Sortez vous les doigts du cul et ça ira tout seul.
« - Ah ! ! ! » hurla-il en se redressa précipitamment. Son front ruisselait de sueur, sa respiration était saccadée. Il prit le temps de vérifier où il se trouvait, encore troublé par les images qui une fois encore, hantées ses nuits. Il quitta son lit, s'approcha de la fenêtre et tira les rideaux pour faire entrer le soleil. Puis, il se massa les tempes et observa le réveil qui indiquait 5 h 00. Une fois encore l'ancien soldat savait qu'il ne bénéficierait pas d'une nuit complète de sommeil et une fois encore, pour chasser son trouble, il alla se préparer pour aller courir. Il jeta au préalable un œil sur Kassandra, qui dormait encore (chanceuse). Il alla ensuite se préparer sans attendre, espérant une fois n’est pas coutume, que le jogging lui permette d’évacuer. Il fit le tour du parc près de chez lui plusieurs fois sans s'arrêter. Il courrait à en perdre haleine, chassant de son esprit la moindre réflexion, puis passé le défoulement, il alla se préparer pour prendre la route et se rendre au Centre pour y donner ses cours de « combat et de défense ». Il prit de quoi se changer plaça le tout avec méticulosité dans son sac et prit la direction du Centre et plus précisément dans les locaux où se trouvait tout ce qu'il fallait pour ses cours. Armé de sa clé, il ouvrit la réserve où se trouvait le nécessaire pour préparer son cours à savoir quelques plots et des chasubles. À présent, il ne lui restait qu'à attendre ses chers élèves pour entamer la première séance de torture matinale. Car oui, il n'avait pas prévu de les épargner, comme toujours. La pédagogie est un don, ce qui laisse sous-entendre que soit nous l'avons, soit nous en sommes dépossédés. La pédagogie est une passion, ce qui laisse sous-entendre que soit nous sommes motivés, soit nous ne le sommes pas. Il était évident qu'Asher Collins n'était dépositaire ni du don, ni de la passion et que le cas échéant, même s'il faisait le plus petit effort qu'il soit, jamais il ne serait un véritable pédagogue. Cependant, n'ayant pas l'ambition de le devenir, ce constat n'éveillait en lui, pas la moindre amertume, bien au contraire, il s'en fichait royalement. Pour rester entre les murs de l'institut, il n'avait qu'à se contenter de faire acte de présence, d’autant plus que la Fitzgerald semblait avoir pris de la distance depuis les récents événements. Ash sortit de ses pensées et continua à délimiter son terrain d'entraînement à l'aide des plots qu'il disposait. Il releva la tête et sentit peser sur lui plusieurs regards intrigués. L'ancien militaire déposa son dernier plot et vint à la rencontre de ses élèves.
Je n'aime pas cet établissement... J'aime étudier, j'aime bien certains professeurs mais je n'aime pas les élèves, tout du moins les trois quart. Il y a quelque chose qui me dérange, sans doute mon manque de confiance en moi... J'espère que cela changera avec le temps et que je me ferais un peu plus d'amis. Mais cela me semble assez compliqué. Pour le coup j'évite un maximum de croiser les autres, je préfère rester dans ma chambre, à la bibliothèque, en cours ou à l'extérieur.
Pour le coup je vais en cours toute seule et j'étudie sérieusement pour en savoir le plus possible. J'aime ce que j'apprends surtout avec madame Dotson. Elle est l'une des rares à nous complimenter et nous motiver. Cela me fait un bien fou. J'espère que ce sera le cas avec les autres, comme par exemple avec le professeur de combat et de défense... J'ai si hâte de commencer ce cours. D'ailleurs en parlant de cela il faut vite que je me prépare si je ne veux pas arriver trop en retard. Je me douche rapidement dans les douches communes, une fois que les autres ont terminé ; eh oui je suis assez pudique et timide... Donc j'y vais toujours soit avant tout le monde soit après... Puis je m'habille d'un short et d'un débardeur pour faire du sport. J'attache mes cheveux en queue de cheval. Voilà je suis prête. Je claque la porte et je me mets à courir dans les couloirs pour arriver à temps en cours.
Au final je suis l'une des premières à arriver. Heureusement car je n'aime tellement pas être la dernière à arriver, j'évite de trop porter l'attention sur moi. J'en profite pour regarder le professeur préparer le terrain. Je me demande bien ce qu'il nous réserve. Je le regarde également, c'est la première fois que je le vois, c'est un homme assez charmant mais il a l'air très strict et sévère. J'espère qu'il va se détendre et sourire un peu à un moment. Il s'approche de nous après avoir posé le dernier plot. Je reste droite mais baisse un peu le regard pour ne pas à avoir à le regarder droit dans les yeux. Il m'intimide avec sa prestance.
Le cours va commencer... Je suis impatiente mais je flippe aussi. Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre avec ce cours. Je n'ai jamais eu cette matière auparavant. Je ne vois même pas à quoi elle peut nous servir réellement. Enfin moi cela m'intéresse, j'aimerai savoir me défendre parfaitement. Mais je ne savais pas qu'en cours cela était possible. A moins que ce ne soit qu'un cours de karaté ou de judo, ou un truc lambda. Mais dans ce cas pourquoi l'appeler cours de défense et de combat ?
Sortez vous les doigts du cul et ça ira tout seul.
Asher n'était toujours pas à l'aise, il avait beau se blinder rien n'y faisait, un sentiment de dégoût l'assaillait à chaque fois qu'il franchissait l'enceinte du Centre, toujours avec le précieux badge qu'on lui avait expressément demandé de ne pas perdre. Aujourd'hui, il donnait un cours à un nouveau groupe. Comme toujours, il répétait son discours dans un coin de sa tête. Il devait garder une bonne distance avec ces gamins, tout en ayant en tête, qu'il devait aussi les protéger. Elizabeth Fitzgerald s'était montrée intransigeante là-dessus. À peine avait-il fini d'achever sa préparation, que l'azur de son regard fut attiré par la présence au loin d'un groupe en approche, mais plus encore par la jeune demoiselle qui les avait tous dépassée. Se redressant progressivement, Asher déposa les quelques plots qu'il tenait entre ses bras et s'approcha. « - Salut ! » Oscillant entre la bienveillance et la familiarité, le professeur fit signe aux autres de se presser un peu. « - Aller, on n'a pas toute la journée ! À l'avenir, soyez ponctuel ! C'est à votre portée non ? Sinon quoi j'irais moi-même vous sortir du pieu et croyez-moi, je ne prendrais aucune pincette. »
Les regards convergèrent vers le nouvel enseignant qui comparait aux autres membres du corps professoral, semblait bien atypique. « - Faites comme votre camarade » Il posa à nouveau son regard sur Mary avant qu'un de ses camarades, sûrement un fayot ose demander à l'enseignant s'il lui était possible de se présenter comme il était d'usage. « - Et bien vous apprendrez que moi et les usages, c'est une équation qui ne fonctionne pas. Je suis Asher Collins ! Et j'ai l'honneur de vous faire savoir que je serais en charge de l'éducation physique. Et je vais axer le programme de cette année sur le combat et la défense. Nous nous verrons quatre heures par semaine. Le lundi et le vendredi. Mais pas le temps pour la parlotte. Faites-moi un tour de terrain. Toi aussi, Miss ponctuelle » lança-t-il à Mary avant de siffler tout le monde « -En groupe aller, c'est parti, je vous accompagne ! »
Des retardataires arrivent finalement. Le professeur ne les accueille pas spécialement gentiment... C'est donc noté, je dois toujours être à l'heure si je ne veux pas avoir de problème avec lui. Soudain il parle de moi et je sens le rouge me monter aux joues. Je n'aime pas être l'attention de plein de regards. Heureusement un élève lui demande de se présenter et il détourne enfin le regard de sur moi. Il s'appelle monsieur Collins. Et voilà qu'il reporte son attention sur moi. Je n'aime tellement pas me faire remarquer... Surtout que je n'ai rien fait de particulier si ce n'est arriver à l'heure du cours. Et le petit surnom qu'il me donne ne me plaît. Miss ponctuelle... Il préférait que je sois en retard comme les autres ? Je n'ai fait que respecter les horaires c'est tout. Je ne sais pas si je vais m'entendre avec lui, ce qui serait dommage. Mais pour l'instant je dois dire que je ne l'apprécie pas trop, il a l'air d'être un professeur difficile qui ne s'entend pas particulièrement avec ses élèves. Mais je me dois de lui donner une chance pour que tout se passe bien durant ses cours. Je ne voudrais pas passer pour une mauvaise élève.
- A vos ordres professeur...
Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. C'est sorti tout seul... Je me mets vite à courir pour me tenir à distance de ce professeur que j'ai du mal à cerner. Je sens que ces quatre heures de cours avec lui vont être compliquées... Je ne peux m'empêcher de jeter des coups d'oeil sur lui. Je me demande ce qu'il vaut comme professeur et surtout je me demande ce qu'il va bien pouvoir nous apprendre. J'aimerai le lui demander mais je ne pense pas que ce soit le moment. Je me concentre donc sur ma respiration pendant que je cours. Je suis assez endurante et j'aime courir mais dans cette salle je prends un rythme plutôt normal. Je ne veux pas m'épuiser trop rapidement. Néanmoins j'ai l'impression de courir un peu plus vite que certains. Il va sans doute falloir que je me cale sur eux si encore une fois je ne veux pas trop me faire remarquer du professeur. Je ne voudrais pas qu'on me prendre pour une fayot ou je ne sais quoi. Même si je pense que cela risque d'arriver car j'attendais avec impatience ce cours. J'ai vraiment besoin d'apprendre le combat. Ne me demandez pas pourquoi car je ne saurais pas vous dire. Je sais juste que cela me permettra de me défouler et sans doute me préparer pour plus tard. On ne sait pas de quoi est fait demain et j'aimerai savoir me protéger convenablement.
Sortez vous les doigts du cul et ça ira tout seul.
Voilà plusieurs semaines qu'Asher avait officiellement rejoint l'équipe pédagogique de l'ICP. Des semaines qu'il avait cessé de compter depuis son arrivée au Centre. À quoi bon ? Sous peu, ces semaines deviendront des mois et peut-être les mois, des années. Un constat qui ne trouvait aucun écho chez Ash qui n'avait plus de véritable notion temporaire depuis son retour du Moyen-Orient et les multiples tortures qu'on lui avait fait subir après sa capture. Le psy l'ayant brièvement suivi à son retour, s'en était rendu compte et l'avait fait remarquer presque aussitôt à son patient. « Pour moi, les secondes, les minutes et les heures sont aussi relatives que les jours, les semaines, les mois et les années. J'ai fini par arrêter de compter pour ne pas me perdre et aussi parce que c'est plus simple d'oublier que le temps n'a aucune emprise sur vous, un peu comme la douleur ! » Ash, c'était de ce fait bien garder de dire à son psy que ce trouble ne s'était jamais résorbé et qu'il le traînait encore comme un boulet, au même titre que sa « capacité » à ne pas ressentir la douleur. Mais revenons à l'arrivée au Centre. Dire que l'acclimatation s'était faite sans accro, serait mentir. La sociabilité est une qualité que l'on ne trouve pas chez le soldat Collins et pour ne rien arranger, il n'avait depuis son arrivée, fait très peu, voir aucun effort pour se faire apprécier de ses collègues, qu'il préférait fuir comme la peste.
« Elle est trop gentille, comme une hirondelle tombée du nid » pensa-t-il en observant Mary, qui semblât rougir lorsque les regards se braquèrent sur elle avant que le professeur attire à nouveau l'attention du collectif. Certes, il voulait mettre de la distance, mais peinait à jouer les connards, plus qu'avant. Kassandra y était sûrement pour beaucoup et puis la petite Mary n'avait rien d'une petite peste emmerdeuse, alors pourquoi s'acharner sur elle ? « - Un tour suffira à faire chauffer vos muscles, au détriment de vos neurones. Mais aller, je sais me montrer magnanime. Va pour trois tours » Certains se mirent à rouspéter pas aux faits des méthodes d'Asher qui en plus d'être sarcastique, ne semblait le genre de professeur à se contenter du minimum syndical. Pour dire vrai, Ash se fichait de froisser ses élèves et il n'était certainement pas là pour s'en faire des amis. Sur le trajet, il posa à nouveau son regard sur Mary qui cherchait à adapter son rythme pour n'être ni trop en avant, ni trop en arrière. L'enseignant rattrapa donc le petit groupe, sifflet autour du cou, il passa près de Mary et lui adressa quelques furtifs conseils « - Vas à ton rythme ma grande, ne cherche pas à te noyer dans la masse ! » Puis il repassa devant pour remettre une bonne distance avant de regagner sa place et les premiers arrivants. « - Une fois que vous aurez tous terminé, j'aimerais que vous vous mettiez par deux pour qu'enfin les choses sérieuses commencent. » Le groupe étant impair, il savait qu’il se retrouverait en binôme avec l’un ou l’une des élèves.
Lancé de dès:
Asher va-t-il se retrouver en binôme avec Mary? - Oui - Non
Je me concentre sur ma course. J'évite de regarder les gens autour de moi. Je ne veux pas qu'on pense que je suis la chouchou du professeur ou que je veux le devenir. Non je désire juste donner le meilleur de moi-même et surtout j'ai hâte d'apprendre le combat. J'écoute le professeur et manque de pouffer de rire lorsqu'il dit qu'on a besoin que d'un seul tour de chauffe mais qu'il veut qu'on en fasse trois. Heureusement que j'aime courir... Mais c'est long... Je sais bien qu'on doit chauffer nos muscles mais j'ai surtout envie de me battre... Enfin de me défendre pardon. Parce que je sais que je ne dois jamais donner le premier coup si je veux être en légitime défense... Lorsque je me retrouve à côté du professeur il me dit que je dois courir comme j'ai envie... Il a ainsi donc remarqué que je me retiens... Et encore une fois je vais passer pour la fayotte. Mais tant pis. Je lève la tête, regarde bien droit devant moi et accélère mon pas de course. Cela fait un bien fou, même si je préférerai le faire en extérieur pour sentir le vent dans mes cheveux.
Je termine mes tours dans les premières comme je m'y attendais. J'en profite pour aller prendre dans mon sac ma bouteille d'eau et en bois une gorgée. Viens le moment de se mettre en duo. Bien évidemment personne ne me choisi sauf un jeune homme qui a l'air de me prendre par dépit. J'aurais presque préféré me retrouver avec le prof mais bon. Je me mets en position et attends les ordres du professeur. Je me demande bien par quoi nous allons commencer. Le gamin m'appelle chouchoute, je lance alors.
- Appelle moi encore une seule fois comme ça et je te fais bouffer le sol...
Il ne va pas m'énerver encore longtemps. Je n'aime pas qu'on m'appelle comme ça et je ne me laisserai pas faire. Même si dans le fond je me demande bien ce que je pourrais réellement faire.... Je n'ai pas envie d'avoir de problème ici. Je dois bien me comporter. Je dois me tenir correctement. Je reporte toute mon attention sur le professeur.
Sortez vous les doigts du cul et ça ira tout seul.
L'échauffement, comme à chaque fois, était un prétexte pour que l'enseignant puisse jauger ses élèves et le fonctionnement du groupe. Il avait beau jouer ( à merveille) les vieux loups solitaires, il ne connaissait que trop bien l'importance du collectif pour faire face à diverses situations de crise. Certes, il était peu probable que les jeunes soient amenés à se rendre sur des terrains d'opérations militaires, voir même de s'enrôler dans l'armée. Asher l'avait compris, ici l'on formait une espèce d'élite intellectuelle appelée à migrer vers des sphères plus politisées. Son cours, n'était pour eux, qu'une sorte d'option rendue obligatoire par la force des choses. Il fallait bien stimuler un peu cette horde de neurones. Elizabeth Fitzgerald avait donc jeté son dévolu sur l'ancien militaire pour qu'il mène à bien cette matière. Et si de prime abord, il s'était montré sans entrain pour mener à bien cette tâche qui faisait office de couverture, avec l'expérience engrangée et les quelques têtes de con muselées, il prenait à présent un peu plus de plaisir d'assurer ses cours. Pour preuve, il avait même consenti à réaliser un programme qui ne se résumait plus seulement à la pratique du combat. Il fallait désormais ajouter quelques sports collectifs pour fédérer les jeunes entre eux. De ce fait, en présence des nouveaux, Asher Collins jaugeait aussi celles et ceux qui se mettaient plus facilement à l'écart pour, à sa façon mieux les mettre en valeur. Oui aussi fou que cela puisse être, il n'était pas si un mauvais prof que ça et commençait de ce fait à davantage se soucier des autres.
Et aujourd'hui, son attention était rivée sur une petite brunette un peu à l'écart et qui semblait chercher la bonne cadence. Délivrant ses précieux conseils lorsqu'il fut à sa hauteur, Ash espérait ainsi la voir se défaire du carcan qu'elle sembla elle-même s'imposait et quelque part, l'espace d'un instant, aussi infime soit-il, il eut comme l'impression de voir Kassandra. Il s'éloigna ensuite pour ne pas trop s'attarder et attendit, non sans presser ceux et celles qui traînaient encore, que tout le monde le rejoigne pour donner ses premiers ordres. Tous se regardèrent avant de commencer à se mélanger. « - Non ! On évite de se mettre avec les copains et les copines, merci ! » lança-t-il à deux petites blondes visiblement complices qui perdirent aussitôt leur sourire. « - Qu'est-ce que vous croyez ? Les choses ne fonctionnent pas ainsi dans la vraie vie. On n'aura pas toujours la copine à portée de main pour régler un problème. » Il lança un regard sur Mary qui se retrouva seule un petit moment avant qu'un garçon ne daigne l'approcher par dépit, lui coupant ainsi l'herbe sous le pied. « - Mettez-vous face à face pour commencer et saluer vous ! » Les plus malins, du moins ceux qui le pensait se firent quelques checks avant de s'attirer les foudres d'Asher qui n'eut même pas besoin de parler pour les mettre mal à l'aise. « - Ce cours est plus ou moins facultatif, je vous le concède, mais que l'on soit d'accord, vous n'êtes pas en colonie de vacances ici.
Lancé de dès:
Oui : Asher se rapproche des petits chahuteurs pour leur faire la leçon ( à sa façon) Non : Il s’éloigne d’eux et s’approche du camarade de Mary qui tire la gueule et il lui fait à lui aussi la leçon en le ridiculisant.
J'ai un petit sourire lorsque j'entends le professeur dit qu'on ne peut pas se mettre avec ses amis. Cela déçoit beaucoup de mes camarades mais pas moi. Je n'ai pas d'amis dans ce groupe... Je ne suis pas ici pour avoir des amis, je suis ici pour travailler et donner le meilleur de moi-même. Je sais qu'on attend beaucoup de nous et qu'on teste nos facultés pour voir où nous sommes les meilleurs. Le professeur a d'autant plus raison lorsqu'il dit que nos amis ne seront pas toujours là pour nous aider. Il faut savoir compter que sur soi pour avancer dans la vie. Si on a des coups de pouce tant mieux sinon il faut gérer seul.
Lorsqu'il demande à ce qu'on salut son adversaire je me baisse en avant pour faire le salut. Mais lui refuse et ricane devant les bêtises des autres.
- Il est fou lui, genre je vais te saluer alors que je m'en tape de toi. J'ai juste envie de me taper c'est tout hein.
Et moi qui pensait qu'il allait rester calme un peu plus longtemps que cela... Et s'il compte vraiment taper il ne va pas être déçu parce que je ne compte pas me laisser faire. Mais je n'ai pas oublié la leçon. Il ne faut jamais taper la première, il faut toujours laisser l'autre faire en premier pour ensuite se défendre. Comme cela ce n'est que de la légitime défense. Et il pourrait être surpris par mes coups.
- Respecter son adversaire tu connais ? T'en fais pas on va bien finir par commencer le combat. Apprends la patience...
Lorsque je parle je vois le professeur venir vers nous. Est-ce qu'il a entendu ce qu'a dit le petit crétin qui me sert de partenaire de combat ? J'espère un peu que oui... Mais d'un autre j'espère que non pour ne pas qu'il vienne me défendre et donc me faire encore plus passer pour la chouchoute...
Sortez vous les doigts du cul et ça ira tout seul.
Asher se servait toujours du tout premier cours pour jauger ses élèves. L'approche était contestable pour des professeurs de métier et tout sauf pédagogique. D'ailleurs certains s'étaient offusqués de l'entendre procéder ainsi. Les moins tolérants firent montre d'une suffisante qui agaça l'apprenti prof, qui ne prit aucune pincette pour le faire savoir. Car il était comme ça Asher, pas du genre à aboyer sans mordre. Il se fichait des convenances et plus encore de s'attirer les faveurs de ses collègues au grand dam d'Elizabeth Fitzgerald qui lui avait supplié de mieux se fondre. « - Je me fondrais quand ces connards arrêteront de m'apprendre la vie avec leur suffisance à deux balles. Moi, j'ai fait l'armée ! J'étais sur un terrain hostile quand eux corrigeaient leur putain de copie, tranquillement assis sur leur chaise de bureau Philippe Starck à deux cents dollars la pièce » Oui notre bougre avait de la répartie lorsqu'il était question de pousser des coups de gueule et nul doute, qu'il aura besoin de cette faculté, si d'aventure l'un des gamins cherche à jouer les gros durs durant son corps. Il savait par expérience, qu'il y avait toujours cet archétype d'élève et que plus vite, il le repérait, plus vite, il prenait le contrôle. D'ailleurs, le souvenir de ce petit connard de David Bass, demeurait impérissable dans la mémoire de l'ancien militaire.
« - Il y a des règles de sécurité que je me dois de vous dispenser avant que nous commencions. Pas de coups dans les parties pour ces messieurs. Je m'en voudrais que vous ne puissiez avoir une descendance. Pour les filles, je vous demanderais d'avoir les cheveux attachés. Cela sera plus facile pour vous et moins douloureux. Vous devrez aussi, avant les saluts, garder une bonne distance. Le combat et quelque soit le type, est très protocolaire, donc les adeptes du free-fight, dehors ! Du catch aussi. Je préfère être clair, car quelques-uns de vos camarades avant vous, ont été assez idiots pour tenter l'expérience, amère après coup. » Tout en dispensant ses conseils, Ash progressait sur les tapis qu'il avait installés au préalable. L'attitude d'un des jeunes, avait, semblerait-elle, éveillé toute son attention. Ainsi, il leur demanda de se saluer en leur apprenant le geste de base. « - Il ne s'agit pas d'un simple « salut » verbal ou de la main. C'est un « salut » qui signifie à votre adversaire que vous le respectez » Il continuait à marcher tout en dispensant ses conseils et de toute évidence sa cible ne semblait avoir remarqué son approche imminente.
« - Car voyez-vous, le respect est une valeur sur laquelle je ne transigerais pas dans ce cours » Il en profita pour se placer discrètement derrière le petit crétin, croisant ainsi le regard de Mary. Le jeune coq, sentant une présence, eut à peine le temps de se retourner qu'il se retrouva projeté à terre. « - Comme, je l'ai dit, le respect est primordial au même titre que l'attention dans ce cours. C'est quoi ton nom ? » Le souffle coupé, la petite terreur maîtrisée, laissa entendre un murmure « - Bien Ben ! Maintenant que les choses soient claires! Tu vas me faire trois tours de terrain. Prenez-le en exemple ! Ceux et celle qui seront tentés de l'imiter auront le même traitement. Ici, ce n'est pas une putain de colonie de vacances. Me suis-je bien fait comprendre ? » Le jeune acquiesça avant de se relever pour accomplir sa punition. « - Toi ! » lança-t-il à Mary. « - Mets-toi avec Blondie là-bas ! Nous allons enfin pouvoir commencé ! »
J'avais tellement hâte d'assister à ce cours mais voir autant d'élèves avec moi je n'aime pas trop ça. Oui je ne suis pas trop sociable on pourrait dire mais c'est juste que je suis légèrement timide et mal à l'aise. J'ai toujours peur d'être l'attention des personnes autour de moi... Mais bon, je jure que j'essaie de me soigner, et ce cours est peut être un bon moyen pour cela. Mais pour le moment j'écoute avec passion le professeur. Je souris lorsqu'il parle des règles de sécurité. Cela me paraît tellement logique. C'est pour cela que j'avais attaché mes cheveux avant de commencer le cours. Je n'ai pas envie qu'on m'en arrache une poignée.
Je le vois se rapprocher de moi et de mon partenaire un peu plus à chaque mot qu'il prononce. Je me demande si le petit crétin va en venir au main sans voir que le professeur arrive derrière lui... Cela pourrait être comique. Et sans le vouloir un petit sourire apparaît sur mes lèvres. Et comme je l'espérais l'abruti qui voulait juste se bagarrer se retrouve à terre. Je recule d'un pas. Je crois que je suis entrain de devenir rouge pivoine. Encore une fois le professeur a attiré l'attention sur moi... Mais c'était à cause de ce petit idiot qui se pensait trop malin... Je regarde celui-ci se mettre à courir autour du terrain. Je ses que je me suis fait un ennemi mais cela ne me dérange pas le moins du monde. Le professeur me demande alors de changer de partenaire. Je me retrouve avec une blondasse qui pue l'argent... Mais ce sera toujours mieux que l'autre abruti, enfin j'espère.
Je m'approche d'elle et sans parler je fais le salut et j'attends les ordres pour lancer le combat. J'ai hâte, j'ai besoin de me défouler et surtout de porter mon attention que sur une chose et non pas sur tout ce qui m'entoure. Je me mets en position défensive c'est à dire que je met le pied droit légèrement en arrière pour prendre appui sur lui au besoin mais je ne sais pas encore comment mettre mes mains. J'ai envie de les mettre devant le visage comme à la boxe mais je me rends compte que je ne sais pas ce qu'on va apprendre pour l'instant. J'en profite donc pour porter mon regard sur le professeur puis sur ma partenaire de combat. Espérons que celle-ci soit sympathique avec moi...
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Dim 30 Juin - 13:53
