D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été une femme très active. Je ne fais pas partie de ces mamans qui arrêtent de travailler et qui deviennent mère au foyer. J’ai eu deux enfants, mais dès que mon corps me l’a permis, j’ai tout de suite repris mon travail. Ceci dit, mes enfants n’ont jamais manqué de quoi que ce soit. Même si je suis consciente que pour eux, ce n’est pas forcément facile d’avoir une mère restauratrice et un père pompier. Chaque fois qu’Anthony part en intervention, j’essaie de ne pas montrer la peur et le stress qui me submergent.

La semaine a été rude, et ça fait longtemps que nous n’avons pas eu la chance d’avoir un weekend rien qu’à nous. Mais nous avons prit la décision de bloquer un moment rien que pour nous. Nous sommes tous les deux proches de la nature et comme vous pouvez vous en doutez, mon mari est très sportif en tant que pompier professionnel. Il a de la chance car moi aussi. Même si je brule toutes mes calories en travaillant car je passe la plupart de mes journées à courir partout. J’ai toujours été comme ça. Je ne me serai pas vue derrière un bureau.

J’avais pris le soin de nous préparer quelque chose d’équilibrer qui nous tiendrait suffisamment au corps. Cette journée était parfaite. Le temps était absolument magnifique et la température idéale. Je suivais mon mari avec un rythme soutenu. Je faisais mon possible pour tenir son rythme car je n’avais pas sa condition physique. « Oui, j’ai hâte d’arriver en haut. » J’avais mes mollets en feu. Heureusement, ma peine fut récompensée. Il me fallut quelques minutes pour reprendre mon souffle. On était enfin au sommet. La vue était fantastique. Je descendais de mon vélo et je déballais notre pic nique. « Je suis heureuse moi aussi. J’ai l’impression que l’on ne s’est pas retrouvé seuls depuis longtemps. » J’ouvrai ma bouteille d’eau et j’en buvais une bonne quantité. Elle était fraîche et ça me faisait le plus grand bien. Il se rapprocha de moi et je lui rendais son baiser. « Je suis heureuse moi aussi. Je t’aime. » Je posais doucement ma tête contre son épaule en fermant les yeux. Je lui avais cuisiné ses biscuits préférés. «  On devrait essayer de faire ça plus souvent tu ne crois pas ? » Je fermais ma bouteille.

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DLe vélo est vraiment un sport que j’aime beaucoup. Non seulement on voit des paysages magnifiques, mais en plus une grande partie de notre corps travaille. Je suis heureuse de passer du temps seule avec mon mari. Ca me donnera aussi l’occasion de pouvoir lui parler ouvertement sans que nos enfants nous entende. Car il y a des fois, où les adultes en ont besoin. Depuis quelques temps, je ne reconnais plus mon fils. Notre relation se dégrade et j’ai décidé que je ne pouvais plus rester sans rien faire. Anthony est heureux et je ne veux pas lui briser ça.

« Oui, tu as raison, juste toi et moi ça fait du bien. » Je lu faisais un joli sourire mais je me devais de lui parler. Cette situation me pesait et parfois, il m’arrivait de faire des insomnies certaines nuits. Je ne pouvais pas continuer comme ça. Je riais en le voyant faire. « Oui je sais, ça à toujours été comme ça. Heureusement que tu es bien foutu ceci dit. » Oui, mon mari était beau et très bien fait. J’étais tombée amoureuse au premier regard. « Ce ne sont que des pépites de chocolat mon amour. Tu crois vraiment que ce truc insignifiant me ferait perdre de la marge ? Tu es trop mignon. »

Je mordais dans mon sandwich avec appétit. Ce début de parcours à vélo m’avait vraiment donné faim. « Tu n’es qu’un beau parleur mon amour. Non mais regarde ma tête ? Je suis loin d’être sexy. » J’allais lui déposer un baiser au coin des lèvres. « «Je sais que le but c’est que l’on passe un agréable moment, mais je voulais quand même te parler d’un truc qui me tiens à cœur… Je me fais vraiment du souci pour notre fils. » Je sentais mon cœur se serrer. Je ne comprenais pas ce que j’avais fait de mal. Est-ce que je lui avais donné une mauvaise éducation ? Est-ce que j’étais trop autoritaire ? Trop absente ? Tout un tas de questions se bousculaient dans ma tête. Cette situation me pesait depuis beaucoup trop longtemps. On devait en parler sérieusement et essayer de trouver une solution car on était en train de perdre notre fils. Je ne voulais pas que ce dernier termine mal. « Il te parle un peu à toi ? » En ce qui me concernait, il avait rompu toute communication.

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Je me laissais allé contre mon mari et je fermais les yeux en souriant. Je me sentais vraiment aimée et ça, c’était la plus belle chose du monde. Je levais les yeux au ciel en souriant. Moi ? Belle après l’effort ? Mon Dieu, l’amour rend vraiment aveugle. Même quand j’étais enceinte, mon mai ne cessait de me dire que j’étais la plus belle femme du monde. Tu parles, je devais être la plus belle baleine du monde oui. Je lui caressais doucement la jambe en profitant d’être contre lui. Je savais que se calme ne durerait pas, nous allions devoir parler de notre fils.

La situation était encore plus critique que ce que je pensais. Mon mari était allé chez le proviseur et il ne m’avait rien dit ??? Je ne pouvais m’empêcher d’être en colère contre lui. Certes, ça partait d’une bonne attention, mais je me sentais mise à l’écart et je n’aimais vraiment pas ça du tout. A présent, nous étions face à face et je buvais une gorgée d’eau avant de reprendre la parole. Je partais toujours du principe que, quand ça n’allait pas, il fallait le dire et ne pas le garder sur le coeur.

« Quoi ? Mais pourquoi tu ne m’as rien dit ! Tu sais que je n’aime pas du tout quand tu fais ça Anthony ! J’ai l’impression d’être à l’écart et je n’aime pas ça du tout… Oui, je possède un établissement, mais je suis une épouse et une maman avant toute chose. Ma famille passera toujours en premier. »

Je finissais par mettre ma tête contre mes genoux et je pleurai en silence. Est-ce que j’étais une mauvaise mère ? Qu’est-ce que j’avais bien pu dire ou faire pour que mon fils en arrive là ? Nous avions une vie de famille agréable et nos enfants n’avaient jamais manqué de rien. Alors pourquoi agissait-il ainsi ? Je ne voulais pas qu’il devienne un délinquant et qu’il finisse en prison…. Mon coeur de maman ne le supporterait pas . J’étais fatiguée de tout ça et fatiguée de la situation.

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Très franchement, j’étais très blessée par les propos de mon mari. Quand on est en couple, on est censé communiqué quand ça ne va pas ou quand notre enfant ne va pas bien. Donc je le prenais vraiment mal qu’il ait fait ça derrière mon dos. Nous étions en train de passer un bon moment et là, tout était en train de partir en milles morceaux. Je n’avais pas pu retenir mes larmes. J’étais fatiguée physiquement et moralement ces derniers temps. Je me lève d’un bon un peu comme si j’avais été montée sur ressort. Voilà qu’il me passait la pommade à présent ?

« Mais tais-toi Anthony ! Non, je ne suis pas la meilleure maman du monde. Si c’était le cas, notre fils ne se comporterait pas comme ça ! Moi aussi je me sens impuissante, c’est pour cette raison que l’on doit en parler ! Mais comment tu as pu me faire un coup pareil?! On est censée se soutenir pas faire les choses chacun de notre côté Anthony… Franchement, tu me déçois… Tu as le droit d’être faible parfois, tu es un être humain et moi aussi… Dans ta profession tu es un héro mais dans notre famille tu es un mari et un père. »

Je m’éloignais et j’allais m’assoir un peu plus loin. J’étais triste et en colère et j’avais du mal à me calmer. Il fallait que j’évacue toute la colère et la tristesse que je ressentais. J’hurlais tout ce que mon corps me permettais, ça me faisait vraiment un bien fou. Il fallait que je craque ici, je ne devais pas le faire devant mes enfants. Je devais me montrer forte. Je me passais une main sur la nuque et je me retournais. J’avais encore les yeux pleins de larmes.

«  Je t’en supplie, dis-moi que tout va bien entre nous... » J’avais vraiment besoin de l’entendre. J’avais vraiment besoin qu’il me rassure, qu’il me dise qu’il m’aimait et que tout irait bien.

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L
a ‘’dispute’’ que j’avais eu avec mon mari m’avait vidé de toute énergie. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi la vie pouvait-être si compliquée par moment. Pourtant, tout avait toujours bien été dans ma vie. J’avais un mari extraordinaire, deux très beaux enfants et un métier que j’adorais. Le genre de vie dont toutes les femmes rêvent d’avoir. Mais il y avait plusieurs ombres à ce très joli tableau. La journée qu aurait du être une journée de détente et de rire était clairement en train de tourner au drame. J’écoutais mon mari sans l’interrompre. Il était désolé mais le mal était déjà fait.

Il vient vers moi et je le laisse faire. Il me serre aussi fort qu’il le peut dans ses bras et je ferme les yeux en restant contre lui. Il tente de me rassurer en me disant que je suis tout pour lui. Il est aussi tout pour moi et je ne veux pas divorcer. Je veux que nous passions par dessus cette épreuve ensemble. Il me relâche et va ensuite s’assoir par terre. Je ne bouge pas de ma position. Mon coeur commence à reprendre un rythme normal. Il me dit qu’il m’aime et j'esquisse un petit sourire.

« Je t’aime aussi. On fait quoi ? On rentre où tu veux encore rester un peu ? »

Je me garde quand même de lui dire que je vais lui en vouloir un bon moment de m’avoir laissé à l’écart sur la situation avec notre fils. Mais ça ne veut pas dire pour autant que je ne l’aime pas ou que je l’aimerai moins. C’est juste qu’il faut que je digère l’information. Heureusement, je vais avoir pas mal de boulot durant les prochaines semaines. Ca va m’éviter de trop penser à mes soucis. Rien de tel que le travail

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