La liberté est un bien précieux que l’on savoure d’autant plus lorsqu’elle a été impunément soustraite pendant une longue partie de notre existence. Jarod en était parfaitement conscient, bien qu’il se considérait encore inexpérimenté en la matière. Néanmoins, il jouissait désormais de cette liberté retrouvée et était résolu à en faire usage pour goûter sans encombre aux bienfaits qu’elle procurait, surtout en prenant ses propres décisions sans avoir à solliciter l’aval de qui que ce soit. Toutefois, parfois, sa vigilance devenait obsédante, son regard cherchant par habitude la petite lueur rouge d’une caméra en marche. Il avait été épié durant la moitié de sa vie, cette sensation intrusive était donc difficile à effacer de sa mémoire. Heureusement, depuis plus d’un an, cette sensation désagréable s’estompait peu à peu. De plus, son travail récent, prenant beaucoup de son temps, l’aidait à éviter de trop penser au Centre et aux personnes qu’il avait abandonnées.
« Bon, avez-vous fait votre choix ? », interrogea soudainement la voix du glacier, le sortant de ses pensées.
« — Oui » , répondit Jarod, portant son regard sur le bac contenant la vanille, saveur qu’il appréciait particulièrement. Le glacier s’exécuta presque aussitôt, bien qu’un peu bougon. Puis, il lui tendit un cornet orné d’une boule de vanille, d’éclats de chocolat et d’une animosité en décalage avec la profession, mais cela n’offensa pas Jarod, car il souriait toujours, quelles que soient les circonstances. Après avoir réglé la note, il rejoignit un banc situé à quelques mètres du stand.
« Bonjour Jay », salua Buck, la nouvelle recrue de la caserne, interrompant ainsi les pensées de Jarod. « —Je suis honoré que tu m’aies donné un surnom », ajouta-t-il avec une pointe d’amusement et de perplexité, s’installant à côté de son aîné qui était en congé depuis quelques semaines à la suite de l’incident survenu lors de la fête foraine. « — Je me détendais en savourant une glace », expliqua Jarod. Le jeune chien fou de la caserne arqua un sourcil avant de sortir son téléphone portable et d’informer Jarod que le reste de l’équipe se trouvait au « New Nebula », suscitant immédiatement la curiosité de Jarod.
« — Je suis ici depuis plus d’un an et je n’ai jamais entendu parler de ce bar où il semble que l’unité ait ses petites habitudes », remarqua Jarod. « Viens donc ! Ce n’est pas parce que tu es en arrêt maladie que tu ne peux pas nous rejoindre pendant nos moments de détente », ajouta Buck.
C’est sur ces paroles que les deux hommes quittèrent le banc où ils se trouvaient. Jarod prit néanmoins le temps de savourer sa glace sous le regard inquiet de Buck, qui craignait pour ses sièges, mais n’osait rien dire à son supérieur hiérarchique.
Leur imposant SUV s’engagea donc sur Main Street avant de s’arrêter devant le célèbre « New Nebula ». À première vue, la devanture avait une apparence plutôt vintage sans tomber dans l’excès de la nostalgie des années 80. Buck prit soin de verrouiller sa voiture pendant que Jarod, encore légèrement affaibli par ses blessures, avançait plus lentement.
L’intérieur de l’établissement présentait une apparence relativement sobre, laissant entrevoir la table de billard assiégée par quelques membres de la caserne 113 qui interrompirent leur partie pour accueillir Buck d’une part, et Jarod, ravi de retrouver ses équipiers. D’autres clients s’adonnaient quant à eux à des parties de flipper ou se tenaient accoudés au bar, incitant ainsi Jarod à s’en approcher pour les saluer. « —Bonjour, messieurs », s’exclama-t-il d’une voix empreinte d’amitié. Le capitaine, présent lui aussi, se dirigea vers lui pour le saluer et lui proposer un verre, interpellant la barmaid du même coup : « Vickki, sers-lui ce qu’il désire, c’est ma tournée ! » Puis le chef de brigade s’éloigna, laissant Jarod face à la dénommée Vickki.
« — Bonjour », lança le caméléon, bien que légèrement intrigué par le look de la jeune femme et par les quelques drapeaux arc-en-ciel qui trônaient de-ci, de-là. « — Vous proposez des boissons sans alcool à tout hasard ? » demanda-t-il d’un ton affable.
You are my greatest weakness.
Les amours impossibles sont ceux qui durent le plus longtemps, qui laissent les souvenirs les plus durables, qui blessent le plus profondément, et qui nous marquent à jamais. aeairiel
Il m'arrivait parfois d'arriver au bar où je travaillais avec des cernes à tomber par terre et à chaque fois je rigolais avec la patronne prétextant soit une soirée qui avait terminé tard, un coup d'un soir ou une soirée jeux vidéos. En vérité, derrière ces pieux mensonges anodins se dissimulaient mes soirées et parfois nuits à errer dans les profondeurs d'internet soit pour mettre à jour mes logiciels pirates ou pour trouver des informations au sujet de personnes peu recommandables à saboter. Je les appelais mes petits parasites, du maître chanteur au producteur de pornographie infantile. C'était ma manière à moi de participer au bien collectif, sans que personne qui me connaisse soit au courant et cela m'allait très bien. Ce champ d'activité impliquait en soi une absence de gratification extérieure comme pouvait le vivre des médecins, des professeurs ou des pompiers. Mais depuis quelques temps je suivais une piste bien particulière, cette entité mystérieuse sur laquelle j'étais tombé à plusieurs reprises, le Centre. Au début, ce n'était qu'un nom qui m'était apparu ici et là, mais dans différents réseaux de hackeurs que je côtoyais ce nom revenait encore et encore. Je ne savais qu'une seule chose, l'impossibilité de trouver quoi que ce soit avec les armes dont je disposais voulait dire que c'était gros, très gros.
Après 6 heures de sommeil, je m'étais réveillée sur les coups de midi, et après mon café matinal je gardais encore ce goût amer d'une défaite supplémentaire à trouver quoi que ce soit. Mais c'était cette sensation de défaite qui me motivait le plus dans ce genre de recherche et bornée comme j'étais, je n'étais pas prête de lâcher l'affaire car je savais que peu importe ce qui se cachait derrière ce Centre, en plus d'être gros, ça puait comme un charnier à ciel ouvert. Cependant je devais prendre mon service au bar d'ici quelques heures et décidai donc d'aller extérioriser un peu de cette frustration à la salle de sport. Rien de tel qu'un petit entraînement des familles pour retrouver un peu de calme mental dont j'aurais besoin pour travailler. Quelques oeufs brouillés et tartines, enfiler ma veste en cuir, attraper mon casque et me voilà partie à moto. Mon programme était prévu d'avance, une demi heure cardio, une demi heure muscu, et une heure sur des sacs de frappe à m'entraîner à mes techniques de taekwondo. Malgré tout je sentais que je n'étais plus au même niveau qu'avant, je commençais à penser que je devrais me retrouver un maître comme à l'âge ou j'avais grimpé les ceintures.
Il me restait juste assez de temps pour prendre une douche, rentrer me changer, m'enfiler un autre café et il était déjà l'heure d'aller au bar pour commencer mon service. J'arrivai quelques minutes en avance, ce qui n'était pas spécialement à mon habitude et me valut une petite pique sarcastique de la patronne. Notre relation est basée principalement sur l'humour et la provocations, on se le rend bien mutuellement. Je pose mon casque et ma veste dans son bureau et m'attelle ensuite à la mise en place, préparer les verres, enlever les chaises des tables et arranger la carte selon ce qu'on a au fut et dans les frigos. Les premiers clients arrivent quand je termine, deux ou trois têtes que je connais, nos poivrots locaux. Au fil du temps, alors que je me dis que c'est plus calme que d'habitude, je souris en voyant débarquer quelques membres des pompiers. Je dois avouer que je les aime bien, ils sont sympa, ils consomment et ils ne font pas de problèmes, mieux ils n'hésitent pas à aider quand il y en a. Je les salue chaleureusement.
Mais qui voilà, nul autre que les sauveurs de Blue Cove. Je commençais à croire que vous m'aviez oublié les garçons.
Je prend leur commande, et je sais que ce ne sont que les premiers et que ça annonce une soirée animée. Alors que je commence à courir à gauche et à droite, j'entends la voix de leur capitaine me demandant de servir un de ces hommes. J'entends des cris de joie de plusieurs d'entre eux ayant entendu le mot magique "tournée". Et je mate très clairement l'homme en question, grand, beau gosse, et qui semble marcher difficilement. Un air mystérieux se dégage de lui, ce qui provoque chez moi un petit sourire en coin.
Avec plaisir Buck.
L'homme m'adresse un timide que je n'arrive à déterminer si son intonation est froide ou juste timide. A mes yeux, juste une coquille à craquer, rien d'insurmontable.
Salut beau gosse mystérieux.
Il me surprend un peu en me demandant si on sert des boissons sans alcool. Un de mes sourcils s'arque légèrement à sa question et je décide de jouer un peu avec lui pour voir de quel genre de gaillard il s'agit.
Pas vraiment notre spécialité, mais pour toi je suis sûre de pouvoir trouver de quoi rendre ta première fois inoubliable.
Un petit clin d'oeil en posant mon doigt brièvement au milieu de son torse pour finir mon petit acte de pseudo séduction. Beaucoup de clients savent très bien que je joue pour l'autre équipe en terme de sexe, mais ça m'empêche pas de jouer le jeu pour faire croire aux inconnus qu'ils ont une chance et faire rire les habitués.
Jarod Russel
Caméléon
▻ ARRIVE(E) LE : 07/01/2017
▻ LOCALISATION : Everywhere except at the Centre
▻ OREOS : 1500
▻ LOISIRS : Helping the widow and the orphan. Fill my red notebook, eat pez, oreos and discover new things.
Jarod avait beau travailler à la caserne depuis plus d’un an, c’était la toute première fois qu’il mettait les pieds dans ce coin de la ville. Cela témoignait de l’existence de secrets à découvrir en ces lieux. Par habitude, cependant, il observa brièvement les environs pour s’assurer qu’il n’y avait pas de berline noire aux vitres fumées garée dans le coin. Ce n’était pas de la paranoïa, mais le fruit de nombreuses années de pratique qui lui avaient conféré l’art subtil de la fuite. Toutefois, il n’y avait aucun signe suspect à signaler. Le caméléon avait fait tout ce qu’il fallait pour effacer la moindre trace de sa présence à Blue Cove, laissant à ceux qui le traquaient le soin de parcourir tout le pays à la recherche d’un fantôme qui se jouait d’eux avec délectation.
Une fois à l’intérieur de l’établissement, il put sentir l’atmosphère ambiante, douce et feutrée, qui n’exigeait pas de hausser la voix pour se faire entendre. Comme à son habitude, Jarod prit le temps de scruter les lieux avec attention. La sortie de secours était clairement visible, offrant une échappatoire aisée. Parmi les rares clients présents, aucun ne semblait avoir remarqué sa présence. Cependant, malgré cette constatation, une légère appréhension subsistait en lui. Chaque fois qu’il découvrait un nouvel endroit, cette sensation persistait. Il avait besoin d’un temps d’adaptation, cherchant à s’assurer qu’il ne croiserait pas un nettoyeur ou toute autre personne affiliée au Centre, qui pouvait mettre en péril sa liberté si récemment acquise.
Le capitaine était présent, entouré de quelques membres de la 113, que Jarod prit plaisir à saluer. Toujours jovial, le capitaine s’approcha du caméléon, l’incitant à commander quelque chose. D’ailleurs, tous les membres de l’équipe étaient invités à faire de même, ce qui sembla réjouir l’ensemble des convives. Jarod se dirigea donc vers le bar, où il fit la connaissance de la barmaid, une dénommée Viccki, qu’il observait avec curiosité. Il était évident que les autres clients étaient des habitués de cet endroit, suffisamment familiers pour recevoir quelques attentions particulières de la part de la jeune femme. Cette dernière accorda la même familiarité au nouvel arrivant, ce qui le déstabilisa légèrement.
« — Moi, mystérieux ? » répliqua-t-il, sans aucune hostilité. Pour être honnête, malgré les épreuves qu’il avait endurées lors de sa captivité, Jarod restait une personne emplie de gentillesse et très sociable, même envers des étrangers. Il demanda avec une certaine candeur si des boissons non alcoolisées étaient disponibles. Étant toujours sous traitement et compte tenu de l’heure, il ne se sentait pas enclin à succomber à l’appel de la bière et préférait donc opter pour une boisson sans alcool. Sa demande sembla surprendre Viccki.
« — Oui, j’imagine bien que dans un bar, les spécialités sont pour la plupart alcoolisées. » L’attitude de la jeune femme était étrange, avec son clin d’œil, sa voix suave et son doigt posé sur le torse de Jarod. Ce dernier s’efforçait de décrypter ce qu’il pouvait.
« — Ah, je vois, c’est une double signification ! » s’exclama-t-il, se sentant un peu plus à l’aise désormais, au point de s’installer sur un tabouret. « — Soyez rassurée, ce n’est pas ma première fois. J’ai simplement des contre-indications médicales qui m’empêchent, pour l’instant, de savourer vos spécialités. En fait, je m’appelle Jarod. Et vous, c’est Viccki, n’est-ce pas ? »
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Une des choses qui font je suis douée pour ce boulot de barmaid, c'est qu'il n'y a pas grand chose qui m'échappe. Et la première chose qui m'avait donné cette vibe de mystère au sujet de ce nouveau de la brigade, c'était la manière qu'il avait eu de regarder autour de soi en rentrant dans le bar. L'information, comme souvent, s'était imprimé dans ma tête et n'était devenue consciente qu'en le saluant à ma manière. Mais quand il parlait, cela se transformait plutôt en maladresse sociale qui eut le don de me faire sourire. Ce n'était pas bien de jouer là-dessus, mais je ne suis pas vraiment quelqu'un de bien, pas méchante, juste taquine, c'est plus fort que moi.
Non, ton capitaine. Bah oui toi, quoique maintenant je commence juste à croire que t'as fréquenté beaucoup d'humains. Ce qui est un plus je trouve.
Je lui avais appuyé sur l'attitude sarcastique, sans être sûre que ça l'aide vraiment. Une fois face à lui, je devais avouer que pour un mec il était pas mal, si seulement ça m'intéressait, ce qui n'était pas le cas. N'empêche que quelque chose chez lui me tiquait, pas que ça cloche, juste cette impression générale de quelque chose de différent chez lui.
Et alors que j'essayais de me convaincre de pas trop le taquiner le pauvre bougre, voilà qu'il me sort une banalité. Je veux bien faire des efforts, mais s'il me tend une perche pareille, je peux pas résister moi non plus.
T'es sûr que t'as raté ta vocation de détective privé, Sherlock. Je te taquine hein, mon mignon.
Ce surnom c'était un de ceux que je donnais à tout le monde, ceux qui avaient besoin de virilité, c'était "mon gars". Les plus testostéronés c'était "l'étalon", et les plus délicats j'aimais les appeler "mes bonhommes". Une petite habitude qui avait son succès, ça permettait à chacun de se sentir spécial et pour les moins rapides du ciboulot de croire qu'ils avaient leurs chances avec moi.
Je bloquai un instant quand il comprit que mes blagues taquines étaient du second degré, interloquée, subjuguée. J'en avais jamais vu des comme lui je dois dire. C'était plutôt mignon au final, mais bon avec moi il allait avoir des difficultés le pauvre. Malgré tout, j'avais une certaine compassion pour son aptitude sociale qui semblait avoir sérieusement besoin d'aide extérieure. Le temps que je m'en remette, il m'expliqua que c'était une situation médicale qui l'empêchait de boire de l'alcool. Jarod qu'il s'appelait, plutôt original.
Premièrement, laisse tomber ce vous, pas besoin de ça avec moi. Après ça, je dois dire que si t'as besoin de cours particulier de second degré, tu peux toujours passer plus souvent ici, avec moi tu deviendras un pro avant même d'avoir eu le temps de finir sous le comptoir. Et oui, moi c'est bien Vickki, la fameuse, enchanté Jarod le mystérieux.
Pour sceller cette présentation, je lui tendis ma main, plus facile quand on est derrière un comptoir que de se lancer sur la moitié du comptoir pour faire la bise. Et je me rendais soudain compte qu'il avait toujours pas commander Monsieur second degré.
Bon, en général je demande c'est quoi ton poison, dans ton cas ce sera plutôt c'est quoi le remède qu'il te faut, jus, limonade, bière sans alcool, mocktail peut être?
Jarod Russel
Caméléon
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Jarod aimait rencontrer de nouvelles personnes. Toutes ces années de captivité semblaient avoir développé en lui un besoin presque excessif de sociabilité. Il cherchait constamment à se connecter avec les autres, à tisser des liens authentiques, attiré par la diversité des expériences humaines. Les longues années de captivité avaient nourri en lui une soif insatiable de nouer des relations significatives. Ainsi, il ne reculait devant rien pour engager de nouvelles conversations, même avec ceux qui semblaient peu enclins à la sociabilité, et il avait toujours le don de trouver les mots justes. Cependant, cette fois-ci, il se retrouvait face à une demoiselle peu farouche, déterminée à jouer avec lui avec un sarcasme plaisant qui suscitait en Jarod quelques interrogations.
« — Le capitaine Nash est tout sauf mystérieux. » Bien qu’il se sente un peu timoré, incapable de déterminer clairement le degré de sérieux dans chacune de ses répliques, cela ne suffisait pas à ébranler sa bonne humeur et son désir d’échanger avec cette jeune femme surprenante, travaillant derrière son imposant bar et apparemment apprécié par la plupart des membres de l’unité.
« — Vous êtes une adepte du sarcasme, si je comprends bien. » Il connaissait bien ce type de personne, voire les appréciait, une en particulier. C’est peut-être pourquoi un léger sourire se dessina sur son visage lorsque Vickki lui fit savoir qu’elle le taquinait. « — Je n’en doutais pas. » Dès lors, il sembla plus détendu et ne se vexa pas du surnom qu’elle venait de lui attribuer. Néanmoins, Jarod n’était pas assez naïf pour croire qu’il bénéficiait d’un traitement de faveur. La demoiselle utilisait sûrement quelques familiarités pour donner une impression d’exclusivité au client, une pratique courante dans le commerce.
Cependant, malgré le ton taquin de Vickki, Jarod sentait une curieuse complicité s’installer entre eux. Il était intrigué par cette jeune femme au charme espiègle et à l’esprit vif. D’une certaine manière, il appréciait ce jeu de sarcasme, car cela lui permettait de se dévoiler progressivement sans trop se livrer. Il se demandait ce qui se cachait derrière cette attitude enjouée et cela l’amusait. Pour l’instant, il en était arrivé à donner son prénom et à expliquer pourquoi il ne pouvait pas boire d’alcool, ce qui le ramenait bien malgré lui à cette soirée où, en un instant, tout aurait pu s’arrêter pour lui et encore plus pour Parker. Mais pour le moment, il préférait ne pas trop y penser et reportait donc toute son attention sur son interlocutrice, qui semblait s’offusquer de l’utilisation du vouvoiement à son égard.
« — Eh bien, Vickki la fameuse, enchanté Jarod le mystérieux. Tout d’abord, je dois dire que je n’ai pas utilisé le “vous” pour être formel, mais plutôt par politesse. Mais si tu préfères un ton plus informel, je peux certainement m’adapter. En ce qui concerne tes offres de cours particuliers de second degré, j’aimerais en savoir plus sur ce que tu proposes concrètement avant de prendre une décision. »
Cependant, il ne fut pas réticent à l’idée de saisir la main qui venait de lui être tendue pour sceller la présentation qui venait d’être faite. Et laissa paraître un léger sourire difficile à amoindrir à présent. « — Eh bien puisque je n’ai pas le droit de boire d’alcool et que j’aime les découvertes, surprends-moi ! En plus, ne dit-on pas que les barmans et les barmaids sont de fins observateurs ? »
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C'était probablement ce qui me plaisait le plus dans le job de barmaid, rencontrer de nouvelles personnes. Et surtout les personnes qui fréquentent les bars, c'est à dire des profils tellement différents les uns des autres. Comme une concentration de richesse humaine rassemblée autour du plaisir de partager un bon verre d'alcool. Bien sûr, il y avait toujours des débordements mais ça fait partie des risques de mélanger des êtres humains et l'alcool dans un même espace. Même si les soirées comme ce soir avec une bonne partie de la brigade des pompiers de la ville, il n'y avait jamais de problèmes. Leur présence semblait calmer les ardeurs des plus chaotiques même si, comme je leur disais souvent, je ne fais pas partie de leurs demoiselles en détresse qui a besoin d'être sauvée. C'était vraiment des bon gars, le genre de mec qui n'a pas cette virilité mal placée et un besoin constant de prouver qu'il est meilleure que les autres. Ils jouaient un peu à ça entre eux mais ça se sentait bien que ça faisait partie de la camaraderie de brigade qui me faisait toujours sourire à observer.
Mais ce soir, j'avais droit à une surprise, un de leur gars que je n'avais jamais vu ici. Rapidement j'avais décidé de le tester à ma manière et il avait un quelque chose qui m'intriguait, un mystère qui l'enveloppait et le tout baignant dans une timidité apparente, selon mes premières impressions. Le plus évident était surtout son incapacité au second degré, bien qu'il s'adaptait vite faut reconnaitre. Je lui laissai quelques secondes pour voir s'il rebondirait par lui même et ce fut le cas. Je lui souris, amusée de la situation.
Adepte au minimum, j'aurais plutôt dit maître personnellement, et humble aussi évidemment. Et toi tu ne t'en sors pas trop mal au final.
Pas si maladroit socialement que je l'aurais cru à la base. Même si ses tournures de phrases avaient ce quelque chose très formel, presque rigide ou alors c'est juste moi qui suis non conventionnelle. Possible. Mais ce qui me plaisait déjà était à la fois qu'il ne s'était pas formalisé de ma manière de briser la glace avec lui et il ne s'était pas opposé à rentrer dans mon petit jeu de sociabilité. Il avait déjà gagné quelques points, mais des points amicaux bien sûr. Mais ça c'était mon analyse rationnelle de sa personne et il y avait la lecture au niveau des tripes et j'avais une bonne sensation à son sujet. Je la décrirais comme une présence rassurante ou apaisante qui m'aurait presque mise en confiance. La vie m'avait appris à ne surtout pas la donner à n'importe qui, et j'avais pris pour habitude de respecter cette règle avec peut être un peu d'excès de zèle par moment. Mais lui me donnait cette curieuse envie de baisser la garde et ça n'arrivait pas tous les jours. Il avait même répondu au vol à mon offre de cours de second degré, le jeu était lancé.
J'ai jamais été très formelle comme fille, et ça risque pas de changer. Je crois que simplement venir discuter avec moi pourrait suffire mais on peut agrémenter la chose de petites évaluations surprises au milieu de la conversation. Qu'en dis tu?
Ce n'était qu'un trait d'humour à la base, mais le fait qu'il me donne l'impression de le considérer sérieusement m'amusait énormément et mon esprit très ouvert se prenait même à imaginer réellement une session de ce genre. Pourquoi pas après tout. Il accepta de se serrer la main, une main assez puissante que je lui rendis bien. Et alors il ne put me faire plus plaisir. Me mettre au défi de lui faire un breuvage de mon cru, j'en eus le plus large sourire que je pouvais arborer. Je tapai des paumes de mes mains sur le comptoir comme un signal à moi même pour démarrer ce défi.
Ca j'aime! Et un breuvage mystère pour le petit nouveau!
Selon le peu que j'avais pu découvrir de sa personnalité, mon choix se porta instinctivement sur deux caractéristique qui me vinrent en tête: douceur et authenticité. Je me mis en mouvement sans même réfléchir, uniquement guidée par l'idée de mocktail que j'avais en tête. Je commencai par disposer une toute petite lichette de sirop d'orgeat dans le verre, pour ne pas en abuser, que je recouvris de jus d'ananas pour une touche exotique et de jus de pomme pour la douceur. J'entaillai une fraise afin de la placer sur le bord du verre et placai celui-ci devant Jarod en y versant la dernière touche, une larme de sirop de fraise que je fis couler à partir de 10 centimètres au dessus du verre pour le show. Et je glissai le verre vers lui en poussant des doigts sur le pied de celui-ci, un grand sourire toujours aux lèvres.
A toi de juger si je suis fine observatrice.
Jarod Russel
Caméléon
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La camaraderie était l’un des maillons essentiels au sein de la fraternité des pompiers, une solidarité profonde qui avait cruellement fait défaut à Jarod pendant une bonne partie de sa vie. Enfermé au Centre, contraint d’accomplir des simulations obscures, il s’était retrouvé loin des préoccupations normales du commun des mortels. Cependant, parfois, Jarod avait eu la chance de croiser d’autres caméléons, bien que ces rencontres n’aient jamais été désintéressées. Pour lui, elles avaient constitué un précieux avant-goût de l’esprit de camaraderie qu’il allait retrouver des années plus tard, notamment au sein des pompiers. Ces brefs moments d’échange et de partage lui avaient insufflé une lueur d’espoir, nourrissant sa soif de connexions authentiques et de soutien mutuel.
C’était donc la toute première fois que Jarod retrouvait ses camarades dans ce bar. Il comprit rapidement, à l’attitude bienveillante de la barmaid à leur égard, qu’ils étaient des habitués de l’endroit. Cependant, cela ne le dérangea pas, même si le « bleu » était au courant de l’existence de ce bar. Pour Jarod, c’était une nouvelle découverte excitante et il saisit cette occasion pour faire la connaissance de Viccki et établir un nouveau lien avec une personne de cette ville.
Malgré quelques maladresses de sa part, Jarod s’efforça d’entrer dans le jeu de Viccki pour mieux la comprendre et s’adapter à elle. Il avait toujours besoin d’un certain temps pour assimiler ce qui l’entourait et ainsi se fondre dans son environnement. Viccki était une jeune femme au franc-parler, qui usait de familiarité avec les clients pour les mettre à l’aise et peut-être les inciter à consommer davantage. Mais Jarod ne pouvait nier que la conversation avec elle était intéressante à bien des égards, voire stimulante. Elle avait cette capacité à susciter chez Jarod une curiosité grandissante, l’amenant à vouloir en apprendre plus sur elle.
« — Maître en sarcasme ? Effectivement, c’est un titre très modeste comme distinction honorifique », répliqua Jarod avec un sourire amical et sincère. Ce léger sarcasme témoignait de sa confiance grandissante et de son désir de poursuivre l’échange, tant que cela restait possible. D’ailleurs, la barmaid ne semblait pas trop accaparée, ce qui lui laissait entrevoir la possibilité de prolonger la conversation sans culpabiliser.
La barmaid avait cette capacité à manier l’humour et le sarcasme avec aisance, ce qui rappelait à Jarod une certaine personne, Parker. Il se surprit à penser à une vie où les deux jeunes femmes auraient pu bien s’entendre, une vie normale sans le Centre, où Mademoiselle Parker serait libre et heureuse ; une vie sans lui. Mais pour l’instant, Jarod refusait de laisser des pensées sombres gâcher ce moment agréable. Il avait l’intention de revoir Parker, et cela lui donnait de l’espoir.
« — Alors pas de formalités, j’ai bien compris », répondit Jarod avec un sourire. « — Et si tu penses que des petites évaluations surprises peuvent m’aider à m’améliorer, je suis tout à fait preneur. » Sur ces mots, le caméléon accepta de serrer la main de Viccki, scellant ainsi leur présentation mutuelle et abandonnant officiellement le vouvoiement. Désormais, ils pouvaient se tutoyer en toute convivialité.
Il était maintenant temps de découvrir la boisson que Viccki concocterait pour lui, grâce à la liberté qu’il lui avait accordée. À en juger par la réaction de la jeune femme, elle avait une inspiration particulière. Jarod trépignait donc d’impatience, curieux de voir ce que Viccki allait lui servir.
« — C’est très vendeur comme nom de cocktail, ça, le breuvage mystère ! » dit-il d’une voix théâtrale tout en mimant du geste un titre invisible. « — Cela dit, la mixologie est une discipline très intéressante. » Jarod était captivé par le spectacle que Viccki lui offrait en préparant son mystérieux breuvage. Il l’observait attentivement alors qu’elle effectuait quelques mélanges, puis il sourit. « — Dis-moi, ne serais-tu pas en train de cerner ma personnalité pour concevoir cette boisson ? »
Viccki acheva son œuvre et présenta le verre à Jarod, qui le saisit pour en observer les couleurs avant d’en humer les arômes. « — Une légère odeur sucrée, florale et légèrement amandée. Orgeat ? » Il posa la question, mais était à peu près certain de ne pas se tromper, surtout lorsqu’il prit soin de tremper ses lèvres dans le verre. « — Hmm, de la pomme et de l’ananas, n’est-ce pas ? Le mélange est étonnant, mais sympathique. Et de la fraise, j’imagine. » Cette fois, il reprit le verre en main et prit une gorgée pleine avant de reporter toute son attention sur Viccki, laissant apparaître un sourire naïf d’enfant découvrant de nouvelles saveurs.
« — C’est sucré, fruité et rafraîchissant. Un délice ! Je suis curieux de savoir ce qui t’a inspiré ces choix », demanda-t-il, montrant un réel intérêt pour la création de la barmaid.
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Ce membre de la brigade des pompiers que je n'avais encore jamais rencontré avait un quelque chose d'intriguant qui avait piqué ma curiosité. Je crus au début à une certaine aura de mystère qui l'enveloppait mais ce n'était pas exactement ça. Il me fallut plusieurs échanges pour mettre le doigt dessus, et ce qui se dégageait de lui était une sorte de calme à toute épreuve, un calme apaisant qui me donnait l'impression que je n'avais rien à craindre de lui. Sa manière de bouger, sa manière de parler et sa manière d'être en général me renvoyait une sorte de douceur qui me surprit agréablement. Mais cela ressemblait bien à l'attitude de plusieurs des membres de la brigade une fois qu'on se permettait de creuser derrière leur façade un peu bourrue pour une bonne partie d'entre eux.
Je l'avais assez rapidement testé de quelques petits traits d'humour et taquineries, en particulier face à sa compréhension difficile de mon second degré. Mais il s'habitua assez vite et ne sembla pas hermétique à ma manière d'être, ce qui ne manqua pas de me satisfaire. La satisfaction comme avec beaucoup de clients et clientes d'arriver à mettre les gens à l'aise en les emportant dans ma bonne humeur et mon attitude joueuse et taquine. Peu de personnes s'étaient montré résistantes à mon approche alors pourquoi changer une équipe qui gagne, d'autant plus que c'était authentique de ma part. Je répondis à sa remarque avec un main sur le torse et un ton sarcastique tout en prenant un regard faussement indigné.
Mais je ne suis que modestie voyons, ça aurait dû être mon deuxième prénom.
Je finis par un clin d'oeil joueur en sa direction pour ponctuer cette fausse mauvaise fois. Jarod me prouvait être plutôt joueur, mais je remarquais de par sa réaction initiale un certain talent à s'adapter socialement très rapidement qui su m'impressionner. Ce n'était pas un trait que je voyais souvent dans la population que je cotoyais depuis ce comptoir, chacun ayant ses casseroles et ses cicatrices qu'il ou elle portait. Mon offre de cours de second degré lui plaisait et autant cela était un bon moyen d'avoir un client régulier, autant l'idée me plaisait aussi personnellement car il commençait à bien me plaire ce petit nouveau. Il alla jusqu'à me serrer la main pour conclure l'affaire, me sentant prise à mon propre piège, mais un piège assez sympathique je dois dire.
C'est un deal alors, de toute façon tu sais où me trouver, pas beaucoup de mystère là-dessus.
Ensuite, j'avais presque sauté de joie quand il m'avait défié de le surprendre avec une boisson non-alcoolisé de mon cru. Il y avait peu de choses qui pouvait me faire autant plaisir qu'un petit challenge personnel comme celui-ci. Contrairement à d'autres barmans que j'avais rencontré qui en avait horreur de ne pas satisfaire le client, j'avais toujours eu une bonne intuition sur cela. Son commentaire gestualisé me fit sourire largement et je commentai sur la mixologie en m'affairant derrière le bar.
On peut dire que c'est une de mes passions la mixologie, pour d'autres c'est la cuisson parfait d'un steak, pour moi c'est comment rendre une soirée parfaite. Je tournai le regard vers lui avec une pointe de défi dans le regard. Et qu'est ce qui te dit que je ne l'ai pas déjà cerné avant ça?
La concoction du breuvage me tient au moins autant à coeur que le spectacle que je m'évertue à lui offrir pour mettre une peu de magie dans ce rituel afin de ne pas le rendre banal et impersonnel. Je vois dans son regard que j'ai réussi au minimum à capter son attention et à l'enchanter par ma gestuelle et je remarque qu'il reconnait très vite les différents ingrédients de ma mixture secrète. Un homme de goût, définitivement une personne que j'appréciais malgré que l'on se connaissait à peine. Il me demanda ce qui m'avait poussé à choisir les différents éléments de ce mocktail qui était à son goût pour ma petite victoire personnelle. Je lui répondis les paumes appuyées sur le comptoir avec un air pensif.
Et bien, les deux choses qui me sont venues sans réfléchir étaient à la fois la douceur et la notion d'exotique, ou plutôt d'unique. Je pourrais difficilement l'expliquer, l'intuition peut être.
lumos maxima
Jarod Russel
Caméléon
▻ ARRIVE(E) LE : 07/01/2017
▻ LOCALISATION : Everywhere except at the Centre
▻ OREOS : 1500
▻ LOISIRS : Helping the widow and the orphan. Fill my red notebook, eat pez, oreos and discover new things.
La musique résonnait encore dans le juke-box, diffusant des mélodies rétro qui se mêlaient harmonieusement à l’atmosphère enfumée du bar. Quelques camarades pompiers, décontractés après leur journée de travail, s’adonnaient avec passion à une partie de billard, faisant résonner les claquements des boules sur la table. L’endroit exhalait une authenticité chaleureuse, un véritable refuge où l’on pouvait échapper au tumulte extérieur de la ville de Blue Cove.
Vickki, la barmaid, était une véritable gardienne de cette atmosphère unique. Elle avait le don inné de maintenir l’essence même du lieu, faisant en sorte que chaque nouveau venu se sente aussitôt à l’aise, y compris ce cher Jarod, dont les visites dans ce genre d’établissement étaient rares. En effet, le caméléon était plus enclin à savourer un verre d’alcool lors des grandes occasions, et seulement s’il n’était pas soumis à un quelconque traitement médicamenteux, ce qui était le cas présentement.
« — Modestie comme deuxième prénom ? Je suis d’ordinaire ouvert à l’originalité, mais là, j’ai de sérieux doutes », répliqua Jarod avec un brin d’ironie. Cependant, le clin d’œil complice de la demoiselle lui laissa entendre qu’elle ne parlait pas sérieusement. Un sourire se dessina sur ses lèvres. « — Qui sait, il y a peut-être des personnes qui s’appellent Modestie », rétorqua-t-il en souriant. Cette remarque fit naître un rire discret chez Jarod, imaginant aisément une mère appelant sa fille ainsi à la sortie de l’école, suscitant l’étonnement ébahi de quelques parents perplexes.
Puis, naturellement, il accepta de serrer la main de la demoiselle, scellant leur petit accord tacite. L’idée de Jarod de revenir plus souvent dans ce lieu plaisait à l’ancien captif du Centre. Il commençait à apprécier cet endroit. « — C’est un cadre plutôt sympathique pour se faire évaluer, n’est-ce pas ? » lança-t-il avec une pointe de rhétorique dans sa voix. Cette question laissait entrevoir à quel point le charmant brun commençait à se sentir à l’aise dans cet environnement. Alors qu’il imaginait la possibilité d’emmener Miss Parker, dans cet endroit, il se laissa porter par l’idée que l’atmosphère particulière qui y régnait pourrait la séduire, tout en ajoutant une touche d’intrigue et de mystère à leur rencontre.
Par chance, le caméléon se détourna rapidement de cette perspective et de la culpabilité qui l’accablait. Il n’avait pas donné de nouvelles à Miss Parker depuis l’accident tragique de la fête foraine, qui les avait tous les deux conduits à l’hôpital dans un état plus que préoccupant. Il savait que cette situation pesait sur lui, mais à cet instant, il préféra chasser ces pensées de son esprit et se concentrer sur l’instant présent. Après tout, il était là, dans ce lieu accueillant, entouré de nouvelles connaissances, et il décida de profiter de cette parenthèse pour prendre du recul et se recentrer sur lui-même.
Le défi était donc lancé : la sympathique Viccki devait réaliser un cocktail sans alcool spécialement pour Jarod. Une préparation basée sur la personnalité unique de ce nouveau client, ce qui fascinait Jarod, même s’il restait légèrement sceptique, bien qu’il considérât la mixologie comme un véritable art. « Peut-être que je devrais essayer moi-même à l’occasion », se surprit-il à penser. Après tout, depuis son évasion du Centre, il n’avait jamais eu l’occasion d’exercer le métier de barman, mais cette idée piquait sa curiosité. Il se demandait s’il pourrait créer des mélanges savoureux et intrigants, tout en ajoutant une touche de sa propre créativité.
« — C’est très noble de ta part de tout mettre en œuvre pour que les gens passent une soirée parfaite », répondit Jarod avec admiration, appréciant l’énergie déployée par Viccki pour réaliser ce fameux cocktail. Il était impatient de le goûter, curieux de savoir si elle avait réussi à le cerner. « — J’attends avec impatience de le déguster et de voir si tu as réussi à saisir quelque chose », ajouta-t-il, relevant le défi d’une manière taquine pour tester les compétences de la barmaid.
Et enfin, lorsque le spectacle de la concoction prit fin, le caméléon prit plaisir à découvrir le breuvage qui lui était dédié. Son regard pétillait d’excitation et il ne put résister à l’envie de sentir les arômes avant de porter le verre à ses lèvres, amplifiant ainsi ses sens déjà en éveil. Il prit soin d’énumérer mentalement toutes les sensations qui traversaient son esprit, convaincu qu’il ne se trompait pas. Il était indéniable qu’il y avait une harmonie dans ce mélange et un choix réfléchi qui ravissait les papilles de notre cher Jarod, avide de connaître les raisons derrière ce choix d’ingrédients pour créer ce délicieux cocktail.
« — La douceur et l’exotisme ! » s’exclama-t-il en prenant une autre gorgée. « — Je suis obligé d’admettre que tu t’en sors vraiment bien, même très bien. Et c’est agréable d’entendre qu’on est qualifié d’exotique. » Son regard se posa alors sur le drapeau arc-en-ciel fièrement accroché à proximité d’une affiche aux couleurs tout aussi vives.
« — Cela aussi, c’est exotique ! » s’exclama-t-il avec candeur. Bien sûr, il savait très bien ce que représentait ce drapeau, mais il ne pouvait s’empêcher d’y voir également de l’exotisme.
You are my greatest weakness.
Les amours impossibles sont ceux qui durent le plus longtemps, qui laissent les souvenirs les plus durables, qui blessent le plus profondément, et qui nous marquent à jamais. aeairiel
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Mar 9 Mai - 18:58
