J’avais encore l’oreille qui sifflait. Je conduisais comme une malade, pire que d’habitude, une main sur le volant et l’autre sur mon arme, prête à répliquer si une nouvelle salve de balles nous assaillaient. Novàk gémissait, pris entre conscience et inconscience, tachant les fauteuils hors de prix de ma bagnole. Je soufflai, espérant qu’il ne crèverait pas là.
- Eh, Novàk, restez avec moi ! Vous allez quand même pas me claquer dans les doigts !
Il me semblait avoir semé les attaquants du directeur de la Division. Le QG, c’était là que je l’emmenais. Hors de question que je prenne le risque de l’emmener au Centre, car si, comme je le pensais, c’était C.I.A qui l’avait canardé, je n’allais certainement pas leur donner plus de grain à moudre.
Après être passée par tous les recoins de la ville pour réellement être sure d’avoir semé qui de droit, nous voilà arrivés au quartier général de la Division. Ces mecs étaient des tueurs entre autre, il y avait forcément un foutu service médical, non ? Nom de dieu que j’avais envie d’une clope. Garée dans le parking souterrain, je courus de l’autre côté ouvrir la portière pour récupérer l’épave humaine, ou plutôt la passoire qu’était devenu le directeur du lieu. Le soutenant tant bien que mal, je gagnai l’ascenseur, utilisant le badge dans sa poche, pour qu’enfin nous puissions atterrir à l’intérieur du bâtiment hautement sécurisé. Je ne le remarquai pas tout de suite, mais les lieux étaient plutôt déserts. Quand les lourdes portes métalliques s’ouvrir, Novàk s’écroula au sol.
- A l’aide !!! criai-je en espérant que quelqu’un viendrait enfin nous aider.
Là, j’aperçus un gratte-papier qui passait.
- Vous ! Ramenez vos miches ici ! Votre boss est une vraie passoire ! Il est où votre putain de service médical ?
La semaine qui s’enraille comme une vieille locomotive qui n’arrive plus à redémarrer. Les jours qui s’enchaînent et aspirent ton énergie à une vitesse… Tu l’avais commencé en te faisant de nouveau mal, cognant ta main blessée d’il y a quelques jours. Puis tu avais eu des dossiers compliqués, t’obligeant presque à coder et à détourner des pare-feu jusqu’au petit matin. C’était le prix à payer tout de même à être dans ta branche de métier. Heureusement que tu es du genre à surveiller tes arrières, sinon, voilà bien le temps que tu serais derrière les barreaux. Mais comment cela pourrait être pire ?
C’est ce fameux soir où tu étais resté pour quelques heures supplémentaires, finir de boucler ou de supprimer des dossiers sensibles. Voire même de les renforcer si besoin. C’était quoi cette fois-ci ? Ah oui, une clé USB. Tu étais en train de la fouiller dans ses moindres recoins pour vérifier si les infos qui étaient dessus pouvaient être de nature sensible. Mais à force de ne voir que ton écran, ta boîte de commande et des dossiers en veux-tu, en voilà… Tu avais chopé un mal de crâne et une envie de boire un café. Tu étais sorti, tranquillement, te dirigeant vers les machines à café. De toute façon, tu étais seul dans le bâtiment…
Enfin…
Un cri retentit dans le couloir principal. Tu te redresses d’un coup et te mets à courir vers sa source. Vision d’horreur qui se montre face à toi.
- Mais !
Tu t'agenouilles à leur côté et grimace, croisant le regard de ton interlocutrice. Tu soupires à sa question en essayant de l’aider à soulever ton patron. - Sont à l’ouest du bâtiment, j’sais pas s’il y a quelqu’un par contre. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Dernière édition par Brooklyn Burgess le Mar 1 Nov - 12:08, édité 2 fois
Mlle Parker
Nettoyeur
▻ ARRIVE(E) LE : 27/02/2019
▻ LOCALISATION : Blue Cove / Sur la piste des caméléons
LJ'avais déjà été confrontée à des situations critiques, des coups de feu des courses poursuites... Mais rien qui impliquait le directeur de la Division en mode gruyère. Et je devais dire que, même si j'abhorrais cette personnes, l'imaginer crever à mes pieds ne faisait pas partie de mes fantasmes premiers. Serais-je soupçonnée, étant la dernière personne à l'avoir vu sans perforations dans le corps ? J'avais déjà suffisamment à me reprocher réellement vis-à-vis du Centre sans avoir à ajouter de faux méfaits.
Par chance, un employé de la Division rodait dans les couloirs au moment où j'entrais en trombe avec Novàk à la limite de la perte de connaissance.
- Pourquoi y a personne? C'est jour férié ou quoi ?
Le QG de la Division n'était pas le lieu le plus achalandé de la ville, certes, mais il me semblait qu'il n'avait jamais été aussi désert. Et voilà que le gratte-papier m'annonça qu'il n'y aurait probablement personne à l'infirmerie. Cela me semblait improbable mais nous n'avions pas le choix que d'y aller, sans quoi l'autre trou du cul se viderait de son sang sur place.
- OK, on y va. Prenez-le par l'épaule droite.
Je pris la gauche, et nous pûmes le traîner dans la direction indiqué par le gars qui me demanda ce qui s'était passé. Ça semblait évident pourtant... Je roulai des yeux.
- Comme vous le voyez, votre boss a beaucoup d'amis. On s'est fait courser, je pense que cesr la CIA.
Je n'avais aucune certitude mais j'avais eu chaud aux fesses à cause de ce cons qui venais de pourrir ma paire de bottines avec son hémoglobine.
- C'est encore loin ?
J'avais beau être musclée, Novàk était lourd à traîner d'autant qu'il venait de perdre connaissance.
Le bordel. Ce qui ressemblait à une soirée basique et merdique venait de se transformer en un bordel sans nom. La femme avec toi respirait le stress ambiant et l’expérience d’un agent de terrain. Sa remarque sur les couloirs vides du bâtiment valait bien un rire gras de ta part, mais tu te retiens. Ce n’est absolument pas le moment de partir en cacahuète sous la tension et la panique. Tu fronces les sourcils doucement et tente de croiser le regard acier de celui qui t’avait toujours dirigé jusqu’à maintenant. Mais rien. Tu soupires. Il va vraiment clamser ici, comme ça ? Oh putain. Tu secoues la tête et fait ce qui est demandé.
Alors que vous avanciez comme vous pouviez, ce poids sur vos épaules, tu entends la réponse de la brunette sur les raisons de son état critique. Tu râles, feulant une belle insulte entre tes dents. Il ne manquait plus que ça. Au moins, sa paranoïa des dernières semaines avait eu raison de lui. Tu te souviens encore de cette fois là où il était venu te demander de l’aide pour un dossier, des vidéo-surveillances et une possibilité de reconnaître des agents pour que les vôtres puissent s’en débarrasser au plus vite.
- Les chiens. Ils avaient vraiment que ça à foutre ? Sans déconner.
Tu serres les dents, ne voulant pas en rajouter plus. Surtout au vu du merdier de ta vie privée en ce moment avec cette agence. Tu soupires et fais un signe de la tête.
- Ce sera à droite après. Là!
Que tu rajoutes en les guidant. Tu te mets ensuite à siffler envoyant un du personnel soignant et hurle, reconnaissant sa tête d’ahuri entre mille. Quel empaffé alors celui-là. Il fait bien son boulot, mais dans le privé, il est insupportable.
- JOHNSON ! RAMÈNE TES FESSES ET PRENEZ LE EN CHARGE!!
Que tu hurles alors qu’il s’agite comme un enfant perdu pour attraper un espèce de brancard qui traînait, vous laissant alors respirer, vous déposséder du semi-cadavre. Tu reprends alors ton souffle et regarde ton interlocutrice. Tu t’approches.
- Ça va aller, vous?
Mlle Parker
Nettoyeur
▻ ARRIVE(E) LE : 27/02/2019
▻ LOCALISATION : Blue Cove / Sur la piste des caméléons
La situation semblait critique pour le boss de la Division, car à mesure qu'on le traînait tant bien que mal, le gratte-papier et moi, il perdait de plus en plus de sang. C'était dégueulasse, soit dit en passant. Je suivais les indications, tenant l'homme inconscient par l'autre épaule, et nous tournâmes rapidement là où mon interlocuteur l'avait indiqué. Et en effet, nous vîmes enfin âme qui vive, et en blouse en plus, quelle chance ! Il hurla après le type en blanc qui, aussitôt, rappliqua avec un brancard pour prendre en charge Novak. Soulagée de ne plus avoir à le porter, je soufflai en me penchant en avant, avant de me redresser et d'épousseter mon manteau. J'étais couverte de sang, et mon interlocuteur aussi.
- S'il ne calenche pas, il aura eu de la chance.
Et il me devrait une fière chandelle aussi. Machinalement, je sortis un paquet de cigarettes de ma poche interne et en mis une dans ma bouche quand celui qui venait de m'aider à transporter son boss me demanda si j'allais bien. Je relevai vers lui mon regard azur en haussant un sourcil, clope au bec.
- J'ai l'air d'une demoiselle en détresse ?
Sans attendre, j'allumai ma cigarette en tirant dessus d'un air soulagé. Il me fallait au moins ça.
- J'imagine que vous n'avez pas de scotch ici ?
Il n'avait clairement pas la tronche de celui qui planque des bouteilles d'alcool dans son bureau. Mais allez savoir, quelque chose me disait que ce type pourrait me surprendre.
Accueil
Dim 20 Mar - 22:27
J’avais encore l’oreille qui sifflait. Je conduisais comme une malade, pire que d’habitude, une main sur le volant et l’autre sur mon arme, prête à répliquer si une nouvelle salve de balles nous assaillaient. Novàk gémissait, pris entre conscience et inconscience, tachant les fauteuils hors de prix de ma bagnole. Je soufflai, espérant qu’il ne crèverait pas là.
