es tellement belle. Je suis tellement fier de toi ma puce. Et si on allait voir Kassou la terreur et manger une glace?
J’avais toujours aimé l’amener manger une glace et ce petit côté ne changerait sans aucun doute jamais malgré les années qui allaient passer.
Tout le monde va bien. Je suis rassurée. Mais alors pourquoi est-il ici ? Sans m'avoir prévenu auparavant ? Enfin bon, je poserai des questions un peu plus tard. Pour l'instant je préfère profiter de ses bras et de son baiser sur le front qui me procure une douce chaleur... J'ai l'impression de redevenir une petite fille dans ses bras et je dois bien avouer que j'adore ça. C'est si bon de pouvoir le sentir contre moi et de sentir son odeur ; cela me rappelle tellement de bons souvenirs...
Une fois à l'intérieur de ma chambre il m'annonce qu'il est venu avec mon frère poilu et que maman est restée à la maison. Il a donc fait le voyage tout seul ? C'est surprenant de leur part. Ils se sont disputés ! A coup sur c'est ça ! Il est venu souffler ici parce qu'il en avait marre de maman !
- Tu t'es disputé avec maman ? C'est pour cela que tu as fait un si long voyage tout seul avec Kassou ???
J'espère que je me trompe sur toute la ligne... Je ne veux pas qu'ils se disputent et finissent par se séparer. Il est vrai que j'ai du mal avec maman mais je ne veux pas voir mes parents divorcer, ce serait terrible. Et en plus il veut qu'on aille se balader... Il veut sans doute me parler... Avec une glace...
- J'ai hâte de revoir mon fameux petit démon de frère poilu ! Et je meurs d'envie d'une bonne glace ! Je tiens de toi et de maman pour la beauté mon papa.
J'attrape mon portable, que je rallume, mon petit sac à main et prends les clefs de ma chambre. J'ai tellement hâte de sortir d'ici même si j'avais décidé de réviser et surtout j'ai hâte de revoir la terreur. Je mets presque mon père à la porte et je descends rapidement. Une fois dehors je regarde tout autour de moi. Je ne sais pas quel véhicule à mon père... Mais j'entends soudain aboyer !! Kassoulet !!! Je me précipite vers la voiture comme une petite fille et passe ma main à travers la fenêtre pour caresser ce gros chien si beau. Il me lèche la main en pleurant de joie. Cela fait vraiment du bien de les voir tous les deux. Je regarde derrière moi pour voir où est mon père. Il faut qu'il aille plus vite !!!!
- Allez papa !!!! Je veux faire un câlin à mon chien !! Il m'a manqué lui aussi ! Et il fait un bruit d'enfer ! Il va rameuter tout le quartier si ça continue !
Bien sûr je dis ça en rigolant hein. Jamais je ne donnerai d'ordre à mon père. Mais c'est juste que je suis pressée de passer du temps avec les deux hommes de ma vie.
Après tout ce temps, je peux enfin te serrer dans mes bras à nouveau.
Pourquoi toujours envisager le pire? Pourquoi ne pas envisager que j’avais simplement envie de la voir comme ça et de lui faire une surprise? Je rigolais un peu en voyant Lexie me dire qu’elle tenait de nous. Il faut avouer qu’elle avait été gâtée par la nature. Je la laissais prendre ses effets et je répondais à ses deux questions précédentes dans le plus grand calme.
- Je ne me suis pas disputé avec ta mère, loin de là et Kassou adore faire des longues balades en camion.
Par balade, on parlait d’un trajet de pratiquement deux jours. Il fallait le vouloir pour venir dans ce trou perdu qu’était Blue Cove et c’était bien plus rapide en avion qu’en camion. Je suivais ma petite fille qui semblait chercher mon camion. Elle n’eut pas à chercher longtemps. Kassoulet aboyait en demandant toute l’attention que pouvait lui donner sa sœur humaine. Il branlait de la queue et passait son museau dans le bout de fenêtre ouverte. Je marchais lentement pour la rejoindre et je levais les yeux au ciel avec les mains dans mes poches de pantalon en voyant l’empressement de Lexie. - Il va pas disparaître en poussière mon ange.
Je rigolais en entendant le husky faire de plus en plus de vocalise. Il était vrai que quand il s’y mettait, il devenait une véritable peste. Je sortais mes clefs pour déverrouiller le camion sur le côté conducteur et mon chien descendit à la vitesse d’une fusée pour faire la fête à sa sœur humaine dans les règles de l’art. Il avait pourtant plus de 5 ans, mais il agissait toujours comme une grand bébé. Je souriais de les voir heureux ensemble. J’aimais voir ma fille sourire. C’était l’un des plus beaux cadeaux de la vie.
- J’imagine qu’il vient manger une glace avec nous?
J’avais un petit sourire en coin en les voyant et je prenais la laisse dans le camion avant de le refermer. Je m’approchais de ma fille et lui tendait la laisse. Je me doutais qu’elle voudrait le promener elle-même.
- Kassou, si tu continues te faire la fête à Lexie comme ça tu vas l’abîmer.
Le chien se retournait pour me regarder comme si je venais de dire la plus grande bêtise de l’univers.
C'est rassurant de savoir que mes parents ne se sont pas disputés mais cela n'explique pas pourquoi il est à Blue Cove sans maman. Je n'arrive pas à comprendre. Mais cela n'enlève pas la joie que j'éprouve de le voir. Sa visite surprise est vraiment très plaisante. C'est vraiment bien de le voir. J'ai hâte d'en savoir plus sur sa petite visite mais ne précipitons pas les choses, je veux juste profiter de l'instant présent.
- Donc tu es venu seul ici avec Kassou pour me faire une surprise ? D'accord c'est cool alors, ça fait vraiment plaisir de te voir. Tu restes combien de temps ? Pour que je puisse m'organiser ?
Parce que oui je compte passer le plus de temps possible avec lui. On se voit peu, par ma faute je le sais, et donc chaque minute compte lorsque je suis avec lui. Il ne faut pas que j'en gâche une seule. Je rigole lorsqu'il me dit que son chien ne va pas disparaître. Il a raison mais il va devenir de plus en plus bruyant donc plus vite je retrouve mon frère poilu plus vite le calme reviendra.
Finalement papa libère le monstre qui me saute dessus. Je manque de tomber à terre mais tout va bien. Monsieur décide alors de se coucher sur le dos pour que je lui caresse le ventre pendant qu'il fait gigoter ses pattes et pleure comme un bébé. Je souris et m'accroupis à ses côtés pour lui donner tout l'amour qu'il réclame. J'en profite pour lui faire également quelques petits bisous sur le ventre.
- Eh mais c'est que tu manques d'amour toi ! Papa a bien fait de t'emmener avec lui pour que je puisse t'en donner, j'en ai à revendre moi de l'amour.
Je me redresse finalement lorsque Kassoulet se calme et prends la laisse que mon père me tend.
- Bien sur qu'il vient avec nous, il aime la glace comme nous et il fait parti de la famille.
Lorsqu'il voit qu'on va partir en balade Kassoulet se remet à faire le fou. Heureusement papa lui a appris les bonnes manières et il s’assoit pour que je puisse l'attacher mais avant cela il regarde mon père comme s'il venait de dire une grosse bêtise. Ce qui me fait exploser de rire. Kassou se met finalement en marche tout seul, sans connaître la direction que nous allons prendre et cela me fait encore une fois sourire.
- On va à notre glacier préféré ? Comme cela en chemin tu m'expliques la raison de ta venue exacte mon papounet...
Glacier qui n'est pas tout proche, mais la marche nous mettra en appétit et ainsi donc nous mériterons bien cette fameuse glace. Et comme cela je serais enfin fixée sur la présence de mon père ici. J'en saurais un peu plus et je serais sûrement rassurée de voir qu'il voulait juste venir me faire une surprise, rien de plus.
Après tout ce temps, je peux enfin te serrer dans mes bras à nouveau.
Je regardais ma fille avec le chien et j’étais heureux de la voir sourire. Il n’y avait rien de plus beau que le sourire des deux femmes de ma vie. Je levais les yeux au ciel lorsque ma fille mentionnait que le chien manquait d’amour. Comme si ce gros bêta était maltraité chaque jour de sa vie.
- Oh oui, il manque d’amour. Je ne le nourris jamais, il ne sort jamais de la maison, il dort au froid et sous la pluie et il n’a absolument aucun jouet.
Je rigolais la laissant mettre la laisse au chien. Je regardais le chien se mettre en route. Monsieur avait un sacré radar pour tout ce qui était sucré surtout les glaces. Je ne comptais plus le nombre de fois qu’il nous les avait volé alors que nous étions en train de les manger. Je passais mon bras autour des épaules de ma fille en souriant avec mes lunettes de soleil sur le bout du nez.
- C’est partie pour le glacier.
Je regardais autour en souriant. J’étais bien avec ma petite fille à mes côtés. Je suivais son pas alors que Kassoulet reniflait le plus de chose possible sur son passage avant de japper après un papillon. Il ne changerait jamais ce gros bébé poilu.
- Disons que je compte rester un petit moment. Ne change pas ton emploi du temps pour moi. Nous nous verrons bien suffisamment comme ça et ce quand tu en aura envie.
J’avais un petit sourire en coin et je la regardais. Je devais lui dire que nous avions emménagé ici. Je ne voulais rien lui cacher et surtout pas ça.
- Écoute Lexie. Moi et ta mère avons décidé d’emménager ici pour nous rapprocher de toi. Nous avons acheter un maison dans les montagnes. Je ne viendrai jamais te déranger dans tes choses. Jamais. Mais, j’ai besoin de me rapprocher de ma fille et d’être là pour t’aider et te soutenir en cas de besoin.
Je me sentais coupable de cette histoire d’agression. Je n’étais pas là pour l’aider lorsque ça c’était produit et le sentiment d’impuissance était trop présent. Je n’avais pas su protéger Kassandra alors il était hors de question que je fasse la même horreur avec ma cadette. J’allais être présent, que ça lui plaise ou non.
Je ne peux pas m'empêcher de regarder sans arrêt mon père. Je n'arrive pas à croire qu'il soit ici à Blue Cove, pour une visite surprise. C'est stressant mais tellement plaisant ! C'est si bon de le retrouver. Et plaisanter avec lui est si bon ! Cela m'avait tant manqué.
- Je le sais papa... Kass m'a déjà tout avoué... Tu es horrible avec lui... Il manque d'amour et c'est pour cela qu'il s'est caché dans ton véhicule lorsque tu as annoncé à maman que tu venais me voir. Il voulait retrouver sa sœur qui ne manque jamais d'amour pour lui. Il savait qu'avec moi il serait heureux. Je vais le gâter en lui offrant plein de câlins et de bisous et surtout des friandises !
Cette insouciance retrouvée est vraiment bénéfique pour moi. Je n'ai pas l'impression de redevenir sa petite fille mais c'est tout comme. J'oublie tous mes soucis pour le moment à ses côtés et c'est vraiment bon. Je pense que j'en avais besoin. Mon papa est le remède parfait à ce que j'ai vécu ces derniers temps.
Je me blottis un peu plus contre mon père lorsqu'il passe son bras autour de mes épaules. Le vent souffle légèrement et apporte à mes narines l'odeur de mon enfance, celle de mon père. Je pourrais presque fermer les yeux pour en profiter mais avec Kass au bout de la laisse je ne peux pas me le permettre. Monsieur a décidé de tirer un peu puis de s'arrêter et de recommencer inlassablement comme s'il était émerveillé par tout ce qui l'entoure.
- Un petit moment ??? Combien de temps ? Bien sur que si je vais changer mon emploi du temps pour toi ! Il faut que je passe le plus de temps à tes côtés, tu m'as tellement manqué ! Et j'ai besoin que tu me racontes comment ça se passe à la maison, les nouveaux potins ou je ne sais quoi, tout ce que tu voudras...
Soudain il m'annonce quelque chose qui me fait m'arrêter net. J'arrête de sourire durant une seconde. Mes parents déménagent ici ? Ils viennent vivre à côté de moi ? Parce qu'il a besoin d'être là pour moi ? Des émotions contradictoires se bousculent en moi... Je suis heureuse de savoir que je pourrais les voir quand je veux, de savoir qu'ils seront juste à côté de moi. C'est juste magique mais... Mais je ne veux pas revivre ce que j'ai vécu... Je ne veux plus qu'on me compare à Kassandra, je ne veux plus vivre avec son fantôme... Et je ne veux plus qu'ils me surprotègent...
- Wahou... C'est une super bonne nouvelle ! Maman arrive quand ? Vous avez trouvé quand la maison ? Pourquoi ne pas m'en avoir parlé avant ? Par contre, vraiment, vous n'allez pas me surveiller hein ? Ou recommencer comme avant ? A être trop protecteur ?
J'espère qu'il ne prendra pas mal ce que je lui dis. C'est juste que j'ai grandi, j'ai vécu seule et j'ai pris une totale indépendance. Je ne veux pas à avoir à rendre des comptes à mes parents sur ce que je fais, avec qui et quand je le fais... J'aime ma liberté. Mais une liberté avec des parents pas loin c'est une bonne idée, tant qu'ils respectent mes choix... Il faut qu'ils comprennent que je peux faire des erreurs dans la vie ou des bêtises et que cela peut m'apporter quelque chose de bénéfique au final. C'est en faisant des erreurs qu'on apprend, mais si on me couve trop je n'avancerais pas dans la vie.
Pour lui faire comprendre que je suis vraiment heureuse je le prend dans mes bras et lui fais un gros bisou sur la joue. J'ai hâte de visiter leur maison et les environs et surtout de voir maman...
Après tout ce temps, je peux enfin te serrer dans mes bras à nouveau.
La première réaction de ma fille fut de se figer sur place. J’avais peur qu’elle le prenne mal et cela me faisait penser que, peut-être, elle trouvait que c’était trop. Cependant, je ne comptais pas changer d’avis sur ce déménagement. Je comptais rester près de ma fille le plus possible et ainsi avoir la possibilité de lui venir en aide mais également de la voir évoluer dans sa vie d’adulte. Je savais qu’elle n’était pas Kassandra, mais Rose avait parfois plus de mal que moi à faire la distinction entre les deux. J’écoutais la réponse de ma fille et je posais un baiser sur le dessus de sa tête.
- Je ne compte pas te surveiller ma chérie ni être trop protecteur. Je veux simplement te voir devenir une adulte et je veux être présent si tu en as besoin. Ce n’est pas en étant à l’autre bout du pays que je serai en mesure de le faire malheureusement. Et pour répondre à ta question, ta mère est déjà sur place. Elle défait des cartons. J’avais besoin de prendre l’air avec notre gros poilu hys… KASSOU NON !
Mon charmant chien avait décidé de profiter de notre courte pause pour faire un trou dans le gazon sur le chemin. Il était incorrigible. Il leva la tête vers moi en restant figer dans son mouvement. Non mais franchement pourquoi j’avais choisi le pire de la portée au juste ? Au même moment, Lexie me prenait dans ses bras pour me faire un câlin et me donnait un bisou sur la joue. Ma petite colère retombait immédiatement et le sourire me revenait sur le visage. J’étais heureux qu’elle se soit adoucit. Finalement, cette longue séparation avait eu du bon pour tout le monde semble-t-il. Kassoulet se glissait entre nous pour nous séparer. Il était jaloux le petit monsieur. Je baissais le regard en souriant vers le monstre plein de terre. - On est jaloux hein ? Tu veux des câlins toi aussi ? Demande à ta soeur petite canaille
Il éternuait sur Lexie avant de lever sa grosse tête contre sa « sœur » en haletant. Il était heureux de la revoir tout comme moi je me sentais mieux de la voir en forme et en vie.
Les paroles de mon père ma rassurent mais pas totalement... Je peux comprendre qu'ils veuillent être à mes côtés. J'ai besoin d'eux pas trop loin de moi c'est sûr. Et je dois dire qu'ils m'ont beaucoup manqué. Mais... Je ne veux vraiment pas que les choses soient comme avant... Je ne veux pas que ma sœur revive à travers moi, je ne veux pas être sur-protégée. Et même si je sais que papa va me dire que les choses seront différentes j'aurais du mal à le croire.
- J'ai hâte de la voir. Elle m'a manqué elle aussi. Il faudra qu'on s'organise un petit repas. Et il faudra aussi que je visite votre maison ! J'espère qu'il y a une chambre d'amis pour moi.
J'explose de rire lorsque je vois Kass faire un trou. Décidément il est irrécupérable... Il est si intelligent. Faire sa petite tête comme s'il avait compris papa est vraiment comique. Et puis il fait craquer tout le monde... J'en profite pour serrer papa contre moi et l'embrasser. Je sais que cela va le calmer immédiatement mon petit papounet. Mais monsieur le chien décide de nous séparer et m'éternue dessus. Eurk. Je me penche vers lui pour lui faire un bisou sur le museau et lui fais une petite caresse. Mais je me reconcentre bien vite sur mon père.
- Papa... Promets-moi que les choses vont changer... Je ne suis plus une petite fille...
J'espère qu'il ne le prendra pas mal. Mais j'avais besoin de le dire... Je sais qu'il arrivera à faire des efforts mais maman peut être pas... J'arrive à comprendre pourquoi ils sont comme cela avec moi, et je ne remet pas en question leur amour pour moi. Mais c'est compliqué pour moi par moment.
Au bout de quelques minutes de marche nous finissons par arriver devant le glacier. Je regarde les différents parfum même si je sais déjà ce que je vais prendre. Je veux une glace framboise ! Et je donnerai un bout de mon cornet à Kassou...
- J'ai bien envie de prendre deux boules framboise. Et toi papa ? Tu as envie de quoi ?
Je regarde en souriant Kassoulet qui s'est assis et remis la queue rapidement. Il sait qu'il va avoir le droit à un petit bout. Il fait le gentil pour montrer qu'il le mérite.
Après tout ce temps, je peux enfin te serrer dans mes bras à nouveau.
Il semblait y avoir eu du bon dans notre absence. Lexie était d’accord pour revoir Rose. C’était ma pire crainte en fait. La mère et la fille ne s’entendait pas réellement et il y avait déjà eu des sacrés prises de tête. Chaque fois, je me retrouvais à être dans le milieu et je ne savais pas trop quoi faire et encore moins quoi dire. L’une des deux serait forcément en colère contre moi. Je n’avais pas de chance visiblement de ce côté. - Tu peux être certaine que nous te ferons une chambre juste pour toi en plus d’une autre pour les invités. Tu auras toujours ta place parmi nous Rose heu … Lexie. Désolé. Ta mère doit sans doute penser à moi.
Je me mettais à rigoler. Ma maladresse avec les noms ne datait pas d’hier. Le pire étant lorsque j’appelais Lexie Kassandra. Ce n’était pas méchant et ni voulu, mais je savais que cela faisait du mal à ma grande fille chaque fois. Là, Lexie continuait avec sa notion de changement et le fait qu’elle n’était plus une petite fille. Je poussais un soupir et je levais les yeux au ciel. Elle jouait avec mes nerfs là.
- Lexie … Qu’est-ce que je t’ai dit plus tôt? Arrête un peu. Il faut aller de l’avant et non de reculons.
Je continuais de marcher avec ma fille après avoir posé un baiser sur son front avec douceur. Nous étions finalement arrivé devant le fameux restaurant de glace. Lexie avait décidé de prendre deux boules à la framboise. Je n’étais aps surpris. Je regardais moi aussi les glaces en me sentant intérieurement comme un gamin de 10 ans. Je souriais et je commandais finalement à la charmante dame en souriant.
- Nous allons prendre deux boules à la framboise et un autre deux boules à la gomme balloune.
Je faisais un clin d’œil à Lexie avant de payer la dame. Nous allions pouvoir profiter des tables à pic-nic dehors. Je donnais la glace à ma fille avant de m’asseoir. Kassoulet était assis docilement et regardait tour à tour nos cornets de glace avec envie.
- Couche Kassou
Le chien soupira et se coucha en branlant la queue. Il avait envie d’avoir sa glace.
- Ta mère serait morte de rire de me voir avec ce parfum. Elle me dit toujours que c’est pour les petits enfants. Alors raconte-moi comment se passe tes cours et le reste.
J'aurais donc une chambre chez mes parents. C'est assez agréable de savoir que je peux y aller quand je le désire. Même si je sais que je ne pourrais jamais rester plus de deux jours chez avant qu'on ne recommence à se disputer maman et moi. A moins que les choses aient définitivement changer... Nous verrons bien. La famille est quelque chose de précieux et j'aime à croire que nous sommes une famille unie malgré les disputes que nous avons pu avoir dans le passé. D'autant plus que je sais bien que cela fait très mal au cœur de papa...
- Papa !! Quand arriveras-tu à te souvenir de nos prénoms du premier coup ? Ralalala... Je vais devoir faire une pancarte avec mon prénom et la porter autour du cou... Et en faire une pour maman et Kassoulet je pense...
Bien évidemment je dis cela avec un grand sourire. Et je fini par rire avec lui. C'est si bon de le retrouver... Et surtout de le retrouver pour de bon. Ils ont emménagé ici. Je n'aurais plus à leur dire au revoir pour une longue période. Parce que mine de rien à chaque fois que je repartais de chez eux j'avais une pointe au cœur...
- Très bien, allons de l'avant jusqu'au glacier mon cher père.
Une fois arrivée je choisis sans hésiter le parfum que je désire pour ma glace et sans surprise papa prends une avec un goût pour les enfants. J'attrape la glace qu'il me tend après m'être installée sur le banc. Kassou attend d'avoir un petit bout de nos glaces mais papa lui demande de se coucher alors je vais attendre un peu avant de partager avec lui. De toute façon il n'aura le droit qu'au cornet. La glace est trop sucrée pour lui. Je ne voudrais pas qu'il tombe malade. Je commence à la manger tout en regarde mon père me parler. Le sourire que j'ai aux lèvres n'est pas prêt de me quitter.
- Et maman a raison, c'est un parfum pour les enfants, mais tu as bien le droit de te faire plaisir.
Il me demande ensuite comment se passe mes cours et le reste. Que veut-il dire par reste ? Nous verrons bien... Même si j'ai une petite idée de ce qu'il risque de me demander.
- J'adore mes cours ! Je me sens bien à l'hôpital même si je dois bien avouer que c'est crevant... Je révise dès que j'ai du temps libre seule ou parfois avec une amie. Elle s'appelle Sandra. Elle est super douée, donc je profite de ses connaissances pour m'améliorer. On me donne des cas intéressants. Depuis que j'ai commencé mon internat je m'occupe chaque jour d'une femme dans le coma. Elle est dans cet état depuis plusieurs années. J'essaie de m'occuper d'elle du mieux que je peux. Et j'adore également les urgences. Tu verrais les cas qu'on a parfois ! C'est vraiment très intéressant mais je vais t'épargner les détails. Bon et vous deux, enfin vous trois, quoi de neuf ?
Parce que oui, on ne va pas que parler de moi quand même. J'ai envie de savoir tout au sujet de mes parents ; comment s'est passé le déménagement, quels emplois ils ont ici, comment ils s'intègrent dans cette nouvelle vie.
Après tout ce temps, je peux enfin te serrer dans mes bras à nouveau.
J’éclatais de rire en écoutant parler ma fille de ma maladresse. J’avais tellement de difficulté avec les prénoms et les noms que je donnais des surnoms à mes élèves ou je les appelais tous «Jacqueline» c’était plus simple ainsi je trouvais. Je souriais à ma grande fille en posant un baiser sur son front. Seigneur que je l’aimais ce petit bout de femme qui avait tant grandit.
- Tu devrais en faire pour tous ceux que je croise et encore je risque d’oublier de les lire. Remarque cela ferait un superbe projet avec une enseignante en arts plastique pour mes élèves. Je les vois bien avec des paillettes et tous.
Je continuais de rire. Les adolescents me tueraient à coup sûr si je convenais d’un projet aussi ridicule. Parfois, j’aimais bien faire marcher mes étudiants de cette façon. C’était assez rigolo.
Je payais les glaces avant de m’installer avec ma grande fille. Je l’écoutais avec une immense attention me parler de ses cours et de la vie hospitalière. Je ne comprenais pas trop pourquoi elle avait voulu aller dans cette branche, mais si elle était heureuse alors je l’étais aussi. Je ne voulais que son bonheur tout simplement. Je ne cessais de sourire en l’écoutant. La passion était palpable dans sa jolie voix. Elle adorait ce qu’elle faisait et cela me rendait encore plus heureux.
- Je vois que tu es passionnée et c’est vraiment une chose que je suis heureux d’entendre. J’aimerais beaucoup rencontrer son amie Sandra. Tu pourrais l’inviter à venir manger à la maison un de ses jours. Je suis également certain que tu t’occupes de cette femme avec toute la douceur dont tu es capable et je ne doute pas que tu croises de drôles d’oiseaux aux urgences. Il y a toujours des débiles partout. J’ai déjà envoyé un étudiant aux urgences car il avait avaler une anche de saxophone à cause d’un pari avec ses amis.
Je me rappelais de ce souvenir encore. C’était il y a trois ans. Les parents m’avaient engueulé comme des malades et j’avais dut solidement lever le ton. Le professeur de musique était quand même un ancien militaire. Les gens l’oubliaient souvent. J’adorais faire de la musique, mais je restais un type TRÈS physique.
- Sinon quoi de neuf … Ta mère a trouvé un travail comme secrétaire à la mairie et moi j’ai un poste à plein temps comme enseignant de musique. Kassoulet est fou de la maison. Nous avons vraiment eu de la chance. La nôtre a été vendue en 24h. Nous avions énormément d’offres car j’avais bien entretenu cette dernière et ta mère a eu un coup de cœur pour le palace que l’on acheté. J’ignore exactement ce que l’on va faire de quatre chambres, mais ça nous permettra de recevoir ton grand-père quand il en aura envie.
Son grand-père … Mon père… Oh mon Dieu. Je priais intérieurement pour que ce dernier ne vienne pas trop souvent. Il me traitait encore comme un gamin en plus de me réprimander sur tous. Seigneur … Lieutenant général Watson du corps des marines. Lexie l’adorait cependant et je devais reconnaître qu’il avait toujours été rempli d’attentions pour cette dernière. Je me doutais qu’il devait sans aucun doute lui payer une partie de ses études ou son loyer. Il était comme ça mon père… gâteau aux maximum pour sa petite Lexie.
Si je dois préparer une pancarte pour chaque personne qu'il croise je n'ai pas fini... Entre notre famille, les futurs amis qu'il va avoir dans cette ville, les collègues et les élèves.... Je l'imagine bien demander à ses élèves de tout préparer et d'ajouter des paillettes. Ils vont le détester ! Sauf si ce sont des gamins très jeunes. D'ailleurs je me demande dans quel établissement il est et quelle est la tranche d'âge des enfants dont il s'occupe. Et surtout avec qui il partage sa passion pour la musique...
- Ils vont te détester... Des paillettes ? Eurk c'est pour les petits.
Ralala que c'est bon de rire avec lui. Cela m'avait tellement manqué ! Et manger une glace avec lui également. J'ai l'impression de retrouver mon insouciance. C'est très bizarre comme sensation... Je me sens comme une gamine heureuse d'être avec son papounet et également comme la jeune adulte que je suis devenue qui peut converser sérieusement avec son père. Je suis deux personnes en même temps. Mais juste les bons côtés de l'enfant et de l'adulte.
Après avoir rigolé je me mets à parler de ma passion pour mon métier. J'ai du mal à m'arrêter de parler mais je me stop pour lui laisser le temps de me répondre. Il veut rencontrer Sandra ! C'est une très bonne idée. J'ai hâte de lui présenter. Le voir me complimenter autant me fait un bien fou.
- Je te la présente quand tu veux ! Tu peux passer à l'hôpital un jour pour la rencontrer et on ira manger ensuite à la maison volontiers. Je lui proposerai. Oh que oui parfois il y a de drôles d'oiseaux mais je dois dire que ce sont des cas très intéressants pour le coup. J'en apprends toujours un peu plus sur le corps humain grâce à leurs bêtises. Il a fait un pari avec ses amis sur le fait d'avaler une anche de saxo ? Ils sont bizarres tes étudiants mon papounet...
J'imagine bien la tête de l'interne qui a du s'occuper de cet idiot... Non mais sérieusement... Avaler ce genre de truc ? Il faut être complètement fou... Je me concentre ensuite sur la suite du discours de papa. Maman travaille à la mairie ! C'est génial ça ! Elle a vite trouvé un boulot, je suis contente pour elle, vraiment. Par contre papa ne précise pas s'il est dans un lycée ou un collège. Je suis étonnée qu'ils aient pu vendre le maison en 24h... Ca a dû être dur pour eux quand même... Et ils ont quatre chambres ! Quatre ? Oh il ne fallait pas me dire cela... Je vais pouvoir l'embêter... Lui faire une bonne petite blague !
- Ils ont quels âges les enfants dont tu t'occupes ? Que je sache si je dois plaindre tes élèves ou pas. J'ai vraiment hâte de voir cette mains... Et j'espère bien qu'il y aura une chambre pour papi ! Ce sera tellement pratique pour le voir. C'est une merveilleuse idée. Donc ça fait une chambre pour vous, une pour papi, une pour moi et une pour tes petits enfants ! Vous avez bien calculer ! Je suis même sûre que vous n'avez pas penser à tout cela.
Je me concentre sur sa tête pour voir comment il va réagir à l'annonce des petits enfants. Bien évidemment je ne suis pas enceinte... Ce n'est pas possible. Mais c'est si drôle de le laisser sous-entendre. Je me retiens de rire en mangeant un peu ma glace. Je casse un petit morceau du cornet pour le donner à mon Kassoulet. J'ai un grand sourire sur les lèvres.
Mon dieu, quand j'y pense... Papi pourrait être juste à côté. Je pourrais profiter de lui aussi et surtout le remercier pour tout ce qu'il fait pour moi. Il m'aide en secret. Il ne l'a pas dit à mes parents. J'ai eu beau refuser je n'ai pas eu le choix. Et je dois dire qu'on ne peut pas le contredire. Quand il dit quelque chose on le fait. C'est un homme en or et j'ai de la chance de l'avoir pour grand-père.
Après tout ce temps, je peux enfin te serrer dans mes bras à nouveau.
J’avais de ravissants souvenirs avec des paillettes. Déjà, Kassandra les comptait pour faire une moyenne des paillettes contenus dans les sacs. Elle comptait tout. Ensuite, Lexie adorait en mettre sur tous ces bricolages alors qu’elle était petite. Combien de fois est-ce que j’avais ramassé des brillants jusque dans ma nourriture après avoir passé quatre fois la balayeuse? Je ne les comptais plus. Je souriais un peu en coin en revoyant ma fille dans sa robe de graduation. - À ce que je sache, tu avais des paillettes sur ta robe de graduation alors ce n’est pas que pour les petits.
Je lui faisais un petit clin d’oeil en souriant. J’adorais ma grande fille. Elle était le centre de mon univers désormais en dehors de la musique, de ma femme et de Kassoulet. Kassoulet qui faisait les yeux doux à sa sœur dans l’espoir d’avoir droit à une bouchée de glace avec amour. Sacré chien quand même.
- Je serais heureux de rencontrer ton amie Kassoulet heu … je veux dire Kassandra… heu non Sandra. Désolé. Alors je serais heureux de rencontrer Sandra mais en dehors de l’hôpital s’il te plaît. Tu sais à quel point j’ai horreur de l’odeur de ce lieu. Les hôpitaux ne sont pas pour moi.
«Tout comme les postes de police». J’avais passé trop de temps au commissariat de notre ancienne ville à rencontrer les policiers et être interrogé. Lexie ramenait mon attention sur mes élèves. Je levais les yeux vers le ciel en réfléchissant.
- Oh ils ont entre 14 et 18 ans. J’enseigne sur trois années. Certains sont forcés à faire de la musique et je trouve ça dommage par contre. Ce n’est pas pour tout le monde ce genre d’art. Tu sais bien qu’à la maison je n’avais pas le choix de faire une chambre pour ton grand-père. Il m’aurait réprimandé si tel n’avait pas été le cas. Tu sais comment il est… Au fait, tu lui as parlé récemment?
Ensuite, Lexie en ajoutait une couche en me parlant de petits enfants. Je m’étouffais avec ma glace carrément. Oh non! Oh non! Non! Non! Pas de petits-enfants dans l’immédiat!
- Attends après ton diplôme pour me parler de petits-enfants tu veux bien? Je n’ai pas envie de mourir d’un infarctus massif.
Si Rose avait été présente, elle aurait fait un sacré sermon sur la contraception avec notre fille. Moi, je me serais éclipsé pour aller jouer un morceau sur mon piano en tentant de couvrir leur engueulade massive avec les cris. Il y en avait tellement eu des engueulades à la maison. Pas étonnant que notre grande fille soit partie en douce.
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Dim 26 Avr - 2:32
Nous étions arrivé en ville deux semaines plus tôt. J’avais décidé de prendre mon temps avant de débarquer chez Lexie. Je me demandais surtout comment elle réagirait de nous voir ici moi et sa mère. J’espérais qu’elle serait contente, mais je ne me faisais pas d’illusion. Ma fille nous avait mis à l’écart durant un sacré moment. Elle était une seule fois à Noël et nous une fois également. Je voulais qu’elle soit en sécurité et cette histoire d’agression m’avait poussé à tout abandonné pour venir la rejoindre avec ma femme et notre charmant Kassoulet. J’avais pris un bon café ce matin là et lu le journal après mon infini course à pieds dans les montagnes pour épuiser mon gros idiot à quatre pattes et éviter qu’il ne creuse des trous dans le jardin tout neuf de Rose.
