Aujourd'hui je suis ravie car je travaille avec Sandra. Nous formons une super équipe à l'hôpital. À ses côtés j'ai bien plus confiance en moi. Elle me pousse à donner le meilleur de moi-même. Et surtout elle m'a permis d'apprendre très rapidement certains chapitres de nos cours. Je n'y arrivais pas mais elle m'a donné des astuces et nous avons beaucoup pratiqué ensemble.
Je me prépare donc de très bonne humeur. Tout se passe pour le mieux dans ma vie actuellement. Enfin presque. J'appréhende encore d'annoncer à papa que je sors avec Peter mais je sais que je ne serais pas seule pour lui annoncer cette nouvelle ce qui me retire une belle épine du pied. Et je ne dois pas y penser pour l'instant. Chaque chose en son temps. Nous verrons le moment venu.
J'enfile une tenue rapidement et sors avec mon thermos de café que je bois en cours de route. Une fois dans le vestiaire je me change et je trouve ma meilleure amie.
- Bien le bonjour madame la fiancée. Comment tu vas aujourd'hui ?
Je la prends dans mes bras et lui fais ensuite un bisou sur la joue. Je termine mon café et range toutes mes affaires dans mon casier. Direction les urgences. Nous sommes attendues.
Aujourd'hui nous accueillons une nouvelle patiente dans un état assez critique. Il faut qu'on lui fasse tout un tas d'examen. Elle a eu un grave accident de voiture et a perdu beaucoup de sang. Avant de lui faire une transfusion nous devons trouver d'où provient l'hémorragie. Nous allons au scanner pour voir l'intérieur de son corps. Elle a beaucoup d'os cassés mais rien de trop grave. Ce qui est le plus dérangeant c'est la plaie à l'abdomen. Il faut l'opérer de toute urgence.
Elle est donc envoyée au bloc d'où je peux regarder le déroulement de l'opération. Pendant ce temps on lui a fait un prélèvement sanguin pour connaître son groupe. Et quand le résultat tombe nous apprenons qu'elle est AB-. C'est le groupe sanguin le plus rare au monde et donc nous n'en avons pas beaucoup en réserve mais chance pour elle j'ai exactement le même groupe sanguin !!
- Je suis du même groupe qu'elle !! Vite prenez mon sang !
Je m'installe et relève ma manche pour qu'on puisse me prélever le plus vite possible. Mais soudain quelque chose me choque... Sandra a dit quelque chose non ? Ou j'ai mal entendu ?
(c) DΛNDELION
Kassandra Watson
Caméléon
▻ ARRIVE(E) LE : 03/01/2017
▻ LOCALISATION : Quelque part à Blue Cove, avec Asher
▻ OREOS : 2022
▻ LOISIRS : Faire du roller, manger de la glace et des frites, faire du roller, apprendre de nouvelles choses, savourer sa liberté et oh faire du roller
J’étais si heureuse, Noël approchait à grand pas et j’allais enfin découvrir cette fête. Ce serait mon premier Noël depuis que j’étais sortie du Centre, et en fait mon premier tout court puisque je n’avais aucun souvenir de mon enfance avant mon arrivée au Centre. J’étais telle une enfant, m’émerveillant devant chaque décoration, chaque guirlande, chaque père Noël sur son traîneau. C’est donc avec la joie au coeur que je me rendis à l’hôpital, ravie de retrouver celle qui était telle une étoile dans ma vie, Lexie, ma meilleure amie. Cette semaine, nous étions en binôme et j’adorais cela car ainsi, nous avions le même horaire. J’aimais l’aider à apprendre et progresser. Même si pour moi tout était déjà connu et facile, je tâchai de me mettre en retrait pour qu’elle progresse et il ne fallait pas que je me grille trop non plus. J’avais eu la peur de ma vie à la soirée Halloween, peur d’être rattrapée par le Centre, mais je m’étais décidée à continuer à vivre normalement malgré le risque. Je faisais donc comme si de rien n’était, continuant à aller travailler, continuant à essayer d’apprendre à cuisiner au grand dam d’Asher qui devait, le pauvre, se farcir mes idées de repas qui semblaient sortir d’un autre monde. J’avais par exemple lu les grands bienfaits du rutabaga sur l’organisme, boostant le système immunitaire et dynamisant l’organisme, alors j’avais tenté de préparer une purée à base de cette racine...Et quelque chose me disait que je serais seule sur ce coup-là. Je retrouvais donc Lexie dans le vestiaire, elle était, comme toujours, de superbe humeur. Une fois en tenue, nous retrouvions les urgences où une victime d’un accident grave serait notre cas pour une bonne partie de la journée. Ses blessures étant nombreuses, nous avions le droit de proposer des diagnostics mais l’opération était réservée au chirurgien titulaire qui nous enseignait. Après divers examens, Lexie et moi étions au bloc pour observer, apprendre, répondre aux questions que nous poserait notre titulaire. Il fallait une transfusions d’urgence à la patiente et son groupe sanguin étant très rare, nous n’en avions pas et devions le commander. Seulement il semblait difficile et très long de s’en faire acheminer. Soudain, Lexie prit la parole et m’ôta les mots de la bouche. Surprise, car j’allais dire mot pour mot la même chose, je balbutiai.
- Moi aussi… je suis AB négatif. Peut-on être donneuses ? Ça irait plus vite d’analyser notre sang ici que d’attendre une commande…
J’échangeai un regard avec Lexie. Ce n’était pas la procédure habituelle, mais au vu de l’urgence de la situation, le chirurgien accepta que nous donnions de notre sang, tout en faisant aussi une commande au cas où. Lexie et moi nous nous retrouvâmes alors dans une salle à part toutes les deux, tandis qu’une infirmière procédait au prélèvement.
Heureusement que je suis assise car ce que prononce Sandra me fait bizarre. Elle a le même groupe sanguin que moi ? C'est tellement surprenant. Ce groupe sanguin est tellement rare. La preuve nous n'en avons pas en réserve pour notre patiente... Jamais je n'aurais cru possible que deux internes d'un même hôpital aient le même groupe sanguin. Et pourtant c'est le cas, la preuve.
- T'es sérieuse ? Toi aussi ? C'est dingue !
Je souris, me retenant de rire. C'est dingue quoi ! Ma meilleure amie et moi avons le même groupe sanguin ! Nous étions faites pour devenir amies !
Finalement je me relève car on nous conduit dans une autre salle. Ils nous piquent et quittent la salle le temps du prélèvement sanguin. Je me retrouve donc en tête à tête avec ma meilleure amie. Je me mets à rigoler, innocente que je suis.
- Non mais j'hallucine. Toi et moi on est AB négatif ! Je n'aurais jamais cru cela possible, c'est un groupe sanguin rare. On était fait pour devenir amie !
Puis quelque chose dans ma tête sonne. Une idée traverse mon esprit mais juste une demie seconde. Je me suis imaginée qu'elle était ma sœur morte il y a for longtemps. Mais non. C'est impossible. C'est juste une coïncidence folle que nous soyons toutes les deux du même groupe sanguin. Cela ne veut rien dire du tout. La preuve je n'ai aucun lien de parenté avec notre patiente. J'ai pensé à cela seulement parce que j'aurais aimé que Sandra soit ma sœur. C'est juste pour cela que l'idée a traversé mon esprit. Mais c'est impossible. Ma sœur est morte il y a longtemps.
Je décide de ne pas parler de cette idée que j'ai eu. Car Sandra me prendrait pour une folle. Il faut que je reste lucide. Je me concentre sur mon poing serré puis la regarde à nouveau avec un grand sourire.
- Ce sera pratique si un jour l'une de nous a besoin de sang on saura qu'on peut s'entraider. Décidément on était faites pour se rencontrer et devenir des amies.
Je me concentre ensuite sur son visage. Je me demande bien à quoi elle peut penser. Est-ce qu'elle se pose des questions sur ce point commun ? Sans doute pas. Il n'y a que moi pour me faire des films durant quelques secondes. Heureusement que mes idées bizarres disparaissent aussi rapidement qu'elles sont arrivées.
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Kassandra Watson
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Tout comme Lexie, je fus assez surprise de constater qu’elle et moi avions le même groupe sanguin. Ce groupe était très rare, je l’avais su très tôt, même avant de me retrouver au Centre, et eux-même là-bas s’étaient servis de moi de tes tests en tout genre à cause de ça. Je me sortis ces affreux souvenirs de la tête quand Lexie commenta que c’était dingue. Je souris, un peu maladroitement en hochant la tête.
- Ouais, carrément dingue.
Puis, nous nous retrouvâmes rapidement isolées. Il n’y avait pas de temps à perdre car la patiente avait besoin de sang pour la suite de l’opération. Si elle venait à faire une nouvelle hémorragie sans avoir eu de transfusion, elle pourrait mourir. J’éprouvais beaucoup d’empathie pour cette personne au bloc, comme pour tous les patients que je croisais.
- Oui, comme tu dis, certains disent que c’est le Destin. Je connais pas très bien cette notion, mais ça ressemble à ça non ?
Oui, je devais encore me familiariser avec les notions abstraites, moi qui n’étais habituée qu’au concret des choses palpables et vérifiables par des expériences. Le temps semblait long et notre sang passait par des tuyaux. Je me sentis un peu affaiblie ce qui était normal et après ça, je pense que nous ne serions affectées qu’à des observations sans réelle pratique avant une bonne heure voire plus, le temps de récupérer. Néanmoins, mes pensées allaient en tous sens, je faisais des calculs pour savoir l’hypothétique groupe sanguin de mes parents, de ma petite sœur… Etait-ce possible ?… J’avais entendu le père de Lexie dire qu’il avait une autre fille qui s’appelait Kassandra, comme moi… Mais ce n’était qu’un prénom après tout, je n’étais pas la seule à le porter… Cette fille-là, avait-elle le même groupe sanguin de Lexie ? Ce pouvait-il que ce soit moi ? C’était trop bau pour être vrai et je réalisai soudain que je fantasmais sans doute cette réalité car ce serait comme un magnifique rêve qui devenait réalité. La famille de Lexie était si belle...
Je souris lorsque Sandra me parle de destin. C'est peut être cela en effet.
- Oui tu as raison, c'est sûrement le destin...
Mes pensées dérivent vers une idée qui vient de s'installer dans ma tête. Et si Sandra était de ma famille ? Elle pourrait être une cousine ou une tante ou je ne sais quoi. Mais mes parents l'auraient reconnu non ? Sauf s'ils ne l'ont pas vu depuis plusieurs années... Ce qui expliquerait qu'ils ne l'ont pas reconnu... Avoir le même groupe sanguin aussi rare n'est pas anodin... Bon d'accord, des gens l'ont et ne font pas parti de ma famille mais je ne sais pas... Je suis si proche de cette fille. Nous sommes devenues amies si vite, si naturellement. Comme si tout nous avait poussé à faire connaissance et devenir inséparable...
Il faut que j'arrête de regarder des films policiers et de lire des livres parlant d'histoire improbable... Cela ne me donne qu'une idée... Et je sais que je n'arriverais pas à la retirer de ma tête tant que je n'aurais pas la réponse. Il faut que je sache si je me fais des films ou pas. Il ne me reste donc qu'une seule chose à faire, mais il faut que je le fasse loin des yeux de ma meilleure amie. Je ne veux pas qu'elle me prenne pour une folle. Et je ne veux pas non plus lui mettre cette idée en tête, idée qui est peut être complètement fausse...
- Bon je pense qu'on a donné assez de sang. Je vais tout ranger et allez leur donner. Rejoins les la première pour prendre des nouvelles de notre patiente le temps que je m'occupe de nos poches de sang.
J'espère qu'elle partira la première. Et heureusement c'est ce qu'elle fait. Je me retrouve donc seule avec nos poches de sang. Je prends alors deux petits tubes et inscrit sur chaque étiquette nos prénoms pour ne pas les confondre. Et je transfère un peu de notre sang dans chacun des tubes. Je les ferme et les glisse dans ma poche puis retourne dans le bloc avec les poches de sang. Je les donne au médecin pour qu'il puisse faire la transfusion.
- J'ai la tête qui tourne un peu à cause de ce don de sang, je vais aller m'allonger quelques minutes...
Je sais qu'ils ne diront rien. Je m'éclipse donc et je vais en direction du labo. Je donne les deux fioles à une collègue avec qui j'ai sympathisé et je lui demande d'être discrète sur cette mission que je lui donne. J'aurais les résultats très vite. Je retourne ensuite auprès de Sandra pour regarder la fin de l'opération.
- Désolée d'être partie si vite. J'avais la tête qui tourne, il fallait que je prenne l'air. Je crois qu'on va avoir besoin de manger un bon bout pour reprendre des forces. Tu veux qu'on mange ensemble une fois l'opération finie ?
D'ici la fin de l'opération je pense que j'aurais les résultats... Ma collègue doit me biper pour me prévenir dès qu'elle a fini. Et en fonction de ce que je lirais j'en parlerais ou non à Sandra... Je ne sais pas à quoi m'attendre. Je ne sais pas si je dois espérer qu'elle est une cousine perdue de vue ou non.
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Kassandra Watson
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Nous avions donné beaucoup de sang pour notre patiente, qui n’était de ce fait officiellement plus la nôtre pour le moment. Nous n’étions pas préparées mais il le fallait. Le sang allait partir pour un traitement rapide avant de lui être donné. Lexie et moi avions droit à un peu de jus d’orange pour nous remettre. J’avais un peu la tête qui tournait, je ne me sentais plus comme d’habitude. Lexie semblait plus en forme que moi, elle était si forte, je l’admirais. Moi, j’avais des flash des expériences du Centre, menées sur moi. Peut-être était-ce cela qui me rendait soudain un peu irritable. Je ne répondis rien quand Lexie me demanda de les rejoindre. Je n’aimais pas qu’on me donne des ordres, on m’en avait donné toute ma vie, et je ne sais pas pourquoi soudain je pris mal le fait qu’elle me demande cela. Pourtant, j’adorais cette fille, mais cette phrase anodine pourtant me fit froncer les sourcils. Quand ma partenaire quitta la pièce, je balançai rageusement la brique de jus d’orange dans la poubelle avant de sortir et de souffler pour me calmer pour ensuite rejoindre la salle d’observation pour l’opération. Je vis, après un bon quart d’heure, Lexie revenir avec les poches de sang, et dire qu’elle allait s’allonger. J’aurais sans doute dû en faire autant mais je voulais voir la fin de l’opération depuis la salle d’observation où d’autres internes étaient là. Je n’étais cependant pas attentive à ce qui se passait, et cela ne me ressemblait pas. J’étais un peu perturbée par tout cela, il fallait le reconnaître. Au bout d’une heure, Lexie revint et s’approcha de moi. Entre temps, je m’étais reprise et je lui souris.
- Ne t’en fais pas, ça se comprend, moi aussi j’étais pas très bien.
Je lui souris quand elle proposa que nous mangions ensemble. Une excellent idée.
- Super idée, on en a besoin et tu sais quoi ? Y a des frites à la cafèt !
Oui, j’étais toujours très enthousiaste à manger de la nourriture peu saine en dehors de la maison. L’opération se termina bien pour la patiente, et deux autres internes avaient eu le droit d’assister dans la salle pour nous remplacer. Mais nous aurions au moins le mérite d’avoir participé concrètement avec notre don de sang.
- Elle est sauvée, je suis si heureuse ! dis-je en serrant Lexie dans mes bras.
Nous avions droit à une pause déjeuner bien méritée et donc nous nous rendions à la cafétéria. J’avais grand hâte de manger une assiette de frites avec des tonnes de ketchup.
Sandra n'a pas l'air de très bonne humeur lorsque je lui dis que je les rejoins plus tard et qu'elle peut partir en premier pour retourner dans la salle d'opération. Au final je pars la première. Une fois que je me suis occupée des prélèvements de sang que j'ai fait je ramène les poches de sang pour notre patiente et m'installe définitivement à côté de ma meilleure amie. Il ne reste plus qu'à attendre le résultat.
Elle accepte facilement mes excuses. Je souris lorsqu'elle m'annonce qu'il y a des frites à la cafétéria. Manger gras va nous faire un bien fou.
- On prendra une double portion de frites pour nous remettre en forme.
L'opération se termine enfin. La patiente est sauvée, je suis heureuse pour elle et surtout je suis fière de nous, car nous avons fait du bon travail et surtout notre sang a permis à l'aider. Sandra me prend dans ses bras tellement elle est heureuse.
- Moi aussi je suis heureuse pour elle.
Mais mon esprit est déjà ailleurs. Je serre peut être dans mes bras une cousine ou une tante ou je ne sais qui... Quelqu'un qui fait peut être partie de ma famille.... Soudain je sors de ma rêverie lorsque mon bip sonne. Et dire que nous étions toute proche de la cafétéria... Je le regarde et me rend compte que c'est le labo.
- J'ai un tout petit détour à faire au labo, j'en ai pour dix secondes à peine !
Je pars en courant. Heureusement que c'est vraiment tout proche, je ne veux pas abandonner trop longtemps ma meilleure amie. A peine j'arrive qu'on me tend une enveloppe. Ainsi donc les résultats sont dedans. Je repars en courant pour retrouver Sandra là où je l'avais laissé.
- Désolée c'était des résultats importants que j'attendais.
Nous prenons un plateau et je me sers d'une bonne portion de frites. Je ne vais prendre que cela pour mon repas, avec une bonne boisson gazeuse. Je m'installe ensuite à table et pose l'enveloppe devant nous.
- Sandra, il faut que je t'avoue quelque chose. J'ai fait quelque chose de stupide. En découvrant que nous avions le même groupe sanguin et que nous nous entendons aussi bien je me suis imaginée que peut être nous étions de la même famille, genre cousines. Ce groupe sanguin est si rare... Et je trouverais cela tellement merveilleux si nous avions un lien de parenté... Alors j'ai piqué un peu de notre sang dans chaque poche après le prélèvement et j'ai demandé au labo de voir si il y a un lien de parenté. Ils ne savent pas à qui est le sang je n'ai rien dit. Et maintenant le résultat est dedans... Je sais que c'est une idée idiote, mais... Je ne sais pas... J'ai eu envie d'y croire... Mais dans le fond c'est bête...
Je regarde l'enveloppe, ne sachant plus si j'ai envie de l'ouvrir ou non. Et j'ai peur que Sandra se moque de moi, ou pique une crise ou je ne sais quoi... Mais j'aimerais tellement que cette fille fasse partie de ma famille... Qu'on ait un lien à jamais... Nous sommes si proches...
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Des jours comme celui-ci me confortaient dans l’idée que la médecine était réellement ma vocation, et plus encore la spécialité que j’avais choisi. Il n’y avait qu’à voir le bonheur que j’avais ressenti en cet instant quand nous avions compris que la patiente était sauvée ! J’étais si euphorique ! Peut-être était-ce le manque de sang qui faisait ça, mais j’étais heureuse d’avoir contribué à sauver une vie. Il était clair qu’aujourd’hui, Lexie et moi n’aurions le droit que d’observer pour être sûrs de ne prendre aucun risque, mais au moins, on apprendrait quand même. Quand ma meilleure amie me parla d’une double portion de frites, mes yeux se mirent à pétiller davantage. Je réalisai que je n’avais, par le passé, jamais eu droit à une double portion de quoi que ce soit, et encore moins de frites quand j’étais au Centre. Nous étions libérées pour le déjeuner et avec ma binôme préférée, nous nous rendions en direction de la cafétéria qui renfermait les frites si convoitées, quand soudain Lexie m’annonça qu’elle me rejoignait.
- Bon, d’accord, répondis-je.
De toute façon je n’avais pas le choix. Je commençai à faire la file d’attente quand elle me rejoignit après quelques minutes. Elle me dit, arrivant avec une grosse enveloppe sous le bras, que c’était des résultats qu’elle attendait. J’étais étonnée, on n’attendait rien vu que la patiente opérée et transfusée était notre première de la journée… Puis je me demandai soudain si c’était pour elle. Avait-elle des soucis de santé ? Mon regard quelque peu inquiet dût sans doute trahir mon émotion du moment. Je la laissai passer devant moi et pris à mon tour un plateau. Elle avait pourtant l’air bien et si c’était grave, elle me l’aurait dit, non ? Je me décidai mentalement à lui poser la question une fois que nous serions assises. A mon tour, je me servis une belle assiette de frite et pris avec ça une tonne de ketchup. Qu’est-ce que j’aimais ça ! Puis, nous nous installâmes face à face. Je m’apprêtai à manger une frite, avec les doigts après m’être désinfecté les mains, quand Lexie m’annonça d’un bloc qu’en fait, cette enveloppe contenait non pas ses résultats, mais NOS résultats. Je restai bouche bée. Bien sûr, moi aussi j’avais imaginé, dans mon esprit optimiste, que nous puissions être de la même famille, mais je me rangeai rapidement du côté des statistiques : quelle était cette probabilité, alors que le Centre enlevait des enfants dans le monde entier ?
- Oh… Lexie je… j’avoue que j’y ai pensé aussi mais… avoue que ce serait de l’ordre du miracle, non ?
Mon coeur s’était serré et battait vraiment fort. Si réellement nous étions cousines, alors ses parents étaient mes oncle et tante, et ils sauraient qui étaient les miens !
- Bon… écoute… dis-je d’une voix un peu tremblante. Je te propose qu’on… mange nos frites, et qu’ensuite on ouvre l’enveloppe. Je le ferai si tu veux.
Prise d’angoisse, j’attrapai trois frites en même temps que j’enfournai dans ma bouche.
Sandra a aussi pensé au fait que nous pourrions être de la même famille au vu de notre groupe sanguin. Mais tout comme moi elle se dit que ce serait un miracle… Au final je me dis que je n’aurais peut-être pas dû faire ce test… Nous espérons toutes les deux faire parties de la même famille alors en ouvrant cette enveloppe nous serons forcément déçues… Cela va nous causer du chagrin pour rien… Pas la peine de se faire souffrir… Mais voilà… Je l’ai fait ce fichu test… Et maintenant j’ai les résultats dans les mains.
- Ouais… Un véritable miracle si cela arrivait…
Je pioche dans mes frites et les trempe dans le ketchup puis dans la moutarde et les porte à ma bouche. Mais je n’ai plus trop faim en fait. Sandra propose d’ouvrir elle-même l’enveloppe. J’avoue que personnellement je n’en serais pas capable, c’est au-dessus de mes forces. Alors oui j’ai fait le test, j’en suis à l’initiative mais regarder les résultats c’est autre chose…
- Ou on peut aussi la jeter et passer à autre chose… Oublier que j’ai fait ce test et laisser les choses comme elles étaient avant… Ou oui… Tu peux l’ouvrir…
Je ne sais vraiment plus si c’est une bonne idée… Mais j’ai tellement envie d’y croire… Si elle pouvait être une cousine cela voudrait dire qu’on serait liées à jamais, et cela pourrait expliquer pourquoi on s’entend si bien, pourquoi je me suis attachée si vite à cette fille incroyable… Et surtout, ce serait si bien pour elle de connaitre quelques membres de sa famille…
Finalement je mange la moitié de mon assiette et jette le reste. Je n’aime pas faire cela mais je n’ai vraiment pas faim. J’ai une boule à l’estomac. Car plus j’y pense et plus je me dis que cela est impossible. Mes parents l’auraient forcément reconnue si elle était un membre de notre famille non ? Et je ne vois pas de qui elle pourrait être la fille…
Puis nous nous levons et je l’invite à me suivre dans la première chambre vide que nous croisons.
- C’est mieux qu’on soit seules pour regarder les résultats ou pour les jeter… Enfin tu vois quoi…
Le stress monte de plus en plus… La peur, la joie, l’espoir, la crainte… Tout se mélange en moi. Cela me rend nauséeuse. Je n’aurais peut-être pas du manger. C’est fou de ressentir autant d’émotions contradictoires… Surtout pour un test que je sais déjà négatif… C’est impossible qu’il soit positif, c’est impossible qu’elle fasse partie de ma famille même si c’est ce que je désire. Je ne crois pas vraiment aux miracles.
Le verdict est pour bientôt... Soit Sandra ouvre l'enveloppe soit nous passons à autre chose...
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Kassandra Watson
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Lexie semblait dans tous ses états aussitôt qu’elle m’annonça la nouvelle de ce test sanguin qu’elle avait demandé. Je lui avais fait part de mon avis qu’elle partageait : les probabilités pour que nous soyions de la même famille étaient quasi nulles, même si cela aurait été pour moi une aubaine incroyable. Elle ne se doutait certainement pas de combien cela pourrait changer ma vie, moi qui ne connaissait pas (plus) ma famille.
Au vu du stress qui nous prenait toutes les deux à l’idée de découvrir les résultats, je proposais que nous mangions notre repas bien mérité surtout après d’êtres vues vidées d’un bon litre de sang. Pour ma part, je n’étais pas du genre à sauter un repas volontairement, surtout quand il s’agissait de frites avec plein de ketchup ! Lexie avait proposé de jeter l’enveloppe et passer à autre chose, ou de me laisser l’ouvrir. Et même si j’étais quasi certaine, disons à 97 %, d’un résultat négatif, je n’étais pas du genre à ne pas satisfaire ma curiosité si j’en avais le choix.
Nous finîmes nos assiettes de frites, du moins pour ma part, puisque Lexie en laissa la moitié. Je la sentais tendue. Je l’étais aussi. J’acceptai de la suivre dans la chambre vide qu’elle avait choisie.
- Oui, seules, c’est bien… répondis-je, le regard rivé sur l’enveloppe qu’elle tenait.
Elle ne voulait pas l’ouvrir elle-même, alors, doucement, je lui pris des mains l’enveloppe. Tout en décachetant, je réalisai que depuis plusieurs mois que j’étais sortie, je n’avais même pas songé à faire un bilan sanguin pour en apprendre plus sur moi-même. Après tout, le sang était une source incroyable d’informations. Puis, une fois que je me saisis des papier, mes yeux se posèrent dessus. Cela commençait par des banalités avec les groupes sanguins, les divers taux… et les tests demandés… Là, une ligne me sauta aux yeux. Test de fratrie. Ce test avait pour but de déterminer si deux personnes avaient les deux parents communs.
Soudain, j’eus l’impression de voir ma vie défiler sous mes yeux à mesure que le lisait les sept lettres qui composaient le mot inscrit à côté du test de fratrie. P. Je me vis, le jour de mon arrivée au Centre, je n’avais que sept ans. J’avais déjà compris au moment où j’avais vu dans la grosse berline aux vitres teintées les verrous se fermer, j’avais compris qu’on m’avait menti et que je n’irais pas retrouver mes parents au museum d’histoire naturelle pour aller compter les os des dinosaures. O. Je me revis, refusant d’effectuer un test du Dr Raines et piquer une crise en envoyant valser un pot à crayons. Je ressentis soudain comme une décharge électrique dans mon dos lors qu’il me frappa avec une sorte de canne. Cela était arrivé un nombre incalculable de fois, si bien que mon dos était maculé de cicatrices. S. Telle la lumière au bout du tunnel, je vis celui qui serait mon repère les années suivantes jusqu’au jour de mon évasion. Stanley Goodman. Entre nous, il m’autorisait à l’appeler Stan. Cette homme était d’une grande gentillesse avec moi. Avec le recul, je crois qu’il projetait en moi la personne de sa propre fille disparue. I. Je revis le jour de cette simulation en binôme avec Jarod. C’était la première fois que je travaillais avec un autre caméléon. J’avais été si heureuse de le rencontrer et de travailler avec lui. J’avais 10 ans et je me faisais mon premier ami. T. Et cette autre expérience scientifique qui avait mal tourné. J’étais en binôme avec un autre caméléon, je devais avoir 15 ans cette fois. Mon partenaire était allé contre le protocole que nous devions suivre et avait mélangé deux solutés dont l’alliance était explosive, et quand le docteur Kindness prit le tube à essaie, la solution explosa sur elle, lui causant de graves brûlures au visage et à la main. Je fus accusée à tort et la scientifique me prit en grippe depuis ce jour-là. I. D’ailleurs, une fois rétablie, comme à chaque fois qu’elle le pouvait, elle n’hésitait pas à m’utiliser pour des simulations dangereuses, si bien qu’une fois, je manquai de me noyer et de mourir d’hypothermie. Quand Stanley l’apprit, il était furieux. Je devais avoir à peine 20 ans. F. et enfin, après des années d’élaboration, mon évasion du Centre. Six mois après Jarod. Je crus ne jamais y arriver. J’aurais tant voulu profiter de l’air frais de la nuit, de la lumière de la lune et des étoiles, de l’herbe fraîche sous mes pieds, toutes ces choses que je n’avais plus jamais revue… Mais je devais courir pour ma vie. Et j’avais fini par grimper dans un pick-up, ce qui scellerait la plus belle rencontre de ma vie : Asher.
Ma tête tournait, j’avais sans doute dû pâlir à vue d’oeil. Mes yeux s’étaient emplis de larmes et je venais de lâcher les feuilles qui tombèrent mollement au sol.
Heureusement qu'elle a plus de courage que moi... Je n'aurais jamais pu l'ouvrir cette enveloppe. J'ai si peur de ce qui pourrait être inscrit dedans... Négatif, positif... Dans les deux cas je serais paumée ou triste ou... Je ne sais tellement pas à quoi m'attendre et j'ai si peur d'être déçue...
Sandra attrape l'enveloppe et le monde s'arrête de tourner. Je n'ose pas la regarder, je reste la tête baissée mais finalement je comprends que quelque chose se passe, les papiers tombent au sol. Je regarde ma meilleure amie et je vois qu'elle pleure. Qu'est-ce qui est noté sur ces feuilles ? Je prends finalement mon courage à deux mains et me penche pour les ramasser et finalement je les lis.
Test de fratrie positif ? Positif ? Cela veut dire quoi ? Ce n'est pas possible... Non... Il doit y avoir une erreur. Nous ne pouvons pas être sœurs, c'est impo... Attendez deux secondes...
Je me recule en regardant Sandra avec de grands yeux. Je m'assois sur le lit. J'ai besoin de reprendre mes esprits. Des choses me reviennent en mémoire. Sandra qui s'est fait appeler Kassandra une fois... Comme le prénom de ma sœur morte. Mais justement ce n'est pas logique. ELLE EST MORTE ! Ça ne peut pas être elle ! Ou alors elle le savait depuis le début et c'est pour cela qu'elle a changé son prénom. Mais pourquoi elle aurait été si surprise en lisant les résultats ? Et pourquoi les parents ne l'ont pas reconnu ? Ou elle pourquoi elle ne les a pas reconnu ? Ils n'ont pas du tant changer que cela. Elle par contre effectivement a beaucoup changé mais je ne sais pas... Ne dit on pas qu'on pourrait reconnaître ses enfants même s'ils ont beaucoup changé ? On doit le sentir ce genre de chose non ?
Les larmes coulent le long de mes joues sans que je ne me rende compte. Sandra serait donc Kassandra ? Ma sœur disparue et déclarée morte il y a longtemps ? Elle ne se souviendrait pas de mes... De nos parents ? Et on se serait retrouvée par hasard et devenue les meilleures amies ? Il n'y a que dans les films que ce genre de choses arrivent non ? Oh mon dieu je suis paumée...
Mes sentiments se contredisent. J'ai envie de me jeter sur elle et de la serrer fort contre moi et j'ai envie de prendre la fuite et ne plus jamais la revoir. Je crois que nous avons besoin de discuter elle et moi pour qu'on comprenne exactement ce qui est entrain de se passer actuellement. J'ai besoin d'en savoir plus sur son passé, de ne pas la juger sans rien savoir... Et ensuite nous pourrons fêter cette nouvelle si cela se doit et je l'espère de tout cœur. Oh mon dieu et les parents ! Il faudra annoncer cela prudemment ! Ils vont être fou de joie ! Ils vont halluciner comme moi... C'est... C'est si irréaliste.
- Sandra... Tu es Kassandra ma sœur disparue peu de temps après ma naissance ? C'est vraiment toi ? Mais tu étais où ?
Finalement je n'arrive pas à tenir plus longtemps. Je me lève et me jette dans ses bras en pleurant pour de bon cette fois-ci. J'ai retrouvé ce fantôme qui a hanté toute ma vie, ce fantôme que j'ai tant détesté à cause de mes parents et de leurs comparaisons. Et ce fantôme n'est autre que ma meilleure amie, la sœur que j'ai toujours voulu avoir et qui est réellement ma soeur. Ma soeur de sang est devant moi, bel et bien vivante.
(c) DΛNDELION
Kassandra Watson
Caméléon
▻ ARRIVE(E) LE : 03/01/2017
▻ LOCALISATION : Quelque part à Blue Cove, avec Asher
▻ OREOS : 2022
▻ LOISIRS : Faire du roller, manger de la glace et des frites, faire du roller, apprendre de nouvelles choses, savourer sa liberté et oh faire du roller
La tête me tournait, j’avais l’impression de me retrouver dans l’un de mes rêves angoissants où je revivais mon enlèvement, où je revoyais ces fausses lettres de mes parents me demandant de bien travailler pour le Centre, puis mon cerveau se plaisait à imaginer qui pourraient être les membres de ma famille, à quoi ils pourraient ressembler, mais dans mes songes nocturnes, ce n’était jamais des visages reconnaissables, jamais. Et là, je venais d’avoir la réponse à une grande partie de mes question. Ce test de fratrie confirmait que Lexie et moi étions sœurs. Lexie était donc ce bébé qui était né peu avant que je ne sois arrachée à mon foyer, et ses parents, les Watson, étaient aussi les miens. J’avais une famille bien en vie, un père, une mère, une sœur, ils étaient vivants, ils allaient bien. Et un chien aussi ! Par Darwin, j’avais une famille ! C’était vrai ! Un rêve qui devenait réalité, après tout ce temps… Mon coeur battait la chamade, je passais par toutes les émotions et je les vivais intensément, plus que la moyenne des gens dits normaux. En voyant le résultat écrit sur cette feuille, les mots me manquaient, j’avais laissé tomber les documents sans m’en rendre compte et mes oreilles bourdonnaient. Je revoyais les étapes de ma vie dont je me rappelais, et soudain, la voix de Lexie me parvint, un peu lointaine au début. Elle venait de prononcer mon vrai prénom, Kassandra, et cela m’avait fait relever les yeux pleins de larmes vers elle.
- Oui, c’est moi. C’est bien mon prénom… Oh Lexie, je suis désolée…
Je n’eus rien le temps d’ajouter qu’elle se jeta dans mes bras, et alors je la serrai très fort, le plus que je le pouvais. Cette fille que j’aimais tant, qui était la première véritable amie que j’aie eue, en dehors de Jarod, c’était ma petite sœur. Je me mis à fondre en larmes de manière incontrôlable, mon corps secoué de secousses tout en serrant ma sœur contre moi. A présent, je devais lui dire la vérité. Mais pas ici. Après de longues minutes qui me permirent de m’apaiser un peu en me sentant aimée dans les bras de ma sœur, je me détachai doucement d’elle.
- Il faut que je t’explique, mais pas ici. Est-ce que tu veux bien qu’on aille chez moi ? Ou chez toi, c’est plus près ? Mais on a besoin de se parler à l’abri des oreilles indiscrètes.
Je commençais à retrouver mon impatience d’enfant, je mourais d’envie de tout savoir sur les Watson, qui était en fait ma famille aussi. Watson était mon vrai nom, je m’appelais Kassandra Watson. Rien que d’y penser, les larmes me revenaient, mais je souriais, heureuse d’avoir enfin trouvé mon identité, et ce grâce à Lexie et sa grande curiosité. Je ne comprenais pas pourquoi on disait que c’était un vilain défaut, c’était faux ! Lexie était une héroïne, elle avait réussi à rassembler sa famille.
Je me levai de ce lit sur lequel je m’étais assise, gardant la main de ma sœur dans la mienne.
- On va leur dire qu’on se sent mal à cause du prélèvement et qu’on prend notre journée, d’accord ?
J’attendis son accord, puis nous sortîmes de cette chambre de patients, sans omettre nos résultats de prise de sang que je remis dans leur enveloppe, et m’approchant de notre superviseur, je lui expliquai la situation.
- Docteur, Lexie et moi, on ne se sent pas très bien, on préfère se retirer pour la journée pour ne pas commettre d’impair. Nous rattraperons la journée, c’est promis.
Il nous regarda tour à tour avec un air suspicieux, mais il était vrai qu’on était toutes les deux un peu pâles, alors il accepta de nous exempter, d’autant que nous étions parmi ses meilleurs élèves. Je regardai ensuite Lexie pour la suivre selon où nous irions, chez elle ou chez Asher et moi.
Sandra s'appelle donc bien Kassandra ! Elle a fait exprès de changer son nom depuis qu'on se connaît. Mais pourquoi dire qu'elle se nomme Sandra alors que son prénom est Kassandra ? J'aurais tiqué en entendant ce nom mais il n'est pas unique, des tas de femmes le portent... Je ne comprends pas. Cela me donne encore plus l'impression qu'elle sait depuis toujours qu'elle est ma sœur, mais pourtant sa réaction démontre le contraire et la connaissant je sais qu'elle n'aurait jamais pu me cacher cette information... Elle est bien trop gentille ; jamais elle n'aurait pu me faire du mal volontairement.
- Mais pourquoi ? Pourquoi mentir sur ton prénom ?
Malgré mes interrogations je me jette dans ses bras. Son câlin me fait pleurer de plus belle. J'ai déjà pris Sandra dans mes bras mais maintenant ce n'est pas elle, c'est Kassandra, la sœur que je n'ai jamais connu. C'est notre premier câlin en tant que sœurs... Et nous pleurons toutes les deux à l'unisson. Ma sœur... Kassandra... Ouah... C'est si dur à croire... Mais pourtant elle est bien là, bien vivante...
- En effet il faut qu'on parle je pense... Allons chez moi ce sera plus rapide. Et effectivement il faut dire qu'on se sent mal, ce qui n'est pas un gros mensonge.
J'avance avec ma sœur, main dans la main. Devant notre superviseur je n'ai pas besoin de faire comme si j'allais mal. Mes yeux doivent être tout rouge tout comme ceux de Sandra. Je ne sais pas comment elle arrive à parler aussi bien à notre chef qui accepte finalement de nous laisser partir. J'entraîne à ma suite Sandra pour qu'on aille chez moi. Je cours presque pour qu'on arrive le plus vite possible. Je garde le silence tout du long. Une fois à la maison je mets à chauffer de l'eau puis me rétracte. Je sors de la vodka et nous sert deux verres. Je bois le mien d'une traite. J'en avais besoin pour me remettre les idées en plus puis finalement je me décide à vraiment faire chauffer de l'eau pour du thé. En attendant je m'installe sur le lit.
- Bon, il faut que tu m'expliques ce que tu sais... Parce que je pense que tu me caches quelque chose... Tu as menti sur ton nom alors qu'il y a des millions de personnes qui doivent s'appeler Kassandra. Je n'aurais pas fait le rapprochement avec ma sœur, enfin avec toi...
Je ne sais pas si je suis claire dans ce que je dis. Je ne sais pas si elle va penser que je l'accuse de savoir depuis le début qu'elle est ma sœur. Car ce n'est pas réellement ce que je pense, enfin si mais je ne pense pas que ça. J'ai des milliers d'explications plus farfelues les unes que les autres dans ma tête.
(c) DΛNDELION
Kassandra Watson
Caméléon
▻ ARRIVE(E) LE : 03/01/2017
▻ LOCALISATION : Quelque part à Blue Cove, avec Asher
▻ OREOS : 2022
▻ LOISIRS : Faire du roller, manger de la glace et des frites, faire du roller, apprendre de nouvelles choses, savourer sa liberté et oh faire du roller
Il était donc entendu que nous allions chez Lexie pour discuter. C’était logique, son studio était tout près, attenant à l‘hôpital. Sur le trajet, nous étions silencieuses. Je n’avais de cesse de ressasser dans ma tête notre rencontre, toutes les fois où nous avions discuté sans jamais se douter du lien familial qui nous unissait. Je revoyais le peu de bribes que j’avais de mon enfance, essayant de projeter le visage de Mr et Mme Watson. J’avais du mal, le lavage de cerveau que j’avais subi à l’âge de 7 ans avait été bien trop efficace.
Une fois dans l’appartement de Lexie, le regard perdu dans le vide, je m’assis sur son canapé. Ma meilleure amie nous apporta de la vodka. Je n’avais pas encore l’habitude de boire de l’alcool et je préférais rester lucide. Je la vis repartir une nouvelle fois avant de revenir et me bombarder de questions sur mon prénom. J’étais toujours sous le choc et sous l’emprise de l’émotion, ma gorge était nouée et j’avais du mal à parler, mais il le fallait.
- Je suis recherchée, c’est pour ça que je ne donne jamais mon vrai prénom. Ce n’était pas pour te mentir, je déteste mentir… Et avant aujourd’hui, je ne connaissais pas mon vrai nom de famille.
C’était un peu brouillon comme explication, j’en convenais. Je levai les yeux vers Lexie.
- Je voudrais qu’on aille chez moi pour discuter, c’est plus calme. Est-ce que je peux demander à Asher de venir nous chercher ?
J’attendis son aval et envoyai un SMS à mon fiancé.
« Asher, s’il te plaît, il faut que tu viennes nous chercher Lexie et moi pour nous ramener à la maison. On a découvert quelque chose d’important et je dois lui parler. Je t’aime »
J’avais besoin de me sentir en sécurité, et l’hôpital étant un lieu public, bien que nous soyons dans la section réservée aux étudiants, je ne m’y sentais pas tout à fait à mon aise. Et j’aurais besoin du soutien d’Asher. Lexie allait apprendre des vérités peu réjouissantes, je ne voulais pas qu’on soit seules. Nous eûmes le temps de boire un thé bien chaud avant que mon fiancé n’arrive et ne nous emmène dans le pick up pour pouvoir discuter à la maison, plus près de la nature et loin du tumulte de la ville.
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