C'est comme ça que tu seras démasquée
Je ne veux pas vraiment te blesser, mais tu pourras me croire quand je dirais que j'ai enfin découvert qui tu es
Un verre sans alcool à la main, je regrettais de ne pas pouvoir être assez majeur pour m'enfiler des verres d'alcool sans plus de réflexion. Du moins, devant mes parents, je ne pouvais pas. Pour le reste, je savais où me procurer des bouteilles et les vider, dans ces jours où je n'avais rien de mieux à faire. Mais à cet instant, j'aurais tout donné pour le faire. Entre ces gens qui se lançaient dans les "Mais non c'est vous qui valez quelque chose" alors qu'ils ne voulaient que gonfler leur ego, et tous ces sourires plaqués sur leurs visages pour prétendre... Je grimaçais. Je devais avoir l'air bien sur moi, alors que j'aurais tout donné pour piétiner ces abrutis, et m'enfuir bien vite.
Aucune envie de rester ici, parmi ces gens de "la haute", suffisamment riches pour féliciter l'organisateur de l'évènement, de sa bonne action, ou de son anniversaire, je n'étais même pas sûr de savoir.
Il y avait même le maire. Heureusement, il n'y avait pas sa demeurée de fille qui me collait pour une raison que j'ignorais mais suffisante pour que j'ai envie de la coller, mais au mur.
J'étais de très mauvaise humeur, et mes pensées glissaient vers des choses que je ne pouvais pas faire. Par chance j'avais pu m'éloigner de mes parents et j'étais au moins content de ça. Moins je les cotoyais, mieux je me portais.
C'est pour ça que j'étais en recul, aussi. Cela me permettait d'observer. De voir tous les faux semblants et les hypocrisies, dissimulés sous des faux sourires. Je coris que j'aurais préféré faire encore des heures de cours plutôt que de me retrouver là. Jusqu'à ce que je vois des détails intéressants.
Des moments, où je voyais des gestes qui n'auraient pas dû arriver. Comme cette rouquine là, avec notre bienheureux maire.
Tiens donc.
J'eus un petit sourire amusé. Je les observais finalement avec passion, comme un crétin observant un soap opéra. Bien que je ne fus pas un crétin.
Bien bien bien. J'aimais bien ce que je voyais maintenant. Tellement, que quand la rousse sembla partir vers les toilettes, je la suivis.
J'avais envie de m'amuser.
Arrivant derrière elle, je lâchais alors, assez fort pour qu'elle m'entende, et avec ce faux air innocent :
- Le maire a de la chance d'avoir une maîtresse si jolie. Un sourire carnassier sur le visage, j'étais finalement heureux d'avoir mis ce costume trois pièces, cette cravate ridicule, d'avoir dû brosser mes cheveux pour les plaquer en arrière, et j'étais aussi heureux d'avoir pris mon verre avec moi.
- Sa femme est au courante ?