J'étais de plus en plus morose. La discussion secrète avec Jarod ce matin m'avait bouleversée plus que je ne voulais l'admettre et si je faisais mon possible pour le protéger, j'.avais désormais de plus en plus la rage après Kassandra et Carla. Il nous fallait les récupérer, j'avais absolument besoin de mettre la main sur ces deux idiotes pour recouvrer ma liberté et mieux protéger mon caméléon.

Depuis quelques temps, Weather avait sous sa responsabilité une nouvelle recrue. À vrai dire, j'y avais à peine fait attention. L'existence des autres me préoccupait peu, c'était dans ma nature. Mais ce jour-là en arrivant, Sydney m'avait informée que j'allais devoir donner des missions à la gamine. J'avais haussé un sourcil. Pourquoi moi ? Pourquoi Weather n'était pas là ?

- Quoi, sa fille lui a filé la gastro et c'est pour ça que je dois faire du baby-sitting ?!

Je détestais les surprises, et celle-ci ne m'amusait pas du tout. Mais visiblement je n'avais pas le choix. Soufflant bruyamment sous le regard amusé de Sydney, j'empruntai le couloir menant aux bureaux des informaticiens. Je m'allumai une cigarette en chemin, faisant fi des lois interdisant de fumer en intérieur. J'arrivai au bureau de mon acolyte absent et découvrit une blondinette affalée dans le fauteuil d'ordinateur de Weather.

- C'est toi la nouvelle ? Suis-moi, soufflai-je sèchement.

Les informaticien lambda du Centre restaient en surface, mais ceux qui touchaient aux parties top-secrètes ayant trait aux expérimentations sur les caméléons, et ils étaient rares, avaient accès aux sous-sols. Weather faisait partie de ceux-là. Nous entrâmes, elle et moi, dans un ascenseur dont j'activais les étages souterrains via un code d'accès, un badge et un nouveau scanner rétinien mis en place suite aux évasions des caméléons. J'espérais que cette fille ne faisait pas partie de ces pipelettes nouvelle génération. J'avais horreur de parler pour rien dire, que l'on me parle pour rien dire, que l'on me parle tout court, en fait.

Les portes métalliques s'ouvrirent et ce fut une tout autre ambiance qui se présenta devant nous. Sans attendre, j'ouvris la marche, espérant qu'elle me suivrait dans broncher. Je poussai du pied une porte qui s'ouvrit sur une pièce plutôt sombre, comme le reste. Plusieurs écrans se présentaient à nous.

- Je ne sais pas où tu en es de ta formation avec Weather, et je m'en fous, mais nous travaillons sur une recherche top secrète de la plus haute importance. Nous devons retrouver deux personnes.

Je montrai du menton deux dossiers : celui de Kassandra et celui de Carla. J'avais délibérément omis celui de Jarod. Si besoin de justifier, je trouverais une excuse.

J'étais déjà assez gonflée à l'idée de devoir superviser cette gamine seule, mais ma tension arriva à son paroxysme quand la blondinette ouvrit la bouche alors que je lui présentais son espace de travail pour la journée. Les mots qui sortaient de sa bouche me tirèrent un haussement de sourcils. Mon regard d'acier la foudroya et je soufflai ma fumée de cigarette dans sa direction, formant un cercle d'émanation grisâtre qui s'élargissait à mesure qu'il s'approchait d'elle. Mais je fus plus rapide et de ma main libre, je l'empoignai fermement par la serpillère qui lui servait de vêtement, la plaquant le dos contre le fauteuil à roulette qui faisait face aux écrans d'ordinateur.

- Ici, c'est moi qui donne les ordres, si je te demande de faire quelque chose, tu le fais. Il me semble que tu as déjà fait assez de connerie et que tu as de la chance qu'on t'ait laissé l'opportunité de travailler ici. Tu crois qu'on fait quoi, au juste ici ? Des jeux vidéo ? On travaille pour une firme extrêmement puissante et surtout, des vies sont en jeu. Pigé ? ajoutai-je en reprenant son dernier mot.

Je la lâchai et attrapai rapidement le dossier que je plaquai contre son buste.

- Ces personnes sont dangereuse malgré leur air innocent, et il est d'une importance capitale qu'on les retrouve. Theodore est absent et je sais qu'il avait commencé à te former. C'est le moment de te lancer. Sers-toi de ce que tu veux, internet, caméras de surveillance, je m'en fous mais retrouve-les moi. Toutes les info dont tu as besoin sont dans le dossier.

Kassandra était dehors depuis presque deux ans, un peu moins pour Carla. Il y avait des photos et plusieurs détails dans les dossiers. Je finis par écraser ma cigarette sur le coin du bureau avant de la jeter dans la corbeille à papiers.

Je fixai Zoey avec un mélange d'exaspération et de curiosité. Cette fille avait du caractère, ça, c'était certain. Je croisai les bras, laissant échapper un soupir avant de lui répondre d'un ton sec mais contrôlé.

- Écoute, Zoey, ou peu importe comment tu veux que je t'appelle. Tu peux jouer les rebelles autant que tu veux, mais ici, ça ne passera pas. Si tu penses que tu vas faire ta loi, tu te trompes lourdement. Tu es ici pour une raison, que cela te plaise ou non. Et non, la cigarette ne me détend pas, mais elle me maintient alerte, ce qui pourrait bien être nécessaire avec quelqu'un comme toi sous ma responsabilité.

Je m'approchai légèrement, plongeant mon regard sévère dans le sien.

-Tu as réussi à pénétrer notre système de sécurité, bravo pour ça. Mais comprends bien que ce que tu as accompli jusqu'à présent n'est rien comparé à ce qui t'attend ici. Les individus que nous traquons sont dangereux, et si tu veux éviter de causer du tort, tu devras te conformer aux règles. Tu n'as pas le luxe de faire comme bon te semble.

Mon esprit dévia brièvement vers les deux caméléons échappés, Kassandra et Carla. Elles étaient parties depuis presque deux ans maintenant, ayant réussi à échapper aux griffes du Centre à maintes reprises. Les dossiers que je tenais décrivaient en détail leurs techniques d'évasion astucieuses et leur capacité à se fondre dans n'importe quel environnement. Retrouver ces fugitives était une priorité, non seulement pour le Centre mais aussi pour moi-même, bien que mes motivations étaient plus complexes que la simple obéissance à l'ordre. Il en allait de ma liberté, négociée avec mon propre père. Ramener au moins un caméléon et il me laisserait quitter le Centre. Je marquai une pause, évaluant la réaction de la jeune femme avant de reprendre, d'un ton légèrement plus calme mais tout aussi ferme.

- En ce qui concerne ton assurance, tu l'auras lorsque tu auras prouvé que tu es capable de faire le travail sans attirer l'attention. Tu veux être maîtrisable ? Très bien. Montre-moi que tu peux utiliser tes compétences pour quelque chose de plus que tes petits jeux personnels. Tu as le dossier, tu as les moyens, maintenant montre-moi de quoi tu es capable.

Je ne détachai pas mon regard du sien, attendant de voir si elle saisirait l'importance de la mission qui lui était confiée. Mon ton avait un mélange d'urgence et de détermination, car je savais que cette mission ne tolérerait ni erreurs ni compromis.

Pourtant, derrière ma froideur professionnelle, se cachait un autre aspect de ma motivation. Car en réalité, j'étais bien plus qu'une simple superviseure dans cette affaire. Depuis longtemps, je portais un fardeau secret : un amour inavoué pour Jarod, l'un des caméléons originels du Centre. Il était l'âme tourmentée derrière tant d'évasions réussies, et malgré les règles strictes et la mission à accomplir, une partie de moi cherchait toujours à le protéger, à ma manière.

Kassandra et Carla étaient deux autres caméléons, certes moins maîtrisés que Jarod mais tout aussi redoutables dans leur capacité à se fondre dans la société et à échapper à la surveillance constante du Centre. Elles étaient des énigmes vivantes, des défis pour nos systèmes de sécurité et nos capacités d'investigation. Retrouver ces fugitives représentait non seulement un impératif professionnel mais aussi un défi personnel pour moi.

-Les caméléons comme Kassandra et Carla ne sont pas à sous-estimer, ajoutai-je, mon regard restant impénétrable. Elles ont réussi là où beaucoup ont échoué. C'est pourquoi nous devons agir avec précaution et efficacité. Chaque détail compte, chaque indice peut nous mener à elles.

Zoey me regardait avec une lueur d'insolence dans les yeux, mais je savais qu'elle commençait à comprendre la gravité de la situation. Mon approche pouvait sembler dure, mais dans notre domaine, les faiblesses pouvaient coûter des vies.

- Elles représentent une menace immédiate, et nous devons les localiser avant qu'elles ne causent plus de dégâts.

Mon regard se durcit à nouveau, transmettant clairement à Zoey que malgré mes propres sentiments et dilemmes, la mission passait avant tout.

- Nous avons besoin de résultats. Maintenant, montre-moi que tu es prête à jouer selon nos règles. Utilise tes talents, utilise les ressources à ta disposition. Nous n'avons pas de temps à perdre.

La confrontation initiale avait établi les bases d'une relation tendue mais nécessaire. Elle devait apprendre à naviguer dans les eaux troubles du Centre, tout en comprenant que même les plus brillants pouvaient se brûler s'ils ne respectaient pas les règles du jeu.

- Alors, Zoey, repris-je enfin, brisant le silence pesant, à toi de jouer maintenant. Je serai là pour guider et superviser, mais ce sera à toi de prouver que tu es à la hauteur de cette tâche.

J'avais fait un effort monstrueux pour parler à Hogan de façon moins agressive pour qu'elle coopère, mais je devais reconnaître que je n'avais aucunement la patience que pouvaient avoir Sydney ou Weather. Moi, j'étais directive, pas de temps à perdre avec des banalités, des niaiseries en tout genre. Et cette Zoey, au lieu de se mettre au travail, ne faisait que me reprendre sur des détails insignifiants. Je soupirai en roulant des yeux alors qu'elle reprenait la parole.

- Tu parles beaucoup... beaucoup trop même ! En effet, tu n'as pas le choix que de nous croire, et de toute façon, ton avis importe peu. Je sais bien que tu es jeune et que tu n'as probablement jamais eu de vrai travail, alors je vais t'éclairer sur un point : quand on a un boss, on fait ce qu'il demande, peu importe notre avis sur la question ou notre volonté de faire ou pas. On le fait, c'est tout, parce que c'est ça le job. Aujourd'hui, ton job c'est de nous aider.

Je l'observai sans bouger d'un iota.

- T'es informaticienne non ? Une grande spécialiste du hacking ? C'est pour ça que tu es là. Tu vas pirater les systèmes informatiques de tout les pôles de la ville qui pourraient héberger un dossier concernant ces filles. Elles doivent revenir ici pour continuer d'être soignées. Si tu veux tout savoir, elles ont des troubles très rares de la personnalité. Elles ont blessé grièvement l'une de nos scientifiques en lui envoyant un mélange dangereux au visage. Elle a dû avoir des greffes et a failli perdre sa main. Et ça, c'est dans un milieu sécurisé et surveillé. Imagine un peu à l'extérieur si une bulle pète dans leur cerveau ? Maintenant, sujet clos, on n'est pas là pour débattre de ça.

Je ne pus m'empêcher de rire à sa remarque sur comment on dirige une équipe.

- T'as quoi, douze ans et demi, et tu veux apprendre aux adultes à diriger une équipe ? C'est pas ton rôle. Mets-toi au travail, je repasse dans une heure pour voir si t'as besoin d'aide ou d'autre chose, mais vu que t'es une grande fille, je pense que tu vas gérer.

Je m'éloignai de quelques pas, la laissant face à ces deux écrans hyper sophistiqués avant de me retourner.

- Mon rôle ? Je dirige l'équipe de recherche. Theodore Weather, que tu connais, travaille pour moi. Par extension, toi aussi vu que tu es devenue son apprentie. Maintenant, au boulot. Et comme je suis sympa, je vais demander à quelqu'un de t'apporter du café.

Je sortis finalement de la pièce avec une envie de hurler. Elle m'avait poussée à bout et j'avais envie de cogner sur tout ce qui bougeait. Je quittai cet étage du sous-sol pour remonter un peu et attrapai au vol un autre subalterne.

- Va dans le bureau D du SL-12 pour voir si miss Hogan a besoin de quelque chose à boire ou à manger. Interdiction de quitter son poste de travail.

Je retournai vers mon bureau pour décompresser en me rallumant une autre cigarette. Vivement que Weather revienne s'occuper de sa recrue, je ne voulais plus l'avoir dans les pattes. Sydney ne tarda pas à me rejoindre avec son sourire habituel. Il avait une telle patience, mais il savait me calmer. Je me demandais si Jarod lui avait parlé de notre plan. Je savais qu'ils étaient en contact, mais quel type d'imprudence avait-il commis avec lui ? Nous échangeâmes sur la nouvelle informaticienne, je n'avais qu'une envie, c'était de la lui refourguer. Mais je ne pouvais pas. Et je devais me tenir prête car si elle trouvait un indice sur Carla ou Kassandra, je devrais partir immédiatement. Soupirant, je me levai. Cela faisait cinquante-cinq minutes que je l'avais quittée, il me fallait y retourner. Je quittai mon bureau, le psychiatre sur les talons et nous nous séparâmes à l'ascenseur. Il m'avait un peu calmé les nerfs et j'espérais que la gamine n'irait pas tout compromettre.

J'arrivai en moins de cinq minutes et entrai dans le bureau sans rien dire.

Une chose était sure, le courant passait difficilement entre nous. Je détestais les fortes têtes et cette Zoey Hogan en était un parfait exemple. Ma petite pause d'une heure loin d'elle m'avait quand même fait du bien, mais avait un goût de trop peu. Je m'étais précipitée pour revenir, surveillant les secondes sur ma montre. L’idée de voir cette hackeuse inefficace m'exaspérait, mais celle qu'elle puisse me faire une remarque sur un éventuel retard était pire.. Elle avait l’air d’une enfant gâtée qui ne se rendait pas compte de la chance qu’elle avait d’être ici, alors que pour moi, c'était une question de sécurité nationale. Je n’avais pas le temps pour les caprices ou les retards. L’échappatoire pour moi était de revenir dans son bureau pour m’assurer qu'elle faisait bien son travail.

Quand je franchissais la porte, je la trouvai assise à son poste, le regard absorbé par les écrans. Le bureau était silencieux, à l'exception du bruit des claviers et des ventilateurs des ordinateurs. Elle semblait concentrée, mais je ne pouvais pas encore dire si c’était le fruit d’un vrai effort ou d’une simple façade.

Je m'approchai discrètement pour observer son travail. Les dossiers étaient éparpillés autour d’elle, comme des preuves de son assiduité, mais le sentiment persistant que rien de concret n’avançait me hantait. Elle était censée être une experte en informatique, mais de là où je me tenais, elle semblait plus préoccupée par sa propre décontraction que par l’urgence de la situation. En prenant une grande inspiration, je décidai d’adopter une approche plus pragmatique. Je tapai doucement à la porte pour signaler ma présence avant de l’ouvrir complètement.

- Alors, Miss Hogan, où en sommes-nous ?  demandai-je avec une voix aussi neutre que possible, mais chargée d’une impatience à peine voilée.

Je l’observai sans essayer de masquer mon scepticisme. J'attendais que ses yeux se lèvent vers moi. Elle chercherait probablement à évaluer si elle pouvait encore parler à tort et à travers.  Je voulais des résultats, pas des discours. Mais en même temps, je savais que la façon dont je l'abordais ne faciliterait pas la communication. J'essayai de m'adoucir sur l'intonation de ma voix, mais si elle me poussait, je ne répondrais plus de rien.

- Nous n’avons pas le luxe de perdre du temps, Zoey. Je sais que tu es compétente dans ton domaine, alors montre-le moi. Je veux des mises à jour, pas des excuses. Si tu as besoin de ressources supplémentaires, il est temps de le dire. Sinon, je te conseille de concentrer tes efforts sur ce que nous avons. Ces femmes ne vont pas se retrouver toutes seules.

Je pouvais voir qu’elle était contrariée, mais j’avais aussi appris à reconnaître le signe de la détermination. Si elle était réellement une hackeuse de talent, c’était le moment de le prouver. Je jetai un dernier coup d’œil autour du bureau avant de m’adresser à elle une dernière fois.

- Je vais te laisser finir cette tâche. Je reviendrai dans deux heure. J'espère qu'il y aura des progrès significatifs.

Je sortis du bureau en fermant la porte derrière moi, espérant que cette fois, elle comprendrait la gravité de la situation. Chaque minute comptait et je n’étais pas prête à en perdre avec des détours inutiles. Le travail d'agent de terrain ne se contentait pas d’espérer des miracles ; il exigeait des résultats. Et pour l’instant, je n'avais pas la moindre confiance en ce que Zoey pouvait offrir. Je devais rester vigilante et m'assurer qu'elle comprenait l'urgence de notre mission.

Je m’étais attendue à une nouvelle session de défis et de frustration, mais en entrant dans le bureau de Zoey, j’ai constaté qu’elle avait fait preuve d’une certaine diligence. Les anciens dossiers étaient éparpillés sur son bureau, signe qu’elle avait pris le temps d'examiner les preuves et d'explorer les pistes laissées de côté. Sa réaction face à mon intrusion, bien qu'irritante, avait au moins le mérite de montrer une certaine reconnaissance du sérieux de la mission. Je l’observai attentivement, scrutant ses écrans et les données qu’elle avait rassemblées. Il semblait qu’elle avait réussi à creuser un peu plus en profondeur dans les archives, malgré son ton récalcitrant et ses airs d’indifférence.

Je pris note mentalement de ses propositions, bien que leur pragmatisme ne fût pas encore à la hauteur de mes attentes. Les pistes qu'elle suggérait étaient des voies déjà explorées, mais il était évident qu'elle avait mis un certain effort pour les revisiter sous un nouvel angle. Je pouvais voir que la jeune femme avait du potentiel, même si son attitude persistante me mettait sur les nerfs. Peut-être que sous cette façade d'irrévérence se cachait une véritable compétence.

Tout en écoutant ses suggestions, je fis un effort pour contenir mon impatience. La journée touchait à sa fin, et nous n’avions pas encore fait de percée significative. Mais il était important de garder un semblant de calme pour maintenir le peu de coopération que j’avais réussi à établir avec elle. Après tout, nous avions une mission critique à accomplir, et chaque minute perdue pouvait se traduire par une fuite potentielle des cibles.

-Très bien, Zoey, dis-je en gardant un ton aussi neutre que possible, malgré le stress qui commençait à m’envahir. Nous allons explorer ces pistes. Si elles sont pertinentes, elles pourraient nous mener plus près des caméléons que nous recherchons.

Je pris les documents qu'elle avait préparés et les examinai brièvement. Il y avait effectivement quelques détails qui semblaient valables. Je fermai les yeux un instant, essayant de canaliser ma frustration en une concentration accrue.

-Nous avons besoin de nous concentrer sur ces nouvelles pistes immédiatement. Je veux que tu prépares tout ce qu’il te faut pour une vérification de terrain. Nous devons avancer plus rapidement. Je ne veux pas attendre d'autres jours pour obtenir des résultats.

Je pris une profonde inspiration avant de poursuivre.

-Assure-toi également de mettre à jour les données en temps réel. Je veux être informée de chaque nouvelle découverte ou de tout changement important. La situation est critique et chaque détail compte.

Je jetai un dernier coup d'œil à Zoey avant de sortir du bureau. La journée n’avait pas été entièrement productive, mais il y avait eu un progrès. Même si c’était minime, il fallait s’en contenter pour le moment. Mon rôle était de maintenir la pression, de coordonner les efforts, et de m'assurer que chaque ressource était utilisée de manière optimale.

- Eh, Zoey. Beau travail, dis-je une fois qu'elle s'était tournée vers moi.

Une fois sortie du bureau, je me dirigeai vers le centre de commandement pour préparer la suite des opérations. La mission devait avancer, peu importe les défis personnels que je devais surmonter avec Zoey. Nous étions en guerre contre le temps, et chaque minute perdue pouvait être la différence entre le succès et l’échec.