Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
The World's Changing
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Partagez
 

 Before you play with fire, do think twice

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
avatar
Invité
Invité

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Jeu 9 Mai - 0:02

Il pleut à grosses gouttes dehors, l’eau percute la fenêtre du Centre derrière laquelle Saoirse se cache. Elle a les mains jointes, derrière son dos, et elle se contente de regarder la pluie tomber comme si c’était un spectacle qu’elle ne pouvait pas comprendre. Bien entendu elle cerne le principe, sait comme l’eau se forme pour redescendre en cette pluie battante sur terre. Saoirse comprend très bien les mécaniques de tout ce qui l’entoure, pourtant, elle reste toujours impassible face à ce qu’elle voit. C’est comme si elle connaissait la constitution des choses sans en comprendre le sens propre.

Un bruit de roulettes se fait entendre dans le couloir de droite, Saoirse l’entend arriver du bon côté. Elle a l’habitude de ce bruit, avec le temps, elle peut même dire que c’est le genre de son réconfortant qu’elle aime entendre. Elle le connaît par coeur et tourne son visage à l’instant où l’homme tirant sa bouteille d’oxygène apparaît au coin du couloir. Il semblait vouloir continuer sa route, mais lorsque ses petits yeux se sont posés sur la femme, il a arrêté ses pas. Saoirse ne sait jamais ce qui traverse réellement l’esprit vif de Raines, et elle n’imagine pas une seule seconde être une simple poupée articulée entre ses doigts de scientifique metteur en scène. Alors, elle ressent du plaisir lorsqu’il arrive, esquisse même un de ces faibles sourires qui se glissent rarement au coin de ses lèvres.

“ - N’avions nous pas rendez-vous ?”Demande-t-elle avec douceur, comme si cet homme en valait réellement la peine. “ Je peux revenir vous voir plus tard…”

L’homme a levé sa main en s’arrêtant, pour la faire taire. Il a posé sa bonbonne d’oxygène sur le cul pour qu’elle tienne debout, avant de redresser sa main pour regarder l’heure sur la montre accrochée à son poignet ridiculement fin pour un homme. Le Docteur Raines a le regard froid, distant, mais profond, pourtant, on peut voir que quelque chose se passe à l’intérieur de sa tête dès qu’il réfléchit.

Saoirse n’a pas échangé de mots directement avec lui, les regards qu’il lui a lancé pendant le lapse de temps qu’ils ont été ensemble ont suffis. La femme a la fâcheuse habitude de trouver du réconfort, ce qu’elle pourrait imaginer comme des mots doux de ce vieil homme qui pourtant ne dit pas grand chose. Un silence qui pourrait presque la faire fabuler tant il est important à ses yeux.

Mais Saoirse est passée dans d’autres mains après que Raines ait terminé d'organiser ce rendez-vous avec le sujet. Homme, être humain classifié comme Caméléon par le Centre. Mais simple sujet aux yeux de Saoirse qui n’avait eu sous les doigts que des échantillons et simulations à son sujet. La brune est d’avis à connaître, à voir, à sentir le sujet pour mieux le comprendre. Cloner un être, ce n’est pas seulement le physique qui est important ; mais ce qui ne se voit pas de l’extérieur. C’est ça qu’elle est destinée à faire. Le dénommé Jarod est complexe, comment pourrait-elle parvenir à travailler pour le reproduire en grande partie à l’identique, sans le connaître ?

“ - Vous connaissez les règles établies par le Docteur Raines.” Lui demande alors un homme de main, bien qu’elle n’en soit pas consciente. Il questionne sans réelle interrogation dans sa voix, c’est une habitude par ici. “ Je n’ai pas besoin de vous les rappeler.”
“ - Non, monsieur.”Avait-elle simplement répondue en touchant le fauteuil du bout des doigts. Saoirse n’avait jamais mis les pieds dans cette partie du Centre, elle ne sait pas si elle doit être à l’aise ou pas. “ Quant arrive-t-il ?”

Elle est intéressée par ce qu’elle fait, Saoirse. Peut-être un peu trop pour une personne normale. Est-elle normale ? Elle se pose la question presque tous les jours de la semaine, de l’année, mais elle l’oublie vite lorsqu’elle tombe dans son quotidien. Ce jour ne fait pas exception, et l’homme de main disparaît après lui avoir répondu. Alors, elle a du attendre seule dans cette pièce, qui est sous vidéo surveillance sans le moindre doute. Le problème, c’est que Saoirse ne s’en doute même pas.
Revenir en haut Aller en bas
Jarod Russel
Jarod Russel
Caméléon
ARRIVE(E) LE : 07/01/2017
LOCALISATION : Everywhere except at the Centre
OREOS : 1492
LOISIRS : Helping the widow and the orphan. Fill my red notebook, eat pez, oreos and discover new things.

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Sam 11 Mai - 17:29



Il était assis face à l'imposant écran sur lequel on le laissait regarder de temps à autre divers programmes. En général, la programmation était en lien avec les simulations en cours, car même lors des pauses, Jarod devait être stimulé pour ne jamais perdre le fil de sa réflexion. Jouissant d'un statut particulier entre ces mûrs, on avait notamment accordé à Jarod quelques privilèges. Certes, la chambre était dépourvue de fenêtres, elle n'en demeurait pas moins spacieuse, confortable et lumineuse, et ce, malgré le manque d'ouverture sur l'extérieur. Jusqu'alors Jarod ne s'en était jamais offusqué, du moins ça, c'était avant de voir dans quelle condition était détenu Eddy et Alex, eux aussi deux caméléons, ou du moins des génies exploités pour leur intelligence. Grâce à Sydney, qui était parvenu à obtenir une sortie par semaine, dans le but de stimuler l'intellect de Jarod, ce dernier avait ainsi pu rencontrer ces deux camarades. Cette nouvelle sociabilisation avait à n'en pas douter décupler la motivation de Jarod, assez pour que son précepteur le fasse remarquer et obtienne auprès de la Tour, la possibilité de renouveler l'expérience et de permettre à nouveau à Jarod d'interagir avec les autres. L'Européen était alors loin de se douter que de cette sociabilisation émergerait ensuite un désir de liberté trop grand pour être contenu.

« Jarod ! » La voix de Sydney le sortit de ses réflexions. Nous étions mercredi, le jour de la sortie. En plus de la sociabilisation, Sydney était parvenu à négocier un jour supplémentaire au cour duquel son petit protégé, bien escorté de surcroît, pourrait savourer l'air frais de l'extérieur. C'était encore tout récent pour le caméléon qui avait jusqu'alors passé la moitié de sa vie enfermé entre les murs austères du Centre. « Je suis désolé, mais aujourd'hui, il nous faudra rester à l'abri. Le temps n'est pas au beau fixe comme tu peux le voir. » laissa entendre Sydney l'air désolé. « - Non, s'il vous plaît. Ca ne me dérange pas ! » Le regard suppliant, Jarod savait y faire et puis il refusait de laisser les intempéries mettent à mal ces quelques minutes de liberté. C'est donc accompagné de son précepteur et d'un nettoyeur, qu'ils regagnèrent la surface avant d'atteindre l'extérieur. Le captif fut ensuite conduit à l'abri des regards, près des serres. Le pas hésitant, il avança vers le petit banc, sous le regard intrigué du nettoyeur qui tenait compagnie à Sydney. Le caméléon ferma les yeux, se laissant happé par le doux parfum du béton humide chauffé jusqu'alors par le soleil. Il ne pleuvait pas depuis longtemps, mais déjà les premières flaques se formaient de-ci de-là. Jarod se laissa bercé par l'air iodé de la baie de Blue Cove qui entourait le Centre, avant que le vent, en toute légèreté, ne vienne lui caresser le visage endolori par la pluie et sa froideur. Il était trempé jusqu'à l'os, mais savourait pleinement ce moment de liberté qui lui était offert.

Les bonnes choses étant par définition éphémères, Jarod retrouva très vite ses quartiers, ne manquant pas au passage de remercier Sydney pour ce cadeau qu'il lui avait offert. Un présent à l'origine, bien malgré lui, d'une envie de liberté plus conséquente pour mieux profiter de ce que l'extérieur pourrait lui offrir si d'aventure, il parvenait à sortir. Et alors qu'il se penchait sur ce doux rêve, la porte de sa cellule s'ouvrit à nouveau, laissant paraître l'un des molosses en costume deux pièces dont Raines avait l'habitude de s'entourer. Jarod déglutit sachant pertinemment ce que cette présence voulait dire. Raines avait autre chose de prévu pour lui et qu'importe l'activité, il devait s'y plier. Il acquiesça donc, lançant un dernier regard à la caméra. Le nettoyeur, resté silencieux, le mena dans une pièce qu'il avait l'habitude de fréquenter pour y mener des simulations non-officielles sous l'égide de l'emphysémateux à la bouteille. Le voyant de la caméra était activé un détail pour Jarod qui focalisa toute son attention sur la présence d'une jeune femme qu'il n'avait pour ainsi dire, jamais rencontré jusqu'alors. Le nettoyeur s'en alla à son tour, les laissant seuls. « - Bonjour ! » tenta le caméléon « - Je m'appelle Jarod. Nous allons travailler ensemble ? »


    You are my greatest weakness.
    Les amours impossibles sont ceux qui durent le plus longtemps, qui laissent les souvenirs les plus durables, qui blessent le plus profondément, et qui nous marquent à jamais. aeairiel
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Dim 12 Mai - 20:38

Elle n’est plus seule dans cette pièce, à partir du moment où l’expérience entre, que la porte se referme derrière lui sans aucune parole de la part du garde du corps. Saoirse n’est pas le genre de femme à être à l’aise avec des inconnus, pourtant, lui, elle a l’impression de le connaître. Son visage lui est familier parce qu’elle a passé beaucoup d’heures penchées sur ses dossiers, sur les dossiers que Raines lui a transmit. Alors, elle a la douce impression d’être face à quelqu’un qu’elle connait déjà. Quelqu’un avec qui elle a partageait des choses, pourtant, ce n’est pas le cas.

“ - Je m'appelle Jarod. Nous allons travailler ensemble ?”
“ - Oui, c’est ça, Jarod…” Saoirse répond avec un de ces sourires qu’elle n’a pourtant qu’en face d’un seul homme, dans le monde. Mais l’impression de connaître parfaitement Jarod lui donne la chance de pouvoir voir ce côté de la personnalité parfois si face de la scientifique.“ Tu n’auras besoin de rien faire, mise à part répondre à mes questions. Est-ce que cela te convient-il ?”

Elle s’adresse à lui avec facilité, alors que Saoirse est toujours si loin de cet homme prit au piège. Ils sont tous les deux dans une tombe profonde, mais il n’y en a qu’un des deux qui est capable de s’en rendre compte. Si Jarod rêve véritablement de liberté, Saoirse, rêve de continuer ce qu’elle fait ici tous les jours. Elle est intelligente, fait partie des surdouées, certainement la meilleure dans son domaine, pourtant, elle n’est pas capable de voir ce qui se trame autour d’elle.

Le Centre n’est pas sa maison.
Le Centre est leur prison.

Saoirse a fini par trouver le courage qui lui manquait pour s’approcher, pour contourner le fauteuil face à elle et venir s’asseoir dedans. Elle invite d’un signe de la main Jarod à en faire de même, à prendre place en face d’elle alors qu’une table les séparera. La brune a cessé de sourire, mais elle a le regard pétillant. Toujours aussi pétillant que si elle était avec le Docteur Raines en personne. Lorsqu’elle travaille pour lui, Saoirse semble plus humaine qu’elle ne l’est d’habitude.

A ses pieds est posée un étuis d’où elle sort un dossier assez épais. A l’intérieur, il y a beaucoup de choses sur Jarod, mais des choses que Raines ne veut pas spécialement garder secret. Voilà une partie des informations qu’elle a obtenu sur le cobaye, et les tests qu’ils vont devoir faire ensemble aujourd’hui. Elle a laissé le dossier sur ses genoux en l’ouvrant, sortant la fiche de présentation de Jarod pour l’avoir sur la table. Puis, deux crayons viennent être posés à côté.

“ - Tu sors de la douche ?” Demande-t-elle en remarquant que les cheveux de Jarod sont encore humides à cause de sa petite sortie. “ Peut-être que tu as faim, ou soif. Je peux te faire apporter quelque chose, si tu en as envie, avant que l’on commence. ”

Elle semble douce et à la fois distante, à la fois froide et chaleureuse, comme si elle ne savait pas vraiment sur quel pied danser. La personnalité de Saoirse se mélange parce qu’elle n’est pas ici d’elle-même, c’est le docteur Raines qui l'envoie, qui la guide, qui lui a dit quoi faire. Et même si elle mime que les choses n’ont pas commencé, Saoirse, elle est prête à écrire sur une nouvelle feuille tout ce que répondra Jarod. Elle note, sans savoir que le film de la caméra sera plus précis encore.

“ - Un café, un thé, peut-être un chocolat chaud ?” Autour de son poignet est accroché un bracelet avec un petit bouton qui sert à faire intervenir le gros bras de tout à l’heure. “ Ou si tu préfères un soda, ou quelque chose à manger… tu n’as qu’à me demander.” Tous ces choix, toutes ces propositions sont le début d’un exercice pour connaître les goûts, et les pensées de Jarod. Sa façon de voir le monde, de comprendre les choses, pour qu’elle puisse tenter de créer un sosie parfait.“ Excuse-moi…” Dit-elle en reposant son crayon sur la table. “ Je n’ai pas pris le temps de me présenter. Tu peux m’appeler Saoirse, je travaille pour le Docteur Raines. Je pense que nous allons nous voir souvent, alors prends tes aises avec moi.” La biologiste, elle parle bien plus quand il s’agit de travailler, que lorsqu’elle doit s’ouvrir personnellement aux autres.
Revenir en haut Aller en bas
Jarod Russel
Jarod Russel
Caméléon
ARRIVE(E) LE : 07/01/2017
LOCALISATION : Everywhere except at the Centre
OREOS : 1492
LOISIRS : Helping the widow and the orphan. Fill my red notebook, eat pez, oreos and discover new things.

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Mar 21 Mai - 22:22

Il pencha la tête sur le côté, posant sur l'inconnue un regard bienveillant malgré tout. Jarod était ainsi curieux de se retrouver avec quelqu'un autre que Sydney dans le meilleur des cas et Raines à l'inverse. D'ailleurs au vu de l'endroit, il s'attendait à entendre l'odieux grincement des roulettes de la bobonne traînant sur le sol en linoléum qui n'était lui-même pas de première jeunesse. De ce fait, nous étions en droit de nous demander où était passé l'ignoble emphysémateux ? Était-ce à nouveau un test ? Une simulation ? Les questions s'amoncelaient dans la tête bien pleine du caméléon, alors que le silence redoublait en intensité. Mais pour une raison qui lui faisait défaut, le silence rendait notre génie mal à l'aise au point de faire de lui le premier à le briser en se présentant comme il était d'usage. La demoiselle souriait laissant paraître, une bienveillance qui n'était pas feinte, Jarod pouvait le sentir, mais il sentait aussi que la jeune femme n'était pas là juste pour sympathiser. Il y avait un but derrière la manœuvre. Il y en a toujours, c'est ainsi que cela fonctionne au Centre. Par réflexe, le caméléon chercha du regard le voyant rouge de la caméra avant de reporter son attention sur son interlocutrice. « - C'est officieux ? »

Toujours dans l'observation, le caméléon consentit ensuite à prendre place sur l'une des chaises à disposition. Ils se faisaient à nouveau face, séparés cette fois par une longue table, le genre de mobilier sur lequel Jarod avait l'habitude de faire ses simulations. La jolie demoiselle ne souriait déjà plus, mais continuait, malgré l'éclairage en néon, à paraître bienveillante, assez pour que Jarod consente à baisser légèrement la garde. Et là voilà qui met en exergue l'existence d'un étui duquel elle sort de la paperasse. Intrigué, le caméléon posa son regard sur ce fameux dossier disposé avec soin sur les genoux de la demoiselle qui faisait montre d'une organisation inhérente à celle d'un bureaucrate. Mais Wonderboy préféra ne pas trop s'avancer sur la nature de son interlocutrice qu'il peinait encore à jauger avec certitude. « - Vous êtes aimable, trop pour que cela paraisse naturel. Toutefois, vous n'avez pas l'air malhonnête, mais vous ne savez quelle position adoptée n'est-ce pas ? » La caméra tournait, il le savait et bien que le voyant rouge soit invisible, il sentait pointer sur lui l'inquisiteur objectif. « - Je n'ai besoin de rien, merci quand même » Il fixa alors la feuille blanche qu'elle avait disposé à sa gauche et le crayon qu'elle tenait en main était indubitablement appelé à glisser sur le papier. Il repensa alors à sa première question et alors qu'il s'apprêtait à y répondre, la demoiselle consentit enfin à se présenter. Le nom de Raines à lui-seul, suffit à accroître instantanément la méfiance du caméléon qui ne se fit pas prier pour le faire entendre dans sa question. « - Si ce ne sont pas des simulations, qu'est-ce que je fais ici ?


    You are my greatest weakness.
    Les amours impossibles sont ceux qui durent le plus longtemps, qui laissent les souvenirs les plus durables, qui blessent le plus profondément, et qui nous marquent à jamais. aeairiel
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Jeu 30 Mai - 14:37

Jarod demande si c’est officieux. Est-ce qu’il a vu dans le regard de Saoirse qu’il venait de la perdre, quelques fractions de seconde ? Parce qu’elle n’a pas compris le sens de la question, n’a pas vu où il voulait en venir. La jeune femme est certainement trop naïve, sous une trop gros emprise de la part du Docteur Raines, pour pouvoir se rendre compte, comme le fait Jarod, que tout ce qu’elle fait n’est pas fait face aux yeux de la loi. Elle ne parle jamais de son travail à quiconque, que ce soit à l’institut, ou dans les sous-sols du Centre. Saoirse est conditionnée depuis tellement d’années par ses parents adoptifs, par l’homme à la bouteille d’oxygène, qu’elle ne peut pas ouvrir les yeux sur ce qu’elle fait au quotidien pour Raines. Elle avait du reprendre la suite de cette expérience, répondant un simple je ne vois pas de quoi tu parles, Jarod. Ce qui n’a en rien du apaiser l’homme face à elle.

“ - Vous êtes aimable, trop pour que cela paraisse naturel. Toutefois, vous n'avez pas l'air malhonnête, mais vous ne savez quelle position adoptée n'est-ce pas ?” Saoirse a levé les yeux de sa feuille où elle avait commencé à griffonner quelque chose. Ses yeux, de nouveau perdu comme son esprit, se posent sur Jarod. Subitement, elle n’aime pas le retournement de situation. Elle perd tout sourire quelques secondes, puis retend ses lèvres un instant à la suite des mots de l’homme. “ Je n'ai besoin de rien, merci quand même.”

Mais une fois les présentations terminées, l’intonation de sa voix, lorsque Jarod pose une question, montre bien l’état d’esprit dans lequel il se trouve. Saoirse n’a pas pu s’empêcher de reconnaître le ton employé, comme dans tous les gens de l’institut qui l’ont déjà vu avec Raines, qui lui ont déjà parlé, et bien fait comprendre qu’il y avait un problème chez elle pour pouvoir être si près du monstre. Elle ne comprend pas, Saoirse, pourquoi les gens agissent ainsi. Parce qu’elle a été trop bien construite, pour qu’elle ne se pose aucune question, elle ne remet jamais en doute ce qu’elle pense des gens. Ce qu’elle fait pour eux. Le crayon se retrouve posé sur la table, sur la feuille alors qu’elle n’écrit plus rien. Il n’y a rien d’intéressant mise à part la date de l’entrevu, parce que tout ce qui devrait être intéressant lui passe au dessus de la tête tel un fantôme dans lequel elle ne croit pas.

“ - Tu es ici pour m’aider moi…” Son visage est impassible, peut-être que son regard montre toujours à quel point elle est perdu à cause du comportement, des questions de Jarod. “ Je… c’est vrai que je ne suis pas vraiment à l’aise. Pour être honnête, c’est la première fois que je travaille ainsi.” Elle mime un faible sourire qui lui, n’a rien de naturel. Comme tous ceux qu’elle porte comme un masque, pour être l’être humain parfait qu’ils ont tous voulu qu’elle soit. “ Avec quelqu’un en face de moi.”

Ce n’est pas face à Jarod qu’elle devrait s’ouvrir. Elle ne devrait pas le faire, en réalité. Saoirse garde tellement de choses pour elle, depuis tant d’années, qu’elle ne saurait même pas par où commencer pour être normal avec quelqu’un d’autre. Elle n’a pas de lien, pas d’accroche, pas vraiment de personne pour qui compter ou s’en faire à certain moment de la journée. Elle a baissé une fraction de seconde les yeux, si Jarod est si intelligent que le montrent ses simulations, il comprendra par cette simple réaction que Saoirse fait partie des soumis, des rats coincés au Centre. Alors qu’elle-même est loin de se douter de cette réalité, c’est pourquoi elle ose redresser ses yeux comme si elle avait réellement une place plus importante que lui, simple expérience cachée.

“ - Je n’ai pas beaucoup d’amis… et le Docteur Raines a pensé que tu serais la bonne personne pour que je puisse apprendre.” Elle parle, récite presque mot à mot ce qu’on lui a conseillé de dire, au cas où Jarod poserait trop de question. C’est la réalité, et pourtant, ce n’est pas la véritable raison pour leur entrevue à tous les deux. Il est l’expérience, elle est la scientifique. “ Si tu veux voir ça comme une sorte de simulation, va s’y… Mais nous sommes simplement ici pour échanger ensemble. “ Elle hausse les épaules, en reprenant son crayon, prête à écrire ce qu’il pourrait répondre face à ses explications sincères mais étrange. “ Rien de moins, rien de plus.” Elle sourit, encore une fois. “ Est-ce que j’ai été assez naturelle pour toi ?”
Revenir en haut Aller en bas
Jarod Russel
Jarod Russel
Caméléon
ARRIVE(E) LE : 07/01/2017
LOCALISATION : Everywhere except at the Centre
OREOS : 1492
LOISIRS : Helping the widow and the orphan. Fill my red notebook, eat pez, oreos and discover new things.

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Mar 4 Juin - 23:10

Il l'observait peut-être avec un peu trop d'insistance. Le genre d'approche qui hors des murs du Centre pourrait paraître impoli et malaisante pour la personne observée. À vrai dire, le caméléon avait tellement peu l'habitude de voir de nouvelles personnes qu'il ne savait plus comment s'y prendre et quelle norme adoptée pour sociabiliser. D'ailleurs, l'avait-il su un jour, lui qui était retenu captif en ces lieux, depuis tellement d'années qu'il avait fini par oublier quand tout avait commencé ? Le temps n'avait et n'a jamais eu aucun d'impact ici et plus encore pour ceux et celle qui n'ont pas la chance de quitter l'enceinte de l'établissement. Bien sûr, ils ne sont pas légions, juste une poignée. Enlevé dès l'enfance pour la plupart, leur visage trône désormais dans les bases de données de la police de tous les contés et dans celles du FBI. Des enfants qu'ils ne sont plus à présent et qu'ils ont cessés d'être en pénétrant cette antichambre de l'enfer. La jeune femme qui tenait compagnie à Jarod, ne portait pas les stigmates de l'enfance brisée, Jarod le sentait, elle n'était pas l'une des leurs. Alors qui était-elle ? Que lui voulait-elle ? Pour comprendre, il fit ce qu'il savait faire de mieux, analyser. Car il le savait depuis le temps, rien n'était le fruit du détail, tout avait un sens, jusqu'à la façon de se tenir, de parler, les mots, les gestes effectués, les intonations choisies. L'on apprend beaucoup de choses rien qu'en observant, mais plus encore en posant les bonnes questions.

« - Donc, je suis ici, pour vous aidez, seulement vous ? » De la rhétorique en somme, il ne connaissait que trop bien les procédés et savait par habitude que ce goût du secret était principalement entretenu par Raines lorsqu'il décidait de mener ses propres simulations. Jarod, toujours méfiant, garda cette carte dans son jeu, conscient de son potentiel. « - Votre sourire est forcé et j'ai comme l'impression que vous avez utilisée votre carnet et votre crayon comme un prétexte pour émettre une séparation entre nous. Mais je dois quand même avouer que c'est agréable d'avoir quelqu'un d'autre que son précepteur en face de soi. » La voilà qui baisse le regard, c'est furtif, mais juste assez pour comprendre qu'en plus du malaise, la demoiselle aborde l'incertitude des personnes incapables de vivre par elles-mêmes. Elles sont de celles qui cherchent l'approbation d'une figure qui leur est supérieure. « L'individualité n'a aucun sens quand on est soumis » voilà l'écho lointain d'une vieille simulation chaperonnée par Sydney est officielle de surcroît. Jarod en vient à en avoir de la peine pour cette jeune femme qui essaie tant bien que mal de créer du lien, alors qu'elle-même ne semble en avoir aucun.

« - Je n'ai pas beaucoup d'amis moi non plus, sauf si on compte Sydney mon précepteur. Mais si j'ai appris une chose avec le temps, c'est que l'amitié cela ne s'apprend pas. Et je conçois difficilement le fait de voir cela comme une simulation. C'est trop personnel. J'ai comme l'impression que vous cherchez à suivre une ligne directrice. Je vous l'ai dit, l'amitié ne s'apprend pas, c'est comme une émotion, on l'éprouve, on la ressent, on la vie. Vous comprenez ? »


    You are my greatest weakness.
    Les amours impossibles sont ceux qui durent le plus longtemps, qui laissent les souvenirs les plus durables, qui blessent le plus profondément, et qui nous marquent à jamais. aeairiel
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Dim 23 Juin - 13:08

Elle avait bougé la tête, lentement, doucement, dans un signe d’approbation. Jarod est-il réellement venu ici pour l’aider elle ? Bien entendu. Saoirse n’est pas venu l’aider lui, elle n’est pas venue le secourir de tout le malheur qu’il connaît depuis qu’il est enfermé ici. Jarod est un sujet d’expérience, et même si elle ne lui fera concrètement rien de mal, ni rien de mauvais, il est un membre fait de chair, d’os, et de cellule grise. D’une conscience, d’une intelligence. De tout ce qui forme un véritable être humain. Alors oui, il est là pour l’aider elle. Pas seulement à sociabiliser, comme elle semble se cacher derrière ce fait. Il est là pour tout un tas de raisons qu’elle ne pourrait pas clairement avouer.

Saoirse se sent légèrement blessée lorsqu’il parle de son sourire forcé. Pas autant que lorsque les autres étudiants, ou adultes sont mauvais avec elle à cause de son lien avec Raines. Mais elle est blessée quand même, qu’il soit si intelligent et si observateur. Que Jarod soit capable de voir le problème qui cloche chez elle. Pourquoi n’est-ce pas capable de ressentir quelque chose de façon concrète, avec une réalité sensorielle ? Saoirse a toujours l’impression de faire semblant, et de ne pas ressentir d’émotions à part entière. Elle se sent vide, une coquille épuisée par toutes ces années où elle n’a pu que se plonger dans la science pour oublier. Oublier qu’elle n’est pas comme les autres. Oublier la vie qu’il y a dehors, oublier qu’elle voudrait tout connaître du monde, des Hommes.

“ - [...] Je vous l'ai dit, l'amitié ne s'apprend pas, c'est comme une émotion, on l'éprouve, on la ressent, on la vie. Vous comprenez ?”
“ - Non…” La brune parvient à dire ce mot, si bas qu’on aurait peiné a l’entendre s’il n’y avait pas eu ce silence si lourd autour d’eux. Son regard est dans celui de Jarod, et étrangement, elle semble avec les yeux les plus tristes, et les plus perdus. “ Non, Jarod… je ne comprend pas.”

Une porte s’ouvre, et le cerveau toujours opérationnel de Saoirse la voit, cette porte ouverte. Elle veut se glisser à l’intérieur avec rapidité, parce que c’est pour ça qu’elle est venue, n’est-ce pas ? Comprendre ce qu’il ressent. Ses émotions, ses pensées, ses mimiques, chacun des réactions de Jarod est importante pour le projet de Raines. Pour ses expériences. Pourtant, Saoirse est divisée. Une partie d’elle est concentrée sur ce qu’elle est venue faire ici, l’autre, bien plus humaine, a envie d’apprendre, envie d’écouter ce qu’il a à dire. Envie de savoir, de découvrir. Parce que étrangement, cet homme captif depuis sa plus tendre enfance en sait bien plus sur la vie, sûr les gens, qu’elle.

“ - Tu as beaucoup de chance d’avoir Sydney avec toi…” Dit-elle avec un sourire, qui cette fois-ci, semble plus naturel. Est-ce l’envie, un peu de sa jalousie ? “ C’est un homme bon, et juste. Tu peux le considérer comme un ami. J’aimerais qu’il soit le mien.”

Comme si les mots de Jarod avaient eu un véritable impact sur elle, Saoirse laisse retomber son crayon, sur la feuille de papier. Cette dernière se retrouve glisser en avant, presque au milieu de cette table qui les sépare, comme si elle voulait s’en éloigner. Tenter de ne plus se cacher derrière ces outils, de ne pas créer la distance dont il parlait plus tôt. Et Saoirse, elle le regarde. S’apprête à poser une question qui la fera avancer humainement parlant. Qui la fera comprendre les gens, le corps humain et toutes ses facettes complexes qu’elle doit savoir reconnaître, et devra savoir créer en laboratoire. Au fond, Saoirse, se retrouve autant si pour le Docteur Raines, que pour elle-même.

“ - Raconte moi, Jarod, ce que c’est pour toi, que l’amitié…” C’est une question, qui pourtant n’interroge pas vraiment de son intonation. Mais dans les yeux plus pétillants de la femme, Jarod sera-t-il capable de voir qu’il a piqué sa curiosité ? Qu’il a trouvé moyen de l’animer, vraiment, qu’elle ne fasse pas semblant comme à l’accoutumé. “ Ce que tu ressens… tes émotions. Tes sensations. Tes critères, tes réactions.” Elle hausse légèrement les épaules alors qu’elle se redresse du dossier de son fauteuil, s’approche de la table comme on s’approcherait d’un trésor. “ S’il te plait, apprend-moi. Car je suis incapable de ressentir ce que tu m’as décris.”
Revenir en haut Aller en bas
Jarod Russel
Jarod Russel
Caméléon
ARRIVE(E) LE : 07/01/2017
LOCALISATION : Everywhere except at the Centre
OREOS : 1492
LOISIRS : Helping the widow and the orphan. Fill my red notebook, eat pez, oreos and discover new things.

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Dim 7 Juil - 17:23

L'échange était étrange, ils le sont toujours de prime abord, Jarod n'étant pas (ou peu) coutumier des visites avec de parfaits inconnus. Il lui fallait de ce fait un petit temps d'adaptation qu'il mettait à profit pour observer. Il fonctionnait ainsi depuis tellement longtemps. Toujours dans l'analyse, dans l'interprétation, prêt à tout déchiffrer, les mots, comme les gestes. C'était comme si sa vie et chacune de ses interactions, étaient une simulation. Une attitude qui lui faisait défaut lorsqu'il était avec des personnes qu'il connaissait et en qui, il avait confiance. Avait-il confiance en Saoirse Rowling ? Non et malgré la bienveillance qui émanait de lui, Jarod restait sur ses gardes. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'on lui envoyait un leurre. Le souvenir de sa première rencontre avec Mademoiselle Parker remonta bien malgré lui, car oui, leur première rencontre aussi incroyable fut-elle pour le jeune garçon qu'il était alors à cette époque, n'était en fait qu'une diversion pour mieux l'analyser et interpréter chacune de ses émotions. Et d'ailleurs, c'est bien d'émotion dont il était question à présent.

« - Non ! » répéta le caméléon surprit qu'une personne venant de l'extérieur, ne soit pas à même de comprendre tout ce qui attrait à l'amitié et à son mécanisme de fonctionnement, si tentait qu'il y en est un. « - C'est pourtant simple, l'amitié ne s'apprend pas. Venez-vous de l'extérieur ? Ou êtes-vous conditionné comme moi ? Peut-être qu'en fait vous n'êtes pas sociable tout simplement et que le simple fait de vous attacher à quelqu'un est impossible. » Elle évoqua à son tour le précepteur de Jarod pour rebondir sur ses paroles et sembla aux yeux du caméléon, toujours en phase d'observation, moins dans la recherche et le calcul, mais plus dans la sincérité cette fois, du moins, c'est ce que son sourire laissait paraître. « - Oui Sydney est quelqu'un de bien. Il a toujours été gentil avec moi et à l'écoute. Il me considère comme un être humain et pas comme un cobaye, un projet, ou une chose. C'est important d'avoir un peu de chaleur humaine pour compenser le fait que l'on vous ait tout pris. » Il attaqua, plus amère que jamais, c'était aussi sa façon à lui de tester les réactions de son interlocutrice qu'il ne parvenait à cerner totalement. Était-elle du même côté ou faisait-elle parti de ceux et celles qui tenaient les ficelles ?

Il s'apprêtait à renchérir, désireux de garder la main, mais se retrouva fort dépourvu lorsque la révélation fut venue. En effet, la jeune femme, qui semblait se délestait d'un carcan dont elle seule en avait conscience, laissa entendre à l'oreille du caméléon toute sa défaillance. « - C'est impossible voyons ! On ressent tous ce genre d'émotions. Enfin, je veux dire, il n'est pas seulement question d'amitié. On parle bien de notre propension à interagir avec les autres, à s'attacher à eux, à développer des sentiments. C'est en partie ça l'amitié. Enfin, c'est comme ça que je l'interprète, après avoir vécu ce que j'ai vécu avec Mademoiselle Parker, avec Angelo, avec Kassandra. Je... Vous a-t-on conditionné ? Vous ressentez des émotions hein ? » lança-t-il incrédule, suite à ce que la demoiselle venait de faire entendre.


    You are my greatest weakness.
    Les amours impossibles sont ceux qui durent le plus longtemps, qui laissent les souvenirs les plus durables, qui blessent le plus profondément, et qui nous marquent à jamais. aeairiel
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Mer 17 Juil - 12:22

Saoirse a l’impression d’être passée aux rayons X lorsque Jarod la regarde. Lorsqu’il l’écoute, lorsqu’il répond même. Comme sur un fil, tel un équilibriste dans le vide, elle a l’impression d’avoir peur de tomber à chaque fois qu’elle bouge ne serait-ce que ses paupières. Elle n’a pas peur qu’il disparaisse, qu’il se taise, qu’il demande à sortir. Saoirse, elle a peur qu’il décèle en elle la faiblesse qui la hante. Celle qu’utilise Raines pour faire d’elle son petit chien. Son petit jouet favoris.

Elle a peur quand il est surpris, d’avoir dit quelque chose de stupide. Quelque chose d’inconcevable qu’elle n’aurait pas du dire. Elle a simplement bouger son visage, doucement, lentement, silencieusement pour répondre à la question de Jarod. Saoirse vient bien de l’extérieur. Du moins, c’est ce qu’elle pense. Car au fond, elle regarde le monde au delà du Centre, avec les mêmes yeux que Jarod peut le faire. De la même façon que tous les caméléons le font. Elle n’a peut-être pas les chaînes quotidiennes que lui porte, mais ils sont emprisonnés par les mêmes monstruosités. Déçue, peut-être même surtout touchée par les mots qu’il emploi, Saoirse a baissé les yeux.

“ - [...] et que le simple fait de vous attacher à quelqu'un est impossible.”

Elle aurait tellement voulu pouvoir dire le contraire. Mais au fond, il n’y a que pour un homme qu’elle ressent de l’attachement. Et lui, à ne pas en douter, ne ressent rien de ce qu’elle peut ressentir pour lui, envers elle. Petit jouet de laboratoire. Pantin du marionnettiste illusionniste. Cette pointe d’amertume dans les propos qui suivent, montre une nouvelle facette de la personnalité de Jarod. De la rancune. Peut-être même un peu de la colère. Et si Saoirse n’a pas besoin de marquer tous les détails -ne veut pas le faire car ça donnerait raison à l’homme face à elle, la jeune femme se promet de ne pas oublier tout ce qu’elle peut noter de ce comportement. Tout ce qu’il dit, tout ce qu’il montre et fait ressentir, fait de lui un être unique. Un être qu’elle veut pouvoir recopier à la perfection.

“ - Rien ne le compensera…” C’est tout ce qu’elle trouve à dire, alors qu’elle ne sait rien de ce qu’à traversé Jarod. Mais elle comprend, cette sensation de vide que le Centre impose. “ Tout ce que tu pourrais avoir ne compenserait en rien ce qui t’as été pris en premier abord.”

C’est ce qu’elle pense au fond d’elle-même. Parce que si elle ne connait rien du monde, ni des gens, Saoirse est persuadée d’une chose ; rien ne remplacera ce qu’elle aurait pu connaître si elle n’avait pas été rachetée par une famille riche du Centre. Les questions qu’elle se pose, sont celles qui la hantent depuis des années. Celles qui vont la hanter jusqu’à la fin de sa vie. Du moins, c’est une chose dont elle est persuadée. La curiosité de savoir ce qu’il y a de caché n’est pas encore né. Mais d’ici peu, elle sera capable de se poser les questions que Jarod est capable de se poser depuis son enfance. Ils ne sont pas sur la même longueur d’onde, mais Saoirse finira par le rejoindre. Par le comprendre. Et peut-être même par l’admirer pour son courage à s’enfuir. A vouloir vivre.

“ - C'est impossible voyons !” Cette contradiction de Jarod la pousse à plisser légèrement ses paupières, comme si elle avait peur de ce qui allait suivre. “ On ressent tous ce genre d'émotions…” Elle écoute, retiens les noms qu’il dit comme si c'étaient des perles rares à ne pas laisser s’échapper. “ Vous a-t-on conditionné ? Vous ressentez des émotions hein?”
“ - Bien sûr oui !” A-t-elle comme si c’était une honte de ne pas savoir, de ne rien ressentir. “ J’ai eu une bonne éducation… “ Son regard devient fuyant alors que s’ils avaient été à l’extérieur de cette sombre prison, Saoirse se serait levée pour l’éloigner. “ Nous n’avons pas vécu les mêmes choses, Jarod, et pourtant… tu sembles si évolué par rapport à moi. “

Pourquoi pense-t-elle ressentir une faible douleur, à ces mots ? Elle doit trouver du courage pour reposer son regard sur Jarod. Cet homme intelligent, qui sait cerner les Hommes et les choses. Sait-il au moins que par cette simple conversation, Jarod est en train de lui donner exactement ce qu’elle désire ? Les rouages de son cerveau, la façon dont il réfléchit, ce qu’il ressent, et ce qu’il aimerait refouler. Ces noms qu’il a dit plus tôt semblent être les points faibles de sa personnalité.

“ - Je veux dire… que tu sembles capable de ressentir tellement de choses…” Elle fait mine de sourire, mais celui-ci semble bien plus triste que tous les autres. “ Je suis envieuse de tout ce que tu sembles connaître.” Saoirse se pense sur la table, et se met à jouer machinalement avec la feuille de papier, comme si occuper ses doigts allait être salvateur. “ Pour moi, les Hommes et les choses se ressemblent. Les uns ont beau être animés, je ne me sens que plus étrangère face à eux.” Il n’y a qu’un animal pour lui faire ressentir de l’excitation, de l’amour à proprement parler. “ Tout semble de la même couleur à mes yeux… J’aimerais tant être capable de comprendre ta vision du monde, Jarod…” Elle souffle ces mots, cette vérité, avec douceur. Mais au fond, c’est un autre chemin pour atteindre son réel but. “ Apprends-moi les couleurs de ton monde, Jarod.”

Saoirse aurait certainement voulu poser sa prochaine question autrement. Mais il lui est impossible de donner le nom de Mademoiselle Parker. Parce que déjà à cette époque, Saoirse ressentait de la crainte face à cette femme. Et puisqu’elle n’est pas encore capable de ressentir de la curiosité, Saoirse, elle laisse la peur la contrôler. Alors, même si elle garde dans un coin de sa tête le lien qui unis l’agent du Centre et le Caméléon, elle use d’une autre approche.

“ - Explique moi ce que tu peux ressentir lorsque tu es heureux, ou triste.”
Saoirse ne se rend même pas compte que le papier vient de couper son doigt. Elle qui ne ressent aucun douleur, ne voit pas les goûtes de sang qui tombent sur la table. “ La différence que tu peux voir entre un plaisir solitaire, et celui que tu ressens grâce à quelqu’un d’autre.” La brune sourit une nouvelle fois. Elle veut approcher du but, le caresser du bout des doigts. “ Raconte moi tes nuances, avec cette Kassandra, Jarod.”
Revenir en haut Aller en bas
Jarod Russel
Jarod Russel
Caméléon
ARRIVE(E) LE : 07/01/2017
LOCALISATION : Everywhere except at the Centre
OREOS : 1492
LOISIRS : Helping the widow and the orphan. Fill my red notebook, eat pez, oreos and discover new things.

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Mer 31 Juil - 12:27

C'était comme une partie d'échec. Jarod le savait pour y avoir joué à de nombreuses reprises en compagnie de Sydney. « C'est notre petit secret » disait-il d'un air malicieux en coupant les caméras. Jarod n'avait d'ordinaire pas le droit de mettre ses capacités à profit pour le simple fait de se divertir, du moins pas lorsque les caméras étaient braquées sur lui. Mais Sydney ne se sentait pas de lui refuser cela, une tradition qui perdura d'ailleurs jusqu'au départ du caméléon. C'était donc ce qui se jouait ? Une partie d'échec ? Les incertitudes de Jarod ne l'aidaient pas à se positionner clairement concernant le cas Saoirse Rowling, il n'en demeurait pas moins intrigué par la demoiselle, assez pour l'observer en bon et due forme et tentait l'éluder le mystère qui prenait vie face à lui, sans que jamais la bienveillance ne le quitte, car c'était tout lui. Qu'importe la situation, il ne pouvait se résoudre à chercher le meilleur chez les personnes qu'il était amené à côtoyer, et ce, malgré le fait qu'il ou qu'elle travaille ici. Excepté peut-être pour Mr Raines dont l'apparence sinistre et les agissements, exemptaient Jarod de la moindre sympathie à son égard. Le caméléon en arrivait à se demander s'il était possible d'apprécier une telle personne. Probablement pas. Jarod n'était pas le genre de personne à se complaire dans le jugement et la médisance, mais pour lui, il était évident qu'un être de l'acabit de Raines, ne puisse susciter une quelconque sympathie pour le commun des mortels. Il était cependant à mille lieux de se douter qu'il avait face à lui l'exception qui confirmait la règle. Il n'hésita pas d'ailleurs, à laisser entendre son amertume en comparant Sydney et Raines, une rancune tellement ancrée, qu'il finissait par ne plus s'en rendre compte.

« - L'on ne devrait pas faire ça. J'entends par là tout vous prendre et nous laisser sans rien en exiger en échange. Ce n'est pas équitable. » Il voulait avoir le contrôle, mais n'avait toutefois, put se résoudre à garder ça pour lui. Et puis peut-être que par un malheureux hasard, le point de vue de Miss Rowling ne faisait montre d'aucune divergence, peut-être ressentait-elle la même chose, sans même s'en rendre compte. Mais par la force des choses et parce qu'il finissait par se méfier de moins en moins, le caméléon se laissa emporter par la conversation, une activité qu'il n'avait que trop rarement l'occasion de pratiquer sans qu'une caméra ne soit pointée sur lui. L'analyse passait donc au second plan, au profit d'une curiosité presque enfantine pour un Jarod bien décidé à savoir qui lui faisait réellement face et quoi de mieux que de parler sentiment pour une première approche ? « - Bien sûr » répétait-il tant il était évident qu'elle ressente des émotions. « - Vous ais-je offusqué ? » tentait-il en prenant sa voix la plus chaleureuse. « - Mais vous savez, il n'est pas question d'évolution, mais de compréhension. C'est de l'empathie. Je vois ça comme si c'était un muscle. Pour le faire progresser, il faut l'entretenir. Et puis c'est ainsi que je fonctionne. Pour me connecter, je dois être capable de ressentir des émotions qui ne sont pas les miennes. » Il fut surpris, d'entendre de sa bouche, le fait qu'elle assimilait sans mal les hommes et les choses. Comment cela était-il donc possible ? L'objet est par nature inanimée. « - Loin de moi l'envie de vous offusquer ou même de blesser, mais je trouve que ce que vous dites est triste. Les choses ne pensent pas, elles ne ressentent rien, elles sont juste ici et n'existent que par notre simple volonté. » Il le savait, il n'avait pas le droit de juger et pourtant, il ne pouvait s'empêcher d'avoir de la peine pour la jeune femme loin de se douter que la scientifique se servait de cela contre lui.

« - Je pense que le monde n'est pas monochrome et c'est quelqu'un qui est enfermé ici qui vous le dit. Mais je pense aussi que cela ne s'apprend pas. C'est inné, et même assez trivial. Je suis heureux, je vais bien, je suis triste, je vais mal. » Il se tue, de peur de monopoliser trop longtemps la parole. Par habitude, il attendit l'approbation pour reprendre avant de remarquer les quelques gouttes de sang perlant sur le papier. « - Vous... vous êtes blessé, je crois ! » ne put-il s'empêcher de faire entendre. « - Vous devriez peut-être demander un pansement non ? Vous voulez que je le fasse pour vous ? Ils ont tendance à suréagir quand je me blesse » Bien malgré lui, il avait dévié la conversation, plus inquiet pour cette coupure aussi infime soit-elle que par l'échange en cour. « - Les coupures aussi infimes soient-elles, sont propices aux infections. Et peut-être que finalement mes nuances sont comme les coupures, elle varie en fonction de l'importance de la personne, ou de la blessure. Les métaphores comparatives, permettent une compréhension plus aisée à mon sens. Qu'en dites-vous ? »


    You are my greatest weakness.
    Les amours impossibles sont ceux qui durent le plus longtemps, qui laissent les souvenirs les plus durables, qui blessent le plus profondément, et qui nous marquent à jamais. aeairiel
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Dim 11 Aoû - 17:18

“ - [...] Ce n’est pas équitable.”

Non, Jarod, cela n’est en rien équitable. Voilà ce que Saoirse aurait voulu être capable de lui répondre. Pourtant, elle s’est retenue de lui dire ces mots parce qu’une partie d’elle-même doute à ce sujet. N’est-ce pas équitable d’avoir tout ce qu’elle pourrait souhaiter, mise à part sa véritable famille ? Combien de gens rêveraient d’avoir la vie qu’elle mène aujourd’hui ; entourée, comblée dans ses besoins primaires et dans les folies qu’elle pourrait se permettre si elle connaissait ce mot, avec un laboratoire à la pointe de la technologie pour laisser aller ses pulsions scientifiques ? Tout le monde rêverait de ce genre de vie parfaite. Mais ce n’est pas ce qu’il a lui, Jarod. Bien au contraire, et ça, Saoirse sait le reconnaître. C’est aussi ce qui l’a fait taire ; elle comprend son point de vue.

Un simple signe négatif de la tête pour toute réponse. Voilà ce qu’il obtient, Jarod, lorsqu’il demande si elle a été offusquée. Saoirse a répondu plus par automatisme qu’autre chose ; elle ne veut pas vraiment montrer ce qu’elle ressent. Bien sur qu’elle l’a été, mais à cause des étudiants grincheux et méchants envers elle qui l’entourent, la jeune femme a appris qu’il valait mieux cacher ce genre de vérité. Sinon, les gens s’en servent contre vous. Pourtant, elle a l’impression que Jarod a lu dans son mensonge ; les yeux de l’hommes ont semblé plus pétillants tout à coup, comme s’il laissait l’envie l’envahir. La curiosité ; un mot, une sensation que Saoirse n’a pas encore eu le plaisir de ressentir.

Sa réponse, elle voudrait la graver dans le marbre pour ne pas l’oublier. L’empathie ; voilà une chose essentielle qui fait de Jarod ce qu’il est aujourd’hui. Quelque chose qu’elle va devoir apprendre à comprendre, à manipuler, pour être capable de le recréer dans ce clone parfait de Jarod que le Docteur Raines désire tant. Elle a fermé les yeux une fraction de seconde, comme pour mémoriser.

“ - [...] Loin de moi l'envie de vous offusquer ou même de blesser, mais je trouve que ce que vous dites est triste. Les choses ne pensent pas, elles ne ressentent rien, elles sont juste ici et n'existent que par notre simple volonté.”
“ - Tout comme nous, n’est-ce pas Jarod ?” Elle a demandé par automatisme, encore. Parce qu’elle comprend mais est encore offusquée de la vérité vraie qui émane de cet homme. Essaye-t-elle de le blesser à son tour ? “ Ici, nous n’existons que grâce à leur simple volonté.”

Saoirse reprend les mots de Jarod comme on aurait cité une encyclopédie. Mais bien trop concentrée à écouter la façon dont il voit le monde, elle ne réagit à la coupure que lorsqu’elle est mentionnée par Jarod. Ses doigts s’écartent alors qu’elle regarde la plaie, puis redresse son visage vers lui lorsqu’il utilise cette comparaison qui fait bien mieux comprendre à Saoirse ce qu’il ressent. Et doucement, elle se met à sourire. Sourire comme si elle avait vu une chose importante. Les blessures qu’il a pu créer -aussi infimes soient-elles-, ont complètement disparu de son regard.

“ - Donc tu sais aimer, Jarod.” Elle parle, Saoirse, avec un soupire, comme si elle se délester d’un poids. “ Si tu sais différencier les gens en fonction de leur importance à tes yeux, c’est que tu es capable de reconnaître l’amour.” Un pincement au coeur. Elle n’a jamais su ressentir cette chose, pour les autres, ou tourné vers elle. “ Regarde-moi… je suis incapable de ressentir quelque chose pour une tiers personne, comme je suis incapable de sentir le papier qui fend ma peau.”

Avec cet avoeux qui touche tout particulièrement sa vie privée qu’elle ne dévoile à personne, Saoirse se dépêche d’enlever ses mains du bureau. Elle attrape directement le petit sac posé à ses côtés pour le mettre sur la table, fouillant à l’intérieur une fraction de seconde avant de sortir un désinfectant et une petite boîte de pansement. Saoirse est obligée de tout avoir sur elle ; vieille habitude. Le sac finit reposé à ses côtés alors qu’elle décapsule de désinfectant, mais ses yeux se reposent sur lui.

“ - Veux-tu bien m’aider ?” Elle demande, dans l’espoir de voir la façon dont il prend soin des gens. Jusqu’où il est prêt à aller avec une femme qu’il ne connait que depuis quelques minutes ; informations qui montrera ce qu’il est capable de faire pour quelqu’un qu’il connaît, qu’il aime. “ Lorsque j’étais enfant,” Saoirse reprend la parole, comme si ça pouvait plus inciter l’homme à agir. “ j’ai fais exploser le micro-onde de mes parents adoptifs. Je me suis retrouvée avec le bassin déboité… c’est comme ça que les médecins ont découverts que j’étais insensible à la douleur…” Elle aurait pu hausser les épaules car c’est quelque chose que les gens pourraient rêver d’avoir. Mais elle ne le fait pas, pour Saoirse, c’est un fardeau. “ Penses-tu que cela puisse atteindre plus que mes nerfs, Jarod ? Que ce syndrome peut aussi avoir touché mes quelconques connexions avec les autres ?”
Revenir en haut Aller en bas
Jarod Russel
Jarod Russel
Caméléon
ARRIVE(E) LE : 07/01/2017
LOCALISATION : Everywhere except at the Centre
OREOS : 1492
LOISIRS : Helping the widow and the orphan. Fill my red notebook, eat pez, oreos and discover new things.

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Ven 16 Aoû - 1:15



Elle parlait peu, comme si les paroles eurent été futiles. Jarod lui n'était jamais rassasié, il faut dire qu'il n'avait pas l'habitude d'avoir de la visite et encore moins pour échanger avec lui. Ce jour devenait donc spécial et le sortait de sa morne quotidienneté et aussi futile soit la visite, il saurait s'en contenter. C'était comme manger les miettes d'un festin, se contenter du peu, en se disant que ça compte quand même, que nous avons quelque chose, faute de mieux. Et puisqu'il n'était pas habitué à plus, Jarod n'en éprouvait pas le besoin de le faire savoir. Jadis, quand celle qu'il s'interdisait de prononcer le nom, était à ses côtés, il se laissait aller à la revendication. Miss Parker avait su exalter en lui, cette envie que lui explorait juste pour l'impressionner et avoir l'impression de lui ressembler l'espace d'un instant. Une façon pour lui, peut-être d'être libre par procuration. Mais Miss Parker n'était plus là depuis bien longtemps à présent et la rébellion du caméléon étouffée dans l'absence. Alors, pourquoi donc la demoiselle revenait-elle aussi facilement hanter ses pensées ? Pourquoi malgré l'abandon, le caméléon ne parvenait-il pas à l'oublier, voir nourrir à son encontre des sentiments hostiles ?

« - Bien sûr que je sais ressentir ce genre de sentiment. C'est humain d'aimer, c'est même un sentiment que nous partageons avec les animaux. J'aurais donc tendance à dire que c'est universel, comme un langage accessible à toutes et tous. » Il ne comprenait pas où elle voulait en venir et pourquoi elle s'adressait ainsi à lui. Il y avait toujours cette distance, cette barrière invisible qu'il parvenait à ressentir et qui prenait de plus en plus d'ampleur à mesure de l'échange. « - Vous cherchez à me mettre en confiance n'est-ce pas ? C'est ainsi que l'on procède dans certains interrogatoires. Vous dispensez à votre interlocuteur un détail privé pour vous mettre à sa hauteur, pour lui faire savoir que nous sommes pareils. Puis il y a aussi l'approche la plus constamment employée. L'on discute de sujets futiles, pour mettre en exergue d'éventuels points communs et jouer sur la complicité. » Il semblait légèrement plus hostile qu'à l'accoutumée, car à nouveau, il avait l'impression d'être manipulé. L'attitude de la jeune femme n'était pas normale, ses questions non plus. Il y avait un bug dans la machinerie et pas au fait de l'échec, le caméléon voulait comprendre et avoir le fin mot de cette histoire.

« - C'est une coupure minime » commençait-il lorsqu'elle sollicita son aide. « - Mais il faut quand même bien désaffecter la plaie pour que la cicatrisation se fasse sans encombre et sans traces. Ensuite, un simple pansement fera l'affaire. » Mais il comprit, après l'anecdote de la jeune femme, que cela ne serait pas si facile. « - Algoataraxie ! » laissa-t-il entendre avant qu'elle n'achève sa réplique. « - Ou ICD, Insensibilité Congénitale à la Douleur. Perte du sens de la douleur sur tout le corps et sous toutes ses formes. Le malade conserve cependant les autres sensations tactiles. D'après les recherches menées en ce sens, la maladie est potentiellement due à une mutation du gène SCN9A transmise selon le mode autosomique récessif. J'ai déjà entendu parler de cette pathologie » laissa-t-il entendre en guise de conclusion sans entrer dans les détails. Toutefois, il préféra s'enquérir à nouveau de la coupure l'air désolé. « - Je comprends mieux. Votre insensibilité n'est pas le fait de votre volonté. Je suis désolé. »


    You are my greatest weakness.
    Les amours impossibles sont ceux qui durent le plus longtemps, qui laissent les souvenirs les plus durables, qui blessent le plus profondément, et qui nous marquent à jamais. aeairiel
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Lun 26 Aoû - 16:40

Saoirse s’est mise doucement à sourire lorsque Jarod avait comparé l’Homme avec les animaux. Peut-être est-ce pour ça qu’elle ne fait pas la différence ; peut-être est-ce pour ça qu’elle ne comprend pas la différence. Tous sont capables de ressentir des choses, et Saoirse se sent à l’extérieur de cette bulle qui semble englober tous les autres sauf elle. Parce qu’elle semble être la seule, d’après les mots de Jarod, à ne pas être capable de comprendre ce langage universel. Unique et peut-être un peu maléfique ; Saoirse n’a rien de ce qu’on pourrait qualifier une personne normale.

Elle avait même une nouvelle fois sourit lorsque Jarod avait parlé de cette tactique d’interrogatoire. Elle n’avait pas baissé les yeux, Saoirse, alors qu’elle aurait du le faire. Parce qu’il met le doigt là où ça fait mal, là où il devrait appuyer, Jarod. Car même si Saoirse est aussi douce que la neige, même si elle est tout aussi froide que cette dernière, même si elle a un sourire angélique au coin des lèvres -qu’elle n’aurait pas pensé pouvoir avoir autant en si peu de temps, elle reste la poupée de Raines. Manipulée, poupée articulée, Saoirse sait quoi répondre à ces mots.

“ - [...] L'on discute de sujets futiles, pour mettre en exergue d'éventuels points communs et jouer sur la complicité.” Il est perspicace, pourquoi trouve-t-elle un plaisir étrange à discuter avec lui ?
“ - Nous n’avons qu’un seul point en commun, Jarod ; celui d’appartenir au Centre.” Destinée calculée et aussi manipulée. Chatons mis en cage, qui risquent de devenir des lions affamés avec les années. “ Je n’ai rien à y gagner à te parler moi… mise à part un peu de chaleur humaine.”

N’est-ce pas tout ce dont elle manque, au fond ? Parce que si elle était mieux entourée, Saoirse, si elle avait grandi avec des personnes capables de lui inculquer l’amour et l’amitié, elle aurait été capable de bien plus de choses que d’être à la botte d’un homme vil qui n’a pas d’yeux pour elle.

Elle le regarde différemment, cette fois. Lorsqu’il parle de ce syndrome comme s’il le connaissait sur le bout des doigts. Jarod est magnifique dans toute sa splendeur ; d’une intelligence hors pair. Lorsqu’il s’excuse, elle n’a pas pu s’empêcher de baisser les yeux sur la petite coupure qu’il est en train de désinfecter. Elle a même rougie, mais pas à cause de ce toucher qu’elle ressent. A cause de cette excuse qu’il n’aurait pas du faire ; au fond, Jarod a eu raison sur toute la ligne. Se sent-elle mal à propos de ça ? Elle qui ne côtoie quasiment jamais personne, se retrouve à mentir à un inconnu.

“ - Le Docteur Raines…” Commence-t-elle à dire sans pour autant redresser ses pupilles de ce petit bobo en train d’être soigné. “ Il m’a toujours dit que grâce à ça, je serais capable de faire des choses que les autres ne pourraient faire. S’il a eu raison sur ce point…” Elle omet bien de parler des recherches auxquelles elle pense, Saoirse, mais elle redresse ses yeux pour chercher ceux du cobaye. “ il avait tort en disant que ça me rendrait forte… ça m’a juste rendue vide.”

Lorsque le pansement est à sa place, elle vient appuyer machinalement dessus avec son autre main. Sourit doucement, parce qu’au fond, ne pas avoir mal peut avoir ses avantages. Mais Saoirse, elle a l’impression d’avoir un mal fantôme qui l’anime de plus en plus souvent. Elle est loin d’imaginer que d’ici un an, les choses seront si dures et profondes qu’elle cherchera elle-même à combler ce vide.

“ - Dis-moi… Jarod..” Dit-elle sans le remercier à l’aide de mot, mais avec un regard et un timide sourire plus sincère que les autres. “ Pourquoi les gens détestent tant le Docteur Raines ? Tout le monde semble être de cet avis… et je comprends, pourquoi toi, tu peux ressentir cette chose.” Son coeur bat en posant cette question. Mais au fond, n’est-elle pas simplement en train de chercher une solution au problème le plus important ; comment faire une copie conforme de Jarod qui pourrait être fidèle à Raines ? “ Mais mes camarades n’ont pas vécu toutes ces choses horribles..”
Revenir en haut Aller en bas
Jarod Russel
Jarod Russel
Caméléon
ARRIVE(E) LE : 07/01/2017
LOCALISATION : Everywhere except at the Centre
OREOS : 1492
LOISIRS : Helping the widow and the orphan. Fill my red notebook, eat pez, oreos and discover new things.

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Dim 22 Sep - 14:18

Il ne parvenait à comprendre les raisons de cette présence, mais savait par habitude, qu'au Centre rien n'était le fruit du hasard. Chaque action se veut motiver par un but tout comme les rencontres. Jarod devait toutefois reconnaître que la présence de Miss Rowling n'était pas pour lui déplaire, ni la conversation qui rythmait l'échange. Le caméléon en arrivait à se demander comment et pourquoi une jeune femme aussi brillante en était arrivée à se retrouver à arpenter les obscurs sous-sols du Centre et ces laboratoires tout aussi sinistres, sous la direction de ce cher William Raines qui n'avait pas son paraître pour rebuter les personnes qui le côtoyaient et qui n'était certainement pas le genre d'être avec lequel on pouvait aisément développer une conversation. Depuis leur toute première rencontre, Jarod gardait de Raines, cette désagréable sensation de proximité avec la Mort. D'ailleurs, enfant, Miss Parker ne se privait pas de le comparer à un Croquemitaine où à l'un de ces morts-vivants qui surpeuplaient, à l'époque, les écrans de cinéma. Jarod avait même innocemment fini par le croire, suscitant l'hilarité de sa meilleure amie. Aujourd'hui, le caméléon était un adulte et savait de ce fait, qu'il était impossible pour un homme de défier la mort, aussi diabolique soit-il. Saoirse, en avait-elle conscience ? Connaissait-elle tous les vilains secrets de l'homme chauve ? Bons nombres de questions peuplaient les pensées du génie, qui refusait toutefois d'imaginer qu'une personne comme Miss Rowling, malgré la froideur qu'elle laissait paraître et son inexpérience évidente en termes de sociabilisation, puisse accepter de telles aberrations.

« - Vous appartenez au Centre ? » Et voilà que cette question relança toutes les interrogations du Caméléon. Si vraiment la demoiselle appartenait au Centre, cela voudrait dire qu'elle n'avait de liberté que l'impression et qu'effectivement ce point commun était indéniable. Toutefois, Jarod tentait à remettre en question les dires de son interlocutrice avec ses affirmations. « - Mais vous pouvez aller et venir quand bon vous chante. Vous, vous sortez d'ici quand votre journée est terminée. Vous, vous êtes bien plus libre que je ne le serais jamais. » Une réplique qui sonnait presque comme un reproche de la bouche de Jarod qui n'était pourtant pas du genre vindicatif et lorsque la jeune femme laissa entendre la suite de sa réplique, la bête de foire du Centre se senti soudainement envahir par la culpabilité. Ainsi, elle était en quête de chaleur humaine, ce qui pouvait se comprendre aux vues de ses fréquentions ici. « - Le Centre n'est pas le meilleur des endroits pour des personnes en recherche de chaleur humaine. » Cela semblait tellement évident pour lui, prisonnier quotidien, celui qui depuis son enlèvement n'avait trop peu connu de chaleur humaine et s'en souvenait aujourd'hui avec nostalgie. Mademoiselle Parker, Kassandra, Sydney, Angelo, ces personnes se comptaient sur les doigts d'une main et malheureusement pour lui, la plupart ne faisait, désormais, plus partie de son quotidien. C'était difficile à vivre, plus encore avec des souvenirs précis, mettant sans cesse en exergue ce que vous avez perdu. Ici, le temps devenait assassin et emportait avec lui les doux souvenirs d'amitiés perdues. Jarod ne voulait pas s'appesantir là-dessus, tant, il sentait l'émotion l'étreindre et la rancœur l'envahir lorsqu'il songeait encore à Mademoiselle Parker. Un changement de conversation était donc salutaire et par chance un autre sujet se profilait à l'horizon.

À de nombreuses reprises, le caméléon avait étudié les mutations génétiques, loin de se douter que ses travaux serviraient une cause moins altruiste que ce que Sydney laissait entendre. Et quelle ne fut pas la fascination du très jeune Jarod de l'époque, lorsqu'il fut amené à étudier l'Algoataraxie ou ICD selon le terme clinique. Dès lors, tout en prenant soin de désinfecter la coupure, comme le bon élève qu'il était, il restitua ses connaissances comme il avait l'habitude de le faire lorsque Sydney enclenchait de rétroprojecteur lançant de ce fait les prémisses d'une nouvelle simulation. Conscience qu'il ne s'agissait pas de la restitution d'un travail, mais plus encore, conscient qu'il avait jugé la demoiselle sans être en possession de toutes les informations, le caméléon gêné, s'excusa aussitôt. « - Le Centre comme Raines, sont deux mauvaises entités. Ils exigent le meilleur et ne nous apporte que du malheur. Je les vois tous comme des monstres et Raines en est le pire de tous. Il a vu vos capacités avant de vous voir vous. Il se fiche pas mal des gens, tout ce qui compte, c'est de nous exploiter pour satisfaire ses propres ambitions. Et pour vous garder sous sa coupe, il vous a fait entendre ce que quelque part vous auriez aimé entendre. Je me trompe ? La douleur est essentielle à notre vie, elle nous permet de percevoir nos limites. Je n'ose imaginer ce qu'est une vie sans douleur. Nombreux, seraient tentés de n'y voir que des avantages, mais vous, vous sentez vide parce que vous n'avez pas l'impression d'être normale. Le fait de ne rien ressentir vous prive de quelque chose qui est inhérent à tout être normalement constitué. C'est toute votre humanité qui se trouve ébranlée. » Et alors qu'il s'évertuait à chercher à la comprendre, ce fut au tour de la demoiselle, par le prisme de l'interrogation et sans que son interlocuteur ne s'en rende compte, de poser les jalons de la compréhension afin de mieux calquer le petit génie et rendre une bonne copie. Le regard de Jarod s'assombrit davantage et tout un flot d'images provenant de lointains souvenirs, prit vie aussitôt que la première question de Miss Rowling eut été formulée. « - Si vous me posez cette question, c'est pour comprendre. J'en déduis qu'il subsiste une certaine incompréhension et que donc pour vous, détester Raines n'est pas dans l'ordre des choses. C'est moi qui devrais vous demander pourquoi vous vous ne détestez pas Raines ? »


    You are my greatest weakness.
    Les amours impossibles sont ceux qui durent le plus longtemps, qui laissent les souvenirs les plus durables, qui blessent le plus profondément, et qui nous marquent à jamais. aeairiel
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1Jeu 10 Oct - 12:23

Ce que Jarod dit à propos du Centre est vrai, pourquoi, ce qu’il dit à propos du quotidien de Saoirse ne pourrait être plus faux. Il pense que la liberté de mouvement, la liberté d’action, est la seule chose qui donne un sens à la vie. Qui donne à cette chienne de vie, justement, ce goût pétillant et fruité qui procure le plaisir de vivre. Mais lorsqu’elle le regarde, Saoirse, elle aurait aimé être capable de répondre quelque chose. Ses morts restent coincés à l’intérieur de sa gorge. Non, lorsque la journée se termine, elle ne sort pas d’ici. Ses journées sont longues et sans vraiment d’interruption. C’est arrivé bien trop souvent, qu’elle passe la nuit à l’intérieur de son laboratoire sans voir le temps passer. Et si une chose doit être sûre, c’est que Saoirse ne sort jamais du Centre. Pas même pour un dîner en ‘famille’, pas pour des amis puisqu’elle n’en a pas. Son quotidien se résume au Centre, à l’Institut Parker, à sa chambre au dortoir et à Brindille qui l’attend à l’intérieur avec envie.

” - Le Centre comme Raines, sont deux mauvaises entités. Ils exigent le meilleur et ne nous apporte que du malheur. [...]”

Jarod soigne, et Jarod parle en même temps. Il décrit des choses qu’elle n’a pas l’impression de voir, et pourtant qu’elle a l’impression de connaître. Pourtant, son esprit étriqué et entraîné pour une seule chose ; aimer le Centre et ce qui s’y trouve, tente de se convaincre qu’il a tord. Quand il dit quelque chose, elle tente de chercher une chose bonne qu’on lui a apporté ici. Ses propres réponses silencieuses ne sont pas nombreuses, mais elle comprend. Semble voir le dessin que Jarod lui fait. Saoirse est capable de comprendre sans s’imprégner des sentiments et des émotions des autres.

Des larmes naissent dans ses grands yeux noisettes ; elles ne coulent pas mais sont visibles. Elles sont crées par les mots de Jarod qui met le doigt sur les problèmes de Saoirse. Et c’est certainement pour ça qu’elle se retrouve si vite à fleur de peau. Elle ne pleure pas, à cause de ce qu’elle pourrait ressentir physiquement. Saoirse, elle a envie de pleurer parce qu’il est blessant, même sans le vouloir, Jarod, lorsqu’il dit des vérités comme celles-ci. Saoirse doute de pouvoir construire une clone si parfait, si proche de l’original. Elle retient tout ce qui est intéressant, mais au fond, elle retient ce que Jarod dit, ce que Jarod pense. C’est comme ça qu’on fait changer les gens, et le monde.

” - [..] C'est moi qui devrais vous demander pourquoi vous vous ne détestez pas Raines ?” Il fait mal, encore. Peut-il le voir de ses yeux d’érudit ?
” - Parce qu’il m’a donné la possibilité de faire ce que j’aime. Il m’a tout offert pour que je deviennes meilleure, Jarod…” Une pointe dans son coeur se forme. Cette fois-ci, elle sent la blessure différente. Elle a surtout peur de blesser Jarod avec des mots comme les siens. ” Il est resté près de moi depuis ma tendre enfance… à vrai dire, je ne me souviens même plus ce qu’était ma vie avant qu’il n’entre à l’intérieur.” Un sourire éclatant traverse son visage malgré ses larmes qui menacent de tomber sur ses joues douces. ” Je crois simplement que j’aimerais qu’il m’aime autant que je puisse l’aimer…” Des mots durs et plein de poison sans qu’elle ne s’en rende compte. ” Mais ces choses là n’arriveront jamais. Contrairement à toi, Jarod, je sais ce qui m’attend pour la suite.”

Lorsque la coupure à son doigt est masquée par le pansement que Jarod qui a appliqué, Saoirse récupère sa main et vient essuyer les larmes au coin de ses yeux avant qu’elles ne tombent sur ses joues. Sourit, malgré tout à Jarod, avant de lancer un regard à la montre de son poignet. Le temps est passé si vite qu’elle ne s’en est pas rendu compte. Et c’est ce qui la fait garder son sourire, au fond, parce que les moments agréables comme celui-ci (malgré le côté étude), sont rares pour elle.

” - Quand on veut réellement quelque chose… on finit généralement par l’obtenir.”

Et elle sourit encore, Saoirse. Mais parle-t-elle pour elle-même, ou pour Jarod ? Parce qu’au fond, peut-être qu’elle espère pour lui la liberté qu’il souhaite tant. Elle aimerait se dire qu’une fois son travail fait, une fois le clone parfait de Jarod sur pied, peut-être que Raines et les autres se lasseront de Jarod. Quand on a la perfection, on a tendance à laisser derrière les premiers essais.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Before you play with fire, do think twice Empty
Message# Sujet: Re: Before you play with fire, do think twice   Before you play with fire, do think twice Icon_minitime1

Revenir en haut Aller en bas
 

Before you play with fire, do think twice

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
The World's Changing :: Rp abandonnés-