> Tu adores l'art, passion que tu partages avec ta mère. Tu passes des heures et des heures à griffonner, à peindre. D'ailleurs, t'as tendance à foutre de la peinture partout quand t'en fait
> Tu fais de l'art urbain.
> Ta famille est importante pour toi. Tu les aimes plus que tout et ferais n'importe quoi pour eux.
> T'es plutôt un bon cuisinier; cependant t'es pas connu pour manger beaucoup.
> Le café, c'est ton meilleur ami pour contrer tes insomnies.
> Tu peux facilement réciter l'alphabet à l'envers (comment ça c'est inutile?)
> Si tu pouvais te nourrir exclusivement de milkshake oréo banane, tu le ferais.
> Tu te balades principalement en stake
> T'as la phobie des insectes qui rampent et qui ont plus de huit pattes (sinon les autres tu t'en fous).
> T'es bordélique: ta chambre est à l'image de tes émotions, désordonnée. Tes livres sont posés à même le sol, ton bureau est dans un état impossible. Entre les cahiers, les piles de feuilles, ton ordi et la peinture, il est inaccessible. Résultat, tu bosses par terre ou dans ton lit.
> Même si t'as pas un grand penchant pour les animaux, tu peux pas t'empêcher d'aimer le chien de ton père.
> La lecture, t'apprécies. Ça t'éloignes pour un moment de tes problèmes.
> En plus de parler anglais, tu causes aussi en italien

I got a pocket full of dream - Ta main dans celle de ta soeur, tu souriais. Aujourd’hui, c’était votre sixième anniversaire. Entouré de tes proches et tes amis, t’étais ravi. Jusqu’à là, t’avais eu une vie heureuse. T’aimais tes parents; c’était réciproque. Ta sœur était ta confidente, t’imaginais pas vivre sans elle.

New kids on the block - Tu regardais, tes yeux océans fixés sur un point fixe, la pluie s’abattre sur cette ville que tu ne connaissais pas encore. Que tu apprenais à connaitre au fil des jours. Ça faisait un mois que ta famille aviez quittés New York pour venir s’installer ici, à Blue Cove, ville d’enfance de ton père. Ça faisait un mois et tu ne t’y es pas encore habitué. Tu avais du mal à t’intégrer; tu n’osais pas aborder les groupes d’amis déjà formé depuis la rentrée. De New-York, tout te manquais. L’Empire State Building que tu voyais depuis la fenêtre de ton ancienne chambre; la boulangère du coin de la rue qui vous donnaient des bonbons quand toi et Elena alliez acheter du pain; ton meilleur ami qui t’appelait de moins en moins.

La sonnerie retentit, te coupant de tes divagations. Tandis que tu rangeais tes affaires, t’apprêtant à retrouver ta jumelle dans une autre classe, deux mains frappèrent énergiquement ton bureau. Tu te redressas, surpris, rencontrant des yeux noisettes pétillants et le sourire chaleureux d’une fille, accompagnée de ses amis.

“Dis, t’es le nouveau non? Ça te dirait de manger avec nous? Au fait, moi c’est Joan.”

Beauty in the red Bathroom - Il caillait. Les mains dans les poches de ta doudoune, le cou emmitouflé dans une large écharpe et le sourire aux lèvres, tu marchais en direction de l’appartement de Joan. Tu savais que ta belle était occupée à réviser un contrôle pour la semaine prochaine, tu savais également qu’elle allait probablement te virer de chez elle après t’avoir fait un bisou, mais tu pouvais pas t’empêcher d’aller la voir. Ça faisait presqu’un an que vous sortiez ensembles; cinq que vous vous connaissiez, depuis ce fameux midi où elle t’avais invité (enfin, la vérité c’était qu’elle t’avais pas vraiment laissé le choix. À peine elle t’avais posé la question qu’elle t’avais embarquée au réfectoire).

Tu sonnas à sa porte. Quelques instants plus tard, elle s’ouvrit sur son père. Les parents de Joan, tu les évitais autant que possible. À chaque fois que tu venais chez elle... Non. À chaque fois que tu voyais des couleurs autres que celles de son maquillage, tu pensais rageusement à toutes les choses, toutes les histoires qu’elle t’avait racontées. Qu’ils maintenaient une image de famille parfaite alors que c’était loin d’être le cas. Tu lui avait proposé -prié- de ne pas rester chez elle, de partir. Elle n'avait jamais voulu.

“Bonsoir m’sieur, je peux entrer?
-Ah, bonsoir Alexander. Bien sûr. Joan est dans son bain, tu vas devoir l’attendre.”

C’est exactement ce que tu fis. Arrivant devant la porte de la salle de bain, tu la tapotas doucement.

“Jo’ c’est moi, je t’attends dans ta chambre.”

Tu n’entendis aucune réponse. Pour t’occuper, tu allas dans sa chambre. Tu t'allongeas dans son lit en scrollant sur ton téléphone. Dix minutes passèrent. N’y tenant plus, tu fis marche arrière jusqu’à sa salle de bain.

“Jo ?”

Tu mis la main à la poignée. Fronças les sourcils alors que tu te rendais compte qu’elle était déverrouillée. Et si tu savais bien une chose d’elle c’est que chez elle, lorsqu’elle le pouvait, elle s’enfermait toujours.

Gettin' higher than the Empire States - Les premiers jours, les premières semaines ont été horribles. Non. La vérité, c’est que c’était encore le cas même aujourd’hui, un an après sa disparition. Tu te sentais un moins mal c’est tout. Encore maintenant, les cauchemars t’assaillaient sans pitié. Tu la revois encore et encore, ses yeux noisettes vides, ses joues creusées de larmes, les poignets rouges contrastant avec la pâleur de son teint.  

Depuis ce jour la cigarette et la drogue sont devenus pour toi une nécessité. Tu veux oublier ce que t’as vu, tu veux effacer ce sentiment de culpabilité qui te ronges. Tu t’en veux de ne pas avoir été là à temps. De ne pas l’avoir appelée pour être sûr qu’elle était encore là; qu'elle vivrait un autre jour; qu'un jour tu l'emmènerais loin d'ici, loin de ses problèmes.

T’es dans cette dangereuse spirale de destruction et d’addiction et tu cherches pas à t’en sortir.

L'équipe municipale de Blue Cove