June Myers était la meilleure amie de Ivy Lov depuis tant d'années, depuis les 6 ans d'Ivy exactement. La famille Lov avait dû déménager pour des raisons professionnelles, cela concernait le père de famille. Ivy était arrivée dans la classe de June et le coup de cœur était, à ce moment-là, immédiat. June s'en rappelait comme-ci c'était hier. Elle l'avait intégré et mis à l'aise directement. L'écrivaine avait été vite intégrée, elle, dans la famille comme-ci elle en avait toujours fait partie. C'était une belle évidence. Forcément, Myers avait sympathisé avec Lisa, la sœur de sa meilleure amie. Elles s'entendaient bien. Elle était elle aussi bien apprécié et il n'était pas rare qu'elle joue, plus jeune, avec les deux inséparables.
Un jour, un évènement avait brisé les sœurs Lov. Ivy avait publié le journal de sa frangine. Une grave trahison ! C'était quelque chose de vraiment dur. Elle avait été loin, tout ça pour ses études. Elle aurait pu détruire sa sœur avec cet agissement. Le journalisme avait pris le dessus sur tout. Les années s'étaient accumulées et depuis Ivy avait tout fait pour se rattraper mais en vain. La policière était butée... Récemment, elles avaient eu une discussion et rien... Cela devenait trop lourd.
June avait même trinqué pour cela car Lisa s'était éloignée d'elle, même si elle était toujours cordiale etc... On sentait bien le malaise. June n'y était pour rien. Elle n'avait rien à voir avec cela. Elle avait besoin de briser la glace et d'aider la flic à aller de l'avant avec sa sœur journaliste. Elle se sentait investie et s'était donné la mission d'être cet intermédiaire qui pouvait tout débloquer. Elle voyait sa meilleure amie triste et désemparée de ce fait. Les deux perdaient trop de temps avec ces conneries. Pourquoi ? Pourquoi Lisa faisait-elle traîner tout cela ? Que cherchait-elle ?
Myers avait envoyé un SMS à Lisa qu'elle appréciait quoi qu'il arrive et lui avait demandé de venir boire un café entre deux car Lisa était prise par son travail. La belle brune avait accepté. Présentement, June attendait dans le café l'arrivée de la policière.
En ce moment, j’avais pas mal de travail. Quand j’y réfléchissais, on ne pouvait pas dire que j’avais une vie sociale énorme. Ma vie, c’était mon travail. Ceci dit, heureusement que je vivais encore chez ma mère. Je sais très bien ce que vous pensez, mais de un, ça me fait faire des économies car ma mère m’a toujours demandé un loyer très bas et de deux, elle est toute la famille qu’il me reste… Mon père est mort et depuis la trahison de ma sœur, je ne la vois plus du tout. Elle essaie d’entrer en contact avec moi mais je m’en fiche.
La meilleure amie de ma sœur s’appelle June. C’est une fille adorable et très saine de corps et d’esprit. Mes parents l’on toujours beaucoup appréciée et moi aussi pour tout dire. Elle est toujours restée amie avec ma sœur et je ne lui en veux pas du tout. Ma sœur n’a rien fait à June après tout. Cette dernière voulait me voir et je me doutai très bien pourquoi… J’avais arrêté ma sœur il y avait peu de temps et on ne pouvait pas vraiment dire que ça c’était bien passé… Je me doutais donc qu’elle voulait m’en parler.
J’avais donc un peu de temps alors je prenais le chemin du café où elle m’avait donné rendez-vous. Ce jour-là, je travaillais de soir, j’avais donc tout le temps de parler avec elle. Mon blouson sur le dos, je me garais devant le batiment et je descendais de la voiture en poussant un soupir. J’espérais vraiment que je n’allais pas me prendre la tête avec elle. Mais pour ça, je n’avai qu’un seul moyent de le savoir. J’entrais donc dans l’établissement et je la cherchais du regard. Cette dernière était déjà présente. J’arrivais devant elle en souriant.
« Salut June. »
Je m’asseyais devant elle et je retirais mon blouson que je mettais sur le dossier de ma chaise. « Tu as déjà commandé ? » J’avais besoin de ma dose de caféine, car avec mon super binome, je savais d’avance que la nuit allait être longue...
Il était l'heure où Lisa était sensée se présenter au café. Elle était bien là. June l'apercevait immédiatement. Elle avait l'air cool et très contente d'être là. Son sourire en disait long. Cela faisait plaisir. June était ravie, elle aussi, de voir la jeune femme. Elle pourrait également prendre de ses nouvelles car elle l’appréciait beaucoup et ça faisait un moment qu'elles ne s'étaient pas posées pour prendre des nouvelles l'une de l'autre. En se croisant, parfois elles parlaient mais ça ne durait jamais. Il y a peu de temps, Myers avait été rendre visite avec sa meilleure amie à la maman Lov. Elle était géniale cette dame, un vrai modèle ! Elle avait perdu son mari mais elle restait forte et s'occupait pas mal. Elle souriait et allait de l'avant. Elle ressemblait tellement à la maman de la jeune écrivaine. C'était plaisant et rassurant. Les familles étaient proches.
- Salut Lisa, tu vas bien. Je suis contente de te voir. Je n'ai pas commandé je t'attendais. Tu souhaite la carte ? Tiens, sinon y a un QR code je crois. Pas trop HS ? En tout cas, j'ai regardé, je ne sais pas quoi prendre.
June était sincère et elle avait plaisir à passer un bon moment avec la jeune. La brunette n'avait pas toujours le temps et elle avait su se libérer. C'était cool. Certes, June avait des choses peu plaisantes à dire mais ce n'était pas méchant et pas pour faire du mal à la belle Lisa. C'était pour l'aider et surtout aider Ivy. C'était bienveillant. C'était son rôle. Les Lov l'avaient intégré à la famille. Elle ne pouvait faire l'aveugle et ne rien dire. Elle se devait de partager sa "colère".
June était toujours souriante et de bonne humeur. Je ne savais pas comment elle faisait. Je l’avais toujours connue comme ça. Je me doutais parfaitement que si elle avait envie de me voir, c’était forcément pour parler de ma sœur. J’avais hésité avant de venir la retrouver, mais finalement, je me disais qu’elle allait pouvoir entendre les deux sons de cloche comme on dit. « Oh c’est gentil de m’avoir attendue, mais tu n’étais pas obligée tu sais. » Je remettais une de mes mèches rebelles derrière mon oreille. « D’accord alors scannons. » Je prenais le carton pour le scanner.
Une fois que ce fut fait, je regardais ce qu’il proposait. Je choisissais un mocacino avec du lait de soja et une part de gâteau. Je faisais attention à ma ligne, mais je faisais des exceptions de temps à autre. J’envoyais ma commande directement au comptoir grâce à l’application et je posais mon téléphone sur la table. « Je viens de passer ma commande en ce qui me concerne. » J’attendais patiemment qu’elle se décide sur ce dont elle avait envie. En attendant, je pensais à tout ce que j’allais lui dire au sujet de ma sœur. Connaissant leur relation, j’allais devoir y aller molo.
J’étais obligée de garder mon téléphone proche de moi, car je pouvais être appelée n’importe quand. Ma profession était quand même prenante sur ma vie mais ça ne me posait pas de problème. Je n’avais pas de mari pas d’enfant, donc rien ne me retenait à travailler comme une acharnée. Je pensais gravir le plus d’échelons que je pourrais. J’en avais envie et puis je ferai honneur à mon père en faisant ça. June finit par choisir et on nous apporta rapidement nos commandes. Je prenais ma tasse et je soufflais dessus pour boire une gorgée sans me brûler. Je posais ensuite la tasse et je regardais June.
« Vas-y je t’écoute… Car même si je suis vraiment heureuse de te voir June, je me doute parfaitement de la raison de ce rendez-vous. » Je ne pouvais pas lui en vouloir, c’était tout à fait normal que cette dernière est envie de nous voir réconciliée. Mais je savais que cette conversation n’allait aboutir à rien car en ce qui me concernait, il était hors de question que je change d’avis. Pas après tout le mal et toute la honte qu’elle m’avait collée. Mais si elle veut essayer…
June bouillait à l'intérieur d'elle même mais elle ne le montrait pas. Elle restait avenante et souriante car elle aimait la compagnie de Lisa et elles se connaissaient depuis si longtemps. La brunette avait un large respect. De plus, Lisa faisait un métier qui en imposait ce qui donnait encore plus de dimension à la notion du respect. Mais bon... là elle en avait gros sur le sœur. Elle voyait sa meilleure amie souffrir. Elle trouvait le comportement de Lisa Lov monstrueux et elle avait besoin de la secouer... C'était dur mais il le faillait. Elle se sentait tel le tremplin qui aiderait les deux sœurs à renouer. Ce n'était pas une position facile mais seule June en était capable. Capable de tout remettre en ordre, de faire ouvrir les yeux de Lisa, de rétablir l'harmonie chez les frangines Lov. Il était grand temps.
- Si si ne t'inquiète pas, c'est avec plaisir. Ça va toi ? Tu me raconteras tes aventures professionnelles et personnelles si tu veux. Je suis contente de passer un moment à tes côtés. Ça fait un bail. même si ce n'est pas que pour le plaisir que je suis là. Je vais te retourner la tète gentiment. Ivy ne mérite pas ça... Voilà le fond de sa pensée. Ok, moi je t'attendais j'étais déjà sur la page. J'hésite pas mal entre deux trucs. Elle laissait la belle choisir et elle tentait de, elle aussi, se décider. Ce n'était pas évident. Elle avait le cœur qui balançait : latte macchiato/ristretto blanco ? Finalement, elle regardait les boissons glacées aux fruités. Trop de choix ! Refresha very berry, un délice ! Que faire ? Elle se décidait à quand même suivre l'idée du café. Bon go pour le latte macchiato. C'est envoyé. Et toi tu as pris quoi ? Désolée, j'ai été longue. J'aime beaucoup cet endroit.
Elle riait nerveusement car son amie avait compris la raison de ce rendez-vous. June restait touchée des dires de la belle policière. Tout était réciproque. Les femmes étaient servies. Il était temps de passer à la discussion fatidique. Tout sortaiit naturellement de sa bouche et sincérement. Elle ne pensait pas qu'elles allaient passer si vite au sujet qui fâchait. Elle se surprenait elle-même.
- Moi pareil, tu le sais. Mais oui, il y a un sujet que je veux aborder avant tout et au pire on se fera un rendez-vous plus pour nous après tout ça... enfin si tu veux toujours me parler. Je viens pour Ivy, qu'est ce qui te prend ? Tu la malmènes par malin plaisir ? Pourquoi mais pourquoi tu restes bloquée sur le passé ?
« Oui ça va, j`ai pas mal de travail en ce moment, mais ça me va très bien. Je suis contente de te voir moi aussi tu sais. Ah, tu as anticipé c`est bien. Oui, J`avoue qu`ils ont pas mal de choix. J`ai pris la même chose que toi avec un petit gâteau en plus."Puis, June entra directement dans le vif du sujet. Je comprenais tout à fait qu`elle défende ma sœur à la vue de la relation qu`elles avaient, en revanche, je n`appréciais pas du tout la façon dont elle me l`envoyais en plein visage. « Waw, attends une minute June… Qu`est-ce qui me prends ? tu es sérieuse ? Tu te rends compte de ce que ça fait d’avoir ta vie privée divulguée au monde entier ? Non, tu ne peux absolument pas l’imaginer tant que tu ne l’as pas vécu. Et non, je ne la maltraite pas du tout par plaisir comme tu le prétends. Je ne sais pas si tu es au courant, mais de base, je n’ai aucun compte à te rendre… Ivy a gâcher ma vie pour sa putain d’école donc oui, je vais lui en vouloir à vie, oui, ma sœur n’existe plus pour moi. »
Il fallait que je me calme car je sentais que j’étais en train de monter le ton sans m’en rendre compte. J’avais aussi les mains qui commençaient à trembler. Si elle était venue dans l’espoir de me faire changer d’avis, elle se mettait le doigts dans l’œil. C’était facile pour elle de juger avec un regard extérieur, elle n’avait pas traversé toutes ces épreuves. J’avais été un sujet de moqueries durant des mois. Je n’osais même plus aller en cours et encore moins sortir de chez moi. Je trouvais tous les prétextes pour ne pas sortir et je faisais semblant d’être malade.
« Donc oui, je vais rester bloquée dans le passer. J’ai été trahie par la personne que j’aimais le plus au monde. Il ne s’agite pas juste de ma meilleure amie June, il s’agit de ma propre sœur. Donc si tu es venue ici dans le de but de me faire changer d’avis sur ma relation avec Ivy, je peux déjà te dire que tu perds ton temps. » Au même moment, mon portable sonna pour me dire que ma commande était prête. La synchronisation avait été parfaite sur ce coup. Je me levais et j’allais au comptoir pour la récupérer. Je prenais une grande inspiration, et je retourbais m’assoir auprès de June.
- Tu es courageuse. Tu dois être pas mal prise. Je me doute. C'est pour ça que je t'ai demandé un autre deux, un créneau qui t'arrange. C'est une sacrée responsabilité, un sacré job... Y en faut. Ta mère, elle est si fière. Y a de quoi. C'est vraiment exemplaire. Je n'aurai jamais pu. June était littéralement impressionnée par Lisa qui œuvrait pour le bien. Elle faisait un très beau métier. Tous ne pouvaient pas faire ça loin de là. Myers n'aurait jamais voulu ou su faire ce métier. Elle n'en avait pas les épaules et de plus, elle n'était pas intéressée par ce type de travail. La brunette était bien plus dans le littéraire et proche de la rêverie plutôt que de la réalité. Les deux femmes parlaient ensuite de leur commande. Lov s'était laissée tenté par un petit gâteau. Elle avait bien raison. C'était une pause pour elle, il fallait se recharger. Tu as bien raison, profite en. Il faut. On est là aussi pour ça. Merci, ça me fait plaisir que c'est partagé. June était ravie et touchée. La belle Lisa était adorable. Les deux femmes avaient un bon lien. C'était plaisant pour chacune de savourer un petit moment entre elles, même si le sujet principal n'allait pas ravir la policière.
La discussion fâcheuse était lancée. Ça n’allait pas être simple ni pour l'une ni pour l'autre. Ce n'était en aucun malveillant ou méchant de la part de June mais c'était son devoir. Ivy souffrait bien trop... Les dires et la manière de voir les choses de Lisa étaient tout à fait compréhensifs. Elle avait été trahit d'une manière horrible. Ivy avait fait fort. Mais bon c'était vieux et il fallait passer au dessus.
- Si si je comprends mais tu sais c'est du passé. Je pense qu'elle s'est largement remise en question et qu'elle a plein d'amour à t'offrir. Tu perds ton temps à rester buter là dessus. Le temps est passé. Et non, tu n'as pas de compte à me rendre mais je suis la meilleure amie d'Ivy et je suis là pour elle moi. Je ne la laisserai pas tomber. C'est important. Vu que tu ne sais pas discuter avec elle, je le fais avec toi. Je viens éclaircir les choses. Elle ne mérite pas ça. Tu l'as fait souffrir fortement. Je ne sais pas ce que ça te fait. Plaisir peut-être ? Et ça ça serait monstrueux de ta part... Et ne me dis pas que tu ne la considère pas... C'est pas possible. Vous avez vécu tant de choses ensemble et d'épreuves. Vous êtes soeurs m****, pas des pures inconnues. Elle a aussi déjà été là pour toi. Tu restes sur un truc alors qu'à côté y a tant de facteurs à prendre en compte et des facteurs positifs. Les gens regardaient Lisa qui haussait le ton. Je veux juste te comprendre enfin essayer et surtout savoir si c'est si définitif que ça. On peut discuter quand même. La jeune femme allait chercher sa commande entre temps. C'était parfait. June reprenait ses esprits tranquillement. Lisa revenait tout doucement. L'écrivain la laissait se rasseoir pour elle-même aller chercher sa propre commande. En revenant, elle souriait gentiment à Lisa Love. Elle l'appréciait et elle tenait à ce qu'elle sache que c'était sans rancune tout cela. Elle avait besoin d'aider l'une des personnes qui comptait le plus au monde pour elle : sa best. Dis moi pourquoi, pourquoi tu gardes ça dans ta tête. Pourquoi tu n'avances pas ? Pourquoi tu n'en parles pas au moins posément avec Ivy au lieu de la remballer ? Vous êtes grandes maintenant. Elle a été loin ok mais bon tu crois pas que c'est bête de tout gâcher pour une crasse qui date de jadis...
June me faisait des compliments et même si je savais que cette dernière était sincère, je me doutais aussi que c’était le calme juste avant la tempête. J’avais raison, elle commença à me balancer tout ce qu’elle pensait et je n’aimais pas du tout qu’elle hausse le ton sur moi comme elle était en train de le faire. D’accord, elle était venue plaider la cause de ma sœur, mais elle avait vraiment intérêt à baisser d’un ton. « C’est du passé et puis quoi? Tu sais que ce qu’Elle a fait m’a forgé une réputation et que je suis encore reconnue par certaines personnes? Est-ce que tu as la moindre idée de ce que ça fait d’être reconnue pour cette raison? C’est facile pour toi de venir plaider ça cause mais en attendant, celle qui en a le plus chier c’est moi et non elle… »
Il fallait que je me calme, je ne voulais pas faire un esclandre dans le restaurant. Je buvais une gorgée de ma boisson chaude pour me calmer. Car j’avais clairement envie de la balancer dans la tête de June. Non mais elle se prenait pour qui franchement? Je la regardais avec un air choqué. « Comment tu peux dire que je prends plaisir à faire souffrir ma sœur? Tu es complètement folle hein… Je lui ai clairement fait comprendre que je ne voulais plus jamais avoir affaire à elle. Aux dernières nouvelles, c’est elle qui s’obstine à vouloir rependre contact avec moi, donc elle se fait souffrir toute seule. Moi j’ai mis les choses au clair dés le départ. Tu es là pour elle et c’est une bonne chose June. Vous avez toujours été proche et je ne te demanderai jamais de prendre parti entres nous deux. Donc oui, on peut en parler mais non je ne changerai pas d’avis. »
Elle était vraiment bornée à vouloir que tout redevienne comme avant entre Ivy et moi. Mais il fallait que June comprenne que nous n`étions pas dans un film et que les fins heureuses ne fonctionnent pas toujours comme on aimerait. « Parce que je lui ai déjà dit tout ce que je pensais et que cette crasse, comme tu le dis si bien, me suivra jusqu’à la fin de ma vie. Donc essaie aussi de te mettre un peu à ma place au lieu de ne penser qu’à ma sœur… » Ivy méritait sa compassion et pas moi?
- Et alors tu es grande. Tu es forte ma belle. Tu peux t'en défendre de tout ça. Tu peux aller de l'avant. Ce que Ivy a fait n'est plus grave aujourd'hui. C'est toi qui en donne de l'importance et c'est dommage. Que veux tu ? Finir seule ? Si tu es comme ça avec tout le monde ça promet....
June se rendait compte qu'elle ne savait même pas si la jeune femme avait des amis, un petit ami, si elle était bien entourée. L’écrivain connaissait plus ce qu'elle était professionnellement mais pas ce à quoi ressemblait sa vie extérieure. Elle la pensait seule. Myers n'avait pas eu de grosse conversation depuis longtemps avec l’intéressée, d'où son manque d'informations et en toute bienveillance, cela l’intéressait énormément. Une autre fois, ou si la conversation se stabilisait, la brunette lui demanderait tout naturellement. Mais là ce n'était pas le moment.
- A cause de cela, vous avez toutes les deux rendu vos vies tristes... C'est pas plus l'une que l'autre. Je parle d'aujourd'hui. A l'époque bien sûr que c'était toi la personne à plaindre et à consoler mais maintenant c'est vous deux. Tu la fustiges encore et la dénigres. Tu es dure... Je rêve ou quoi ? Moi je suis en contact avec elle et oui elle souffre et si tu dois être comblée de la rendre si mal, une saleté de vengeance. Je le pense... Tu ne peux pas être indifférente comme ça, si ? On ne peut pas être si dure comme ça.... Elle revient vers toi car justement elle a un cœur. Elle s'en veut ta frangine. Que veux tu de plus ?
Les mêmes questions revenaient. June Myers appréciait les dires de la belle Lisa. Elle ne lui demandait pas de prendre parti. De toutes manières, jamais elle ne le ferait. C'était une histoire entre sœurs. Lisa acceptait de discuter. Elle n'était pas contre la démarche de June. Certes, Lov affirmait qu'elle ne changerait pas d'avis. Cela lui appartenait mais elle prenait part à la discussion et tentait de faire comprendre à June son point de vue, aussi difficile soit-il. C'était très honorable de sa part.
- Jamais je ne le ferai de toutes façons. Mais pourquoi tu ne veux pas changer d'avis ? J'aimerai comprendre avec tes mots, je suis peut-être bête mais ce n'est pas suffisant pour que j'entende ce que tu as à me dire. Il me faut plus d'arguments. Pourquoi ça va te suivre ? Mais non... Elle peut changer ça en plus j'en suis sûre.
J’écoutais June avec attention. Je savais que cette dernière ne me voulait pas de mal et voulait tout simplement que la relation avec ma sœur redevienne normale. Je sais que c’était aussi le vœu le plus cher de ma mère, même si cette dernière ne me le disait pas directement. « Tu sais ce que l’on dit June m il vaut mieux être seuls que mal accompagnée. » Oui, j’étais seule et c’était un choix. Je ne voulais pas avoir un petit ami pour ne pas le mettre en danger. Car certains mafieux étaient capables d’utiliser la famille comme moyen de pression et je ne voulais pas mettre des innocents en danger uniquement à cause de mon choix de carrière.
Je serrais le contour de ma tasse pour me donner une contenance. June commençait sérieusement à me tendre, même si je savais très bien qu’au fond, elle avait raison. Mais revoir ma sœur, il n’en était pas question. A la limite, je pouvais éventuellement faire l’effort de répondre à ses un million de mail, mais ça allait s’arrêter là. « C’est drôle, ça semble si facile quand on t’entend parler. Tu sais June, la théorie est une chose et la pratique en est une autre. » Elle était aussi butée que ma sœur. Je comprenais pourquoi elle était amie. Cette dernière me demanda de tout lui expliquer avec mes mots. Non mais c’était une blague’ C’est précisément ce que je faisais depuis qu’elle s’était assise à cette table. Je buvais une gorgée de mon café avant de reposer doucement la tasse. Je levais ensuite mon regard vers elle tout en haussant un sourcil. « Attends tu es sérieuse? Je n’arrête pas de t’exposer mon point de vue et tu me demandes de te le redonner encore? Bon je vais le redire encore. »
Je prenais une grande inspiration. « Quand je dis que ce qu’elle m’a fait me suit eh bien je vais te donner un exemple. Quand je suis sortie de l’école de police et que j’ai pris mon poste, la totalité du commissariat s’est foutu de ma gueule en me ressortant des passages de mon journal intime que ma chère sœur avait prit grand soin de publier. Tout le monde est au courant et toutes les personnes qui traînent sur les réseaux aussi.. Ca te va comme raison et comme point de vue? » Je tremblais de colère en y repensant.
Les deux jeunes femmes échangeaient leur point de vue sans animosité, même si le ton pouvait parfois monter un peu. June était prise dans la conversation et elle en oubliait même de boire sa bonne boisson. Elle le regretterait plus tard. En attendant, tout ce qui lui importait c'était de comprendre Lisa et de sauver les deux sœurs si possible, même si à ce stade là elle comprenait bien que c'était plutôt mort... L'écrivain avait besoin de plus d'informations. La brunette ne comprenait pas le ressenti de Mlle Lov, qu'est ce qui l’animait réellement à l'intérieur, ses émotions, etc... Elle considérait la belle policière et voulait le lui montrer. Elle ne portait pas de jugement malgré des paroles pas faciles lancées de sa propre bouche. La phrase « Il vaut mieux être seule que mal accompagnée » résonnait dans la tête de la jeune femme et amie de Lisa. Bien sûr qu'elle comprenait ces dires là. Mais elle ne pouvait croire que Lisa englobait Ivy dans ces mots. C'était dur... Ivy était une femme merveilleuse, d'une compagnie sereine et bienveillante. Comment pouvait-elle dire cela ? Myers restait à l'écoute, très attentive aux réactions et dires de la belle flic. Certes, June savait ce que voulait dire cette citation et l'approuvait, certes elle ne l’appliquait pas toujours. Cela était un autre débat !
- Je ne pense pas que Ivy est mauvaise, pas du tout. Tu ne serais pas mal accompagnée avec elle à tes côtés, tu sais ? M'enfin tu ne le vois pas encore, ça c'est sûr. Elle se démènerait pour toi. Elle se rattraperait. Elle ferait tout pour toi et en bien, plus en mauvais. Elle a sale merdé, je le redis et j'en conviens. Attention je ne fais pas l'aveugle, mais tu ne peux pas englober ce trésor d'Ivy dans cette phrase si difficile, si ? Tu le penses vraiment. June allait jusqu'au bout des réflexions, de ses questions. Elle disait tout ce qui lui passait par la tête. Comprendre c'était là le mot, elle en avait besoin pour aider au mieux sa meilleure amie et aussi ne pas en vouloir, par la suite, à Lisa. Elle paraissait fermée, tel un monstre. Ce n'était pas elle habituellement. Mais l’erreur d'Ivy, la journaliste, l'avait anéanti profondément. Une dure blessure, non refermée... Ouais ouais, je sais la pratique et les dires. Deux choses bien différentes. Dire c'est facile, faire c'est difficile. Il faut de la volonté et de la force. Tu peux le faire mais tu ne veux pas c'est encore autre chose. Désolée de t’ennuyer mais dans votre famille j'ai ma place et je veux aussi te comprendre au mieux. Lov était énervée mais respectueuse. C'était une qualité chez elle. Une vraie femme d'honneur ! Quelqu'un de bon dans le fond. June comprenait à nouveau cette réaction de la part de la policière. Pour la suite, elle riait nerveusement. Il fallait qu'elle stoppe vite le débat car Lisa était trop fermée et on sentait que pour elle s'en était trop. June l'écoutait avec grande attention. Elle saurait quand même et peut-être rebondir à ça.
- Oui, ça me va. Je comprends mais tu as su te défendre j'en suis sûre, passer au dessus, montrer quel flic tu étais. Tu peux passer encore au dessus de ça. Pardon de te faire repenser à tout cela. J'espère te donner matière à réfléchir encore un peu. Je ne veux pas insister non plus... C'était dure oui mais je maintiens que les années sont bel et bien passées. Tu ne veux pas même tenter une discussion avec elle ? Tout lui dire ? Tout lui balancer ? Elle saura peut-être te convaincre. Moi, je ne suis là que pour te présenter le chemin. J'espère que tu sauras lui pardonner....
Je levais les yeux au ciel. Pour tout dire, je commençais à en avoir plus que marre d’entendre June parler de ma sœur comme si cette dernière était une victime ou une petite chose fragile. Plus j’entendais June chanter les louanges d’Ivy, plus j’entendais un air de violon dont je me fichais complètement. « Comme je te l’ai déjà dit plusieurs fois June, tu ne peux pas savoir de quoi tu parles. Tu n’as pas vécu ce que j’ai vécu et tu ne te doutes absolument pas de ce que j’ai ressenti au moment où s’est arrivé… » Elle commençait à m’agacer à force.
« Je n’ai jamais dit qu’elle était mauvaise. J’ai juste dit que je ne voulais plus lui parler ni avoir à faire à elle. Elle vit sa vie, je vis la mienne et point final. Évidemment que tu fais partie de la famille June, ce sera toujours le cas. » Je prenais une autre gorgée de ma boisson. Très franchement, j’avais hâte que la confrontation se termine. Car je commençais à en avoir vraiment marre. Je reposais doucement ma tasse devant moi. Je lui avais lâché absolument tout ce que je pensais tout en restant vraiment polie et ça m’avais vraiment fait du bien.
« Oui, j’ai su me défendre mais ça n’a vraiment pas été une partie de plaisir. Tu n’as pas à t’excuser June, je sais que tu tiens à Ivy et que c’est pour cette raison que tu es là. Mais c’est exactement ce que j’ai fait, avant de couper les ponts avec elle, je lui ai dit absolument tout ce que je pensais et tout ce que je ressentais puis je suis partie… Non June, je n’ai absolument pas envie ni l’intention de lui pardonner. Tu es avec elle et s’est tant mieux. »
Je prenais une grande inspiration. Finalement, l’histoire se terminait bien, Ivy avait une nouvelle sœur prénommée June et j’étais heureuse pour elle. Au moins, elle ne serait pas toute seule car en ce qui me concernait, il était absolument hors de question que je lui parle ou que je lui pardonne. « Eh bien, merci de m’avoir donné ton point de vue mais je pense que l’on s’est tout dit June. Je n’ai plus du tout envie de parler d’Ivy. Je t’ai donné mon ressenti et tu m’as donné le tiens donc si on peut repartir chacune de notre côté c’est parfait. »
Le comportement de Lisa était triste à constater. On détectait son agacement... Dommage. Le sujet allait être clos. Elle ne voulait rien entendre. La brunette en voulait énormément à sa soeur et elle ne savais passer au dessus. Il était certain qu'elle n'était pas prête mais pas du tout... Il lui faudrait encore beaucoup de temps ? Combien ? Impossible à savoir. Serait-elle prête un jour à pardonner ? Pas sûr. Pauvre Ivy. June lui dirait tout de cette entrevue et la chouchouterait pour qu'elle sache bien que tout ira et qu'elle a un entourage qui l'aime malgré que sa soeur pas assez. Il faudrait lui souligner les choses. Son moral sera attaqué avec ces révélations. La belle journaliste avait besoin de sa frangine. Elle faisait son mea culpa. Elle s'en voulait, s'excusait. Les minutes, semaines, mois, années étaient passées. Il était temps d'avancer ! Lisa était réellement butée. Myers finissait sa boisson.
- Si tu ne la penses pas mauvaise, essaie encore de réfléchir. Je ne sais pas ce qui te fera changer d'avis mais pense à famille, au lien de sœur, au pardon. Essaie d'aller de l'avant avec peut-être Ivy de ton cote. Je l'espère. Maintenant j'ai ton avis. J'ai saisi. Merci de ta sincérité ma belle. C'était important pour moi et merci de dire que je resterai toujours de la famille. Ça compte pour moi. J'aime cette famille, ta famille comme ci j'en étais. J'ai tant de chance de vous avoir.
June n'allait pas ennuyer plus son amie. Elle avait bien trop de respect et Lisa était adorable d'être là pour lui expliquer les choses sans s'énerver ou autre, même ses dires étaient gentils. Elle n'en voulait pas à l'écrivain. C'était une belle personne. June comprenait bien que la jeune femme en avait bavé et qu'elle avait besoin de faire sa vie elle-même pour elle-même. Elle ne souhaitait pas renouer avec sa soeur. Elle était trop blessée et n'arrivait pas à passer à autre chose. On ne pouvait l'y obliger... La trentenaire restait souriante et compréhensive.
- Merci beaucoup Lisa. J'en avais besoin. Je suis d'accord avec toi. On se reverra pour profiter ensemble sans parler d'Ivy si tu veux. Cela me ferait plaisir. Merci de m'avoir accordé ce temps et d'être là. Bon courage pour ton travail. Prends soin de toi. A bientôt. Je suis sincèrement heureuse d'avoir pu te voir aujourd'hui.
Les deux femmes se quittèrent. Elles semblaient ravies l'une et l'autre de s'être revue. Les choses étaient posées et dites. C'était une belle mise au point au sujet de Ivy Lov.
Le comportement de Lisa était triste à constater. On détectait son agacement... Dommage. Le sujet allait être clos. Elle ne voulait rien entendre. La brunette en voulait énormément à sa soeur et elle ne savais passer au dessus. Il était certain qu'elle n'était pas prête mais pas du tout... Il lui faudrait encore beaucoup de temps ? Combien ? Impossible à savoir. Serait-elle prête un jour à pardonner ? Pas sûr. Pauvre Ivy. June lui dirait tout de cette entrevue et la chouchouterait pour qu'elle sache bien que tout ira et qu'elle a un entourage qui l'aime malgré que sa soeur pas assez. Il faudrait lui souligner les choses. Son moral sera attaqué avec ces révélations. La belle journaliste avait besoin de sa frangine. Elle faisait son mea culpa. Elle s'en voulait, s'excusait. Les minutes, semaines, mois, années étaient passées. Il était temps d'avancer ! Lisa était réellement butée. Myers finissait sa boisson.
- Si tu ne la penses pas mauvaise, essaie encore de réfléchir. Je ne sais pas ce qui te fera changer d'avis mais pense à famille, au lien de sœur, au pardon. Essaie d'aller de l'avant avec peut-être Ivy de ton côté. Je l'espère. Maintenant j'ai ton avis. J'ai saisi. Merci de ta sincérité ma belle. C'était important pour moi et merci de dire que je resterai toujours de la famille. Ça compte pour moi. J'aime cette famille, ta famille comme ci j'en étais. J'ai tant de chance de vous avoir.
June n'allait pas ennuyer plus son amie. Elle avait bien trop de respect et Lisa était adorable d'être là pour lui expliquer les choses sans s'énerver ou autre, même ses dires étaient gentils. Elle n'en voulait pas à l'écrivain. C'était une belle personne. June comprenait bien que la jeune femme en avait bavé et qu'elle avait besoin de faire sa vie elle-même pour elle-même. Elle ne souhaitait pas renouer avec sa soeur. Elle était trop blessée et n'arrivait pas à passer à autre chose. On ne pouvait l'y obliger... La trentenaire restait souriante et compréhensive.
- Merci beaucoup Lisa. J'en avais besoin. Je suis d'accord avec toi. On se reverra pour profiter ensemble sans parler d'Ivy si tu veux. Cela me ferait plaisir. Merci de m'avoir accordé ce temps et d'être là. Bon courage pour ton travail. Prends soin de toi. A bientôt. Je suis sincèrement heureuse d'avoir pu te voir aujourd'hui.
Les deux femmes se quittèrent. Elles semblaient ravies l'une et l'autre de s'être revue. Les choses étaient posées et dites. C'était une belle mise au point au sujet de Ivy Lov.
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