Ce sentiment d'être tous ensemble est étrange. Qu'est-ce qui se passe ? Tout ça, à cause d'un chien.
Lexie, Kassandra et Rose
Parfois, il y a des trucs cons qui arrivent, mais vraiment. Ce matin là, j’avais décidé de nettoyer les gouttières en avant de la maison. Rien de bien excitant à faire, mais Rose ne le ferai certainement pas car je lui refusais de monter dans une échelle. C’est dangereux après tout. J’en profitais également pour sortir mon monstre velu. Mon charmant chien avait décidé de se dorer au sol en se couchant sur le dos. J’allais dans le cabanon chercher l’échelle, un sceau et mes gants. J’étais prêt pour mon activité de la journée tellement palpitante.
Cette maison de deux étages de style tudor était magnifique, mais bordel que le toit était haut. Je commençais ma besogne en écoutant de la musique sur un vieux radio que j’avais pris soins de brancher sur le balcon avant. Les voisins étant loin, je pouvais aisément mettre le volume plus haut. Ce n’était pas comme à Denver. Puis, je voyais mon gros idiot se redresser avec les oreilles bien tendues. Qu’est-ce qu’il avait vu encore celui-là?
- Kassoulet nooon. Tu restes ici!
Mon chien s’assoyait en me regard puis en regardant au loin. Je levais les yeux au ciel en soupirant puis, sans avertissement, il se mit à courir comme une fusée et heurta l’échelle de plein fouet. Je perdais l’équilibre qui je tombais au sol de deux étages avant de me prendre l’échelle de métal en pleine gueule. Foutus écureuils, foutu chien et foutues gouttières! Je sentais ma vision se brouiller et je perdais conscience. Heureusement pour moi, un passant avait vu l’accident et vint me voir pour appeler les secours. Les ambulanciers ne tardèrent pas à arriver et la police également. Kassoulet essaya de mordre un des agents de l’ordre et il fut entrer dans la maison.
Pour ma part, j’avais repris conscience à moitié et je me retrouvais sur une civière avec un collier cervical. Elle était sympa la journée. - Non pas l’hôpital. Ça va, je vais bien …
Évidemment, il se fichèrent de ma réponse et m’amenèrent aux urgences directement. J’étais loin de me douter des rencontres que j’allais y faire par la suite et surtout j’étais certain d’une chose : Rose allait vouloir me tuer et surtout tuer le chien. J’entendais l’ambulancier à l’avant parler dans la radio pour annoncer notre arrivé.
« Homme dans la cinquantaine, tombé d’un toit avec probablement traumatisme crânien et de la colonne vertébrale. Constantes stables pour l’instant. Arrivée prévue dans 12 minutes. Terminé. »
- Ha ha ça me rappelle les marines …
J’essayais de faire le rigolo mais j’avais quand même le cuir chevelu fendu qui pissait le sang, une, fort probablement, commotion cérébrale et je ne sais quoi d’autre.
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▻ LOISIRS : Faire du roller, manger de la glace et des frites, faire du roller, apprendre de nouvelles choses, savourer sa liberté et oh faire du roller
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Lexie, Kassandra et Rose
Le travail avait repris. J’avais tâché de cacher au mieux ma blessure à l’épaule, du moins je n’avais pas dit qu’on m’avait tiré dessus, sans quoi une enquête de police aurait été menée et j’aurais fini par me faire rattraper par le Centre. J’étais déjà passée si près, j’avais eu la peur de ma vie en me retrouvant à l’intérieur, dans ces sous-sols sordides où j’avais vécu pour ainsi dire toute ma vie. Le jeu en avait valu la chandelle, nous avions réussi à libérer un autre de nos camarades. Mais un seul, hélas. Moi qui voulais tous les libérer. Sans doute étais-je un peu idéaliste. Celle que j’avais voulu à tout prix retrouver, Mélanie, n’avait même pas pu être approchée. Et la fille du directeur du Centre, cette Parker, une redoutable tireuse, m’avait blessée. J’avais eu de la chance que l’adrénaline me permette de m’échapper par ce conduit que j’avais emprunté en emmenant le gamin avec moi. J’avais eu si peur de devoir rester encore là-bas et cette fois pour toujours. Ne plus jamais revoir Asher, ni mon amie Lexie, ne plus voir les rayons du soleil autrement que sur des vidéo… Et Lexie avait été témoin de ça, pour une raison que j’ignorais elle s’était retrouvée dans la camionnette d’où Sean nous communiquait les informations par radio tandis que Jarod et moi entrions par des conduits d’aération dans le Centre. Je ne voulais pas lui mentir, c’était mon amie la plus précieuse, mais je ne pouvais lui dire toute la vérité sans risquer sa sécurité, alors j’avais dit, ce qui était vrai, qu’on ne pouvait lui révéler l’exactitude des faits sans risquer sa vie. Elle m’en avait voulu.
Tout ceci était passé, j’avais pu me remettre de mes émotions et ma blessure, retrouver mon grand amour lui aussi sain et sauf. J’avais aussi retrouvé avec bonheur mon travail. Devoir faire semblant d’apprendre alors que je connaissais déjà tout était étrange. Il ne fallait pas que j’aie l’air de trop bien gérer, mais en même temps, on travaillait sur des vraies personnes, ce n’était pas des simulations, et je n’aimais pas voir souffrir les gens, cela m’horrifiait et c’était pour cette raison que j’avais choisi d’approfondir en médecine et devenir officiellement chirurgien. Et je trouvais que les urgences permettaient d’aider un maximum de personnes. J’avais été affectée là pour quelques temps avec d’autres camarades pour approfondir la traumatologie.
Nous avions reçu un appel, un nouveau patient arrivait suite à une chute d’un toit. Le pauvre. J’avais toujours beaucoup d’empathie pour ces pauvres personnes qui avaient besoin de nous pour les aider à aller mieux. Nous étions deux à nous habiller pour recevoir le patient. Notre titulaire nous posa des questions sur ce que nous pensions faire.
- Examen neurologique, s’il est perturbé, on procède à un scanner cérébral. Puis une radiographie de la colonne. Les ambulanciers n’ont pas parlé de perte de connaissance mais il faudrait s’en assurer aussi pour évaluer la gravité de la commotion cérébrale.
Les douze minutes parurent durer une éternité et ce dut être encore pire pour ce patient. On me donna son nom et d'autres informations sur ses constantes, et je le regardai, surprise.
- Mr Watson, comme Lexie Watson ?
C’était son père, j’en étais sure.
- Allez chercher Lexie, demandai-je avant de reporter mon attention sur notre patient. Tout ira bien Mr Watson. Je m’appelle Sandra, on va vous faire passer quelques examen, d’accord ?
Cette semaine je ne fais pas équipe avec Sandra. Je suis un peu déçue... Nous nous sommes réconciliées et j'espérais être avec elle. Nous formons un si bon binôme. Mais bon ce n'est pas grave. Et puis cette semaine je m'occupe à temps plein de l'épouse de Peter. Nous devons faire de nouveaux tests sur elle. Il faut faire des scanners et tout un tas d'examen neurologique pour voir s'il a du nouveau. On est vraiment inquiet de ne voir aucune amélioration. Je me dirige donc vers sa chambre et prends son dossier que j'examine. Je demande aux brancardiers d'emmener notre patiente en salle d'imageries médicales. Nous la plaçons sous le scanner et je vais dans la petite pièce regarder les images pour les comparer aux plus anciennes. Je ne vois aucun changement... Rien de rien... Mais elle va bien à part ça.
Soudain quelqu'un entre dans la salle d'examen et me prévient que mon père a eu un accident et qu'il est aux urgences. Je lui demande de prendre la relève auprès de ma patiente et je me précipite en direction des urgences. Je me demande ce qui a bien pu arriver à mon père. Il s'est fait renverser ? Il a été agressé ? Quelqu'un en veut à mon père ? Non impossible ! Au mon dieu ne me dites pas qu'il a fait un infarctus ou un truc du genre !! Je cours un peu plus vite et arrive enfin devant les urgences. Je suis légèrement essoufflée. Je vois Sandra à côté de mon père. Je l'examine, il a du sang sur le crâne et une minerve. J'espère qu'il n' a rien de grave...
- Sandra ! C'est mon père !! Il a quoi ? Je peux aider ? Dis-moi que je peux faire quelque chose...
Je sais bien que logiquement je ne dois pas soigner mon père, que je ne peux pas être son médecin mais... C'est mon père ! Je dois me rendre utile il le faut !
- Papa ? Comment tu te sens ? Qui t'a fait ça ? Qu'est-ce qu'il s'est passé????
Cela me fait beaucoup de peine de voir mon père dans cet état... Je suis si inquiète pour lui... Et maman... Quand elle va apprendre ça !! J'imagine bien la scène... Elle va devenir folle.... Comme je le suis intérieurement... J'ai envie de détruire tout ce qu'il y a sur mon passage, de faire du mal à la personne qui a fait ça. Loin de me douter que Kassou est le coupable... Quand je saurais ça, je vous laisse imaginer... Ma colère va vite redescendre et je prendrais sa défense forcément. Surtout si papa me raconte tout, je vais bien rigolé, enfin s'il n'a rien de grave bien évidemment... Sinon je renie mon frère poilu.
Ce sentiment d'être tous ensemble est étrange. Qu'est-ce qui se passe ? Tout ça, à cause d'un chien.
Lexie, Kassandra et Rose
J’avais perdu des brides dans l’ambulance. J’avais perdu conscience deux fois à cause du choc et ma tête saignait relativement abondamment. Je me contentais de grogner lorsque l’on me mettait sur la civière dans la salle d’urgence. Je sentais une infirmière m’installer un cathéter dans le bras et je ne bronchais pas. En fait, je ne disais pas grand-chose. C’est alors qu’une brune s’approchait de moi. Elle était sympathique, mais ce qui me frappait, c’était ses yeux et son regard. Je l’avais déjà vu quelque part, mais je n’arrivais pas à mettre le doigt où. C’était si familier. Lorsqu’elle me mentionnait son nom, j’haussais un sourcil. Elle était jeune et son nom n’allait pas du tout avec sa tête.
- Oui oui c’est ça Monsieur Watson … Vous avez pas une tête de Sandra. Vous êtes quoi au juste? Vous êtes qui? Je n’ai pas besoin de quelques examens. Juste de recoudre se qui saigne ça suffira.
J’étais en train de penser à me lever lorsque Lexie arrivait comme une bombe dans la salle. Je levais les yeux au ciel. Elle me posait mille et une questions alors que j’avais l’impression d’avoir un marteau piqueur à la place du cerveau. Elle semblait penser que j’avais été attaqué alors que dans les faits, non pas du tout. Je ne pensais pas du tout à ma femme en cet instant. J’avais juste envie de retirer la perfusion et me lever.
- Comment je me sens? Je suis tombé de deux étages et je me sens aussi fringant que ce matin en me levant Lexie.
J’avais toujours été grognon lorsque j’avais mal à la tête et ça n’allait pas changer aujourd’hui. Je m’assoyais dans la civière alors que je ne devais pas bouger d’un poil. Le personnel infirmier était dans tous ses états et regarda les deux médecins présentes. Une infirmière avait préparer un médicament dans une seringue.
« Ativan deux milligrammes sous-cutané docteure Collins? » - Je n’ai pas besoin d’Ati machin! Je vais bien! C’est simplement mon chien qui a fait tombé l’échelle alors que je nettoyais les gouttières!
L’infirmière suggérait une dose de relaxant pour que je me calme. Moi, j’avais qu’une envie c’était de lui planter dans les yeux à celle-là. Je regardais ma fille avec des gros yeux.
- Lexie , fais moi sortir d’ici! J’ai juste besoin de quelques points de suture.
Ma plaie avait recommencé à saigner abondamment avec le mouvement brusque que j’avais fait. J’avais horreur qu’on me prenne en pitié et j’avais, peut-être, un peu trop d’adrénaline dans le sang.
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Lexie, Kassandra et Rose
Le patient était arrivé et il était plutôt réactif et agité pour un homme qui avait fait une telle chute. Je voulais le rassurer mais force était de constater qu'il était un peu trop déchaîné pour entendre raison. Il trouvait que mon prénom ne m'allait pas, ce qui me fit rire un peu. Après tout ce c'était que les deux tiers de mon vrai prénom. Si bien sûr ce souvenir était exact. Il voulait savoir qui j'étais.
- Dre Collins, c'est moi qui m'occuperai de vous.
Lexie arriva comme une flèche, la pauvre s'inquiétait, ce qui était normal, j'imagine que si j'avais mon père aux urgences, je serais inquiète aussi.
- Non Lexie, rassure-le avec moi...
Elle savait qu'elle n'avait pas le droit de l'avoir comme patient, cela pourrait corrompre la qualité des soins. J'avais les yeux rivés sur le patient qui s'agitait un peu trop à mon goût. Je détestais donner des ordres, on m'en avait donné toute ma vie, mais dans ce cas précis, je devais me montrer ferme pour le bien de mon patient.
- Mr Watson, vous allez m'écouter. Si vous ne vous calmez pas, nous allons devoir vous sédater et je sais que ni vous ni moi n'avons envie d'en arriver là. Vous allez m'écouter. Je dois vous faire passer des examens d'imagerie pour m'assure que vous n'avez pas un enfoncement du crâne ou une fracture. Vous avez probablement une commotion et nous avons besoin que vous coopériez. Vous voulez bien accepter que nous travaillons ensemble pour votre bien ?
Ma voix s'était radoucie à la fin, je ne voulais pas le braquer mais bien qu'il comprenne qu'on n'était pas là pour lui causer du tort. Chaque seconde avait son importance. Notre infirmière préférée se tenait prête avec la seringue, elle savait que si le patient ne coopérait pas suite à mon explication, elle devrait injecter le produit. Je regardai Lexie pour qu'elle m'aide à le faire coopérer. La tête de Mr Watson saignait de nouveau et je m'empressai de venir y appliquer des compresses stériles pendant qu'on l'emmenait dans une salle d'examen où je pourrais le recoudre en attendant que le scanner soit prêt.
- Alors vous avez un chien ? C'est super. Peut-être qu'il faudrait songer à mettre un casque quand vous travaillez avec lui, dis-je en souriant tandis que le matériel était sorti.
Je savais déjà faire des sutures mais cela faisait partie de notre programme d'apprentissage de faire même les plus simple. Je m'attelai donc à ma tâche après avoir désinfecté et anesthésié localement l'entaille. Je laissai à Lexie le soin de discuter avec son père pour qu'il reste calme. Après une poignée de minutes, j'avais terminé et on pouvait l'emmener en radiologie.
Ainsi donc papa est tomé de deux étages ! Mais comment est-ce qu'il a fait ? Et voilà qu'en plus monsieur décide de se redresser. On dirait un vrai gamin et je vais devoir jouer l'adulte ! Je vais être sa mère alors que c'est mon père. J'ai horreur de ça mais je n'ai pas le choix. Je ne peux pas le laisser faire n'importe quoi. Il a peut être quelque chose de grave et hors de question qu'il aggrave son état à cause de son caractère de cochon et de gros dur.
- Si tu bouges je te cloue moi même à cette civière papa !
Une collègue arrive avec une solution pour le calmer. Je pense que cela est une merveilleuse idée. Mais je ne peux rien dire, je n'ai pas le droit de m'occuper de mon père... Et heureusement pour lui car je n'aurais pas été tendre si vous voulez mon avis. Sandra me demande de le rassurer mais j'ai juste envie de le disputer.
- Papa, tu te tais et tu écoutes Sandra. Si tu fais quoi que ce soit d'idiot ou qui ne me plait pas je demande à cette gentille infirmière de te piquer le derrière avec ce calmant puissant pour qu'on puisse te faire passer tous les examens nécessaires. Tu sais que je t'aime et que je ne veux que ton bien, alors pour une fois tu te tais et tu m'obéis ! Tu ne sortiras pas d'ici tant qu'on ne saura pas ce que tu as.
Je dis cela d'un ton qui se veut autoritaire mais pas trop en vrai. Je trouve cela tellement étrange de faire la morale à mon père. Ce n'est tellement pas naturel. Mais j'espère au moins que cela va le calmer. Car je préfère qu'il soit coopératif pour son bien.
Ainsi donc c'est ce sacré Kassoulet qui a fait tomber notre père... Il a du courir après un animal comme d'habitude. Quelle idée de vouloir nettoyer les gouttières en présence de cette terreur !
Et voilà que la plaie se remet à saigner. Oh non.... Ce n'est pas bon ça.... Oui bon d'accord peut être que je panique pour rien mais c'est MON père quoi ! Heureusement Sandra s'en occupe tout de suite et arrive finalement à l'emmener dans la salle d'examen. Je tiens la main de mon père tout en suivant la civière. Hors de question que je le laisse seul.
- Ou peut être ne pas travailler en sa présence... Kassoulet ne résiste pas aux écureuils... J'aurais préféré que tu me vois au travail dans d'autres conditions mon papa... Pas la peine de te blesser exprès pour venir me rendre visite tu sais... Surtout que c'est bête mais je ne peux même pas te montrer de quoi je suis capable...
J'essaie de plaisanter un peu pour qu'il oublie les soins que lui fait Sandra. Et surtout pour le détendre un peu avant qu'on ne l'emmène en radiologie... Parce que je sens que cela ne va pas lui plaire... Mais il n'aura pas le choix... Il pourrait avoir une commotion cérébrale.
Ce sentiment d'être tous ensemble est étrange. Qu'est-ce qui se passe ? Tout ça, à cause d'un chien.
Lexie, Kassandra et Rose
Est-ce que je venais de me faire par la médecin et par ma propre fille en l’espace de quelques secondes ? Et l’autre connasse avec son aiguille plus grosse qu’un semi-remorque, elle pensait vraiment qu’elle allait me la planter dans les fesses DEVANT ma fille ? Hors de question. Je laissais la charmante docteure me recoudre la peau du crâne en grognant un peu comme un enfant. J’avais horreur d’être dans cette situation et je me doutais parfaitement que Lexie allait appelé sa mère pour le plaisir de me faire chier. J’allais donc, FORT probablement me faire gronder une troisième fois pour mes exploits en nettoyant les gouttières. Je ne faisais pourtant que mon travail de bon père de famille et de propriétaire en nettoyant mon domicile comme il se devait. - Je ne vais clairement pas porter de casque alors que je fais les gouttières docteure Collins.
Je regardais ensuite ma fille. Voilà qu’elle en rajoutait une couche en me mentionnant que mon husky ne résistait pas aux écureuils. Je tournais un peu la tête pour la regarder avec un petit sourire en coin alors qu’elle me mentionnait qu’elle ne pouvait pas me montrer de quoi elle était capable. Je prenais sa main avec douceur et j’y posais un petit baiser chaleureux.
- Je suis certain que tu es capable du meilleur et si elle m’a fait une cicatrice de merde tu pourras toujours la reprendre non ?
J’essayais de détendre l’atmosphère alors que l’on m’amenait vers la radiologie. J’avais horreur de passer ce genre d’examens. Ça me foutait un peu la trouille. Les gros bruits, les machines et les radiations ce n’étaient clairement pas mon truc. J’entrais dans le scanner en parlant un peu de tout et de rien durant l’examen alors que je ne devais pas bouger d’un poil. Je n’allais pas dire à ma fille que j’étais nerveux et que je me sentais coincé à l’intérieur de ce gros truc immonde.
- Ouais bah vous devriez mettre, je sais pas moi … Du Chopin ou du Bach durant les examens. Ça couvrirait le son horrible de votre truc qui semble tout droit sortir de la bouche des Enfers. Lexie ? Lexie ? Tu n’es pas en train d’appeler ta mère mon petit cœur hein ? Lexie Watson si tu ne me réponds pas je te prive de câlins de Kassoulet jusqu’à Noël !
Sur les nerfs ? Un peu beaucoup. Ça allait barder lorsque Rose arriverait je le sentais et je sentais que j'allais terminer avec un beau calmant à dire mille et une conneries.
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Ce sentiment d'être tous ensemble est étrange. Qu'est-ce qui se passe ? Tout ça, à cause d'un chien.
Lexie, Aaron et Rose
J’appréciais grandement l’aide de ma collègue et fille du patient pour calmer ce dernier qui avait tendance à un peu trop s’agiter. Son manque de coopération était-il dû à ce que Asher m’avait expliqué être la « fierté masculine », une notion que je peinais à comprendre mais qui semblait faire que les hommes avaient du mal à accepter d’être en position de faiblesse, ou alors simplement une grande nervosité ? J’avais aussi remarqué que les patients avaient peur d’être ici, à l’hôpital. Cela pouvait se comprendre en un sens, mais d’un autre côté, n’était-ce pas le meilleur endroit où se trouver lorsqu’on avait de graves blessures ? Lexie et moi avions donc prévenu Mr Watson qu’en cas de non coopération de sa part, il aurait une injection d’ativan pour le calmer un peu. Je détestais en arriver là, mais si c’était la seule solution pour permettre de le soigner convenablement, je n’hésiterais pas. Je lui proposais alors de porter un casque, ce à quoi il sembla catégoriquement s’opposer, ce qui me fit sourire.
- Vous savez, je fais du roller alors souvent, et je porte un casque. Pourtant, si je tombe, c’est toujours moins haut que d’une échelle. Vous devriez y songer à tête reposée… et recousue, ajoutai-je pour plaisanter. Ne bougez pas s’il vous plaît… ajoutai-je alors qu’il tournait la tête vers Lexie.
Je l’entendis parler d’une éventuelle « cicatrice de merde » que je pourrais lui laisser et me contentai de sourire sans répondre. Avait-il oublié que j’entendais ce qu’il disait ? Et puis après tout, il discutait avec sa fille, je n’avais pas à intervenir. Quelle chance avait Lexie d’avoir ses deux parents. En plus, ils avaient déménagé de très loin pour venir se rapprocher d’elle, j’avais trouvé cela adorable quand elle m’en avait parlé. Les sutures terminées, nous étions partis pour le scanner. L’idée de Mr Watson me sembla bonne.
- C’est une très bonne idée, j’essaierai de la proposer. Mettre de la musique pourrait rassurer les patients, c’est vrai. Pour cette fois, nous allons nous contenter de la méthode traditionnelle, je compte sur vous pour ne pas bouger.
J’étais à côté pour observer au fur et à mesure les résultats, mais le patient ne faisait que parler, c’en devenait agaçant.
- Mr Watson, s’il vous plaît, arrêtez de parler… dis-je dans le micro.
Rien à faire. J’attrapai la seringue et allait lui injecter le produit sans perdre de temps.
- Vous ne me laissez pas le choix. On ne doit pas perdre de temps et d’autres patients ont besoin du scanner.
C’était aussi bien pour lui que pour les autres. J’avais laissé Lexie derrière les écrans pour qu’elle regarde les résultats. Une fois Mr Watson calmé par sédation, je retournai à mon tour sans la salle de contrôle et rappuyai sur le bouton pour reprendre l’examen.
- Désolée, j’ai pas eu le choix… Tu vas appeler ta mère alors ? demandai-je à ma collègue tandis que les images sortaient peu à peu sur l'écran.
Je souris lorsque Sandra lui conseille de mettre un casque pour nettoyer les gouttières. J'étais sûre que papa dirait qu'il en est hors de question... Et je me retiens de rire lorsqu'elle compare un nettoyage de gouttières avec une séance glisse en rollers.
- Si tu refuses de porter un casque tu vas devoir tenir Kassou loin de toi le temps de nettoyer tes gouttières. Et surtout tu devras demander à maman de te surveiller. Quand on monte sur un escabeau il faut une deuxième personne pour le tenir. Tu ne le sais donc pas ?
Puis papa redevient un peu plus calme et me dit que je pourrais reprendre sa cicatrice si elle n'est pas belle... Mais non... Je ne pourrais pas. Il ne peut pas devenir mon patient. Ce n'est pas éthique.
- Papa, Sandra est super douée et je promet que je n'aurais pas à reprendre cette cicatrice. De toute façon je n'ai pas le droit... Tu ne peux pas être mon patient je rappelle... Et si jamais je peux le faire je serais tentée de laisser ma marque en transformant ta cicatrice en un joli L comme la première lettre de mon prénom.
Je lui fais un grand sourire. Bien sur que non je ne ferais jamais cela. Déjà parce que ce serait moche et ensuite parce que ce n'est pas du tout professionnel.
Direction la radiologie... Papa a raison. Effectivement il faudrait mettre de la musique dans cet engin pour tranquilliser un peu plus les patients. Cela doit être très stressant d'être à l'intérieur. Et Sandra propose même d'en parler aux supérieurs. C'est top. Soudain monsieur décide de me menacer en disant que si j'appelle maman je n'aurais pas de câlin de mon chien pour Noël. Quel chantage ignoble !! Pour la peine je vais l'appeler.
- Je n'y avais pas pensé mais grâce à ce petit chantage horrible je vais l'appeler immédiatement !
Je sais pourquoi il ne veut pas que je l'appelle. Il va se faire passer un sacré savon et Kassoulet va se faire tirer les oreilles. Mais on ne peut pas cacher ce petit accident à ma mère. Surtout qu'elle pourrait me disputer si jamais elle apprend que je ne lui ai rien dit. Et puis vaut mieux qu'elle vienne ici. Je pourrais les piquer avec un calmant au besoin.
Oups... Sandra a repris la seringue... Et se dirige vers mon papa... Je comprends ce qu'elle va faire... Je la regarde piquer mon père et je le vois se détendre. Au moins on sera un peu tranquille pour voir ce qu'il a exactement. Sandra revient alors et me demande si je vais appeler ma mère.
- Je n'ai pas le choix. Si je ne lui dis pas je vais passer un sale quart d'heure. Si je peux éviter cela... Ce serait bien. Elle va déjà engueuler papa et Kass donc pas la peine de m'ajouter à la tâche...
Je sors mon téléphone du travail et me dirige dans le couloir. Je préviens ainsi donc ma mère qu'il faudrait qu'elle vienne à l'hôpital car papa s'y trouve suite à une petite chute. Je la rassure immédiatement. Je ne voudrais pas qu'elle panique et ait un accident de voiture.
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Lexie, Kassandra et Aaron
Ma journée au boulot à la mairie s'était bien passée, malgré le fait que je venais tout juste de m'intégrer à l'équipe il y avait à peine une ou deux semaines. Comme j'étais quelqu'un de très travaillante et exigeante envers moi-même, je parvenais à bien faire mes preuves.
À présent, cette journée de travail touchait à sa fin encore quelques heures et je pourrais retrouver mon époux qui m'attendait sagement à la maison. Je me faisais une joie de pouvoir passer de temps avec lui dans notre nouveau chez nous. Peut-être aurait-il des idées pour les travaux à effectuer en priorité donc, oui, ma journée était loin d'être finie!
Avant que mon quart de travail prenne fin, j'avais eu un coup de fil de l'hôpital. Je prenais alors, l'appel inquiète. C'était Lexie! Aaron avait eu un accident et se retrouvait aux urgences. Là, la panique m'envahissait rapidement. Était-il arrivé quelque chose de grave? Avait-il été agressé? Était-il conscient? Ce flot de questions monopolisait mon esprit lorsque je l'écoutais parler. Ma fille me rassurait en m'assurant que son père avait simplement été victime d'une mauvaise chute. J'annonçais la nouvelle à mes collègues pour expliquer la raison de mon départ précipité.
Morte d'inquiétude malgré l'explication de Lexie, je prenais le volant en prenant le chemin de l'hôpital immédiatement. Je sortais de la voiture et accourais à l'accueil pour m'informer s'il avait été transféré dans une chambre. Je m'adressai au réceptionniste pour avoir une réponse.
- Bonjour, je viens pour le patient Aaron Watson, est-il dans une chambre?
Je tentais de garder mon calme malgré la situation, mais il est clair que mon tendre époux me devra une bonne explication!
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Lexie, Kassandra et Rose
Je continuais de parler comme un gamin hyperactif et le docteur ne semblait pas apprécier la chose. Je l’entendais finalement arriver et sans attendre une aiguille fut plantée dans mon bras pour une injection. Je lâchais un «AIE» bien sonné malgré ma carrure.
- Ça fait mal ….votre …. truc …
Et ça faisait effet rapidement aussi. Qu’est-ce qu’elle venait de me donner au juste? Je ne m’étais jamais senti aussi détendu depuis des années. Je fermais les yeux tellement mes paupières étaient lourdes. Je ne pouvais que grogner. Chacune des parties de mon corps me donnant l’impression de peser une tonne. J’ignorais combien de temps j’allais rester à l’hôpital ou dans cette machine. Je me mettais à rêver un peu. Je m’imaginais à quoi pouvait ressembler Kassandra maintenant et étrangement ce fut le visage du docteur Collins qui me vint en tête avec le corps de Kassoulet. Définitivement c’était de la bonne son truc. Je me retrouvais à cuver dans le couloir de l’urgence avec ma minerve. La réceptionniste avait indiqué à Rose le numéro de ma civière et moi, je continuais de ronfler comme un bon dans mon demi-sommeil. J’ouvrais finalement les yeux pour voir ma femme arriver et je me mettais à rire tout seul.
- Ah Kassoulet! Je suis content de te voir! Rose, tu devrais appelé ta mère sinon elle va m’arracher la tête.
Oui, j’avais appelé Lexie, Rose et Rose, Kassoulet. Les choses empiraient un peu et je me mettais à fredonner une chanson d’Elvis avec un petit sourire niais. Finalement ce n’était pas si mal les urgences.
- J’ai envie de manger des tacos! OLÉ!
Je parlais à voix haute à nouveau. Les choses allaient mal tournées pour moi et je savais intérieurement que ma femme allait me tirer les oreilles comme jamais.
- Des tacos aux bananes, piments jalapenos, moutarde, poulet et pépites de chocolat! Se serait chouette de faire de l’expérimentation culinaire? Ah! J’ai envie d’aller aux toilettes.
L’envie d’uriner venait de me prendre et je me relevais dans le lit avec la tête dans la guimauve. Lexie, Rose et le docteure Collins allaient péter un câble, mais moi j’avais envie de pipi bon.
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Ce sentiment d'être tous ensemble est étrange. Qu'est-ce qui se passe ? Tout ça, à cause d'un chien.
Lexie, Aaron et Rose
Le père de Lexie s’était avéré loin d’être un patient facile. Non pas qu’il soit méchant ou agressif, mais il était bien trop agité pour son propre bien. J’avais donc dû procéder à une légère sédation pour qu’il nous laisse procéder à l’examen d’imagerie médicale pour nous assurer que rien de plus grave n’était à déplorer. J’avais émis un sourire à la réponse de Lexie me fit sourire avec une sorte de nostalgie. Elle avait l’air proche de ses parents, ils formaient une belle famille, j’en était persuadée. C’était beau. Je laissai mon amie et collègue sortir pour appeler sa mère tandis qu’une infirmière s’occupait de sortir le patient de la machine. De mon côté, j’observai les images avec attention pour être certaine de ne rien louper. Mais il semblait que Mr Watson avait eu beaucoup de chance. Je validai quand même avec un superviseur, car même si j’avais largement le niveau pour enseigner à ce dernier son boulot, j’étais officiellement comme une étudiante et je n’étais pas du genre à enfreindre les consignes. Puis, je retournai au auprès des Watson dans le couloir. Quand j’arrivai, l’épouse du père de Lexie était là. Elle était vraiment belle. Leur famille était magnifique et sans savoir pourquoi, j’eus comme un pincement au coeur en les voyant tous les trois.
- Bonjour, je suis Sandra Collins, c’est moi qui m’occupe de Mr Watson. J’imagine que vous êtes la maman de Lexie ? Elle vous ressemble beaucoup !
Je reportai mon attention sur mon patient qui semblait tenir un discours incohérent.
- Vous avez eu beaucoup de chance, ce n’est qu’une légère commotion cérébrale. Légère ne veut pas dire « pas grave », il vous faut du repos. Vous allez peut-être continuer à avoir des maux de tête ou un sentiment de vertige, et aussi des problèmes de mémoire ou de concentration, des troubles du sommeil, des changements de l'humeur et de l'hypersensibilité à la lumière et au bruit. Si ces symptômes persistent au-delà de 24 heures, il faudra nous prévenir. En attendant, il vous faut du repos et beaucoup de calme.
En ajoutant cela, je regardai Lexie et Mme Watson, car je me doutais qu’Aaron n’était pas le genre de patient à prévenir de son propre chef que quelque chose n’allait pas. Soudain je le vis se relever.
- Une minute Mr Watson ! Je vais vous faire accompagner.
J’appuyai sur la sonnette pour qu’une aide-soignante vienne l’aider. Il était hors de question de ne laisser se déplacer seul aussi tôt après une telle chute.
- On va vous garder encore une petite heure en observation.
De toute façon, Lexie connaissait le protocole et c'était ce qui me rassurait pour ce patient, elle ne le laisserait pas faire n'importe quoi et redonnerait les consignes à sa mère.
- Je repasserai pour votre sortie, dis-je avec un sourire avant de m'éloigner pour les laisser tranquilles.
Peu de temps après avoir appelé maman je la vois arriver. Je m'approche d'elle en souriant pour lui montrer qu'il n'y a rien de grave. Je l'embrasse et lui explique directement les choses.
- Bonjour maman. Je suis contente de te voir même si j'aurais préféré que ce soit ailleurs. Ne t'en fais pas papa va bien. On l'a un peu tranquillisé car c'est une vraie flipette quand il s'agit des hôpitaux...
C'est à ce moment là qu'il se remet à parler. Et il est totalement incohérent. Du moins juste un peu plus que d'habitude. Il confond si souvent nos prénoms. Mais là je ne peux m'empêcher de rigoler.
- Papa ! Maman est déjà là pour t'arracher la tête... Encore plus parce que tu l'as appelé Kassoulet je pense... Décidément ce qu'on t'a filé fait bien effet.
Nous écoutons ensuite le verdict de Sandra. Comme prévu il a une légère commotion cérébrale... Ce n'est vraiment pas top, parce que lui et le repos ça fait trente six... Il va rendre fou maman en n'obéissant pas. Je resterai avec eux si maman le demande pour la soutenir.
Papa continue de parler toujours un peu trop... C'est gênant d'entendre mon père chanter et se tromper de prénom... Je n'ose même plus regarder Sandra. Je suis mal à l'aise... Je jure que mon père n'est pas comme ça d'habitude....
Et voilà qu'il a envie de manger des trucs étranges et a envie d'aller aux toilettes... Mais qu'il est chiant ce monsieur. Heureusement que je l'aime mon papa. Sandra appelle une aide soignante pour qu'elle puisse l'aider. Je me demande bien si papa va se laisser faire... Je n'en suis pas si sûre mais bon...
- Encore une heure papa à rester ici... Et je te préviens je ne vais pas pouvoir rester durant tout ce temps, je dois retourner travailler... Mais je passerai régulièrement pour m'assurer que tu ne fais pas de bêtises. Si jamais je reçois un message de maman je viens en courant et je demande à ce qu'on te remette un calmant. Et pareil si tu fais trop de bruit je demande à ce qu'on te coud la bouche... Ou je le ferai peut être moi-même... Et maman, attends au moins 24h avant de lui passer un savon s'il te plaît.
Malgré le fait que je viens de dire que je ne vais pas rester je ne bouge pas d'un pouce. J'attends de prendre un peu la température de l'ambiance avant de bouger.
- Merci Sandra pour tout. Je te rejoins tout de suite pour continuer à bosser.
Je pense que cela me fera du bien. Cela va m'occuper l'esprit et m'évitera de m’inquiéter pour ce qui se passe ici entre mes parents, dont un qui est drogué... Enfin qui est shooté pour être plus coopératif quoi.
Ce sentiment d'être tous ensemble est étrange. Qu'est-ce qui se passe ? Tout ça, à cause d'un chien.
Lexie, Kassandra et Rose
Avec l'information en main, je me rendis immédiatement au numéro indiqué par le réceptionniste sans perdre une seule autre seconde. Mon coeur battait la chamade. Que lui était-il arrivé exactement pour avoir cette chute? Son état demandait-il des soins à exécuter à la maison? Oui, ce que je pouvais vous dire était que ces simples mètres qui me séparaient de mon époux blessé furent très éprouvants.
Arrivée enfin au bon numéro de civière, la docteur s'occupant de mon insouciant d'époux se présenta à moi. Malgré l'inquiétude de la situation, je lui souris doucement et je pris faiblement le temps de la détailler. C'était une très jolie femme brune d'une trentaine d'années et elle semblait si gentille.
- Bonjour Docteur Collins, c'est exact, je suis la maman de Lexie. Merci de prendre soin de mon mari.
Ma fille vint à ma rencontre et je la serrai contre moi avant de me décoller doucement pour l'écouter. Moi aussi j'étais heureuse de la revoir... enfin même si l'occasion n'était pas des plus joyeuse.
- Salut Lexie, moi aussi, ma chérie je suis contente de te voir. Au moins on peut dire que ton père a toujours eu ce don de nous rapprocher, peu importe la situation.
Puis, ma petite Lexie me donna une information importante, il était sous sédation. Donc, je m'approchai de mon amour qui semblait bien divaguer en ce moment. Attendez un moment, il s'adressa à moi avec le nom de notre chien? Mon regard le foudroya brièvement. Le... le sédatif était-il trop fort pour lui ou quoi? Malgré la colère que m'apportait cette imprudence qui avait conduit à cet accident, je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter sur son état de santé. La réaction de ma fille me fit sourire faiblement en lâchant.
- Oui je ne te le fais pas dire... il va en entendre parler longtemps!
Heureusement, j'arrivai au bon moment, car la médecin révéla le verdict. Une légère commotion cérébrale! J'écoutai attentivement les directives laissées par Mme Collins et les précautions à mettre en place. Non, je ne le lâcherai pas d'un pouce pour m'assurer que son état s'améliore... on pouvait compter sur moi à ce sujet!
Curieusement, Aaron annonça une petite fringale prenant une forme très étrange de tacos aux... bananes? Le pauvre divaguait complètement. Le voilà maintenant qui se relevait pour gagner les toilettes sans se préoccuper de son état... enfin avec la dose qui parcourait encore son corps cela ne devait pas m'étonner! Sandra réagit immédiatement pour l'empêcher de faire une nouvelle bêtise en faisant appel à une aide extérieure pour le conduire au lieu escompté.
- Allons Aaron... Tu ne peux pas te lever comme ça sur un coup de tête, écoutes ton médecin!dis-je un peu sèchement sous la colère sans réaliser le jeu de mots qui concordait parfaitement avec l'incident.
La seconde information lancée sur la suite du programme me fit soupirer de soulagement. Il le gardait encore une heure sur surveillance médicale pour ne prendre aucun risque. Bon, cela ne plaira certainement pas au blessé, mais c'était clairement mieux ainsi pour son bien! La médecin nous quitta en on assurant son retour au moment de son congé d'hôpital.
- Merci beaucoup Docteure Collins de vous être occupé si bien de mon mari.
Notre fille prit la parole avec ses propres recommandations. Oui, elle avait raison, elle devait reprendre son travail.
- Oui, vas-y ma chérie, ne t'inquiète pas pour nous. Je veillerai sur ton père et je te contacte en cas de problème. Je te promets d'attendre qu'il aille mieux avant de m'assurer de me faire comprendre cette fois!
L'aide-soignante arriva enfin et aida à conduire Aaron à la salle de bain. Je restai non loin à disposition, mais je n'entravais pas aux gestes du personnel médical. Ma plus grande crainte était de simplement nuire au bon fonctionnement de ses soins.
Ce sentiment d'être tous ensemble est étrange. Qu'est-ce qui se passe ? Tout ça, à cause d'un chien.
Lexie, Kassandra et Rose
J’avais une sacré envie de pisser. Non mais sérieux il pensait que mon corps allait évacuer comment la perfusion qu’il m’avait mis? Je regardais Sandra sonner la cloche car elle voulait que je sois accompagné par un préposé aux bénéficiaires. Je haussais un sourcil en la regardant dans les yeux. - C’est ça, appelez les larbins de service qu’il fasse le sale boulot. Vous êtes une méchante femme comme la reine dans Blanche-Neige!
Je prenais le bras du préposé qui venait. Un type aussi baraqué que moi. Heureusement que ce n’était pas une jeune demoiselle de l’âge de ma fille. Je serais mort de honte. Je me retournais vivement alors qu’il voulait entrer avec moi.
- Oh non mon papillon! Tu ne verras pas toute ma splendeur basse! Elle appartient à la belle femme là-bas. Elle ne s’est jamais plainte en … ROSE, BÉBÉ! ON EST MARIÉ DEPUIS COMBIEN DE TEMPS?
Le type levait les yeux au ciel et me laissait faire mon petit besoin avant de me ramener à ma civière. Là, je me recouchais en bougeant les mains comme un chef d’orchestre. Il y avait une de ses mélodies dans ma tête. Je me sentais bien à cet instant. C’était absolument parfait en fait. Je me mettais donc à siffloter un peu et mes pieds suivaient le rythme de la chanson qui jouait dans ma tête. J’étais de bonne humeur. Je me rendais finalement compte que la docteure était partie et que Lexie aussi. J’avais la voie libre. Je me levais pour m’asseoir au bord du lit et je retirais ma jaquette ainsi que la minerve.
- Rose donne moi mon chandail on rentre à la maison. Rose! Mes vêtements sous la civière . Pourquoi tu me regardes comme ça? Je vais parfaitement bien ok? …. Ok?
Le préposé passait tout près et je tournais un peu de l’oeil à cause du choc et des médicaments. Il me remettait sur la civière en moins de deux en me grondant de rester sagement allongé pour la prochaine heure. J’étais donc torse nu sur la civière et je me mettais à ronfler comme si de rien n’était. Finalement le sédatif avait fait effet.