Les salles de concert pleines à craquer. Les répétitions avec de grands orchestres pour mon plus grand plaisir. Tout ça avait eu une fin. J’étais reconnaissant envers la vie de m’avoir donné cette opportunité de jouer de cette façon. Ce n’était pas tout le monde qui avait cette chance. J’avais réalisé un rêve et ma mère avait eu la chance de me voir jouer. Elle avait eu la chance de me voir épouser ma belle Rose. Elle n’avait malheureusement pas eu la chance de voir naître Kassandra et Lexie. Elle aurait été une grand-mère formidable et totalement gâteau. Je me doutais que mon père l’était pour deux. Il adorait l’être avec Lexie et je le soupçonnais même d’être de mèche pour l’aider à payer ses études.
- Oui et non. Je suis heureux d’avoir eu la chance de le vivre une fois dans ma vie. Je pourrai donc dire que j’ai eu ce magnifique privilège. Ce n’est pas une vie pour un père de famille cependant. Je voyageais beaucoup et j’étais très peu à la maison. Il y a toujours deux côtés à une médaille et c’est justement ce talent qui m’a permis de faire la connaissance de ma magnifique Rose qui m’a donné, par la suite, nos deux filles.
J’espérais qu’elle ne me poserait pas de questions dans ce sens, mais c’était probablement de sous-estimer la dame à mes côtés. Je ne savais pas qu’elle en voulait à ma fille. Je ne savais même pas que Sandra était ma fille au final. Je lui parlais de mon job comme pompier volontaire. Je ne me doutais pas qu’elle connaissait Jarod. Cet homme avec qui j’avais une excellente entente. J’adorais ce type et il m’avait bien accueilli.
- Oh oui, mes collègues sont vraiment géniaux. Il y en a un qui est un peu trop fanfaron. Il s’imagine que les hommes de mon âge ne sont bons que pour la retraite. Je crois que je devrais lui présenter mon père. Ça le ferait changer d’avis. J’imagine que je suis un bourreau de travail à cause de ce dernier. Nous avons de bons gènes visiblement.
Je rigolais alors qu’elle disait que son travail était plus sportif. J’avais une sacrée carrure pour un mec jouant du piano. C’était toujours drôle de voir la tête des gens lorsque je m’installais pour jouer délicatement.
- Je crois que c’est assez visible que j’apprécie de sport mademoiselle Parker.
Je garderais ma remarque grivoise en fond de penser à propos de ma femme. Rose avait tout de même une sacrée libido quand elle voulait.
(c) DΛNDELION
Mlle Parker
Nettoyeur
▻ ARRIVE(E) LE : 27/02/2019
▻ LOCALISATION : Blue Cove / Sur la piste des caméléons
Aaron avait l’air d’avoir une vie parfaite, il avait l’air heureux. Je n’enviais pas sa vie, mais j’enviais son bonheur, même si les critères qui le rendaient heureux n’étaient pas les mêmes pour moi. Fut un temps, je m’épanouissais dans mon travail, et je me sentais bien, mais à présent, les choses avaient changé. Je commençais à voir les choses sous un angle différent et plus que jamais, je me sentais prise au piège. Néanmoins, je devais achever ma mission pour pouvoir me tirer du Centre. Et si j’avais des scrupules pour Jarod, je ne me gênerais pas pour ramener Kassandra, et en pièces détachées s’il le fallait. J’étais alors loin de m’imaginer que mon charmant interlocuteur était en réalité le géniteur de la caméléone échappée qui me donnait du fil à retordre. J’avais bien compris qu’il l’avait déjà vue, et mes questions avaient pour but de me rapprocher de la vérité, mais j’étais loin d’imaginer l’ampleur de cette fameuse vérité.
- Waow, deux filles, vous êtes courageux! Les gamins, c’est pas mon truc. Mais vous, vous avez un sacré potentiel, non content d’avoir élevé les vôtres, vous donnez cours à ceux des autres. Chapeau.
Son épouse s’appelait Rose, c’était noté. Il était donc aussi pompier volontaire. Inépuisable, le mec ! Il devait être un sacré coup au plumard.
- Quoi, la retraite à votre âge ? Allons ! Ce collègue en question doit avoir quelques soucis de perception.
J’imaginais une rencontre encore le fameux collègue et le père d’Aaron, militaire retraité mais sans le savoir. Je plaisantai sur le côté peu sportif du métier de prof, ce qui le fit réagir tandis que je souris.
- Je n’ai pas dit le contraire, seulement j’imagine que ce n’est pas en corrigeant des copies ou jouant de la flûte à bec que vous avez développé vos biceps.
Mais en effet, il était bien bâti et plutôt bel homme pour un père de deux gamines. Je n’imaginais pas les pères de famille ainsi. Je terminai mon verre avant de le reposer sur le comptoir.
- Je vous en offre un autre ? proposai-je gentiment à mon interlocuteur.
Mademoiselle Parker me faisait rire. Elle était une femme très intelligente c’était plus que clair. Néanmoins, je gardais dans un coin de ma tête les informations qu’elle m’avait données au sujet de Sandra. Cette jeune femme qui semblait si douce et qui s’était si bien occupée de moi aux urgences. J’allais devoir en discuter avec Lexie en temps et lieu. Je savais que les deux jeunes femmes étaient souvent ensemble et même qu’elles bossaient pour une dame dernièrement. Mademoiselle Parker m’offrait un autre verre. Je regardais ma montre avant de faire signe que «non» de la tête.
- Je suis navré, mais ce sera tout pour moi. Je dois rentrer, car ma femme m’attends. Je n’aime pas la faire attendre alors qu’elle m’a cuisiné un bon repas.
Je serrais la main de la dame avant de me lever en prenant mes choses. Je lui faisais un sourire.
- Si je vois cette jeune femme, je vous appelle. Passez une agréable fin de journée et saluez Lexa pour moi.
Je quittais donc le restaurant pour me rendre à ma voiture. Je mettais mes choses sur le siège passager avant de me passer une main sur le visage et mettre le contact. J’étais une sacrée découverte. Cette belle jeune fille qui était complètement cinglée au final … Seigneur … J’espérais que Lexie était en sécurité, car sinon, j’ignorais ce que j’allais faire. Je conduisais donc jusqu’à ma maison en pensant à des milliers de choses. Je restais silencieux en mangeant et je prétextais une migraine à cause d’élèves turbulents. Je me rendais ensuite à mon piano où je touchais les notes pour jouer jusqu’à environ 21h00. J’étais dans ma bulle tout simplement. Je ne voulais pas penser aux images et à ce que je venais de voir. Je voulais continuer de croire que ma fille était en sécurité.
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Sam 24 Avr - 17:12
