Petite enquête aux archives - Mlle Parker & Daphné Kringle[/url] -
Cela faisait bien trop longtemps – la patience n’étant pas mon fort – que Jarod, et plus récemment Kassandra, s’étaient échappés, me faisant tourner en bourrique. Ils pouvaient être n’importe où, et si la dernière évadée n’avait laissé aucune trace, Jarod, lui, se plaisait à me narguer en envoyant des colis ou laissant délibérément des traces de son passage. Mais comme toujours, il avait une bonne longueur d’avant et mon intuition n’était plus suffisante. Je décidai donc d’aller faire un tour dans la salle des archives, lieu où je n’avais encore jamais mis les pieds. Je m’étais renseignée et je savais que l’archiviste répondant au nom de Daphné Kringle était plutôt compétente. Peut-être ainsi qu’elle me serait d’une aide quelconque. Le but de ma recherche ce jour-là était de savoir si les deux zigotos, ou l’un d’eux, avaient bénéficié d’une aide extérieure, aussi voulais-je dans un premier temps consulter la liste du personnel afin de voir si quelque chose me tiquait, et ensuite la liste des personnes étant venues plusieurs fois dans les sous-sols. Toutes les traces des divers passages étaient enregistrées et cela me prendrait des heures à éplucher, mais je comptais bien mettre sur le coup la demoiselle des archives. J’avais besoin d’aide et il ne fallait plus traîner.
J’entrai sans frapper, faisant comme chez moi. Je vis la jeune femme occupée à je-ne-sais quoi, et pour tout dire, je n’en avais rien à faire. Je me raclai la gorge pour attirer son attention avant de sortir une cigarette et mon briquet, faisant fi de l’interdiction de fumer à l’intérieur. Un regard suffit à montrer à Daphné Kringle que je n’aurais rien à faire de sa remarque s’il lui prenait l’envie de m’en faire une.
- J’ai besoin des archives visiteurs des douze derniers mois, ceux ayant eu un accès spécial aux sous-sols. Il me faut également la liste complète des employés du Centre les plus récents, et à part ceux ayant plus d’un an d’ancienneté.
Les directives étaient claires et elle avait pas mal à faire, alors autant ne pas traîner ou perdre du temps en bavardages inutiles. Je n’étais pas le genre à copiner et je pense que ma réputation devait me précéder. Je lui adressai ensuite un regard avec un haussement de sourcils qui voulait clairement dire « allez, magne-toi le cul ma cocotte ! », parce que clairement, je n’avais pas que ça à faire. Il fallait que je mette la main sur au moins l’un des deux caméléons. Et s’ils avaient eu un complice, je le saurais. Et cette personne allait prendre cher..
Ce jour-là, j’étais arrivée sur mon lieu de travail avec une seule idée en tête, tout réorganiser. Cela faisait un moment que je voulais le faire, et je n’en avais encore jamais eu le temps et encore moins l’occasion. Il m’arrivait parfois d’avoir des petits coups de mou moralement et dans ces cas-là, je me jetais dans le travail à corps perdu. Je me dirigeais donc vers le premier tiroir que je prenais soin de vider complètement. Armée de mon vaporisateur et d’un torchon, je le nettoyais méticuleusement. Une fois que ce dernier fut suffisamment propre à mon goût, je triais les papiers qu’il contenait. J’allais à la déchiqueteuse qui se trouvait dans l’arrière de la salle et je détruisais certains documents qui n’étaient plus utile. J’étais très concentrée sur ce que je faisais. J’avais prit un bon rythme et j’avançais encore assez rapidement.
J’étais tellement absorbée par ce que je faisais, que je sursautais lorsque la porte s’ouvrit. Bon sang, mais qu’est-ce que les gens ne comprenaient pas à frapper avant d’entrer ? Je levais les yeux vers cette personne qui avait eu l’impolitesse de me faire sursauter. J’avais bien envie de lui dire gentiment ce que je pensais. Mon sang ne fit qu’un tour lorsque je vis qu’il s’agissait de Mademoiselle Parker. Elle était gonflée et hautaine. Je n’avais jamais eu de soucis avec elle, pour le moment en tout cas… Elle me regardait l’air de dire je fume, je n’ai pas le droit et je t’emmerde. Je croisais donc les bras tout en la regardant en haussant un sourcil. Elle pouvait se la jouer autant qu’elle le voulait, j’étais la seule qui pouvait lui donner ce dont elle avait besoin.
Je ne prenais pas de note car j’avais la capacité de retenir tout ce que l’on me disait. Sans la calculer, je commençais à sortir tout ce qu’elle m’avait demandé. « Je vous demanderai de sortir de la pièce Mademoiselle Parker. Je viendrai à vous dès que le tout sera prêt. Les papiers n’aiment pas trop les cigarettes… » Et moi c’était elle que je n’aimais clairement pas. Mais bien évidemment, je me gardais bien de le lui dire. J’avais besoin de calme pour rassembler tout ce qu’elle m’avait demandé, car il y avait beaucoup d’informations. Mais comme j’étais très bien organisée et très méticuleuse. J’avais une sainte horreur de tout ce qui était en bordel. Je me mettais donc au travail en prenant soin de tout mettre au même endroit. Miss Parker allait avoir un petit tas de feuilles. J’avais hâte qu’elle sorte de la pièce afin que je puisse vaporiser du spray anti tabac. Car en ce qui me concernais, j’avais toujours eu horreur de cette odeur.
:copyright:️️️️️️Laxy Dunbar
Mlle Parker
GrincheLoup
▻ ARRIVE(E) LE : 27/02/2019
▻ LOCALISATION : Blue Cove / Sur la piste des caméléons
Petite enquête aux archives - Mlle Parker & Daphné Kringle[/url] -
Je restai plantée droite comme un i, ma main libre sur ma hanche, fixant la demoiselle tandis qu’elle assimilait mes demandes. C’est alors qu’elle me demanda de sortir. Je retins un rire avant de sortir ma cigarette de ma bouche et souffler au visage de Daphné la fumée en formant un cercle. A dire vrai, la situation était grave, et sans doute cette petite tête de linotte l’ignorait, si grave que je ne pouvais me permettre d’avoir confiance en qui que ce soit. Miss Kringle, comme tout autre employé du Centre, était suspecte. Qui me prouvait qu’elle ne profiterait pas de ce que j’avais le dos tourner pour dissimuler des preuves ?
- Je ne suis pas là pour contenter le papier, mademoiselle Kringle, déclarai-je en insistant sur chaque syllabe de son nom.
Je repris une taf de ma cigarette et m’adossai contre le mur, ne la quittant pas du regard.
- Je reste à l’écart, faites.
Et je ne comptais pas décrocher mon œil de lynx de sa personne. Elle était tout aussi suspecte que les autres, et au moindre faux pas, je l’épinglerais. Deux caméléons s’étaient sauvés en l’espace de six mois, ils avaient forcément bénéficié d’une aide extérieure, j’en étais quasiment sure. Au moins l’un des deux. Le Centre était pourtant une entreprise hautement sécurisé, donc si ma théorie était avérée, l’aide venait forcément de l’intérieur. Un employé de longue date ou non, un permanent ou un vacataire, mais quelqu’un était là-dessous, et j’en aurais le coeur net. Le moindre détail louche, la moindre facture qui sortirait du cadre normal, les moindres allées et venues étranges, tout serait inspecté. Je n’avais pas de temps à perdre.
- Ne vous en faites pas, j’ai tout mon temps, lui dis-je en souriant de toutes mes dents blanches.
Je savais me montrer convaincante. Ce n’était certainement pas elle qui me donnerait des ordres. Aussitôt qu’elle m’aurait fourni tous les documents que j’avais demandé, je lui demanderais sûrement un peu d’aide pour les classer par employé. Il fallait aussi que je l’aie à l’oeil et que je lui mette un peu de pression, histoire de voir si elle avait un comportement suspect ou non. Je voulais retrouver les caméléons, j’avais besoin de réussir cette mission qui était la dernière, la der des ders, afin que je puisse enfin retrouver ma liberté et me tirer de ce boulot, même si voir mon père tous les jours était quelque chose qui me tenait à coeur. Je m’étais rendue à l’évidence que j’étouffais, que j’aspirais à autre chose. J’avais donc besoin de cette victoire.
Miss Parker ne bougeait pas. Elle restait plantée là et me regardait tel un vautour qui attendait que sa proie meurt pour se jeter sur elle. Non seulement cette dernière se moquait ouvertement de moi, mais en plus, elle me soufflait sa fumée en pleine figure. Dans mes rêves, j’avais plusieurs options, soit je la lui faisais manger, soit je la lui retirai de la bouche pour finir par l’écraser sur ses chaussures hors de prix. Mais dans la réalité, c’était tout autre chose et pour tout dire, cette femme me faisait peur. Je me mettais à tousser en chassant la fumée. Elle me faisait couler les yeux et la fumée n’était pas bonne non plus pour les livres. Mais ça, bien évidemment, elle s’en fichait aussi. Elle devait être bien seule dans sa fille pour se montrer aussi méchante.
Au pique qu’elle venait de me lancer, je préférais ne pas répondre. Ce ne serait pas une bonne idée et ça risquerait d’attirer des ennuis. Donc je me mettais au travail en essayant d’imaginer que cette dernière ne se trouvait pas dans la même pièce que moi.
Elle restait à l’écart ? Non mais quelle générosité. J’évitais de lever les yeux au ciel même si au plus profond de moi, je ne rêvais que de ça. Je mettais de côté tout ce qu’elle m’avait demandé.
J’étais vraiment mal à l’aide qu’elle reste collée à moi de cette manière. J’avais vraiment l’impression d’être un de ces prisonniers qui étaient en train de nettoyer le sol avec un policier derrière lui qui s’assurait qu’il ne faisait rien de suspect et que tout serait impeccable lorsqu’il aurait terminé. Au bout d’une quinzaine de minutes, je posais sur le comptoir tout ce qu’elle m’avait demandé. Je remplissais ensuite mon cahier avec tous les dossiers que j’avais sorti ainsi que la personne qui me les avait demandé. Je levais mon regard vers elle et je lui tendais mon stylo.
« Je vais avoir besoin de votre signature Mademoiselle Parker. »
Ma vois était douce sans la moindre méchanceté. Je lui avais trouvé ce qu’elle voulait et je n’aspirais qu’à une seule chose, que cette dernière débarrasse rapidement le plancher. Je n’avais qu’une hâte, pouvoir parfumer la pièce lorsque cette dernière serait partie. Je ne supportais vraiment pas l’odeur de la cigarette et ça me rappelait de mauvais souvenir de mon enfance. Ma mère avait faillit mettre le feu une bonne dizaine de fois à notre appartement.
:copyright:️️️️️️Laxy Dunbar
Mlle Parker
GrincheLoup
▻ ARRIVE(E) LE : 27/02/2019
▻ LOCALISATION : Blue Cove / Sur la piste des caméléons
Petite enquête aux archives - Mlle Parker & Daphné Kringle[/url] -
Le temps semblait long, mais ce n’était que le fruit de mon impatience, je le savais. Néanmoins, je voulais avancer sur mon enquête, il le fallait. Le rat de bibliothèque s’affairait à sortir les dossiers que j’avais demandés, et moi, je continuais à tirer sur ma cigarette, lentement mais sûrement. Quinze minutes, c’était le temps qu’il avait fallu à Daphné Kringle pour sortir l’ensemble des dossiers que j’avais demandés, et il y avait de la lecture. Satisfaite, j’avançai vers elle lorsqu’elle me tendit son stylo. Il fallait que je signe. Je le lui pris des mains, signai avant d’écraser finalement ma cigarette à côté tout en reposant le stylo et prenant la pile de dossier.
- Je vais dans mon bureau, assurez-vous d’être disponible si je vous appelle et ne vous avisez pas de faire quelque chose de louche, pigé ?
De toute façon, dans les dossiers que j’avais demandé, il y aurait aussi le sien. J’envoyai un clin d’oeil à Miss Kringle avant de disparaître de son antre pour regarder mon bureau avec toute cette paperasse. Il y avait des données confidentielles et je savais que sortir certains dossiers n’était pas autorisé pour un long laps de temps. J’espérais pouvoir trouver une piste, un complice, quelque chose. J’en aurais sûrement pour le reste de la journée, aussi ne tardai-je pas à m’atteler à la tache, avec un bloc note. J’hésitais à demander de l’aide à sydney et Ted et face à la masse de travail, je finis par les faire venir.
Sentir Miss Parker derrière moi ne m’aidait vraiment pas à travailler de manière sereine. Je n’aimais vraiment pas effectuer des tâches dans le stress. C’était vraiment un coup à ce que je fasse des bêtises et il ne fallait pas que ça arrive. Il m’avait donc fallu une bonne quinzaine de minutes pour sortir tous les dossiers que cette dernière m’avais demandé. Je trouvais ça relativement frustrant quand j’y pensais. D’habitude, je pouvais le faire beaucoup plus vite. Mais à présent, c’était fait. Elle allait enfin quitter mon espace de travail et tant mieux pour moi. Je lui donnais mon stylo qui allait signer son départ et pour moi, quelques heures de liberté. Mais je perdis rapidement mon sourire quand je vis à quel endroit elle venait d’écraser sa cigarette.
Je ne lui répondais pas mais je me contentais simplement de lui faire un signe positif de la tête. Comme si ça ne suffisait pas, j’allais devoir jouer les bonnes pour sa Majesté. Elle ne voulait pas que je fasse quelque chose de louche ? Ce n’était pas du tout mon genre, la seule chose louche que je pouvais faire, c’était faire une poupée Vaudou avec elle et lui enfoncé des aiguilles un peu partout. Mais même pour plaisanter, je ne devais pas faire ce genre de chose. Tout le monde était sur les dents et la moindre chose suspecte pouvait m’apporter des ennuis. De toute façon, j’avais pas mal de choses à faire alors quand elle quitta enfin les archives, je profitais pour vider tous les tiroirs et tout nettoyer.