Une sonnerie de téléphone me tira d'un sommeil agité… Laissant Morphée derrière moi, je prenais l'appareil et le portait à mes yeux… Sydney ? Que se passait-il pour qu'elle me contacte si tard ? Même pas un appel, juste un SMS, mais les SMS de Sydney et Mlle Parker ne faisaient pas qu'un bip afin que je ne les rate pas.

Me demandais-je alors que je me grattais le crâne d'une main en déverrouillant le téléphone de l'autre. Venir la chercher ? Et le délai était serré. Je me précipitais sous la douche afin de bien me réveiller et chasser le cauchemar avant de me jeter dans une serviette éponge. Slip, chaussettes et jeans furent enfilés… Et je me retrouvais à hésiter devant mon armoire… Naturellement j'étais plus enclin à enfiler des t-shirts… Mais Mlle Parker insistait pour que je porte des chemises… Et si Sydney m'appelait c'était probablement pour du boulot et pas pour déménager une armoire normande… Donc j'enfilais une chemise puis mes chaussures et un bon manteau avant de prendre les clefs et le téléphone. Rejoignant la bien nommée LeCar, je la démarrais…. Et rien.

Implorais-je la voiture en tournant de nouveau la clef dans le démarreur… Et soudain elle vint à la vie, le vieux Cléon fonte ronronnant alors que les phares perçaient la nuit. Je m’insérais dans la circulation nocturne et rejoignais le domicile de Sydney, un lieu que je n’avais pas l’habitude de rejoindre, heureusement le GPS fixé sur le pare-brise avec une ventouse permis de ne pas se perdre. Garant la voiture devant le domicile, j’en sortis et me plaçant devant la portière, que je prévoyais d’ouvrir galamment quand Sydney arriverait, j’envoyais un message à ma psy préférée, la seule que je connaissais, afin de l’avertir :

J’attendis alors un petit moment et voyant Sydney sortir de chez elle, je la saluais :

J’espérais que la réponse serait positive, mais si tel était le cas, pourquoi me demander de venir aussi tardivement ? Il y avait du mystère dans cette situation… Saurait-je toute la vérité ? Je l’espérais, ça me changerait agréablement des enquêtes de Mlle Parker.

S'il faisait frisquet aussi tard le soir, le sourire amical de Sydney réchauffait clairement et j'étais content de voir que la politesse à l'ancienne était appréciée… Avec une américaine ça ne serait peut-être pas passé mais Sydney était européenne donc bien plus attachée aux manières et traditions. D'ailleurs…. Green c'était bizarre comme non pour une française non?  Peut-être un parent étranger comme pour la belle actrice dans Casino Royale.
 
Quoiqu'il en soit je laissais Sydney s'installer et prenait place derrière le volant. Ainsi nous serions seuls? Etonnant… Mais ce qui m'étonnait le plus ce fut la deuxième phrase de Sydney.

Pourquoi ma voix était aussi haut perchée?

Ok… Je délirais ou quoi? Quel était ce babillage aigu et incessant parce que Sydney me demandait si j'étais déçu que Mlle Parker soit absente? Franchement il ne fallait pas que je finisse dans une salle d'interrogatoire, je serais incapable de paraitre innocent de quoique ce soit…  Faisant ronronner le vieux moteur en fonte, je lançais la LeCar sur les routes de Blue Cove. Était-ce la présence de Sydney qui plaisait a la voiture? En tout cas elle ne faisait aucun caprice, alors que je prenais soin d'assurer une conduite aussi douce et confortable que possible pour ma craintive passagère.

Dis-je alors pour changer de conversation. La route jusqu'à l'aéroport n'était pas longue de nuit et par conséquent on voyait déjà les lieux approcher. Traverser jusqu'au stationnement puis rejoindre l'appareil prendrait probablement autant de temps que le trajet entre le domicile de Sydney et la porte de l'aéroport, si ce n'est plus.

Cela aurait pu être une affligeante banalité mais l'inquiétude était sincère. Le Montana était frontalier avec le Canada et rien qu'à prononcer le nom de cette pseudo ex-colonie anglaise qui avait toujours la Reine comme chef d'état, j'en avais les os frigorifiés et je n'avais aucun moyen de découper un animal pour ensuite glisser Sydney dans sa dépouille afin de la maintenir au chaud en cas de tempête de neige. Après bon, ça ne devait pas non plus être si terrible que cela le Montana, il devait bien y avoir la 4G a défaut de la 5G la bas, non? Après tout des gens allaient y skier donc ça ne devait pas être si terrible même si le nom de l'état était stupide. Montagne… Non mais sérieusement des fois les ancêtres avaient des idées stupide pour les noms… Mais au moins ils piquaient pas un nom existant ailleurs pour une fois. Garant la voiture sur une place de stationnement longue durée du centre, je coupais le contact et allait ouvrir la porte à Sydney car je savais que parfois elle coinçait. Ensuite je fermais chacune des portes puisqu'il n'y avait pas de verrouillage centralisé des portières après avoir pris mes affaires.

Des questions qui me semblaient pertinentes… Et puis je n'avais pas envie que Sydney aborde plus longuement le sujet de Mlle Parker.

HP:

Sydney était stressée pendant le trajet, c'était évident. Mais au moins Sydney ne me parlait plus de Parker... Enfin plus ou moins... Mais clairement le sujet était important, on ne pouvait pas l'éclipser rapidement et du coup avec le sourire je réagissais à ses propos :

Ah Sydney souriait enfin. Ça faisait chaud au cœur de la voir sourire alors que visiblement elle stressait à cause de la voiture. Quoiqu'il en soit alors que le trajet se terminait, on se retrouvait à parler du Montana. Sydney m'expliqua alors qu'il ne serait pas nécessaire d'avoir trop d'équipement pour le Montana et que c'était un endroit fort agréable ou elle avait passé des vacances. Je me fis la remarque qu'il faudrait que j'essaye ce genre de vacances un jour.

Dis-je avec un sourire. Une fois arrivé on avançait vers le Learjet qui nous attendait, et je portais les bagages par galanterie.

Alors que le pilote nous faisait monter, je rangeais les bagages.

Alors qu'on s'installait dans l'avion, le pilote décolla en nous indiquant qu'il fallait s'attendre à des turbulences puisqu'il y aurait des orages avant le Montana... Naturellement il le dit une fois qu'il était trop tard pour descendre de l'avion...

Le Centre étant le Centre, nous étions seuls avec le pilote et le copilote qui étaient bien trop occupés pour s'occuper de nous. Je décidais donc de m'occuper du service et retirant la ceinture, j'allais au minibar... Il n'y avait que de l'alcool à boire dans cet avion... Connaissant Sydney depuis un moment, je fis mon choix et lui servit un verre de whisky avant de me servir la même chose mais en hésitant.

Dis-je en lui apportant le verre.

Alors que Sydney me remerciait en prenant le verre, je m'asseyais face à elle.

Dis-je alors en souriant. On fit tinter les verres puis je prenais une gorgée, grimaçant devant la puissance de l'alcool... Je n'étais clairement pas habitué au whisky.

Demandais-je doucement en me demandant si je ne buvais pas le whisky trop vite... Je n'avais pas l'habitude d'alcools aussi fort mais j'imagine que si je le sirotais comme du vin ou de la bière ça pourrait être un peu trop rapide non ? Et puis bon... Je n'étais pas fan même si ça évitait d'ouvrir une deuxième bouteille. Et puis pendant qu'on parlait ça évitait de remarquer que l’avion avait le même âge que Mlle Parker et que c'était probablement l'avion le moins entretenu de la flotte du Centre.

La discussion aurait pu être plaisante si l'avion ne fonçait pas vers des turbulences. J'était sincèrement nerveux et Sydney chercha alors à me rassurer avec une statistique:

Même si j'étais nerveux, j'essayais de me montrer agréable en faisant le service. Allez savoir pourquoi, lorsque je ne cherchais pas à me faire oublié par les femmes, j'étais aux petits soins... Certainement un gros manque de maturité émotionelle due à une vie sociale limitée. On trinqua alors et Sydney me fit sourire en disant espérer avoir d'autres missions:

Répondis-je alors doucement. Sydney expliua alors avoir envie de parler. Voilà qui était une plaisante idée.... Jusqu'à ce que Sydney souligne que Mlle Parker m'intimidais....

Répondis-je alors d'une voix qui, soudainement, trahissait mon manque d'assurance. Jouant avec mon verre, faisant tinter les glaçons, je laissait la voix du pilote indiquer qu'il ne fallait pas s'inquiéter des turbulences même si elles étaient plus fortes que prévues... Je me fis la réflexion que si le bulletin météo était faux, nous ne savions pas à quel point il l'était... Mais impossible de se renseigner, Sydney m'interrogeant, désireuse que je continue sur le sujet et m'encourageant d'un chalereux sourire.

J'avais chaud aux joues: alcool ou timidité? Je devais être bien rouge... Il était probable que Sydney devait se souvenir que même avec elle je n'étais clairement pas à l'aise au début de notre relation professionelle, et ce pendant un long moment.

A ce moment l'avion fut fortement secoué et le pilote nous conseilla de mettre nos ceintures de sécurité mais qu'il ne fallait clairement pas s'inquiéter.

Mal à l'aise, je m'installais dans le sens de la marche, au côté de Sydney et fermait ma ceinture... Mais si Sydney voulait me distraire de la catastrophe approchant, je devais bien avouer que ça marchait, même si je renaclais à répondre et que Sydney allait surement devoir insister pour que je me confie plus.