Notre petit bébé prenait de l'expension. Grossesse relativement difficile à cacher cette fois. J'avais recommencé à manger et mon corps se souvenait de ce qu'il avait à faire. Un bon cinq mois de grossesse terminée. Nous pourrions bientôt savoir le sexe de notre petit ange. Notre fille semblait s'être faite à l'idée. Au début, elle avait complètement refusé de s'alimenter durant quelques jours et j'avais eu peur pour sa santé. Finalement, les choses étaient rentrées dans l'ordre. Je prenais une profonde inspiration en préparant le repas. James travaillait comme un dingue depuis quelques temps. Une affaire de disparition qui mettait tout le monde à cran au poste de police. J'attendais d'avoir suffisamment de matière pour faire un interrogatoire digne de ce nom. Je sentais que James avait besoin de prendre du recul et je décidais de l'attendre. Assise dans le canapé, je caressais mon ventre du bout des doigts en souriant.

- Je te dis que ton papa sera grincheux en rentrant. On va lui donner une pause toi et moi... Tu es d'accord ?

Un sourire sur mes lèvres alors que des mouvements légers se dessinaient sous mon ventre. Je continuais de le caresser en mettant mes lunettes sur mon nez. Je regardais la télévision et j'avais mon ordinateur ouvert sur le dossier en cours. Je buvais une tisane sans caféine sans réellement regarder l'heure. Je regardais les autres interrogatoires en cherchant des traces de stress. J'avais l'oeil aiguisé pour ça Passionnée par la gestuelle du corps humain dans des situations de mensonges et de stress importants. Je posais finalement mon ordinateur en entendant la porte de l'entrée s'ouvrir. Je me levais, short en satin sur le dos avec le haut assortie. Je m'approchais lentement pour voir mon homme.

- Hey ...

Je me plaçais dans son dos et glissais mes mains sur ses épaules pour retirer son veston avec douceur. Un baiser dans son cou.

- Tu as mangé ce soir ?

Je pouvais enfin repartir travailler l’esprit tranquille. Eli était de retour à la maison et sa grossesse se passait bien. Elle avait recommencé à manger et tout restait dans son estomac. En ce qui me concernait, s’était un véritable soulagement. Je n’aurai pas supporté qu’elle se fasse hospitaliser et mettre sous perf. Même si je savais que ça n’aurait pas été sa faute car elle a toujours était pleine de bonne volonté. J’avais aussi eu peur de la réaction de Sarah qui avait boudé durant quelques temps et qui s’était calmée par la suite. Les choses étaient donc rentré dans l’ordre en ce qui concernait ma vie privée.

En revanche, je ne pouvais pas en dire autant de ma vie professionnel. Je travaillais comme un dingue et je ne comptais pas mes heures. Nous étions sur une affaire qui avait mit tout le commissariat sur les dents et s’était difficile de résoudre cette affaire sans Eli. Il m’arrivait de temps en temps de jeter un coup d’oeil en direction de son bureau et de pousser un petit soupir avant de remettre mon nez dans mes papiers. Il s’agissait de le disparition d’une petite fille de six ans. Je ne comprenais pas comment on pouvait s’en prendre à un enfant.

Plus le temps passait et plus l’espoir de retrouver cette petite en vie s’éloignait. On avait un suspect mais pas assez de preuves pour le mettre en garde à vue. En règle général, j’allais m’acheter un truc à manger vite fait et je retournais travailler. Mais là, j’avais surtout besoin de rentrer profiter de ma famille. Je sifflais Snow en enfilant mon blouson et j’allais prendre ma voiture pour rentrer chez moi. Une fois arrivé, j’allais ouvrir le coffre pour faire descendre mon chien et j’ouvrais la porte d’entrée de la maison.

Snow alla directement dire bonjour à Eli. Je retirais mes chaussures  Cette dernière s’adressa à moi et je me retournais avec un petit sourire en coin. « Salut toi. » Elle retira mon blouson avec douceur et je la laissais faire. Je souriais à son baiser. J’allais l’embrasser et je posais ma main sur son ventre. « Non et toi ? » J’étais tellement prit par cette affaires que très franchement, je n’y pensais même plus. Je buvais plus du café qu’autres choses pour tout dire.

Dans notre profession, nous avons toujours appris que nous devions laisser les soucis derrière nous une fois part de notre lieu de travail. Mais en tant que père, les disparitions d’enfants, s’étaient vraiment quelque chose qui me touchait au plus haut point. Il était donc difficile de ne pas y penser même une fois rentré chez moi. Mais mon épouse était enceinte et s’était vraiment idéal pour me concentrer sur autre chose. J’avais vraiment de la chance de l’avoir dans ma vie et de ne pas arriver dans un appartement vide avec la télévision comme seule compagnie. J’avais malheureusement des collègues qui se trouvaient dans ce cas.

« C’est gentil, je te remercie beaucoup. » Je n’avais pas vraiment faim, mais je ne pouvais pas rester sans manger. J’allais donc devoir me mettre un coup de pied aux fesses. Je ne voulais pas inquiéter ma femme. Même si je savais que Snow serait vraiment heureux de manger les restes. Ce chien était une vraie poubelle quand il s’y mettait. Je regardais ma femme me servir du vin. C’était vraiment gentil de sa part, je ne voulais pas boire de vin pour lui être solidaire, mais elle me disait que ça ne lui posait pas de souci.

« Ouais, c’est aussi ce que je me suis dis. Mais franchement on sèche. Tu ne crois quand même pas que c’est la mère qui aurait fait une telle chose ? »

Car oui, malheureusement, des fois, les mères peuvent-être vraiment horrible. On en avait connu une qui faisait exprès de blesser son fils ou de le rendre malade afin d’avoir un peu d’attention. C’était une maladie mais je ne me souviens plus du nom. Je prenais le verre qu’ELi m’avait servit et je le levais. « A notre soirée mon amour » J’étais heureux de la passer avec elle.

Snow la poubelle. Il mangeait pas possible ce chien. Il finissait chaque restant qu'il pouvait prendre et ça ne lui faisait même pas une ligne ronde. Avec tout ce qu'il mangeait c'était encore un miracle qu'il ne soit pas obèse. Je prenais une profonde inspiration avant de manger un peu. Notre fils qui bougeait pas possible dans mon ventre et qui signifiait sa présence. Ce petit bout me rendait heureuse et anxieuse à la fois. Je regardais James et je venais prendre sa main avec douceur. Ce soir, une coupe de vin aurait été la bienvenue surtout avec ce genre d'événement tellement difficile, mais ça faisait partie des joies d'attendre un enfant. J'allais me contenter de mon jus de pomme en coupe. Je m'installais près de James et je commençais à discuter des vidéos. Je connaissais tellement bien les gens qui mentaient et je me disais que je pourrais sans aucun doute l'aider à ce niveau.

- La mère a un comportement nerveux, mais pas le genre de comportement de quelqu'un qui aurait fait du mal à un autre. Elle se sent coupable de la disparition de son enfant, mais selon ce que je vois ça ne serait pas elle la coupable.

Je me mettais à réfléchir et je repensais aux vidéos des interrogatoires que j'avais vu. Je prenais une bouchée de pâtes. Seigneur que c'était bon. Je ne faisais que ça en manger depuis deux semaines. C'était mon envie de femme enceinte du moment. Les carbonara du restaurant de Lexa étant ce que je mangeais le plus.

- C'est drôle, mais c'est le deuxième voisin qui me semble louche. Ça serait tellement plus simple si je pouvais l'interroger moi-même ... Tu sais avec quelqu'un pour superviser au cas où ...

Je prenais une gorgée de jus de pommes en le regardant. Oh qu'il savait que j'avais envie de me faufiler dans la salle pour venir tirer les vers du nez à ce gros dégueulasse. Sans aveux, c'était compliqué d'avoir une piste.

- On pourrait ... Je pourrais l'interroger et je te laisserais être dans un coin de la pièce à surveiller s'il pète un plomb ? On ne peut pas l'attacher c'est encore un homme libre, mais il ne dira rien à Mikel c'est clair. Il est trop ... Il est nul dans son approche et ça me rend dingue juste de voir les vidéos. Tu es excellent, mais pas pour ce genre de manipulation.

Je gardais la main de ma femme dans la mienne et je me passais une main dans les cheveux avec ma main libre. J’avais une sainte horreur de ce genre d’affaire. Je poussais un soupir de soulagement à ce que me disait Eli. « Très franchement tu me rassures… Je trouve déjà dégueulasse qu’un parent fasse du mal à un enfant mais quand il s’agit de leur propre mère, ça me donne clairement des envie de meurtre. Tu as porté un enfant pendant neuf mois et tu l’as mis au monde. Comment tu peux en arriver à un tel stade ? »

Je mangeais ensuite une bouchée tout en écoutant ce qu’elle me disait. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres. J’avais très bien compris le message qu’elle était en train de vouloir me faire passer. Elle voulait venir sur le terrain pour poser des questions. Mais elle savait très bien que je n’avais pas grande chance de dire oui. « Je comprends tout à fait le message que tu es en train de me faire passer. Mais tu es censée te reposer alors si tu viens, c’est sous condition… Je ne veux pas que tu restes des heures... »

Elle devait faire attention car elle était sortie de l’hôpital depuis peu et je ne voulais pas qu’elle me fasse un nouveau malaise. Elle savait très bien que j’allais dire oui. Eli savait très bien mener sa barque correctement. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres.

« D’accord, tu viendras. La situation est bien trop grave. Je veux que l’on sache ce qu’il se passe et que l’on trouve rapidement le coupable. Je sais que je me répète. Mais tu me promets de faire attention ? Car je sais que quand tu es lancée, tu es dans ta bulle et rien ni personne ne peut te déconcentrer. »

C’était tellement difficile pour moi de concevoir que l’on pouvait en arriver là. Je savais cependant que les gens étaient parfois malades et qu’une déconnection avec la réalité était possible. Un parent souffrant de maladie mentale et n’ayant aucun soutien pouvait se retrouver dans une situation plus précaire et faire du mal dans un élan de folie. J’avais déjà vu des gens ainsi et je ne pouvais pas juger ce genre de chose. Les médias font souvent en sorte d’expliquer un seul aspect. Les tueurs d’enfants purs et durs n’agissaient pas comme ça. Ils étaient observateurs. Je levais le regard vers James en restant très calme dans mes propos.

- La maladie mentale, la détresse psychologique ou un choc post-traumatique important la plupart du temps. C’est pour ça que je te mets dans du papier bulle mental et que je t’offre mon soutient nuit et jour.

Je prenais une gorgée de mon breuvage avant de partir sur une lancée. Je voulais m’impliquer dans ce cas. J’étais sortie de l’hôpital plusieurs semaines auparavant et je me sentais bien. J’avais passé mon premier trimestre et impossible de cacher ma grossesse. Je restais vulnérable dans le sens où je portais la vie, mais je pouvais pas laisser les choses ainsi. Nous perdions un temps tellement précieux au final.

- Je ferai attention et je veux que tu sois présent derrière la glace. On peut toujours mettre un agent devant la porte aussi de l’autre côté et on trouvera un mot si je vois que la tension monte ? Qu’est-ce que tu en penses ? Je crois que ça serait un bon compromis. Je peux toujours le glisser même si je suis dans ma bulle. Souvent je vois des choses que vous ne voyez pas complètement.

Je lui faisais un clin d’oeil avant de poser un baiser sur son épaule. J’avais tellement besoin de sortir de la maison et notre fille était en pleine forme. J’aimerais tellement entendre sa voix un jour, mais nous nous comprenions parfaitement au final. Nous avions notre propre langage et ça me convenait.

- Tu as une idée pour le mot en question ? Il y a des éléments que je devrais savoir ? Des choses qui te tracassent dans ce dossier ? Tu as amené le reste du dossier avec toi ?

Et voilà, j’étais partie dans mon mode interrogation et je voulais savoir tous les moindres détails. Nous faisions une belle équipe en fait. Snow poussait un soupir tellement intense que je me mettais à rire.

- Ah bah oui toi tu es déjà à bout.

Je regardais ma femme avec amour. Je réalisais la chance incroyable que j’avais de l’avoir dans ma vie. Sans elle, ma vie s’effondrerait. Je ne serai que l’ombre de moi-même. Mais je n’avais clairement pas envie d’y penser. Je l’écoutais mais pour moi, faire du mal à son propre enfant restait quelque chose de vraiment pas logique du tout quand j’y pensais. Je savais qu’Eli voulait revenir sur le terrain et je ne pouvais pas lui en vouloir. Je faisais pareil et ce peu importe dans quel état je me trouvais. A un moment, je m’étais pris une balle perdue dans l’épaule et j’étais quand même au travail le lendemain au grand désespoir de mon médecin.

« Il est clair que si tu reviens, je serais présent de toute façon. Je ne me sentirai pas du tout à l’aise de rester derrière la vitre. Je ne veux pas être spectateur en cas d’agression. Mais si c’est ce que tu veux, je le ferai quand même. Oui, j’approuve tes deux idées. Eh bien, il faudrait trouver un mot qui soit discret. » Je me passais une main dans les cheveux tout en réfléchissant. « Que dirais-tu de s’en est trop ? »

J’éclatais de rire lorsque Snow brisa le silence dans un soupir de mort. Je me levais pour aller lui gratter la tête. « Oh ben oui tu as la vie dur mon gros bébé. » Franchement, j’étais un mari comblé. J’avais une merveilleuse famille, un travail que j’adorais, tout allait vraiment bien. Enfin, presque tout… Je voulais vraiment tout faire pour que ma fille retrouve sa voix. Ce serait tellement plus facile pour elle si on pouvait l’entendre. Je gardais espoir que la médecine allait avancé assez vite pour que ce rêve puisse devenir réalité. Il y a des fois où mon moral baissait un peu.

Mais au moins, sa santé allait bien. Elle ne nous avait plus fait de grosses frayeurs et s’était tant mieux. Elle était bien entourée médicalement parlant. Lexie et Kasandra étaient vraiment incroyables avec elle et je savais que Sarah les aimaient beaucoup aussi. On avait mit tellement de temps avant de réussir à trouver des personnes qu’elle appréciait. Car oui, elle avait un petit air de princesse, mais elle avait aussi son caractère et elle savait parfaitement se faire comprendre sur ce qu’elle voulait. Je disais toujours qu’elle tenait cette partie de caractère de moi.[/color]

Personne ne pouvait comprendre la complicité sans fin qui me liait à mon mari. C'était une relation à la limite de la fusion depuis l'école de police. Oh oui, je l'aimais cet homme. J'avais été heureuse de tomber sur lui et sans son soutient, je ne serais pas la femme que je serais aujoud'hui et je ne serais jamais dans la police. Il m'avait aidé et soutenu dans les tâches plus physiques du travail. Il m'avait encouragé lorsque je n'en pouvais plus. Qui pouvait se venter d'une telle chose dans la vie ? Avoir un soutient depuis tellement d'années et avoir eu des épreuves sans fin ? Ne parlons pas de cette histoire de balle dans l'épaule où il était rentré le lendemain. Je l'aurais crucifier sur place sans attendre, mais je le connaissais alors je le soutenais au même titre que je voulais qu'il me soutienne dans la vie de tous les jours.

Mon esprit était en mode ébullition et je fronçais les sourcils à son mot. Trop long à mon goût en fait et je pourrais trop facilement le dire. Je posais ma tête dans ma main avant de baisser le regard sur notre husky qui nous montrait à quel point il était au bout de sa vie et au bord de la maltraitance. Quel acteur quand même celui-là. Je souriais en voyant le geste de James. Il aimait son compagnon plus que jamais. Inséparable.

- C'est une phrase trop simple ... Il faut vraiment un mot... Que dirais-tu de "neige". Je crois que je pourrais le placer dans plusieurs phrases et c'est plus flagrant pour toi au milieu d'un interrogatoire. Je pourrais prendre Snow à mes côtés. Il ne devrait pas perturber le témoin. Tu en penses quoi toi ? Tu veux venir dans la salle avec maman ?

Petit hurlement de satisfaction avant qu'il se lève pour aller chercher un jouet en peluche qui faisait couic couic. Je soupirais de découragement en le regardant.

- Si tu hurles encore à cette heure monsieur Snow, je te jure que je te fais couper les corde voc ... Ah beurk ... Merci

Et un jouet plein de bave sur moi. Je le prenais pour le lancer dans la maison. Il avait toujours de l'énergie et quand nous n'étions pas au bureau, il était vraiment un chien de maison. Il changeait complètement de mode dès qu'il montait en voiture pour le travail. Je regardais mon mari avant de terminer de manger.

- Tu as le reste du dossier avec toi ? Je crois que je vais me prendre une part de gâteau au chocolat avec un coulis de fraises et de la crème glacée. Je t'en prépare une part ?

Savoir mon épouse avec un cinglé dans la même pièce ne me rassurait vraiment pas. Bon, il serait de toute façon menotté et ça, ce n’était pas une chose négociable. Elle était enceinte et je ne voulais pas qu’il la frappe. Car dans ce cas, je serai tout à fait capable de le tuer de mes mains. Quand je voyais rouge, il n’y avait que trois personnes qui pouvaient me raisonner, Eli, Snow, Eric. Tous les autres, ce ne serait pas la peine. Je me passais une main dans les cheveux. Elle avait raison, le mot était bien trop long.

« D’accord, je valide le mot neige. » Je baissais les yeux sur Snow quand Eli lui demanda si ce dernier avait envie d’être dans la salle avec elle. Ce qui est vraiment drôle avec ces chiens, c’est qu’ils sont vraiment très expressif et Snow ne faisait pas exception. Et ça ne manqua pas, il lui fit comprendre, à sa manière, qu’il était d’accord de rester avec elle. Je le regardais partir en souriant, je savais très bien ce qu’il était en train de faire. Et ça ne manqua pas, il revint avec un jouet qu’il déposa sur les genoux d’Eli.

« Ben attends, tu lui fais un cadeau en le prenant avec toi, alors il trouve normal de t’en faire un aussi. » J’éclatais de rire. « Ouais, bien sûr attends. » Je me levais pour aller chercher le dossier que j’avais laisser dans l’entrée et je le lui apportais. Je lui embrassais ensuite le front. « Je m’en occupe mon amour. » J’allais lui préparer son envie du moment et je revenais avec. « Tiens voilà. » En ce qui me concernait, je n’en avais pas envie. Snow me ramena le jouet que je lançais ensuite à mon tour.

J'espérais vraiment que tout allait bien se passer car je ne pouvais pas m'empêcher de stresser. Je me levais et j'allais m'assoir à côté de ma femme. Je posais doucement ma main sur son ventre.

"Comment ça va là dedans?"