Il pleuvait encore et encore sans que cela ne s’arrête. Depuis qu’il était dehors, Jarod n’avait jamais vu pareil déferlement. C’était comme si tout d’un coup, la nature en colère le faisait entendre, ne laissant aucune alternative que celle de subir ses aléas. De ce que le caméléon avait compris, la ville avait déjà essuyé quelques tempêtes auparavant, mais jamais aussi intenses que celle qui déferlait actuellement sur Blue Cove. Car oui, cela faisait à présent deux jours que mère Nature se faisait entendre. Nombreux étaient les dégâts et si certaines installations électriques tenaient encore, cela relevait du miracle, car une bonne partie de la ville se voyait à présent privée d’électricité, excepté les hôpitaux et la caserne du coin qui fonctionnaient sur générateur. Le gymnase aussi en avait été pourvu et accueillait en son sein, plusieurs habitants hagards et perdus face à la violence des éléments. Jarod qui ne ménageait pas ses efforts, continuait à installer des lits de camp pour que les nouveaux arrivants puissent rapidement s’installer. Il était pompier à présent et ce depuis plusieurs semaines, sous les ordres de son ami Tony, qu’il portait en haute estime. Ayant déjà exercé cette profession lorsqu'il voyageait encore à travers tout le pays, le protégé de Sydney n’était nullement dépaysé, si bien que ses collègues étaient loin de se douter qu’il n’était en réalité pas un soldat du feu. Pour ne pas trop attirer l’attention, il s’était aussi inventé toute une histoire. En somme quelque chose de simple et pas si éloigné de la vérité. Il était né à Portland avait été traîné de famille d’accueil en famille d’accueil avant de découvrir sa vocation. Un accident de voiture qu’il décrivait si bien, qu’il était impossible de douter. Et c’est « par amour » qu’il avait tout quitté pour venir jusqu’ici. Une histoire « compliquée » qu’il préférait ne pas évoquer, faussement pudique. Oui Jarod avait de l’imagination et demeurait bien malgré lui, un très bon menteur.
La radio grésillait à nouveau, tandis que dehors le vent soufflait sa complainte. De nouveaux arrivants avaient élu domicile à la caserne qui servait elle aussi de refuge. Jarod qui contemplait le large écran de la télé fixé au mur, souffla longuement. Les nouvelles étaient mauvaises et voilà que des inondations menaçaient la ville à présent. « Unité 13 ! » Jarod se redressa et accourut vers la radio pour se saisir de l’émetteur. « - Unité 13, ici le sergent Jarod Russel je vous écoute ! » Il resserra l’émetteur contre la paume de sa main alors que ses collègues se rapprochaient pour s’enquérir de la situation. « On a reçu un appel de détresse. C’est à la sortie de la ville, dans un coin près d’un lac. Une famille s’est vraisemblablement retrouvée bloquée et avec les inondations à venir cela risque de devenir dangereux. » Jarod porta un regard sur ses collègues avant de presser à nouveau l’émetteur. « - Savez-vous combien de personne sont bloquées ? Y a-t-il des blessés ? » « Une famille de ce que j’ai compris, mais je ne suis pas sûr. C’est un endroit où il y a des espèces de chambres d’hôtes. C’est difficile d’accès en temps normaux alors là. » « - Ok. Nous allons faire venir une équipe pour récupérer les personnes qui se trouvent sur place. Vous, êtes-vous en sûreté ? » « Affirmation » « - Bien. Je vous remercie de nous avoir contactés. Nous nous mettons en route tout de suite ! » Il pressa à nouveau l'émetteur pour la dernière fois avant de reporter toute son attention sur ses camarades. Tony n’était pas présent, c’était donc Russel de par son grade qui prenait la main. « - Bien. On ne va pas tous y aller. Il faut qu’il y ait une présence ici pour assurer la communication. » Il demanda ensuite une carte qu’on lui fit parvenir aussitôt, lui permettant ainsi de mieux étudier la zone géographique. La zone, bien qu’agréable en temps normal, était quasi marécageuse. Il ne fallait donc pas mobiliser un véhicule trop imposant, sinon quoi les pompiers se retrouveraient embourbés et incapables d’agir. Le caméléon opta donc pour un véhicule de type SUV. Dehors l’orage grondait à nouveau, surchargeant l’atmosphère d’une tension intense. Une fois parés, Jarod et son équipe, prirent la route pour rejoindre la zone où se trouvaient les victimes potentielles. Notre caméléon était alors loin de se douter de la difficulté qui l’attendait et plus encore de « qui » l’attendait.
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Il pleuvait des cordes sur Blue Cove depuis des jours. Une pluie torrentielle et diluvienne comme jamais je n’en avais vues. Je n’avais aucune préférence quant à la météo, sincèrement, je n’en avais rien à carrer, seulement un tel déluge m’empêchait d’avancer dans mes recherches. Aucune des recherches que j’avais fait lancer à Weather n’avaient porté leurs fruits, aucune femme avec une balle dans l’épaule ne s’était présenté dans aucun établissement hospitalier quel qu’il soit, pas même chez un vétérinaire. J’en avais déduit que les dégénérés du bocal avaient joué avec du fil et une aiguille pour se charger d’elle. Avec un peu de chance, il y aurait des suites et je mettrai la main sur elle. Quant à Jarod, je l’avais aperçu plus récemment à la fête du printemps mais cette putain de foule m’avait empêché de lui mettre la main dessus.
Et à présent, nous pataugions, dans tous les sens du terme. Je n’avais aucune envie de rentrer chez moi, j’étais à mon bureau, relisant sans relâche mes rapports au cas où quelque chose me revienne en tête, jusqu’à ce que la porte vitrée ne s’ouvre à la volée sur un Weather bégayant, comme chaque fois qu’il venait me parler. Je soupirai en levant un œil dubitatif de ma lecture.
- Mon p’tit Teddy, je vois que frapper aux portes n’est toujours pas votre truc. Quoi, vous avez trouvé une nouvelle confiserie au distributeur et ça a refait votre journée ?
« - N..Non, mademoiselle P...Parker, je l’ai… je l’ai trouvé ! »
Mon regard se fit plus insistant avec un petit mouvement de tête voulant dire « ben accouche ! ».
« - Il y a eu un appel d’une centrale téléphonique, et j’ai conçu un programme pour m’alerter chaque fois que le prénom de Jarod est prononcé, et là, ça m’a alerté, oui, logique puisqu’il s’est présenté... »
- Venez-en au fait, Weather !
« - Oui… Oui ;.. donc il fait partie d’une équipe de pompiers et là il va partir avec une équipe pour sauver une famille de l’inondation. »
J’en lâchai le dossier que je tenais. Bordel je n’en revenais pas, Weather me l’avait trouvé ! Ni une ni deux, je me levai de ma chaise et avançai vers lui pour lui prendre de ses mains tremblantes la feuille qu’il tenait.
- C’est l’adresse ?
Il hocha la tête. Parfait. Je me dirigeais vers la porte, attrapant mon imperméable au passage.
« - Vous… Vous ne comptez pas y aller seule quand même ?! »
- Bon boulot Weather, rentrez chez vous et je vous contacte si j’ai besoin de renfort.
Voilà quelle fut ma réponse avant de quitter le Centre pour entrer dans ma voiture, bravant les intempéries pour rejoindre l’adresse de ce qui semblait être un gîte ou des chambres d’hôtes en lisière de forêt à la sortie de la ville. La pluie tombait en trombes sur mon pare-brise et les essuis-glace étaient soumis à rude épreuve, mais je n’en avais que faire, il me fallait impérativement le choper. Mon 9mm chargé et prêt à l’emploi bien accroché à ma ceinture, j’étais prête à agir.
Je finis par arriver aux abord de la propriété, le GPS me disait que j’étais presque arrivée et je le coupais. La route était dégueulasse, ça glissait, je m’étais presque embourbée plusieurs fois mais heureusement j’avais un moteur puissant… Jusqu’au moment où cette fois, impossible d’avancer ni de reculer. Les roues étaient prises dans un tas de boue monumental et ma voiture commença à glisser jusqu’à l’eau du lac qui avait largement débordé.
- Merde fait chier !
J’appuyai comme une dingue sur l’accélérateur, faisant voler de la boue autour, mais rien n’y fit, j’étais coincée. Ma voiture venait de se faire emporter par un torrent de boue en contrebas du chemin en direction du lac, et ma portière était désormais coincée contre un tronc d’arbre. Il me fallait sortir, une rivière de boue à courant assez fort bloquait le véhicule et je voyais que je n’allais pas pouvoir le réutiliser, il me fallait l’abandonner sans quoi je me mettais en danger.
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Jarod Russel
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Le vent redoublait en intensité et jamais les épais nuages gris – alourdissant l’horizon de leurs ténèbres – ne laissait paraître ne serait-ce qu’un rayon de lumière. « C’était déprimant » comme venait de faire entendre l’une des dernières recrues de l’unité. Jarod fit signe à deux pompiers un peu plus expérimentés de le suivre. Ainsi, ils se changèrent et enfilèrent leur uniforme et tout l’équipement qui allait avec. Ils chargèrent ensuite le SUV qu’ils avaient prévu d’emprunter avant que Russel ne revienne sur ses pas pour donner quelques consignes à ceux et celles qui restaient à la caserne. Une fois parés, les pompiers prirent la route pour regagner la sortie de la ville. Branché sur une station de radio délivrant un bulletin météo, toutes les heures et des informations en continu, Jarod écoutait attentivement, laissant paraître une légère grimace lorsque la personne à l’autre bout de l’émetteur évoqua des rafales de vent plus fortes que les précédentes. « J’suis à Blue Cove depuis dix ans et c’est la première fois qu’on se tape une tempête aussi intense. » Le collègue en question n’était pas du genre à être facilement impressionnable, mais cette fois, il n’en menait pas large, ce qui intensifia un peu plus les appréhensions du caméléon qui contrairement à l’homme à ses côtés, n’était pas vraiment pompier. Toutefois – et en trifouillant dans sa mémoire – il se souvint d’une simulation qui se déroulait en France en juillet 1987. Vingt-trois personnes perdirent la vie lors de cette inondation. « Il n’avait aucune chance Sydney. C’était comme être dans une cuve. » Il se revoyait, implorant son mentor de mettre un terme à la simulation, car il savait que tout était joué d’avance, que les personnes présentes allaient mourir et qu’il ne pourrait rien y faire. « Putain la vache ! » La voix de l’autre pompier, sortit Jarod de ses pensées. La route devenait de plus en plus impraticable avec les arbres couchés au sol et les câbles électriques qui les recouvraient. « - Je vais essayer de mettre le véhicule à l’abri. On ne doit pas être loin. » Effectivement, le panneau qui leur faisait face semblait indiqué aux visiteurs, la présence de gîtes forestiers à environ 500 mètres. Le caméléon continua donc à rouler non sans difficulté.
Quelques minutes, plus tard, Jarod et ses deux camarades pénétrèrent les lieux. La route était évidemment impraticable, ce qui les obligeait à manœuvrer le véhicule avec dextérité pour ne pas se retrouver embourbé. « - Je vois les gîtes. Ils sont à 100 mètres tout au plus. On va laisser le 4x4 ici. Si on continue à avancer, on restera coincé. » Ils quittèrent donc le SUV et alors qu’ils accouraient, un arbre s’écroula juste devant eux, si près du véhicule que ce dernier bougea de quelques centimètres suite à l’impact sur le sol. « - Ne traînons pas ! » hurla le caméléon pour se faire entendre. Il remarqua alors une berline noire en contrebas du chemin près du lac. « - Merde ! Il y a une voiture en bas. Il faut que j’aille voir si tout va bien. Exfiltrez les gens à l’intérieur des gîtes. » « Mais toi Jarod ? C’est dangereux. » « - Pas autant que d’être plus bas. Ne vous en faites pas pour moi. Allez, magnez-vous ! » La pluie redoublait en intensité, obligeant les pompiers à se dépêcher. Jarod se sépara donc de ses camarades et se laissa glisser avec précaution jusqu’à l’endroit où se trouvait la voiture accidentée. Sans réfléchir et loin de se douter de l’identité de la propriétaire du véhicule, il tapa contre le carreau. « - Je vais, vous aidez à sortir de là ! Votre porte est bloquée ? » Il se tourna pour observer le lac de plus en plus menaçant il est vrai. Il devait faire vite, sinon quoi lui aussi se retrouverait bloqué ici.
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Pourquoi les éléments étaient-ils toujours contre moi ? Là c’était clairement au sens propre du terme. La pluie diluvienne, le torrent de boue qui venait sortir de la route ma voiture avant de la coincer contre un arbre au bord du lac dont l’eau n’avait de cesse de monter. Ma portière côté conducteur était bloquée contre le tronc, l’eau qui montait commençait à entrer dans ma berline qui, clairement, était foutue. La voiture était penchée contre le tronc, j’avais du mal à me redresser pour tenter d’ouvrir la portière, le courant de la rivière de boue ainsi que la pluie qui s’abattait sans discontinuer faisaient un peu tanguer le véhicule et le puissance de la boue qui s'abattait contre la portière passager empêchait sûrement de l'ouvrir. J’avais aussi constaté que ma tête avait cogné contre la vitre lors de l’impact avec le tronc d’arbre et je saignais un peu. Rien de bien grave, il m’en fallait plus pour me mettre à plat, mais ça avait tendance à sonner un peu, de se prendre un tel coup sur la tête.
Je devais rester concentrée, j’avais une mission et ce n’était certainement pas une bagnole foutue et des intempéries à la con qui allaient m’empêcher de la mener à bien. J’allais choper un caméléon sur trois ce soir, j’en étais certaine. Ma proie, en la personne de Jarod, serait de retour au Centre. Un tiers du sésame pour ma liberté. Alors que je venais de réussir à décrocher ma ceinture, j’entendis malgré le brouhaha de toute cette nature qui se déchaînait dehors, qu’on toquait contre le carreau. Je sentis mon coeur se serrer en pensant à une hallucination quand je constatai qu’il s’agissait de mon caméléon en fuite. Un sourire carnassier se dessinait sur mon visage. Il était là, je le tenais ! Il venait de se jeter dans la gueule du loup ! Sans doute ne m’avait-il pas encore vue ou reconnue, je ne savais pas mais mes vitres étaient devenues vraiment dégueulasses.
Machinalement, je tentai de me saisir de mon arme mais j’étais mal positionnée pour l’attraper. En revanche, je pus atteindre une paire de menottes. Je m’extirpais de ma place, tachant de « remonter » jusqu’à la vitre côté passager où il venait de toquer. Le contact s’était coupé et les vitres automatiques refusaient donc de s’ouvrir. Il faudrait les briser. Je ne voulais pas que Jarod me grille trop vite, par crainte qu’il ne prenne la fuite. Je tâchai donc de me positionner de façon à ce qu’il ne voit pas mon visage.
- Il faut briser la vite ! criai-je pour qu’il s’en charge.
Aussitôt qu’il le ferai, je menotterai l’un de ses poignets au mien et j’appellerai des renforts pour qu’on vienne nous exfiltrer de là. Le plan semblait parfait malgré la catastrophe naturelle qui nous menaçait.
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Il se sépara donc de ses hommes les exhortant à s’occuper des habitants du chalet tandis que lui, s’occupait de la berline accidentée. Il ne devait pas traîner, car le/la propriétaire du véhicule risquait de se retrouver coincé à l’intérieur. Ce n’était pas la première fois que Jarod était confronté à une situation périlleuse. Il savait par expérience qu’en de telles circonstances, il ne fallait pas se laisser dompter par ses émotions et tâcher de garder la tête froide. « - Berline, marque allemande. Je crois qu’il n’y a qu’une personne à bord. À vous ! » lança-t-il en pressant l’émetteur qui lui permettait de communiquer avec ses camarades. « Une famille de quatre personnes. On procède à l’extraction. À toi ! » Un éclair déchira alors l’horizon, obligeant Jarod à délaisser son émetteur pour se reconcentrer sur la voiture. La pluie continuait à tomber rudement rendant la visibilité plus compliquée, ça et la boue qui entourait le véhicule. La portière, côté conducteur était littéralement enfoncée si bien qu’il fallait à présent se détourner d’elle et entrevoir une autre sortie pour la personne à l’intérieur.
Notre caméléon était seul, il prenait des risques, il en avait parfaitement conscience, mais il ne pouvait abandonné cette personne à son sort. Après avoir tapé contre la vitre, sans avoir reconnu la demoiselle qui se trouvait à l’intérieur, Le caméléon fit le tour du véhicule pour sécuriser un tant soit peu le périmètre. Le vent qui était toujours de la partie, rendait les déplacements incertains, plus encore avec plusieurs kilos de matériels sur le dos. Il devait rester concentré et ne pas lâcher l’affaire. « Jay. On a tout le monde… » La communication devenait incertaine elle aussi avec toute cette tension électromagnétique aux abords du véhicule accidenté. Jarod qui continuait à presser le bouton de son émetteur, saisissait par bribes, les paroles de son interlocuteur. Un des membres de la famille sinistrée, semblait gravement blessé ce qui nécessitait un départ immédiat. « - Les gars, tirez-vous! Je vais m’occuper de la personne qui est ici et nous allons nous mettre à l’abri dans l’un des chalets. On ne risque rien s’est assez élevé. À vous ! » Avait-il pris la bonne décision ? Il en doutait, toujours est-il que les pompiers ne pouvaient plus attendre et c’est le cœur lourd qu’ils quittèrent les lieux avec les blessés, laissant derrière eux, leur nouvelle recrue.
« - Ok Jarod ! Reprends-toi. » Le ciel se faisait plus menaçant encore tout comme l’arbre dans lequel la berline avait fini sa route. Ajoutons à cela la direction du vent qui mettait à mal les dernières défenses de l’arbre. Si l’on tendait l’oreille, l’on pouvait presque entendre son râle, comme si l’espace d’un instant, le conifère faisait entendre sa supplique. Mais bien loin de ces considérations poétiques, le pompier fit à nouveau le tour de la voiture. La personne à l’intérieur venait de lui faire entendre qu’il fallait briser la vitre. L’arbre se mit alors à tanguer, obligeant Jarod à se précipiter vers la portière et à briser, à l’aide d’une pierre, la vitre boueuse d’une voiture qui le sera tout autant une fois ouverte. Mais que l’on se rassure, avant de jouer les bourrins et de découvrir l’identité de la propriétaire du véhicule, notre petit génie fit signe à la demoiselle de s’éloigner avant d’abattre la pierre contre la vitre qui se brisa presque aussitôt sous l'impact. « - Nous avons peu de… » Il eut à peine le temps d’aller plus loin dans son argumentation, se rendant compte qu’il était face à une mademoiselle Parker armée et résolument prête à lui mettre le grappin dessus. « - Mademoiselle Parker ! » Il était dépité et abasourdi de s’être fait avoir aussi facilement. L’arbre émit un autre grondement, mettant en exergue un danger bien plus grand que la fureur de mademoiselle Parker. « - Tu me feras ton numéro de chasseur de primes du Centre plus tard. L’arbre va nous tomb…. » Mais trop tard, un éclair venait de s’abattre sur le conifère. Sans réfléchir, Jarod prit Parker par le bras, l’obligeant à quitter son véhicule « - COURS ! » Allaient-ils pouvoir y échapper sans une égratignure telle était la question ?
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C’était presque trop beau pour être vrai, je me rendais sur le lieu de l’intervention du super pompier Jarod, et alors que j’étais en difficultés, devinez un peu qui se jetait dans la gueule du loup ? Wonder boy en personne ! C’était au-delà de mes espérances. Il ne m’avait pas encore reconnue mais ce serait une question de temps, je le savais. J’avais taché de modifier un peu ma voix en lui demandant de briser la vitre mais de toute façon le bruit de les intempéries à l’extérieur suffisait à ne pas me rendre reconnaissable tout de suite. Ce ne fut que lorsqu’il brisa la vitre, après m’avoir avertie, qu’il le reconnut, alors que je me rapprochai à nouveau, faisant fi des débris de verres, pour menotter son poignet au mien. Un sourire triomphal étirait mes lèvres, j’étais si heureuse et soulagée, une grande partie de ma mission était accomplie, je touchai la liberté du doigt ! Mais la voix de Jarod me rappela à la réalité. Il me sortit de la voiture et nous dûmes nous mettre à courir. En effet, un éclair venait de fracasser l’arbre qui retenait ma voiture, et une branche s’abattit à toute vitesse. Nous nous sauvâmes en courant, évitant de justesse le bois. Dans le mouvement, je perdis mon téléphone dans la rivière de boue dans la quelle nous pataugions.
- Merde ! Non !!!
Aussitôt je m’arrêtai pour essayer de le retrouver, même si je savais que c’était peine perdue. Je n’avais pas eu le temps de contacter les renforts. Je savais qu’il allait me dissuader de continuer à chercher, c’est ce que j’aurais fait face à n’importe quel abruti qui s’imaginait que chercher une aiguille dans une botte de foin lui était plus facile qu’aux autres. Dépitée, je me relevai et nous reprîmes notre ascension. Il nous fallait nous dégager de là avant de risquer d’être emporter par le torrent de boue au beau milieu du lac où nous pourrions nous noyer. Un accident était toujours bête, et aussi toujours trop rapidement arrivé, et personnellement, je ne voulais pas mourir, surtout pas dans la boue !
Je le laissai donc me guider vers le chemin qui menait aux diverses bicoques que les gens qui vivaient là louaient. On n’avait pas le temps de rejoindre la maison principale où, certainement, d’autres pompiers étaient allés chercher la famille. Alors que nous étions sur le chemin, je vis de talkie de Jarod et m’empressai d’y assener un violent coup de pied pour qu’il le fasse à son tour tomber dans le flot continu de l’eau qui coulait inlassablement.
- Désolée mon vieux, pas de renforts pour toi.
Nous étions accrochés l’un à l’autre, son poignet droit relié à mon poignet gauche grâce à cette paire de menottes. Je tirai un peu dessus pour que nous puissions nous abriter dans la maisonnette qui, en période estivale, devait être charmante. Par chance, la porte n’était pas verrouillée et j’y entrai avec mon prisonnier. Nous étions totalement détrempés, mes vêtements et mes chaussures pleins d’eau et de boue, c’était répugnant, mais enfin nous étions à l’abri, et cela m’apportait un peu de répit. J’espérais que les collègues de Jarod ne se mettraient pas à le chercher. Je m’empressai de verrouiller la porte de l’intérieur avant de me tourner vers lui.
- On va attendre ici que ça se calme.
Combien de temps ? Là était la question... J’avais toujours mon arme sur moi, je pourrais toujours le contraindre à me suivre.
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Sauver une vie aux dépens de la sienne était une éventualité à laquelle il avait songé, plus encore depuis qu’il officiait en tant que pompier. Mais jamais encore il n’avait – depuis son arrivée – était confronté à une situation qui exigeait de prendre autant de risque. Vraisemblablement ce jour venait d’arriver et en de telles circonstances, il ne fallait pas perdre trop de temps à cogiter.La décision était donc prise et actée, Jarod allait devoir se passer de ses collègues qui devaient rapatrier en urgence la famille du gîte tandis que lui, devait s’occuper de la personne en contrebas pour lui éviter la pire des alternatives. Si seulement, il avait pu prétendre à l’omniscience, il n’aurait certainement pas pris le risque de perdre jusqu’à sa liberté.
Tout s’était alors enchaîné, le coup de vent, la vitre brisée et la menotte autour de son poignet. En deux temps trois mouvements, il se retrouvait donc attaché – contre sa volonté – à sa chasseresse, au comble du triomphe. S’en était fini de sa liberté du moins jusqu’à ce que l’arbre dans lequel la voiture était encastrée, ne rappelle au pompier d’un jour la dangerosité du terrain. N’écoutant que son instinct le caméléon dopé à l’adrénaline, parvint à sortir Miss Parker de la voiture et dans une parfaite synchronicité, ils se mirent à courir pour éviter la chute. On ne pouvait pas en dire autant du portable dernier cri de la demoiselle.
Les bourrasques de vent l’obligeaient à parler plus fort pour se faire comprendre « - Ce n’est pas la peine de le chercher ! » lança froidement Jarod alors que la chasseresse entreprenait une première reconnaissance. « - Il faut qu’on aille se mettre à l’abri, maintenant… » La recherche du portable était vaine de toute façon et en de telles circonstances, il aurait été plus aisé de trouver une aiguille dans une botte de foin – et certainement moins risqué – Jarod prit les devants et refit le chemin inverse pour mener la « charmante » Mademoiselle Parker en sécurité. Du moins il s’y appliqua jusqu’à ce que cette dernière lui vole son talkie-walkie pour le faire tomber dans le flot d’eau qui coulait à leur pied.
« - Mais tu es malade ? » La colère transparaissait dans son regard pour la première fois depuis leurs retrouvailles. « - Ou inconsciente. Je n’arrive pas à me décider. » Mais elle ne perdait pas le nord et c’est elle, cette fois, qui prit le contrôle obligeant son prisonnier à la suivre à l’intérieur de la demeure saisonnière qu’elle verrouilla presque aussitôt. « - Tu sais que c’est complètement idiot de nous avoir menottés? On en a pour des heures voire un ou plusieurs jours. De toute façon je serais allé nulle part. Alors détache-nous ! Tu as fait ta petite démonstration, bravo ! Maintenant, il faut qu’on allume un feu pour pouvoir se sécher un peu. Et avec une main, je risque d’avoir du mal. Sauf si le chien de garde du Centre a une meilleure idée. »
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Je l’avais chopé, le petit génie, il était à moi, j’allais le ramener au bercail ! Bon j’y avais laissé ma voiture et mon téléphone, mais je trouverais bien un moyen d’appeler des renforts, ou de le ramener au Centre, quitte à rentrer à pied avec lui menotté à mon poignet. Il ne sembla pas apprécier que je le déleste de son précieux talkie walkie et sa réaction me fit sourire.
- Bah quoi, on est à égalité comme ça, pas de jaloux.
Sérieux, je n’allais pas me laisser marcher sur les pieds par un rat de laboratoire. En attendant, la tempête continuait ses frasques et l’orage grondait, menaçant. Un éclair tomba sur l’un des arbres environnants au moment où nous entrâmes dans le chalet. Ouf, nous voilà à l’abri, mais totalement trempés. Là, Wonder Boy se permit encore de la ramener sur le fait que je l’avais menotté à moi. Je roulai des yeux avant de plonger mes iris dans les siens. - C’est ça, tu vas docilement me suivre, c’est clair. La preuve en est, j’ai pas du tout fait le tour de l’Amérique pendant une année à cause de toi…
Je n’appréciai pas la manière dont il parlait de moi et ne me privai pas pour lui balancer un coup de poing dans les côtes. Puis, je soupirai, tirant sur la menottes pour pouvoir aller m’affaler dans le canapé. Mes fringues étaient détrempées et ce n’était pas agréable du tout. Je tirai encore une fois pour le forcer à s’asseoir, ça m’emmerdait d’avoir le bras tendu.
- Tu crois qu’y a des fringues de rechange dans les placards ? Et du bourbon dans la cuisine ? Ça vaut le coup de vérifier non ?
Je me relevai alors, le forçant à faire de même. Ce devait être agaçant pour lui, mais je n’en avais rien à faire. Je commençai donc par les placards de la cuisine.
- T’as déjà bu du bourbon au moins ?
Je sortis deux verres que je trouvais dans l’un des placards avant de trouver celui qui contenait quelques bouteilles… Que de l’alcool de pacotille, je soufflai de déception.
- Bon, ça fera l’affaire, dis-je en sortant le moins pire des tord-boyaux que contenait le placard avant de servir le fond des deux verres.
Sans attendre, je me saisis de l’un d’eux et le vidai cul-sec. J’avais si froid que la brûlure dans mon gosier en fut agréable. Je reposai le verre et observai la pièce en un coup d’oeil circulaire.
- Allez viens, avec un peu de chance, ce chalet de merde est loué et des fringues sèches nous attendent quelque part.
Je n’avais aucune envie de porter les vêtements bas de gamme d’une autre femme, mais plutôt que de mourir de froid… J’obligeai mon prisonnier à me suivre dans la chambre et constatai avec effroi que l’armoire était vide.
- Fait chier, lâchai-je. Bon, tu sais allumer un feu, Wonder boy ?
Heureusement que ce putain de chalet était équipé d’une putain de cheminée. Je sortis de la poche intérieure de ma veste un briquet et mon paquet de cigarettes, dont l’une se retrouva rapidement à mes lèvres. Je l’allumai et donnai le briquet à Jarod avant de chercher la clé des menottes.
- Je nous sépare le temps d’allumer le feu, pigé ?
J’ouvris le bracelet de mon poignet pour l’accrocher à celui libre du caméléon, si bien qu’il était menotté des deux mains. Je sortis mon arme à feu de mon dos.
- Je t’ai à l’oeil, pas de blagues.
Je continuai à tirer sur ma cigarette, retirant ma veste, mes chaussures totalement trempées, et commençant à déboutonner mon chemisier.
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En d’autres circonstances, les lieux auraient pu paraître agréables et il aurait été facile de s’imaginer y prendre du bon temps si une tempête n’était pas en train de s’abattre sur la ville et auprès de Jarod, mettant à mal bien des choses et surtout sa liberté. Il s’en voulait d’avoir joué les têtes brûlées. La berline noire aurait pourtant dû lui mettre la puce à l’oreille. De nombreux cadres du Centre en possédaient. Toutes de la même marque avec les vitres teintées, semblable à un uniforme que l’on porte pour marquer son appartenance à un groupe. Il aurait dû le comprendre, être plus attentif aux détails plutôt que de prendre le risque de perdre la vie en voulant jouer les héros. Par chance, il n’allait pas perdre la vie ce soir, à l’inverse de sa liberté qui s’envolait à tir d’aile. C’était acté et aussi désagréable que la menotte qui lui serrait à présent le poignet. « - Ce n’est pas un jeu. » se contenta-t-il de répondre froidement à celle qui fut pourtant jadis sa plus proche amie. Mais cela avait-il de l’importance désormais ? Le passé avait-il assez de force pour encore influer sur le présent ? Un éclair déchira alors l’horizon surchargeant l’atmosphère d’une énergie si forte, que Jarod pouvait la ressentir en pénétrant l’intérieur du chalet.
D’abord silencieux et docile en apparence, le caméléon consentit à suivre la demoiselle dans chacun de ses mouvements, sans rien dire. Il se contentait juste de l’observer. Il avait beau chercher, il était tout bonnement incapable de retrouver la petite fille qui lui avait apporté tant de joie lors de ses années de captivité. Et même lorsqu’elle lui avait donné un coup dans les côtes pour lui faire entendre son mécontentement, il n’avait pas bronché, se contentant juste d’un regard encore plus froid qu’à l’ordinaire. Toujours silencieux, il la laissa le traîner jusqu’au canapé avant de l’obliger à s’asseoir. « - Et ce que mon avis a une importance ? La menotte c’est quoi ? Tu cherches à te prouver quelque chose c’est ça ? » Elle se releva aussitôt, obligeant Jarod à la suivre dans son exploration. Ils regagnèrent donc la cuisine dans laquelle la demoiselle entreprit de faire son petit shoping, tandis que Jarod tentait de concevoir plusieurs scénarios dans sa tête.
« - Désolé, mais je ne bois pas en service. Je préfère avoir les idées claires. » Elle venait pourtant de sortir deux verres et de les remplir avec l’alcool qui avait sa préférence. L’hostilité de Jarod à l’égard de la demoiselle ne semblait pas retombée. C'était comme si tout d’un coup il avait tout oublié, comme si son trouble n’avait plus lieu d’être, comme s’il ne ressentait plus rien pour elle.Ils s’en allèrent ensuite chercher des vêtements secs pour tenter de se réchauffer, mais constatèrent – sans grande surprise pour l’un – qu’il n’y avait rien à portée de main et qu’il faudrait trouver une autre façon de se réchauffer. Jarod ne désespérait pas cette fois d’avoir un peu plus de liberté de mouvement. « - Oui je sais allumer un feu. Mais avec mes deux mains de libres cela sera certainement plus facile. Après c’est toi qui vois. »
Jarod n’était pas du genre à manier le sarcasme et l'amertume sauf avec mademoiselle Parker de toute évidence. Elle sortit alors de sa poche un briquet et une cigarette qu’elle alluma presque aussitôt en tirant longuement dessus. Elle confia ensuite le briquet au caméléon tout en récupérant la clé des menottes. « - De toute façon dis-moi où j’irais ? Dehors c’est la tempête et nous sommes en pleine forêt. » Mais la demoiselle méfiante attacha l’autre menotte au poignet du caméléon. « - Désolé pour toi mais tu vas devoir te débrouiller. Si tu veux que je t’allume un feu, retires-moi ces foutues menotte. Ca n’est pas négociable Mademoiselle Parker. Comme je te l’ai dit, les perspectives de fuites sont réduites à zéro et ce pendant plusieurs heures. Alors fais preuve de bon sens par pitié. »
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J’étais si heureuse d’avoir complété environ cinquante pourcent de ma mission en ayant attrapé Jarod que même le sarcasme et la mauvaise humeur de ce dernier ne pouvaient m’atteindre. Aussitôt la tempête finie, je trouverais un moyen de contacter le Centre et ils viendraient nous récupérer. J’avais gagné ! J’étais certaine qu’une fois Jarod capturé, je n’aurais aucun mal à choper Kassandra et le mioche qu’elle avait fait évader sous mon nez. Elle me dirait où il était, ce serait un jeu d’enfant, je la briserais s’il le fallait, mais je ramènerais au bercail les trois brebis galeuses, et enfin je serais libre de me tirer du Centre et même de la ville !
- Arrête avec ta psychologie de bas étage, tu veux ? J’ai déjà Sydney pour ça. D’ailleurs dis-moi, maintenant qu’on est juste tous les deux, c’est elle qui t’a aidé ? Vous êtes en contact, ça se passe comment ?
J’avais toujours plus ou moins soupçonné Sydney, je la trouvais louche dans toute cette affaire, et pas très encline à faire accélérer l’arrestation de son protégé. Je nous avais servi un verre chacun, que le caméléon refusa. Je souris en me saisissant du second verre.
- Ton service est fini, mon grand, et pour un bon bout de temps. Mais comme tu veux, si tu ne tiens pas l’alcool…
Et je m’enfilai le second verre dans la foulée. Après un rapide petit tour dans la chambre, constatant qu’il n’y avait aucun vêtement, je voulais qu’il allume un feu. Là, il recommençait à chouiner et je levai les yeux au ciel, tirant sur ma cigarette avant de passer auprès de lui pour lui souffler ma fumée dessus.
- Je ne cède ni aux caprices, ni au chantage. Si tu veux éviter une pneumonie, allume un putain de feu, compris ?
Je commençai à me dévêtir, ne supportant plus la sensation des vêtements trempés contre ma peau. Je retirai finalement mon chemisier et mon pantalon, me retrouvant en sous-vêtements. Je n’avais jamais été bien pudique. Je déposai mes vêtements sur le dossier qu’une chaise en bois puis je me rendis vers un placard de bois encastré et l’ouvris, découvrant des plaids. A la bonne heure ! Je m’entourai d’un avant d’envoyer le second sur le dos de Jarod, puis retournai m’asseoir dans le canapé, mon pistolet posé à côté de moi. J’avais au passage attrapé un cendrier qui traînait sur le plan de travail de la petite cuisine.
- Alors, ce feu ?
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Même s’ils étaient à présent à l’intérieur – en sécurité – Jarod parvenait à percevoir dans l’atmosphère, une tension si grande, qu’il se demanda, l’espace d’un instant, si cet abri allait suffire. Et voilà que le vent hurlait à nouveau sa plainte mortifère tandis que la pluie et son armée d’innombrables gouttes continuaient à s’acharner avec virulence contre les vitres des fenêtres. Une virulence qui inspirait Jarod, plus maussade que jamais. « - La psychologie n’est jamais de bas étage pour ta gouverne. Elle n’est juste pas comprise des personnes qui se pensent tellement supérieure, qu’elles laissent croire à qui veut l'entendre qu'elles n'ont aucun problème. Et pour répondre à ta question ,non Sydney ne m’a pas aidé. Je me suis débrouillé comme un grand garçon et j'ai été patient. » Et il ne développa pas davantage, lui qui était pourtant si affable et loquace d’ordinaire. Il est vrai que nous étions loin – à des années-lumière – du flamboyant Jarod, pourvus d’une joie de vivre, presque à toute épreuve et optimiste au paroxysme. Ce soir, il n’était plus que l’ombre de lui-même, qui observait d’un œil mauvais, Parker ingurgiter son second verre d’alcool bon marché.
« - Je tiens l’alcool, mais je préfère en boire en bonne compagnie. Tu m’excuseras donc si je n’ai pas envie de porter un toast à la personne, qui fous ma vie en l’air. » Sans filtre et se souciant peu de l’impact de ses mots, Jarod continuait à laisser paraître un visage qu’on lui connaissait peu. Il devait le reconnaître, il s’était fait avoir et en beauté, mais aurait-il pu se résoudre à abandonner la victime en ce même en sachant à l’avance, de qui il s’agissait ? Non, incontestablement « Non » plus encore en sachant de qui il s’agissait, car même si la colère avait pris possession du caméléon, il ne pouvait oublier tout ce qu’il avait dit à Kassandra lors de leur conversation téléphonique, ni ce qu'il avait ressenti sur le yacht. Il la regarda donc s’enfiler presque cul sec son second verre et souffla bruyamment en se demandant combien de temps ce petit jeu allait durer ? Et s'il aurait assez de patience pour contenir sa colère et les sentiments contradictoires, qui telles des voix intérieures, n’avaient de cesse de lui rappeler que sous sa carapace de femme fatale, se cacher une petite fille qui ne demandait qu’à retrouver la lumière.
L’exploration aussi courte soit-elle, ne donna rien. Il n’y avait ici aucun vêtement et donc rien pour se sécher. Le feu de cheminée semblait alors la seule alternative, mais pour ce faire, notre petit génie avait besoin de ses deux mains. Parker au fait de sa toute puissance, tira longuement sur sa cigarette avant de se rapprocher, l’air menaçant, et de souffler sa fumée au visage de Jarod qui resta malgré tout impassible. Il en fallait bien plus pour l'impressionner de toute façon. « - Pour ta gouverne ce n’est pas du chantage ni un caprice. » Mais elle n'en avait que faire. Ainsi, elle s’éloigna et commença à se dévêtir l’air de rien. « - Tu fais quoi là ? » demanda le pompier qui, gêné, détourna aussitôt le regard. Mais la tentation de revenir sur la demoiselle était grande, bien plus qu'il ne l'aurait cru. « Hey! Reprends-toi Jarod! Garde la tête froide! » Il devait effectivement avoir les idées claires, il entreprit donc, non sans difficulté, d'allumer un feu. Une tâche un peu plus complexe en étant menotté si bien qu'il lui fallut un peu plus de temps pour réussir. Parker, qui n'était pas connu pour sa patience, ne se gêna point pour le faire remarquer, elle qui venait de s'enrouler dans un plaid et qui avait eu l'indécence d'en balancer un dans le dos de Jarod. « - Le feu de sa Majesté est prêt. Puis-je au moins avoir une main libre pour retirer mon équipement et me réchauffer ? »
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Malgré la mauvaise volonté de mon prisonnier, il m’apprit néanmoins que Sydney n’était pas sa complice. J’avais du mal à y croire mais je décelai dans les yeux de Jarod qu’il ne me mentait pas. Je me contentai de hausser légèrement les épaules. Je le tenais ! Celui qui nous faisait visiter le pays et les états en long, en large et en travers en semant des indices abracadabrantesques, allait repartir gentiment dans sa cellule. J’avais proposé un verre, après tout il n’y avait que ça à faire, mais mon « invité » semblait en rogne. Je m’enfilai donc le second verre sans broncher sous ses remarques peu agréables.
- Donc tu sais boire ? Première nouvelle. Tu t’es murgé au panaché ?
Il osait dire que je foutais sa vie en l’air ?? Mais avait-il la moindre idée de ce que LUI faisait de la mienne ? Certainement pas, mais je n’allais pas m’abaisser à lui donner des informations personnelles. Il n’avait pas à savoir quoi que ce soit de ma vie… Nos vies n’étaient plus liées depuis longtemps… Malgré que j’étais chargée de le récupérer. Tout comme Kassandra et maintenant le mioche au nom ridicule. Bref, on commençait sévèrement à se cailler les miches, aussi avais-je entrepris de retirer mes vêtements mouillés tandis que j’avais chargé Wonder Boy d’allumer le feu, sous son mécontentement. Il croyait vraiment que j’allais le détacher ? La blague. Je l’entendis me demander ce que je faisais et quand je jetai un œil vers lui, il sembla détourner la tête d’un air gêné.
- Quoi, t’as jamais vu une nana en sous-vêtements ? demandai-je en ricanant avant de me détourner vers ce placard où je trouvai ces couvertures.
J’étais retournée m’asseoir dans le canapé, emmitouflée dans ce plaid qui absorbait l’eau qui me collait à la peau. Le feu prenait enfin et Jarod recommença à chouiner. Je soupirai avant de retourner vers lui, le regardant de haut en bas.
- T’as pas besoin de tes mains séparées pour retirer tes pompes et ton froc.
Coinçant ma couverture autour de moi comme une serviette de bain, je décrochai ce qu’il portait en haut, son casque, sa parka que j’ouvris. Il avait l’air musclé sous son polo. Avait-il toujours été ainsi ? Je me penchai pour attraper la clé posée sur la table basse juste derrière et consentis à décrocher l’un des bracelets pour lui faire retirer la grosse parka. Je reculai d’un pas pour l’avoir à l’oeil en cas de tentative de fuite.
- Retire tes fringues et mets la couverture, tu auras moins froid.
Le feu commençait à prodiguer sa chaleur, cela faisait un bien fou. Pour ma part, je portai encore mes dessous mouillés.
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J’étais en colère pour bien des raisons, mais j’avais choisi – pour l’instant – de diriger mon mécontentement vers Mademoiselle Parker. Elle arborait sciemment une attitude détestable qui me donnait l’impression d’être confronté à une parfaite étrangère. Un constat qui attisait ma colère orientée cette fois vers un autre adversaire tout désigné. Mais qu’avaient-ils donc fait de la petite fille rieuse et insouciante qui venait me sortir de ma morne quotidienneté lorsque j’étais encore captif ? Où était-elle et aurais-je seulement « la chance » de la revoir un jour ? J’en arrivais à mépriser mon optimisme naturel d’ainsi se manifester. Comment pouvais-je donc croire en un retour impossible ? La conversation que j’avais eue avec Kassandra n’avait aucun sens, tout comme les sentiments que j’éprouvais. Voilà pourquoi (peut-être) je sentais la colère ainsi m’habiter. J’étais vaincu et confronté à une réalité que j’avais pris soin d’ignorer, la petite Mademoiselle Parker ne reviendra plus. C’était ainsi et je devais l’accepter et me résoudre à continuer à jouer le rôle insignifiant de la souris et elle du chat, nous étions ainsi faits.
Mon estomac grognait, me rappelant que je n’avais rien avalé avant l’intervention si ce n’est un café trop noir et un biscuit trop salé. J’aurais pu de ce fait boire le verre qui m’était proposé, si je n’avais rien trouvé d’autre que l’excuse du service pour m'en détourner. Étais-je encore en service en de telles circonstances ? Non et nul besoin d’ainsi répondre à une question rhétorique si ce n’est pour attirer l’attention ailleurs que sur cette foutue colère qui me poussait à entrer dans son jeu de provocation gratuite. Tu es pourtant censé être intelligent et pas cherché à avoir l’air impressionnant. « - Oui, je sais boire, mais je ne peux prétendre rivaliser avec toi évidemment. » Je n’étais pourtant pas de ce genre, pas de ceux qui attaquent sans raison, qui laissent entrevoir de l'hostilité dans les mots et dans le regard. C’était impossible d’être celui qu’elle avait connu tant elle me poussait dans mes retranchements. Et à mesure que le temps passait, je me surprenais à ressentir pour elle une certaine aversion. Du moins, j’exécrais ce personnage qui me faisait face. Car j’en avais l’intime conviction, elle surjouait et grossissait le trait. Alors peut-être devrais-je en faire de même pour que nous soyons à armes égales.
Dehors, la tempête continuait à imposer son rythme au détriment du nôtre. Je ne craignais pas la violence des éléments pour ma part, mais la perspective de ne pas – cette fois – avoir de porte de sortie. Ma liberté était ce que j’avais de plus précieux et je ne pouvais me résoudre à la perdre aussi bêtement. Et alors que je cogitais, Parker après s’être rendue compte que nous ne pourrions compter sur les locataires et les vêtements qu’ils auraient pu laisser à la halte, opta pour une toute autre approche pour se réchauffer. J’aurai dû le voir venir, mais je ne pus feindre la surprise et la gêne lorsque je la vis retirée un à un ses vêtements alourdis par l’humidité. Je devais à tout prix allumer le feu, histoire de détourner le regard. Mais le peu d’équipement que je portais encore et les menottes, rendaient la tâche plus complexe. Ajoutez à ça la vision d’une Mademoiselle… Stop Jarod ! J’avais beau essayer de me focaliser sur la cheminée, je ne pouvais ignorer les battements de mon cœur, ni l’excitation éprouvée face à une telle vision. Une excitation qui me sembla tout d’un coup mal placé.
« - J’ai déjà vu des nanas en sous-vêtements sois rassurée. J’avais juste oublié à quel point tu te souciais peu d’être pudique. » Je tentais de donner le change dans l’échange, histoire de faire disparaître ce petit air supérieur qui avait raison de ma patience. Je n’en demeurais pas moins confronté à la même problématique qu’elle. Mes vêtements étaient eux aussi trempés et ce bien malgré le surplus dû à l’uniforme. Elle souffla presque aussitôt que j’eus fait entendre ma demande et me regarda de haut en bas avant d’une fois encore faire claquer sa langue acérée. Je devais toutefois prendre sur moi, car nous en avions pour plusieurs heures et péter un plomb aussi vite, serait lui donner raison. « - Tu crois vraiment que je vais essayer de m'enfuir avec cette tempête ? Tu ne risques rien à me détacher les mains. Alors arrête un peu ta démonstration de virilité ça devient fatiguant. Tu peux tromper ton monde, mais avec moi ça marche moyennement. » Je m’étonnais moi-même de paraître aussi calme et de sortir ma réplique de la sorte. Et alors que je pensais avoir un peu de répit, je la vis se lever tout en coinçant son plaid pour se donner l’impression d’être vêtu.
Sans ses talons, elle avait perdu quelques centimètres et je dois reconnaître que cela la rendait tout d’un coup moins menaçante. Me faisant face, elle me retira mon casque et commença à ouvrir ma parka. Je restais silencieux, incapable de plus. Une fois encore mon cœur s’emballait – sûrement l’effet d’une trop grande promiscuité – Mon regard lui, durant l’espace d’un instant, se perdit dans le sien alors que déjà elle attrapait la clé sur la table basse pour délester mon poignet d’un des bracelets de la menotte et me permit ainsi de retirer la grosse parka humide qui rendait la plupart de mes mouvements plus incertains. Puis elle se recula aussitôt. J’étais troublé par ce rapprochement aussi éphémère que soudain.
Mon polo blanc me collait à la peau, mais je préférais commençais par les bottes pour plus de confort et une fois retirées, je pus me consacrer à mon polo non sans difficulté. Il me restait encore mon débardeur de la même couleur, mais c’était gérable, assez pour le garder. Il me fallait toutefois retirer l’imposant pantalon noir qui allait de pair avec l’uniforme. Par chance, j’avais opté pour un caleçon short, ce qui me donnait l’impression de ne pas être entièrement nu. « - Voilà ! On est à armes égales maintenant ! Comme quand tu m’as conduit dans le système d’aération avec Angelo et qu’on s’est retrouvé dehors près des Serres. Il pleuvait des cordes ce jour-là. En à peine quelques secondes nous étions trempés jusqu'aux os, mais toi, tu voulais continuer et savoir ce qui se cachait dans les serres. Tu t’en souviens ? »
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Mon prisonnier continuait à ronchonner mais je ne m’en offusquais pas, il avait ce côté mauvais perdant qui me m’amusait intérieurement parce que ça me confortait dans l’idée que j’avais gagné. Ce petit jeu du chat et de la souris allait enfin cesser. Le tonnerre grondait, les éclairs fendaient le ciel en envoyant des rais de lumière intempestifs et la pluie s’abattait inlassablement sur les murs et fenêtres du chalet. J’avais retiré mes vêtements et m’étais entourée du plaid qui me réchauffait agréablement, tout comme le feu allumé par Jarod qui permettait à la pièce de gagner en température. Il faisait si sombre dehors à cause de l’orage démentiel. J’avais cédé à détacher un bracelet du poignet gauche de Jarod pour l’aider à se défaire de son attirail détrempé. Après tout, il se serait d’aucune utilisé au Centre avec une pneumonie, n’est-ce pas ? Je l’aidai rapidement à se défaire de son énorme manteau et le laissai faire le reste, non sans observer. Quoi, c’était purement professionnel, il fallait bien que je l’empêche de s’enfuir… Pendant qu’il retirait donc ses affaires, j’en profitai, gardant le plaid autour de moi, pour me défaire de mes sous-vêtements que j’envoyais agilement sur le reste de mes fringues sur la chaise.
Le voilà à présent en caleçon avec juste un débardeur blanc qui lui collait à la peau à cause de l’humidité… Avait-il toujours été aussi bien fait ? La vache, je tombais des nues et ne pouvais m’empêcher de le regarder de haut en bas. C’est alors qu’il me balança une nouvelle anecdote sur notre enfance… Je ne voulais pas entendre ça, et cet alcool dégueulasse que j’avais ingurgité commençait à me faire légèrement tourner la tête. Je m’avançai de nouveau vers lui et pour une raison que j’ignorais, je choisis de menotter l’autre bracelet destiné à son poignet gauche, à mon poignet gauche à moi.
- Désolée, je m’en souviens pas, mentis-je.
J'eus un pincement au coeur en revoyant cette scène qu'il évoquait. Je ne voulais pas ressasser le passé. Ce passé ne me rappelait pas de bons souvenirs, c’était l’époque où j’avais perdu ma mère, c’était la période la plus noire de ma vie, j’avais perdu mon repère et je n’avais plus pu retourner dans les sous-sols du Centre, je m’étais retrouvée soudainement à changer complètement d’univers et cela m’avait chamboulée. Bref, je ne voulais pas repenser à cette période, point ! Allait-il se taire ?
- Qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour que tu te taises ?
J’étais en face de lui, à seulement une dizaine de centimètres. La clé des menottes étaient posée sur la table basse, non loin de mon flingue qui était sur le canapé. C’est alors qu’un nouveau coup de tonnerre éclata, faisant se couper l’électricité. Nous n’étions alors plus éclairés que par ce feu de cheminée qu’il venait d’allumer.
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Je suis fasciné par les tempêtes. Je ne saurais dire pourquoi, mais elles m’apaisent, autant qu’une douce symphonie ou un vieux vinyle de David Bowie que j’ai appris à redécouvrir depuis peu. Mais ce que je préfère par-dessus tout c’est la pluie. Je pourrais la regarder durant des heures et l’écouter tout aussi longtemps. Nous ne serions que nous, seuls au monde, avec l’impression que le temps n’a plus aucune incidence. Nous… Et c’est là que j'ai compris bien malgré moi pourquoi je conférais à la pluie cette faculté et pourquoi par réflexe, j'ai inclus une autre personne dans le souvenir de cette douce contemplation.
Je me souviens de mon premier jour de pluie « magique » une première évasion qui nous a menés près des serres. Nous étions trempés jusqu'aux os, mais jamais je ne me suis senti aussi libre et c’était avec elle, cette intrépide petite fille dont je demeure le seul à connaître le véritable prénom. Elle m’a ensuite fait écouter ce son si mélodieux, celui d’une dizaine, peut-être même une centaine de gouttes de pluie venant frapper la vitre froide d'une fenêtre. Le meilleur endroit pour savourer ce doux concert, se trouvait dans les aérations, le royaume d’Angelo qui aimait se joindre à nous dans l’écoute en échange de quelques "Crackers Jack." C’était si loin, tellement que je préférais taire ce souvenir qui n'avait plus lieu d'être maintenant que nous ne sommes plus des enfants.
Se défaire de mon attirail, avec une main libre n’était pas si facile, mais faute de mieux je devais m’en contenter. Parker elle se délesta de ses sous-vêtements – pourvu qu’elle ne me demande pas d’en faire de même – non sans me quitter du regard. J’étais en caleçon, pourvu de mon débardeur qui me collait à la peau. Et elle, elle continuait à m’observer comme si nous nous découvrions pour la toute première fois, ce qui n'était pas si éloigné de la réalité. Il s'était écoulé presque deux décennies depuis notre séparation. Beaucoup de choses avaient changé et physiquement nous n'étions plus que des étrangers. J'étais je l'avoue un peu perdu alors pour éviter de peut-être nous embourber dans le silence, j’entrepris de faire un premier pas vers elle en évoquant ce fameux souvenir que j'avais pourtant cherché à faire taire quelques minutes plus tôt. Grossière erreur ! La froideur de Parker avait repris le dessus me blessant plus que je ne l’aurais cru.
« - Ok je vois. » Je devais m’en contenter et ne pas lui montrer à quel point elle m'avait atteint. Elle ne voulait pas ressasser le passé soit, mais nous continuons cependant à nous affronter, comme si nous n'étions bons qu'à ça. « - Tu veux que je me taise ? » lançais-je sur un air de défis alors qu’elle venait à nouveau de combler la distance qui nous séparait. Nos regards se croisèrent. Jamais encore l'on m'avait regardé de la sorte, c'était intense, tellement que je pouvais presque ressentir chacune des tensions qui émanaient de son corps. Nous étions prêts, trop et alors que je m'apprêtais à reprendre la parole, un éclair déchira l’horizon nous plongeant dans le noir le plus complet. C’était là ma chance, les clés étaient tout près. Il me suffisait de tendre le bras pour les attraper. Mais pour une raison que j’ignore je n’ai rien fait pire, je n’ai même pas cherché à profiter de l’inattention de ma chasseresse pour fuir.
« - Il y a des bougies sur la cheminée. » Sans attendre son consentement, je retournais sur mes pas, tapotant le haut de la cheminée de ma main libre pour en saisir deux bougies que j’allumais avec précaution en me penchant pour saisir une flamme dans la cheminée. J'espérais que cela suffise à apaiser le dragon cette fois.. « - Ça devrait faire l’affaire pour l’instant. Ça va ? » lançais-je toutefois avec bienveillance avant de déposer ma bougie pour prendre le plaid qui m’étais attribué. « - Je pense que je vais quand même voir s’il n’y a pas des couvertures plus épaisses. Je commence à avoir un peu froid je dois avouer. Tu viens avec moi ou tu me laisses une chance de te prouver que tu peux avoir confiance ?»
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