Journée de merde, comme beaucoup ces temps-ci. Ma fille n'allait pas mieux malgré qu'elle ait été hospitalisée au Centre. Mais pas mieux ne voulait pas dire non plus qu'elle était dans un état pire, et les médecins me l'avaient fait comprendre : dans son cas, être stabilisée même dans un état largement en-dessous de la moyenne valait mieux qu'une dégringolade. Ajoutons à cela que je vivais très mal le fait d'être devenue un flic pourri, exactement tout ce que j'exécrais quand j'avais commencé la profession, et que ma co-équipière, encore jeune et pleine de naïveté concernant notre métier, commençait à me tendre. En réalité, elle avait raison, elle avait sûrement des soupçons car elle était loin d'être bête, c'était même une policière exemplaire selon moi. Et enfin, mon plan cul était en fait un putain de tueur employé par la Division. Génial. Il ne manquait plus que mon ex revienne faire des siennes pour un oui ou pour un non comme il savait si bien le faire depuis que nous avions appris la maladie de notre fille, et la boucle serait bouclée.

Heureusement, c'était une journée OFF. J'avais passé la matinée avec ma fille, et comme son père allait arriver, j'étais partie. De toute façon, avoir trop de monde avec elle la fatiguait beaucoup et je voulais qu'elle soit heureuse. Je réalisai que chez moi, il n'y avait plus rien à bouffer. Il fallait donc que je me ravitaille, aussi, un petit saut au super marché me permettrait de me vider l'esprit. Je roulais et j'avais finalement opté pour une petite supérette. Pas très envie de croiser du monde surtout que j'étais dans un mauvais mood, plutôt d'humeur à me bourrer la gueule. Mais il faisait encore trop jour.

Garée sur le parking, je me faisais une liste mentale de quoi acheter. Des bières, des plats à faire chauffer au micro-onde pour les jours de flemme, c'est-à-dire la majorité du temps, quelques fruits, du jus d'orange, du lait d'avoine, des tonnes de café et des filtres... Ce serait déjà pas mal, et peut-être que je trouverais l'inspiration sur place. Je sortis de ma voiture en prenant mes sacs à course avant de la verrouiller. J'avais laissé mon arme de service dans la boite à gant. Je n'étais pas en service et je n'avais donc pas à la porte et puis je ne voulais pas inquiéter le monde autour de moi avec ça. J'embarquai un caddy et le fis rouler jusqu'à l'intérieur. Ce n'était pas très grand, une dizaine de rayons tout au plus. J'y étais déjà venu une fois ou deux. Je commençai par le rayons des fruits et légumes où je pris quelques pommes rouges, des bananes et des tomates que je plaçai dans des filets à fruits et légumes que j'avais emporté dans mes sacs. Je n'étais pas spécialement écolo mais je jugeais que si je pouvais contribuer à faire moins de déchets et de plastique, autant le faire. J'entendais les gens entrer dans la supérette au bruit des portes automatiques.

Ceci fait, je me dirigeai vers le rayon frais où je pris une brique de jus d'orange. Je m'apprêtai à attraper une bouteille de lait d'avoine quand soudain, j'entendis au loin une voix s'élever un peu fort.

"- Tu vas me filer ton fond de caisse, espèce de connasse ! Et plus vite que ça !"

Aussitôt un cri se fit entendre et machinalement, sur mes gardes, je mis ma main à ma ceinture.

- Merde ! soufflai-je.

Je n'avais pas mon arme. Mais je devais faire quelque chose. Ce genre de petit braquage pouvait vite dégénérer. Je vis un couple de personnes âgées à côté de moi qui tremblait littéralement de peur.

- Baissez-vous et restez ici, d'accord ? Je suis de la police. Ça va aller. Ne faites pas de bruit, ne parlez pas.

Puis, sans attendre, j'empruntai une allée de rayon où je croisai d'autres clients à qui je donnais à voix basse la même consigne en leur demandant d'aller vers le fond du magasin.

Des braquages, malheureusement c'était fréquent, dans n'importe lequel des États des Étas Unis d'Amérique. Le Delaware n'était pas épargné mais pourtant, d'ordinaire, Blue Cove déjouait les statistiques. Allison se rappelait avoir entendu cette phrase lors d'un de ses cours de l'école de police. Foutaises, songea-t-elle.

Elle venait de donner des consignes aux quelques clients de la supérette, leur demandant de se baisser et de rester sans bruit vers le fond du magasin. Une jeune femme s'approcha alors. Malgré son stress apparent, elle était douce et gentille. Ally lui sourit pour la rassurer.

- Ne vous en faites pas, chuchota-t-elle. Le tout est de rester calme.

Elle s'éloigna à pas de loup pour essayer de capter ce qui se passait. Elle sortit son téléphone qu'elle mit en silencieux et voulut composer le numéroi d'urgence mais la batterie lui lâcha dans les mains. MERDE ! On pouvait entendre la musique d'ambiance du magasin, les sanglots de la caissière et un bruit de pas qui trottinaient. Ally se saisit d'une pince à barbecue présente dans le rayon qu'elle arpentait. C'était de saison. Elle apercevait maintenant ce qui se passait. La caissière tremblait de tous ses membres, ne parvenant pas à ouvrir le tiroir-caisse sans doute à cause du stress. Allison se mordilla la lèvre inférieure. Le type qui la tenait en joue semblait particulièrement stupide à lui hurler dessus. Malheureusement, les pas précipités appartenaient bien à un complice du braqueur et la policière put entendre les voix paniquées des gens à qui elle avait dit de se tenir tranquilles au fond du magasin. Pourvu que l'un d'eux ait eu la présence d'esprit d'appeler les renforts...

" Allez bande de bouseux, on rejoint l'avant du magasin et plus vite que ca !"

Ils passaient par l'allée juste à côté de la sienne. Il ne fallait pas qu'elle soit découverte. Elle repartit vers le fond pour attraper un autre objet métallique, un fouet à pâtisserie cette fois, et le jeta par-dessus les allées pour faire du bruit et attirer le complice à l'opposé.

"VA VOIR !" hurla celui qui tenait la caissière.

Ally se faufila rapidement dans son allée pour la remonter et voir ce qui se passait.

À tout moment, la situation, déjà chaotique, pouvait devenir critique. Allison n'avait pas toutes les cartes en main, son téléphone était mort, son arme était dans son véhicule... Elle avait voulu les éloigner de l'entrée pour que les otages puisse s'enfuir et qu'elle puisse récupérer son arme dans sa voiture pour les appréhender, mais son plan tomba à l'eau. Déjà, le groupe de clients avait fini par être trouvé et ramené à l'avant, et son projet de lancer un objet pour faire du bruit et éloigner un des deux pour s'approcher de l'autre sembla ne pas porter ses fruits puisque celui qui était parti voir ce qui se passait avait réussi à trouver Allison. Elle avait juste eu le temps de cacher la pince à barbecue sous son T-shirt, camouflé par son blouson en simili cuir. Le type la menaçait avec une arme à feu chargée, il ne bluffait pas. Il la malmenait en la tenant par les cheveux. Ally se demanda si c'était le bon moment pour lui faire une clé de bras et le désarmer, mais ils arrivèrent bien trop vite auprès des autres. Là, tout se déroula à toute allure et sans qu'elle n'eut le temps de le voir venir, la policière se reçut une balle dans la jambe, ce qui la fit tomber au sol dans un cri de douleur qui se perdit dans celui unanime des clients, avant de serrer les dents. Automatiquement, les larmes lui étaient montées aux yeux. Grimaçant de douleur, elle observait néanmoins le comportant des deux types et essaya de mémoriser leurs visages pour les décrire aux collègues de la police s'ils n'arrivaient pas à temps pour les arrêter. La pauvre caissière tremblait de tous ses membres et essayait péniblement d'ouvrir son tiroir-caisse tandis que le chef des deux malfrats ordonnait aux clients terrorisés de leur donner tout ce qu'ils avaient. Tout le monde s'exécutait. La grande brune au sol perdait du sang. Elle décrocha sa ceinture pour se faire un garrot un peu plus haut que la plaie, tachant de ne pas faire tomber la pince en métal qu'elle gardait encore cachée contre elle sous ses vêtements. Elle essaya ensuite de se relever en s'agrippant au rebord du coin tapis roulant de la caisse adjacente. La caissière était en larmes.

- Hey ma belle, ne pleure pas, fais ce qu'ils disent.

La jeune employée parvint à sortir de tiroir-caisse. Le deuxième brigand avait l'air particulièrement stupide et donc dangereux. Il venait de lui tirer dessus alors qu'elle n'avait opposé aucune résistance, ce qui fit penser à la policière qu'il serait capable de tirer sur d'autres personnes encore, voire même de les tuer sur un coup de sang. Il fallait agir.

- Vous avez votre argent, vous pourriez peut-être laisser partir tout le monde maintenant ?

Ally retira sa montre et la tendit au gros débile qui lui avait tiré dessus. Elle fit mine de perdre l'équilibre au moment où il allait s'en saisir et la lâcha, ce qui détourna l'attention du bandit une seconde. Seconde dont elle profita pour le désarmer en plus plantant la pince en métal dans la gorge d'une main, maintenant son bras armé hors de portée de l'autre. Elle n'était en appui que sur une jambe cependant, et un coup de feu partit, leur faisant perdre l'équilibre à tous les deux, lui étant plus lourd qu'elle.

Allison sentit une vague de soulagement mêlée à une pointe d'appréhension alors que la situation restait instable. La jambe douloureuse, elle s'appuya sur le rebord de la caisse pour soutenir son poids tout en gardant un œil vigilant sur les deux braqueurs. Leur réaction à l'attaque inattendue de June était imprévisible.

Le braqueur blessé, tenant sa gorge où la pince en métal avait été plantée, était tombé au sol et semblait perdre conscience lentement à mesure que le sang s'échappait de sa plaie, dégoulinant entre ses doigts. Son complice, visiblement en colère et désorienté, pointait son arme de manière erratique. Des cris de panique remplissaient la supérette alors que les clients tentaient de se protéger derrière les rangées de caisses.

June semblait déterminée malgré sa propre peur et se rapprocha d'Allison. Les deux femmes échangèrent un bref regard chargé d'émotions mêlées : reconnaissance, inquiétude et détermination.

- Il faut les neutraliser complètement , murmura Allison à June. Ils sont imprévisibles et dangereux.

June semblait comprendre l'urgence de la situation. Ensemble, elles avaient réussi à désarmer l'un des braqueurs, mais l'autre restait une menace active. Allison prit une profonde inspiration, ignorante pour l'instant de l'arrivée des secours. Le temps pressait, chaque seconde augmentant le risque d'une escalade tragique.

Le braqueur restant, toujours en possession de son arme, cherchait frénétiquement une issue à la situation. Son visage trahissait un mélange de peur et de colère, rendant sa conduite encore plus imprévisible. Il commençait à reculer lentement vers la porte arrière du supermarché, gardant son arme braquée vers les otages terrifiés.

Allison, malgré sa blessure, savait qu'elle devait agir avant que la situation ne dégénère davantage. Elle se redressa avec précaution, tenant fermement la pince à barbecue dans sa main valide, prête à agir si nécessaire. June était à ses côtés, prête à soutenir toute action visant à sécuriser la situation.

Les secondes semblaient s'étirer alors que le braqueur hésitait entre la fuite et la résolution de sa confrontation avec les otages. La tension dans l'air était palpable, chaque respiration étant accompagnée du frisson de l'incertitude. Ally, poussée par l'adrénaline, ne sentait pas qu'elle aussi perdait du sang par la plaie à sa jambe.

- Donne-moi son arme, murmura-t-elle à June dont elle ignorait le nom, désignant le braqueur presque mort au sol.

Allison restait déterminée, la tête froide, ne quittant pas du regard l'autre braqueur.

Ally regardait June avec une détermination renouvelée alors qu'elle lui passait l’arme. Sa main tremblait légèrement, trahissant l’anxiété qui devait la submerger. La policière ne lui en voulait pas. Elle n'était pas formée pour ce genre de situation, et pourtant, elle avait montré un courage qui méritait respect. Ses actions étaient certes désordonnées, mais elle avait agi avec une bravoure instinctive qu'on ne pouvait que saluer. La grande brune réceptionna l’arme en main, consciente de la responsabilité qu'elle représentait. La sécurité des otages et la résolution pacifique de cette situation dépendaient en grande partie de leur capacité à rester calmes et à agir avec précision.

Le braqueur en fuite, maintenant en train de prendre un otage comme bouclier, était de plus en plus désespéré. Allison pouvait voir dans ses yeux qu’il était prêt à tout pour sortir de cette situation, et cela le rendait encore plus dangereux. Chaque mouvement qu'il faisait était imprévisible, et l'otage qu'il tenait semblait paralysé par la peur, incapable de réagir. La jambe de la policière lui faisait mal, mais l’adrénaline lui permettait de ne pas y penser. Elle se concentrait uniquement sur le braqueur, essayant de garder une distance de sécurité tout en cherchant une opportunité pour neutraliser la menace sans risquer de blesser l'otage. Elle savait que chaque seconde comptait, et surtout qu'elle devait agir avec précision.

La flic jeta un coup d'œil rapide à June. Elle semblait effrayée, mais déterminée. Elle pouvait voir qu'elle essayait de garder son calme, même si son esprit devait être en ébullition. Ally appréciait sa coopération, mais la situation nécessitait des actions décisives maintenant. 

Avec une respiration lente et contrôlée, la grande brune avançait prudemment, utilisant les rayons de la lumière provenant des néons de la supérette pour ajuster sa visée. Le braqueur n’avait pas encore remarqué son mouvement. Elle comptais utiliser cette distraction pour agir. Elle prit une profonde inspiration, se concentrant sur le braqueur et l'otage. En un instant, Allison pivota sur le côté, utilisant le chaos ambiant à son avantage pour masquer ses mouvements. Le braqueur tourna brièvement la tête vers elle, une erreur qui lui donna la chance tant attendue. Elle arma l’arme avec soin, ses doigts tremblant légèrement malgré sa concentration. Le braqueur avait l’air de plus en plus nerveux, et elle savait que le moment était venu d’agir. Ally visa en direction de son arme, espérant pouvoir le désarmer sans le blesser gravement.

Une détonation éclata, résonnant dans le magasin. Le braqueur, surpris, lâcha l'otage et tomba à genoux. La policière savait qu'elle avait pris le risque de blesser quelqu'un, mais elle devait réagir rapidement avant que la situation ne devienne encore plus critique. Avec l’arme désormais sous contrôle, elle me déplaça rapidement vers le braqueur, lui ordonnant de se coucher au sol avec fermeté.

- Tu t'allonges au sol, les mains sur la tête !

Il obéit, la peur et la douleur clairement visibles sur son visage. Le chaos autour d'eux commençait lentement à se calmer alors que les sirènes de la police se faisaient entendre. Allison immobilisa le braqueur au sol malgré la douleur due à la balle dans sa jambe.

- Ça va aller, June. Les secours sont en route. Nous avons tenu bon, lança-t-elle en relevant le visage ver sa coéquipière d'un jour.

Elle lui adressa un sourire épuisé mais sincère. La situation était encore loin d'être résolue, mais pour l’instant, la menace immédiate était écartée. Elles avaient réussi à contenir la crise, et c’était déjà un grand pas en avant.  Ally regarda autour d'elle, prenant conscience du désordre que laissé derrière elle. Les otages étaient en sécurité, et la plupart des clients étaient maintenant hors de danger. Il y avait encore du travail devant, mais elle se sentait soulagée d'avoir pu protéger ces innocents dans cette situation chaotique, avec l'aide d'une courageuse civile.

Allison observa le chaos autour d’elle, le bruit des sirènes de police se rapprochant, apportant avec lui une lueur d’espoir. Les otages, encore sous le choc, commençaient à se regrouper près des sorties, leurs visages marqués par la peur et le soulagement. La supérette, maintenant débarrassée de la menace immédiate, était un tableau désordonné de petites étagères et têtes de gondoles renversées et de produits tombés au sol.

Malgré la tension qui continuait de serrer ses muscles, Ally sentit un poids se lever de ses épaules. La situation était encore loin d’être résolue, mais elle avait réussi à maîtriser les braqueurs avec l'aide inespérée de la dénommée June. Le sentiment de soulagement était palpable, même s'il était mitigé par la douleur persistante dans sa jambe.

L'arme entre ses mains, maintenant inutilisée, était un rappel brutal des dangers auxquels elle avait été confrontée. Elle savait qu'elle devait faire attention à ne pas laisser la situation se détériorer, même si le braqueur était sous contrôle. Les autorités arrivaient, et la présence des collègues policiers et des secouristes allait maintenant permettre d’établir un ordre dans le chaos.

Allison se tourna vers June, qui semblait enfin retrouver un peu de calme. Elle avait remercié Ally avec une sincérité touchante, et les paroles de gratitude de la jeune femme avaient réchauffé le cœur de la policière malgré la froideur de la douleur. Ally laissa June l'étreindre  avec une douceur qui contrastait avec le stress environnant.

L'adrénaline commençait à s'estomper, laissant place à une fatigue écrasante et une douleur encore plus fulgurante. La grande brune était consciente que les secouristes allaient bientôt lui offrir les premiers soins nécessaires, mais elle était encore bien loin de la tranquillité. Elle se concentra sur la voix des autorités qui prenaient en charge la scène, donnant des ordres et commençant à interroger les témoins.

Les policiers et les techniciens de la scène de crime se déplaçaient avec efficacité, faisant preuve d'une rapidité et d'une compétence qui rassuraient les otages. Allison voyait leur professionnalisme et le calme qu'ils apportaient dans cette situation chaotique. Elle savait qu'elle allait devoir donner son témoignage, mais cela pouvait attendre un peu. Pour l'instant, elle devait se concentrer sur elle-même et sur la nécessité de se faire soigner.

Les secouristes s'approchèrent d’elle, leur attention maintenant centrée sur la policière blessée. L’un d’eux posa une main réconfortante sur son épaule tout en lui indiquant de s’asseoir pour évaluer sa blessure. Ally se laissa faire, reconnaissant qu’elle avait besoin d’un répit. Elle ne pouvait pas ignorer les pulsations douloureuses dans sa jambe, une constante piqûre qui rappelait le prix payé pour la résolution de la crise.

À mesure que les minutes passaient, le calme revenait peu à peu dans le magasin. Les otages étaient pris en charge, les policiers prenaient les déclarations nécessaires, et les preuves étaient collectées. Allison observa la scène avec un mélange de soulagement et d’épuisement. Elle avait fait ce qu'elle avait pu, en utilisant toutes ses compétences et son courage pour protéger ceux qui en avaient besoin.

Avec l’arrivée de l’ambulance, Ally se prépara à partir. Ses pensées étaient un tourbillon de réflexions sur ce qui s’était passé et sur ce qui l’attendait. Elle avait confiance en la capacité des équipes médicales à la soigner correctement, mais le poids de l’expérience restait lourd sur ses épaules. Le braqueur encore en vie était sous contrôle, celui décédé venait d'être déposé dans un sac mortuaire, les otages étaient en sécurité, et même si le chaos de la supérette avait laissé des cicatrices, l’issue de cette épreuve était moins sombre que ce qu'elle aurait pu être.

En attendant, Allison échangea un dernier regard avec June, un regard qui disait plus que les mots ne pouvaient exprimer. La reconnaissance, la solidarité et l'espoir d'un monde plus sûr. Ally espérait que cette journée n’aurait pas laissé de marques trop profondes et que les gens présents ici pourraient retrouver un semblant de normalité.

- Bien sûr, répondit-elle à sa coéquipière d'un jour. Je m'appelle Allison. Lieutenent Allison Frey.

Alors que les portes de l'ambulance se fermaient derrière elle, Allison se permit un soupir de soulagement. Le chemin vers la guérison, tant physique que mentale, allait commencer. Pour l'instant, elle devait se concentrer sur le rétablissement et la récupération, en espérant que les prochaines heures apporteraient un répit bien mérité.